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LA STÉRILITÉ MASCULINE DANS LA SOCIÉTÉ ROMAINE DE LA RÉPUBLIQUE À L EMPIRE MALE STERILITY IN ROMAN SOCIETY FROM THE REPUBLIC TO THE EMPIRE

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Academic year: 2022

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823 LA STÉRILITÉ MASCULINE DANS LA SOCIÉTÉ

ROMAINE DE LA RÉPUBLIQUE À L’EMPIRE

BOUENDJA Eliane

Résumé

La société romaine considérait comme un devoir pour tout homme d’avoir des enfants. Lors des recensements quinquennaux, le censeur leur demandait-il s’ils étaient "mariés pour avoir des enfants". Cependant, nombre de couples se sont avérés inféconds. Quand bien même la réaction première dans ce cas était de tenir la femme responsable de cette infertilité, il est souvent arrivé que l’homme en soit responsable. En effet, l’homme pouvait s’avérer stérile à cause d’une insuffisance de sa semence ou même par incapacité de rapports sexuels liée à l’impuissance. De fait, il était considéré par la société comme dénué de toute virilité, aussi faisait-il l’objet soit de moqueries de la part des uns soit de pitié de la part des autres, quand il n’était pas simplement cocufié par son épouse. Cette étude ambitionne de connaître le sentiment et le vécu de l’homme stérile dans la société romaine de la République à l’Empire.

Mots clés : Stérilité, homme, virilité, société, vécu, Rome.

MALE STERILITY IN ROMAN SOCIETY FROM THE REPUBLIC TO THE EMPIRE

Abstract

Roman society considered it a duty for every man to have children, also during the quinquennial censuses; the censor asked if they were "married to have children". However, many couples have proven to be infertile. Even though the first reaction in this case was to hold the woman responsible for this infertility, it has often happened that man is responsible for it. Indeed, man could prove sterile because of a lack of his seed or even through inability to intercourse linked to impotence. In fact, he was regarded by society as devoid of all manliness, so he was the object either of mockery on the part of some or of pity on the part of others, when he was not simply cuckolded by his wife. This study aspires to know the feeling and the experience of the sterile man in the Roman society of the Republic to the Empire.

Keywords: Infertility, man, virility, society, lived, Rome.

Introduction

Si la nature vous fait naître, elle vous prescrit aussi de procréer et vos parents en vous élevant vous ont imposé l’obligation de faire grandir pour eux des petits-enfants, si

Université Omar Bongo, Libreville, Email : bouendja@yahoo.fr

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824 vous avez quelque sens de l’honneur. S’ajoute à cela le fait que vous avez eu la chance de disposer d’un long délai pour vous acquitter de cette charge, tout au long des années de votre vie que vous avez gaspillées sans porter le titre de mari ou de père1.

Ainsi s’exprimaient Camille et Postumius, censeurs en 403 av. J.-C., à l’endroit des hommes parvenus à la vieillesse sans avoir accompli ce devoir qui était de prendre une épouse afin de susciter des descendants. Ces censeurs préconisaient d’ailleurs que ces derniers soient frappés d’une amende pour avoir manqué à ce devoir. Plus tard, dans la même perspective d’encourager les naissances, l’empereur Auguste (27 av. J.-C. - 14 ap. J.-C.) mit en place une loi, la lex iulia de maritandis ordinibus, qui incitait les classes sénatoriales et équestres à se marier et à procréer, d’où les récompenses accordées aux pères de trois enfants sous la forme d’une accélération de leur carrière publique2. Susciter une descendance était en effet considéré comme un devoir qui incombait à chaque citoyen romain d’autant qu’il émanait de la coutume des ancêtres. Si, comme nous pouvons le voir, de la République à l’Empire, les autorités éprouvaient le besoin d’encourager les naissances, c’est qu’il y avait de moins en moins de familles nombreuses, les couples préférant limiter les naissances, sans doute à cause des conditions socio-économiques auxquelles ils faisaient face.

Il y avait une inclination vers le célibat de plus en plus importante ; et une réelle volonté des femmes de prendre leur indépendance, ce qui les a parfois conduites à être considérées, à tort ou à raison, comme des dévergondées. En somme, cette période est caractérisée par une véritable déperdition des valeurs morales d’antan, comme le constate L. Friedlaender (1865, p. 369) :

A la profonde et terrible subversion de toutes les idées morales, qui fut l’effet le plus désastreux des longues guerres civiles, il n’y avait, d’abord, possibilité d’apporter remède qu’extérieurement. Quand, en l’an 18 avant notre ère, Auguste fulminait contre le célibat, ou se récriait au sénat contre l’inconduite des femmes, les déclamations pathétiques d’Horace, comme les plaintes élégiaques de Properce,

1 Valère Maxime, II, IX, I : « Natura uobis quemadmodum nascendi ita gignendi legem scribit parentesque uos alendo nepotum nutriendorum debito, si quis est pudor, alligauerunt. Accedit his quod etiam fortuna longam praestandi huiusce muneris aduocationem estis adsecuti, cum interim consumpti sunt anni uestri et mariti et patris nomine uacui ».

2 Dion Cassius, 54, 16, 1 sq.

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825 s’accordaient avec les plaisanteries les plus risquées d’Ovide, sur ce point que la vertu des femmes était, de leur temps, chose introuvable à Rome.

Mais qu’à cela ne tienne, ces faits révèlent une réalité indéniable dans la société romaine : l’obligation faite à tout homme d’engendrer des descendants non seulement pour la survie de son nom et donc de sa famille, mais aussi pour la pérennité de la société tout entière. En effet, les enfants « étaient nécessaires à la survie des cultes familiaux, du patrimoine, du nom et de la race, sans compter celle de l’Etat », nous précise J.-P. Néraudau (1984, p.180).

Cependant, il est arrivé que malgré la bonne volonté du couple d’accomplir ce devoir civique, il n’y parvint pas pour cause de stérilité. Le mot stérile vient du latin sterilis c’est-à- dire infécond, et M. Marzano (2008)3 nous apprend qu’ « au départ, il a été utilisé pour désigner un animal qui ne produisait pas de petit. Progressivement, on commence à employer le terme de façon péjorative, pour qualifier tout homme et toute femme " inapte à la génération" ». Quand bien même les études démontrent que la stérilité des couples est due à 33% à la femme, 21% à l’homme, 39% aux deux conjoints, alors que pour 7% de couples les causes restent inexpliquées4, la mentalité collective ne fait pas toujours preuve d’une telle objectivité dans l’analyse de la responsabilité de chaque conjoint. Bien au contraire, ce phénomène, présent dans toutes les sociétés et de tout temps, a souvent largement été imputé à la femme. En effet, lorsqu’ un couple est infécond, les regards se tournent automatiquement vers la femme, sans doute parce que « La femme est porteuse des espérances du couple et du groupe familial, puisque c’est elle qui recueille la graine, la fait fructifier jusqu’au moment où l’enfant enfin mûr tombe sur terre, elle seule est habituellement rendue responsable de l’absence de descendance » (J. Gélis, 1984, p. 38).

Le fait que la mentalité collective attribue automatiquement la stérilité du couple à la femme, justifie sans doute la carence d’écrits consacrés à la stérilité masculine que nous avons pu constater. Cependant, certains auteurs anciens, à l’instar de Lucrèce5 et de Pline l’Ancien6, abordaient déjà la question de la stérilité chez l’homme en évoquant notamment

3[en ligne]

4 F. Pinguet, [en ligne]

5 De la nature, IV, 1235-1260.

6H. N., XX, 114.

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826 les causes y relatives. Les travaux récents7 consacrés à cette question analysent eux aussi essentiellement les causes de la stérilité masculine ainsi que les solutions que les anciens proposaient pour y remédier. Toutefois, certains points d’ombre relatifs à la stérilité masculine dans la société romaine subsistent : en effet, dans cette société où le uir8 occupe une place privilégiée, comment la stérilité de l’homme était-elle perçue dans la société ? Quel était le vécu quotidien de l’homme stérile dans son foyer et en-dehors de celui-ci ? Quel regard porte-il sur lui-même ? L’objet de cette étude vise à connaître le sentiment et le vécu de l’homme stérile au sein de la société romaine à travers l’analyse des sources littéraires.

Toutefois, au regard de cette culture foncièrement misogyne, nous sommes amenée à émettre les hypothèses suivantes : la stérilité masculine était inenvisageable par la société ; aussi, lorsque l’homme était conscient de son infertilité, il vivait dans le déni total de cette situation et continuait à tenir sa femme responsable.

1. La stérilité masculine, un fait avéré

Il est certes vrai que le premier reflexe en cas d’infertilité d’un couple est de tenir la femme responsable de cette situation comme le révèle M. Marzano (2008)9: « Dans l’Antiquité, la fécondité était considérée comme un don divin et, lorsqu’un couple ne parvenait pas à avoir des enfants, la responsabilité retombait toujours sur la femme. Encore aujourd’hui, la stérilité est imputée d’une façon générale à la femme »; mais la stérilité de l’homme est loin d’être une utopie. Les avancées de la science démontrent aujourd’hui que certains hommes sont en effet incapables de devenir pères, au sens biologique du terme, pour des raisons notamment médicales ; F. Pinguet le précise en ces termes :

Les spermatozoïdes présents dans le sperme peuvent être trop peu nombreux (oligospermie), trop peu mobiles (asthénospermie), ou il peut y avoir un excès de spermatozoïdes atypiques (tératospermie) ; Les spermatozoïdes peuvent comporter des anomalies génétiques, les rendant pas ou peu fécondants. Leur fabrication peut être

7 En autres ceux de E. Simond-Bertocchi, 2007 et G. Ranzanici et al., 2008.

8Vir signifie homme par opposition à la femme. Il faut rappeler que la société romaine est patriarcale, aussi la masculinité est-elle fondée sur la capacité à se gouverner soi-même ainsi que les autres, non seulement en politique ou à la guerre mais aussi dans son intimité conjugale.

9 [En ligne]

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827 même totalement arrêtée, c’est l’azoospermie, trouble exceptionnel (F. Pinguet)10.

Ces études, comme nous pouvons le constater, ont effectivement démontré que la stérilité de l’homme est attestée au plan médical. Mais déjà dans l’Antiquité, la responsabilité de l’homme dans l’infertilité du couple était reconnue malgré ce qu’en pensait la mentalité collective ; et les causes médicales y relatives étaient déjà évoquées comme cela ressort à travers ces propos de Lucrèce :

La stérilité (de l’homme) est due en effet à une semence ou trop épaisse, ou trop liquide et trop claire. Trop claire, elle ne peut demeurer fixée à sa place assignée, et s’écoule aussitôt sans provoquer la fécondation. Trop épaisse au contraire, elle manque de fluidité dans l’émission, son élan est sans vitesse ni légèreté : aussi ne peut-elle pénétrer partout également, ou bien, après avoir pénétré à son endroit, se mêle-t-elle malaisément à la semence de la femme11.

La stérilité de l’homme, au regard de ces propos de Lucrèce, était médicalement attestée ; elle était liée à une mauvaise qualité des spermatozoïdes. Elle était donc une réalité que l’homme devait bien finir par admettre plutôt que de vivre dans le déni en continuant à accuser sa femme d’être responsable de l’infertilité de leur couple. Lucrèce a fait preuve d’objectivité dans l’analyse des causes de l’infertilité d’un couple, il ne s’est pas borné à accuser la femme et donc à nier la possible responsabilité de l’homme dans cette situation, il a exploré plusieurs possibilités. Certains auteurs, lorsque la stérilité de l’homme est avérée, y voient des causes d’ordre surnaturel par manque d’objectivité. C’est dans cette logique que D. Gourevitch (1984, p. 145) note : « Pline, qui avait raisonnablement envisagé la stérilité de la femme ou du couple, est très partial quant à la stérilité masculine. Pour lui, elle n’est pas naturelle ; elle est induite par des moyens très suspects, qui relèvent plus ou moins nettement de la magie ».

Pline l’Ancien12 attribue en effet la stérilité masculine à la

10 [En ligne]

11 De la nature, IV, 1239-1246 : « Nam steriles nimium crasso sunt semine partim, et liquido praeter iustum tenuique uicissim. Tenue locis quia non potis est adfigere adhaesum, liquitur extemplo et reuocatum cedit abortu. Crassius his porro quoniam concretius aequo mittitur, aut non tam prolixo prouolat ictu, aut penetrare locos aeque nequit, aut penetratum aegre admiscetur muliebri semine semen ».

12 H. N., XX, XLIV, 114

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828 consommation de certaines plantes telle que l’ache, aussi dit-il que « ceux qui en mangent deviennent stériles, hommes ou femmes »; il dit par ailleurs :

D’après la tradition, le nymphéa est né d’une nymphe morte de jalousie pour Hercule – aussi quelques-uns l’appellent-ils héracléon, et d’autres rhopalon, pour sa racine en forme de massue – et ce serait pourquoi ceux qui en boivent pendant douze jours sont incapables de faire l’amour et privés de semence »13.

Ces propos de Pline l’Ancien laissent entendre que la stérilité de l’homme pouvait survenir de façon accidentelle, notamment par l’absorption de plantes nocives, normalement consacrées à des repas funéraires ; ce n’était donc pas un état permanent, encore moins un fait volontaire de la part de l’homme, contrairement à la femme qui pouvait délibérément se rendre stérile notamment en absorbant des produits qui y concouraient14.

Si nous nous en tenons à Lucrèce et Pline l’Ancien, il ressort que la stérilité masculine était parfois liée à une insuffisance ou à une mauvaise qualité de sa semence dont les facteurs pouvaient être endogènes ou exogènes ; dans tous les cas, cela était un véritable handicap pour féconder son épouse.

Par ailleurs, l’homme pouvait être dans l’incapacité de féconder son épouse à cause d’une impossibilité de rapports sexuels, laquelle était due à l’impuissance ou à l’absence de testicules, c’était en l’occurrence le cas des eunuques. La stérilité pouvait en effet être la résultante d’une émasculation ; c’est cette idée qui est soulignée dans cette interrogation de Martial15: « Pourquoi t’a-t-on privé de ta virilité avec un fragment de vaisselle de Samos » ? (Abscisa est quare Samia tibi mentula viros ?) Dans ce cas précis, l’homme était condamné à la stérilité car étant incapable d’avoir des rapports sexuels encore moins de féconder.

La stérilité de l’homme peut en effet avoir des causes congénitales :

Les hommes peuvent également être stériles de naissance ou à cause de certaines malformations des endroits qui servent à

13H. N., XXV, XXXVII, 75 : « Nymphaea nata traditur nympha zelotypia erga Herculem mortua – quare Heracleon uocant aliqui, alii rhopalon a radice clauae simili – ideoque eos qui biberint eam xii diebus coitu genituraque priuari ».

14 Juvénal, VI, 595

15 Epigr., III, 81

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829 la copulation comme l’absence de testicules ou l’hypospadias. Ainsi le sperme débouche ailleurs qu’à l’emplacement naturel. Chez d’autres, c’est au cours de la vie que survient cette infirmité, tantôt par excès d’embonpoint ou suite à des maladies chroniques, une forte cachexie (K.

Blondel, 2004, p. 163).

En outre, Lucrèce et Pline l’Ancien sont d’accord pour dire que la stérilité du couple était parfois le fait d’une incompatibilité d’un point de vue biologique entre le mari et la femme car chacun d’eux pouvait en effet avoir des enfants avec un partenaire autre ; c’est dans cette perspective que nous pouvons entendre ces propos de Lucrèce :

Tel homme est plus fécond avec telle femme, et telle femme recevra plus facilement de tel autre le fardeau qui la rend gravide. Souvent des femmes, après être restées stériles pendant plusieurs hyménées, ont trouvé un époux capable de leur donner des enfants, et de les enrichir d’une douce lignée.

Et des hommes dont les premières épouses, malgré leur fécondité, n’avaient pas connu d’enfantement, ont rencontré enfin une nature assez bien assortie pour pouvoir assurer à leur vieillesse l’appui d’une descendance16.

C’est dans cette même logique que Pline l’Ancien précise qu’« il existe une véritable incompatibilité entre certaines natures physiques ; bien que stériles entre elles, elles deviennent fécondes, si elles contractent d’autres unions, tels que Auguste et Livie »17. La stérilité de l’homme aussi bien que celle de la femme pouvait être temporaire jusqu’à ce que chacun d’eux trouvât le partenaire compatible pouvant lui permettre de manifester sa fécondité.

Dans tous les cas, la stérilité du couple, contrairement à la mentalité collective qui tenait systématiquement la femme responsable de cette situation, pouvait être le fait de l’homme.

Cependant, il semble évident qu’elle reste culturellement difficilement avouable d’où l’évocation par certains auteurs de raisons liées à la magie. Mais une fois cette réalité admise, quel était le quotidien de l’homme stérile ?

16De la nature, IV, 1250-1255 : « Atque alias alii complent magnis, ex aliisque succipiunt aliae pondus magis inque grauescunt. Et multae steriles Hymenaeis ante fuerunt pluribus, et nactae post sunt tamen unde puellos suscipere, et partu possent ditescere dulci. Et quibus ante domi fecundae saepe nequissent uxores parere, inuentast illis quoque compar natura, ut possent gnatis munire senectam ».

17 H. N., VII, XIII, 11 : « Est quaedam priuatim dissociatio corporum, et inter se steriles, ubi cum aliis iunxere, gignunt, sicut Augustus et Liuia ».

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830 2. L’homme stérile vu par lui-même

Les bases morales de la natalité chez les Romains étaient très anciennes ; en effet :

Les Romains ne voyaient pas d’autre finalité au mariage.

Ainsi, lors des recensements quinquennaux, les censeurs demandaient aux citoyens s’ils étaient mariés "pour avoir des enfants" (liberorum quaerendorum causa), formule officielle qui fondait une déontologie du mariage d’où étaient exclus le désir et le plaisir. Encourager la natalité, c’était donc d’abord encourager le mariage. Les enfants étaient nécessaires à la survie des cultes familiaux, du patrimoine, du nom et de la race, sans compter celle de l’Etat (J.-P. Néraudau, 1984, p. 179-180).

Nous voyons donc que le but premier d’une union conjugale était de procréer ; d’ailleurs, le terme matrimonium, employé pour désigner les justes noces dérive du mot mater, qui signifie mère, aussi convenons-nous avec P. Grimal (1995, p. 66) qu’ « épouser une femme, c’était l’appeler à devenir

"mère". Et ce titre lui appartenait avant même qu’elle n’eût mis au monde des enfants. De la même façon, l’époux recevait celui de "père" pater, dès l’instant qu’il était uni en "justes noces" ».

L’homme avait donc mission de procréer en s’unissant à une femme en justes noces ; manquer à ce devoir civique pouvait engendrer beaucoup de souffrances chez celui-ci, car il se sentait profondément atteint dans sa virilité. N’oublions pas que l’homme, au sens propre du terme est appelé vir, d’où est tiré le terme virilité qui caractérise ce dernier. Cette situation devait engendrer une douleur telle que les hommes imploraient les dieux pour leur épargner ce châtiment et changer les évènements en leur faveur. Cet état de souffrance morale ressort clairement dans ces propos de Lucrèce18: « Et l’on voit des hommes en pleurs inonder de sang les autels, y répandre la fumée de leurs offrandes, afin d’obtenir une abondante semence qui rende leurs femmes grosses ». Au regard de ces propos de Lucrèce, il ressort que les hommes considéraient la stérilité dont ils étaient victimes comme un châtiment divin, aussi imploraient-ils l’intervention des dieux ; et l’auteur nous apprend en outre qu’ils répandaient d’abondantes larmes en

18 De la nature, IV, 1235 : « Et multo sanguine maesti conspergunt aras adolentque altaria donis, ut grauidas reddant uxores semine largo ».

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831 offrant des sacrifices aux dieux, ce qui témoigne de leur profonde affliction. Ces larmes étaient d’autant plus justifiées que leur désir d’avoir des descendants était lié au rôle majeur que ces derniers tenaient dans la vie. En effet, nous dit M.

Marzano [en ligne] :

Avoir un enfant, c’est s’inscrire à l’intérieur d’une généalogie qui, avant même d’être un catalogue de noms, est le symbole de l’appartenance à une famille. Dans ce contexte, ce qui fait d’un homme un père, c’est surtout son désir de le devenir.

Certes, les raisons de ce désir sont multiples. Un homme peut désirer un enfant, car il peut vouloir montrer à soi-même et aux autres qu’il est capable d’endosser ce rôle, exactement comme son propre père l’avait fait. […] Il peut vouloir simplement laisser une trace derrière soi, quelqu’un à qui transmettre son nom, ses biens, ses valeurs.

Au regard de ce qui précède, nous pouvons aisément imaginer la douleur qui était celle des hommes stériles, dans la mesure où ces derniers réalisaient que sans enfants, il leur était impossible de transmettre leur nom et donc s’inscrire dans la généalogie de leur famille, de même qu’il n’avait aucun héritier naturel à qui transmettre leur patrimoine, ils éprouvaient sans l’ombre d’un doute un sentiment de diminution par rapport à leurs concitoyens.

La diminution de l’estime de soi qui émane de son incapacité à procréer a parfois conduit l’homme à tolérer sinon encourager les relations extraconjugales de sa femme dans le but d’obtenir une progéniture par ce moyen ; c’est dans cet ordre d’idées que V. Girod (2013, p. 118) dit : « Parfois, lorsque le mari était impuissant et par conséquent stérile, et qu’il voulait prouver sa virilité en engrossant son épouse, il faisait lui-même appel à un client qui déflorait et fécondait sa patronne ». L’homme stérile était dans une situation où il se sentait presque obligé de trouver non seulement le moyen de sauver les apparences mais aussi d’éviter que sa femme ne le quittât pour un autre qui aurait pu lui susciter une descendance, aussi se retrouvait-il parfois père d’enfants dont il n’était pas le géniteur, comme le souligne Juvénal19 à travers cette satire :

Réjouis-toi, pauvre homme, présente toi-même la potion, quelle qu’elle soit, car si elle voulait bien sentir dans ses flancs distendus le tressaillement douloureux de l’enfant, tu pourrais te trouver père d’un Ethiopien, et bientôt il n’y en

19 VI, 600

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832 aurait plus, dans ton testament, que pour ce noir héritier, que tu ne te déciderais pas à regarder au jour20.

Cette attitude permissive de l’homme vis-à-vis de l’infidélité de sa femme se justifie sans doute par le sentiment de culpabilité qui l’anime de ne pas pouvoir lui offrir la joie de devenir mater ; c’est dans cette logique que nous pouvons entendre ces propos de M. Marzano (2008)21, tenus au sujet de notre société actuelle :

Au-delà du diagnostic médical, la stérilité représente un vécu personnel, souvent chargé de souffrance et de culpabilité.

Encore aujourd’hui, dans l’imaginaire social, le sperme véhicule le symbole du pouvoir masculin dans l’accomplissement de la sexualité du couple et dans la réalisation de la procréation. C’est pourquoi un homme stérile peut se sentir menacé dans sa puissance sexuelle. En outre, il peut vivre mal le fait de ne pas pouvoir offrir à ses parents les petits-enfants qu’ils réclament ; de voir s’éteindre sa lignée ; de ne pas pouvoir donner un enfant à celle qu’il aime.

En somme, nous voyons que l’homme stérile connaissait une véritable souffrance morale ; le regard qu’il portait sur lui- même était emprunt d’une perte d’estime de soi et de la culpabilité. Le mal-être qu’il vivait pouvait le conduire à renoncer à son orgueil personnel, à sa fierté, dans le but de satisfaire le désir de son épouse et ne pas se mettre en porte-à- faux avec les normes d’une société qui attendait de lui qu’il eût des enfants.

Nous voyons donc que la stérilité de l’homme entraînait chez ce dernier une réelle souffrance morale et psychologique ; elle lui procurait le sentiment d’être dénué de toute virilité d’où il cherchait parfois par tous les moyens à sauver les apparences, quitte à encourager des relations extraconjugales de la part de sa femme. Mais quel regard la société portait-elle sur l’homme ?

3. L’homme stérile vu par les autres

La stérilité de l’homme était d’abord et avant tout une affaire privée, qui impliquait en priorité les membres de la domus (maison), en tête desquels l’épouse. Face à la situation

20« Gaude, infelix, atque ipse bibendum porrige quidquid erit ; nam si distendere uellet et uexare uterum pueris salientibus, esses Aethiopis fortasse pater, mox decolor heres impleret tabulas numquam tibi mane uidendus ».

21 [En ligne]

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833 que vivait son mari, quelle était l’attitude de cette dernière ? Rappelons que l’homme pouvait être stérile soit par déficience du sperme soit par impossibilité de rapports due à l’impuissance, et l’attitude de la femme était donc fonction des causes de la stérilité de ce dernier.

En effet, lorsque le mari était stérile par impossibilité de rapports sexuels, sa femme allait assouvir ses besoins auprès d’un autre : « Si la malheureuse voulait malgré tout goûter aux étreintes charnelles et éventuellement fécondantes que son mari était incapable de lui donner, elle pouvait se consoler discrètement avec un amant » (V. Girod, 2013, p. 117-118).

L’épouse d’un homme stérile accumulait des relations extraconjugales, consciente que son mari ne pouvait pas la satisfaire ; c’est dire donc qu’un homme stérile, par le fait qu’il n’était pas capable d’avoir des relations sexuelles avec sa femme à cause de son impuissance ou parce qu’il s’agissait d’un eunuque, était généralement cocufié par son épouse. Il l’était d’autant plus que sa virilité était remise en question.

N’est-ce pas cette idée que nous retrouvons dans cette situation que relate Martial :

L’eunuque Dindymus fatigue vainement Aegle de concert avec un vieillard, et la belle reste sec au milieu du lit. Le manque de vigueur pour le premier, le nombre des années pour le second, les rendent également inaptes à la besogne : c’est pourquoi l’envie et les efforts de l’un comme de l’autre sont sans effet. Aegle t’adresse ses supplications pour elle et pour ces deux malheureux : rends à l’un la jeunesse, Cythérée, et à l’autre la virilité22.

Ces propos de Martial nous apprennent qu’un homme stérile par impossibilité de rapports sexuels, était dénué de toute virilité et donc même de ce qui fait l’essence d’un homme ; pour cette raison, il était même parfois assimilé à une femme comme dans ce passage: « L’eunuque Thelys était en toge. Numa le vit et s’écria : "Voilà une femme condamnée pour adultère !" »23.

Lorsque la stérilité était la conséquence d’une déficience du sperme, la femme allait avec un autre homme dans la

22 Epigr., XI, 81 :« cum sene communem uexat spado Dindymus Aeglen et iacet in medio sicca puella toro. Viribus hic, opera non est hic utilis annis: ergo sine effectu prurit utrique labor.

Supplex illa rogat pro se miserisque duobus, hunc iuuenem facias, hunc, Cytherea, uirum ».

23Martial, Epigr., X, 52: « Thelyn uiderat in toga spadonem : damnatam Numa dixit esse moecham”.

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834 perspective d’être fécondée. Dans ce cas précis, la relation extraconjugale visait un double objectif : évidemment permettre à la femme de devenir enfin mère, mais aussi de sauver la réputation de son mari en faisant croire à la société que l’enfant était de lui. Ici, cette relation adultérine était plus ou moins consentie par le mari quand ce n’est pas lui-même qui trouvait un client pour cela ; mais, précise V. Girod (2013, p. 118): « Si cela se savait, le mari trompé devenait la risée de ses voisins ». Il faut dire que la stérilité d’un époux était généralement connue du voisinage, et lorsque du jour au lendemain celui-ci se retrouvait père, le subterfuge ne passait pas vraiment inaperçu ; la chose était bien connue comme l’attestent ces propos de Juvénal :

Si elle voulait bien sentir dans ses flancs distendus le tressaillement douloureux de l’enfant, tu pourrais te trouver père d’un Ethiopien, et bientôt il n’y en aurait plus, dans ton testament, que pour ce noir héritier, que tu ne te déciderais pas à regarder au jour24.

Le ton ironique employé ici par Juvénal laisse largement penser que l’homme stérile qui se retrouvait père d’un enfant dont il n’était pas le géniteur, était moqué dans la société.

Toutefois, la stérilité de l’homme pouvait aussi susciter de la compassion chez ses contemporains. En effet, au regard de ces propos tenus par Lucrèce : « Ce ne sont pas d’ailleurs les puissances divines qui refusent à personne la semence créatrice, pour priver un malheureux de s’entendre appeler de ce doux nom de père, et le condamner toute sa vie à des amours stériles »25 . L’auteur adopte ici un ton plein de compassion à l’égard du concerné, il est pratiquement entrain de le plaindre du fait qu’il est condamné à ne pas avoir d’enfants. Nous nous rendons compte que la situation de l’homme stérile n’a pas toujours suscité que des railleries dans son entourage, d’aucuns éprouvaient de la peine pour lui.

Cette peine était d’autant plus justifiée que chaque Romain était conscient de l’importance d’avoir des enfants.

Les enfants étaient effet un appui indéniable pour les parents notamment dans leur vieillesse ; n’est-ce pas ce rôle

24 Satires, VI, 600 : « Nam si distendere uellet et uexare uterum pueris salientibus, esses Aethiopis fortasse pater, mox decolor heres impleret tabulas numquam tibi mane uidendus ».

25De la nature, IV, 1235: « Nec diuina satum genitalem numina cuiquam absterrent pater a gnatis ne dulcibus umquam appelletur, et ut sterili Venere exigat aeuom ».

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835 prépondérant à l’égard des parents que Lucrèce nous décrit à travers ce récit : « Voilà pourquoi la Grande Mère est entourée d’hommes armés. Peut-être aussi leur présence signifie-t-elle que la déesse nous prescrit d’être résolus à défendre par les armes et le courage la terre de nos pères, et à être les soutiens et la gloire de nos parents »26? Au regard de ces propos de Lucrèce, il ressort que les enfants étaient les garants des intérêts et du patrimoine de leurs parents, ils étaient l’objet de leur fierté et leur gloire. Et quiconque ne disposait pas de ce soutien et de la sécurité qu’ils incarnaient paraissait en effet bien malheureux, d’où il inspirait de la pitié à une frange de ses concitoyens.

Conclusion

Au terme de cette étude, nous pouvons retenir que la stérilité masculine n’était pas méconnue de la société romaine, cependant certains auteurs se montrent très partiaux lorsqu’ils analysent cette question, sans doute parce que la mentalité collective incrimine la femme de façon systématique en cas d’infertilité du couple et parce que cette réalité reste difficilement avouable par une bonne frange de la population masculine. Il est néanmoins avéré que l’homme pouvait être stérile pour diverses raisons notamment à cause d’une insuffisance de semence ou encore simplement par impuissance ou émasculation lorsque la stérilité n’était pas liée à des raisons métaphysiques. Autrement dit, les causes de l’infertilité de l’homme étaient bien connues et scientifiquement démontrables ce qui n’empêchait de tenir la femme responsable de cette situation dans un premier temps.

Il faut tout de même souligner que la stérilité de l’homme n’était pas un sujet dont on débattait dans le foyer contrairement, par exemple, dans nos sociétés africaines où les solutions sont envisagées de concert au sein de la famille notamment entre la belle-mère et sa bru afin d’empêcher l’homme de se rendre compte de sa stérilité, d’où par exemple le recours au frère du mari pour lui susciter une descendance à son insu, etc. Toutefois, dans la société romaine, l’homme stérile ne vivait pas dans le déni de son incapacité à féconder ; il était conscient de son handicap. Aussi a-t-il parfois cherché

26 De la nature, II, 639-642 : « Propterea magnam armati matrem comitantur, aut quia significant diuam praedicere ut armis ac uirtute uelint patriam defendere terram, praesidioque parent decorique parentibus esse ».

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836 des voies et moyens pour y remédier. Cette situation engendrait chez ce dernier une grande souffrance morale et psychologique à cause du fait qu’il avait le sentiment d’être dénué de ce qui fait l’essence même du vir, la virilité. Cette atteinte à son estime l’a parfois conduit à tolérer les relations extraconjugales de son épouse qui allait chercher auprès d’un autre ce que son mari ne pouvait pas lui offrir.

L’homme stérile était donc très souvent cocufié par son épouse ; raillé par la société qui le voyait père d’enfants dont il n’était pas le géniteur et qui ne se gênait pas de lui rappeler son manque de virilité. En effet, la société pouvait se montrer très cruelle vis-à-vis de lui, le considérant presque comme un

« sous homme » ou même une femme à l’apparence d’un homme. Toutefois, il était tout de même pris en peine par une frange de la population qui le plaignait de ne pas pouvoir jouir du privilège d’être père et donc de ne pas bénéficier du soutien indispensable d’un enfant dans sa vieillesse. Il faisait donc parfois l’objet de compassion de la part de certains de ses congénères et qui ne manquaient pas de lui témoigner de leur affection et leur soutien moral. En somme, la stérilité, qu’elle émane de l’homme ou de la femme, a toujours été l’objet d’une grande souffrance jusqu’aujourd’hui.

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837 PLINE L’ANCIEN, 1974, Histoire Naturelle, livre XXV, texte

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