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ADÈLE HUGO la mal-aimée

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Academic year: 2022

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ADÈLE HUGO

la mal-aimée

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OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Les Conques de Cristal - Poèmes - Éditions

de la Jeune Académie - Paris 1929.

L'Empire des Roses - Poèmes - Éditions du Courrier des Antilles - Fort-de-France 1939.

Dames des Iles du temps jadis - Récits histo- riques - Nouvelles Editions latines 1948.

Belain d'Esnambuc - Biographie - Éditions Bellenand - Paris (Grand prix littéraire des Antilles 1950).

Héroïnes et Aventurières de la mer Caraïbe Éditions des Horizons Caraïbes - Fort-de- France 1959.

La Martinique, carrefour du monde caraïbe Éditions des Horizons Caraïbes - Fort-de- France 1967 (Prix Broquette-Gonin de l'Académie française 1968).

Panorama de la littérature à la Martinique Tomes I et II - Éditions des Horizons Caraïbes - Fort-de-France 1975.

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Auguste JOYAU

ADÈLE HUGO la mal-aimée

ÉDITIONS DES HORIZONS CARAÏBES

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IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE TRENTE EXEMPLAIRES SUR VELIN PUR FIL LAFUMA NUMÉROTÉS DE 1 À XXX ET SOIXANTE-DIX EXEMPLAIRES SUR OFFSET CEN- TAURE IVOIRE NUMÉROTÉS DE 31 À 100 LE TOUT CONSTITUANT

L'ÉDITION ORIGINALE

© 1981, Éditions des Horizons Caraïbes, Morne-Rouge-Martinique

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A quelque temps de là, la babillarde Echo aperçut un chas- seur qui poursuivait des cerfs. Il s'appelait Narcisse et nul adoles- cent n'était plus beau que lui.

Aussitôt qu'elle le vit, elle fut enflammée du plus ardent amour.

Furtivement elle suivit ses brisées, mais plus elle le suivait, plus son cœur s'embrasait...

Mario MEUNIER La légende dorée des Dieux et des Héros.

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A MA SŒUR LÉONE en toute affection

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AVANT-PROPOS

En 1957, j'avais inclus, dans mon ouvrage : Héroïnes et aventurières de la mer Caraïbe, un récit ayant pour titre :

« Adèle Hugo et les trois messes ». Je m'étais alors fait l'écho d'une anecdote relatée par le R.P. Cothonay, dans son Journal d'un missionnaire dominicain des Antilles anglaises, et rapportée avec quel- ques détails inédits par Théodore Baude, dans l'un des intéressants ouvrages que celui-ci a consacrés à la petite histoire de la Martinique.

L'aventure d'Adèle Hugo était, jusque- là, assez peu connue. Or, il se trouva que le cinéaste François Truffaut, très intéressé par l'histoire de cette jeune femme qui

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avait sacrifié sa vie à une passion sans espoir, se mît en tête d'en tirer un film.

J'appris ainsi que Truffaut avait conçu son projet après avoir lu les deux premiers volu- mes du Journal d'Adèle Hugo, parus quel- que temps auparavant avec une introduc- tion de Mme Francès Vernor Guille.

J'ignorais l'existence de cette publica- tion. Aussi m'empressai-je de me la procu- rer. La lecture de ce texte et, en particu- lier, des notes et commentaires dont il est accompagné, m'édifia et m'incita à publier, à part, un nouveau récit à la fois plus précis et plus étoffé : c'est ainsi qu'est né cet ouvrage.

J'ai, en consultant la correspondance et les carnets intimes de Victor Hugo, et en me référant à quelques autres ouvrages, complété ma documentation à propos de la tragique odyssée d'Adèle Hugo, mais je dois avouer que j'ai tiré aussi le plus grand pro- fit de l'introduction et les notes de Mme Guille dont les minutieuses recherches ont permis de jeter un jour neuf sur ce drame

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resté, jusque-là, assez peu compréhensible.

C'est la raison pour laquelle j'ai tenu à inscrire le nom de Mme Francès Vernor Guille, dont la brusque disparition peu après la sortie du film de Truffaut, a inter- rompu les importants travaux, au seuil de ce récit que je n'aurais pas repris sous cette nouvelle forme si je n'avais eu connaissance de son précieux travail d'érudition.

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INTRODUCTION

La Barbade est, de toutes les îles du bas- sin caraïbe, celle dont le passé historique est peut-être le moins riche. On ne s'en douterait pas à en juger par la réputation dont jouit cette petite île sur le plan touris- tique. Chaque année, en effet, des coins les plus reculés d'Angleterre ou des États-Unis, des touristes viennent hiverner à la Bar- bade, attirés tant par la douceur de son cli- mat que par l'agrément de ses plages et le confort de ses luxueux hôtels.

On pourrait s'étonner, à première vue, que cette île, aujourd'hui si achalandée, l'ait été si peu dans le passé. Et cependant cela s'explique. La Barbade possède en effet peu d'avantages naturels : la monoto-

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nie de ses paysages — l'île est presque entiè- rement plate — ne retient guère l'attention des voyageurs ; elle est, au surplus, complè- tement dépourvue de cours d'eau, de sorte que, si l'on fait exception de ses plages — qui sont, elles, hospitalières — tout y est artificiel.

La situation de la Barbade dans le bassin caraïbe est, en outre, assez particulière.

Elle ne fait pas corps, pourrait-on dire, avec les autres îles des Petites Antilles : elle se présente comme un maillon de la longue chaîne des Caraïbes qui a rompu avec l'en- semble, pour aller s'implanter à 300 miles plus loin, en plein Atlantique. C'est pour toutes ces raisons que la Barbade fut, tout au début de la colonisation, peu convoitée par les Européens. Et c'est aussi pourquoi lorsque, il y a environ trois siè- cles, les Anglais décidèrent d'en pren- dre possession, ni Français ni Hollan- dais ne songèrent à leur disputer leur conquête.

Si pauvre cependant que soit le passé his-

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torique de la Barbade, le folklore de cette petite île n'est pas totalement dépourvu

« d'histoires ». La plus connue est celle du château de Sam Lord. La voici en quelques lignes :

La famille Lord, venue d'Angleterre, avait fait l'acquisition, au cours du XVIII siècle, du vaste domaine de Long Bay, situé à 25 kilomètres de Bridgetown, capitale de l'île anglaise. Tout au début du XIX siècle, ce bien était revenu, à parts égales, à John Thomas Lord et à sa sœur Elisabeth. Elisa- beth n'était pas mariée ; John Thomas, par contre, avait épousé la fille du propriétaire du domaine limitrophe de Bathsheba, et il avait eu de son mariage quatre enfants : Adrienne, Elisa, France et John.

John Thomas avait un autre frère qui répondait aux prénoms de Samuel Hall et qu'on avait surnommé Sam. Pour quelle raison ce dernier n'avait-il pas eu sa part dans l'héritage familial, nous avons cherché vainement à le savoir. En tout cas, John Thomas ayant perdu sa femme en 1818, il

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fit un testament par lequel il institua Samuel Hall son légataire universel, à charge par ce dernier de racheter la part d'Elisabeth à un bon prix et de remettre la totalité du bien à son fils John lorsque celui- ci aurait atteint sa majorité. Il était toute- fois stipulé que, au cas où le jeune hom- me viendrait à mourir avant sa vingt et unième année, le bien serait partagé à parts égales, entre Samuel Hall et les trois filles

survivantes.

Voici, en réalité ce qui se passa : John Thomas mourut peu de temps après sa femme, en cette même année 1818. Entré en possession des biens de son frère défunt, Samuel Hall acheta effectivement la part de sa sœur Elisabeth ; mais, contrairement aux dispositions du testament, il fit cette acquisition pour son propre compte. Au surplus, par une étrange coïncidence, trois des enfants moururent en bas âge : Adrienne en février 1820 ; John, un an environ après sa soeur ; Elisa, quelques années plus tard. Seule survécut France, la

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troisième des filles, la préférée d'ailleurs de Samuel Hall.

Plusieurs années s'écoulèrent, puis France épousa le capitaine Charles Tro- loppe, qui devint plus tard général et fut élevé au grade de Chevalier. Par suite du décès de ses frère et sœurs, Mrs Troloppe était devenue propriétaire des trois quarts du domaine de Long Bay, le dernier quart revenant à Samuel Hall ; mais celui-ci fit un compromis avec les jeunes époux : il conserva la totalité du domaine et, en dédommagement, s'engagea à verser à sa nièce une rente viagère annuelle de mille livres sterling, avec rapport sur son mari au cas où celui-ci lui survivrait.

Devenu ainsi seul propriétaire du domaine de Long Bay, Samuel Hall ne mit plus aucun frein à ses dépenses. Après quoi, il se rendit en Angleterre, se maria et revint à la Barbade avec son épouse.

Mrs Lord connut au château de Long Bay une existence d'enfer. Son mari lui fai- sait subir toutes sortes de mauvais traite-

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ments. Il ne se contentait pas de la frapper, il l'enfermait parfois pendant plusieurs jours dans l'une des tours du château. Cela dura jusqu'au jour où, avec la complicité de domestiques, l'épouse outragée s'enfuit clandestinement à Bridgetown en vue de s'embarquer sur le premier navire en par- tance pour l'Angleterre.

Mis au courant le jour même de la fugue de son épouse, Samuel Hall se rendit incon- tinent à Bridgetown. Le trois-mâts sur lequel avait pris place Mrs Lord venait de lever l'ancre. Samuel Hall, sans la moindre hésitation, frêta le meilleur navire qu'il pût trouver dans le port et promit au capitaine une somme considérable s'il arrivait à rejoindre le trois-mâts avant que celui-ci ne touchât les côtes d'Angleterre.

L'intrépide marin accepta la gageure.

Une poursuite acharnée s'engagea, mais en dépit des plus habiles manœuvres, le capi- taine ne put atteindre son but : Mrs Lord rentra saine et sauve au sein de sa famille.

Furieux de cet échec, Samuel Hall donna

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l'ordre au capitaine de rentrer bord sur bord à la Barbade ; ce que fit immédiate- ment celui-ci.

En raison de son train de vie somptuaire, le châtelain de Long Bay avait dissipé la plus grande partie de sa fortune. Pour la reconstituer, il décida de s'adonner ni plus ni moins à la piraterie. Non loin de la plage de Long Bay s'échellonnent de dangereux récifs qui rendent cette région impropre à la navigation. Samuel Hall exploita au maximum cette situation. Comme la plage de Long Bay était plantée de nombreux cocotiers, il imagina de munir ces arbres de lanternes qu'il faisait allumer le soir par ses esclaves. Les cocotiers, en se balançant au gré du vent avec leurs lanternes clignotan- tes, donnaient effectivement l'illusion de navires ancrés dans le port. Trompés par ces feux, des navires venaient fréquem- ment, la nuit, s'échouer sur les récifs. Une équipe d'esclaves, bien entraînée à braver la mauvaise mer, se saisissait alors des car- gaisons et faisait prisonniers les membres de

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l'équipage, qui étaient mis au fer dans les souterrains du château. Cela dura jusqu'à la mort de Samuel Hall survenue en 1844.

Le châtelain de Long Bay avait eu de son mariage une fille qui, encore en bas âge, était partie avec sa mère dans les conditions que nous avons décrites. Celle-ci hérita de la totalité des biens de Samuel Hall. Elle épousa, quelques années plus tard, un cer- tain Mr Haymord, avoué à Birmingham.

Samuel Hall — on n'a aucune peine à le penser — n'avait pas respecté les conditions du compromis passé avec les époux Tro- loppe. Ceux-ci n'avaient pas voulu entamer de poursuites contre leur oncle, mais leurs descendants n'eurent pas les mêmes scrupu- les. Ils intentèrent un procès au petit-fils de Samuel Hall et reprirent la propriété de ses mains. Le château fut vendu en 1946 à un club qui l'occupe encore actuellement.

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La Barbade fut également le théâtre d'une assez curieuse rencontre qui fait d'ail- leurs l'objet principal de ce récit. En 1871, Céline Alvarez Bàà, femme de couleur ori- ginaire de l'île de Trinidad, exerçait aux Petites Antilles la profession de pacotil- leuse. Avant que l'aviation commerciale n'ait connu le développement dont elle bénéficie de nos jours, les relations entre les îles de la Caraïbe — et particulièrement les Petites Antilles — étaient assez peu fré- quentes. Les lignes de navigation maritime ne se souciaient pas, en effet, d'assurer une liaison régulière entre ces divers territoires, les échanges commerciaux n'étant pas suffi- sants pour nécessiter le déplacement de navires de quelque importance. Seuls, les voiliers de faible tonnage transportaient d'une île à l'autre les denrées et marchandi- ses qui, pour des raisons économiques ou géographiques, abondaient ici et man- quaient là. C'est ainsi que s'était développé aux îles le commerce de la pacotille.

Les pacotilleuses — il en existe encore

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Imprimé en France

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