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11 JUIN :RENDEZ-VOUS AVEC LE PRÉSIDENT T

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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É

ENJEUX 2

CARTE SCOLAIRE : QUEL AVENIR ?

RENCONTRES 3

XAVIER DARCOS, VALÉRIE PÉCRESSE, ÉRIC WOERTH

SYSTÈME ÉDUCATIF 4-5

FACE AUX PROJETS DU GOUVERNEMENT

MÉTIER-CARRIÈRE 6-7

LIVRET DE COMPÉTENCES, INTRA 2007,

CUMUL D’ACTIVITÉ

SOMMAIRE

N° 653 7 JUIN 2007

Nicolas Sarkozy entend aller très vite et mener tout de front : service minimum, exonérations fiscales pour les heures supplémentaires, déductibilité des intérêts des prêts immobiliers, contrat de travail unique, augmentation des forfaits médicaux, autonomie des universités, peines plancher, suppression de l’excuse de minorité. Les mesures phares du programme Sarkozy doivent être toutes bouclées ou mises sur les rails d’ici juillet. C’est un redoutable défi qui, au-delà de la théâtralisation du

« dialogue social », est ainsi lancé au syndicalisme, surtout si l’opposition parlementaire devait sortir affaiblie des prochaines législatives. Dans ces conditions et face à un pouvoir concentré comme il ne l’a jamais été, le syndicalisme ne pourra peser que s’il parvient à s’unir.

De son côté, l’Éducation reste l’une des principales préoccupations gouvernementales. Deux fronts sont ouverts.

Du côté des enseignants, notre action opiniâtre depuis plus de 8 mois a rendu incontournable la remise en cause du décret Robien. Le 23 mai, plu- sieurs centaines de représentants d’établissements participant au forum du SNES ont rappelé au ministre que c’est l’abrogation de la totalité du décret qui est attendue. La question ne devant finalement être tran- chée par le président de la République que le 11 juin, le SNES a appelé les personnels à interpeller N. Sarkozy par courriel. Au-delà, Xavier Darcos affirme : « Nous allons vraiment mettre le paquet sur la situation morale et matérielle des enseignants », annonce son intention de « rassembler dans un livre vert d’ici la fin de l’automne toutes les propositions pour la revalori- sation des carrières des enseignants » pour ensuite « au

LES YEUX DANS LES YEUX

T ous les journalistes avaient été mis sous pression par le ministère ce mercredi 31 mai. La décision de Xavier Darcos relative au décret Robien était imminente. Finalement après avoir annulé une conférence de presse, puis un communiqué, il annonçait jeudi matin sur France Inter :

« C’est au président de la République de trancher ». Il veut « regarder (les syndicats enseignants) dans les yeux et leur dire comment il voit les choses ». Et Xavier Darcos, évoquant la table ronde prévue pour le 11 juin et son propre rôle, d’ajouter qu’il y voyait « un signe de considération de la part du président vis-à-vis de la communauté éducative » ce qu’il ne trouvait pas « désagréable et même très honorable ».

Choisissons de le prendre comme cela nous aussi.

Ce 11 juin sera en effet une excellente occasion de dire

au président, au ministre et au-delà à l’opinion publique comment nous aussi, nous « voyons les choses », les « yeux dans les yeux ».

Sur le décret d’abord. Certes, la mesure inique de suppression d’une grande partie des premières chaires doit être rapportée.

Mais la bivalence et les compléments de service contribuent au moins autant que les premières chaires à la colère de la profession.

Le « geste d’apaisement » évoqué par Xavier Darcos ne peut donc être que l’abrogation du décret dans sa totalité. Nulle surenchère de la part du SNES dans cette affaire (Le Figaro du 31 mai) : c’est la demande même, du SNES, mais aussi de l’intersyndicale du second degré (représentant plus de 99 % des personnels concernés), depuis maintenant plus de huit mois. Ce qui implique aussi que soient rétablis les postes supprimés à la rentrée 2007.

Nous ne raterons pas non plus cette occasion de dire comment

« nous voyons les choses » sur quelques-uns des problèmes majeurs auxquels est confronté aujourd’hui le second degré:

évolution du métier d’enseignant qui ne saurait se réduire au «travailler plus pour gagner plus », suppression de la carte scolaire, éducation prioritaire, orientation, précarité...

■ Bernard Boisseau, cosecrétaire général

11 JUIN : RENDEZ-VOUS AVEC LE PRÉSIDENT

HORS-CLASSE

Suite page 2

DÉCRET, ÉDUCATION

Succès

Le ministère de l’Éducation nationale a enfin répondu aux interpellations du SNES : l’arrêté augmentant les possibilités de promotion à

©Daniel Maunoury

Le 23 mai au forum des établissements

SYNDICALISATION

JE REJOINS LE SNES

CONSTRUIRE, AGIR, RÉSISTER

CONSTRUIRE,

AGIR, RÉSISTER

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printemps 2008, négocier un accord sur la redéfinition du métier d’enseignant ». Rappelons que le rapport qu’il avait remis en mars à N. Sarkozy préconisait l’annualisation des services, la différenciation de plusieurs métiers d’enseignants, le renforcement du rôle des chefs d’établissements dans les carrières et de faire du « mérite » la référence essentielle. Se pose aussi la question des moyens puisqu’il précise qu’il « a reçu mandat d’alléger les charges de l’État » et qu’« il existe d’autres réponses politiques aux pro- blèmes de l’École que l’injection continuelle et massive de moyens », comme si le second degré n’avait pas perdu 27000 postes d’enseignants et plus de 30000

postes d’encadrement éducatif depuis 2002 ! Du côté de l’opinion publique, c’est la carte scolaire qui est mise en avant et qui sera l’objet de la deuxième table ronde avec les parents d’élèves. Le ministre confirme bien que c’est au nom des 10 % de contournements actuels, effectivement non accep- tables, et sous couvert de liberté et d’équité, qu’il est envisagé de supprimer la carte scolaire, dans sa tota- lité d’ici 2010. Ainsi, c’est le principe même de mixité sociale, garant d’une école d’égale qualité sur tout le territoire, qui est aujourd’hui remis en cause. Ce sont explicitement les établissements des zones difficiles qui sont visés. Conséquence évidente, ils concen-

treront encore plus qu’aujourd’hui les élèves qui cumulent toutes les difficultés. La garantie qu’ils garderont leurs moyens, alors qu’ils sont notoire- ment insuffisants, et l’annonce d’un hypothétique

« plan Marshall des banlieues » ne suffiront pas à ras- surer les jeunes, les parents d’élèves et les personnels.

Au soir du 11 juin, le SNES donnera immédiatement par courriel toutes les infos sur les annonces prési- dentielles, sur ses propres interventions et sur l’ap- préciation qu’il fera de la situation. Le BN, puis le Conseil national (26 juin) discuteront ensuite des suites à donner à notre action.

Bernard Boisseau

CARTE SCOLAIRE QUEL AVENIR ?

Nicolas Sarkozy dans la campagne électorale avait annoncé son intention de supprimer la carte scolaire.

Xavier Darcos, ministre de l’Éducation nationale, a annoncé un assouplissement dès la rentrée 2007

avec à terme sa suppression.

L es déclarations du nouveau ministre sont claires sur ses intentions : dès la prochaine rentrée, « de l’ordre de 10 à 20 % » des élèves ne seraient plus contraints par la carte sco- laire. On peut d’abord s’interroger sur le choix des élèves ou des secteurs géographiques qui seraient concernés par cette première étape.

Déjà, certains secteurs ou certaines villes fonc- tionnent sans carte scolaire sans que le moindre bilan soit fait de ces expériences et sans tenir compte des quelques études sérieuses qui ont été faites sur le sujet.

Derrière des propos outranciers [« la carte sco- laire est une assignation à résidence »], il cache le fond de sa démarche : permettre à quelques élèves brillants des quartiers difficiles d’intégrer des « lycées d’excellence ». Cela n’empêchera pas, bien au contraire, la constitution de ghet- tos avec, dans certains établissements les

« bons » élèves (même d’origine sociale modeste) et dans d’autres tous ceux dont les résultats n’intéresseront pas les établissements les plus demandés. Nous connaissons déjà cela dans certains secteurs, c’est la générali- sation qui est prônée par le ministre.

Les établissements les plus demandés devraient opérer une sélection.

Sur quels critères et par qui seraient choisis les élèves finalement inscrits dans un établis- sement confronté à un nombre de demandes dépassant sa capacité d’accueil ?

Résultats scolaires, tirage au sort, origine

sociale des parents ? Le ministre, qui ne répond pas à cette question, reste très flou sur les

« nouveaux instruments de mixité sociale » qu’il entend mettre en place.

Cette suppression maintiendrait-elle le droit pour chaque élève de pouvoir être inscrit dans l’établissement de son secteur géographique ? Si les propos du ministre

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rapportés dans la presse du 29 mai semblent donner une réponse, la notion d’établissement « le plus proche du domicile » est assez floue pour laisser planer une réelle incertitude dans nombre de situations, dès lors que les sec- teurs tels qu’ils existent aujourd’hui seraient supprimés.

En prétendant offrir une « liberté » aux parents, c’est en fait à certains établissements (plus probablement à certains chefs d’établisse- ment) que va être offerte une liberté nouvelle : celle de choisir leurs élèves et de ne retenir que les meilleurs. Pour les parents des autres élèves ce seront de nouvelles contraintes, de nou- velles difficultés, de nouvelles incertitudes.

Tout cela ne pourra que conduire à renforcer la concurrence entre les établissements ainsi que leur autonomie en leur donnant la possi- bilité de choisir leurs élèves.

Pour le SNES il s’agit d’amélio- rer la carte scolaire en tentant d’en corriger les défauts et les faiblesses :

mettre en place une véritable politique sociale et d’aména- gement du territoire, afin d’éviter la consti- tution de ghettos de familles défavorisées et de « casser » ceux qui existent ;

améliorer la diversité et la nature de l’offre de formation dans les établissements situés dans les secteurs difficiles (variété des langues vivantes, implantation de CPGE, de BTS, de classes européennes par exemple) ;

améliorer les conditions d’enseignement et de vie dans les établissements des quar- tiers difficiles en attribuant à ces établis- sements des moyens supplémentaires importants ;

revoir le découpage des zones de la carte scolaire dans certains secteurs, la carte actuelle jouant parfois le rôle de ghettoï- sation qu’elle est censée corriger ;

accorder progressivement aux établisse- ments des moyens, en particulier en per- sonnels, non plus fondés sur le nombre d’élèves scolarisés dans l’établissement

mais fondés sur le nombre d’élèves scola- risables du secteur de recrutement.

Daniel Robin, Fabienne Bellin daniel.robin@snes.edu - fabienne.bellin@snes.edu (1) « Je ne remettrai pas en cause la règle générale qui permet [aux parents] d’inscrire leur enfant dans l’éta- blissement le plus proche de leur lieu de résidence. » (Le Parisien, 29 mai 2007).

L a composition du gouvernement Fillon a sus- cité bien des commentaires: nombre limité des ministres, parité et « ouverture ». Mais le redé- coupage des ministères auquel il a été procédé est très révélateur des objectifs politiques du président comme de sa volonté d’exercer une emprise directe sur les ministères et les administrations.

Innovation la plus spectaculaire, le ministère des Finances éclate: Jean-Louis Borloo a la respon- sabilité de l’Économie à laquelle sont ajoutés, à l’image du MITI japonais, l’Emploi et le Commerce extérieur. Éric Woerth a de son côté la responsa- bilité du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Conséquences directes de cet éclatement: le ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité est déconnecté de l’Em- ploi tandis que le ministre des Comptes publics sera mis en situation de piloter tous les autres ministères (et en particulier celui de la Santé) tout en étant idéalement placé pour atteindre ce qui apparaît comme le seul objectif poursuivi pour la fonction publique, réduire les effectifs.

Alain Juppé, seul ministre d’État, est placé à la

tête d’un super-ministère de l’Écologie à laquelle sont adjoints la politique de l’Énergie ainsi que le secrétariat d’État aux Transports.

Brice Hortefeux, à la tête du très contesté ministère de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale, « récupère » des parties des anciens ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Cohésion sociale, de la Justice et de Bercy. L’ob- jectif est clair: il s’agit de se donner tous les moyens pour limiter l’immigration.

Enfin dans notre secteur, à côté du ministère de l’Éducation nationale, l’Enseignement supérieur et la Recherche devient un ministère de plein exer- cice sous la conduite de Valérie Pécresse. C’est évidemment le signe de la volonté du gouver- nement de mener au pas de charge l’élaboration de la loi sur l’autonomie des universités dont il est prévu qu’elle soit bouclée dès juillet. C’est aussi le risque de voir le post-bac (CPGE et BTS), qui pas- serait sous la tutelle de Valérie Pécresse, coupé de l’enseignement secondaire. Le SNES a immédia- tement alerté le gouvernement sur les risques d’une telle évolution.

Bernard Boisseau

Congrès de la FCPE ce week-end : le président, Faride Hamana demande au Premier ministre de renoncer à expulser les familles et les enfants scolarisés « sans papiers ».

Xavier Darcos, ministre de l’Éducation nationale, présent, affirme qu’il est inconcevable de venir interpeller des enfants dans l’école, que tous ont droit à l’école de la République...

mais que la scolarisation ne devait pas être un nouveau moyen de favoriser l’immigration clandestine.

Pendant ce temps, les arrestations ne cessent pas : une famille à Toulouse, dont la fille est scolarisée, appréhendée dans l’hôtel où elle est logée par la DASS ; Ruslan, père d’un petit garçon de deux ans et demi né en France, transporté à l’aéroport d’Orly depuis Orléans ; Ekambi Nsangue, jeune camerounais scolarisé au lycée à Vénissieux, arrêté en pleine rue... 200 militants de RESF manifestent devant une école du 11

e

arrondissement pour dénoncer « l’acharnement » des pouvoirs publics contre des familles sans papiers : depuis une semaine, M. et Mme Pan ont passé 24 heures en garde à vue, trois jours au centre de rétention.

Leurs trois enfants, cachés pendant quatre jours, ne vont plus en classe pour ne pas être arrêtés par la police.

Partout, de nombreux comités RESF font état d’une aggravation de la situation des sans-papiers et de l’augmentation des arrestations. Redoutant les expulsions de l’été, RESF lance une campagne « d’apparitions publiques du 13 au 30 juin » pour que tous les jeunes retrouvent leur place à l’école à la rentrée.

Le SNES, partie prenante de RESF, appelle ses adhérents à participer nombreux à ces initiatives.

La solidarité n’est pas un délit

Force est de constater la multiplication des poursuites à l’encontre des militants, simples citoyens, accusés d’avoir manifesté leur solidarité avec les parents d’enfants scolarisés, des sans-papiers en cours d’expulsion. Ou comme à Méru, d’avoir protesté contre les propos intolérables du maire qui, lors d’un conseil municipal, affirme sa volonté de dénoncer les prétendus 10 % de mariages blancs célébrés dans la ville : quatre militants FSU et CGT sont mis en examen.

Lors du rassemblement devant le tribunal le 29 mai, la FSU a renouvelé sa condamnation d’une telle politique et son exigence de voir abandonnées toutes les poursuites à l’encontre des militants de la solidarité.

C’est aussi l’assistant du cinéaste Laurent Cantet (coréalisateur de Laissons-les grandir ici) qui filme la scène d’une rare violence à bord de l’avion pour Bamako à l’encontre d’un Malien en voie d’expulsion : Michel Dubois, mis en garde à vue, est menacé de poursuites...

Suite de la page 1

DÉCRET, ÉDUCATION

11 JUIN : RENDEZ-VOUS AVEC LE PRÉSIDENT

©Thierry Nectoux

COMPOSITION DU GOUVERNEMENT

DU SUR-MESURE

Sur quels critères et par qui seraient choisis les élèves finalement inscrits dans un établissement ?

D E R N I È R E M I N U T E

Modalités d’assouplisse-

ment de la carte scolaire

pour la rentrée 2007, cour-

rier du ministère aux chefs

d’établissement, en ligne sur

www.snes.edu

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C E T T E S E M A I N E

RENCONTRES AVEC...

« Interroger, c’est enseigner »

XÉNOPHON

Collège Gustave-Monod, 94400 Vitry-sur-Seine

Depuis février, les personnels du collège Gustave-Monod à Vitry-sur-Seine protestent contre les réductions de moyens annoncées pour la prochaine rentrée scolaire. La DHG (Dotation horaire globale) a été massivement rejetée lors du vote au conseil d’administration de mars 2007. Suite aux diverses actions des personnels et des parents, notamment une action journée « collège mort » le jeudi 5 avril particulièrement réussie (aucun élève, aucun cours assuré !), ils ont été reçus à l’inspection académique le 2 mai : sans succès. Le bilan reste catastrophique : deux classes supprimées et des heures qui manquent pour continuer les actions entreprises.

Pourtant ce collège compte parmi les plus difficiles du Val-de-Marne ; classé « sensible », il devrait également avoir l’étiquette ZEP (et les moyens supplémentaires qui en découlent...) : la plupart des écoles primaires dont viennent ses élèves de Sixième sont classées ZEP ; les deux lycées de secteur qui accueillent en Seconde ses élèves après la Troisième sont classés ZEP.

Les personnels et les parents n’ont pas baissé les bras et ont occupé mardi 29 mai le collège dans la soirée (de 18 heures à 22 heures) ; ils ont reçu sur place le soutien Mme Rabardel, adjointe au maire de Vitry et vice-présidente du conseil général du Val-de-Marne, de Mme Ougier, adjointe au maire de Vitry, de M. Perreux vice-président du conseil général du Val-de-Marne.

Ils refusent catégoriquement les dégradations programmées pour la rentrée et s’adressent de nouveau à l’inspection académique : sans réelles propositions, ils organiseront une seconde journée collège mort le jeudi 14 juin.

Le S1 du collège Gustave-Monod (Vitry, le 30/05/07)

X avier Darcos a reçu la FSU mardi 22 mai dans le cadre de ses rencontres avec les organisations syndicales. Dans une brève intro- duction, il a tenu à affirmer son respect pour les représentants des personnels, sa volonté de trouver des objectifs partagés ; il a rappelé les propos du président de la République sur la nécessité de revaloriser et mieux accompa- gner les enseignants. Nous lui avons dit l’ur- gence de réformer la pratique du dialogue social et de donner pleinement sens à celui-ci, l’urgence de rétablir la confiance dans le service public d’éducation et ses personnels, notre volonté d’une école de la réussite pour tous. S’il a su faire preuve d’écoute, il s’est souvent contenté de réponses dilatoires et a esquivé les sujets conflictuels. Ainsi de la question des décrets Robien et de la rentrée 2007 posée en préalable par le SNES, objet des mobilisations de la profession depuis huit mois. Xavier Dar- cos a reporté à la semaine suivante les annonces sur la suspension du décret, plai- dant cependant pour une approche « nuan- cée », le maintien éventuel de certaines dis- positions dont les mentions complémentaires.

La suspension devrait être une mesure transi- toire dans l’attente d’une table ronde sur la condition enseignante en juin débouchant à l’horizon du deuxième trimestre 2008 sur un livre blanc. Quant aux moyens pour la rentrée 2007 et les 3 058 postes supprimés au titre des décharges, le ministre n’en a pas parlé, son- geant probablement à injecter des heures sup- plémentaires alors que se jouent en ce moment les affectations des personnels, qu’il s’agirait de revenir sur des mesures de carte scolaire et d’établir des listes complémentaires aux concours de recrutement.

Le traitement des différents dossiers pédago- giques n’a été qu’effleuré et nous avons sou-

ligné l’importance de revenir sur la formation des maîtres, le socle commun, l’apprentissage.

Interpellé sur l’apprentissage junior et les réponses de Nicolas Sarkozy au SNES, Xavier Darcos a réaffirmé le principe de l’école obli- gatoire jusqu’à 16 ans et pris ses distances vis- à-vis du dispositif ; de même, il a convenu que la note de vie scolaire n’avait pas de raison d’être.

Concernant les emplois de vie scolaire, il s’est engagé à maintenir l’ensemble des EVS affec- tés à l’accompagnement des élèves handicapés et à traiter la question de la reconduction des contrats d’ici environ un mois.

Enfin, répondant à nos craintes quant à ses déclarations sur la carte scolaire, le ministre a insisté sur l’objectif de mixité sociale et a nié vouloir mettre en concurrence les établisse- ments ; il s’est dit d’accord avec notre proposi- tion d’une répartition des moyens sur la base du nombre d’élèves attendus dans le secteur et non des effectifs réels. Nous avons souligné le besoin de redécouper la carte scolaire et les dangers d’un assouplissement conduisant à aggraver les inégalités. Sur ce sujet, comme d’autres, en particulier l’éducation prioritaire, des discussions devraient s’ouvrir avec les par- tenaires sociaux.

À l’issue de cette rencontre, peu de réponses précises ont été apportées, l’orientation de la future table ronde n’a guère été éclaircie, la question des postes a été éludée. Si la sus- pension du décret est à mettre à l’actif des actions que le SNES a construites avec la pro- fession, bien des points nécessitent notre vigi- lance. Dans l’immédiat, nous avons demandé une rencontre au ministre afin que la suspen- sion concerne bien l’ensemble du décret et que la rentrée 2007 se fasse sur d’autres bases.

Frédérique Rolet

Peu après leur nomination dans le gouvernement Fillon,

les ministres ont entamé une série de réunions avec les principales organisations syndicales. La FSU a ainsi rencontré les ministres chargés des dossiers éducatifs, Xavier Darcos, Valérie Pécresse, ainsi que le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, Éric Woerth.

U ne loi sur « l’auto- nomie des univer- sités et leur gouver- nance » votée dès juillet, cinq chantiers de réflexion (condi- tions de vie des étu- diants, carrières des personnels, conditions matérielles des univer- sités, statut des jeunes enseignants-chercheurs, échec en premier cycle et insertion professionnelle), telle est la feuille de route de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse.

De fait, ce ministère aura compétence sur l’en- semble des formations supérieures universitaires mais également sur les classes préparatoires aux grandes écoles, les sections de techniciens supé- rieurs et autres formations supérieures des lycées.

Cette coupure avec le ministère de l’Éducation nationale pose plusieurs problèmes de compé- tence : qui définira les contenus des formations supérieures des lycées ? (Voir supplément à L’US n° 645 du 11/12/2006.) Quel sera le statut des enseignants de ces formations et par quel minis- tère seront-ils rémunérés ? Qui sera en charge des investissements dans ces formations ? Le SNES a interpellé les deux ministères et le Premier ministre sur ces questions. Nous plai- dons pour une compétence partagée des minis- tères de l’Éducation nationale et de l’Ensei- gnement supérieur sur ces formations.

Si la reconnaissance des CPGE et BTS par l’Uni- versité est une nécessité, tout le monde recon- naît la qualité des formations supérieures dis- pensées dans les lycées. Il ne faudrait pas qu’elles deviennent un enjeu de pouvoir inter- ministériel.

Thierry Reygades, Jean-Hervé Cohen

L a fonction publique a-t-elle encore un ministre? On pouvait se poser la question en lisant les déclarations d’Éric Woerth, chargé à la fois du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique : se présentant d’abord comme le « ministre des économies », il avouait être sans doute aussi le « ministre qui dit non ». Une entrée en matière peu évidente pour conduire un quel- conque dialogue social avec les fonctionnaires...

C’est peut-être pour corriger cette impression qu’il a très vite accordé audience à la FSU comme il l’a fait pour les autres organisations.

Mais une audience dont le ministre nous a d’emblée précisé qu’il ne s’agissait que d’une prise de contact et qu’il ne pouvait pas nous répondre. On peut se demander si le but de cette série de rencontres avec les organisations de fonctionnaires n’avait pas pour but essentiel de montrer qu’il s’occupait aussi des fonction- naires et pas seulement du budget. Après nous être interrogés sur le découpage et les mis- sions du ministère, nous avons rappelé nos demandes sur un certain nombre de dossiers : emploi, salaires et carrières, représentativité et

retraites. Le ministre n’a répondu que par quelques généralités : il se veut « ministre des moyens de l’État » et parmi ces moyens il y a les fonctionnaires qu’il considère comme « priori- taires ».

Mais il confirme sans ambages l’objectif d’un fonctionnaire sur deux non remplacé au moment de son départ : seule concession, cela ne peut pas se faire uniformément dans tous les secteurs et il faut tenir compte des besoins. Et s’il convient de la nécessité de traiter du pouvoir d’achat, c’est apparemment dans ce cadre et avec toujours l’idée de « travailler plus » pour

« gagner plus », bien loin de nos demandes de revalorisation générale de la valeur du point d’indice et de reconstruction de la grille. Enfin tenant un discours sur la nécessité de traiter des valeurs et des missions de la fonction publique, ce que nous demandons depuis long- temps, il ne semble pas vraiment décidé à en tirer les conséquences en termes d’emploi, de qualification et de rémunération.

Si la discussion a été courtoise et suffisamment générale pour esquiver les points de conflit, elle ne fait que confirmer nos craintes sur une politique de la fonction publique dictée d’abord par des considérations budgétaires et comp- tables plutôt que par une réponse aux besoins des services publics et aux attentes des agents.

Gérard Aschieri

©AFP/Franck Fife©AFP/Stéphane de Sakatu

POINT DE VUE

Non-titulaire, tu ne militeras pas !

Deux de nos collègues vacataires mandatées par les congrès académiques de Créteil et Toulouse ont participé comme déléguées au congrès national du SNES.

On les aura entendues présenter avec force leur contribution lors du débat sur la précarité.

Elles ont déposé une demande d’autorisation d’absence en bonne et due forme pour la semaine du congrès. Le décret n° 82-447 du 28 mai 1982 accor- dant une absence de droit à plein traitement concerne aussi les non-titulaires.

Malgré les interventions des sections académiques, les rectorats refusent de payer les heures de cours qui n’ont pas été assurées pendant le congrès, au motif que les vacataires sont payés à l’heure effectivement faite. Ces col- lègues enseignent depuis plusieurs années, alternant chômage et vacation, contrat et vacation.

Refuser de payer, c’est rendre impraticable le droit syndical aux plus précaires.

Ni le SNES ni les non-titulaires qui s’y impliquent ne se laisseront intimider.

Nous continuerons à agir pour le paiement des sommes dues et le respect du droit syndical des non-titulaires et à lutter pour l’action collective et syn- dicale des non-titulaires.

©Daniel Maunoury

XAVIER DARCOS, MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE Gérard Aschieri

et Xavier Darcos

VALÉRIE PÉCRESSE

MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE

ÉRIC WOERTH, MINISTRE DU BUDGET,

DES COMPTES PUBLICS ET DE LA FONCTION PUBLIQUE

(4)

sence d’engagement en matière de croissance du budget de l’Éducation nationale revient donc à entériner et à prolonger cette dégradation.

Nous continuons de penser qu’une politique éducative ambitieuse nécessite une program- mation pluriannuelle des moyens, en particulier en matière de recrutement de nouveaux ensei- gnants. Sur cette question, le candidat Nicolas

Sarkozy nous répondait : « Il est sans aucun doute nécessaire de mieux programmer le recrutement des enseignants. Cela permet en effet non seule- ment d’éviter toute pénurie, mais aussi de main- tenir le niveau des exigences des concours de recrutement malgré la variation des besoins.

S’agissant du remplacement des départs à la retraite, je tiens à lever une ambiguïté : l’ampleur des besoins de l’Éducation nationale ne permet pas, naturellement, d’envisager le non-rempla- cement d’un fonctionnaire sur deux comme c’est possible pour d’autres administrations. » La réponse est floue sur la programmation. Sur le niveau des recrutements, si cette réponse exclut le non-remplacement d’un enseignant sur deux partant à la retraite, elle n’exclut pas la poursuite des suppressions de poste dans le second degré.

Daniel Robin daniel.robin@snes.edu (1) Passage de 0,5 % à 0,8 % de la valeur du point d’in- dice en février 2007 dans le cadre d’une inflation pré- vue à 1,8 % par le gouvernement.

(2) Plus de 3 000 emplois ont été « économisés » par la suppression d’une partie des décharges statutaires (décrets de Robien).

T out n’est pas affaire de moyens budgétaires mais personne ne peut vraiment croire qu’une amélioration déterminante du fonc- tionnement du système éducatif pourra être obtenue sans qu’un effort soit fait au niveau du budget de l’Éducation nationale. Pourtant les déclarations du candidat Nicolas Sarkozy sont claires : « Je crois essentiel de se concentrer sur l’adaptation des structures avant d’envisager la progression des moyens ». Le rapport Darcos ne dit pas autre chose : « (...) l’injection de moyens venus d’en haut ne produi(sen)t pas les résultats escomptés, comme on l’a vu pour les ZEP ».

Pour autant ce rapport ne peut pas nier un constat que nous partageons : « Il faudra bien revaloriser les salaires des professeurs (...). » La question des moyens de cette revalorisation doit donc être posée sauf à considérer qu’on se paie de mots. Rappelons d’abord qu’une partie de la maigre augmentation des rémunérations des fonctionnaires en 2007

(1)

a été financée en gestion, c’est-à-dire sans augmentation des crédits pour l’Éducation nationale. Il a donc fallu rogner sur d’autres choses dans le bud- get. La restitution, promise mais non encore annoncée, des décharges statutaires se ferait sans remise en cause des suppressions de postes qui découlaient de la disparition de ces décharges

(2)

, sans même le moindre finance- ment pour les heures supplémentaires qui ainsi devraient être payées.

Un collectif budgétaire qui viserait à élargir les moyens du second degré semble exclu. Cette situation est inacceptable tant au regard de la situation des personnels qu’au regard de la situation du second degré.

La question est bien celle de la part des richesses produites dans notre pays que le gouverne- ment entend consacrer à l’Éducation. Comme le montre le graphique, la situation s’est nette- ment dégradée ces dix dernières années. L’ab-

FACE AUX PROJETS D

SYSTÈME ÉDUCATIF, SERVICE DES ENS

Le SNES avait décidé d’interpeller les candidats à la présidence de la République. À chacun d’entre eux, il a adressé un dossier « 11 fiches et 21 questions » auquel Nicolas Sarkozy avait répondu dans un courrier au mois de mars. Nous l’avons publié en ligne et envoyé dans tous les établissements dans un numéro spécial du Courrier de S1 de mai. On trouvait également dans ce numéro, le rapport sur « la situation morale et matérielle des professeurs en France » que Nicolas Sarkozy avait commandé à Xavier Darcos en février 2007 (en pleine mobilisation contre le décret Robien sur les services).

LES MOYENS DU SYSTÈME ÉDUCATIF

LES OBJECTIFS EN MATIÈRE D’ÉDUCATION

1995 1996 1997 1998 1999 2000

PART DE LA DÉPENSE INTÉRIEURE D’ÉDUCATION DANS LE PIB

2001 2002 2003 2004 2005

6,60 % 7,80 % 7,60 % 7,40 % 7,20 % 7,00 % 6,80 %

E n réponse à la question « comment envisa- gez-vous de réduire significativement les sorties sans diplômes ni qualification ? », le nou- veau président de la République affirme qu’il s’agit d’une préoccupation d’intérêt national.

Pour cela, au nom de l’égalité des chances, il propose un ensemble de mesures allant de la création « d’écoles de la seconde chance » pour les jeunes de 16 à 25 ans qui ont déjà quitté le système scolaire à celle d’un « véritable » service public de l’orientation, en passant par la mise en place d’un soutien régulier et personnalisé dans

les établissements pour tous les jeunes qui en auraient besoin. Si certaines de ces mesures peuvent paraître intéressantes, elles s’inscri- vent néanmoins dans une conception utilitariste de l’enseignement et s’appuient sur la loi Fillon pour l’école (socle commun, conseil pédago- gique, expérimentation...) défendue par Nicolas Sarkozy. L’orientation est ainsi soumise aux seuls critères de l’insertion immédiate, la dimen- sion culturelle de la formation est minorée, n’étant plus considérée comme un élément central pour tous. Pourtant, les projections à moyen terme montrent toutes la nécessité éco- nomique et sociale d’une élévation générale du niveau d’étude.

Le SNES est porteur d’un projet qui revendique le droit pour tous, quels que soient le lieu d’ha- bitation et l’origine sociale, à une formation de haut niveau. Il ne peut donc se retrouver dans les propositions sur la carte scolaire qui, de fait, organiseraient des formes de ségrégation sociale et spatiale. Promouvoir le mérite sup- posé de quelques-uns ne peut se faire au détri- ment de tous les autres. L’enjeu reste bien celui de créer partout des dynamiques collectives d’ambition et de réussite, au lieu de renvoyer chacun à la responsabilité de ses échecs ou de ses réussites !

Dans son rapport, le nouveau ministre propose

de « replacer, mieux qu’aujourd’hui, la relation enseignant/enseigné dans une dynamique de confiance et de succès ». Cette réponse à l’at- tente d’une grande partie de la profession passe, pour lui, par le développement de structures ou de dispositifs excluant certains jeunes du cursus commun : internats, classes relais, classes de remotivation, assortis d’un contrat passé entre le jeune et l’établissement. Pour nous, si des situations exceptionnelles nécessitent un trai- tement particulier, la priorité doit rester à la prévention de la difficulté scolaire, aux possi- bilités de remotivation dans et par le travail en classe qui doit pouvoir prendre des formes diversifiées et s’appuyer sur des contenus qui font sens, à une prise en charge collective dans le cadre d’équipes pluriprofessionnelles des difficultés liées aux situations personnelles et/ou sociales des élèves, à l’amélioration de l’enca- drement éducatif, à une offre de formation diversifiée et équilibrée sur l’ensemble du ter- ritoire, à la définition de passerelles entre les voies de formation qui permettent une meilleure fluidité dans les parcours scolaires, à une véritable aide financière pour les pour- suites d’études.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs réaffirmé l’objec- tif d’amener 50 % d’une génération à des diplômes du supérieur. Le SNES partage cet

objectif mais sa réalisation ne doit pas se construire en limitant l’horizon pour la moitié ainsi restante à un ensemble restreint de

« bons » comportements et de savoirs dits « de base ».

Roland Hubert, roland.hubert@snes.edu

©Daniel Maunoury

©Clément Martin ©Daniel Maunoury

Les conseillers d’orientation

psychologue, en lutte contre la disparition programmée de leur métier. Ici au rassemblement du 23 mai

Le 23 mai au forum des établissements

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DU GOUVERNEMENT SEIGNANTS, MOYENS POUR L’ÉCOLE...

Publié le 10 mars, ce rapport est à la fois un état des lieux et un ensemble de propositions. Il dessine très clairement le projet du futur gouvernement pour l’école et nos professions. Réponses de Nicolas Sarkozy au SNES et rapport Darcos fournissent ainsi les éléments sur la base desquels le gouvernement entend sans doute entamer les discussions pour la mise en œuvre du livre vert puis du livre blanc sur les métiers de l’éducation. Nous vous proposons de faire le point dans cette US et la suivante sur leurs projets, et sur les propositions que le SNES portera dans les discussions.

LES MÉTIERS DE L’ENSEIGNEMENT

À partir du constat du déclassement salarial de nos professions, le SNES a interpellé les can- didats sur l’urgence de porter le début de car- rière à 1 800 euros mensuels nets, et sur la nécessité d’une prime d’équipement. Ces mesures doivent s’intégrer dans une recons- truction de nos carrières en onze échelons par- courus en vingt ans permettant d’atteindre les indices de la hors-classe. Elles doivent s’ac- compagner d’un développement de toutes les voies de la promotion interne, d’une indexation de l’indice de la fonction publique sur les prix, sauf à perdre progressivement leurs effets.

Le candidat Sarkozy a considéré cette ques- tion comme « fondamentale » et a proposé de l’aborder dans une concertation organisée dès le mois de juin. Les pistes qui lui sont proposées par le rapport Darcos avertissent que « toute mesure globale et collective aurait un impact budgétaire sensible qui impose de la pru- dence », tout en reconnaissant que le traite- ment de début de carrière à 1,3 SMIC ne peut perdurer. Il retient la nécessité d’améliorer les

L a mobilisation de la profession tout au long de l’année scolaire a conduit le can- didat Sarkozy à écrire qu’il était favorable à

« la suspension » des décrets Robien sur les services des enseignants et à annoncer une table ronde sur leurs missions.

Les réponses au questionnaire SNES et le rap- port Darcos reconnaissent tous deux les évolutions importantes du travail des ensei- gnants : difficultés dans l’exercice du métier pour de multiples raisons endogènes et exo- gènes, dialogue avec les familles, travail en équipe, évolution des pratiques, diminution d’une reconnaissance par la société du rôle social de l’École...

Leurs propositions s’articulent autour de trois axes : revaloriser la fonction enseignante sur la base du « travailler plus pour gagner plus », assurer la liberté pédagogique et favoriser l’initiative par l’autonomie accrue des éta- blissements, modifier les modalités de gestion des personnels par une transformation de l’évaluation des enseignants et des aména- gements pour les débuts et les fins de car- rière.

Dans son rapport, M. Darcos développe une conception éclatée du métier d’enseigne- ment avec, d’un côté les activités d’ensei- gnement inscrites dans les maxima de ser- vice et, de l’autre, des activités (soutien, animation de l’équipe pédagogique, coordi- nation de projet, activités pédagogiques par- ticulières, coordination d’une discipline ou d’un champ disciplinaire...) faisant l’objet d’in- demnités. Dans la même logique il propose de définir une typologie des métiers, basée sur une description des actes professionnels et conduisant à des obligations de service,

des rémunérations principales et indemni- taires différentes. Nous sommes là à l’opposé de notre conception beaucoup plus unifiée de nos métiers et notre revendication d’intégrer certaines de ses activités ou missions dans les services sous forme de décharges.

Souscrivant au sentiment d’une difficulté crois- sante à construire, au quotidien, les conditions d’un travail en classe efficace, nous ne pouvons accepter l’idée que les seules pistes de travail seraient l’exclusion de certains élèves, l’annua- lisation des services des personnels, l’allonge- ment de leur temps de travail et le développe- ment de la bivalence, évacuant ainsi la question des moyens. La mise en place d’« un soutien scolaire gratuit » sur le modèle du soutien mar- chand qui fleurit en partie grâce au dégrève- ment fiscal, est significative du projet ministé- riel : occasion de permettre aux enseignants volontaires de gagner plus (en travaillant plus !), ce soutien risque bien de devenir l’alibi pour ne pas poser la question ardue de la difficulté scolaire.

La question de l’autonomie des établisse- ments sera centrale dans le débat des mois à venir, parce qu’elle est articulée à celle de la liberté pédagogique et aux possibilités effec- tives d’initiative des personnels, mais surtout parce qu’elle est l’occasion, pour le gouver- nement, de transférer la responsabilité des éventuels échecs ou difficultés au niveau local. Pour nous, le besoin d’espace de liberté et d’initiative de nos professions ne peut être le fruit de la mise en concurrence des éta- blissements et de la déréglementation par l’expérimentation tous azimuts.

Roland Hubert roland.hubert@snes.edu

Les évolutions nécessaires de nos métiers doivent respecter l’identité professionnelle de chacun et traiter les enseignants et les autres person- nels éducatifs comme des concep- teurs de leurs métiers dans les pratiques et les contenus.

Liberté pédagogique

Les enseignants sont des concepteurs d’un métier soumis à des tensions d’ordre didac- tique : décalage entre les injonctions institu- tionnelles et la réalité perçue de ses élèves, ges- tion de l’hétérogénéité du groupe, difficulté de faire entrer tous les élèves dans l’activité scolaire sans les laisser s’enfermer dans des procédures stéréotypées. Ils ont besoin d’un espace personnel de travail, d’initiative et d’ac- tion, qui suppose responsabilisation et capa- cité d’agir appuyées sur les textes réglemen- taires, sur les acquis effectifs des élèves et la réflexion collective, permettant la mise en œuvre au plan local d’objectifs et de recom- mandations nationales.

Le travail en équipe et en complémentarité

Le SNES revendique la constitution de véri- tables équipes pluriprofessionnelles (ensei- gnants, CPE, Conseillers d’orientation psycho- logues, étudiants surveillants, infirmières, assistantes sociales...) à même de prendre en charge les élèves dans leur diversité avec des regards croisés complémentaires, sans confu- sion des rôles. Du temps doit être libéré sous forme d’un abattement forfaitaire de service pour le travail collectif géré par les équipes.

Le service des enseignants

Réfléchir aux évolutions du service suppose de partir des missions et de mieux cerner les com-

débuts de carrière par la création dès la rentrée 2007 d’une « prime de première affectation ».

En lien avec une « typologie des métiers de l’enseignement », les obligations de service et les rémunérations (traitement et indemnités) seraient « établies sur une base fonctionnelle ».

Le « travailler plus pour gagner plus » n’est pas absent de la réflexion du conseiller devenu ministre. Le nombre d’heures supplémentaires serait sensiblement augmenté, pour le rem- placement de courte durée notamment, et divers « actes réalisés dans le champ éducatif » (études surveillées, soutien, tutorat...) seraient qualifiés en HS.

Le décret du 30 juillet 1998 réduisant de 17 % le taux des HS serait abrogé. Le chef d’établis- sement devenant le principal évaluateur, « les professeurs dont les élèves auront progressé ou réussi leurs examens (…) pourront bénéficier de primes » ; pour X. Darcos, cette réforme de l’évaluation, sujet « sensible » devra être lon- guement négociée. Promotion et avancement dépendant de la difficulté du métier exercé,

un « grade de professeur émérite » pourrait être créé ; cette proposition ignore le déve- loppement possible de la promotion interne : accès au corps des agrégés, aux chaires supé- rieures, créations d’agrégation dans toutes les spécialités.

RETRAITE

Sarkozy a indiqué à plusieurs reprises vouloir

« garder la loi Fillon : nous vivons plus long- temps, il faut travailler plus longtemps pour préserver le niveau des retraites ». Le rapport Darcos, ignorant l’incapacité gouvernemen- tale à mettre en œuvre la seconde carrière des enseignants inscrite dans la loi, plaide pour

« une mobilité externe » vers les collectivités locales, les ministères chargés de questions culturelles et sociales, les ONG et le réseau associatif.

La réponse sur les retraites esquive largement les questions que nous avions posées.

Pour le SNES, dans le cadre d’une abrogation de la réforme des retraites, la mobilisation de financements nouveaux doit permettre de garantir une pension de 75 % du traitement à 60 ans. Il convient aussi de traiter de la prise en compte des années d’étude et de rétablir une cessation progressive d’activité (CPA) acces- sible et attractive. Le succès particulier de la CPA antérieure parmi les enseignants témoigne explicitement de la difficulté des fins de carrière.

Anne Féray, Nicole Sergent

« Dans la prochaine US : les projets du gouvernement, propositions du SNES sur les lycées, le collège, l’éducation prioritaire, l’orientation, l’accompagnement

scolaire, l’organisation du système éducatif, la formation des maîtres. »

RÉMUNÉRATION, CARRIÈRES ET RETRAITE

posantes du métier (heures d’enseignement, conseils, réunions, formation, recherches, éva- luation...) en cherchant à améliorer les condi- tions d’apprentissage, la relation professeur élève, le travail de l’équipe, en respectant la cohérence de la mission centrale d’enseigne- ment. Le service doit continuer à être fixé en heures hebdomadaires, les maxima abaissés, les décharges élargies, les conditions d’exer- cice en classe améliorées : redonner du temps au face à face prof/élève, agir sur la taille des classes et des groupes.

Le soutien scolaire doit être intégré au service (l’aide individualisée qui existe en Seconde en mathématiques et en français pourrait être élar- gie aux autres disciplines et autres niveaux).

L’aide aux devoirs pourrait être assurée par des étudiants surveillants ou des enseignants volon- taires mais nécessite pour être efficace un échange collectif.

Le SNES revendique

• Des maxima de service de 17 heures dont deux heures forfaitaires pour le travail en équipe, pour les certifiés (15 dont 2 pour les agrégés, 30 + 5 pour les CPE).

• Le maintien des décharges statutaires actuelles.

• Un volant de décharges attribuées à chaque établissement et géré démocratiquement pour la prise en compte de situations spécifiques : collègues exerçant en établissements ZEP, ou ayant trois niveaux ou plus, ou exerçant des activités spécifiques...

• La suppression du recours aux compléments de service, le respect de la qualification et de la discipline de recrutement.

Claudie Martens

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Seconde carrière

Plusieurs sites Internet rectoraux publient une courte liste d’emplois offerts à la seconde carrière des enseignants (art. 77 de la loi Fillon sur les retraites). Le SNES interpelle le ministère sur la totale absence de transparence pour la mise en œuvre d’un droit prévu par la loi. Est-ce en raison de la rareté des emplois offerts, moins de 50 ?

19 et 20 octobre 2007 – La théorie de l’évolution

Comment une théorie scientifique peut-elle être utilisée à des fins politiques, ou combattue à des fins religieuses ?

Quelle formation des enseignants, quels contenus peuvent donner aux jeunes la possibilité d’une critique rigoureuse de ces « déviations » ?

Le SNES-FSU organise à la Plaine-Saint-Denis un colloque afin d’améliorer la réflexion de la profession sur la formation à une véritable démarche scientifique.

Le vendredi 19 octobre : 10 heures-18 heures

La théorie de l’évolution, le matérialisme, et ses remises en cause ou déviations : eugénisme, racisme, sociobiologie, créationnismes et religions.

Le samedi 20 octobre : 10 heures-16 heures

Faits et théories, la formation des professeurs du secondaire.

Avec : Patrick Tort, philosophe, Muséum national d’histoire naturelle, directeur de l’Institut Charles-Darwin ; Guillaume Lecointre, professeur au MNHN ; Yvon Quiniou, philosophe ; Jean-Luc Bruyas, professeur de SVT ; Claudine Cohen, maître de conférences à l’EHESS ; Corinne Fortin, INRP ; Guy Rumelhard, INRP ;

Michel Morange, ENS Paris et Paris VI ; Alice Michel-Salzat, maître de conférences, Paris VII-Diderot, Institut Cochin.

Pour tout renseignement complémentaire groupe.svt@snes.edu

Un vote des vieux ?

Avec leurs dix millions de voix dont les trois quarts portés sur le candidat Sarkozy, les plus de 65 ans (sondage IPSOS-

JDD) en auraient fait le président élu par les vieux.

La classe d’âge – de 65 à 100 ans ! – se rebiffe, relayée par un certain nombre de sociologues, gérontologues, syndicalistes...

Depuis des années, des chercheurs ont montré que l’âge n’est pas le critère premier du comportement politique, que d’autres variables rassemblent les gens (situation

économique, options religieuses, engagements associatifs...).

Des études faites tout au long d’une vie montrent la stabilité des opinions, même si la radicalité de la jeunesse s’effrite avec l’avancée en âge.

Pour l’heure, sans ministre ni secrétaire d’État aux Retraités et aux Personnes âgées, le gouvernement n’a guère fait d’annonces à leur sujet ; une confirmation : la journée dite de solidarité sera maintenue, même si ses modalités changent... On peut craindre pour bientôt la création de la branche spécifique « dépendance » : nous y reviendrons.

N O S M É T I E R S , N O S C A R R I È R E S

« La marque distinctive du savant, c’est la capacité d’enseigner »

ARISTOTE

STI OUVRIR UN MAXIMUM DE SPÉCIALITÉS

LIVRET DE COMPÉTENCES

USINE À GAZ

Le décret et l’arrêté qui instituent dès la rentrée

prochaine le « livret personnel de compétences » ont été publiés alors qu’ils avaient été très largement repoussés

par le CSE du 2 avril. Le livret est donc créé, mais personne ne sait précisément à quoi il ressemblera, le ministère, apparemment en difficulté sur l’évaluation du socle, n’ayant pu à ce jour en dévoiler le contenu.

L e décret n° 2007-860 du 14 mai 2007 rap- pelle que le livret permet à chaque élève, à ses parents et aux enseignants de suivre la vali-

dation progressive des connaissances et com- pétences du socle commun. Il devra indiquer si l’élève a validé son socle à chacun des trois paliers (fin du CE1, du CM2 et de Troisième).

Mais le ministère envisagerait déjà de créer un nouveau palier intermédiaire entre le CM2 et la Troisième, probablement en fin de cycle central.

C’est le professeur principal qui doit rensei- gner ce livret au collège ; il précisera en fin de Troisième si chacun des sept piliers du socle est maîtrisé par l’élève.

Or, de nombreux piliers se trouvent au croise- ment de plusieurs disciplines.

L’arrêté du 14 mai établit la liste des attesta- tions qui seront portées sur le livret. Elles sont pour l’instant au nombre de quatre : ASSR (sécurité routière), AFPS (formation aux pre- miers secours), B2i et niveau A2 en langue vivante. D’autres attestations pourraient ensuite voir le jour, comme par exemple le brevet natation.

Le SNES a dénoncé l’évaluation incessante de microcompétences au détriment des appren- tissages et la nouvelle surcharge de travail pour les professeurs principaux ; il a rappelé toutes les questions qu’il avait posées sur la validation des différents items du socle et qui sont restées sans réponse.

Il a contesté l’intégration dans le livret de cer- tifications en LV qui peuvent être délivrées par des organismes extérieurs privés.

Se pose par ailleurs la question des élèves qui n’auront pas validé leur socle à chaque palier.

En fin de Troisième, le décret prévoit une pos- sible validation en Seconde GT ou pro mais uniquement pour les élèves volontaires (!) et sans aucune précision sur les modalités.

Monique Daune

L es projets de programmes STI (Sciences et technologie de l’ingénieur) sont en consulta- tion jusqu’à la fin du mois de juin. Dans de nom- breuses académies et dans les établissements, les enseignants sont sollicités afin de participer à des réunions qui sont davantage des réunions d’information que de réelles consultations.

Les premières remontées dont nous disposons montrent un jugement très critique à la fois sur les appellations des spécialités et sur les contenus des enseignements, contenus jugés souvent pléthoriques, voire incohérents.

Lors d’une journée d’étude organisée par le SNES avec les responsables académiques S3 des enseignements technologiques, la ques- tion de la mise en place des nouvelles séries dans les établissements a été posée. Quelles spécialités faut-il demander en fonction à la fois des structures existantes et des sections de techniciens supérieurs implantées dans le lycée ? Cette question est discutée, de façon informelle, en cette période, entre les chefs d’établissement et les rectorats. La tentation risque d’être grande pour les rectorats de n’ou- vrir qu’un minimum de sections.

Nous proposons qu’un maximum de spécialités soient ouvertes dans les établissements : CRP (Création et réalisation de produit), ISA pour les établissements à coloration uniquement

« mécanique » et EE (Énergie et environne- ment), IR (Information et réseau), ISA (Ingénie- rie des systèmes automatiques) pour ceux colo-

rés uniquement « électricité ». AC (Architecture et construction) pour ceux du génie civil.

Mais toute autre configuration est possible.

En tout état de cause, il convient que les struc- tures proposées, en théorie pour la rentrée 2008, soient au moins équivalentes à celles existant actuellement. Il convient également de proposer que les sections correspondant aux faibles flux (systèmes motorisés, bois, struc- tures métalliques, génies électriques, des maté- riaux, matériaux souples...) soient maintenues en attendant que des structures adaptées soient définies, notamment dans le cadre des consul- tations réglementaires.

Ces questions doivent être traitées dans les éta- blissements lors des derniers CA d’établissement.

Le SNES portera ce dossier dans toutes les ins- tances consultatives et rendra compte au fur et à mesure des prises de décision.

J.-H. Cohen, Thierry Reygades

CLASSES PRÉPARATOIRES LITTÉRAIRES

CONCERTATION GRIPPÉE

Une précipitation anormale a interrompu le débat qui devait s’instaurer autour de la réforme des hypokhâgnes.

S ans attendre le vote du Conseil supérieur de l’éducation, les trois arrêtés (voir L’US n° 651) ont été publiés au journal officiel, signés par le ministre G. de Robien. Ces textes, éla- borés par l’inspection générale, ont été sim- plement présentés au CNESER par la direction générale de l’enseignement supérieur, qui n’a pu répondre à la plupart des questions posées, notamment par le SNESup, que le SNES avait tenu informé.

Ainsi, la place respective des langues B et langues anciennes avec l’impératif du « coût constant » risque de provoquer des difficultés d’organisation. Certaines hypokhâgnes riche- ment dotées pourront offrir à leurs étudiants tout le panel des langues anciennes (débu- tants et confirmés) alors que d’autres devront faire des choix qui risquent de fragiliser leur attractivité. L’élargissement des débouchés reste très limité avec la création d’une banque d’épreuves commune aux deux ENS réduite à trois disciplines, sans les lettres.

Les objectifs de formation, véritable nouveauté

dans ces classes, gagneraient à être harmoni- sés. Ainsi les principes généraux comme le renforcement de l’autonomie, le développe- ment de l’esprit critique, la maîtrise de l’ex- pression orale, la capacité à mener des recherches personnelles, pourraient être mis en avant pour l’ensemble des disciplines.

Même si nous approuvons les grandes lignes de cette réforme, il est inacceptable et fâcheux que les professeurs de classes préparatoires, qui ne sont pas représentés au CNESER, n’aient pu faire valoir leur appréciation sur ces arrêtés et proposer des améliorations.

Le SNES a protesté auprès des nouveaux ministres X. Darcos et V. Pécresse, et, suivant leur réponse, décidera de l’éventualité d’un recours juridique.

Catherine Lefrançois, Jean-Hervé Cohen

prepas@snes.edu

Voir aussi la circulaire publiée au BOn° 19 du 10 mai 2007.

©DR

©Clément Martin©Clément Martin

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