Référence : Barthes A. (2017). Représentations sociales. in Barthes A., Lange J-M, Tutiaux-
GuillonN. (Dir.). Dictionnaire critique des enjeux et concepts des éducations à… L’Harmattan,
Paris, 617 p.
Dictionnaire critique des enjeux et concepts des « éducations à »
(dir. A. Barthes, J-m Lange, N Tutiaux-Guillon)
REPRESENTATIONS SOCIALES
Angela BARTHES, Université d’Aix-Marseille
Le psychosociologue Serge Moscovici (1961) pose les premiers fondements de la théorie des représentations sociales. Se superposant à la notion de représentation collective (Durkheim, 1894) et longtemps négligé par la communauté scientifique, le concept est réactivé par René Farr (1984), puis par Denise Jodelet (1994) et Jean-Claude Abric (1994). Il tend à occuper désormais une place centrale dans les travaux menés en psychologie sociale et permet de préciser les informations connues, les champs de représentations et les attitudes d’un individu ou d’un groupe d’individus sur un objet.
En dépit de l’intérêt évident que présente la méthode pour appréhender les savoirs d’un groupe donné, les transpositions disciplinaires vers les sciences de l’éducation sont restées longtemps assez ponctuelles et ne se sont développées que récemment (Barthes & Alpe, 2016).
À l’exception de quelques rares exemples précoces (Gilly, 1980), en particulier dans des
recherches conduites à l'INRP dans les années 1980, les travaux de recherches en éducation
impliquant les représentations sociales ne se développeront qu'à partir de la création des IUFM
(Instituts Universitaires de la Formation des Maîtres) entre 1989 et 1991. Ces études vont très
souvent venir en appui de la formation des enseignants et accompagnent le développement des
approches didactiques en sciences de l’éducation. Elles ont à ce titre un caractère finalisé
directement opérationnel lié à la demande institutionnelle et sociale de formation des maîtres