HAL Id: jpa-00238826
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00238826
Submitted on 1 Jan 1888
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Journal de la Société Physico-Chimique Russe. Tome XVIII; 1886
W. Lermantoff
To cite this version:
W. Lermantoff. Journal de la Société Physico-Chimique Russe. Tome XVIII; 1886. J. Phys. Theor.
Appl., 1888, 7 (1), pp.217-230. �10.1051/jphystap:018880070021701�. �jpa-00238826�
2I7
celle-ci devient t ou
en posant
T représente l’énergie moléculaire cinétique du fluide, et l’équation ( 15 ~ exprime que cette énergie passe par un maximum, un mi- nimum, ou un maximum minimum. Donc, lorsque l’énergie
d’une masse fluide passe par un maximum, ou un minimum, ou un maximum-minimum, la distribution des vitesses linéaires des mo-
lécules est de la même forme que celle indiquée par Maxwell pour
les gaz. L. HOULLEVIGUE.
JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ PHYSICO-CHIMIQUE RUSSE.
Tome XVIII; I886.
J. BORGMAN. - Sur l’échauffement du verre d’un condensateur par une succession de charges et de décharges, p. 1-8.
La question ci-dessus a été déjà traitée par W. Siemens, par
Righi, et par Naccari et Bellati; l’auteur l’a reprise à l’aide d’une méthode plus directe et plus sâre. Une sorte de thermomètre à air différentiel a été formé par deux grands réservoirs cylindriques en
verre et un manomètre à pétrole, à trois branches. Le niveau du
liquide dans la branche ouverte indiquait la variation de la pres- sion par rapport à celle de l’atmosphère, et les niveaux dans les deux autres permettaient d’apprécier la différence de la tension de l’air des deux réservoirs. Chacun d’eux contenait un condensateur formé par trente tubes en verre, y remplis de limaille de laiton et
recouverts extérieurement par de l’étain en feuilles. Pour pouvoir apprécier l’influence de l’échauffement des conducteurs à l’aide
desquels les condensateurs recevaient leurs charges, l’un d’eux a
été muni de conducteurs plus résistants que l’autre; néanmoins ce
dernier produisait un échauffement plus considérable que le pre-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018880070021701
2I8
mier, à conditions égales. L’électricité a été fournie par une bobine de Ruhmkorff, et le courant mesuré par un électrodyna-
momètre. L’échauffement observé est à peu près proportionnel au
carré de la différence des potentiels mesurant la charge des con-
densate urs .
J. BORG1VIAN. - Note sur la manière d’exposer le deuxième théorème de Kirchhoff, relatif aux courants dérivés, p. 8-12.
La manière d’exposer le théorème cité, que l’on trouve dans la
majeure partie des Cours de Physique, présente des difficultés pour les novices, à cause d’une supposition qu’elle contient impli-
citement. Notamment, on fait confondre dans le digramme du
circuit les points de bifurcation avec ceux où la solution de conti- nuité des potentiels a lieu, ce qui n’est pas conforme aux cas usuels. L’auteur propose de faire précéder l’exposition du théo-
rème de Kirchhoff par le lemme suivant : le courant dans une
série linéaire de conducteurs, aux points de jonction desquels il
y a des solutions de continuité du potentiel, peut être exprimé
par le rapport de la somme de toutes les différences de potentiel
à la somme de toutes les résistances. Cela posé, il est évident que l’on a le droit de transporter le lieu de la solution de continuité du potentiel au point voulu du conducteur considéré, et d’appli-
quer l’exposition usuelle du théorème au cas réel.
P. B1~CHMETIEFF. - Contribution à la théorie de l’influence des déformations
mécaniques et thermiques des corps sur leur magnétisme, p. 31--~17.
En confrontant les faits connus, l’auteur arrive à considérer le
magnétisme d’un corps comme fonction du frottement intérieur
entre les aimants moléculaires dont il est constitué, de leur in-
fluence mutuelle, de l’amplitude et de la période de leurs vibra- tions. Cette supposition est assez souple pour que l’auteur puisse l’appliquer à l’explication d’un grand nombre de faits, même con-
tradictoires en apparence.
P. BACHMETIEFF.
--Recherches sur la thermo-électri cité, p. 47~ 1-
L’auteur a trouvé que les variations de la force électromotrice
2I9
thermo-électrique entre deux pièces d’un même métal, dont l’une
est soumise à une compression et l’autre à une extension, sont de
même sens que les variations simultanées de leur magnétisme.
Par conséquent, le fer étiré fortement, de manière à dépasser le
maximum de son magnétisme, peut être indifférent par rapport au fer étiré faiblement.
G. SOUSLOFF. - La loi de résistance du milieu déduite de la théorie cinétique
des gaz, p. ~-g3.
La loi de Maxwell, avec quelques restrictions, a donné à l’au-
teur la possibilité d’exprimer, en fonction de la vitesse du corps, de la vitesse des molécules du gaz et de diverses constantes, la loi de la résistance du gaz au mouvement rectiligne d’un élément
plan, d’une sphère, et d’un corps formé par deux cônes unis par leurs bases. Les formules définitives ne sont pas encore réduites par l’auteur à une forme susceptible de confrontation directe avec
l’expérience.
N. I~OBYLINE et FÉRÉCHINE. - Propriétés magnétiques des mélanges
de poudre de fer et de carbone, p. io7-i2â.
Les expériences des auteurs se rapportent à divers mélanges de
limaille fine de fer (de ferrllnz alcoolisatllm des pharmaciens) et
de poudre de charbon de bois. Les mélanges ont été introduits
consécutivement dans le même tube en laiton, de capacité con-
stante, que l’on plaçait dans une longue bobine magnétisante; un magnétomètre à miroir servait à déterminer le moment magné- tique. Les moments magnétiques temporaires d’un même volume
des divers mélanges croissent plus que proportionnellement à la quantité de fer contenue ; l’accroissement est plus marqué pour
les grandes forces du courant magnétisant que pour les forces faibles. Les moments temporaires rapportés à l’unité de masse des
mélanges croissent, au contraire, moins que proportionnellement
à leurs densités. Quant aux moments résiduels, ils sont en général bien faibles ; néanmoins, on peut constater qu’ils croissent un peu
plus vite que les forces magnétisantes, et qu’ils sont plus grands
pour les mélanges plus riches en fer que pour les plus pauvres.
220
Nlais le rapport du moment magnétique résiduel, rapporté à ’
/l’unité de masse du fer, au moment temporaire est plus grand
pour les mélanges assez riches en fer que pour le fer pulvérulent
pur.
D. DIACONOFF. - Projet d’un nouveau micromètre oculaire, p. 120-123.
L’auteur propose de munir le micromètre oculaire ordinaire,
tracé sur verre, d’une pièce mobile, également en verre et formant
vernier.
G. WOULh. - Nouvelle méthode pour mesurer l’angle de rotation du plan
de polarisation, p. Ta3 et 126.
En développant une idée émise par M. Bertin, l’auteur a trouvé
la possibilité de mesurer d’une manière simple et précise la rota-
tion du plan de polarisation d’un rayon lumineux à l’aide du com-
pénsateur l3abinet.
1~. BARDSKY. - Définition de la chaleur de formation des composés chimiques
par les données de l’observation de leur dissociation, p. ii2-r!lg.
M. Peslin a déjà appliqué l’équation de Clapeyron au calcul de
la chaleur latente de la dissociation du carbonate de chaux, en comparant ce phénomène à l’évaporation. L’auteur remarque que
cette analogie est seulement apparente, et que l’on a le droit d’ap- pliquer l’équation de Clapeyron uniquement aux corps solides
ou liquides, produisant un gaz dont l’élasticité est fonction de la
température seule et non à un composé lui-même gazeux. Mais,
en raisonnant d’après les principes de la théorie mécanique de la chaleur, l’auteur parvient à établir l’expression générale du tra-
vail nécessaire pour amener le corps capable de dissociation,
d’un volume à un autre, à température constante. Les données
expérimentales, nécessaires pour vérifier ces formules par l’ex-
périence, nous manquent encore à présent.
221
C. TCHEHOWITSCH. - Détermination du lieu de l’image d’un point lumineux,
vu par réfraction dans un milicu réfringent limité par des surfaces planes, p.i5o-i68.
L’auteur remarque que la question citée n’est pas ordinairement traitée dans les Cours de Physique, quoiqu’elle se présente de
soi-même à l’esprit de l’étudiant, et expose par conséquent une
solution élémentaire de plusieurs cas de ce problème, ainsi que leurs constructions géométriques. On peut définir le lieu de
l’image d’nn point, placé à la distance du point d’incidence, par l’intersection de deux rayons voisins entrant simultanément dans l’oeil de l’observateur. En désignant respectivement par a, a + f, b, b -E- g les angles d’incidence et de réfraction que ces deux rayons forment en tombant sur le plan de séparation des deux
milieux d’indice relatif n, l’auteur établit pour la distance f de l’image au point d’incidence du rayon principal la formule sui- vante :
En répétant le même raisonnement po ur un milieu d’épaisseur AB, limité par deux surfaces planes, l’amteur trouve
c’est-à-dire que la distance f, de l’image au point d’émergence du
rayon dirigé vers l’oeil est égale à la somme de la distance d et de la distance de l’image du point d’incidence du rayon sur la pre- mière surface du milieu.
La même formule s’applique au cas du minimum de déviation par le prisme, si l’on désigne cette fois par AB la distance par-
courue par le rayon dans le prisme. Pour le cas général, on a la
formule plus compliquée suivante :
222
~V. IIOSEMBERG. - Appareil universel pour les démonstrations d’Optique,
p. 168-173.
On a fait remarquer à l’auteur que la position horizontale de son
appareil (déjà connu à Paris du temps de l’Exposition universelle,
ainsi que par l’emploi qu’en a fait )Bil. Gariel) ne permet pas de faire la démonstration à tout l’auditoire à la fois. Maintenant,
l’auteur a changé la construction de son appareil, de manière que les rayons lumineux viennent dessiner leur chemin sur un
plan vertical; le même instrument permet aussi d’opérer dans un plan horizontal.
N. SLOUGUINOFF. - Deuxième loi de Kirchhof~ déduite du principe
de la conservation de l’énergie, p. 177-182.
La quantité d’énergie produite par le courant dans un système
de j2
-1 conducteurs linéaires ayant n points d’intersection peut
être exprimée par les équations
Les intensités des courants Ip~~ sont déterminées d’autre part par les n équations connues
D’après le principe de la conservation de l’énergie, la quantité
W doit être constante quel que soit le système de courants Ip~q,
si tous les Ep,q et les Rp,q sont constants; par conséquent, les
variation
En développant ces formules et en pratiquant l’élimination par la méthode des coefficients indéterminés, l’auteur obtient les
équations de Kirchhoff.
223
F. CHIDLOWSKI. - Méthode pour déterminer l’humidité de l’air et la quantité d’acide carbonique qu’il contient à l’aide de la diffusion à travers une cloison poreuse, p. 182-205.
Après avoir discuté et en partie répété les expériences de
1~ZM. Dufbur, Puluj, Kundt et Merget, l’auteur s’est assuré que l’on peut baser sur les lois de la diffusion des méthodes sûres et
précises pour déterminer la composition d’un mélange de gaz et de vapeur. Il suffit pour cela de s’arranger de manière à avoir tou-
jours une atmosphère de composition constante d’un côté de la cloison produisant la diffusion. L’appareil de l’auteur est composé
d’un vase cylindrique de verre, à bord rodé, dont la partie supé-
rieure communique à un manomètre sensible. Ce cylindre est
recouvert d’une rondelle de verre rodée et munie d’une large ou-
verture, fermée par une plaque de porcelaine dégourdie, bien
cimentée. La plaque est recouverte d’une cloche tubulée, dont le
bord rodé repose sur la rondelle de verre; l’intérieur de la cloche
communique avec l’atmosphère et contient un thermomètre sen-
sible. Si l’on verse de l’acide sulfurique concentré dans le cylindre,
et que l’on place du papier mouillé d’eau dans la cloche, on voit
le niveau baisser dans la branche du manomètre communiquant
avec le cylindre et rester stationnaire tout le temps que la tempé-
rature reste constante. La dépression a étant proportionnelle à la pression partielle v de la vapeur d’eau saturée à la température t,
on n’a qu’à répéter l’expérience à des températures diverses pour avoir les constantes de l’appareil correspondantes. Si l’on éloigne
la cloche, de manière à faire arriver l’air atmosphérique, de tem- pérature t, en contact immédiat avec la cloison poreuse, on trou-
vera l’humidité relative lz de cet air par la formule
Quand l’humidité est faible, l’appareil devient plus sensible, si
l’on met de l’eau distillée au lieu de l’acide et que l’on observe l’élévation du niveau dans la branche intérieure du manomètre.
Le même appareil peut aussi servir à la détermination de l’acide
carbonique. Pour cela, il faut verser une solution de soude caus-
tique au fond du cylindre, au lieu de l’acide, placer du papier
224
humecté d’eau dans sa partie supérieure, et laisser en place la
cloche chargée de papier humide. L’air étant saturé de vapeur
sous la cloison aussi bien qu’au-dessus d’elle, l’élévation du niveau du liquide manométrique sera proportionnelle à la seule tension partielle de l’acide carbonique de l’air. La précaution de saturer
d’humidité l’air du cylindre est urgente, car l’affinité de la solution concentrée de soude caustique pour la vapeur d’eau est suffisante pour produire à elle seule une dénivellation appréciable.
N. JOUKO‘VSKY. - Sur la théorie hydrodynamique du frottement des surfaces bien lubrifiées, p. ~09-~ z6.
M. Joukowsky remarque que les auteurs qui traitent la question
du frottement d’un tourillon sur ses coussinets à l’aide des for- mules de l’Hydrodynai-niqtie oublient pour ainsi dire la force équi-
librant la pression de l’axe sur les coussinets. Au moins, la pres- sion hydrodynamique de la couche lubrifiante ne peut jouer ce rôle, car elle est supposée constante le long de t,oute la couche, et
elle est égale à la pression atmosphérique sur le contour de chaque
coussinet.
Pour tourner la difficulté, l’auteur considère chaque coussinet
comme évidé au milieu et formant sur son contour un interstice
capillaire, d’épaisseur inégale, avec la surface de l’axe. A cause du frottement entre le liquide et la surface du tourillon, le liquide
est forcé d’entrer dans l’espace formé par le coussinet et le tou-
rillon et d’y développer une pression plus ou moins considérable.
Cette supposition permet à l’auteur de mener à bout tout le calcul.
J. BORGMAN. 2013 Expériences sur la propagation du courant électrique
dans l’air, p. 216-239 (1).
On sait qu’un électroscope mis en connexion avec une flamme
isolée indique facilement la présence de l’électricité dans l’air d’une salle à l’autre bout de laquelle on fait tourner une ma-
chine électrostatique. Les expériences de l’auteur avaient pour but de décider si le transport d’électricité se produit dans cette
(’ ) Yoi~· la Lumière électrique de 1886.
225
expérience par convection, ou s’il s’établit un véritable courant
d’électricité dans l’air. Une machine de Toppler-Voss, mise en
mouvement à la main, servait de source, deux galvanomètres à
réflexion étaient employés comme instruments de mesure. Le
courant produisant une déflexion d’une division de l’échelle avait
’intensité de 5, gg ~ 1 o-g ampères pour le premier galvanomètre,
de 2, 21 x 10-8 ampères pour le deuxième, et de 2,05 x 10-9 am- pères pour ce dernier, quand il a été muni d’un aimant astatisant
fixe. L’un des deux conducteurs de la machine et l’un des deux bouts du fil du galvanomètre étaient en connexion avec la terre, et
les deux autres communiquaient chacun avec la flamme d’une
lampe à alcool ou à gaz, isolée. Le galvanomètre commença à in-
diquer une déviation permanente dès le moment de la mise en marche de la machine; la déviation restait constante tout le temps que la vitesse de la machine ne variait pas, mais elle changeait
de signe quand on changeait le signe de l’électricité fournie à la flamme. La déviation produite par le courant diminuait de trois
cents divisions de l’échelle à deux quand on faisait varier la distance des brûleurs de omm, 3 à 2",â. Un écran isolé, placé
entre les deux brûleurs, diminue notablement l’intensité du cou-
rant, mais un écran conducteur, non isolé, le réduit presque’à
zéro. Les mêmes phénomènes se reproduisent quand on emploie
des pointes isolées au lieu de flammes, mais l’intensité du courant est notablement diminuée dans ce cas.
Dans iine deuxième série d’expériences, l’auteur formait deux solutions de continuité dans le circuit : le fil d’un galvanomètre
était,intercalé entre le deuxième et le troisième brûleur et celui du deuxième galvanomètre entre le quatrième brûleur et la terre.
Les indications des deux galvanomètres ont été toujours à peu
près proportionnelles; mais le courant indiqué par le second diminuait rapidement avec l’accroissement des distances des flammes. Une pile de i 2o éléments Zn ~ 1 Cu pouvait remplacer la machine, mais l’effet était bien moindre.
Le courant alternatif d’une bobine de Ruhml~orff se propage de même : l’auteur l’a constaté en employant le téléphone au lieu du galvanomètre. Dans ce cas, une grande surface conductrice, munie
de pointes et mise en communication avec le téléphone, accumule
226
plus de courant qu’une flamme et permet d’opérer à des distances
plus grandes, allant à 11 1 m.
S’il existe dans l’air un courant d’électricité continu, il doit agir
sur une aiguille aimantée. L’auteur a constaté ce fait en plaçant
son galvanomètre entre les deux flammes alignées dans le méri-
dien magnétique. Dès le commencement de l’expérience, le gal-
vanomètre accusa une déflexion permanente de cinq à six divi-
sions changeant de sens avec le changement de sens du courant
’dans l’air.
Ces faits ont conduit l’auteur à énoncer l’idée que l’électricité
atmosphérique a peut-être son origine dans les réactions chi-
miques qui se produisent dans les profondeurs de la Terre. L’im-
mense quantité de pointes que présentent les formes des plantes
est plus que suffisante pour pouvoir faire passer l’électricité de la Terre dans Pair à une place, et réciproquement à une autre.
D. GOLDH-ÀNIà.IER. - Théorie de la propagation et de la dispersion
de la lumière dans les cristaux, p. 239-268.
W. Thomson a exposé en i 884 une élégante théorie de la
dispersion de la lumière dans les milieux isotropes (~). Appliquée
à un milieu anisotrope, cette théorie a donné à son auteur des ré-
sultats erronés. M. Goldhammer a remarqué que la cause de l’in- succès résidait dans l’approximation insuffisante du calcul de M. Tholnson. En conservant dans ces propres calculs les membres d’ordre plus élevée il a été conduit à des résultats parfaitement
concordants avec l’expérience de même qu’avec la théorie de
Fresnel.
w. Thomson suppose que chaque corps est coniposé d’éther
lumineux dans lequel sont disséminées les molécules de la matière,
infiniment petites par rapport à leurs distances mutuelles, qui sont
à leur tour infiniment petites par rapport à la longueur d’onde de
la lumière. Chaque molécule est composée d’un système de i -3- 1 enveloppes sphériques, concentriques, absolument rigides, de den-
sités croissantes, m1, m2, mi,~mi+~ . Entre l’enveloppe m~ et l’éther
( 1 ) Sir W. Tiio.)isoN, Lectures on molecular dynamique out tlae wave theorie
of light, Sten. Rep. by Harthaway. Baltimore, 1884.
227
environnant, ainsi qu’entre chaque paire d’enveloppes consécu- tives, il existe des forces proportionnelles aux déplacements, qui empêchent ces enveloppes de s’approcher l’une de l’autre. Dans
un milieu isotrope, ces forces sont disposées de manière qu’un déplacement de l’enveloppe extérieure produit une force tendant à ramener le système dans sa position initiale, et indépendante de
la direction de ce déplacement.
M. Goldhammer ajoute à ces suppositions de W. Thomson la supposition que pour un corps cristallisé il n’existe que trois di-
rections, normales entre elles, pour lesquelles la direction de la force résultante coïncide avec celle du déplacement : ce sont les
axes d’élasticité du milieu. Cela posé, l’auteur s’occupe des équa-
tions qui déterminent le mouvement d’une onde plane, constituée
par des vibrations transversales à la direction de la propa-
gation de l’éther et des enveloppes des molécules matérielles.
Il trouve, successivement, que chaque onde incidente de di- rection arbitraire se divise dans le milieu en deux ondes dont les directions de vibrations sont perpendiculaires l’une à l’autre, et que
ces deux ondes se propagent avec des vitesses différentes. Les
ellipsoïdes d’élasticité, calculés d’après la nouvelle théorie, sont identiques avec ceux de Fresnel; les systèmes d’équations, déter-
minant la surface d’onde, permettent d’entrevoir l’analogie parfaite
des propriétés de cette surface avec celles de la surface de l’onde de Fresnel.
En employant la méthode dont W. Thomson a fait usage pour traiter la dispersion d’un corps isotrope, l’auteur parvient à des
formules qui permettent de calculer les valeurs numériques des
indices de réfraction du spath d’Islande pour diverses lignes de Fraunhofer, indices déterminés expérimentalement par i~I. Mascart.
Les valeurs ainsi calculées ne diffèrent que de quelques unités de
la quatrième décimale des données de 31. Mascart.
N. HESEHUS. - Sur la loi de la variation de l’intensité du son par rapport à la distance, p. 2Ôc~-2’~~ .
L’auteur a en trepris une série d’expériences sur la loi de la va-
riation de l’intensité du son avec la distance, en employant comme
source des grelots sphériques de 1 cm, 5 de diamètre, dont l’identité
228
a été bien vérifiée préalablement. Les expériences ont été exécutées dans une grande prairie, par la méthode connue de Delaroche et
Duval. La loi des carrés de la distance ne se vérifie qu’à la condi-
tion que la distance soit assez considérable par rapport aux dimen- sions du corps sonore et à la longueur de l’onde du son; dans les expériences de l’auteur cette distance était supérieure à dix pas.
L’auteur trouve dans les résultats qu’il a observés des raisons suffisantes pour critiquer et expliquer les résultats erronés que
M. Vierordt (t) a publiés sur le même sujet. Notamment, cet au-
teur a expérimenté à des distances trop petites, de 2cm à 55~; les
résultats correspondant à des distances de 2cm à 2m donnent une
vari ation d’intensité encore moins prononcée que la proportionnalité
inverse de la distance, trouvée comme moyenne de toute la série.
L’appareil employé par M. Vierordt a encore plus contribué à
fausser ses résultats. C’était un pendule sonore, constitué par une
planchette et une boule qu’on pouvait laisser tomber dessus, de
diverses hauteurs. Les vibrations de l’appareil devaient se commu- niquer à la table qui le supportait, de manière à augmen ter encore les dimensions du corps sonore et à le rendre irrégulier. Mais, en revanche, le pendule sonore produit un son dont la force s peut être calculée par La formule s .= plz~; ~ représente ici le poids de
la boule, j2 la hauteur de la chute et s une constante, déterminée par l’expérience.
TH. SCHÀVEDOFF. - Le rôle de l’Hydrodynamique dans la théorie des cyclones,
p. 2; g-2g5.
L’auteur remarque qu’un cyclone engendré, d’après l’hyl)ouhèse
de M. Faye, dans les régions supérieures de l’atmosphère, devrait produire une succion de bas en haut. Une expérience directe,
faite dans un vase cylindrique contenant des dissolutions de chlorure de calcium, de densité 1,8, de chlorure de sodium, de
densité i , 5 et de carbonate de soude, de densité 1,3, en couches
horizontales superposées dans l’ordre de leurs d ensi tés, confirma complètement cette remarque.
(1) K. VIERORDT~~ Wied. Ann.) 1883, et brochure : Die Schall- und Tonstarke,
publiée en 1885.
229
Mais la théorie peu t reconcilier les parties : elle conduit à la conclusion que les cyclones fermés, seuls, jouissent d’une stabilité absolue, dans un liquide dépourvu de frottement, et relative dans
un liquide réel. Sans cette condition, le cyclone se dissipe rapide-
ment, ce que l’on observe journellement sur les tourbillons de
poussière des rues; par conséquent, un cyclone atmosphérique,
pour être stable, doit se manifester à la fois sur toute la hauteur de
l’atmosphère, de manière à être fermé par la surface de la Terre et
par le vide interplanétaire. En analysant les diverses conséquences
de la théorie hydrodynamique du mouvement tourbillonnaire,
M. Schyvedoff explique plusieurs phénomènes accessoires, accom- pagnant les cyclones.
0. CHWOLSOBT. - h:tudes photométriques sur la diffusion intérieure de la lumière, II, p. CJJ-IOI (’ ).
Un milieu opalin, éclairé par transmission, devient lui-même
source de lumière. Il va sans dire que la loi des carrés des dis-
tances ne s’applique plus au cas d’une plaque de cette sorte, placée
sur le trajet des rayons, mais que l’intensité I pourra être exprimée
par la formule
si l’on désigne par a et h les distances de la plaque à la source et
à l’écran, et par C une constante. L’objet des expériences de l’au-
teur était d’étudier, à l’aide du nouvel uranophotomètre de Wild, les propriétés du verre opalin et du verre émaillé. Voici
quelques résultats de ces recherches. Une pièce de verre opalin,
assez douce pour qu’on ne puisse voir à travers le contour
d’une flamme, émet une lumière dont l’intensité est inversement
proportionnelle au carré de sa distance à la source. La lumière
se propage dans une plaque opaline toujours normalement à sa
surface, quel que soit l’angle d’incidence, et la lumière polarisée
redevient naturelle après l’avoirdépassée. Lalumière émise oblique-
ment par une plaque opaline décroît plus vite que proportionnel-
lement au cosinus de l’angle d’émergence ; la loi du décroissement
est indépendante de l’angle d’incidence de la lumière de la source, ( 1 ) Le Mémoire est irnprimé in extenso dans le Bull. de l’Acad. de Saint-
Pétersbourg, t. XXXI, p. 213-261. ’
’
230
si l’épaisseur de la plaque est suffisante. Une plaque suffisamment mince laisse passer une partie des rayons polarisés ; la quantité de
ces rayons reste à peu près constante quand on fait varier les
angles d’incidence et d’émergence, de manière que l’angle de dévia-
tion des rayons reste constant. Une plaque de verre émaillé se
comporte comme le verre opalin mince.
J. AIESTCHERSKY. - Calcul de la pression exercée par un courant de liquide
sur deux parois planes, formant un coin, p. 327-365.
Le Méinoire contient u,, e étude analytique générale sur le sujet,
faite par la méthode de Helmholtz-Kirchhoff.
N. PIROGOFF. 2013 Principe de la théorie cinétique des gaz polyatomiques.
Publié comme supplément au journal.
Le Mémoire est une édition revue et complétée des travaux an-
térieurs de l’auteur sur la théorie cinétique des gaz.
W. LERMANTOFF.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
,