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Les Toubou. Une vie sans argent

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Academic year: 2021

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Submitted on 6 Nov 2012

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Les Toubou. Une vie sans argent

Catherine Baroin

To cite this version:

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E X P R E S S I O N I M M I G R É • E • S F R A N Ç A I S • E S • C O N T R I B U T I O N u Liens

Catherine Baroin est une anthropologue. Elle est chercheur au CNRS depuis 1977. Ses travaux, basés sur de longs séjours au Niger et au Tchad, portent sur les Toubou, qui vivent d’élevage extensif sur un quart du Sahara, à l’est des Touareg. Ses nombreuses publications mettent en lumière les multiples facettes de l’organisation sociale très originale de ces pasteurs anarchistes. Catherine Baroin a publié en 2003 : Les Toubou du Sahara central, Paris : Éditions Vents de sable. 1985. Anarchie et cohésion sociale chez les Toubou : les Daza Kécherda (Niger). Cambridge : Cambridge University Press/Paris : Editions de la Maison des sciences de l’homme, collection «Production pastorale et société»

indispensables. Ce sont pr inci-palement du mil (qui constitue la base de la nourriture avec le lait), du thé et du sucre, un vêtement ou un récipient de temps à autre. On réduit les dépenses au maximum pour préserver le capital, c’est-à-dire le troupeau dont vit chaque famille. La société toubou se compose de petites unités économiques indépendantes, formées chacune d’un couple et de ses enfants. Mais d’où vient le troupeau familial ? L’or iginalité des Toubou tient précisément à la façon dont il se constitue, qui est liée à un système matrimonial particulier. Voyons en quoi il consiste. Ce qui différencie les Toubou de tous les autres pasteurs du Sahara et du Sahel, c’est la règle de mariage. Il est interdit de se marier entre proches parents, entre cousins bien sûr, mais aussi entre parents beaucoup plus lointains, jusqu’au tr isaïeul·e· en commun. Ceci contribue fortement au brassage de la population qui caractérise

le monde toubou : les parents de chacun sont disséminés dans un très grand nombre de campements, souvent très éloignés les uns des autres.

Avant le mariage, le jeune homme doit remettre à son futur

beau-père, un « prix de la fiancée » dont le montant est élevé. Or le fiancé, qui vit jusqu’à son mariage sous la dépendance de son père, ne dispose pas des animaux nécessaires pour le payer. Pour se les procurer, il fait la tournée de sa parenté. Il sollicite ses parents et parentes, disséminés dans divers campements parfois très distants.

UNE SOCIÉTÉ QUI ÉCHAPPE À LA LOGIQUE MARCHANDE Avec les animaux qu’ils lui donnent, il verse à son beau-père le montant requis. Celui-ci en redistribue la majeure partie aux parents de la future mariée, et ces derniers à leur tour, le jour du mariage, donnent du bétail au jeune marié. Grâce à leurs dons, le jeune couple dispose d’un troupeau qui lui permet de démarrer dans la vie. De la même manière, par la suite, le ménage sera sollicité à son tour si un jeune parent du mari ou de la femme veut se marier. Ce système matrimonial implique donc pour chaque mar iage de nombreux transferts d’animaux entre un grand nombre de familles. Il en résulte une circulation intense de bétail entre les cellules familiales, qui sont ainsi indépendantes et néanmoins solidaires. La vie économique des Toubou, en somme, se caractérise par des transferts innombrables de richesse (en l’occurrence de bétail), mais ceux-ci sont internes à leur société. Ils échappent totalement à la logique marchande.

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CATHERINE BAROIN

A N T H R O P O L O G U E E T C H E R C H E U R A U C N R S

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omment, de nos jour s, peut-on vivre sans argent ? L’économie monétaire est si incrustée dans nos habitudes que nous avons du mal à le concevoir. Pourtant, c’est bien ce que font les Toubou, peuple de pasteurs nomades qui occupent un quart du Sahara, entre le lac Tchad et la Libye. Ils vivent d’élevage extensif dans de vastes espaces désertiques ou sub-désertiques, loin des marchés, et n’utilisent dans leur vie quotidienne aucune monnaie. D’ailleurs, rien n’est à vendre dans leurs campements. Comment est-ce possible, et sur quoi repose leur vie sociale et économique, c’est ce que nous allons tenter d’expliquer.

UNE RICHESSE FONDÉE SUR LE CHEPTEL POSSÉDÉ

Les Toubou vivent essentiellement de l’élevage de chameaux, auquel s’associe en zone sahélienne au sud celui des bovins. Ce sont les voisins orientaux des Touareg, dont ils partagent à bien des égards le mode de vie. L’élevage dans ces régions exige une grande mobilité, car la présence de pâturage dépend de la chute des pluies. L’objectif n’est pas la vente de viande de boucherie, mais le lait et le croît du bétail. C’est pourquoi les troupeaux se composent surtout de femelles reproductrices (vaches et chamelles) dont on consomme le lait. Le nombre de ses animaux signe la richesse d’un propriétaire, car aucune autre forme d’investissement n’est possible dans ce pays où l’élevage extensif est le seul mode d’existence envisageable. Le bétail n’est donc vendu que l o r s q u ’ o n n e p e u t p a s f a i re autrement, c’est-à-dire pour payer l’impôt ou acheter quelques denrées

Catherine Baroin, anthropologue, s’est longtemps attachée à étudier la vie d’une société

de pasteurs nomades, au cœur du Sahara, qui ne connaît ni économie de marché ni État.

les Toubou

une vie sans argent

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