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Fiche 12 La demande de travail 1. Le Marché de travail

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Fiche 12 La demande de travail

1. Le Marché de travail

Le marché de travail est selon les néoclassiques un marché comme les autres, mais avec certaines spécificités. La confrontation entre l'offre et la demande ne se fait pas de manière directe mais à travers la négociation d'un contrat de travail. Et l'offre de travail dépend de la taille de la population active qui elle-même dépend de facteurs démographiques et non économiques. Le fonctionnement du marché du travail doit aboutir à l'équilibre de plein emploi. S'il y a chômage, c'est qu'une partie des travailleurs refuse de travailler à un certain salaire et donc ce chômage est volontaire. Il est dû à une rigidité des salaires.

Pour Keynes, le marché de travail n'est pas un marché comme les autres. Les marchés sont interdépendants, et c'est le marché des biens et des services qui détermine le niveau de l'emploi (demande de travail). Le chômage n'est pas le résultat d'un marché de travail déséquilibré mais d'une insuffisance de la demande sur le marché des biens et services. Et donc réduire le chômage n'est pas une question d'ajustement des salaires.

Sur ce marché de travail, il y a la demande de travail et l'offre de travail.

Dans cette fiche numéro 12, nous allons étudier la demande de travail.

L'offre de travail fera l'objet de la fiche 13.

2. La demande de travail

La demande de travail émane des entreprises. Ces dernières demandent du travail pour pouvoir produire des biens et services. Cette demande dépend de certains facteurs : le coût du travail ; la productivité du travail et les anticipations des entreprises. Plus ce coût est élevé et moins l'entreprise demande du travail. Plus la productivité des travailleurs est élevée, moins l'entreprise aura besoin davantage de travail. C'est à dire quand la productivité des salariés augmente, la demande de travail de la part des entreprises baisse. Si les entreprises anticipent une hausse de la demande des biens et services, elles répondront à cette hausse par une

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augmentation de l'offre et donc elles embaucheront plus de travailleurs pour produire plus.

2.1. La demande de travail chez les néoclassiques

La demande de travail chez les néoclassiques dépend des conditions de travail et du prix du travail. A court terme, la quantité de capital est fixe et donc seule la quantité de travail peut varier. La fonction de production s'écrira donc Y = F(L). L'analyse néoclassique de la demande de travail est microéconomique. Le producteur pose l'hypothèse que la productivité marginale du travail (dY/dL) est toujours positive et décroissante. Dans la fonction de production Y = F(L), on suppose que le travail est homogène, c'est à dire qu'il n'y a pas de différence de qualification. L'entreprise peut aussi acheter la quantité qu'il lui faut du facteur travail.

Le profit de l'entreprise π est : π = PQ - WL

Q : quantité vendue de biens P : Prix du bien

L : Quantité de travail W : Taux de salaire

WL désigne le coût du travail.

Q = F(L), pour maximiser le profit π : d π

dL = 0

PQ’ – W = 0 → Q’ = W

p c'est dire que d Q

dL = W

p

L'égalité entre le salaire réel et la productivité marginale du travail est la base de la maximisation du profit de l'entreprise. La demande de travail de la part de l'entreprise continue tant que la dernière unité de travail demandée procure une recette supérieure à son coût.

La courbe de demande de travail Ld est donc décroissante car au fur et à mesure que la quantité de travail demandée par l'entreprise augmente, la production additionnelle diminue. Cela nécessitera donc une baisse du salaire réel.

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Pour passer au niveau macroéconomique, P est le niveau général des prix, et pour obtenir la demande agrégée des entreprises, on additionne pour chaque niveau de salaire réel (W/L), la quantité de travail demandée par chaque l'entreprise. La demande globale de travail est décroissante par rapport au salaire réel.

2.2. La demande de travail chez Keynes

Si la demande des biens et services adressée aux entreprises augmente, ces dernières doivent répondre par une augmentation de l'offre et donc le niveau de l'emploi augmente. "Le niveau de l'emploi" désigne chez Keynes "la demande de travail".

Ce niveau de l'emploi n'est pas synonyme d'un équilibre de plein emploi.

La baisse des salaires considérée par les néoclassiques comme moyen d'équilibre du marché de travail est critiquée par Keynes. Une baisse des salaires va se traduire par une baisse de la demande des consommateurs pour les biens et les services adressée aux entreprises. Ces dernières vont réduire leur production et donc se passer d'une partie de leurs salariés. Le chômage augmente. Le niveau des revenus détermine les niveaux de la consommation et de la production. Pour combattre le chômage, il faut relancer l'économie par l'augmentation de la demande (demande de consommation et demande d'investissement). Ceci passe par exemple par une augmentation des revenus (Keynes part du principe que le supplément de revenu ne va pas être épargner) ou par l'intervention de l'Etat pour investir dans les grands travaux.

3. Définition et mesure du chômage

La définition du chômage est très complexe et prête à plusieurs controverses théoriques et statistiques. Dans de nombreux pays, on compile la définition internationale donnée par le Bureau international du travail (BIT) et les définitions locales propres aux organismes nationaux.

Selon le BIT, le chômeur est une personne de plus de 15 ans qui remplit les critères suivants :

- être sans travail ;

- être disponible pour travailler ;

- rechercher activement un emploi, ou en avoir un qui commence ultérieurement.

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La définition des chômeurs est sensible aux critères retenus et peut donner des chiffres qui ne montrent pas la réalité. Pour les comparaisons internationales, on retient généralement la définition du BIT.

Le taux de chômage = Nombre de chômeurs Population active

Les causes du chômage sont multiples. De manière général, on peut citer : - Le coût élevé du travail. C'est la vision libérale. Le salaire minimum, le pouvoir des syndicats, les cotisations peuvent décourager les entreprises à embaucher.

- Un marché de travail très peu flexible. C'est également une vision libérale.

Les licenciements par les entreprises par exemple, sont très sévèrement réglementés. Ce qui empêche les entreprises de licencier une partie de leurs salariés pendant les périodes de baisse de l'activité. Ces pratiques

permettent d'ajuster l'offre et la demande de travail.

- Une demande effective insuffisante. C'est la vision keynésienne.

- Une inadéquation entre l'offre et la demande de travail. Le système

d'enseignement et de formation par exemple, n'offre pas les profils demandés par les entreprises.

4. Les différents types de Chômage 4.1. Le chômage naturel

C'est une conception libérale retenue par Friedman. Il s’agit du chômage qui s’établit normalement dans une économie lorsque le marché du travail fonctionne sans intervention conjoncturelle de l’État. Le chômage naturel est d’autant plus élevé que le marché du travail est plus rigide.

4

.2. Le chômage keynésien

Il s’agit d’un chômage involontaire provoqué par une insuffisance de la demande de biens et de services. Les entrepreneurs n’embauchent pas parce qu’ils estiment qu’ils n’ont pas de débouchés pour leurs produits.

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Pour réduire le chômage keynésien, il faut stimuler la demande de produits. Puisque celle-ci n’est pas anticipée par les entrepreneurs, il appartient aux pouvoirs publics d’intervenir.

4.3. Le chômage frictionnel

On appelle chômage frictionnel, la fraction du chômage total expliquée par le temps nécessaire à la recherche d'un emploi. L'économie est en constante évolution, ce qui fait que le chômage frictionnel est inévitable.

5. Rigidité des salaires et chômage structurel

La rigidité des salaires induit le chômage.

Figure 7. Offre et demande de travail - Salaire

Si le salaire réel est au dessus du niveau d'équilibre entre l'offre et la demande, la quantité d'offre de travail excède la quantité demandée. Ceci entraine une augmentation du chômage.

On appelle chômage structurel, le chômage résultant de la rigidité des salaires et du rationnement des emplois : au salaire en vigueur, l'offre de travail excède la demande. Les travailleurs concernés attendent que de nouveaux emplois soient rendus disponibles au salaire en vigueur.

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Les entreprises, pour faire réduire ce chômage ne peuvent réduire les salaires en vigueur à cause des législations sur le salaire minimum, le pouvoir des syndicats des travailleurs et le salaire d'efficience :

- La loi sur le salaire minimum oblige les entreprises à payer à leurs employés un salaire minimum quel que soit leur niveau de qualification ;

- En présence d'organisations représentatives des travailleurs et des employeurs, ce sont les négociations collectives entre les uns et les autres qui déterminent les salaires, plutôt que l'offre et la demande d'équilibre. Le résultat en est souvent un salaire supérieur au niveau d'équilibre.

L'entreprise diminue alors le nombre de travailleurs et le chômage structurel augmente ;

- Le salaire d'efficience : les entreprises renoncent à réduire les salaires car ceci pourrait réduire la productivité des travailleurs. Aussi, plus le salaire est élevé, plus le travailleur est incité à conserver son emploi. Ce qui met l'entreprise à l'abri des pertes dues aux départs de ses employés et des frais de recrutement et de formation.

Exercice 1 : Indicateurs du marché de travail

Dans un pays A, la population en âge de travailler est de 80 millions de personnes. Les personnes employées sont de 45 millions et les chômeurs 5 millions.

1. Quelle est la population active de ce pays ? 2. Calculer le taux de chômage

3. Calculer le taux de non emploi

Corrigé 1

1. La population active est l'ensemble de personnes en âge de travailler moins les personnes inactives (personnes au foyer, étudiants, en incapacité de travailler...). Dans la population active, on trouve les personnes occupées et les chômeurs.

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Population active = personnes occupées + chômeurs 45 + 5 = 50 millions de personnes

2. Le taux de chômage : nombre de chômeurs population active =

5

50 = 10%

3. Le taux de non emploi est le pourcentage de personnes en âge de travailler mais n'ayant pas un travail : (80 - 45 + 5)/80 = 0,5 %

Le taux de non emploi montre la capacité réelle d'une économie à faire usage de ses forces vives de manière productive. Les formations et les diplômes qui offrent des profils qui ne sont pas en adéquation avec la demande de travail, contribuent à l'augmentation du taux de non emploi. A plus long terme, le taux de non emploi est plus significatif que les fluctuations mensuelles du taux de chômage.

Rajouts :

Le taux d’activité est le rapport entre l’ensemble de la population active et la population en âge de travailler.

Le taux d’emploi est le rapport entre la population active occupée et la population en âge de travailler.

Exercice 2 : Taux de chômage

On suppose que dans le pays A, chaque mois, le pourcentage de la population employée perdant son travail est de s=6% et le pourcentage des chômeurs qui trouvent un travail est de c=11%. Le pourcentage des personnes qui quittent la population active est a=0%.

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Calculer le taux de chômage.

Corrigé 2

Soit N : l'emploi, U : le chômage et L : la population active.

Le taux de chômage ne change plus quand : sN = eU L = N+U

sN = 6% et cU = 11%

sN = s (L-U) = eU sL - sU = eU sL = (s+e)U

U L =

s

s+e = 0,35

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Demande de travail

Offre de travail

Salaire d'équilibre we

Nombre de travailleurs Salaire w

Fiche 13 Offre de travail

1. Chômage et offre globale de travail

- Pour les classiques, le marché de travail est comme tout autre marché. Le prix (le salaire) ajuste l'offre et la demande.

Si le marché de travail fonctionne parfaitement, le chômage existant ne peut être que volontaire. L'offre de travail est le résultat de l'arbitrage entre consommation et loisirs, qui dépendra de la rémunération nette du travail c'est-à-dire le pouvoir d'achat du taux de salaire net des prélèvements obligatoires. La demande de travail dépend du coût salarial total des entreprises en concurrence parfaite. Les individus au chômage volontaire ne désirent pas offrir leur travail au salaire d'équilibre.

Figure 8.

Le chômage volontaire repose sur un calcul économique. Si le salaire est trop faible pour rendre la situation de travail bénéfique alors les travailleurs préfèrent ne pas travailler (un salaire qui ne couvre pas par exemple les frais de transport pour se rendre au travail et les frais de garde d'enfants).

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Nombre de travailleurs

Salaire w Demande de travail Offre de travail

Si l'offre et la demande de travail sont modifiées, le salaire sera varié pour réajuster l'offre totale à la demande totale.

Supposons une augmentation de l'offre de travail. Le salaire d'équilibre va diminuer pour permettre aux individus supplémentaires de trouver un emploi. La demande de travail de la part des entreprises ne peut

augmenter que si les salaires diminuent.

Figure 9.

Dans la conception classique, le chômage est donc volontaire. Il existe un chômage frictionnel lié au temps nécessaire pour que les travailleurs trouvent un emploi. Le chômage incompressible qui même en situation de plein emploi existe à un taux très faible, est dû au temps nécessaire aux individus pour trouver un emploi.

Si le marché de travail fonctionne parfaitement, le chômage ne peut être que volontaire. Mais la fixation d'un salaire minimum (w min) supérieur au salaire d'équilibre (car destiné à garantir aux offreurs un revenu minimum) engendre une situation d'excédent d'offre sur le marché.

Figure 10. Salaire et offre de travail

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Nombre de travailleurs Salaire w

Demande de travail

Offre de travail

On peut parler dans cette situation d'un chômage involontaire puisque le salaire minimum est un salaire plancher qui est supérieur au salaire

d'équilibre. L'offre de travail excède la demande de travail. Le nombre de travailleurs qui désirent travailler est supérieur à celui qui prévaut sur le marché et par conséquent la quantité de travailleurs qui désirent travailler est supérieure à celle qui travaillent effectivement. Les individus ayant une productivité marginale de travail inférieure au salaire horaire plancher ne trouvent pas un emploi alors qu'au salaire d'équilibre, ils auraient trouvé un.

- Pour Keynes,

c'est la demande de travail qui prend toute la place dans son analyse, contrairement aux néoclassiques qui se focalisent sur l'offre de travail. L'offre de travail pour ces derniers est une fonction croissante de son prix, c'est à dire le salaire. Cela veut dire que si les salaires sont bas, les travailleurs vont préférer ne pas travailler. Cette hypothèse est fondamentale dans l'analyse néoclassique. Or, et comme les salariés n'ont que leurs salaires comme revenu pour vivre, une baisse des salaires les poussent à travailler plus et non pas moins comme le

préconisent les néoclassiques. Les salariés travailleront plus pour compenser la baisse des salaires et maintenir leur niveau de

consommation. Donc, la baisse des salaires présentée comme un moyen de lutte contre le chômage dans l'analyse néoclassique, entraine une augmentation de l'offre de travail et donc fait augmenter le chômage.

Keynes fait référence dans ce cas à la crise des années trente où toute baisse supplémentaire de salaire n'était d'aucun effet sur la réduction du chômage. Au contraire, cette baisse des salaires ne faisait qu'aggraver une

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situation caractérisée par une surproduction et une baisse de la demande, d'où la spirale déflationniste.

La baisse des salaire chez Keynes entraine la baisse de la demande effective et donc le niveau globale de production et de demande de travail qui s'en suit. Pour faire augmenter la demande effective, l'Etat doit Investir dans les grands travaux qui auront des effets d'entrainement sur les autres secteurs de l'économie, à savoir l'augmentation des investissements qui vont créer de l'emploi et augmenter la consommation via les salaires distribués. L'Etat doit également intervenir par une politique de création monétaire en baissant les taux d'intérêt afin de stimuler l'investissement.

L'Etat doit aussi intervenir par une politique fiscale visant la redistribution des revenus en faveur des couches qui consomment le plus.

Pour Keynes, l'épargne et l'investissement sont deux variables indépendantes l'une de l'autre, contrairement aux néoclassiques qui préconisent que l'épargne est destinée nécessairement à l'investissement et que le taux d'intérêt assure l'équilibre entre les deux variables. Pour Keynes, le taux d'intérêt n'équilibre pas l'épargne et l'investissement mais l'offre et la demande de monnaie.

L'augmentation des salaires comme remède à la crise n'est pas une solution qu'il défend avec une grande conviction. Il est par contre,

catégorique sur le fait que la baisse des salaires ne peut pas résoudre le problème du chômage.

L'augmentation des salaires peut mettre les entreprises dans des difficultés et limiter leurs profits. Ceci aura des effets néfastes sur la

situation économique. Pour cela, Keynes, préconise une augmentation des investissements publics pour relancer l'économie et créer de l'emploi.

2.2. Chômage et inflation

L’inflation peut être de trois types. L’inflation monétaire a pour origine une émission excessive de monnaie ; L’inflation par la demande a pour origine l’excès de la demande sur l’offre et l’inflation par les coûts a pour origine la formation des prix dans l’entreprise. Les explications contemporaines de l’inflation se situent dans le prolongement de l’inflation par les coûts.

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La courbe de Phillips (1958) est une courbe décroissante qui illustre une relation empirique entre chômage et inflation. L’inflation est représentée par les salaires nominaux ; Quand le chômage augmente, l’inflation baisse et inversement. C’est une théorie adoptée par les keynésiens mais réfutée par les monétaristes.

Chez Keynes, il existe un très fort lien entre la croissance des salaires nominaux et l’inflation. Pour les monétaristes, à long terme, le taux de chômage ne dépend pas de l’inflation (Chômage naturel). La courbe de Phillips est verticale à LT.

Pour Keynes, la dynamique des salaires nominaux influence dans une large mesure l’équilibre macroéconomique relatif à une période décrit dans le modèle offre globale-demande globale. Durant la période de dépression, les prix et les salaires sont rigides, tandis que dans une période où l’économie avoisine le plein emploi, on assiste à une flexibilité des prix et des salaires.

Figure 11. Courbe de Phillips

Cette théorie a été le centre de plusieurs controverses à cause de la question des politiques économiques et des anticipations. Egalement à cause de la stagflation qu’ont connue les EU dans les années 70 avec un niveau très élevé de l’inflation et du chômage. Ce qui a confirmé la position des monétaristes. Les keynésiens réinterprètent la courbe de Phillips comme une relation entre Inflation et Chômage. En effet, il y a un très fort lien entre la progression des salaires nominaux et l’inflation (inflation par la demande et inflation par les coûts).

Selon M. Friedman, à long terme, les salariés ne sont plus victimes de l’illusion monétaire : à LT, les salaires nominaux s’ajustent (rattrapage du

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pouvoir d’achat/ indexation parfaite). La hausse des salaires nominaux avec une inflation fait que les salaires réels restent constants. A long terme, le taux de chômage est indépendant du taux d’inflation. Les agents sont capables d’adapter leurs anticipations aux évolutions de l’inflation et ses conséquences pour leurs revenus (Théorie du revenu permanent).

Le taux de chômage d’équilibre de long terme correspond au taux de chômage naturel. A ce niveau, le chômage n’accélère pas l’inflation : on parle de Non acclerating inflation rate of unenmployement (NAIRU). Il correspond à un taux de chômage structurel, c’est-à-dire qui n’est pas dû à des causes conjoncturelles : on ne peut donc pas le réduire avec des outils de politique conjoncturelle (Relance…), sous peine de relancer l’inflation sans réduire le chômage voire en l’accroissant (Stagflation).

2.3. Croissance et emploi : Loi d’Okun

La loi d'Okun exprime la relation entre taux de croissance du PIB et évolution du taux de chômage.

ΔY/Y – k = – cΔu - Y le PIB actuel

- ΔY la différence entre le PIB potentiel et le PIB actuel

- Δu la différence entre le taux de chômage naturel (constant) et le taux actuel

- k le rythme moyen de croissance du PIB

- c le coefficient d’Okun correspondant à l’élasticité entre croissance du PIB et évolution du taux de chômage.

Le chômage ne baisse que si le taux de croissance dépasse 3%, et augmente sinon. La croissance économique a un impact sur l’emploi, mais cet effet met du temps à se produire. Ce déphasage dans le rythme

d’évolution s'explique par le fait que le PIB baisse plus rapidement que le taux de chômage n’augmente. Et inversement, le chômage baisse moins rapidement que le PIB n’augmente. Il existe plusieurs explications à cela.

Prenant le premier cas, c'est-à-dire une baisse du PIB plus rapide que l'augmentation du chômage. Cela est du au fait que :

– Les travailleurs sont susceptibles de travailler moins d’heures, dans une logique de partage du travail ;

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– La productivité pourrait baisser, car les employeurs garderaient plus de travailleurs que ce dont ils ont réellement besoin ;

– Les chômeurs, notamment les femmes, peuvent arrêter de chercher du travail et donc les chiffres du chômage se réduisent.

Dans le cas inverse, il s'agit par exemple d’innovations technologiques menant à une forte croissance de la productivité. Dans ce cas, la relation entre la croissance de la production et la croissance de l’emploi est plus faible.

Exercice 1: Marché de travail – Salaire et emploi

On considère une économie dotée de la fonction de production suivante : Y = t L

1 2

t désigne la technologie disponible et L le niveau de l'emploi. p est le niveau général des prix et W le salaire.

1. Etablir dans cette situation le profit des entreprises.

2. Etablir l'équation de la demande de travail sachant que le salaire réel est w = W

p

3. Si t est égale 18 et l'offre de travail est égale à 144, quel sera le salaire réel d'équilibre. En déduire le niveau de production.

Corrigé 1

1. Le profit de l'entreprise est : π = pY - WL

Les entreprises cherchent à maximiser leurs profits, d'où l'équation : pY’ – W = 0 → Y’ = W

p Y = t L

1 2 Y’ = t

2L1/2 et puisque W

p = w on a donc :

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w = t

2L1/2 → Ld = ( t 2w) ²

La demande de travail est fonction croissante du progrès technologique et décroissante du salaire réel.

Lo = 144

Le salaire équilibrant l’offre et la demande est donné par Ld = Ls 144 = ( t

2w) ² t = 18 on a donc : 144 = (18

2w) ² D’où w = 18

2x12 = 0,75 La production est alors : Y = 18 x(144)1/2 = 216

Exercice 2 : Croissance et emploi

Expliquez pourquoi la croissance ne suffit plus à créer de l'emploi.

Corrigé 2

La croissance était considérée comme une condition nécessaire et suffisante pour créer de l'emploi. Cette relation n'est plus vérifiée de nos jours et cela pour plusieurs raisons. Par exemple, une croissance générée par le progrès technique détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée. Un autre exemple, la délocalisation de l'activité économique génère de la croissance pour le pays mais c'est le pays d'accueil de l'activité qui bénéficiera de la création d'emploi.

Exercice 3 : L'Inflation

Expliquez le mécanisme keynésien de l'inflation par la demande. Faites la représentation graphique.

Corrigé 3

L'inflation par la demande est caractérisée par une situation dans laquelle l'offre de biens et de services est inférieure à la demande. Cela

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correspond à une hausse générale des prix à la consommation car la demande de biens ou de services excède la quantité offerte.

Au point Y1, Il s'agit d'un équilibre mais qui n'est pas un équilibre de plein emploi. Y2, représente un équilibre de plein emploi. Le passage de la situation, Y1 à Y2 s'est fait sans inflation. Par contre, en Y3, le revenu d'équilibre est toujours le même en Y2, alors que la demande continue à augmenter. Il se produit un déséquilibre entre l'offre et la demande. Pour retrouver l'équilibre, on doit se situer en Y3. Il y a inflation dans ce cas.

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