M. BONNEAU
INRA Station de Recherches
porcines
35590 St Gilles
Administration de GRF ou de
somatotropine
chez le porc et les volailles :
Effets sur les
performances, la qualité
des viandes et la fonction de reproduction
L’utilisation de la somatotropine bovine (bST)
enproduction laitière fait actuellement l’objet d’un vif débat aussi bien
enEurope que
surle continent américain. L’analogue porcin de la bST, la somatotropine porcine (pST), fait également l’objet de recherches très soutenues. L’utilisation de pST
modifiant considérablement l’efficacité de la croissance musculaire du porc,
pourrait avoir des conséquences importantes
surla production porcine.
Cet article passe en revue les données
expé-
rimentales concernant les effets de l’adminis- trationexogène
de GRF (Growth Hormone-Releasing
Factor) ou desomatotropine
(ST)sur les
performances
decroissance,
lacomposi-
tion des carcasses, la
qualité
des viandes et la fonction dereproduction
chez les porcs et les volailles.La
ST,
aussiappelée
hormone decroissance,
est sécrétée par
l’hypophyse
sous ladépendan-
ce de deux hormones
d’origine hypothala- mique.
Le GRF stimule alors que la somatosta- tine (ouSRIF, Somatotropin
Release-Inhibiting
Factor) inhibe la sécrétionhypophy-
saire de ST. La ST a des actions
multiples, somatogéniques
etmétaboliques.
Elleagit
surles tissus
cibles,
soitdirectement,
soit via l’ac-tion des IGFs (Insulin Like Growth
Factors,
ou somatomédines) dont elle stimule lasynthèse, principalement
au niveau du foie mais aussidans de nombreux autres
sites,
ycompris
lestissus cibles de la ST eux-mêmes.
1 / Effets de l’administration de pST
oude GRF
surles performances de croissance
du porc
Sauf
spécification particulière,
les résultatsprésentés
dans cet article ont été obtenus avecdes
injections journalières
des hormones. Peu de données ont étépubliées
sur l’efficacité desRésumé
——————————————————————————Chez des porcs nourris à
volonté,
l’administration desomatotropine porcine (pST)
pen- dant lapériode
de finition entraîne une diminution del’ingéré
alimentaire (2-22%), une accélération de la croissance(jusqu’à
47%) et une amélioration de l’efficacité alimentai-re
(3-38%),
en relation avec une réduction dudépôt
de grascorporel
(7-44%). Le pour- centage de muscles dans la carcasse estaugmenté
de 2 à 23%. En liaison avecl’augmen-
tation du
poids
de certains organes(foie,
coeur, etc.), le rendement àl’abattage
estréduit de 1 à 4%. L’administration de GRF (Growth
Hormone-Releasing
Factor) ou d’unanalogue
du GRF a les mêmes effetsqualitatifs
que celle depST.
L’amplitude
des effets de lapST
peut varier en fonction :1) de la dose de
pST. L’ingéré
alimentaire et ledépôt
de gras décroissent linéairementavec la dose alors que la
réponse
en termes d’efficacité alimentaire ou dedépôt
demuscle
plafonne
au delà de la dose seuilqui
permet d’obtenir la vitesse de croissance maximale.2) des modalités d’administration. Les formes d’administration lente semblent moins efficaces
qu’une injection journalière.
3) de
l’âge
et dupoids.
Les effets de lapST
administréependant
laphase
de croissanceou chez des porcs lourds sont similaires,
qualitativement
etquantitativement,
à ceuxobservés
pendant
lapériode
de finition.4) du
génotype,
du sexe et de la castration. Les effets de lapST
sont d’autantplus importants
que lepotentiel
de croissance musculaire de l’animal estplus
faible.Les effets de la
pST
sur le pourcentage des différents types de fibres musculaires nesont pas clairs, bien que l’on observe une
augmentation générale
de leur surface de sec-tion transversale. Les effets de la
pST
sur lescaractéristiques
musculaires peuvent varier fortement selon le muscle considéré. Lespropriétés physiques
et sensorielles de la viande ne sontgénéralement
pas ou peu modifiées par le traitementpST.
Outre l’im- pact sur lacomposition
du muscle et du gras, on observe assez souvent unelégère dégradation
de la tendreté.L’impact
d’un traitement par lapST
sur la venue enpuberté
des cochettes n’est pas clair. Il semble biencependant
que, s’il devait y avoir un effetnégatif,
celui-ci soit faci- lement réversible, dès l’arrêt du traitement. L’administration depST pendant
la gesta- tion n’a aucun effet sur laportée.
L’intérêt d’un traitement par lapST pendant
la lacta-tion reste controversé.
Bien que la
somatotropine
semble êtreimpliquée
dans larégulation
de la croissance chez lesoiseaux,
l’administration de GRF ou desomatotropine
n’a que des effets transi- toires (ou même, leplus
souvent, aucun effet) sur lesperformances
de croissance et lacomposition
des carcasses depoulet...
implants (Knight
et al1988, 1989, 1990 ,
Baileet
al 1989,
Becker et al 1989).L I
/Effets de la somatotropine porcine (pST)
Les
premiers
essais visant à mettre en évi- dence les effets de l’administration depST
surles
performances
du porc ont été réalisés avecdes extraits
hypophysaires imparfaitement purifiés
(Turman et Andrews1955,
Henricsonet
Ullberg 1960,
Lind et al1968,
Machlin 1972). Lesprogrès
de la biochimie ont conduità de meilleures
préparations hypophysaires
aucours des années 1980.
Mais,
au même moment, le GRF a été découvert et lapST d’origine
recombinante est devenuedisponible.
Cette
pST
recombinante a les mêmes effetsbiologiques
etzootechniques
que celled’origine hypophysaire (Ivy
et al1986,
Evock et al 1988).Une sélection de résultats sur l’influence de l’administration de
pST
sur lesperformances
de croissance et la
composition
des carcassesde porcs en finition alimentés à volonté est
présentée
au tableau 1.En
dépit
d’une réductionsignificative
del’ingéré
alimentairequotidien,
les porcs traités par lapST présentent
une croissanceplus rapide
et une bien meilleure efficacité alimen- taire.L’adiposité
des carcasses est fortementréduite avec une
augmentation
concomitante de laproportion
de muscles. Defaçon plus générale,
lapST
favorise ledéveloppement
detous les tissus riches en
protéines (muscle,
peau et os) au détriment du gras (Bonneau et al
1989,
Bark et al 1990,Caperna
et al 1990, Thiel et al 1990b). >.Le rendement à
l’abattage
chute de 1 à 4 %après
administration depST.
Cette décroissan-ce
s’explique
pourpartie
par ledéveloppement
accru de certains organes. Les
poids
defoie,
decoeur et de rein sont accrus de
4-30%,
2-22%! et15-52%, respectivement
(Grebner et al1987,
Bechtel et al1988,
Evock et al1988,
Kanis et al1988b,
Trenkle1988,
Bonneau et al1989, Bryan
et al 1989a). Des résultatspréliminaires
(Bidanel et
al,
nonpubliés) suggèrent qu’une augmentation
du volumesanguin
et des conte-nus intestinaux
pourraient
aussi avoir unepart
deresponsabilité
dans la chute de rende- ment chez les porcs traités par lapST.
1.
2
/ Effets du GRF
Des
injections quotidiennes
outriquoti-
diennes de
GRF,
ou d’unanalogue
duGRF,
augmentent les taux circulants depST,
defaçon
dosedépendante.
Cette stimulation est observée tout aulong
de lapériode
d’adminis-tration,
sans que ne se manifeste aucunedésensibilisation des cellules
somatotrophes
(Dubreuil et al 1990a, 1990b). Les effets du GRF ou d’unanalogue
du GRF sontqualitati-
vement similaires à ceux de la
pST
(tableau2).
Cependant,
à dose administréeégale,
l’amé-lioration des
performances
est sensiblementplus faible,
avec le GRFqu’avec
lapST
(Etherton et al1986,
Johnson et al 1989).Comme la
pST,
le GRF ou sonanalogue
accélè-rent le
développement
de certains organes(Dubreuil et al 1990b) et de tous les tissus riches en
protéines (muscle,
peau, os) au détri- ment du gras (Pommier et al 1990).1.
3
/ Conclusion
L’administration de
pST
ou de GRF amélio-re de
façon spectaculaire
aussi bien la vitesse que l’efficacité de la croissance des tissusmaigres
au détriment desdépôts adipeux,
cequi
montre que les hormones somatotropessont un facteur limitant
important
desperfor-
mances chez le porc. Ceci
peut
être relié au faitque les niveaux circulants
endogènes
depST
tombent à des valeurs faibles chez le porc en
croissance-finition,
parrapport
aux concentra- tions observéespendant
lapériode
néonatale(Klindt et Stone
1984,
Scanes et al 1987, Louveau et al 1990). ).2 / Facteurs de variation de la
réponse à l’administration de pST chez le porc
Parmi les facteurs
pris
enconsidération,
ondistinguera
ceuxqui
sont liés à lapST
elle-même
(dose,
forme et schémas d’administra- tion) de ceuxqui dépendent
de l’animal(âge
etpoids, génotype,
sexe et castration) ou de l’en- vironnement (conditions nutritionnelles). On s’intéressera aussi aux interactionspossibles
entre la
pST
et les#-agonistes.
2.i
/ Modalités d’administration
La dose de
pST injectée peut
être soitconstante (elle est alors
exprimée
en mg parjour)
soitadaptée
aupoids
croissant de l’ani-Les porcs traités par la
pST présentent
unecroissance
plus rapide
et une bienmeilleure
efficacité
alimentaire.
mal (elle est alors
exprimée
enpg/kg/jour).
Ladose
qui
donne l’effet maximum varie en fonc- tion du critère considéré(figure
1).L’ingéré
alimentaire
quotidien
décroît linéairementavec la dose alors que l’efficacité alimentaire
plafonne
au delà de 80-100!g/kg/j.
En consé-quence, la
réponse
en terme de vitesse decroissance est de
type quadratique.
La dosequi
maximise legain GMQ peut
varier en fonc-tion des conditions
expérimentales,
de 3mg/j
(Darden et al
1990,
Fitzner et al 1990) à 6mg/j
ou 60-70ag/kg/j (Boyd
et al1986,
MeLaren et al
1987,
Evock et al 1988).L’adiposité
des carcasses diminue linéairement avec la
dose,
alors que lepourcentage
de muscles aug- mente defaçon quadratique (Boyd
et al1986,
McNamara et al
1990,
Yen et al 1990).Cependant,
Thiel et al (1990b) ont observé uneaugmentation
linéaire dupourcentage
de muscles avec des doses depST
allant de 50 à200
pg/kg/j.
Il y a peu d’information
disponible
sur l’effica-cité
comparée
d’uneinjection journalière
et d’uneadministration continue de
pST.
Des observa-tions
préliminaires
deKnight
et al (1988) sem-blent
indiquer
que lapST
administrée en continu est moins efficacequ’une injection quotidienne.
Van
Vlissingen
et al (1990a) n’ont mis enévidence que des différences mineures pour les effets sur les
performances
et laqualité
descarcasses entre trois schémas d’administration de la
pST :
dose constante (4mg/j),
croissante (de 2 à 6mg/j)
ou décroissante (de 6 à 2mg/j).
Comme onpouvait s’y attendre,
l’amélio-ration de la vitesse de croissance et de la sur-
face de noix de côtelette est
plus importante
avec des
injections quotidiennes pratiquées
encontinu
qu’avec
desinjections quotidiennes pratiquées
une semaine sur deux(Bryan
et al 1990b).2.
2
/ Age
etpoids
La
période
definition,
au cours delaquelle
la croissance musculaire atteint sa valeur
maximale,
alors que ledéveloppement
du tissuadipeux s’accélère,
est engénéral
considéréecomme la
période
laplus
favorable à la mani-festation des effets de la
pST
chez le porc.Mais la
pST peut
aussi être efficace à d’autrespériodes.
Un traitement par la
pST pendant
lapério-
de de croissance (de 25-30 à 50-60
kg)
a deseffets similaires à ceux observés chez des porcs
plus
lourds. L’administration de 100!g/kg/j
accroît la rétention
protéique
de 35-50% etréduit le
dépôt adipeux
de 26-32 %(Campbell
et al 1988a).
Les effets de la
pST
s’observent aussi chez des animaux traités au-delà de 100kg
depoids
vif. L’amélioration desperformances
estsimilaire (Jones et al
1989,
Crenshaw et al1990, Shoup
et al 1990) ou mêmeplus
forte(Kanis et al 1990) que celle observée chez des porcs traités en finition.
Selon
Campbell
et al(1989b),
des animaux traités par lapST pendant
laphase
de crois-sance
présentent
encore desperformances améliorées, pendant
lapériode
definition, longtemps après
l’arrêt du traitement. Mais la réalité de cet effet rémanent est controversée(Smith
et al 1989).2.
3 / Génotype
Dans tous les
génotypes
de porc étudiésjus- qu’à présent,
lesperformances répondent
favo-rablement au traitement par la
pST.
Dans lecas de
génotypes
conventionnels (races ou croi- sements utilisés dans lapratique
courante dela
production),
on n’observe pas d’interaction entre le traitement par lapST
et legénotype (Bark
et al1990, Shoup
et al 1990). Les effetsde la
pST
sur lesperformances
sont similairesdans des
lignées
de porcs sélectionnées pour lemaigre
ou pour le gras(Campbell
et Taverner1988,
Bark et al 1989). Les porcs des troisgénotypes possibles
au locus de la sensibilité à l’halothane (NN :Normal/Normal ;
Nn :Normal/sensible ;
nn : sensible/sensible)répondent
aussi defaçon
similaire au traite-ment par la
pST.
On notecependant
que l’amélioration de l’efficacité alimentaire estplus
faible chez les porcs nn que chez les NN(Skaggs
et al1989a,
1989b).Par contre, une interaction
génotype
x trai-tement est clairement démontrée pour les effets de la
pST lorsque
l’on compare des porcsgras à des
maigres
(Yen et al1990),
des ani-maux gras à des
hypermusclés
(Bidanel et al 1991) ou des porcs conventionnels à deshyper-
musclés (Kanis et al
1990,
Bidanel et al 1991).L’amélioration des
performances
estparticu-
lièrement
spectaculaire
chez les porcs de raceMeishan,
animaux gras à croissancelente,
aussi bien en race pure
qu’en
croisement avecdes races conventionnelles
(Fung
etQi 1988, McLoughlin
et al1989,
Van Der Steen et al1989,
Prunier et al1990,
Bidanel et al 1991).Dans les races très
musclées,
comme lePiétrain ou le Landrace
Belge,
le gras sous- cutanédisparaît
presque, alors que le pourcen-tage
de muscle de la carcasse n’est quelégère-
ment amélioré
(Demeyer
et al1988,
Bonneauet al
1990a,
Kanis et al 1990). Enrègle généra- le,
onpeut
considérer que l’amélioration relati-ve des
performances apportée
par le traite-ment
pST
est inversementproportionnelle
aupotentiel
de l’animal pour la croissance du tissumaigre. Cependant
les effets de lapST
sont encore
significatifs
dans les races lesplus maigres
(Kanis et al1990,
Bonneau et al1990a,
Noblet et al 1992).2.
4 / Sexe
etcastration
Les effets d’une forte dose de
pST
(100!g/kg/j)
sontplus prononcés
chez les mâles cas-trés que chez les femelles et chez les femelles que chez les mâles
entiers,
si bien que les dif- férences deperformances
entre types sexuelssont
quasiment gommées
chez les porcs traités par lapST (Campbell
et al 1989a). Avec desdoses de
pST plus
faibles (3 ou 4mg/j),
lesmâles castrés
présentent
encore uneréponse
àla
pST plus importante,
mais lasupériorité
desfemelles, plus maigres
que les castrats, se maintient chez les animaux traités (Bonneauet
al 1989,
Kanis et al 1990).2.
5 / Conditions nutritionnelles
Niveau d’alimentation et
apports énergétiques
Les résultats
présentés précédemment
ontété obtenus chez des animaux nourris à volon- té. Le tableau 3 rassemble les résultats obte-
nus
quand
la consommation d’aliment estéga-
lisée entre animaux témoins et traités.
Lorsqu’une
restriction alimentaire modérée estappliquée
(80-85% du niveau àvolonté),
l’écartse creuse entre animaux témoins et porcs trai-
tés,
lesperformances
de ces derniers étantmoins affectées par la restriction.
Selon
Verstegen
et al(1988),
les besoinsénergétiques
d’entretien du porc traité à laLes
effets
de lapST
s’observent
pendant
la croissance mais aussi au-delà de 100
kg
depoids vi f.
Les
performances
des porcs traités à la
pST
sont moinsaffectées
par une restriction alimentaire.pST
seraientaugmentés
d’environ 10%. Les besoinsénergétiques
deproduction
diminuentdu fait de la réduction du
dépôt
delipides
cor-porels,
endépit
de l’accroissement de la réten- tion deprotéines
dont le rendementénergé- tique
est faible. En relation avec l’améliorationspectaculaire
de l’efficacitéalimentaire,
lesbesoins
énergétiques globaux
de l’animal sont fortement abaissés (Noblet et al 1992).Apports
deprotéines
Une teneur en
protéines
trop faible de l’ali- ment limite fortement laréponse
de l’animalau traitement par la
pST (Campbell
et al1988b,
Anderson et al1989,
Fowler et al1989,
Smith et al 1989a).L’augmentation
de laquantité
deprotéines
fixées (Huisman et al1988,
Anderson et al1989,
Ender et al 1989a) devrait accroître le besoinjournalier
de pro-téines,
mais cet effetpourrait
être contre-balancé par un meilleur rendement de fixation de l’azote absorbé (Noblet et al 1992).
Compte
tenu de la réduction de
l’appétit
desanimaux,
il semble vraisemblable que le
besoin, exprimé
en taux de
protéines
dansl’aliment,
soit accru.2.
6 / Interaction
avecles p-agonistes
Sous réserve de conditions nutritionelles
satisfaisantes,
les effets de lapST
et des(3-ago-
nistes semblent être additifs chez le porc
(Anderson
etal 1989,
Jones et al 1989).3 / Qualité de la viande des
porcs traités par la pST
3.i / Composition du muscle
Composition chimique
du muscleLa
pST
entraîne delégères
modifications de lacomposition chimique
du musclequi
estplus
riche en
protéines
et en eau, maisplus
pauvreen
lipides
(Beerman et al1988,
Fowler etKanis
1988,
Prusa1988,
Bonneau et al 1989).Cette réduction de la teneur en
lipides
intra-musculaires, qui
n’est pastoujours
observée(Novakofski 1987, Demeyer
et al1988,
Kaniset al
1988c), pourrait
avoir desconséquences
défavorables sur les
propriétés
sensorielles des viandes. Prusa (1988)rapporte
que la teneuren cholestérol du muscle
long
dorsal estlégère-
ment
augmentée
par le traitement à lapST,
dans des limites
qui,
selonl’auteur,
devraientêtre &dquo;sans
grande conséquence pratique
pour les personnes soucieuses de contrôler leur niveaud’ingestion
de cholestérol&dquo;.Types
defibres
musculairesLes effets du traitement par la
pST
sur lepourcentage
et la taille des différentstypes
defibres musculaires restent controversés. Dans les muscles
Longissimus
dorsi ouSemitendinosus,
lapST augmente
la taille des fibres (Beerman et al1987,
Solomon et al1988,
1990,
Lefaucheur etal,
nonpublié). Cepen-
dant,
dans le mêmemuscle, Whipple
et al(1989) ne trouvent aucune différence de taille de fibre entre animaux traités et témoins. La
proportion
des différents types de fibres mus- culaires dans leLongissimus
dorsipeut
êtreinchangée
(Solomon et al1988,
Lefaucheur etal,
nonpublié)
ou modifiée dans le sens d’uneaugmentation (Whipple
et al 1989) ou d’unediminution (Solomon et al 1990) du
pourcenta-
ge de fibres blanches. Dans un autre muscle
blanc,
leSemimembranosus,
ni lepourcentage
des différentstypes
defibres,
ni leur taille nesont
significativement
affectés par le traite- mentpST (Whipple
et al 1989). Dans le muscle rougeSemispinalis,
laproportion
de fibres detype
IIB et la taille de tous lestypes
de fibressont accrues par l’administration de
pST
(Lefaucheur etal,
nonpublié).
Dans ce mêmemuscle,
l’activité de la lactatedéshydrogénase
est
augmentée
alors que celles de la citratesynthase
et de la(3-hydroxy-acyl-CoA-déshy- drogénase
sont réduites par le traitementpST
(Lefaucheur etal,
nonpublié).
Enrésumé,
lapST
semble accroître la taille des fibres avec un effet encore controversé sur le pourcentage des différentstypes
de fibres dans les muscles blancs. Le métabolisme des muscles rouges est modifié vers une réduction de la voieoxydative
au
profit
de la voieglycolytique,
en relationavec
l’augmentation
dupourcentage
des fibresde type IIB. Le fait que les effets de la
pST puissent
varier selon le type de muscle est confirmé par les observations d’Evock et al (1990) : lapST augmente
le contenu en ARN et lerapport
ARN/ADN dans leLongissimus
dorsi alors que le contenu en ADN est accru
dans le muscle Semimembranosus.
3.
2 / Composition du gras
Comme dans tous les cas où le
dépôt
adi-peux est
réduit,
lacomposition
en acides gras desgraisses
est modifiée par le traitementpST.
Ledegré
d’insaturationaugmente, parti-
culièrement du fait d’un accroissement
impor-
tant de la teneur en acide
linoléique
C18:2 (Ender et al1989b,
Mourot et al 1991).L’augmentation
du taux d’insaturation desgraisses
est unecaractéristique
favorable surle
plan diététique,
mais défavorable dupoint
de vue
technologique.
3.
3 / Caractéristiques physiques
des viandes
La chute du
pH après l’abattage
est enmoyenne peu affectée par le traitement à la
pST
(Bonneau et al1989,
Ender et al1989, Hagen
et al 1990a). LepH
mesuré 45 minutesou 24 heures
après l’abattage peut cependant
être
plus
élevé(Demeyer
et al1988, Skaggs
etal
1989a,
Mourot et al 1990). Defaçon
similai-re, une tendance à des
pH plus
élevés a étéobservée chez des animaux traités par un ana-
logue
du GRF (Pommier et al 1990).Les mesures
physiques
de laqualité
desviandes (force de
cisaillement, pertes d’égout- tage, pertes
decuisson,
couleur) ne sont dansl’ensemble pas modifiées par le traitement à la
pST
(Beerman et al1988, Demeyer
et al1988,
Kanis et al1988c,
Prusa1988,
Ender et al1989,
Gardner et al1990,
Mourot et al1990,
Williams et al 1990).Cependant,
Novakofski (1987) ainsi que Williams et al (1990) obser- vent que la force de cisaillement est augmen- tée dans les muscles des porcs traités par lapST.
3.
4 / Caractéristiques sensorielles des viandes
Les
caractéristiques
sensorielles desviandes, appréciées
par unjury
dedégusta- tion,
ne sont pour l’essentiel pas modifiées (Novakofski1987,
Beerman et al1988, Demeyer
et al1988,
Kanis et al1988c,
Prusa1988, Hagen
et al1990a,
Thiel et al1990a,
Williams et al 1990).
Cependant,
on a pu observer des réductionslégères
maissignifica-
tives de la tendreté (Beermann et al
1988,
Evock et al1988,
Prusa1988,
Boles et al1990,
Thiel et al1990a,
Williams et al1990),
de lajutosité
(Beermann et al 1988) ou de la flaveur (Prusa 1988). La détérioration de la tendretépourrait provenir
del’augmentation
de lateneur en
collagène (Caperna
et al 1990). Maisle
collagène exprimé
en % desprotéines
totales aussi bien que son
degré
de solubiliténe sont pas modifiés par le traitement
pST.
Ces effets défavorables de la
pST
sur les pro-priétés
sensorielles des viandes sont surtout observées avec de fortes doses depST ;
onconsidère
généralement
que les incidences pra-tiques
de ces observations sont peuimpor-
tantes.
Prusa et al
(1990),
utilisant unjury large
deconsommateurs,
rapporte
une meilleure accep- tabilité pour les viandesprovenant
de porcs traités par lapST
que pour celles des animaux témoins.Le traitement par la
pST
ne semble pas modifier lespropriétés technologiques
desviandes ni les
qualités
sensorielles de sau-cisses de Francfort
(Reagan
et al 1990) ou dejambons
cuits (Kuecker et al 1990).4 / Effets de l’administration de pST
surla fonction de
reproduction
4.
1
/ pST
etdéveloppement de
l’activité sexuelle
La réduction du tissu
adipeux
et les boule-versements endocriniens induits par la
pST
sont
susceptibles
d’avoir desrépercussions
surle fonctionnement de la fonction de
reproduc-
tion (Aherne et Kirkwood
1985,
Kirkwood et al 1989). La maturation desoocytes
est accélérée(Hagen
et Graboski 1990). La sécrétion de pro-gestérone
par les follicules ovariens est modi- fiée(Bryan
et al1988, 1989a, 1989b),
mais lecontenu en
progestérone
du fluide folliculaireL’administration de
pST
diminuel’adiposité
descarcasses et
modifie
lacomposition
dugras.
La
pST pourrait
avoir un
effet
surl’activité sexuelle des
truies,
mais ceteffet
seraittransitoire.
n’est pas altéré
(Spicer
et al 1990). Le nombrede sites de liaison pour hCG est réduit dans les cellules de la
granulosa (Spicer
et al 1990) etaugmenté
dans le tissu lutéal (Kirkwood et al 1990b). Laréponse
des ovaires à une stimula- tion par PMSG/hCG estperturbée
etl’amplitu-
de du
pic
de LH induit par uneinjection
d’oes-trogènes
est diminuée (Kirkwood et al1989a,
1990a).L’influence d’un traitement par la
pST
surl’apparition
de lapuberté
chez lesjeunes
truies
prépubères
n’est pas claire.Bryan
et al (1989a) observent que des cochettes traitéesatteignent
lapuberté
en moinsgrand
nombreet
plus
tard que les témoins.Cependant
laplu- part
des études ne constatent aucun effet surl’âge
à lapuberté
de truies traitées par des doses même fortes depST
(Andres et al1989,
Kirkwood et al1989b,
Bidanel et al1990,
Prunier et al 1990). Dans le cas des truies res- téesimpubères,
ledéveloppement
du tractusgénital
ne semble pas affecté par le traitement par lapST (Bryan
et al1988, 1989b, 1990b,
Terlouw et al1989,
Prunier et al 1990).Cependant, Hagen
et al(1990b)
ainsi queBryan
et al (1990b) observent uneaugmenta-
tion
significative
dupoids
et de lalongueur
del’utérus chez des cochettes recevant 5 mg de
pST
parjour pendant
20 ou 40jours.
L’activité sexuelle semble revenir très
rapi-
dement à la normale
après
l’arrêt de l’adminis- tration depST.
Les truies traitéesrépondent
de
façon
similaire ou même meilleure au sti-mulus constitué par le passage
quotidien
d’unverrat
(Day
et al1988, Bryan
et al 1990). Deplus,
la durée dupremier cycle,
le taux d’ovu-lation,
lepourcentage
de femellesgestantes
etla mortalité
embryonnaire
ne sont pas altérés(Day
et al1988,
Andres et al1989, 1990,
Kirkwood et al1989b,
1989c). Enrésumé,
les effets éventuels de l’administrationchronique
de
pST
sur la venue enpuberté
des cochettes semblent transitoires.Il
n’y
aguère
d’informationdisponible
concernant les effets de l’administration de
pST
sur ledéveloppement
sexuel des verrats.La
pST
n’a pas d’effetsignificatif
sur le déve-loppement
del’appareil génital (Hagen
et al1990a,
Bonneau etal,
souspresse)
ou sur lescapacités
desynthèse
testiculaire de stéroïdes (Bonneau etal,
souspresse). Cependant
lateneur en androsténone (stéroïde
d’origine
tes-ticulaire, responsable
des odeurs sexuelles) desgraisses
estplus
faibleaprès
traitement par lapST
(Bonneau etal,
souspresse).
4.
2
/ Administration de pST
aux
truies
engestation
ou en
lactation
L’administration de
pST
à des truies pen- dant les 2 ou 3 dernières semaines de la ges- tation n’a aucun effetsignificatif
sur lepoids
des
porcelets
à la naissance ou au sevrage, nisur leur taux de survie
(Kveragas
et al1986,
Baile et al 1989).Cependant, Kveragas
et al (1986)signalent
que lesporcelets
nés de mèrestraitées ont de
plus grandes
réserves deglyco- gène
et delipides
à lanaissance,
et que leurglycémie
évolueplus
favorablement au coursd’un
jeûne.
Selon Harkins et al
(1989), l’injection
depST pendant
la lactation entraîne une aug- mentationimportante
de laproduction
laitièreet des
quantités
de matières utilesexportées
dans le
lait,
lacomposition
du lait restantinchangée.
Lepoids
desporcelets
au sevrage est ainsi accru de 6%lorsque
les mères sonttraitées à la
pST.
L’accroissement de la pro- ductionlaitière, conjuguée
à une diminutionde
l’ingéré alimentaire,
entraîne une mobilisa-tion
plus importante
des réservescorporelles
chez les truies traitées. Les autres auteurs ne
confirment pas cet effet stimulant de la
pST
sur la
production
laitière. Mais il faut souli-gner que leurs conditions
expérimentales
étaient très défavorables à l’obtention d’un résultat
positif,
soit en raison de conditions d’environnementclimatique
trèsdures,
entraî-nant une forte mortalité (Cromwell et al
1989a),
soit du fait d’unefréquence beaucoup trop
faibled’injection
de lapST
(1 fois parsemaine,
Crenshaw et al1989,
Cromwell et al 1989b).5 / Effets de la ST chez les volailles
Comme chez les
mammifères,
la ST sembleimpliquée
dans larégulation
de la croissancedes volailles. La ST a une action
lipolytique
etantilipogénique
chez les oiseaux (John et al1973,
Foltzer et al1975,
Foltzer et Miahle1976, Harvey
et al1977, Campbell
et Scanes 1986). L’administration d’antisérum antiST (Scanes et al 1977) oul’hypophysectomie
(Nalbandov et Card
1943, King 1969,
Scanes et al 1986) entraînent une réduction de la vitesse de croissance.Cependant,
les effets del’hypo- physectomie
ne sont quepartiellement
compen- sés par l’administration de ST depoulet
(eST)ou de ST
mammalienne,
alors que la croissance est totalement rétablie parinjection
de T3(Marsh
et al1984,
Scanes et al 1986). Deplus,
on n’a
jamais
mis en évidence de relationpositi-
ve entre le
potentiel
de croissance et la sécré- tion de cST. Lespoulets
nainsprésentent
desniveaux circulants de cST
plus
élevés que lespoulets
normaux(Harvey
et al1984,
Lilburn et al1986, Huybrechts
et al 1987). Demême,
lesniveaux
sanguins
de cST sontplus
élevés dans les souches à croissance lente que dans celles à croissancerapide
(Burke et Marks1982,
Stewart et Washburn1983,
Lilburn et al1986,
Goddard et al 1988).
Cependant,
les niveauxd’IGF-1 sont
plus
forts chez lespoulets
normauxque chez les nains
(Huybrechts
et al1987),
enrelation avec un nombre
plus important
derécepteurs hépatiques
à la cST(Leung
et al1987,
Kuhn et al 1989).Il a été montré que l’immunoneutralisation de la somatostatine