HAL Id: jpa-00207198
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Submitted on 1 Jan 1971
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Dichroïsme linéaire sous contrainte des ions Ag- et Cu- dans KCl et NaCl
J. Duran, J. Badoz, S. Pauthier-Camier
To cite this version:
J. Duran, J. Badoz, S. Pauthier-Camier. Dichroïsme linéaire sous contrainte des ions Ag- et Cu-
dans KCl et NaCl. Journal de Physique, 1971, 32 (11-12), pp.973-979. �10.1051/jphys:019710032011-
12097300�. �jpa-00207198�
DICHROÏSME LINÉAIRE SOUS CONTRAINTE DES IONS Ag- ET Cu-
DANS KCl ET NaCl
J.
DURAN,
J. BADOZ et S. PAUTHIER-CAMIERLaboratoire
d’Optique Physique (*)
de l’E. P. C.I., 10,
rueVauquelin,
Paris Ve(Reçu
le 29janvier 1971,
revisé le 1 Sjuillet 1971)
Résumé. 2014 Nous avons étudié le dichroïsme linéaire sous contrainte de l’ion
Ag-
dans KCl, NaCl etNaCl/Ca2+,
et de l’ion Cu- dansKCl, NaCl, KCl/Ca2+
etNaCl/Ca2+
àtempérature
ordi-naire.
Nous avons
analysé
les résultats obtenus à l’aide de la méthode des moments. Cette étude montre que les systèmesAg-
dans KCl et NaCl ont un comportementanalogue
à celui des centres F dans leshalogénures
alcalins tandis que Cu- dans NaClapparaît
semblable aux ionsisoélectroniques déjà
étudiés
(Tl+, In+).
Le système
Cu-/KCl,
par contre,apparaît
comme notablement différent desprécédents
dupoint
de vue de son comportement sous l’influence d’une contrainte. Nous en concluons que le processus de
couplage
avec les distorsionsdynamiques
doit êtredifférent,
ceci étant dûprobablement
au faitque l’ion Cu- se trouve
légèrement
excentré dans le réseau suivant 111 >.Abstract. 2014 We report on an
investigation
of the room-temperature stress induced linear dichroism ofAg-
inKCl,
NaCl andNaCl/Ca2+,
as well as that of Cu- in the same matrices and inKCl/Ca2+.
It follows from theanalysis
of our databy
the method of moments thatAg-
in KCland NaCl shows many ressemblances with the F-center in alkali
halides,
whereas Cu- in NaCl behaves like thealready
studied Tl+ isoelectronic ion.The response of the
Cu-/KCl
system to an uniaxial stress isquite
different from that of the above systems. Wetentatively
suggest this to be due to an off-centerposition
of the copper ionalong
the111 > axes in the lattice.
Classification
Physics
Abstracts18.10
I. Introduction. - Les travaux de Etzel et
Schulman
[1], Topa [2],
W. Kleeman[3]
ont récem-ment mis en évidence l’existence de centres
anioniques
stables obtenus par réduction
électrolytique
des ionsAg+, Cu+
etAu+
dans leshalogénures
alcalins.Ces centres identifiés comme
Ag-,
Cu- etAu-
[2], [3], [5], possèdent
dans leur état fondamental la structureélectronique ns2
des ions de la série deHgo
ouT1+,
tels queIn+, Pb2 +, Sn2 +, Bi3 + .
Lespectre d’absorption
de ces ionscomprend,
engénéral,
trois bandes
A,
B et C. La bande C est attribuée à la transitioncomplètement
autorisée1A1g -+- IT 1 u
etapparaît
dans lespectre d’absorption
comme laplus
intense. La bande A
(de plus
faible forced’oscillateur) provient
de la transition1 A1g -+- 3Tlu
interdite despin
mais
partiellement
autorisée par unmélange partiel
des états
IT 1 u
et3Tlu
par l’intermédiaire ducouplage spin
orbite. La bande Bcorrespond
à la transition1 A1g -+- 3T2u
+3Eu
dont l’interdiction estpartielle-
ment levée par les vibrations du réseau. Sa force d’oscillateur décroît avec la
température.
En
fait,
il estgénéralement
admis que ladégéné-
rescence des niveaux excités est
partiellement
levée parl’effet Jahn-Teller
dynamique
et que l’on obtient unebonne
description
desprofils d’absorption [6], [7]
et de fluorescence
[8]
en tenantcompte
de l’interactiondynamique
électron-réseau. Dans cetteoptique,
l’élec-tron de la transition
S2
-+ spinteragit
avec les modesde vibration
purement hydrostatique A1g,
des modesde distorsion
tétragonale
doublementdégénérés Eg
et des modes de distorsion
trigonale T2g triplement dégénérés.
Récemment,
Honma[9]
a montréthéoriquement
que le calcul des moments des bandesA,
B et Cpermet
d’atteindre certaines combinaisons desparamètres
ducouplage vibronique.
Cette méthode a étéappli- quée [10]
au cas de l’ionTl+
dansKCI, NaCl,
KBr etKI et les résultats
comparés
auxparamètres
que l’onpeut
déterminerexpérimentalement
àpartir
de lavariation des moments d’ordre 1 des bandes
d’absorp-
tion
A,
B et C en lumièrepolarisée
sous l’influence d’une distorsionstatique tétragonale (contrainte
uniaxiale suivant 100
»
outrigonale (contrainte
uniaxiale suivant 111».
Lesparamètres
consti-tuent un
système
auto-consistantlorsqu’on
les déter- mine deplusieurs façons
àpartir
del’analyse
desbandes
A, B,
C.Soulignons cependant qu’ils
sonttrès différents de ceux que l’on détermine à
partir
de
l’analyse piézospectroscopique.
(*) Equipe de Recherche No 5 du C. N. R. S.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019710032011-12097300
974
Les ions Cu- et
Ag- qui
nous intéressentpossèdent
des
spectres d’absorption
assezparticuliers (Fig. 1).
En
effet,
dansAg-,
ilapparaît
une banded’absorption
intense récemment attribuée
[4]
à la transition1A1g -+- 1T1u (bande
C vers4,3 eV),
tandis que lesbandes A et
B,
difficiles àdéceler,
ont des forces d’oscil- lateur environ 400 fois moinsgrandes.
DansCu-,
par contre, iln’apparaît
pas de bande décroissante avecla
température
et lespectre d’absorption
se réduit àla bande C
(vers 5,1 eV)
et la bande A(vers 4,1 eV).
FIG. 1. - Diagramme des transitions électroniques entre les niveaux de Ag- (à la température de l’hélium liquide) et Cu-
(300 OK) dans KCI.
Notre travail a pour but d’élucider
plus complè-
tement les
problèmes
relatifs auxtypes
d’interactions entre les vibrations du réseau et les niveaux de ces ionsqui occupent
ici des volumesplus
faibles que les ions(CI-) qu’ils
substituent. Deplus,
nous avonsintroduit dans certains cas des distorsions
statiques
dans
l’entourage
du siteanionique
à l’aide d’ionsCa2+
dispersés
dans la matrice.En
II,
nousprécisons
les conditionsopératoires
desexpériences.
EnIII,
nous effectuons les calculs desparamètres
d’interaction et enIV,
nous comparonsnos résultats à ceux relatifs aux ions
isoélectroniques
tels que
Tl+
etIn+ ;
enfin noussuggérons
l’exisience d’un modèle basé surl’hypothèse
d’unléger déplace-
ment du centre
anionique
parrapport
à saposition
substitutionnelle dans le réseau. Ce modèle
permet,
en
première analyse,
de rendrecompte,
au moinsqualitativement,
desexpériences
de dichroïsme linéairesous contrainte
(DLC)
effectuées.II. Conditions
expérimentales.
- A. CRISTAUX. - Des monocristaux de KCI(NaCl)
contenant de faiblesproportions
d’ionsAg+
etCu+
ont été traités élec-trolytiquement
à destempératures
de l’ordre de 300 °C et des courants d’environ1,5
mA. Dans certains cas, on aajouté
au cristal fondu de faiblesquantités
deCaCl,.
Parexemple,
dans le cas descristaux
dopés
avecCu+,
lesproportions (en poids)
étaient les suivantes :
Les cristaux ont été taillés de
façon
à obtenirdes
parallélépipèdes
de dimensions de l’ordre de 5 x 5 x 1mm3.
Les cristaux utilisés pour les contraintestrigonales
ont été taillésparallèlement
à110 >, 001 > de
préférence
aux coupes 111 >de
façon
à obtenir des surfaces de meilleurequalité optique
pour la traversée du faisceau lumineux[11].
B. APPAREILLAGE DE MESURE. PRÉCISION. - Le dichroïsme linéaire sous
contrainte,
directement accessible àl’expérience,
est défini de lafaçon
sui-vante :
Soit
D(E)
la densitéoptique,
pourl’énergie E,
d’uncristal
cubique dopé.
Il est intéressant de mesurer la différence des densitésoptiques,
pour despolarisations parallèles
etperpendiculaires
à lapression
p.Soient :
si p est
parallèle à
110 >, et si la lumière se pro- page suivant 001 >ainsi que :
pour p
parallèle
à 100 >, si la lumière se propageperpendiculairement
à 100 >.Le dichromètre linéaire utilisé a été décrit
précé-
demment
[12].
Sagrande
sensibilité(5
x10-6
endifférence de densité
optique
dans le domainespectral
utilisé avec une bande
passante
de 6Á) permet
desmesures relativement
précises.
Enréalité,
laprincipale
cause d’erreur
provient
de larépartition
non uniformedes centres réduits dans le cristal
(erreur
évaluée à10 %
dans les cas les
plus défavorables).
Deplus,
les cris-taux contenant Cu- sont très peu
dopés
et les erreursrelatives aux mesures de
l’absorption
sont, dans cer-tains cas, non
négligeables. Globalement,
nous esti-mons que ces deux causes
peuvent
introduire deserreurs de 20
%
dans la mesure des variations desmoments. Nos résultats sont
reportés
sur lesfigures
2à 7. Nous n’avons pas
représenté
les effets observés dans NaCI :Cu-. Eneffet,
l’existence d’un fond continuimportant
du côté desgrandes énergies
intro-duit un dichroïsme
parasite
dans lepied
de la bande A que nous avons étudiée.Cependant,
nous avons pu obtenir une idée de l’ordre degrandeur
et dessignes
des
phénomènes
que nous avonsreportés
dans letableau I. D’autre
part,
defaçon
à éviter les déforma- tionspermanentes
de ces cristauxcomprimés,
nousavons utilisé des contraintes uniaxiales de l’ordre de
0,7 kgp/mm2.
III. Paramètres de
couplage
avec les distorsions du réseau. - Dansl’hypothèse
où l’iondopant
leshalogénures
alcalins est soumis à des distorsionsdynamiques
du réseau par les vibrations dutype
Ql(A1g), Q2,3(Eg), Q4,1,6(T,g),
on considère[13]
quel’effet d’une contrainte
appliquée
est dedéplacer
laTABLEAU 1
Variations normalisées des moments d’ordre zéro en % par kgp/mm2,
des moments d’ordre un, exprimés en 10-6 eV/kgp/cm2, coefficients de couplage (en eV) ,
avec les distorsions tétragonales et trigonales du réseau
position d’équilibre
dechaque
oscillateur d’unequantité c5Qk.
Soit
D,(E)
la densitéoptique
de l’échantillon corres-pondant
à la valeur E del’énergie,
pour lapolarisa-
tion q. La mesure de
AE >,
variation du moment d’ordre un de la fonction formef,(E)
=CDn(E)/E
permet
de calculer les coefficients decouplage
définispar
Schnatterly [14]
à l’aide des relations suivantes :où les
Ci i, C12
etC44
sont les constantesélastiques
dela matrice
d’halogénure
alcalin.De
façon
àpouvoir
comparer lessignes
des effetsobtenus pour les
systèmes
contenantAg- (mesure
dans la bande
C)
et Cu r(mesures
dans la bandeA),
il est nécessaire d’introduire les
paramètres
de cou-plage B3a(Eg)
etBsa(T 2g)
en l’absence decouplage spin-orbite [14].
PourAg-, B3a
etB5a
ont les mêmessignes
queAE100
> etAE110
>respectivement,
tandis que pour Cu- ces
signes
sontopposés (Tableau I).
IV. Discussion des résultats. - Nous avons
repré-
senté
schématiquement
sur lafigure 8,
à titre de compa-raison,
les résultats du DLC que nous avons obtenus pour un certain nombre d’ions de la série isoélec-tronique
deT1+, conjointement
aux mesures effectuéespar D.
Bimberg
et coll. surTl+
etIn+ [15].
Considérons d’abord le résultat de nos mesures sur
Ag-
et Cu-reporté
dans le tableau I.Pour KCI :
Ag-
d’unepart,
et NaCI :Ag-
d’autrepart (Fig. 2,
3 et4)
on observe queAD 100>
etAD ( 110 >
sontapparemment homothétiques.
PourKCl/Ag-
les effetsdichroïques
sont non seulementde même
signe,
mais dans unrapport
voisin de0,5.
Par contre, le
rapport
des effets estbeaucoup plus petit
pour NaCl:Ag- (ceci
entraîne queB3 Bs).
L’introduction de l’ion
Ca2 +
dans NaCI bien que déformant notablement la courbed’absorption
versles faibles
énergies,
n’introduit pas de différencesimport" qes
dans la sensibilité des niveaux de l’ionAg-
aux
déplacements
des ionsqui
constituent l’environ-nement
octaédrique.
FIG. 2. - Dichroïsme linéaire sous contrainte (DLC) de KCI : Ag- à température ordinaire.
Pour Cu-
(bande A) (Fig. 5,
6 et7)
les effets sontbeaucoup plus remarquables.
KCI :Cu-apparaît
comme totalement insensible aux distorsions tétra-
gonales
du réseau. Cette insensibilitédisparaît
par- tiellement lors de l’introduction d’ionsCa2 +
alors que la courbed’absorption change
très peu. Pour NaCI :Cu- dont nous n’avons pu évaluer les moments avec suffisamment deprécision (§ II),
les deux effetssont de
signes opposés
à ceux observés dans leTl+
(c’est-à-dire B3
0 etB5
>0)
et les coefficients976
FIG. 3. - DLC ’de NaCI : Ag- à température ordinaire (voir Fig. 2).
FIG. 4. - DLC de NaCI : Ag-/Ca2+ à température ordinaire (voir Fig. 2).
de
couplage
sont de l’ordre degrandeur
de ceuxobservés dans NaCI:
Cu-/Ca2+.
L’introduction de l’ionCa2 +
dans le réseauchange
designe As
etannule presque
A3.
Il
apparaît
ainsi immédiatement que les effets observés sont radicalement différents dans les cris- tauxdopés
avecAg-
et Cu-. Nous examinerons suc-cessivement ces deux cas.
FIG. 5. - DLC de KCl : Cu-/Ca2+ à température ordinaire (voir Fig. 2).
FIG. 6. - DLC de KCI : Cu- à température ordinaire (voir Fig. 2).
10 IONS
Ag-. - Pour
KCI:Ag-,
NaCI:Ag-,
lacomparaison
entre les résultats des mesures deB3
et
Bs
obtenus en[4]
àpartir
de résultatsd’absorption
et de
fluorescence,
ne nous est malheureusement pas directement accessible. Eneffet,
lesparamètres B3
et
B5
que nous utilisonsconjointement
avec[14]
n’ont pas exactement la même
signification
que ceux utilisés en[4].
La liaison entre cesparamètres exige
laconnaissance de
Qk
> ou desfréquences
moyennes des modes de vibrationEg
etT2g qu’il
estpossible
deFIG. 7. - DLC de NaCI : Cu-/Ca2+ à température ordinaire (voir Fig. 2).
FIG. 8. - Représentation schématique des DLC observés dans un certain nombre d’ions isoélectroniques dans les bandes
A et C (Ag-).
calculer à
partir
des moments d’ordre deuxEA2 >
et
Ec2
> des courbesd’absorption [15], [19].
Les résultats obtenus pour cet ion
peuvent
êtrecomparés
defaçon
fructueuse avec ceux obtenus par S. E.Schnatterly [14]
dans le cas de centres F deshalogénures
alcalins. Eneffet,
selon le modèle de[14]
il est nécessaire d’introduire deux
types
de contribu-tion pour l’interaction entre les ions
responsables
del’absorption
et les ions du réseau.a)
L’interactionélectrostatique
dont lesigne dépend
de la
charge
des ions de l’environnement(ici,
cesigne
est donc
opposé
à celui que l’on observe parexemple
dans le cas de
Tl+ /KCl).
b)
Une contribution due àl’échange (recouvrement
entre les fonctions d’ondes de l’ion central et celles des ions de
l’entourage octaédrique).
Cette
interaction
esttoujours répulsive
et designe opposé
pour lesplus proches
voisins et les ions immé-diatement
plus éloignés.
Ainsi,
conformément à[14],
onpeut
écrire que ces deuxtypes
de contributions a et b interviennent dansB3
etBs
de lafaçon
suivante :où les indices 1 et 2
désignent
la couche despremiers
ou des seconds voisins entourant l’ion
dopant (Fig. 9).
Nous avons rassemblé sur le tableau II les résultats concernant les
signes
desparamètres B3
etB.
mesuréspour les anions
(Cu-, Ag-,
centreF)
et cations(Tl+, In+)
dans leshalogénures
alcalins. L’examen de ceFIG. 9. - Variation des paramètres de couplage électron-
réseau pour Ag-, en fonction du rapport des rayons ioniques
de l’halogénure sur celui de l’alcalin. Les courbes en pointillé rappellent les résultats de Schnatterly sur le centre
F. É
est lemoment d’ordre 1 de la courbe d’absorption.
’TAIBLEAU Il
Signe
des contributions del’énergie électrostatique
et de
l’énergie d’échange
auxparamètres
decouplage B3
etB.
978
tableau montre que dans le cas de l’ion
Ag-,
commedans celui du centre
F,
le fait queB3
etB5
soient demême
signe implique
que l’interactiond’échange prédomine
sur l’interactionélectrostatique.
Onpeut
alors raisonnablement considérer queBb31
>Bb32
et que
B b
>Bb51,
cequi
conduit auxsignes
que nousavons
reportés
dans le tableau.Il est même
possible
depoursuivre l’analogie
avec lecentre F
plus
loin en considérant la variation desparamètres
decouplage B3
etBs
avec les constantesde réseau de la matrice.
Nous avons mesuré les
paramètres B3
etB5
pour la série deshalogénures
alcalinsKCI, KBr, KI,
NaCIdopés
avecAg-.
Schnatterly [14] prévoit
queB3/E
doitaugmenter
etB5/E
doit diminuerquand
lerapport
du rayonionique
de
l’halogénure
à celui de l’alcalinaugmente (Fig. 9) lorsque
l’interaction due àl’énergie d’échange pré-
domine. En ce
qui
concerne la variation durapport
B51Ê,
la courbe que nous avons tracée pourAg- (Fig. 9)
ressemble defaçon frappante
à celle obser- vée pour le centre F. Lerapport B3/É
deAg-
suit bienune variation
identique
à celui du centre F pour les valeurs de(Rx/ RM)
>1,6. Lorsque
le rayon del’halogène
diminueB3/E
décroît pourAg-
et onpeut
alors raisonnablement penser que dans ce casl’énergie électrostatique,
dont l’effet estopposé
à celui de l’éner-gie d’échange (cf.
TableauII),
intervient defaçon
notable. Ceci est
compatible
avec la monotonie de la variation deBS/E
avecRx/Rm, puisque
dans ce cas lestermes
prépondérants
sont alorsBa52
etBb52 qui
ont lesmêmes
signes (Tableau II).
Cette ressemblance du
point
de vue ducomporte-
ment
piézospectroscopique
entreAg-
et le centre Fapparaît
donc commeparticulièrement remarquable.
Ilserait intéressant de
poursuivre
lacomparaison,
enparticulier,
sur leproblème
de la localisation des fonctions d’ondes de ces centres dans le cristal.20 IONS
Cu-. - a)
Dans NACI. - Bien que nosmesures soient
trop imprécises
pour le calcul des moments, lessignes
que nous avons pu déterminer(Tableau I, B3 0, BS
>0) permettent
depréciser
que dans ce centre,
l’énergie électrostatique
et(ou)
l’interaction
d’échange
avec les seconds voisinsprédominent
parrapport
àl’énergie
de recouvrement despremiers
voisins. Ce cas est doncidentique
àcelui de
Tl+/KCl [15]
pourlequel
des mesures ana-logues
ont conduit àB3
> 0 etB5
0(système
decharges opposées).
Parcomparaison
avec lesystème
NaCI :
Ag-,
il semble satisfaisantd’expliquer
cerésultat en
remarquant
que le rayonionique
de Cu-est notablement inférieur à celui de
Ag- (Tableau II)
et
qu’ainsi
l’interaction de recouvrement doit être moinsimportante
dans NaCI : Cu- que dans NaCI :Ag - .
b)
Dans KCI. - Cesystème apparaît
commeparticulièrement remarquable
pour deux raisons :- L’interaction avec les distorsions induites par
FIG. 10. - Sites substitutionnels des ions Cu- dans KCI et
KCI/Ca2+.
une contrainte
tétragonale
acomplètement disparu (B3
=0).
- Il existe une variation du moment d’ordre zéro très
importante (Tableau I)
pour une contraintetrigonale appliquée
au réseau(1).
Il ne semble donc pas que ce
système puisse
releverdu modèle
simple
d’un effet Jahn-Teller en sitecubique analysé
par K. Cho[7].
Eneffet,
celui-ciprécise
que siB3
= 0 la bande C doitprésenter
une structuretrès nette, ce
qui n’apparaît
pas dans lespectre
d’ab-sorption
de cesystème.
Deplus,
ce modèle laisseinexpliquée l’importante
variation du moment d’ordrezéro observée ici.
Il ne nous semble pas,
cependant, qu’il
soitpossible
de remettre fondamentalement en cause l’existence d’un effet Jahn-Teller dans l’état excité
analogue
àcelui
qui
existe dansTl+/KCI.
Eneffet,
les courbesd’absorption
et leurs variations avec latempérature
s’accordent bien avec cette
hypothèse
et iln’apparaît
pas, au moins vis-à-vis de
l’absorption,
que cet ion soit différent des autres ionsisoélectroniques
telsque
Sn2 +, pb2 +...
Il est
possible cependant d’imaginer
que les pro-cessus d’interaction avec les vibrations du réseau et
les distorsions
statiques (contrainte appliquée)
soientdifférents,
si nous supposons que, dansKCI,
l’ion Cu-se trouve en
position légèrement
excentrée(2) (sui-
vant 111 > dans ce
cas).
Dans
NaCI,
dont la constante de réseau est nette-ment
plus petite (Tableau III)
cet ion setrouverait,
par contre, bien centré ce
qui
conduirait aux résultats décrits ci-dessus.L’effet Jahn-Teller dans KCI existerait donc tou-
jours (avec
une faiblecomposante trigonale [17])
de
façon quasi classique
et, enabsorption,
l’ion ne sedifférencierait pas des autres ions de la série de
Tl+.
(1) Nous avons observé un phénomène analogue dans le
cas de KCI : Sn2+.
(2) Ceci semble assez naturel dans la mesure où il a été démontré que des ions de petite taille tels que Li+ dans KCI devaient occuper des positions « off-center » dans le réseau [16].
TABLEAU III
Rayons ioniques
des ions constituant les cristaux étudiés. Nous avons estimé les rayonsioniques
desions Cu- et
Ag-
en considérant que ceux-ci devaient êtreplus grands
que les rayonsatomiques
deCuo
et
Ago
etplus petits
que les rayonsatomiques
respec- tivement deZno
etCdo.
Une contrainte uniaxiale
statique appliquée
sur untel
système
excentré abaisserait defaçon
nonidentique
tous les
puits
depotentiels
entrelesquels
l’ionpeut
circuler par effet tunnel ou paragitation thermique
enl’absence de
pression
créant ainsi une variation de la force d’oscillateur des transitions de la bande A etC,
et il semble naturel de supposer que la contrainte suivant 111 >
qui
lève ladégénérescence
d’orienta-tion de cette
anisotropie
conduira à un effetdichroïque marqué,
cequi
est effectivement observé. Il est moins évident que cecipermette d’expliquer
l’annu-lation totale de l’effet suivant 111 >
identique
àcelle que nous avons observée dans KBr
:Pb2+
et KCI:Pb2+ [18].
Une autre
possibilité
serait que lesystème
soit distordu defaçon
notable enC3,.
Lestriplets
orbitauxexcités seraient alors de
symétrie Ai
+ E et nous avons montré par ailleurs[19]
que lesmélanges Ai
+Ai
et E + E entre la bande A et C
peuvent
conduire aux effets observés. Il estégalement possible
que les doublets de la bande B(alors
autorisée maisqui
semble difficile à localiser dans le
spectre d’absorption)
conduisent à des
mélanges
« actifs » avec les doubletsdes bandes A et C. Le dichroïsme linéaire sous con-
trainte mesuré dans le reste du
spectre
et enparticulier
dans la bande C
permettrait
alors de montrer s’il y aéchange d’énergie
entre les bandes sous l’influence de lapression.
Nouspoursuivons
actuellement des études dans ce domaine.Conclusion. - Notre étude du DLC des cristaux
d’halogénure alcalin, dopés
avecAg-
etCu-,
nous apermis
depréciser
dans certains cas, la nature et lagrandeur
des interactions électron-réseau pour cesdivers
types
de centres. PourAg-
dansKCI, NaCI, KI, KBr,
les effets observés sont trèscomparables
à ceuxobservés dans le cas des centres
F.,
danslequel
lavariation de
l’énergie d’échange prédomine
sousl’action des contraintes. Dans le cas de l’ion
Cu-/NaCI
par contre, les effets mesurés sont
comparables
à ceuxobservés dans le cas de
Tl + (KCl)
où l’interactionélectrostatique (ou
l’interaction avec les secondsvoisins) prédomine.
Lesystème
KCI :Cu-apparaît
comme très différent des
précédents
dupoint
de vuepiézospectroscopique.
Noussuggérons
que ceci pour- rait être dû au fait que Cu- se trouverait excentré suivant 111 > dans le réseau.Remerciements. - Nous tenons à remercier M. To- pa
(Institut
dePhysique
de l’Académie des Sciences de laRépublique
Socialiste deRoumanie, Bucarest) qui
apréparé
les cristaux utilisés dans cetravail,
ainsi que M.Chapelle
et Mlle Taurel(Lab.
dePhy- sique cristalline, Orsay) qui
ont bien voulu s’intéresser à notre étude et M. Y. Merled’Aubigné
aveclequel
nous avons eu de très fructueuses discussions.
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