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CHAPITRE: II Ethnobotanique

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Les relations entre l’homme et la nature remontent à l’aube de l’humanité.

Progressivement l’homme a appris à reconnaître, puis à dénommer certains animaux et certaines plantes. Un bon exemple est fourni par la place des animaux et des plantes dans les divers hiéroglyphes.

Ce n’est toutefois que bien plus tard que certains scientifiques ont pris conscience de cette réalité et se penchent sur son contenu. Dans un premier temps, le but essentiel recherché consiste à reconstruire les interactions préhistoriques entre l’homme et les plantes, dans des domaines tels que l’alimentation, la médecine, les textiles. C’est ainsi que le concept de botanique aborigène est proposé en 1873, puis, pour la première fois en 1895, celui d’ethnobotanique. La définition du terme a posé problème et son contenu a progressivement évolué. L’ethnobotanique a, en premier lieu, été comprise comme la science des rapports réciproques de l’homme et du monde végétal (MALAISSE, 2004).

Dans les sociétés africaines, les plantes ont toujours constitué la principale médication pour différentes pathologies. Au fil du temps, et à force d'expérimenter les effets des différents traitements à base de plantes, les hommes ont finalement créé un lien de complémentarité avec la nature pour mieux utiliser la flore (BADIAGA, 2011).

1. Définition de l'ethnobotanique

Le premier chercheur qui propose le terme "ethnobotany", c'est l'américain J.W.

HARSHBERGER en 1895, pour désigner l'utilisation des plantes par les populations autochtones (BELAKHDAR, 2008).

L’ethnobotanique est une discipline scientifique appartenant au champ de l’ethnologie.

Elle a pour but d’étudier, aux temps historiques comme à l’époque contemporaine, les relations multiples et complexes que nouent les hommes avec leur environnement végétal, et ce pour l’ensemble des territoires et des sociétés.

L’ethnobotanique, jusqu’ici cantonnée à la production de connaissances patrimoniales, pourrait être mobilisée pour répondre à d’autres enjeux, notamment environnementaux, comme la gestion durable des ressources naturelles et la conservation de la biodiversité (JULLIAND et al., 2008).

BOUROBOU BOUROBOU (2013) à cite que l'ethnobotanique est un vaste sujet, qui englobe les recherches suivantes:

1. L’identification des plantes;

2. La disponibilité de la plante;

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3. Les noms vernaculaires des plantes;

4. Les parties utilisées;

5. Les motifs d’utilisation des végétaux (alimentation, chauffage, textile, matériaux de construction, teinture, parfum, médecine, magie et rituel, poison, etc.);

6. La façon d’utiliser, de cultiver et de traiter la plante;

7. Saison de cueillette ou de récolte des plantes, l’habitat et l’écologie;

8. L'origine de la plante (indigène ou non);

9. L’importance de chaque plante dans l’économie du groupe humain;

10. L’impact des activités humaines sur les plantes et sur l’environnement végétal.

1.1. Intérêt de l’ethnobotanique

Selon OKAFOR (1998) cité par ACHOUR et MIMOUNE (2013), l’étude ethnobotanique permet l’évaluation du savoir des populations locales et de leurs relations avec les plantes. Elle fournit des éléments q u i permettent de mieux comprendre comment les sociétés anciennes ont inséré les plantes médicinales dans leur milieu naturel.

1.2. Collecte de données en ethnobotanique

Pour faire une recherche en ethnobotanique, on fait recueillir des données bibliographiques et enquêter sur le terrain des « personnes ressources » qui ont un savoir et/ou un savoir-faire en lien avec le végétal.

La collecte de données vise à réunir les informations considérées comme étant nécessaires à la résolution d’un problème particulier de recherche. Ces données peuvent être collectées pour différentes raisons:

 à des fins d’exploration;

 pour répondre à des questions de recherche (BOUROBOU BOUROBOU, 2013).

2. Médecine traditionnelle

Bon nombre d'ouvrages anciens sur la médecine traditionnelle et les plantes médicinales utilisent certains termes techniques de botanique, de pharmacologie et de médecine, qui peuvent ne pas être familier au lecteur. Quelques uns sont abordés dans ce chapitre.

2.1. Définition

C’est un terme global utilisé à la fois en relation avec les systèmes de MTR tels que la médecine traditionnelle chinoise, l’ayurvéda indien et l’unani arabe et avec diverses formes de

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médecine indigène. Les thérapies de MTR englobent les thérapies médicamenteuses qui impliquent l’usage de médicaments à base de plantes, parties d’animaux et/ou minéraux et les thérapies non médicamenteuses qui sont administrées principalement sans usage de médicaments, comme dans le cas de l’acupuncture, des thérapies manuelles et des thérapies spirituelles.

Dans les pays dont le système de santé prédominant est basé sur l’allopathie ou bien où la MTR n’a pas été incorporée au système de santé national, la MTR est souvent appelée médecine

« complémentaire », « alternative » ou « non conventionnelle » (OMS, 2002).

Bien que la médecine traditionnelle échappe à l’heure actuelle à une définition universelle, l’Organisation Mondiale de la Santé la définit comme « l’ensemble des connaissances et des pratiques, explicables ou non, utilisées pour diagnostiquer, prévenir ou diminuer des maladies physiques, mentales ou sociales et qui peuvent se fonder exclusivement sur des expériences et ou des observations passées transmises de génération en génération, oralement ou par écrit ».

La médecine traditionnelle est très répandue dans le monde. Lors de sa huitième réunion de programme général de travail, couvrant la période de 1990-1995, l'OMS a défini la médecine traditionnelle comme comprenant des pratiques thérapeutiques existant souvent depuis des centaines d'années, avant le développement et la diffusion de la médecine scientifique, et étant toujours appliquées aujourd'hui. Ces pratiques varient largement, en accord avec l'héritage social et culturel des différents pays (OMS, 1978 et 1991 cités par ABAYOMI, 2010).

La médecine traditionnelle sous toutes ses formes reflète une culture sociale c'est-à-dire un mode de vie, un mode de pensée, et donc une facette de la civilisation (GANDO, 2006).

2.1.1. Situation actuelle de la médecine traditionnelle dans le monde

Concernant la situation actuelle de la médecine traditionnelle dans le monde et sa place dans les différents systèmes de santé, selon les données et la documentation déjà disponibles (produit notamment par l’OMS), nombreux qui sont recours à la médecine traditionnelle dans les soins de santé primaires dont le pourcentage atteint 80% dans les pays en voie de développement, pour les raisons: tradition culturelle ou faute d’autres alternatives (difficulté à accéder à des soins dans le cadre du système conventionnel, coût plus élevé des médicaments conventionnels, etc.). Alors que dans les pays riches, nombreux sont ceux qui ont recours à

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divers types de remèdes naturels, et la médecine traditionnelle/alternative constitue un recours/complément dans le cas de maladies chroniques, débilitantes, incurables (CIB, 2010).

2.1.2. Avantages de la médecine traditionnelle

 Elle est moins chère que la médecine orthodoxe. Le coût de cette dernière est augmenté par la technologie de santé moderne, qui dans beaucoup de cas est inappropriée, inapplicable aux besoins immédiats des habitants des pays en voie de développement.

 La médecine traditionnelle est plus accessible à la majorité de la population du Tiers Monde. En fait, 60 à 85 % de la population de chaque pays en voie de développement doit compter sur des formes de médecine traditionnelle (AMADOU LY, 2006).

 Si la médecine conventionnelle est une médicine documentée basée sur des preuves et un raisonnement logique, la médecine traditionnelle est efficace comme remède pour certaines maladies, et elle ne demande pas une formation approfondie (DUTERTRE, 2011).

2.1.3. Inconvénients de la médecine traditionnelle On peut citer:

 L'efficacité de la médecine traditionnelle n'est pas vérifiés scientifiquement, puisqu'elle est faites par des praticiens de médecine traditionnelle eux-mêmes;

 Le diagnostic souvent imprécis: les moyens de diagnostic sont les rêves, l'odorat, un ensemble des symptômes, des testes, l'interrogation des esprits et des ancêtres.

 Le dosage des produits imprécis;

 Les méthodes non hygiéniques (AMADOU LY, 2006);

 Les risques d’effets secondaires et de toxicité à long terme sont difficiles à évaluer.

A la lumière de ces considérations, on devait trouver un équilibre entre les aspects positifs de la médecine traditionnelle et les risques qui y sont inhérentes (CIB, 2010).

2.2. Les plantes médicinales

C'est une plante utilisée en phytothérapie et en médecine populaire, pour ses propriétés particulières bénéfiques, pour guérir certaines maladies affectant l’Homme (LAMNAOUER , 2010; DUTERTRE, 2011)

Une plante médicinale est définie par la pharmacopée française comme une « drogue végétale au sens se la pharmacopée européenne dont au moins une partie possède des propriétés

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médicamenteuses ». Une « drogue végétale » est une plante ou une partie de plante, utilisées en l’état, soit le plus souvent sous la forme desséchée, soit à l’état frais (FOURNEAU, 2011).

L’expression drogue végétale ou, plus couramment, drogue, désigne donc une matière première naturelle servant à la fabrication des médicaments (MOHAMMEDI, 2013).

2.2.1. Usage des plantes médicinales

Il y a cinq points essentiels à connaître pour utiliser une plante médicinale :

1. L’identification de la plante (basée sur l’observation des fleurs, feuilles, fruits, etc. mais aussi sur l’odeur, le goût…);

2. Le mode de préparation (partie de la plante à utiliser, type de préparation, dosage de la préparation);

3. La posologie c’est-à-dire la quantité de préparation à absorber par jour;

4. La durée du traitement;

5. Les restrictions, contre-indications et précautions à observer (GRAZ et FALQUET, 2000).

2.2.2. Risques de toxicité par des plantes médicinales

1. Confusion avec une espèce botaniquement voisine (feuilles de plantain et feuilles de digitale laineuse);

2. Présence de substances toxiques;

3. Résidus phytosanitaires;

4. Développement de micro-organismes (aflatoxines) (FOURNEAU, 2011).

2.2.3. Récolte et conservation des plantes médicinales

Selon BABA AISSA (1999), l'efficacité de la plante dépend nécessairement de sa récolte et de sa conservation.

Concernant la récolte, plusieurs éléments interviennent : l'âge de la plante, l'époque de l'année, et les parties de la plante à récolter (Tableau 11).

Tableau 11: Récolte et conservation de différentes parties du végétal.

Partie de la plante Récolte Conservation

Plantes herbacées Les feuilles récoltées avant l'épanouissement des fleurs

Sous forme de petits bouquets, séchage à l'abri de la lumière, endroit aéré.

Feuilles Jeunes pousses riches en principes actifs

séchage à l'abri de la lumière, dans un endroit aéré.

Fleurs Période de floraison Nettoyage et séchage à l'abri de la lumière, dans un endroit aéré.

Racines et rhizomes En dehors de la période de Après être lavés, découpés sont

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végétation séchés à l'air sec ou au four.

Graines Avant de tomber sur le sol Séchage.

Ecorce ou bois Récupérés sur des branches coupées des arbres ou des robustes

Séchage au soleil ou à l'étuve.

2.2.4. Plantes médicinales en Algérie

Parmi les plantes médicinales utilisées en Algérie, on distingue deux groupes principaux

 groupe 1: avec très peu d'espèces sauvages très peu exigeant et croissant dans des sols très divers et de régions climatiques allant de zone la sub-humide, non loin de la côte méditerranéenne (moutarde, camomille, lavande...) aux zones arides et semi arides de l'extrême sud au climat chaud et sec (armoise,...).

 groupe 2: Ce groupe comprend les espèces exigeant surtout l'eau et les engrais et les zones cultivées sur petites et moyennes (menthe, verveine, romarin...) (REGUIEG, 2011).

Dans le quatrième rapport sur la mise en œuvre de la convention sur la div²ersité biologique au niveau national (2009), MEDIOUNI (2000) cite que, la biodiversité algérienne globale (naturelle et agricole) compte environ 16000 espèces. Environ 1000 espèces présentent des vertus médicinales (60 autres espèces seraient encore inconnues).

Selon MOKKADEM (1999), seul le Hoggar comprenait une flore de 300 espèces dont plus d'un quart ont un usage médicinal traditionnel qui se trouvent en un état précaire avec les autres plantes suite aux effets de sécheresse excessive accentuée par l'activité mal raisonnée de l'homme.

On peut classer les plantes médicinales comme une ressource naturelle renouvelable, c'est à dire, que l'apparition ou la disparition des plantes, se fait périodiquement et continuellement dans des saisons définies par la nature (la biologie de la plante, l'écologie, …etc.). Ces ressources subissent des dégradations irréversibles. MOKKADEM (1999) à annonce l'alarme, ces dix dernières années concernant la disparition et la dégradation de certaines plantes médicinales et aromatiques en Algérie.

2.2.5. Causes de dégradation des plantes médicinales en Algérie

MOKKADEM (1999), a énumérer les causes de dégradation des plantes médicinales en Algérie :

 Sécheresse.

 Incendies et les défrichements des forêts.

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 Herboristes ambulants non agréés.

 Utilisation d'herbicides et des pesticides.

 L'accession à la propriété foncière agricole et la mise en valeur des terres.

 Construction et ouverture de routes et d'autoroutes et de tranchée par feu.

2.3. Guérisseur traditionnelle, praticien médical traditionnelle

ABAYOMI (2010) à cite que, un guérisseur, c'est une personne connue par la majorité de la population oŭ il vit, il tache souvent de soigner quelques maladies, en utilisant des substances végétales, animales et minérales ainsi que certaines autres méthodes. Les pratiques de soins d'un guérisseur, sont basées sur des informations culturelles et religieuses, ainsi que sur la connaissance, les attitudes et les croyances répandues dans la communauté au bien-être physique, mental et social et aux causes de maladie et d'invalidité.

Les tradipraticiens sont l’une des interfaces communautaires de recours aux soins de santé. Pour de nombreuses populations rurales surtout, la médecine traditionnelle est la seule source de soins possible (GANDO, 2006).

AHLUWALIA et MÉCHIN (1979), ont retenus comme guérisseurs les personnes qui remplissent les conditions suivantes:

 le fait de recevoir régulièrement une clientèle de malades qui s'adresse à elles pour être guéris;

 le fait de posséder dans la communauté un statut particulier auquel correspond un terme d'appellation variable selon les langues.

C'est donc l'existence d'un consensus social autour de certaines personnes qui a été prise comme base d'identification; il est postulé que ces spécialistes assument la médecine populaire pratiquée dans les familles et concentrent les connaissances diffuses dans la population.

2.4. Médecine populaire

C'est une forme simple de médecine traditionnelle utilisée par n'importe quel groupe de personnes, qui est basé sur des traitements et des croyances traditionnelle communs à une population rurale. Ceci ne comprend pas nécessairement un système médical en particulier, mais ce réfère plutôt à l'utilisation traditionnelle (ABAYOMI, 2010).

3. Aromathérapie

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Le terme s'applique à l'utilisation d'essences naturelle extraites naturellement de plantes aromatique dans le traitement d'un large spectre de maladies et comme un moyen pour équilibrer et promouvoir la santé du corps et de l'esprit (EVANS et al., 2002 ; EMERSON, 2004 cité par GACEMI, 2014).

4. Phytothérapie

4.1. Définition de la phytothérapie

C'est l'emploi de substances végétales pour traiter des maladies (CATIE, 2005). Elle est encore une médecine qui utilise des plantes - ou la seule "partie active" de ces plantes - ayant des propriétés thérapeutiques. Ces plantes sont appelées "plantes médicinales".

Les préparations peuvent être obtenues par macération, infusion, décoction, ou sous forme de teinture, poudre totale, extraits,… etc. Les plantes médicinales peuvent être des espèces cultivées mais dans la plupart des cas sont des espèces sauvages (MOHAMMEDI, 2013).

4.2. Modalités de préparation des remèdes à base de plantes médicinales

En phytothérapie, il y a plusieurs modes de préparation selon l'usage que l'on veut en faire.

4.2.1. Macération

Il s'agit de faire couper la plante en petits morceaux et la mettre dans un bol ou dans un pot ; ajouter de l’eau froide, fermer par un couvercle et laisser reposer, Le temps de macération dépend de la plante. Filtrer ensuite le liquide à travers une passoire. Conservation : une journée maximum (GRAZ et FALQUET, 2000; DUTERTRE, 2011).

4.2.2. Infusions

CHAMPAGNE (2010) à cite qu'il s'agit de faire tremper dans l'eau fraîchement bouillie de plantes séchées, pendant 10 à 20 minutes. Ce mode de préparation est habituellement réservé aux parties délicates des plantes comme les fleurs et les feuilles; on peut aussi incorporer dans les tisanes des graines que l'on a d'abord moulues grossièrement.

4.2.3. Décoction

La décoction consiste à faire bouillir pendant plus ou moins de temps un liquide, et c'est le plus souvent de l'eau, avec une substance médicinale, pour en extraire les principes actifs (GAUTIER, 1822). D'habitude, l'extrait aqueux est décanté ou filtré. Ces préparations sont souvent laissées dans un récipient et réchauffées chaque jour avant l'emploi dans des préparations traditionnelles utilisées à la maison (ABAYOMI, 2010).

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Selon le même auteur, ce type de préparation peut altérer un grand nombre de composants végétaux (par exemple certains glycosides sont facilement décomposés pendant l'ébullition).

4.2.4. Poudres

Les poudres végétales sont utilisées dans le traitement des plaies, en plaçant la plante sur une surface bien propre et l'écraser à fond avec un couteau émoussé ; appliquer la masse obtenue sur la plaie (FLÜCK, 1942 cité par ADLI et YOUSFI, 2001).

4.2.5. Cataplasme

GACEMI (2014) cite que le cataplasme s'obtient en broyant la plante fraîche, et en l'appliquant ensuite sur la zone à traiter. On peut utiliser des bandes ou des compresses imbibées de préparation à base de plantes sur la peau (DUTERTRE, 2011).

4.3. Avantages de la phytothérapie

Toutefois, malgré les énormes progrès réalisés par la médecine moderne, la phytothérapie offre de multiples avantages. N'oublions pas que de tout temps, à l'exception de ces cent dernières années, les hommes n'ont eu que les plantes pour se soigner, qu'ils 'agisse de maladies bénignes, rhume ou toux, ou plus sérieuses, telles que la tuberculose ou la malaria.

LITIM (2012) cite que, les plantes médicinales contiennent un grand nombre de produits chimiques d’origine naturelle qui ont une activité biologique. Ces produits aident l’organisme à renforcer sa propre résistance à des organismes infectieux et à se débarrasser de la maladie.

5. Des plantes à utiliser avec précaution

Comme les produits pharmaceutiques, les plantes médicinales, peuvent, elles aussi, avoir des effets secondaires indésirables ou provoquer des allergies. Utilisées dans de mauvaises conditions, en quantité excessive, elles peuvent s’avérer très nocives et produire un effet inverse de celui recherché. Les plantes médicinales doivent être employées avec précaution, puisque certaines plantes contiennent des principes actifs qui peuvent être extrêmement puissants, d'autres sont toxiques à faible dose (DUTERTRE, 2011). Il est recommandé de n'utiliser une plante que sur les conseils d'un spécialiste (ISERIN, 2001).

6. Les médicaments traditionnels améliorés

Sont des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle locale, à limites de toxicité déterminées, à activité pharmacologique confirmée par la recherche scientifique, à dosage

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quantifié, à qualité contrôlée, et possède des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines (SANOGO, 2006; FOURNEAU. 2011).

7. Médicaments à base de plantes

D'après FOURNEAU, (2011); ADENOT (2014), médicaments à base de plantes, sont tout médicaments dont les substances actives sont exclusivement d’origine végétale, et fabriqués selon un processus industriel.

Plantes: elles comprennent les matières végétales brutes telles que feuilles, fleurs, fruits, graines, tronc, bois, écorce, racines, rhizome et autres parties, entières, fragmentées ou en poudre.

Matières végétales: outre les plantes, elles comprennent les sucs, gommes, huiles grasses, huiles essentielles, résines et poudres. Dans certains pays, ces matières sont préparées selon divers procédés locaux: passées à la vapeur, grillées ou sautées au miel, ou préparées sous forme de boissons alcoolisées.

Préparations à base de plantes: elles comprennent les matières végétales dont la production se fait intervenir par des processus biologiques ou physiques, tel que:

fractionnement, purification, concentration ou la fermentation. Et également des préparations obtenues en faisant macérer ou chauffer des matières végétales dans des boissons alcoolisées et/ou du miel, ou dans d’autres matières (FOURNEAU, 2011).

Produits finis à base de plantes: ce sont des préparations obtenues à l’aide d’une ou plusieurs plantes. Quand plus d’une plante intervient dans la composition, on peut parler d’un mélange. Les produits finis et les mélanges peuvent contenir, outre les principes actifs, des excipients (OMS, 2000).

Les médicaments à base de plantes ont deux caractéristiques spéciales qui les distinguent des médicaments chimiques : l'utilisation de plantes brutes et l'usage prolongé. Une seule plante peut contenir de nombreux constituants naturels et une association de plantes encore davantage.

L'expérience montre qu'il y a de vrais avantages à utiliser à long terme des plantes médicinales entières et leurs extraits, puisque les constituants agissent en synergie (OMS, 1998).

Dans le monde, les médicaments à base de plantes sont considérés comme peu toxiques et doux par rapport aux médicaments pharmaceutiques. C'est pour cela, les industries pharmaceutiques sont de plus en plus intéressées par l’étude ethnobotanique des plantes (DIBONG et al., 2011).

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7.1. La situation mondiale en matière de médicaments à base de plantes

Les médicaments traditionnels ont été utilisés dans le monde entier, depuis des millénaires, afin de promouvoir, maintenir ou rétablir la santé humaine et continuent à l'être actuellement encore. Les médicaments traditionnels s'inscrivent dans le vaste domaine de la médecine traditionnelle qui repose sur des praticiens expérimentés, détenteurs de savoirs-faire millénaires.

DUTERTRE (2011) a cite que, depuis 1978, au niveau international, la déclaration d’Alma- Ata a recommandé l’inclusion des remèdes traditionnels dont l’efficacité a été prouvée dans les politiques et les mesures réglementaires nationales relatives aux médicaments. En clair cela signifie que la médecine traditionnelle peut avoir sa place dans un système de santé si celle-ci est réglementée.

Malgré le recours continu à la médecine traditionnelle au fil des siècles, l'histoire de son utilisation réglementée est relativement récente. Dans de nombreux pays en effet – tant dans les pays développés que dans les pays en voie de développement – les remèdes de la médecine traditionnelle ne sont pas encore officiellement reconnus par la loi. Parmi les quelques pays ayant pris trèt tôt des mesures régulant la production et l'utilisation de tels remèdes, il convient de citer l'Arabie Saoudite, le Brésil, la Chine, le Danemark, le Ghana, le Japon, la Norvège, la République de Corée, la Suisse ainsi que – du moins pour ce qui est des médicaments de phytothérapie – les pays de l'Union européenne (LEHMANN, 2013).

En Algérie, et selon BOUCHEMAL (2014) dans le journal official, Arrêté interministériel du 15 janvier 2013 portant organisation interne du centre de recherche scientifique et technique en analyses physico-chimiques. La division « santé » dans Art. 8, est chargée de mener des études et des travaux de recherche sur : la synthèse et l'analyse physico- chimiques des molécules à effet thérapeutique de plantes à caractère médicinal.

Arrêté interministériel portant organisation interne du centre de recherche en biotechnologie. La division biotechnologie et santé Dans l'Art. 9., est chargée de mener des études et des travaux de recherche sur la valorisation, par voies biotechnologiques, des plantes médicinales et aromatiques en se focalisant notamment sur les aspects relatifs à la formulation, la livraison ciblée, la culture cellulaire/ in-vitro, le contrôle de qualité ainsi que toute nouvelle perspective biotechnologique.

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8. Contraintes liées à la médecine traditionnelles Les points suivants cités par GANDO (2006) :

1. Faible adhésion des tradipraticiens à la nécessité de réglementer l’exercice de la médecine traditionnelle;

2. Les mécanismes de protection des droits de propriété intellectuelle et du savoir autochtone sont absents;

3. Les résultats de la recherche ne sont pas valorisés.

4. La standardisation et le contrôle de qualité des préparations médicamenteuses traditionnelles améliorées sont insuffisants.

5. Absence d’une unité pilote locale de production des médicaments traditionnels améliorés ; 6. Insuffisance de financement du secteur de la médecine traditionnelle ;

7. Faiblesse du partenariat pour la promotion et le développement de la médecine traditionnelle.

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