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Synthèse de nanocapsules polymères pour la détection de tumeurs solides par échographie et IRM du Fluor : vers un outil théranostique

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Academic year: 2021

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HAL Id: tel-00907145

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Submitted on 21 Nov 2013

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de tumeurs solides par échographie et IRM du Fluor :

vers un outil théranostique

Odile Diou

To cite this version:

Odile Diou. Synthèse de nanocapsules polymères pour la détection de tumeurs solides par échographie et IRM du Fluor : vers un outil théranostique. Sciences agricoles. Université Paris Sud - Paris XI, 2012. Français. �NNT : 2012PA114854�. �tel-00907145�

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UNIVERSITÉ PARIS-SUD 11

ECOLE DOCTORALE :

INNOVATION THÉRAPEUTIQUE

: DU FONDAMENTAL A L’APPLIQUÉ

PÔLE : PHARMACOTECHNIE ET PHYSICO-CHIMIE PHARMACEUTIQUE

DISCIPLINE :

PHARMACOTECHNIE ET PHYSICO-CHIMIE PHARMACEUTIQUE

ANNÉE 2011 - 2012

SÉRIE DOCTORAT N° 1191

THÈSE DE DOCTORAT

soutenue le 20/11/2012

par

Odile DIOU

Synthèse de nanocapsules polymères pour la détection de tumeurs solides par

échographie et IRM du Fluor : vers un outil théranostique

Directeur de thèse : Nicolas TSAPIS C.R. (Université Paris Sud)

Co-directeur de thèse : Elias FATTAL Pr. (Université Paris Sud)

Composition du jury :

Rapporteurs : Marie-Pierre KRAFFT D.R. (Institut Sandron, Université de Strasbourg) Sébastien LECOMMANDOUX Pr. (LCPO, Université Bordeaux 1)

Examinateurs : Nathalie MIGNET C.R. (Université Paris Descartes)

Véronique ROSILIO Pr. (Institut Galien, Université Paris Sud)

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Je tiens à adresser mes plus sincères remerciements à mon directeur de thèse, le Docteur Nicolas Tsapis pou ’avoi fait o fia e très tôt da s la o duite de o p ojet, ui ’a fait p ofite d’u e

e a ua le ouve tu e d’esp it et ’a transmis son insatiable curiosité scientifique.

Je e e ie le P ofesseu Elias Fattal pou ’avoi a ueillie au sei du la o atoi e et de l’é uipe des « fragiles ». Je suis heu euse d’avoi pu ôto e u e pe so alité ho s pai d’u poi t de vue scientifique et humain.

Je remercie le Docteur Marie Pierre Krafft et le P ofesseu Sé astie Le o a dou pou ’avoi fait l’ho eu d’ t e les appo teu s de e t avail ainsi que le Professeur Véronique Rosilio et les Docteurs Nathalie Mignet et Franck Lethimonnier pour avoir examiné mon travail. En général je remercie les membres de mon jury pour avoir apporté un regard critique sur mon travail.

Je remercie très chaleureusement le Docteur Annie Brûlet pour sa patience, son expertise en diffusion des neutrons et sa passion u’elle o u i ue si facilement.

Un grand merci à Estelle Morvan pour sa flexibilité lors des dosages RMN et pour ses conseils toujours très judicieux.

Merci aux Docteurs Julien Valette et Céline Giraudeau qui ont su se montrer disponibles et ont permis d’aquérir les plus belles images de ce travail.

Me i à toute l’é uipe du La o atoi e d’I age ie Pa a ét i ue : les Docteurs Lori Bridal, Nicolas Taulie , Sa a Jafa i, ‘o ai Be ti ai si ue Ksé ia Astaf eva et Tho as Pa e ui ’o t ta t appo té en acoustique et avec qui il a été si agréable de mener les expérimentations ou de discuter lors de réunions constructives.

Me i au Do teu Ch isti e Vauthie pou so e ad e e t lo s des e pé i e tatio s d’a tivatio du complément. Merci au Docteur Sandrine Zanna pour avoir mené les e pé i e tatio s d’XPS et pour

’avoi aidé da s l’interprétation des spectres.

Merci aux chimistes : les Docteurs Nicolas Mackiewicz et Julien Nicolas pou ’avoi t a s is leu savoir de façon très pédagogique.

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2

Merci à Gérard Péhau-Arnaudet pour sa souplesse sa bonne humeur et surtout ton humour. Je savais qu'en venant faire de la CryoTEM je passerai un moment très sympathique repartirai avec de belles images.

Je e e ie Valé ie Do e gue ai si ue toutes les pe so es de l’a i ale ie pou leu aide et leu s conseils avisés lors des expérimentations animales. A ce propos, un grand merci aussi aux Docteurs Rym Skanji et Simona Mura pour leur disponibilité, leur calme et leur maitrise des techniques.

Merci à Ilenia Batistella pour son sérieux et sa gentillesse lors de son stage. Merci à Vianney Delplace pour son autonomie et sa créativité qui ont permis une belle avancée dans le projet mais aussi pour son humour et sa voix si mélodieuse.

Me i au Do teu Ca oli e ‘o i pou ous avoi pe is d’e plo e u e piste i té essa te et de l’avoi suivie de p s pa de t s utiles é ha ges de ails.

Merci à Nathalie Ménard, Olivier Cauchois, Laura De Miguel, Silvia Mazzafero, Giovanna Giacalone, Ludivine Mousnier, Bettina Ralay-Ranaivo, Nadia Abed, Valentina Agostoni, Bénédicte Sacko-Pradines, Christelle Zandanel, Regina Reul, Ludivine Bol, Violetta Rodriguez Ruiz, Romain Canioni, Chantal Al Sabbagh, Thais Leite, Leticia Arago sans qui ces trois années passées au laboratoire n’auraient pas eu le même goût. Une pensée particulière à Rym Skanji, Nadège Grabowski et Amélie Dufay-Wojcicki avec qui j’ai partagé des moments uniques au laboratoire et ailleurs.

U g a d e i à a fa ille ui ’a entourée et soutenue pendant ces belles années de thèse et qui m’a tant choyée pendant la période de rédaction.

Enfin, merci à Vincent pour avoir été si présent en étant parfois si loin, pour ’i te di e de aisse les as et d’avoi toujou s u e oi.

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Liste des abréviations………

Introduction générale

………9

Travaux antérieurs………..………

1. Les capsules polymères pour la pharmaceutique……….

1.1. Définitions et applications………..……… 1.2. Les procédés de formation : les méthodes chimiques, mécaniques et physico- hi i ue….… 1.2.1. Les techniques chimiques……….. 1.2.2. Une technique mécanique : l’ato isatio sé hage……….… 1.2.3. Les techniques physico-chimiques………..… 1.2.3.1. Hydratation et nanoprécipitation………..… 1.2.3.2. L’asse lage ou he pa ou he……… 1.2.3.3. La coacervation……… 1.2.3.4. L’é ulsio -évaporation de solva t………..23 1.3. Le contrôle de la morphologie : un défi à relever……….. 1.3.1. Le système 1 : la goutte d’é ulsio ……….. 1.3.2. Le système 2 : la goutte ui s’évapo e………. 1.3.3. Le système 3 : la capsule qui se fige……… 9 2. L’e apsulatio da s le o te te de la théranostique du cancer………. 4

2.1. L’i po ta e de la déte tio ………..…. 2.1.1. L’é hog aphie……….… 2.1.2. L’I‘M……….…… 2.2. Pour imager et traiter : l’esso des s st es a othé a osti ues……… Targeted nanotheranostics for personalized cancer therapy……… 3. L’éla o atio d’u s st e a othé a osti ue i ova t pou l’é hog aphie et l’I‘M du Fluo ……55

3.1. L’age t de o t aste……… 3.2. Le système vecteur………..…… 3.3. Comment intégrer la thérapie au système………..58 3.4. Le modèle biologique……….…

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Travaux expérimentaux………

Chapitre 1

: Na ocapsules poly

res furtives pour l’I agerie par Réso a ce

Magnétique du Fluor

………

Long-circulating perfluorooctyl bromide nanocapsules for tumor imaging by 19F-MRI………..…77

1. Introduction……… 9

2. Materials and methods………..82

2.1. Materials……….… 2.2. Sample Preparation……….… 2.3. Size and Zeta potential………..… 2.4. Transmission Electron Microscopy……… 2.5. Scanning Electron Microscopy……….… 2.6. Determination of PFOB encapsulation efficacy by 19F NMR……… 2.7. Sodium cholate determination by spectrophotometry………..……84

2.8. Stability of nanocapsules over time……….……… 2.9. X-ray Photoelectron Spectroscopy……… 2.10. Complement Activation……….…… 2.11. 19F MRI………86

2.11.1. In vivo accumulation study……….… 2.11.2. In vivo tumor imaging……… 3. Results and discussion……….…… 3.1. Formulation process……… 3.2. Morphology………..…… 3.3. Nanocapsule purification……….… 9

3.4. Stability……….…9

3.5. Nanocapsule PEGylation………..………9

3.6. Evaluation of complement activation……….……9

3.7. In vivo 19F Magnetic Resonance Imaging………..……9

3.7.1. Kinetic study………9

3.7.2. In vivo tumor imaging………..…9

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5

Chapitre 2 :

Opti isatio de la orphologie des capsules pour l’i agerie

ultrasonore……….……

Formulation optimization of PEGylated nanocapsules of perfluorooctyl bromide used as ultrasound

contrast agents: impact on their acoustic response………105

1. Introduction……….… 2. Materials and methods……….…..… 9

2.1. Materials………..…… 9

2.2. Sample preparation………..……… 9

2.3. Compressibility measurements……… 9

2.3.1. Volumetric measurements……….…… 9 2.3.2. Ultrasound velocity measurements……….…… 2.4. Size and Zeta potential……… 2.5. Transmission Electron Microscopy……….… 2.6. Cyo-Transmission Electron Microscopy……….…… 2.7. Determination of PFOB encapsulation efficacy by 19F NMR spectroscopy……….…

2.8. Small Angle Neutrons Scattering………. 2.8.1.1. SANS data collection……….… 2.8.1.2. SANS data modelling……….…… 2.9. Acoustic characterization at high frequency……… 2.10. In vivo ultrasound imaging……… 3. Results and discussion………..……… 4. Conclusion……….

Chapitre 3 : I troductio d’u e olecule ioactive pour le traite e t et/ou le

ciblage spécifique de la tumeur……….

Chapitre 3A : I t odu tio d’u e olé ule ioa tive pou le t aite e t de la tu eu ………..………… 1. Encapsulatio d’u e olé ule od le : le paclitaxel……….… 2. E apsulatio d’u e olé ule d’i té t : le 5-Fluorouracil………

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6

Chapitre 3B : I t odu tio d’u e olé ule ioa tive pou le i lage spé ifi ue de la tu eu …..…… 38 Top-down versus bottom-up RGD-decoration of PEGylated nanocapsules, containing a fluorinated core, for αvβ3 integrin targeting………..138 1. Introduction……….… 2. Materials and methods……… 2.1. Materials………..…… 2.2. Synthesis of PLA-b-PEG-RGD………..… 3 2.3. Characterization of PLA-b-PEG-RGD………..…..…… 4 2.4. Differential Scanning Calorimetry experiments……… 2.5. Nanocapsule Preparation……….……… 2.6. Functionalization on preformed nanocapsules of PLA-b-PEG-COOH……….145 2.7. RGD coupling efficiency on preformed nanocapsules by 1H NMR spectroscopy………..… 6

2.8. Size and Zeta potential……… 2.9. CryoTEM……… 2.10. Determination of PFOB encapsulation efficacy by 19F NMR spectroscopy……….147

2.11. Binding test with radiolabelled echistatin………..…… 7 3. Results and discussion……….. 9 4. Conclusion……….……

Discussion générale

……….…

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7

5-FU 5-Fluorouracil

ADN Acide Désoxyribonucléique

ADV Acoustic Droplet Vaporization

BSA Bovine Serum Albumine

CAF Fa teu d’A tivatio du Co plé e t

CEST Chemical Exchange Saturation Transfer

Cryo-MET Microscopie Electronique à Transmission après Cryo-fixation CS (SC) Cholate de Sodium

DC Cellules Dendritiques

DDL (DLS) Diffusion Dynamique de la Lumière DMF Diméthylformamide

DMSO Diméthylsulfoxide

Dox Doxorubicine

DSC Calorimétrie Différentielle à Balayage DTPA Acide Diéthylène Triamine Penta acétique

EDC N-Ethyl-N′-(3-diméthyl aminopropyl)carbodiimide

EPR Effet de Perméation et de Rétention accrue

FDA Food and Drug Administration

HD Hexadécane

HIFU High Intensity Focused Ultrasound

HPLC Chromatographie Liquide Haute Performance HUVEC Cellules Hu ai es de l’E dothéliu Ombilical i.p. Intrapéritonéal

i.v. Intraveineuse

IC50 Concentration Inhibitrice 50%

IRM Imagerie par Résonance Magnétique MEB (SEM) Microscopie Electronique à Balayage MET Microscopie Electronique à Transmission

MFH Magnetic Fluid Hyperthermia

MPS Système des Phagocytes Mononucléés MSE Multi Echo de Spin

NC Nanocapsule

NHS N-Hydroxysulfosuccinimide sodique

NP Nanoparticule

PAGE Poly(acrylamide) Gel Electrophoresis

PB-b-POE Poly(butadiène)-b-Poly(o ide d’éth l e PBS Tampon Phosphate Salin

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PCL Poly(ε-caprolactone) PDI Indice de Polydispersité PDMS Poly(diméthylsiloxane)

PEG-b-PMCL Poly(éthylène glycol)-b-Pol ε-caprolactone de γ-méthyle) PEI Poly(éthylène imine)

PFC Perfluorocarbone

PFCE Ether de perfluorocouronne PFH Perfluorohexane

PFOB Bromure de Perfluorooctyl PFP Perfluoropentane

PHDCA-PEG Poly(éthylène glycol)-co-Poly(hexadecyl cyanoacrylate) PLA Poly(acide lactique)

PLA-b-PEG Poly(acide lactique)-b- Poly(éthylène glycol)

PLA-b-PMPC Poly(acide lactique)-b-Poly(phosphorylcholine de 2-méthacryloyl oxyéthyle) PLGA Poly(acide lactique-co-glycolique)

PLGA-b-PEG Poly(acide lactique-co-glycolique)-b-Poly(éthylène glycol) PLLA Poly(L-acide lactique)

PMMA Poly(métacrylate de méthyle)

POE-b-PBD Pol o ide d’éth l e-b-polybutadiène)

POE-POP-POE Pol o ide d’éth l e -b-Poly(oxide de propylène)-b-Pol o ide d’éth l e) PS-b-PB Poly(styrène)-b-Poly(butadiène)

PS-b-POE Poly(styrène)-b-Poly(o ide d’éth l e PVA Alcool polyvinylique

PVDF Poly(fluorure de vinylidène) RES Système Réticulo-Endothélial RGD Arginine-Glycine-Acide aspartique SANS Diffusion des neutrons aux petits angles SDS Laurylsulfate de sodium

SEC Ch o atog aphie d’E lusio Sté i ue

SNR Signal to Noise Ratio

SPIO Oxyde de fer superparamagnétique TEA Triéthylamine

TFA Acide Trifluoroacétique THF Tétrahydrofurane

UCA Agents de contraste ultrasonores

US Ultrasons

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Da s les pa s i dust ialisés, le vieillisse e t gé é alisé de la populatio s’a o pag e d’u e augmentation du taux de mortalité par cancer, qui pourrait y devenir la première cause de décès. Depuis l’i t odu tio du o ept de « magic bullet » par Paul Ehrlich au début du 20ème siècle, de

nouvelles stratégies ciblées ont été développées pour détecter et combattre la maladie au stade le plus précoce. Plusieurs générations de vecteurs naturels ou synthétiques, qui encapsulent des molécules thérapeutiques et/ou de contraste se sont succédées pour atteindre de façon toujours plus spécifique la tumeur. La miniaturisation de ces systèmes et la multiplication de leurs capacités sont les préoccupations du 21èmesi le. C’est da s e o te te ue les s st es a othé a osti ues

ont été conçus. En franchissant les barrières : anatomiques (endothélium, membranes cellulaires), physiologiques (foie, reins), chimiques (solubilité, stabilité) et cliniques (efficacité, toxicité) rencontrées lors de leur administration par voie intraveineuse, les systèmes nanothéranostiques s’a u ule t p éfé e tielle e t da s la tu eu , évita t les tissus sai s. U t aite e t pe so alisé du cancer pourrait alors voir le jour.

Au sei de l’I stitut Galie Pa is-Sud, des agents de contraste de taille nanométrique avaient été développés, lo s des th ses d’E ilia Pisa i et de ‘a uel Diaz-Lopez. Ils étaie t o stitués d’u e o ue pol e io o pati le et iodég ada le e fe a t u œur liquide fluoré. La preuve de concept in vitro de l’utilisatio de es a o apsules pou l’é hog aphie et l’Imagerie par Résonance Magnétique du Fluor (IRM du 19F) avait été apportée. Néanmoins, lorsque les nanocapsules étaient administrées in vivo par voie intraveineuse, aucune augmentation significative du contraste de la tu eu ’était o se vée, aussi ie pa é hog aphie u’I‘M du 19F. La quantité accumulée dans

l’o ga e alade était i fé ieu e au seuils de déte tio des deu te h i ues d’i age ie. De plus, le pote tiel thé apeuti ue des a o apsules était ul. L’o je tif de ce travail de thèse est de faire évoluer la structure des nanocapsules de PFOB existantes pour tendre progressivement vers un s st e thé a osti ue pou le t aite e t i lé et l’imagerie, par échographie et IRM du Fluor, des tumeurs solides.

Le manuscrit se divise en deux parties. Une première partie bibliographique situera le contexte gé é al de l’étude. Tout d’a o d, ous ous i té esse o s au p o édés de fa i atio des apsules pol es pou l’i dust ie pha a euti ue, e etta t e évide e leu s ava tages et li itatio s. Ce i pe ett a au le teu de ieu o p e d e ot e hoi de l’é ulsio -évaporation, dont le é a is e se a dé it plus e détails. Puis l’e apsulatio dans le contexte de la nanothéranostique se a p ése tée, e i sista t su l’i té t des deu odalités d’i age ie : l’I‘M du 19F et

l’é hog aphie. E fi , ous développe o s la éthodologie adoptée e détailla t le hoi des matériaux utilisés pour chaque composante du système, ainsi que le modèle biologique. La deuxième

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partie du manuscrit concernera les travaux expérimentaux. Les résultats seront exposés, sous la forme de trois publications, conformément à notre démarche de construction, pas à pas, du système a othé a osti ue. Il faud a tout d’a o d ésoud e la p o lé ati ue de l’ad i ist atio intraveineuse des nanocapsules de PFOB et de leur accumulation dans la tumeur. Pour améliorer les apa ités des a o apsules e ta t u’age t de o t aste, les e igences spécifiques de chacune des deu odalités : l’I‘M du Fluo , étudiée da s le hapit e et l’é hog aphie, étudiée da s le hapit e , dev o t t e o sidé ées. E fi , il faud a appo te u e fo tio thé apeuti ue à l’outil diag osti ue pa l’i t odu tion de molécules chimiothérapeutiques ou la fonctionnalisation en su fa e des a o apsules pa u liga d spé ifi ue d’u e i le iologi ue déte i ée hapit e . A la fin du manuscrit, une discussion générale permettra de confronter nos résultats avec ceux obtenus dans la littérature pour dégager les forces et les faiblesses de notre approche et envisager de

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1. Les capsules polymères pour la pharmaceutique

1.1. Définitions et applications

Selon J. Richard et J.P. Benoît, « la microencapsulation eg oupe l’e se le des te h ologies ui pe ette t la p épa atio de i opa ti ules i dividualisées, o stituées d’u até iau enrobant contenant une matière active ». Les matériaux enrobant sont des protéines, des lipides, des polymères naturels ou synthétiques. L’e apsulatio assure le stockage, la protection et un e tai o t ôle de la li é atio de la ati e a tive, do t la atu e dépe d de l’appli atio visée (Richard et al. 2000).

C’est e 9 , que les chimistes Bungenberg de Jong et Kaas forment les premières capsules de gélatine par coacervation (Bungenberg de Jong 1949). Du la o atoi e à l’é helle i dust ielle, ette technique a été développée dans les années 1940, par une société américaine fabriquant des caisses enregistreuses (National Cash Register). Les capsules de gélatine, encapsulaient un colorant ou une encre, puis étaient déposées sur des feuilles de papier autocopiant, papier sans carbone multi-volant, encore utilisé pour les blocs factures ou carnets de commande (Green 1957). Les brevets correspondants ont ensuite été utilisés par BASF et Fuji Photo Film (Kuchner et al. 1979; Miyamoto et

al. 1981). Depuis, les te h i ues d’e apsulatio ’o t essé de se développe , d’ t e opti isées et adaptées à de nombreux domaines : agro-alimentaire, cosmétique, pharmacie, peinture, aérospatiale, électronique ou textile. Le nombre annuel de publications scientifiques (articles ou brevets) a été multiplié par 10 depuis l’année 1975 (Boh 2008).

Da s l’i dust ie pha a euti ue, les premiers principes actif incorporés dans des capsules de gélatine, furent l’aspi i e, la vitamine B2 et la pénicilline (Phares et al. 1964). L’utilisatio de polymères synthétiques, comme matériau enrobant, apparu dans les années 1970, lorsque Fong et

al. décrivirent pour la première fois la méthode de formation de microsphères de polyester (Fong

1979). E 9 , le p o édé fut t a sposé à l’é helle i dust ielle pour encapsuler une hormone peptidique la nafareline au sein de microsphères de Poly(acide lactique-co-glycolique) (PLGA), afin d’assu e la li é atio o t ôlée du peptide ap s ad i ist atio pa e té ale (Sanders et al. 1984; Sanders et al. 1985). En général, da s l’i dust ie pha a euti ue, l’e apsulatio vise à édui e la toxicité et les effets secondaires d’u p i ipe a tif, à augmenter sa solubilité et/ou sa stabilité et à favoriser une libération contrôlée, prolongée et éventuellement ciblée. Le contexte global de restrictions des dépenses de santé publique, le poids de la concurrence et des autorités réglementaires ainsi que l’i po ta e du coût lié à la éatio d’u ouveau édi a e t, e ou age t l’i dust ie pha a euti ue à se tourner de plus e plus ve s l’éla o atio de nouvelles formulations de princeps existants. La valeur ajoutée peut-être apportée par les systèmes d’e apsulatio . Dans la littérature, ces derniers sont envisagés pour différentes voies

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d’ad i ist atio : orale, pulmonaire, parentérale et pour le traitement de nombreuses pathologies : cancer, maladies cardiovasculaires, vaccins. Plusieurs médicaments encapsulés par des polymères existent déjà sur le marché français. Le Decapeptyl Depot® (Ferring Pharm USA), par exemple, est une formulation de triptorelin et de PLGA, préconisée dans le traitement du cancer de la prostate ou de l’i fe tilité de la fe e.

E gé é al, l’e apsulatio désig e i disti te e t la p épa atio de apsules ou de sphères. A ce stade, il importe de faire la distinction entre les deux morphologies. Une capsule est a a té isée pa sa st u tu e œu -couronne. La matière active (solide, liquide ou gazeuse) est confinée au œu tandis que le matériau polymère constitue, autour, une membrane. La sphère, ua t à elle, o tie t la ati e a tive sous fo e dispe sée au sei d’u e at i e pol e (Figure 1). Il faut noter que la morphologie capsule minimise la quantité de matériel enrobant administré, par rapport à la structure de type sphère. Elle se a alo s p ivilégiée da s la suite de l’étude. La nature et la morphologie (taille, forme, porosité) de la capsule sont déterminantes en vue de leur utilisation en milieu biologique. C’est pou uoi il est i dispe sa le de o t ôle l’architecture par des procédés simples, peu coûteux et t a sposa les à l’é helle i dust ielle.

Figure 1 : Morphologie des particules : type capsule ou sphère.

1.2. Les procédés de formation : les méthodes chimiques, mécaniques et

physicochimiques

Lors de l’e apsulatio d’u p i ipe a tif, sa sta ilité et so efficacité biologique doivent être conservées. Les caractéristiques des capsules doivent être contrôlées et obtenues de manière ep odu ti le. L’effi a ité d’e apsulatio et la teneur de la capsule en principe actif doivent être suffisamment élevées pour justifier un tel procédé. Enfin, les quantités résiduelles de solvant organique doivent correspondre aux normes en vigueur fixées par la Pharmacopée européenne.

Les procédés d’e apsulatio o t été classifiés de manière intéressante par Richard et al. en fonction de leur domaine de réalisation : chimique, mécanique et physico-chimique (Richard et al. 2000). Les exemples décrits o e e t souve t l’éla o atio de microcapsules car les mécanismes

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de formation sont plus aisément décrits et illustrés, notamment par la microscopie. Néanmoins, ces procédés peuvent, pour la plupart, être adaptés à la formation de nanocapsules, privilégiées, si on envisage une administration par voie intraveineuse (Mora-Huertas et al. 2010).

1.2.1. Les techniques chimiques

Dans le cas particulier des techniques chimiques d’e apsulatio , le matériau enrobant est synthétisé in situ, par une réaction de polymérisation interfaciale (Figure 2). La polycondensation interfaciale est la réaction la plus ancienne. Elle a été industrialisée dès 1959, par Dupont pour la fabrication des bas de nylon en fibres polyamides. La polycondensation interfaciale a ensuite été adaptée pou pe ett e l’e apsulatio d’u e ati e a tive (hydrophile ou hydrophobe). Dans ce cas, la éa tio et e jeu deu o o es, l’u éta t solu le da s la phase o ga i ue ta dis ue l’aut e est dissous e phase a ueuse. La pol condensation a ensuite lieu à l’i te fa e eau/huile au sei d’é ulsio s di e te ou i ve se, en fonction de la solubilité de la matière active. La polycondensation interfaciale a été largement décrite (Wittbecker et al. 1959; Deasy 1984) et adaptée à de nombreux polymères : polyamides (Beaman et al. 1959), polyuréthanes (Wittbecker et

al. 1959), polysulfonamides (Sundet et al. 1959). Des enzymes ont été encapsulées au œu de

membrane de polyamide, polymérisée en émulsion inverse (Chang et al. 2001; Zhang et al. 2010). Persico et al. hoisisse t le se s di e t pou fo e des apsules de pol a ide au œu huileu (Persico et al. 2005) (Figure 3). Les polymérisations radicalaires et anioniques peuvent également t e e ées à l’i te fa e eau/huile et conduire à la formation de capsules (al Khouri et al. 1986; Lambert et al. 2000).

Figure 2 : Formation de capsules de poly(alkyl cyanoacrylate) à coeur aqueux par polymérisation interfaciale (Fattal et al. 2012).

De nombreux paramètres du procédé doivent être ajustés car ils vont directement influer sur les propriétés de la membrane e te es de igidité, d’épaisseur ou de perméabilité, liés à la densité de réticulation (Persico et al. 2005) ou au taux de cristallinité du polymère (Wagh et al. 2009). Tout d’a o d, les oeffi ie ts de pa tage des monomères dans leurs phases, déterminent le lieu de

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formation et la morphologie du film polymère (Janssen et al. 1992; Janssen et al. 1992). La concentration initiale des monomères et la température gouvernent la cinétique de la réaction. Enfin les pa a t es i hé e ts à tout p o édé d’é ulsio doive t t e p is e o pte : type et vitesse d’agitatio , atu e et o e t atio de l’age t te sioa tif (Choi et al. 2002; Siddhan et al. 2007). La taille finale des capsules obtenues (de 1 à 100 µ dépe d di e te e t de la taille de l’é ulsio formée initialement.

Figure 3 : Cli hés MEB de i o apsules de pol a ide o te a t u œu huileu d’huile de jojo a. Droite : Les p op iétés é a i ues de la e a e so t évaluées ap s appli atio d’ult aso s. Après polymérisation interfaciale, les quantités résiduelles de monomères, oligomères ou tensioactifs, éventuellement toxiques, doivent être éliminées par des étapes fastidieuses de purification des capsules. Pou o t e ette li itatio , d’aut es éthodes pe ette t de fo e la membrane de la capsule à partir de polymères préformés. Elles sont décrites dans la suite.

1.2.2. Une technique mécanique : l’atomisation-séchage

La première formulation injectable, produite par atomisation-séchage (« spray drying »), fut commercialisée par Sandoz dans les années 1970. Il s’agissait de microsphères de PLGA-g-D Glucose pour la vectorisation de bromocriptine (Parlodel®) (Gianola et al. 1991). Lors du procédé, la solution

contenant le principe actif et le polymère, est ato isée sous fo e d’aé osol au o e d’air ou d’azote o p i é, à t ave s u e ha e de dessiccation. Les gouttes de cet aérosol sont ensuite sé hées g â e à u flu d’ai haud. Pour assurer la morphologie capsule, la solution initiale doit être une émulsion. Des apsules vides ou des pa ti ules œu -membrane ont pu être obtenues (Yin et al. 2009; Liu et al. 2011) (Figures 4 et 5).

(20)

18

Figure 4 : Cliché MEB de microcapsules de PLA obtenues par nébulisation séchage.

Figure 5 : A) et B) Clichés MEB de i o apsules d’Eud agit o te a t u œu de silice obtenues par nébulisation-séchage. SE) Cartographie élémentaire par MEB pour les atomes C, O et Si.

Cette méthode a été adaptée à de nombreux polymères biocompatibles et biodégradables tels que le Poly(acide lactique) (PLA), le Poly(ε-caprolactone) (PCL), la gélatine, les polysaccharides et à des principes actifs lipophiles ou hydrophiles (stéroïdes, protéines, peptides) (Cohen et al. 1989; Schmiedel et al. 1989). Cette technique est rapide, peu coûteuse et facilement transposable à l’é helle i dust ielle. Les inconvénients de la méthode sont : la dispersité des tailles de capsules o te ues ai si ue les pe tes liées à l’adhésio des pa ti ules sur les parois de la chambre d’ato isatio et à leur auto-agrégation. Des éthodes d’ato isatio sé hage e phase a ueuse o t été e visagées puis u’elles pe ette t de s’aff a hi de l’utilisatio de solva ts o ga i ues. Elles nécessitent néanmoins des températures de séchage élevées (>100°C) qui peuvent entrainer la dégradation des principes actifs encapsulés, dénaturation des protéines par exemple.

1.2.3. Les techniques physico-chimiques

1.2.3.1. Hydratation et nanoprécipitation

Certains polymères amphiphiles, de masse molaire et fraction hydrophobe/hydrophile données, s’auto-assemblent en solution pour former des capsules à œu a ueu . Ces capsules ont été nommées polymersomes par analogie avec les liposomes. L’auto-assemblage est un procédé spo ta é, ’est-à-di e u’il e é essite pas d’appo t e te e d’é e gie. La force motrice est l’effet hydrophobe, ui vise à di i ue l’é e gie li e glo ale du s st e e aug e ta t so e tropie. Lorsque le copolymère amphiphile est porté en milieu aqueux, les molécules d’eau sont expulsées du bloc hydrophobe, conduisant le copolymère à s’asse ler de façon à i i ise l’i te fa e e t e le

(21)

19

bloc hydrophobe et le bloc hydrophile. Les deux principales méthodes expérimentales sont la dissolution directe (ou hydratation de film) et la nanoprécipitation (ou déplacement de solvant).

La première méthode consiste simplement à hydrater le copolymère, sous forme massique poud e ou sous fo e d’u fil i e p éfo é, éthode historique de préparation des liposomes (Kukula et al. 2002). La i éti ue de l’auto-assemblage dépend des propriétés chimiques (masse molaire, fraction hydrophile) et physiques (température de transition vitreuse, Tg, température de

fusion, Tm) du copolymère. Les inconvénients principaux de la méthode sont liés à la faible

reproductibilité et la polydispersité des capsules obtenues (Sanson et al. 2010). Comme pour les liposomes, la polydispersité peut être améliorée par extrusion. La deuxième méthode fait intervenir l’utilisatio d’u o-solva t is i le à l’eau a éto e, DMSO, THF). Le opol e est d’abord solubilisé dans le co-solvant. Cette phase organique est ensuite ajoutée de façon contrôlée (seringue, goutte à goutte) à une phase aqueuse de plus grand volume (non solvant du polymère). Enfin, le co-solvant résiduel est éliminé par dialyse ou évaporation sous pression réduite (Figure 6, (Fattal et al. 2012)). De o eu pa a t es se s et vitesse d’additio , atios volumiques des deux phases, concentration du polymère) déterminent les caractéristiques de la capsule formée (taille, polydispersité) (Lince et al. 2008; Sanson et al. 2010) ai si ue ses apa ités d’e apsulatio (Letchford et al. 2007). Avec un copolymère amphiphile, la nanoprécipitation conduit à la formation de apsules à œu a ueu . Il est aussi possi le d’o te i des apsules à œu huileu , en solubilisant, au préalable, dans le co-solvant, une huile : benzoate de benzyle (Fessi et al. 1989) ou perfluorocarbone (PFC) (Diou et al. 2012), par exemple.

Figure 6 : Fo atio de apsules à œu a ueu ou huileu pa a op é ipitatio . Les substances encapsulées par nanoprécipitation sont aussi variées que les anticancéreux (Ahmed et al. 2006; Zheng et al. 2009), les protéines thérapeutiques, les siRNA (petits acides ribonucléiques interférents), pour la thérapie génique (Christian et al. 2009; Kim et al. 2009) ou des olé ules fluo es e tes pou l’i age ie édi ale o e les po ph i es (Ghoroghchian et al. 2006) (Figure 7 gauche) ou les quantums dots (Liu et al. 2012) (Figure 7 droite).

(22)

20

Figure 7 : Gauche : Cliché Cryo-MET de polymersomes de PEO-b-PBD, préparés par hydratation de film. Les molécules fluorescentes sont encapsulées dans la membrane hydrophobe. Droite : Cliché

MET de polymersomes de PLA-b-PMPC, préparés par nanoprécipitation. Les quantum-dots hydrophiles (contraste négatif) se situe t de pa t et d’aut e de la membrane ainsi que dans le

compartiment aqueux central.

1.2.3.2. L’asse

lage couche par couche

La o st u tio d’u e e a e polymère atou d’u œu solide peut se fai e pa additio s successives dans la phase aqueuse de polyélectrolytes de charges opposées. Les forces motrices de l’assemblage seront les interactions électrostatiques ainsi que les liaisons hydrogènes (Shi et al. 2001). Ainsi Khopade et al. ont déposé successivement des couches de polymères non biodégradables : le poly(styrène sulfonate), (PSS), chargé négativement et le poly(amidoamine) dendrimère de 4ème génération, (PAMAM), chargé positivement, sur des microparticules support

sphériques de mélamine formaldéhyde. En conditio s a ides, le œu est fa ile e t dégradé laissant libre une cavité centrale aqueuse. De plus, la membrane est perméable, des chaînes de dextran sulfo ate peuve t alo s diffuse au œu de la apsule. La doxorubicine, principe actif hydrophile, a ensuite été introduite en excès. Les capsules se dégonflent puis se regonflent sous l’effet de la pression osmotique pour finalement contenir e leu œu , u o ple e io i ue fo t e t e les molécules de dextran et la doxorubicine, chargée positivement (Khopade et al. 2002) (Figure 8). La éthode d’asse lage ou he pa ou he a été adaptée à des polymères biocompatibles et biodégradables comme le chitosan, la cellulose, le sulfate de chondroïtine et la poly(L-lysine) (Zhao et

(23)

21

Figure 8 : Représentation s hé ati ue du p o édé d’e apsulatio ou he pa ou he. Une approche intéressante a été étudiée par Zhao et al. pour soigner les patients atteints d’h pe gl é ie ou de dia te. Ils o t e ouve t des istau d’h d o o tiso e e déposa t alte ative e t des ou hes d’i suli e et d’algi ate (Figure 9). A pH ph siologi ue, l’i suli e et l’algi ate sont chargées négativement, la capsule est alors désassemblée, conduisant à la libération des deux principes actifs (Zhao et al. 2011). Les inconvénients liés à la méthode d’asse lage ou he par couche sont relatifs aux difficultés de purification et de concentration des capsules ai si u’à la lourdeur du procédé multi-étapes (Sablon 2008). En effet, chaque dépôt doit être suivi par l’éli i atio du pol e e e s pour éviter la formation compétitive d’ag égats pol éle t olytes en complément des capsules.

Figure 9 : A et B : Clichés MEB de capsules de (insuline/alginate)5. C : Microscopie confocale de

apsules p épa ées ave de l’algi ate a ué.

Les deux méthodes décrites ci-dessus e é essite t pas d’appo t e te e d’é e gie. Il ’e est pas de même pour la oa e vatio et l’é ulsio -évaporation, décrites par la suite.

(24)

22

1.2.3.3. La coacervation

Dans les années 1960, Phares et Sperandio ont été les pionniers dans le domaine de l’e apsulatio de p i ipes a tifs pa oa e vatio . Ils p opos e t ai si de ouvelles fo ulatio s d’a ide acétylsalicylique et de pénicilline à base de gélatine (Phares et al. 1964). La coacervation est un phénomène colloïdal qui implique la dispersion du principe actif A, la désolvatation progressive du polymère B o stitutif de la e a e de la apsule, pa ajout d’u t oisi e omposant C, agent de coacervation (Figure 10-1). Deux types de coacervation existent selon la solubilité du polymère en phase aqueuse ou organique.

En phase aqueuse, la précipitation du polymère B est provoquée par addition d’éthanol, d’un sel (sulfate de sodium), ou variation de la température ou du pH : coacervation simple, ou par additio d’un deuxième polymère B’, de charge opposée au premier : coacervation complexe. Lamprecht et al. o t utilisé ette de i e te h i ue ave deu pol es B et B’ atu els : la gomme arabique et la gélatine pou fo e des apsules au œu huileu Figu e 1) (Lamprecht et al. 2000). Le p o édé d’e apsulatio se fait e étapes. Au cours de la première étape, l’age t de coacervation, C, va entraîner la for atio d’u s st e t iphasi ue : une phase coacervat (riche en polymère), une phase pauvre en polymère et une phase riche en principe actif, maintenues sous agitation (Figure 10-1). Dans la deuxième étape, la phase riche en polymère précipite sous forme de microgouttes à la surface des particules de principe actif (Figure 10-2). Ces microgouttes fusionnent pour former une membrane continue, qui durcit, après désolvatation complète du polymère, ou par des réactions de réticulation (Figure 10-3) (Benita 2006). Les polymères couramment utilisés pour cette technique sont : le chitosan et la gélatine (chargés positivement), la gomme arabique et les polyphosphates (chargés négativement).

Figure 10 : Représentation schématique du procédé de coacervation conduisant à la formation de microcapsules. 1 : Particules de principe actif dispe sé, A, e p ése e d’u pol e B •). 2 : Précipitation du polymère sous forme de microgouttes, autour de A. 3 : Fusion de la membrane.

Pa e ue les pol es utilisés pou l’e apsulatio pha a euti ue so t souve t i solu les da s l’eau pol este s , des te h i ues de oa e vatio e phase organique existent. Dans ce cas, la désolvatatio du pol e est p ovo uée pa u ha ge e t de te pé atu e, l’ajout d’u non solvant du polymère B, ou d’u aut e pol e B’. Les inconvénients liés à la méthode de

(25)

23

coacervation sont les quantités importantes de solvant organiques nécessaires et difficiles à éliminer (Thomasin et al. 1998) ai si ue le a a t e olla t des apsules ui peuve t e suite s’agréger (Nihant et al. 1995).

Figure 11 : Images de microscopie confocale des capsules de gomme arabique et de gélatine. Gauche : Le œu huileux est marqué grâce au rouge Nil et permet de distinguer les capsules vides

des capsules pleines. Droite : La membrane est marquée pa l’utilisation de gélatine fluorescente.

1.2.3.4. L’

ulsio -évaporation de solvant

Lors du p o édé d’é ulsio , le polymère et le principe actif sont dissous dans un solvant organique volatil di hlo o étha e, hlo ofo e… . Cette solution est émulsifiée contre un volume important de phase aqueuse, stabilisée par un tensioactif : Poly(alcool de vinyle), cholate de sodium (SC), Pluronic, etc.). Le solvant organique est ensuite éliminé par évaporation.

Le pro édé d’é ulsio -évaporation peut être combiné au phénomène de coacervation (Loxley et al. 1998; Dowding et al. 2004). Dans ce cas, le polymère constitutif de la membrane, noté précédemment B, est dissous dans une solution comprenant un bon solvant (de B) volatil (b.s.) ainsi qu’un non solvant (de B) non volatil (n.s.). Cette phase o ga i ue est e suite dispe sée au sei d’u e phase aqueuse, stabilisée par un tensioactif, pour former une émulsion directe. Le solvant volatil est évaporé, la composition de la goutte évolue jus u’à atteindre la courbe binodale du diagramme ternaire pour le système : b.s. (ex. CH2Cl2), n.s. (ex. hexadécane), polymère (ex. PMMA) (Figure 12),

ce qui conduit à la séparation de phase du polymère au sein de la goutte (coacervat). Une interface supplémentaire bon solvant/non solvant est créée. Les gouttelettes riches en polymère migrent vers l’i te fa e solva t/eau où elles oales e t pou fo e u e e a e e p iso a t le o solva t non volatil e so œu (Figure 12, (Loxley et al. 1998)). Ainsi Loxley et al. ont formé des capsules de Poly(métacrylate de méthyle) (PMMA), o te a t u œu d’he adécane (HD) (Figure 13). Le rôle du non solvant peut aussi être joué par un autre liquide (huile, PFC) de faible solubilité avec la phase organique (Pisani et al. 2006; Lertsutthiwong et al. 2008). Dans ce cas, le principe actif peut-être encapsulé dans la membrane hydrophobe de polymère (Rapoport et al. 2011) ou dissous dans le œu lipophile. Ai si Bae et al. o t i o po é du pa lita el da s le œu de lipidiol® (acides gras iodés e t aits de l’huile d’œillette, er agent de contraste pour les rayons X, développé par Guerbet) de

(26)

24

nanocapsules de poloxamère (PEO-b-PPO-b-PEO) (Bae et al. 2007). Cette méthode de coacervation au sei d’u e é ulsio a été é e e t adaptée pa Atki et al. avec une émulsion indirecte pour fo e des apsules au œu aqueux (Atkin et al. 2004).

Figure 12 : Haut : Diagramme de phase ternaire empirique pour le système PMMA/HD/CH2Cl2. I and II

indiquent les régions mono et biphasiques. Les axes sont exprimés en % massiques. Bas : ‘ep ése tatio s hé ati ue du p o édé d’é ulsio -évaporation combiné à la coacervation.

b.s. : bon solvant, n.s. : non solvant

Figure 13 : Images MEB de microcapsules de PMMA obtenues par le procédé décrit figure 12. Gauche/Droite : Avant/Après fracture sous pression.

Une autre méthode pe et d’obtenir des capsules au œu a ueu . Il s’agit de la double émulsion, procédé en deux étapes au cours duquel une phase aqueuse contenant un tensioactif est émulsifiée sous cisaillement important (sonication, homogénéisateur haute pression) au sei d’une phase organique contenant le polymère. Puis cette émulsion inverse est à nouveau cisaillée, dans des conditions plus douces (agitation magnétique) pour obtenir une émulsion indirecte-directe. Cette

(27)

25

technique pe et l’e apsulatio de molécules hydrophiles (anatoxine diphtérique, insuline) et a été adaptée à de nombreux polymères biocompatibles (Poly(acide lactique), Poly(acide lactique-co-glycolique) (PLGA)) (Singh et al. 1991) et copolymères à blocs amphiphiles Poly(éthylène glycol)-b-Poly(ε-caprolactone de γ-méthyle), (PEG-b-PMCL), et Poly(styrène)-b-Poly(oxide d’éth l e , (PS-b-PEO), do t l’utilisatio pe et de ieu o t ôle l’épaisseu de la membrane (Hayward et al. 2006; Foster et al. 2010).

L’i o vé ie t de la éthode d’e apsulatio par émulsion-évaporation réside dans l’utilisatio ou a te de solva ts hlo és to i ues et t s volatils, do t les quantités résiduelles peuvent être supérieures aux seuils tolérés par la pharmacopée européenne, 600 ppm pour le dichlorométhane et 60 ppm pour le chloroforme. Lagarce et al. o t ai si p ivilégié l’utilisatio d’a étate d’éthyle, moins toxique, pou l’e apsulatio d’o aliplati e dans du PLGA (Lagarce et al. 2005). Néanmoins ce remplacement peut entraî e u e di i utio du e de e t d’e apsulation (Herrmann et al. 1995) dû à la elative e t o e solu ilité du solva t da s l’eau, et donc sa diffusion rapide.

Figure 14 : Fo atio de l’é ulsio dou le e i ofluidi ue (A). Images de microscopie des gouttes monodisperses obtenues à la sortie du dispositif (B) puis après évaporation du solvant (C).

FM : Fluide du milieu et FI : Fluide Interne

U e app o he i té essa te du p o édé d’é ulsio -évaporation est très étudiée en ce moment car elle permettrait, à l’é helle i dust ielle, la production reproductible de capsules monodisperses avec des tau d’e apsulatio élevés en principes actifs. Il s’agit de la i ofluidi ue. Les é ulsio s so t fo ées goutte à goutte pa l’i te édiai e de apillai es i je ta t les diffé e tes phases (Figure 14, (Foster et al. 2010)).

1.3. Le contrôle de la morphologie : un défi à relever

Dans cette partie, nous nous intéresserons plus en détails au procédé d’é ulsio -évapo atio a ’est elui ui ous pe ett a, da s la pa tie e pé i e tale, de fo e les apsules polymères d’i té t au œu li uide fluo é. Les p op iétés de e li uide fluoré seront détaillées dans la troisième partie du chapitre 1. I i ous pouvo s l’assi ile à u e huile de faible solubilité dans la phase organique. La formation de la capsule peut être décomposée en trois étapes au cours

(28)

26

desquelles des phénomènes thermodynamiques et cinétiques ont lieu, ils détermineront les caractéristiques de la capsule finale (Figure 15). Le premier système considéré est une goutte d’émulsion directe : la phase organique solubilisant l’huile et le pol e, est dispersée dans une phase aqueuse et stabilisée par des tensioactifs. Le deuxième système concerne la phase d’évaporation, dynamique, au cours de laquelle une première séparation de phase a lieu (nucléation de gouttes d’huile dans la phase organique). A la fin de l’évapo ation, le polymère précipite pour fo e u e e a e solide autou d’u e goutte d’huile, système 3.

Figure 15 : Les 3 systèmes considérés lors de la décomposition des différentes étapes du procédé d’é ulsio -évaporation.

1.3.1. Le système 1 : la goutte d’é ulsion

Du a t l’é ulsifi atio , la phase o ga i ue est isaillée pa diffé e ts p o édés : homogénéisateur haute pression, tige de sonication, disperseur Ultra Turrax, ce qui conduit à la formation de gouttes stabilisées par un tensioactif. Si ce dernier est judicieusement choisi, la stabilité cinétique du système est assurée (pas de phénomène de coalescence, mûrissement d’Oswald) et la taille de la goutte d’é ulsio , démulsion détermine directement la taille finale de la capsule (Rosca et al.

2004). La goutte est une solution macroscopique de polymère (Cpolym) contenant une huile (Chuile). En

général, la solubilité d’u pol e en solvant dépend de sa structure (ramification, régularité, masse molaire en nombre Mn), de la température et du taux de cristallinité. En 1944, Flory Huggins

décrivit les solutions macromoléculaires régulières en introduisant un paramèt e d’i te a tio . Le pol e est o sidé é e o solva t si < c et e solva t idéal si = c (Sauviat et al. 1981). Pour

u e te pé atu e do ée c est défini tel que : (1 1 )2

2 1

x

c  

où x est le degré de polymérisation du polymère. Pou u pol e de haut poids olé ulai e te d ve s l’i fi i et c tend vers 0.5, cette

o ditio est souve t o ée θ. Néa oi s c est un terme purement enthalpique et ne tient pas

compte de la contribution entropique, à l’é e gie li e de éla ge. Le modèle ne permet pas de prédire le comportement des polymères en solvant polaire (acétone, butanone). De plus, il ne tient pas compte du volume exclu de la pelote de polymère. Ainsi un autre modèle a été décrit par Flory et Krigbau . L’e p essio de c est modifiée telle que (1 )

2 1

T c

(29)

27

de la température, propres au couple polymère/solvant et peuvent être déterminés expérimentalement avec la méthode du point trouble. Pour les polyesters, polymères couramment utilisés da s l’encapsulation pharmaceutique, l’a étate d’éth le, le dichlorométhane ou l’a éto e peuvent être considérés comme des bons solvants à température ambiante (Thomasin et al. 1998; Mark 1999). E e ui o e e l’huile, i i de fai le poids olé ulai e, la solu ilité da s le solva t organique est prédite par la loi de Hildebrand et Scott qui pose 2

2 1 2 1

(

)

H

M

V

avec 1 et

2, les pa a t es de solu ilité du solva t o ga i ue et de l’huile. Ces de ie s so t définis comme la

a i e a ée de l’é e gie de ohésio de la molécule donnée. La dissolution du composé est assurée si

H

M

T

S

M

0

’est-à-dire si

(

1

2

)

est faible. Les interactions polymère-huile sont en revanche peu décrites. Pour des quantités de polymère et de solvant données, la concentration de l’huile est définie grâce au diagramme de phase ternaire (telle que région I, Figure 12).

1.3.2. Le système 2 : la goutte ui s’évapore

Le s st e dé it p é éde e t ’est pas figé, le solva t volatil est p og essive e t éliminé par évaporation. E gé é al, la te pé atu e éta t plus fai le ue le poi t d’é ullitio du solva t, le procédé se fait en deux étapes : 1) diffusion du solvant dans la phase aqueuse et 2) évaporation à l’interface eau/air (McGinity et al. 1997). Pou e e ple, la solu ilité du di hlo o étha e da s l’eau est d’e vi o %.

L’i pa t des o ditio s d’évapo atio su la o phologie de l’o jet fi al ’est pas à églige et a été étudié par de nombreux auteurs (Jeyanthi et al. 1996; Freitas et al. 2005). Yang et al. ont constaté une augmentation de la taille des particules de PLGA/albumine (BSA), de leur polydispersité et une diminution de leur densité en augmentant la température d’évaporation pour se rapprocher du poi t d’é ullitio du solva t volatil (Yang et al. 2000). Si les co ditio s d’évapo atio so t viole tes fo te agitatio , te pé atu e élevée, flu d’ai , rapport phase aqueuse/phase organique élevé), un gradient de concentration en polymère peut apparaître au sein du film. La surface de la goutte est plus o e t ée ue so œu (Figure 16). Pour certains polymères (mélange PLGA/PEG) ceci peut entraîner la fo atio d’u e « peau » (Yang et al. 2000). La diffusion du solvant à travers la peau peut se révéler difficile, ce qui conduit à une évaporation incomplète et des capsules gonflées en solva t. E eva he, l’évapo atio apide, favo ise le a a t e a o phe de la at i e de polymère qui assure une bonne dispersion, à l’é helle olé ulai e, ai si u’u e li é atio p olo gée, du principe actif encapsulé dans la membrane de polymère (Izumikawa et al. 1991). Rosca et al. ont tout de e oté u’u e vitesse d’évapo atio élevée conduit aussi à la diffusion rapide du p i ipe a tif ve s la su fa e de la goutte affe ta t l’effi a ité d’e apsulatio et favo isa t l’effet de « burst » lors de la libération (Rosca et al. 2004).

(30)

28

Figure 16 : Représentation schématique du gradient de concentration au sein de la goutte lors de l’évapo atio du solva t.

Si les o ditio s d’évapo atio so t dou es, le fil de pol e s’a i it progressivement. E o ditio s de o solva t, les haî es de pol e so t o iles et s’o ga ise t au sei du fil . Si le polymère est régulier (par exemple de D-PLA ou L-PLA), ces conditions favorisent sa cristallisation, e ui assu e u e oi s o e dispe sio d’u p i ipe a tif pa appo t au as a o phe . De plus, lo s de l’évapo atio la goutte est sou ise à de fo tes o t ai tes, illustrées par Rosca et al. via un facteur f i t d d

lié directement aux dimensions de la goutte au début (di et à la fi de l’évapo atio

(df) (Rosca et al. 2004). Le caractère cassant de la croûte cristalline en formation peut faire apparaître

des fractures et des inhomogénéités de surface sur la capsule (Figure 17)(Chung et al. 2001).

Figure 17 : Cliché MEB de capsules de PLLA préparées par émulsion-évaporation. A : La vitesse d’évapo atio est apide, la su fa e des apsules est lisse. B : La vitesse d’évapo atio est o ale, la

surface est fissurée laissant des capsules poreuses.

Pour conclure, le phé o e d’évapo atio est o ple e. Il i po te do de ien choisir les conditions en fonction du polymère (cristallinité, Tg… et du solva t o sidé és afi d’optimiser les

propriétés de la capsule finale.

Au fu et à esu e de l’évapo atio , u e ouvelle interface huile/solvant est créée. En effet, lo s ue la li ite de solu ilité de l’huile da s le solva t est attei te (cas des PFC développé par la

(31)

29

suite), il y a séparation de phase et nucléation au sein de la goutte. Les phénomènes interfaciaux qui interviennent vont alors jouer un rôle crucial pour la morphologie finale.

1.3.2.1. Le système 3 : la capsule qui se fige

Plusieu s é uipes o t étudié les o ditio s de ouillage lo s de la phase d’évapo atio et les ont reliées à la morphologie de la capsule finale. Torza et Mason ont considéré le système ternaire suivant : une goutte de deux liquides non miscibles phases 1 et 3 portées au contact de 2, non solvant de 1 et 3 et décrivirent en détails son évolutio à l’é uili e. Ils calculèrent les coefficients d’étalement des différentes phases, en fonction des tensions interfaciales respectives :

) ( ij ik

jk i

S

. Les tensions interfaciales étant déterminées expérimentalement par la méthode de la goutte pendante ou de la lame de Wilhelmy par exemple. Puis ils ont défini des conditions de mouillage en fixant

12

23(impliquant S1<0) qui permettent de prédire la

morphologie finale de l’o jet Figu e 8) :

Cas 1 : Si S1<0 ; S2<0 et S3>0 les conditions de mouillage sont satisfaites : la phase 3 e ouv e u œu

de phase . Les pa ti ules adopte t la o phologie œu -couronne.

Cas 2 : Si S1<0 ; S2<0 et S3<0 Cas intermédiaire pour lequel la phase 3 mouille partiellement la phase

1. Le œu de phase est dé e t é, les particules adoptent une morphologie double hémisphère. Cas 3 : Si S1<0 ; S2>0 et S3<0 Cas extrême pour lequel deux gouttelettes de solvant 2 contiennent

séparément les phases 1 et 3 (Torza et al. 1970).

Figure 18 : Morphologies attendues par Torza et Mason selon le signe des pa a t es d’étale e t S1, S2 et S3. Cas 1 (gauche), cas 2 (milieu) et cas 3 (droite).

La théorie de Torza et Mason a été adaptée au système ternaire qui nous intéresse à savoir : l’huile (phase 1), la solution de polymère en bon solvant (phase 3) et la phase aqueuse dispersante (phase 2). Néanmoins, dans certains cas cette théorie échoue à la prédiction des morphologies (Pisani et al. 2008). Ceci est principalement dû au fait u’elle e o sid e ue des o phologies à l’é uili e the od a i ue et u’elle e dé it ue le o po te e t de petites molécules aux coefficients de diffusion élevés, alors que les polymères, de par leur masse, ont une mobilité réduite. Une autre théorie a été développée par Sundberg et al. qui permet de traiter le cas des polymères. Ils ont considéré les va iatio s d’é e gie li e au i te fa es d’u s st e te ai e :

G

ij

A

ij

(32)

30

favorisant la morphologie de plus basse énergie. Ils ont de plus montré que, dans certaines o ditio s d’évapo atio , des o phologies i éti ue e t favo a les peuve t t e p ivilégiées (Sundberg et al. 1990).

Le tensioactif joue un rôle déterminant au cours de cette dernière étape du pro édé. Tout d’a ord, il importe de bien le choisir. Ainsi Pisani et al. o t o t é ue la o phologie œu -couronne était la ge e t favo isée pa l’utilisatio de holate de sodiu , alo s ue le tau o holate de sodiu , pourtant de structure chimique semblable, conduit à la formation de capsules double hémisphère (Pisani et al. 2008). La concentration du tensioactif détermine aussi la morphologie finale des capsules. Hayward et al. ont fait évoluer la morphologie de capsules de Poly(styrène)-b-Poly(oxide d’éth l e (PS-b-PEO) en faisant varier la quantité de tensioactif laurylsulfate de sodium (SDS). Les capsules sont sphériques avec une surface rugueuse, pour de faibles concentrations de SDS. Elles se déforment progressivement et deviennent allongées puis filaires, en multipliant par 10 la concentration initiale de SDS (Zhu et al. 2009). Enfin si on utilise des copolymères à bloc a phiphiles, e ta t u’agent tensioactif, la nature du bloc hydrophobe peut influer sur la composition de surface des capsules. Ainsi Jeon et al. fo e t des pa ti ules à pa ti d’u éla ge de PS et de Poly(styrène)-b-Poly(butadiène) (PS-b-PB). Une phase aqueuse stabilisée par du PS-b-PEO pe et d’o te i des pa ti ules do t la su fa e est e i hie e PS. Alo s ue ette de i e est enrichie en PB avec du PB-b-PEO, comme tensioactif. Les auteurs ont conclu que le bloc du PS-b-PB, le plus compatible avec le tensioactif, s’o ie te ve s la su fa e des particules (Jeon et al. 2008).

Si le polymère enrobant possède lui-même des propriétés de stabilisation interfaciale (cas des copolymères amphiphiles), ’est au ou s de l’évapo atio u’il va p og essive e t ig e ve s l’i te face et remplacer le tensioactif. D’aut es phé o es vo t alo s e t e e jeu et i flue su les caractéristiques de la apsule fi ale, ota e t e te es d’ho ogé éité d’épaisseu de la membrane. Plusieurs équipes ont mis en évidence des conditions de mouillage partiel du film de pol e su le œu a ueu lo s u’il s’agit d’é ulsio s dou les de opolymère à blocs amphiphiles. Ce i se t aduit pa u pa a t e d’étale e t S3 (Figure 18) légèrement négatif (Lorenceau et al.

2005; Shum et al. 2008). Phé o e d’auta t plus i po ta t ue l’évapo atio est apide.

Hayward et al. o t e visagé l’évolution de ces o ditio s de ouillage lo s de l’évapo atio d’é ulsio s doubles de PS-b-PEO et PB-b-PEO. Dans certains cas : évaporation rapide ou concentration élevée en polymère, le film de polymère e ouille plus o e te e t la goutte d’eau interne et forme une lentille riche en polymère (Figure 19, (Hayward et al. 2006)). En variant la fraction bon/mauvais solvant pour des polymersomes de Poly(acide lactique)-b-Poly(éthylène glycol) (PLA-b-PEG), Shum et al ont mis en évidence u e fo e d’adhésio e t e les deu o o ou hes de copolymère, plus précisément entre les blocs de PLA, en bleu sur le schéma, telle que

(33)

31 ) cos 1 ( 2 mo co F

 où γmo est l’é e gie i te fa iale eau-solvant pour la phase aqueuse externe et

θc0l’a gle de o ta t o espo da t. Cette fo e d’att a tio entraîne la fo atio d’un film mince

o posé d’une double couche de PLA-b-PEG (Shum et al. 2011). Cette force a déjà été utilisée pour e t aî e l’ag égatio sta le, sans coalescence, de gouttes d’é ulsio s d’eau da s l’huile stabilisées par des phospholipides (Phosphatid l holi e d’oeuf) (Poulin et al. 1998). Le solvant est alors déplété (exclu) de es zo es d’adhésio et emporté de l’aut e ôté de la goutte, entraînant ainsi le démouillage. Hayward et al. ont démontré ue ette é e gie d’adhésio aug e te ie lo s ue l’évapo atio a lieu (Hayward et al. 2006).

Figure 19 : a et c) Clichés de microscopie optique mettant en évidence le phénomène de démouillage lo s de l’évapo atio du solva t d’u e é ulsio dou le, pour des concentrations respectivement faibles (0,1%) et élevées (1,5%) de PS-PEO. Les fl hes i di ue t le f o t de solva t ui s’évapo e marquant distinctement la ligne de contact. b) Représentation schématique du mouillage partiel et

de l’o ga isatio des haî es de pol es da s le fil i ce.

Foster et al. ont envisagé un scénario légèrement différent, faisant suite aux conditions de mouillage pa tiel du fil de pol e su la goutte d’eau i te e, au sei d’é ulsio dou le. Dans leur cas, les i sta ilités i te fa iales a a t lieu au ou s de l’évapo atio e t aî ent des inhomogénéités d’épaisseur de membrane (figure 20D). Au début de l’évaporation, la densité de chaînes de polymère aux interfaces MF/IF (solvant/eau interne) et MF/OF (solvant/eau externe) sont égales aussi bien da s la zo e d’e s de pol e u’au sei du fil i e de pol e. Il e ésulte l’égalité des tensions interfaciales dans les deux zones distinctes de la goutte, ’est-à-dire γe= γi (Figure 20A). Au

fu et à esu e de l’évapo atio , la zo e déjà e e s de pol e va s’e i hi d’auta t plus, di i ua t lo ale e t l’é e gie interfaciale entre MF/OF. Le film mince, quant à lui, est déjà saturé en polymère, γi reste donc constant. Au sein de la même goutte, il y a alors déséquilibre des tensions

interfaciales avec γe<γi (Figure 20B). Cet état t a sitoi e est a a té isé pa l’appa itio d’instabilités

de type Marangoni au sein de la goutte qui vont conduire à un flux de solvant dans le sens du gradient de te sio de su fa e. Ce i i duit des flu tuatio s d’épaisseu au sei du fil i e de

(34)

32

polymère et laisse des zones enrichies (patchs) ou déplétées en polymère après évaporation complète du solvant (Figure 20C) (Foster et al. 2010).

Figure 20 : A-C : Schéma décrivant les différents phénomènes conduisant à la création d’i ho ogé éités d’épaisseu au sei de la membrane de polymère (PEG-b-PMCL), mises en

évide e pa les fl hes la hes su l’i age de i os opie (D). MF : solvant ; OF : eau externe ; IF : eau interne

Pisani et al., o t is e évide e la p ése e d’i sta ilités de su fa e pou des apsules à œu huileux perfluoré, fo ées à pa ti d’u éla ge de PLGA/PLGA-b-PEG. Lorsque la quantité de PLGA-b-PEG dans le mélange devient supérieure à 10 %, des protrusions apparaissent en surface de la capsule. Ces dernières résultent de la nécessité pour la capsule, de créer de la surface pour pouvoir orienter toutes les chaînes de PEG, hydrophiles, ve s l’i te fa e lo s de l’évapo ation du solvant (Figure 21, (Pisani et al. 2009)).

Figure 21 : De gauche à droite : Microscopie optique, confocale et électronique à balayage de capsules de PLGA/PLGA-b-PEG (80/20) (obtenues par émulsion-évapo atio . Les a es d’é helle

représentant respectivement 10 ; 5 et 2 µm.

Pour conclure, à toutes les étapes du p o édé d’é ulsio -évaporation, la morphologie des capsules peut être impactée. Les capsules peuvent être déformées ou leurs performances diminuées. C’est pou uoi il est i dispe sa le de o t ôle tous les paramètres tels que : le tensioactif (nature, o e t atio , les o ditio s d’évapo atio , le pol e enrobant (nature, concentration) afin d’optimiser le rendement et la dispersité des capsules obtenues.

(35)

33

Da s ette p e i e pa tie, ous avo s o t é u’il était possi le de former des capsules polymères à œu huileu ou a ueu à visée pha a euti ue pa diffé e ts p o édés hi i ues, mécaniques et physico- hi i ues. Le p o édé d’é ulsio -évaporation est particulièrement intéressant car il est simple, rapide et peut être adapté à de nombreux polymères enrobant et principes actifs. Néanmoins, il fait intervenir des phénomènes physico-chimiques complexes, dont il est i dispe sa le d’a ti ipe les effets, afin de mieux contrôler la morphologie finale de la capsule. Dans la suite, ous ous i té esso s à des apsules pol e, o te a t u œu li uide fluo é, utilisées o e age ts thé a osti ues pou l’i age ie et le t aite e t du a e .

(36)

34

2. L’e capsulatio da s le co te te de la théra osti ue du ca cer

L’i ide e des p i ipaux cancers (poumon, sein, prostate, colon) est en augmentation constante en Europe où 3,2 millions nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Cette aug e tatio est liée à l’allo ge e t de l’espé a e de vie ai si u’à une exposition accrue aux agents cancérogènes (tabac, alimentation, stress, rayonnement). Elle génère une hausse du nombre d’e a e s à des fi s diagnostiques, effectués de plus en plus tôt, da s le ut d’a élio e le p o osti vital du patie t et d’envisager rapidement une démarche thérapeutique plus adaptée et personnalisée. De plus, les tissus tumoraux sont parfois difficilement discernés des tissus sains, ou sont localisés da s des zo es peu a essi les. C’est pou uoi, l’utilisatio d’agents de contraste est souvent requise pour localiser et décrire précisément la nature et la structure de la tumeur. Ainsi p s de illio s d’e a e s so t effe tués ha ue a ée, en Europe, avec des produits de contraste. Développer, améliorer les te h i ues d’i age ie édicales et e fa ilite l’a s est un enjeu de santé publique. Ce dernier peut être illustré par l’évolutio de la p ise e ha ge du cancer du sein. 40 millions de femmes de plus de 50 ans dev aie t p ofite d’u dépistage systématique qui permettrait une augmentation du nombre de rémission sans récidive. Dans cette partie, nous nous intéresserons donc à l’e apsulatio da s le o te te de l’i age ie et de la thé apie du a e .

Deu éthodes d’i age ie o t été hoisies a elles so t o i vasives et complémentaires : l’é hog aphie et l’I‘M du Fluo . Les ava tages de la p e i e sont sa simplicité, son faible coût, et sa large disponibilité. L’I‘M du Fluo , appo te, ua t à elle, de bonnes performances en termes de sensibilité et de résolution spatiale. Nous détaille o s d’a o d le principe et les opportunités des deux méthodes. Puis ous fe o s u état de l’a t des s st es a o ét i ues o çus pour, à la fois imager et traiter le cancer par échographie et IRM, ainsi appelés systèmes nanothéranostiques.

2.1. L’i porta ce de la détectio

2.1.1. L’échographie

Depuis plus de a s, l’é hog aphie édi ale pe et de disti gue les tu eu s solides des k stes bénins, notamment dans le cas du cancer du sein, réduisant ainsi le nombre de biopsies nécessaires (Stavros et al. 1995). Cette technique a aussi prouvé son efficacité pour la détection de masses tumorales au niveau du côlo ou d’u ét é isse e t a o al de la paroi intestinale ((Richardson et

al. 1998), Figure 22 . Elle peut t e utilisée e o plé e t ou e e pla e e t d’e a e s endoscopiques (Martinez-Ares et al. 2005).

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