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Régionalisation des potentiels de production de la canne à sucre à la Réunion

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Academic year: 2021

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(1)

de production de la canne

à sucre à la Réunion

P. LANGELLIER-BELLEVUE Complexe sucrier de Ferké 2, Sucaf-CI, BP 731, Korhogo, Côte d'ivoire pierre.langellier_bellevue@cirad.fr A. CLOPES Cirad-amis, maison de la télédétection, 500 rue Jean-François Breton, 34093 M ontpellier Cedex 1, France

F. MARAUX Cirad-amis, avenue Agropolis, 34398 M ontpellier Cedex 5, France

Introduction

S ituée sous l'in f lu e n c e des a liz é s de n o r d - e s t, l ' î l e de La R é u n io n (2 512 k m 2) présente de n om breux m ic ro c lim a ts en fo n c tio n du relief. La c a n n e à sucre o c c u p e e n v iro n 28 000 ha, don t un tiers à moins de 400 m d'altitude, « sous le vent », est ir r ig u é . La v a r i a b i l i t é c l im a t i q u e in flu e n c e la c u ltu re à travers l 'a l i ­ m en tatio n en eau, le rayo nn em en t solaire et la tem pérature. Ces trois facteurs étant étroitement liés à l'a lti­ tude, il s'est avéré intéressant, alors que les coûts de fo n c tio n n e m e n t et d'investissement de l'irrigation deve­ naient importants, de préciser l'e ffi­ cacité de l'irriga tion en fo nctio n de l'altitude. Une m éthode de spatiali­ sation des rendements attendus est développée à cette fin.

Méthode

Principe

U ne c o rréla tion est établie entre le r e n d e m e n t des essais et un p a ra ­ m è tre c l im a t i q u e q u i sera rete nu c o m m e in d ic a t e u r r é g io n a l de la p ro d u c tio n . La spatialisation de ce p a ra m è tre p e rm e ttra de c a rto g ra - phier le potentiel de p ro du c tion de la culture. En conditions d'a lim en ta ­ tio n h y d riq u e non lim ita n te , si les autres facteurs de production (façons culturales, fertilisation, contrôle des a d v e n tic e s et des ravageurs, etc.) s o n t à l ' o p t i m u m , le r e n d e m e n t

m axim um ne dépend que du rayon­ nement et de la température (M O N - T E IT H , 1981 ; M U C H O W e t a l., 1 994 ; M A R T IN E et al., 1 9 99 ). Le r a y o n n e m e n t g lo b a l (à d é fa u t de mesure du rayonnem ent intercepté par la culture) est une des variables sélectionnées pour la spatialisation. La baisse des rendements en altitude est, pour partie, liée à la températu­ re, cette variable étant intégrée dans le fa c te u r r a d ia t i f (LA N G E LL IE R , 1990).

En c o n d i t i o n s d ' a l i m e n t a t i o n h y d r iq u e lim it a n te , le re n d e m e n t n'atteint pas le m axim um . Le p rin c i­ pe appliqué est le suivant : pour une zone donnée, le rendement dépend du potentiel clim atique de la zone et du degré de rationnem ent hydrique évalué par le rapport Etr / Etm (éva­ potranspiration ré e lle / évapotranspi­ ra tio n m a x im a le ). Ce d e rn ie r sera s patialisé, et pris c o m m e seconde v a ria b le e x p lic a tiv e du ren de m e nt de la culture pluviale. L'analyse est menée sous la form e d 'u n e analyse fréquentielle, en terme probabiliste.

Les sites expérimentaux

Sur les sept sites étudiés (figure 1), quatre parcelles de 300 m 2 sont ana­ lysées pour deux systèmes de c u ltu ­ re, en pluvial et irrigué, et pour deux périodes de récolte : début de cam ­ p a g n e (a o û t) et f in de c a m p a g n e (octobre-novembre). L'irrigation est réalisée par un réseau en g ou tte à goutte enterré. Les doses ont été cal­ c ulées p o u r satisfaire la d e m a n d e clim atique (BERGERON, 1989). Une

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S t P h ilip pe

Carte des isohyètes m oyennes annuelles, d'après R O BERT, 1986

9 - G illo t 13 - Colim açons 10 - Le Port 14 - G ra nd Coude 11 - Savannah 15 - S andhy 12 - Le Tampon

Q Site d 'expérim entation ★ Station météo 1 - St Benoît 2 - Pierrefonds 3 - Ligne Paradis 4 - Terre Rouge 5 - Piton St Leu 6 - Trois Bassins 7 - Bébourg 8 - Petite France IRAT

E tang salé les bain

OCEAN INDIEN

Figure 1. Localisation des sites d'expérimentation et des stations météorologiques.

station météorologique automatique est installée sur chaque site. Le cycle de culture dure douze mois en re p o u s s e et la c a m p a g n e de récolte s'étale de ju ille t à novembre. La variété R570 est la référence prin­ cip a le . Les variétés R568 et R571 d'une part et la variété R574 d'autre part, mieux adaptées respectivement aux conditions agroclimatiques des H a u ts (T ro is Bassins) et de l'E st (Saint-Benoît), ont été retenues pour ces sites. La fertilisation apportée par le réseau d 'irrig a tio n (sauf à

Saint-Benoît, site conduit en pluvial strict) a été calculée sur la base de 1 t/ha de l'e n g ra is s o lu b le 1 5 - 7 - 2 4 (azote, phosphore, potassium).

M odélisation

du potentiel de rendement hors stress hydrique

Les données de base du ra y o n n e ­ ment global proviennent de la carte de GENERE et NATIVEL (1989) repri­ se par RAUNET (1991). Pour respec­

te r la c o n t i n u i t é pa r r a p p o r t au x lim it e s m a r itim e s de la ca rte , la v a ria b le in te rm é d ia ire « ra y o n n e ­ ment + altitude » a été créée. L'inter­ polation de cette variable par la fonc­ tion Spline (FRANKE, 1982) conduit à associer, après retrait de l'altitude, une valeur de rayonnement à chaque p ixe l (carré de 100 m de côté). Le f i c h i e r du ra y o n n e m e n t a n n u e l moyen exprim é en jo u le s /c m 2.jour est ainsi établi. Le modèle linéaire d'estimation du rendement (figure 2) permet de transformer la valeur de ra y o n n e m e n t a ttrib u é e à c h a q u e

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150 1 4 0 - 1 30 — 120 110 1 0 0- 9 0 - 8 0 7 0 6 0 4 5 0 ■ Site 2 A Site 3 Rjt/hai = 9 ,7 x 10 ‘5 x Rg + 5 4 ,6 corré la tion très hautem ent significative, r2 = 0,31 I I I I---

1

---

1

----0 ----0 ----0 5 0 0 0 0 0 5 5 0 0 0 0 6 0 0 0 0 0 6 5 0 0 0 0 7 0 0 0 0 0 7 5 0 0 0 0

Rayonnement (J/cm 2 • an)

Figure 2. Relation entre le rayonnement global et le rendement en canne, en l'absence de stress hydrique.

p ix e l en v a le u r de r e n d e m e n t (figure 3). L'interpolation n'est réali­ sée que jusqu'à 1 000 m d'altitu de. En effet, extrapoler pour des altitudes plus élevées est irréaliste pour la cu l­ ture de la canne, et trop hasardeux, les ajustements ayant été calculés jusqu'à 990 m d'altitude. On sait par ailleurs, qu'à cette altitude la couver­ ture nuageuse risque d 'in d u ire une inversion des gradients de pluie et de r a y o n n e m e n t (B A R CE A S , 1 9 8 4 ; GENERE, 1985 et 1990). L'intérieur des cirques de l'île n'est pas non plus pris en compte. Pour des raisons de continuité des calculs informatiques et du tracé, il n'est pas possible de limiter le zonage aux seules aires de production de la canne à sucre. Les zones du Grand Brûlé (pente est du volcan), et la zone côtière entre La Possession et Saint-Denis sont bien sûr im p ro p re s à to u te cu ltu re . Les andosols perhydratés des Hauts de l'Est sont aussi à écarter : sur ces sols peu fertiles, les corrélations de base du modèle ne sont plus valides.

SAM, 1980) : 1 - Ra / Rm = Ky x (1 - Etr / Etm) (équation 1 ), avec - Ra (t/ha), re n d e m e n t en c u ltu re non irriguée ; - Rm (t/ha), re n d e m e n t p o te n tie l

- Etr, évapotranspiration réelle d'une culture pluviale ;

- Etm, évapotranspiration maximale de cette culture ;

- Ky, coefficient de réponse du ren­ dement.

Les rapports Etr / Etm, nécessaires à la cartographie du rendement de la culture pluviale, ont été obtenus par s im u la tio n du b ila n h y d riq u e fré- quentiel sur 33 points (18 postes plu- v io m é triq u e s en c o m p lé m e n t des stations) en année médiane, q u in ­ qu e n n a le sèche, et q u in q u e n n a le humide. Les valeurs des Etp Penman quotidiennes on t servi à la sim ula­ t io n . Le c y c le de repousse a une durée de douze mois, le sevrage est ap pliqué un mois avant récolte. La p ro fo n d e u r d 'e n ra c in e m e n t est de un mètre.

La représentation cartographique de l'in d ic e Etr / Etm p o ur une réserve

M odélisation

du potentiel de rendement des cultures pluviales

L'effet d 'u n d é fic it h yd riq u e sur le rendement apparaît dans la relation entre le d iffé re n tie l de rendem ent relatif et le déficit d'évapotranspira- tio n re la tif (D O O R E N B O S et

KAS-Figure 3. Cartographie des rendements potentiels de la canne à sucre à la Réunion, en l'absence de stress hydrique.

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0,8 -0,6 --0,2 -A -A 0 ,4 -▲ 0 ,2 - Â A ▲ . , __ - a' * 0 -

’I'

► ► A A A * A ▲ A A 0,1 0,2 0,3 0,4 1 - Etr / Etm 0,5 0,6

Figure 4. Relation entre le déficit hydrique et le rendement de la canne à sucre.

u tile (RU) de 100 m m (c o rre s p o n ­ dant à peu près à la RU médiane des zones irriguées) est utilisée co m m e référence. Le c a lc u l de ce t in d ic e p o u r les ré s e rv e s u t ile s 4 0 m m , 60 mm, 80 mm, 100 mm, et 120 mm c o n d u it à une relation quadratique entre d 'u n e part l'é c a rt de l'in d ic e p o u r sa réfé ren ce à la RU égale à 100 mm et d'autre part le différentiel de RU. C e tte r e la t io n h a u te m e n t s ig n ific a tiv e au seuil de 1/ 1 000 , établie avec un coefficient de corré­

lation de 0,88, est utilisée pour inter­ poler la valeur de I, pour une valeur q u e lc o n q u e de RU. Le zo na ge de l'ind ic e Etr / Etm se déduit donc de la carte des réserves utiles (RAUNET, 1989) et du fic h ie r des valeurs de I correspondant à la RU égale à 100 mm. La procédure est identique pour les trois fréquences.

p lu viale c o n d u it à estimer les gains de rendements en canne à sucre dus à l 'i r r i g a t i o n une a n n é e sur d e u x (figure 9).

Les résultats

Les relations

à la base du modèle

Relation rendement,

rayonnem ent g lo b a l et carte

de rendement potentiel

La c o rr é la tio n est très h a u te m e n t significative (r2 = 0,31 à comparer de la v a l e u r t a b u l é e 0 , 2 0 p o u r P = 0,01 ) (figure 2). Rm (t/ha) = 9,7 x 10"5 x Rg (J/cm2. Jour) + 54, 6. Le re n de m e nt p o te n tie l m a x im u m est o b t e n u d a n s le su d de l ' î l e (Saint-Pierre) (figu re 3). Ce m a x i­ m u m v o is i n de 1 3 0 t / h a est à c o n s id é re r c o m m e un re n d e m e n t m o y e n e s p é ré de la z o n e . Il ne s'agit pas d'un seuil, car les données à la base de la relation rendement- rayonnement montrent une voie très

Les éléments nécessaires au zonage des rendements espérés en c u ltu re p lu v ia le sont réunis. Ce sont p o u r une seule date de réco lte (15 sep­ tembre) : les trois fichiers des valeurs de l'i n d i c e Etr / Etm aux tro is fr é ­ quences, un fic h ie r des rendements potentiels hors stress hydrique (figu­ re 3), le modèle em pirique d'estima­ tio n des rendements. Le rendement m é d ia n est d o n n é en ill u s t r a t i o n (figure 5). La différence entre la carte des potentiels hors stress (figure 3) et c e lle des rendements de la c u ltu re

Kilomètres

Figure 5. Cartographie des rendements médians de la canne à sucre en culture pluviale.

S t Denis Ste Suzanne . St Benoit Rendement* en tonnes/ha St Pierre S t Philippe S t Joseph

(5)

nette d'a m é lio ra tion pour les fortes v a le u r s de r a y o n n e m e n t . La r é a l i s a t i o n du r e n d e m e n t va d é p e n d re des c o n d it io n s é d a p h i- q u e s r e n c o n t r é e s p a r la c a n n e . Parmi les sept sites étudiés, celui de Piton Saint-Leu présente d 'e x c e l­ lentes qualités, ce qui explique que les données issues de ce site sont m a j o r it a ir e m e n t a u-dessus de la d ro ite d 'a ju s te m e n t (figu re 2). Ce constat est valable aussi lorsque la q u a l i t é du so l ne p e r m e t pas d'atteindre le potentiel permis par le c l i m a t ( c o m m e s u r le s ite de Pierrefonds, avec des points situés m a jo r ita ir e m e n t en-dessous de la droite d'ajustement).

Relation entre la baisse

d e rendement et le déficit

d e l'évapotranspiration relative

en culture pluviale

La c o r r é l a t i o n est a ussi très hautement significative (r2 = 0,73, à co m p arer à la v aleur tabulée 0,20 pour P = 0,01 ) (figure 4).

1 - Ra / Rm = 1,03 x (1 - Etr / Etm). La carte du rendement médian de la c u l t u r e p l u v i a l e ( f i g u r e 5) f a i t c la ir e m e n t re s s o rtir les zones au vent et sous le vent.

Les potentialités

de rendement hors stress

hydrique

Les cartes p erm ettent de visualiser la d is trib u tio n des rendem ents sur l'e n s e m b le de l'île . C h a q u e carte c o n s t i t u e u n e b ase de d o n n é e s d o n t on peut extraire des résultats. O n a p r i s c o m m e e x e m p l e les c o u p le s re n d e m e n t / a lt it u d e sur c in q to p o séq ue nce s étagées entre les cotes 0 et 1 0 0 0 m. Des c o m ­ portem ents s im ilaires apparaissent entre G rand Bois et Saint-Pierre et entre N ord et O uest (figure 6) ainsi q u 'u n e c o n v e rg e n c e vers 700 m. Les p o t e n t i e l s d i m i n u e n t en fo n c tio n de l'a ltitu d e , selon un gra­ d ie n t s p é c i f i q u e à c h a q u e z o n e (tableau 1 ).

Les potentialités de

rendements de la culture

pluviale

Le f i c h i e r des r e n d e m e n t s des cannes p lu v ia le s (figure 5) p erm e t une comparaison entre les zones de p roduction (tableau 2). O n remarque q u e les r e n d e m e n t s e s tim é s a u - dessous de 4 0 0 m p o u r les zones Ouest et Sud (Saint-Pierre) en année m é d ia n e s 'a v è r e n t fa ib le s et i m ­ propres à satisfaire une bonne renta­ b ilité de l'e x p lo ita tio n , n ota m m e nt hors irrigation.

Les évolutions des rendements pour les q u a tre to p o s é q u e n c e s p ré c é d e m ­ m ent définies sont aussi accessibles (figure 7). Pour la zone Ouest (toposé­ q u e n c e é ta b lie à Sa i n t-G i I les), on rem arque une augm entation rapide des rendements jusqu'à 500 m, plus lente ensuite. Si la m êm e lim ite de 500 m d'altitude est observée au Sud, on constate qu'au-delà de 600 m, le potentiel de la culture pluviale n'évo­ lue plus. Le potentiel maximal de la culture pluviale, atteint dès 600 m dans le Sud, est o b te n u plu s h a u t dans l'O u e s t. C eci t r a d u i t des d é fic its

Figure 6. Evolution des rendements potentiels hors stress hydrique de la canne à sucre en fonction de l'altitude.

Figure 7. Estimation des rendements potentiels médians de canne à sucre en culture pluviale.

95-1

i

i

i

i

r

200 400 600 800 1 000

Altitude (m) 100

(6)

h y d r iq u e s p lu s i m p o r t a n t s d an s l'Ouest.

Les z o n e s N o r d (to p o s é q u e n c e à Sainte-Marie) et Sud (toposéquence à G ra n d Bois) é v o l u e n t de fa ç o n semblable jusqu'à 300 à 400 m. Par la suite, les rendements divergent au p ro fit de la zo ne Sud, qui offre de meilleures potentialités pluviales en altitude que le Nord.

Dans la zone Est, les rendements ont te n d a n c e à d i m i n u e r à p a r t i r de 350 m. Cette observation trouve sa justification dans un bilan hydrique m ieux équilibré en dessous de cette a l t i t u d e . La m ê m e é v o l u t i o n est n o té e , m ais p lu s h a u t, en a n n é e hum ide sur la côte sous ie vent.

Les gains de rendements

potentiels dus à l'irrigatio n

C ette é tu d e c o n d u i t à e s tim e r les gains de rendement dus à l'irrigation ( fig u re 9). En re te n a n t les m êm es toposéquences, on peut dresser une allure globale des gains médians en f o n c t i o n de l ' a l t i t u d e ( f i g u r e 8, ta ble au 3). Les zones N o rd et Sud (Grand Bois) se com portent de façon similaire jusqu'à 500 m.

Le choix des limites de rentabilité de l'irrigation, à un gain supplémentaire de rendem ent en canne de 30 t/ha pour le goutte à goutte et de 20 t/ha p o u r l'aspersion (CHASTEL, 1989 ; FERRAND, 1989), permet d'en des­ siner le contour.

Tableau 1. Pentes des courbes altitude / rendement (t/ha pour 100m).

Régions Sud Sud Ouest Nord Est

Grand Bois

Sud St Pierre

Tableau 2. Les limites de rendement (t/ha), en année médiane, en fonction de la situation. Altitudes Sud Grand Bois Sud St-Pierre Ouest Nord < 100 m < 78 s 55 < 3 4 < 76 < 200 m < 82 < 61 < 4 4 < 83 <4 00 m <92 < 77 < 68 < 89 > 800 m < 9 8 > 84 > 88 > 86

Tableau 3. Limites d'altitude (en m) de rentabilité de l'irrigation.

Zones Ouest Sud (GB)

Goutte à goutte Aspersion 500 700 300 450 Nord 250 450

spatialisation c o nd uit à des résultats intéressants. O n note en p articulier q u e l ' o b t e n t i o n des r e n d e m e n t s m axim a u x en fo n c tio n de l'a ltitud e est d é te rm in é e par les effets c o m ­ pensatoires de deux paramètres c li­ matiques selon que la culture est en cond itio n hydrique lim itante ou non. Dans le premier cas, les rendements augmentent avec l'a ltitude du fait de l'augmentation de la pluviom étrie, et dans le second cas, les rendements baissent du fait de la d im in u tio n du rayonnement.

Le décalage entre les points 800 et 900 m en zone N ord (figures 7 et 8) est à relier à une insuffisance de don ­ nées météorologiques. Pour am élio­ re r la m é t h o d e , il c o n v i e n d r a i t d 'é to ffe r le réseau m été o ro lo g iq u e de la côte au vent et, à cond itio n de re te n ir la m êm e d é m a rc h e e x p é ri­ m entale, d 'u tilis e r le rayo nn em en t net au lieu du rayonnem ent global. L'acquisition de ce paramètre néces­ site cependant un appareillage c o m ­ plexe.

Discussion

Le rayonnement net intercepté aurait fourni une m eilleure variable e x p li­ cative, car on a constaté que la frac­ tion de rayonnement interceptée (fri ) varie selon les sites et plus particuliè­

rement selon l'altitude : f ri = 0,75 - 18 x 10-5 x altitude ;

R2 = 0,93 ( MARTINE, 1997).

La p art de r a y o n n e m e n t u tile à la c ro is s a n c e d é p e n d d o n c du site, mais cette donnée n'était pas dispo­ nible.

M a lg ré cette réserve (sur la va le u r

u tilis é e p o u r le ra y o n n e m e n t) , la Figure 8. Gains de rendement en canne dus à l'irrigation en année médiane.

(7)

Conclusion

A partir de résultats d'essais compara­ tifs irrigués et non irrigués, de d o n ­ nées m é té o ro lo g iq u e s issues d 'u n réseau d 'e n r e g is t r e m e n t a u to m a ­ t iq u e , d 'u n e b o n n e c o n n a is s a n c e des sols, et d 'u n modèle num érique de terrain au pas de 100 m, les po ­ tentiels de production de la canne à sucre ont été spatialisés. Le p oint clé a été la ré a lis a tio n des i n t e r p o la ­ tions.

La prem ière interpo la tion , c e lle du r a y o n n e m e n t g lo b a l, a p e rm is de créer des cartes de potentiels de ren­ d e m e n t h ors stress h y d r iq u e . Les autres in te r p o la tio n s , q u i c o n c e r ­ n aient les rendements des cultures non irriguées, o n t été effectuées en deux étapes : le calcul des indices de satisfaction hydrique par simulation du bilan h y drique, puis la création d 'u n modèle linéaire de production intégrant ce paramètre (Etr / Etm) et les rendements hors stress hydrique.

Figure 9. Représentation cartographique des gains de rendement en canne dus à l'irrigation en année médiane.

cuité est liée au faible nombre de sta­ tions m étéorologiques, surtout sur la côte au vent. Ces résultats constituent une base de réflexion pour le dévelop­ pement, en particulier pour la mise en eau du périmètre de l'Ouest.

Kilomètres

Les cartes de rendement conduisent à l'étude de la rentabilité de l'irrigation en fonction de l'altitude. Les limites de la méthode sont celles des procédures d 'i n t e r p o la t i o n et la s i m p l ic i t é du modèle (front racinaire, etc.). Une

diffi-St Leu

+

S t P ierre St Joseph S t P hilippe 0 10 :A-M a rie

B ib lio g ra p h ie

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Résumé...Abstract...Resumen

P. LANGELLIER-BELLEVUE, A. CLOPES, F. MARAUX — Etude de la régionalisation des potentiels de production de la canne à sucre à la Réunion. Conduite sur l'île de Lo Réunion, cet étude utilise comme variable d'entrée les résultats d'essais menés en divers sites d'altitude variée, pour spatialiser les rendements de la c a n n e à su c re . En po s a n t c o m m e p rin c ip e q u 'à l'o p tim u m de tous les facteu rs de produc tion d'u ne c u ltu re , la c o n v e rs io n du r a y o n n e m e n t s o la ire en biomasse est le facteu r essentiel de l'é la b o ra tio n du rendement, on établit un modèle d'ajustement plaçant le rendement potentiel hors stress hydrique en relation avec le r a y o n n e m e n t g lo b a l (R e n d e m e n t p o te n t ie l = 9 , 7 x 1 0 ' 5 x Rg + 5 4 , 6 ) . De la m ê m e fa ç o n , en considérant qu'en culture pluviale le seul facteur limitant est l'alimentation hydrique, on établit la relation entre les rend em ents et les indices Etr / Etm (R = Re ndem ent po te n tie l x 1 ,0 3 x Etr / Etm - 0 , 0 3 ) . Des cartes de rendem ents potentiels, prenant é g alem en t en compte l'altitude et les réserves utiles des sols, ont ainsi pu être tracées à partir des valeurs interpolées de ces relations ; on en déduit, entre autres, une estimation des gains de re n d e m e n ts a tte n d u s grâce à l'ir r ig a t io n . La lim ite d 'a l t it u d e de r e n t a b il it é de l 'i r r ig a t io n est aussi déterminée sur quatre toposéquences remarquables. Mots-clés : Canne à sucre, bilan hydriq ue, irrig atio n, rendement potentiel, spatialisation.

RES: P. LANGELLIER-BELLEVUE, A. CLOPES, F. MARAUX — Study of the reg io n a liza tio n of sugarcane production potential in Réunion.

This study, conducted in Réunion, used as the initial variable the results of trials conducted at various sites at d i f f e r e n t h e ig h ts a b o v e sea le v e l, w ith a v ie w to spatializing sugarcane yields. Taking as a principle that w hen all the production factors fo r a given crop are optimum, solar radiation conversion into biomass is the prime factor in yield elaboration, an adjustment model was established, linking potential yield (PY) without water stress to global radiation (PY = 9.7 x 1 0 '5 x Rg + 54 .6 ). In the same way, assuming that in rainfed crops, the only limiting factor is water supply, the relation between yield (Y) and AET/MET is Y = PY x 1.0 3 x AET/MET - 0 .0 3 ). Maps of potential yields, also taking account of height above sea level and available soil w ater reserves, were drawn up from the interpolated values for these relations; they can be used, amongst other things, to estimate the y ie ld ga in s to be e x p e c te d th r o u g h i r r ig a t io n . The m axim um economically feasible height above sea level for irrigation was also de term ined for four particular toposequences.

Keywords: Sugarcane, water balance, irrigation, potential yield, spatialization

P. LANGELLIER-BELLEVUE, A. CLOPES, F. MARAUX — Estudio de la regionalización de los potenciales de producción de la caña de azúcar en la Reunión. Este estudio, r e a liz a d o en la Re unión, u tiliz a como variable de entrada los resultados de ensayos realizados en diferentes sitios de distinta altitud, para espacializar los rendimientos de la caña de azúcar. Estableciendo como principio que en el nivel óptimo de todos los factores de producción de un cultivo, la conversión de la radiación solar en biomasa es el factor esencial de la elaboración del rendimiento, se estableció un modelo de ajuste situando el rendimiento potencial sin estrés hídrico con relación a la r a d ia c ió n g lo b a l (R m = 9 , 7 x 1 0 ‘ 5* x Rg + 5 4 , 6 ) . Igualm ente, considerando que en cultivo de secano el único facto r lim ita n te es la a lim e n ta c ió n hid rica, se estableció la relación entre los rendimientos y los índices Etr / Etm (Ra = Rm x 1,.03 x Etr / Etm - 0 ,0 3 ). De esta f o r m a se p u d ie r o n t r a z a r m a p a s de r e n d im ie n to s potenciales, tomando en cuenta la altitud y las reservas útiles del suelo, a partir de los valores interpolados de dichas relaciones; se deduce, e n tre otras cosas, una estimación de las ganancias de rendimientos esperados g ra c ia s al r ie g o . Se d e t e r m in ó t a m b ié n el lim ite a ltitu d in a l de r e n ta b ilid a d del re g a d ío sobre cuatro toposecuencias características.

Palabras clave: caña de azúcar, balance hidrico, riego, rendimiento potencial, espacializacíón.

Irrigation sur pomme de terre en rotation avec la canne à sucre à l'île Maurice.

(© Cirad)

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