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Submitted on 1 Jan 1887
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Sur les volumes moléculaires et l’énergie réfractive des phosphates, arséniates et hypophosphates de soude
H. Dufet
To cite this version:
H. Dufet. Sur les volumes moléculaires et l’énergie réfractive des phosphates, arséniates et hypophos- phates de soude. J. Phys. Theor. Appl., 1887, 6 (1), pp.301-312. �10.1051/jphystap:018870060030100�.
�jpa-00238736�
portions. L’exemple plus présenté par la chimie minérale
est celui des différents phosphates de soude, au~quels j’ai joint les arséniates, isomorphes des orthophosphates, et les hypophos- phates, dont j’ai montré l’isonaorphisine avec les pyrophos- phates (’ ).
Pour chaque sel, autant du moins que cela m’a été possibie, j’ai
déterminé :
1 ° La forme cristallographique ;
2° La densité ; §
’
3° Les constantes optiques.
Je n’ai rien à dire ici sur le premier point; les résultats complets
se trouvent au Bulletin de la Société de l~TL~2~oc~Zo~~ze (2).
La densité a été déterminée sur des cristaux très purs, triés à la loupe, et exempts autant qu’il se peut d’inclusions liquides;
elle a été prise par la méthode de la balance hydrostatique, avec
une balance donnant le 11o de milligramme, dans le pétrole, par
comparaison avec un fragment de spath d’Islande, toujours le
même dans les expériences, et dont la densité, par rapport à l’eau
à 4°, a été trouvée égale à 9-,710. D’ailleurs une erreur sur ce
dernier chiffre n’affecterait en rien les résultats tirés de la com-
paraison des densités ou des volumes moléculaires des différents sels.
Pour les propriétés optiques, j’ai déterminé pour chaque sel
les indices pour la raie D, le plus souvent par la méthode de la réflexion totale, au moyen de l’appareil que j’ai décrit et figuré
( 1 ) Bulletin de la Société de ~fiméraZogie, t. IX, p. ~o r.
( 2 ) Ibid., t. X, p. 77.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018870060030100
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dans ce Recueil ( 1 ); j’ai employé aussi, dans la plupart des cas,
la méthode du prisme. Le même appareil m’a donné, avec une grande précision, l’angle des axes optiques pour les différentes couleurs. Connaissant les trois indices pour la raie D et les angles
des axes pour diverses radiations, un seul prisme, avec l’arête parallèle ou le plan bissecteur perpendiculaire à un axe d’élasticité
optique, permet d’obtenir les trois indices pour les raies du lithium et d u thallium.
Le Tableau suivant contient, avec les noms et les formules des
sels étudiés, leurs indices pour la raie D ( ‘-’ ~, l’angle intérieur des
axes optiques et la densité. Pour les autres renseignements, je
renverrai au Mémoire développé.
(1 ) Journal de Physique, 2e série, t. V, p. 564.
(2) Le Tableau de la p. 3°9 permet de calculer les indices pour les raies du li-
thium et du thalliuin.
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liésultats relatifs aux volumes molécitlaii-es.
-Les déter- minations de densité des sels précédents, faites dans des conditions
aussi semblables que possible, conduisent à quelques rapproche-
ments intéressants. En calculant le volume moléculaire, c’est-
à-dire le quotient de l’équivalent par la densité, on voit que l’addition d’ une molécule d’eau, que ce soit de l’eau de consti- tution ou de cristallisation) augmente le volume d’une quantité
sensiblement constante dans les orthophosphates et les pyrophos- phates.
En écrivant que le volume moléculaire d’un composé est égal à
la somme des volumes moléculaires des composants et calculant
ces derniers par la méthode des moindres carrés, on arrive aux
résultats suivants :
On voit qu’ici les difl’érences sont de l’ordre des erreurs d’ex-
périence. L’orthophosphate trisodique présente une anomalie; son
volume moléculaire est notablement plus petit que le volume cal- culé (231,1 1 observé au lieu de 237,2 calculé). L’arséniate triso-
dique présente exactement le même phénomène.
Dans les arséniates les volumes moléculaires des composants ne
paraissent pas présenter la même constance ; les écarts entre l’ob-
servation et le calcul, sans être très considérables, sont plus
grands que précédemment.
L’arséniate trisodique présente la même anomalie que le phos- phate correspondant; son volume moléculaire, calculé avec les
nombres précédents, est 245,7, tandis que l’observation donne
~4 l,O. Ainsi, dans les deux cas, en passant du sel disodique à
’241-IO au sel trisodique également à 9-4HO, la substitution d’un
équivalent de NaO à un équivalent de HO se fait avec une con-
traction notable.
Pour les bypophosphates disodique et monosodique la diffé-
rence de leurs volumes moléculaires et de ceux des pyrophos- phates correspondants est presque la même; il en résulte qu’en
calculant le volume moléculaire de Ph0’f avec les résultats trouvés pour les phosphates, on arrive à des nombres suffisamment con-
cordants.
.
Le volume moléculaire de l’hypophosphate sesquisodique ne
s’obtient pas très exactement avec ces nombres ; en prenant pour PhO~ai~ a5, on trouve pour ce dernier sel 108,9, au lieu de 1 Il,9 mesuré.
La conclusion qui me semble devoir être tirée de ces mesures, c’est que si le volume moléculaire des composants reste constant, à quelques exceptions près, dans des séries de corps composés des
mêmes éléments, il n’en est pas de même dans des corps iso-
morphes, la variation portant sur tous les éléments, communs ou
non. Ces résultats, relatifs aux phosphates et arséniates de soude,
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dont les poids moléculaires sont notablement différents, ne sont
pas d’ailleurs contradictoires avec les résultats de Schiff, par
exemple, constatant la presque identité des volumes moléculaires des sulfates simples ou doubles de la série magnésienne, dont les poids moléculaires sont beaucoup plus voisins les uns des autres.
Il est presque inutile de faire remarquer que les volumes molé- culaires des composants, déterminés par les calculs précédents,
n’ont aucun rapport avec les volumes moléculaires de ces mêmes corps à l’état isolé. Les nombres trouvés dans le calcul repré-
sentent la somme du volume occupé par les molécules du com- posant et de l’espace internloléculaire. Il n’y a aucune raison
a priori pour que ce volume reste le même dans des composés analogues. Les curieuses relations signalées par Joule et Play-
fair ( 1 ) entre le volume moléculaire des sels hydratés et le volume
de l’eau supposée à l’état de glace, volumes qui, d’après eux,
seraient égaux, subsistent, au moins d’une manière approximative,
avec les nombres que j’ai obtenus.
Résultats relatifs à l’énerg-ie réfractive. - D’après la loi de
T
Gladstone, l’énergie réfractive spécifique 2013.~2013 d’un. composé s’ob-
tient par une règle de mélanges à partir des énergies réfractives des composants. Si E est l’équivalent d’un corps composé de ~, p’,
’~, ... , équivalents de corps dont les équivalents sont e, e’, e’’, ... , cette loi conduit à l’équation
ou, en remplaçant ~ D par le volume moléculaire V,
En prenant pour N l’indice l1îédian) c’est-à-dire la moyenne
arithmétique ou géométrique (elles se confondent pratiquement)
_____ _- - ___ --- ~--
(1) Claefn. Soc. lJfenL, t. II, p. Q7,’ et t. III, p. 199,
®y~~laoplzos~l~c~tes .p~~l°n,plzos,plzates.
( 1 ) Pour les sels trisodiques qui sont uniaxes, on a pris pour l’indice médian le tiers de la somme cle l’indice extraordinaire et de deux fois l’indice ordi-
naire.
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On voit par ces nombres que la quantité e ~’~ ^’ > c’est-à-dire
ce que Gladstone a appelé l’énergie réfractive moléculaire, ne paraît pas présenter la même valeur dans les différentes séries,
mais que pourtant les nombres obtenus sont voisins les uns des
autres. Pour l’eau, l’énergie réfractive moléculaire déduite des indices et de la densité serait 3, oo pour l’eau liquide, 3, 02 pour la glace; pour la soude, Gladstone donne le nombre 6, 25. Ces
nombres sont assez voisins de ceux qu’on a obtenus dans les com-
binaisons précédentes ; mais le nombre obtenu pour l’acide phos- phorique est très différent du nombre prévu, puisqu’il est moindre
que l’énergie réfractive moléculaire du phosphore. La différence
est beaucoup trop grande pour être attribuée à une erreur d’expé-
rience.
On ne gagne rien en remplaçant, dans la formule de Gladstone,
l’indice par la constante A de la formule de dispersion de Cauchy.
En effet, la dispersion est presque la même dans ces différents sels, quelle que soit la quantité d’eau ; le Tableau suivant, où l’on donne
en unités du quatrième ordre décimal les différences d’indices pour les raies du lithium, du sodium et du thallium, le montre
bien.
La dispersion semble donc tenir surtout à la présence de l’acide, Ph 05 ou As 0:>, dont la quantité est constante., et le
calcul, refai t avec la constante de la formule de ~auchy, donne
sensiblement le même résultat que le premier pour l’eau et la
soude; les différences entre le calcul et l’observation sont plus grandes que pour le premier calcul; les erreurs, provenant de la
mesure de la dispersion, s’ajoutent à celles qui proviennent de la
mesure de l’indice pour la raie D.
On peut essayer d’interpréter les résultats précédents à l’aide
de l’llypothèse à laquelle conduit la loi des mélanges de Gladstone.
On sai t que cette loi revient à considérer les corps réfringents
comme constitués par des molécules réfringentes plongées dans
un milieu identiqiie à l’éther du vide. T~T. Mallard (f) fai t remar-
quer que dans cette hypothèse les paramètres cristallographiqnes
restent indépendants des constantes optiques qui résultent uni-
quement de la symétrie intérieure de la molécule et nullement de la position des noeuds du réseau. Dans un corps biréfringent l’el- lipsoïde optique est le même que celui de la molécule ; c’est ce qui résulte de l’étude faite par ce savant des effets des lames cris- tallines superposées (2).
(’ ) Traité de Cristallographie, t. II, p. q 76 et j f,95.
(2) Traité de Cristallographie, t. II, Ch. VIII.
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On peut développer ceci et justifier en même temps la considé- ration de l’indice médian. Si plusieurs corps sonl mélangés ou combinés, si l’on appelle v, v’, v" les volumes occupés par chaque espèce de molécule dans l’unité de volume du corps, eu ~, )’, v~,
.