LES CJC
Agir plus tôt, agir moins seul 4 ans de redynamisation des CJC
Jean Pierre COUTERON Psychologue clinicien
Natalie LATOUR Déléguée générale
Journée CJC Ile de la Réunion – 15 septembre 2015
Les adolescents, un public à rencontrer
Les demandes d’aide n’interviennent pas spontanément même lors d’un usage élevé* :
Parmi les usagers réguliers de cannabis : 0,6% de demandes d’aide Parmi les usagers quoGdiens : 6,3 % de demandes d’aide
ò
Les CJC qui ont une mission d’ « aller vers » ont un rôle essen<el à jouer
L’entourage et la communauté adulte sont des acteurs incontournables pour repérer et faire le lien
* Obradovic et al. 2013 – Usage problémaGque du cannabis – Revue de la liKérature
internaGonale – OFDT/FédéraGon AddicGon
Journée CJC Ile de la Réunion – 15 septembre 2015
Quels travaux ? Quelles produc<ons ?
PrésentaGon des projets conduits depuis 4
ans par les différents acteurs associaGfs et insGtuGonnels (cf. doc CJC)
Journée CJC Ile de la Réunion – 15 septembre 2015
Des fiches théma<ques res<tuant :
→ Le cadre réglementaire des CJC
→ Les constats issus de l’étude
→ Les ques<onnements qu’ils soulèvent
→ Les principes
• 3 axes :
→ Le fonc<onnement
→ L’accueil et l’accompagnement du jeune et de son entourage
→ L’interven<on précoce
UN GUIDE SUR LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES ALLANT DE LA
PRÉVENTION AU SOIN
• FICHE 1 : LES CRITÈRES D’ACCUEIL
• FICHE 2 : LES PROFESSIONNELS DÉDIÉS
• FICHE 3 : LES MODALITÉS PRATIQUES DE L’ACCUEIL
FICHE 4 : L’ACCUEIL DU JEUNE ET DE SON ENTOURAGE
FICHE 5 : L’ÉVALUATION DE LA SITUATION DU JEUNE
FICHE 6 : L’ACCOMPAGNEMENT ET L’ORIENTATION
FICHE 7 : LA PRISE EN COMPTE DE L’ENTOURAGE FAMILIAL
FICHE 8 : LA SPÉCIFICITÉ DES ORIENTATIONS JUDICIAIRES
• FICHE 9 : LA CJC : CENTRE RESSOURCE SUR LES QUESTIONS D’ADDICTIONS CHEZ LES JEUNES
• FICHE 10 : LES CONSULTATIONS AVANCÉES
• FICHE 11 : LES ACTIONS HORS LES MURS
• FICHE 12 : LE REPÉRAGE, L’INTERVENTION BRÈVE ET L’ORIENTATION
UN GUIDE SUR LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES ALLANT DE LA
PRÉVENTION AU SOIN
• F
ICHE3 : L
ESMODALITÉS
PRATIQUES
DE
L
’
ACCUEIL→ Créer des condiGons de rencontre adaptées :
• lieu convivial et rassurant
• • salle d’aKente aménagée
• • circulaGon spécifique dans les locaux
• • communicaGon aKracGve
• • temps d’accueil spécifique (mercredi, samedi ou en soirée)
→ Veiller à une bonne visibilité du personnel dédié et
de leurs praGques (plus efficace qu’une amplitude
horaire extensive): site internet, numéro de tel Azur
ou portable, travail de réseau soutenu)
• FICHE 4 : L’ACCUEIL DU JEUNE ET DE SON ENTOURAGE
→ Prévoir la possibilité d’une informaGon et d’un conseil dès le
premier contact (téléphonique ou physique)
→ Proposer un RDV dans un délai court, voire un accueil
immédiat
• Le premier entreGen:
• L’entourage se présente seul :
→ Evaluer la perGnence d’associer ou pas le jeune
• Le jeune se présente seul :
→ créer les condiGons de l’appropriaGon de la démarche pour
dépasser la demande de l’entourage
• Le jeune est accompagné :
→ Ecouter tous ceux qui se présentent à la consultaGon : un
temps pour recevoir le jeune et l’entourage séparément, un
temps en commun
REPERES POUR UNE PRÉVENTION DES CONDUITES ADDICTIVES PLUS EFFICACE
ü Les consommaGons problémaGques sont associée à la précocité de l’usage, l’environnement social et familial, la présence de troubles de la personnalité, de faibles compétences psychosociales, un
entourage amical consommateur
ü Les conduites addicGves résultent d’interac<ons entre un produit, un individu et son environnement = cibles des acGons de prévenGon
ü Les programmes de prévenGon doivent inclure si possible des ac<ons ayant montré leur efficacité (evidence-‐based) et inclure un volet
d’évaluaGon
ü Les intervenGons les plus efficaces s’inscrivent dans un cadre mul<-‐
interven<onnel (agir sur plusieurs facteurs) et mul<-‐systémique (agir sur les divers environnements auxquels apparGent le jeune)
ü Les acteurs les plus per<nents de la préven<on sont ceux de l’éduca<on et de l’environnement des jeunes
ü Le premier acteur de préven<on est l’usager lui-‐même
La CJC: Une mission d’interven<on précoce à l’interface de la préven<on et du soin
• Une arGculaGon entre la CJC et le réseau en aval
• Une clinique assurée par les professionnels de la CJC dans ses murs et hors ses murs (consultaGons avancées) + clinique CSAPA
• Une clinique assurée par les professionnels de la CJC dans ses murs et hors ses murs (consultaGons avancées)
• Une FormaGon des acteurs de 1ières lignes
• Un souGen aux professionnels
• Un lien entretenu et facilitant l’orientaGon
• Une CommunicaGon spécifique et adaptée
• Une SensibilisaGon de la communauté
adulte aux facteurs de vulnérabilité chez les jeunes notamment sur les quesGons
d’addicGon
• Une parGcipaGon aux acGons de prévenGon
Savoir -‐fair e c linique Savoir -‐fair e soc ial
OrientaGon
PEC
EvaluaGon
OrientaGon vers le disposiGf spécialisé
Repérage / intervenGon brève
PromoGon d’un environnement favorable
Développer l’interven<on précoce
I. Enjeux
Classement européen des consomma<ons chez les jeunes français de 15-‐16 ans (ESPAD 2011)
Usage récent (= consomma<ons au moins une fois dans les 30 derniers jours) :
• Cannabis : 1
errang en 2011 (versus 3ème rang en 2007)
• Tabac : 6ème rang (sur 36) (versus 14ème rang en 2007)
• Alcool : 9ème rang (versus 15ème rang en 2007)
Expérimenta<on des drogues illicites hors cannabis : 2
èmerang (versus 3
èmerang en 2007)
L’interven<on précoce, un axe stratégique du plan gouvernemental de lude contre les drogues et les
conduites addic<ves 2013-‐2017
• Chapitre « Renforcer les acGons de prévenGon -‐ Développer de nouvelles approches » : « [...]. L’interven)on précoce sera
largement mise en pra)que par les professionnels en contact avec les jeunes. Les consulta)ons jeunes consommateurs
diffuseront ce9e méthode à l’échelle de leur territoire. »
• AcGon 24 : Former les professionnels des CJC à l’intervenGon précoce
II. Défini<on et objec<fs
Les fondements
• INTERVENTION (venir entre)
• À l’arGculaGon entre prévenGon et soins
• À l’arGculaGon entre l’individu et le groupe
• PRÉCOCE (venir avant)
• Avant les 1ers usages
• Avant l’appariGon de troubles et de dommages
• Avant une demande d’aide
Une défini<on
« La démarche d’intervenGon précoce vise à :
-‐ promouvoir un environnement favorable à la santé -‐ renforcer les compétences des jeunes et de tous les
membres de la communauté adulte
-‐ mieux accompagner les jeunes ayant des comportements à risque et/ou en situaGon de vulnérabilité.
C’est une stratégie d’acGon entre la prévenGon et l’accès aux soins.
L’objecGf est de raccourcir autant que possible le délai entre l’appariGon des premiers signes d’un trouble de l’usage et la mise en œuvre d’un accompagnement et de soins adaptés »
L’interven<on précoce est un con<nuum
1. Augmenter le pouvoir d’agir des jeunes, de la communauté adulte, des
parents
Construire un contexte citoyen et professionnel bienveillant à l’égard
de ceux qui rencontrent des difficultés 2. Reconnaître les signes
d’une situa<on de
vulnérabilité chez une jeune
3. Invalider/confirmer une situa<on de vulnérabilité
Déterminer avec le jeune la forme d’intervenGon
4. Intervenir sur les facteurs de risque et de protecGon, améliorer l’autonomie en prenant en compte
les ressources, déficits et environnement du jeune
L’IP = une approche globale de la préven<on
Le modèle de l’IP arGcule à la fois :
• Le travail sur l’environnement : promoGon de la
santé, travail communautaire, travail socio-‐éducaGf, le travail sur le contexte social, culturel, législaGf, etc.
• La « préven<on sélec<ve » = enrayer au plus tôt l’évoluGon d’un phénomène auprès des individus
présentant des risques connus ou ayant développé les premiers symptômes d’une problémaGque
• La « préven<on indiquée » (ou ciblée) = intervenir
auprès de consommateurs avérés afin de réduire les
conséquences péjoraGves de leurs consommaGons
Eléments clés du modèle de l’IP
• Global et fédérateur : il intègre des praGques professionnelles jusque-‐là pensées et mises en œuvre de manière disparate
• Ouvert : libre choix de la méthode pour aKeindre les objecGfs de chaque étape
• Subsidiaire : il reconnaît les compétences des autres professionnels, des proches, des jeunes. Le travail des spécialistes de l’addicGon est pensé comme subsidiaire à ces formes de souGen
• Collabora<f et complexe : il invite à collaborer citoyens et
l’ensemble des professionnels en contact avec les jeunes => gros efforts de communicaGon et de clarificaGon, capacité à comprendre et arGculer les différentes logiques professionnelles
• Pavé de bonnes inten<ons : au centre, se trouve le jeune « en situaGon de vulnérabilité ». L’entourer de protecGons comme la convenGon ONU des Droits de l’Enfant.