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Le plus grand homme de tous les temps

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Le plus grand homme de tous les temps

Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam

Ses mœurs. Comment l’aimer. Comment le défendre

Par : Abou `Abdor-Rahmaan Hichaam Mohammad Sa`iid Barghach

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Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux1 Louange à Allah, Seigneur de l’univers. Qu’Allah fasse l’éloge et accorde le salut au sceau des prophètes, le meilleur homme de tous les temps, notre bien-aimé, et notre modèle, Mohammad ibn `Abd Allah, qui sera au Jour du Jugement propriétaire du Bassin où se désaltèreront les croyants, porteur de l’Etendard de la Louange, titulaire de la position de gloire, commandant des Musulmans qui se distingueront par des marques blanches sur la tête et sur les pieds du fait de leurs ablutions, ce même Prophète qui a été évoqué dans la Torah et l’Evangile et qui a été soutenu par Djibriil (l’Ange Gabriel).

Allah, Exalté soit-Il, lui a accordé le privilège du Voyage nocturne et de l’Ascension, a scindé la lune en deux pour lui, a fait de sa salive et de sa sueur une source de bénédiction et de guérison ; sa supplication apporte la pluie ; les arbres se sont soumis à ses ordres ; même les chameaux et les pierres l’ont salué ; la victoire lui a été accordée sur ses ennemis en les terrorisant à une distance d’un mois de marche ; il , Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, est sans prétention le meilleur des fils d’Adam.

Les preuves de sa prophétie sont innombrables, ainsi que ses vertus et ses bénédictions.

Enfant, il était déjà le meilleur être de toute la création, puis il devint le plus pur des adolescents et le plus noble des adultes. Toute sa vie, il fut le plus pieux des hommes, le plus juste des juges et le plus courageux des commandants. Allah, Exalté soit-Il, l’a comblé de toutes les nobles vertus, l’a assaini de toute impureté, l’a préservé de toute erreur, l’a éduqué de la meilleure des façons et l’a doté des mœurs les plus éminentes. Personne ne lui est comparable, ni dans sa perfection et son éminence, ni dans sa véracité et son honnêteté, ni dans son détachement des biens terrestres, ni dans sa pudeur, ni dans sa chasteté.

1 TSNA (Traduction du sens des Noms et Attributs d’Allah): Nous devons croire en tous les Noms, Attributs et Actions d'Allah tels que mentionnés dans le Coran et la Sunna de Son Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, sans les nier, en altérer le sens, y chercher de ressemblance avec Ses créatures ou tenter de comprendre la forme et la nature qu'ils revêtent.

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Ainsi était le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dont la grandeur d’âme, la transparence naturelle, la pureté de cœur, la grande noblesse de l’éthique, la perspicacité, le génie, la répartie, la la détermination ferme, et l’abord facile ont été reconnus par tous ceux qui l’ont fréquenté.

Avis impartiaux au sujet du plus grand homme de tous les temps, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam

Nul ne peut avoir connaissance d’une partie des nobles vertus, des bonnes mœurs et des qualités du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, sans faire montre d’admiration et d’éblouissement vis-à-vis de sa personnalité. Il n’est donc pas étonnant de trouver des éloges et des témoignages impartiaux, de la part de non-musulmans, dans leurs livres et leur patrimoine culturel, qui devinrent une preuve massue de la grandeur de ses mœurs et de ses qualités, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam.

Témoignages de non-musulmans objectifs : Témoignages d’orientalistes:

- L’orientaliste américain Washington Irving a dit : « Mohammad, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était de facto le sceau des prophètes et le Messager le plus éminent qu’Allah, Exalté soit-Il, a envoyé pour appeler les gens à L’adorer » (Pr ‘Imaad Khaliil, Qaalou `an al-Islam).

- L’orientaliste espagnol Jean Lik a attesté dans son livre Les Arabes : « Il n’est pas possible de faire une description de la vie de Mohammad qui soit meilleure que ce qu’Allah a décrit : ‘Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers’ (Coran 21/107).

Mohammad fut une véritable miséricorde et je prie pour lui avec avidité et passion ».

- L’orientaliste italienne Laura Veccia Vaglieri a souligné dans son Apologie de l’Islam : « Mohammad, qui était toujours attaché aux principes divins, était extrêmement tolérant, surtout vis-à-vis des

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adeptes des religions monothéistes, et il sut s’armer de patience face aux idolâtres en faisant toujours preuve de retenue… ».

- L’orientaliste français Gustave Le Bon a témoigné dans son livre La Civilisation des Arabes que Mohammad, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, endurait toutes sortes de persécutions et de tortures avec patience et clémence. Il a, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, traité les Qoraychites, qui restèrent pendant vingt ans ses ennemis redoutables, avec douceur et longanimité.

Témoignage de philosophes

- Le philosophe et dramaturge irlandais renommé George Bernard Shaw a indiqué : « J’ai lu la biographie du Prophète de l’Islam plusieurs fois, et je n’ai trouvé rien d’autre qu’un modèle en matière d’éthique. Là, j’ai souhaité que le monde prenne le sentier de l’Islam

».

- Le philosophe britannique Thomas Carlyle, considéré comme le plus grand esprit qu’ait connu la nation britannique depuis Shakespeare, a précisé : « Certes, le cœur de cet homme éminent, à l’âme généreuse remplie de miséricorde, de bien, de tendresse, de piété, de sagesse, de discernement et d’intelligence, était occupé par des idées éloignées des convoitises séculières et ses intentions étaient dénuées de la recherche du pouvoir et de la puissance ».

Témoignage des historiens:

- Dans la Vie de Mohammad, l’historien britannique William Muir a souligné : « Mohammad, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, s’est distingué par la clarté de ses propos et la simplicité de sa religion. De plus, il a accompli des œuvres étonnantes ; en effet, jamais l’Histoire n’a connu de réformateur qui ait autant éveillé les âmes, ranimé les bonnes mœurs et exhaussé le rang de la vertu aussi promptement que Mohammad, le prophète de l’Islam ». Et d’ajouter, en décrivant la vie et l’éthique du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : « La simplicité était un aspect de sa vie, les bonnes manières et l’étiquette dans ses relations avec le plus simple de ses adeptes figuraient parmi les traits les plus saillants de son comportement. La modestie, la compassion, la longanimité, l’altruisme et la générosité étaient des qualités inhérentes à sa personnalité qui lui valaient l’affection de tout son entourage. Il est bien connu qu’il n’a jamais refusé l’invitation de

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quiconque, ni de cadeau, aussi anodin fût-il. Dans une assemblée, il ne se mettait jamais au premier plan et chacun de ses Compagnons, aussi modeste fût-il, ressentait qu’il, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, lui faisait un accueil spécial chaque fois qu’il le rencontrait. Quand il croisait quelqu’un qui se réjouissait d’un bonheur, il lui serrait la main et partageait sa joie. Il consolait avec beaucoup de compassion l’éprouvé et l’affligé. Dans les moments de disette, il partageait ses provisions avec les autres. Il était toujours pensif et préoccupé du bien-être et du bonheur de tous ceux qui l’entouraient ».

Témoignage des poètes et des hommes de lettres :

- Dans son ouvrage Histoire de la Turquie, le fameux poète français Lamartine a dit : « Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mohammad ? ».

- Le fameux poète et écrivain allemand Goethe a affirmé : « J’ai cherché dans l’histoire de l’humanité un homme qui soit l’exemple idéal et je l’ai trouvé en la personne du Prophète Mohammad, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam ». (Sigride Hunke, Le Soleil d’Allah brille sur l’Occident).

- Dans son livre Mohammad et le Coran, Montet, l’écrivain d’origine française et professeur de langues orientales à l’Université de Genève, a entériné que Mohammad, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était un homme de caractère noble et de commerce agréable, un brillant orateur au jugement juste et aux propos véridiques. Il se distinguait par le bien-fondé de ses opinions, sa franchise et son extrême conviction dans ce qu’il faisait et disait.

Voilà donc quelques extraits d’opinions et de déclarations, émises en faveur du Prophète élu, Mohammad, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, par des orientalistes, des philosophes, des historiens et des poètes d’origine européenne et occidentale. Par ces attestations, nous avons voulu prouver que les descendants de la civilisation occidentale reconnaissent la prophétie de Mohammad, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ainsi que ses vertus et ses bienfaits incessants envers toute l’humanité, dans les quatre coins du monde, bienfaits qui dureront jusqu’au Jour de la Résurrection.

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En effet, malgré l’escalade continue du fanatisme euro-chrétien, on trouve encore des personnes objectives qui affirment la Vérité sans tergiversation.

Or, la culture occidentale dominante, infatuée par le fanatisme, l’obstination et l’égocentrisme, s’acharne à travestir la réalité et à étouffer ces voix équitables pour empêcher l’Européen ordinaire d’avoir accès à ce que ses compatriotes ont déclaré en faveur de l’Islam, du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, et de son éternel message universel. Cette attitude hostile a deux objectifs :

Le premier objectif consiste à éloigner les chrétiens européens de l’Islam qui a prouvé sa capacité à pénétrer profondément les âmes et à toucher la nature innée de l’être humain. Cela suscite les craintes de l’Occident, angoissés par une récession du nombre de convertis au Christianisme dans le monde en dépit des fonds et du temps investis pour christianiser les peuples. Laurence Brown, un évangélisateur, a indiqué : « Nous avons trouvé que le véritable danger que nous affrontons réside dans l’Islam, son aptitude à se répandre et à dominer, ainsi que sa vitalité étonnante (…). Le danger que représentent les Musulmans et le seul face auquel toutes les puissances doivent se rassembler, les armées se mobiliser, et vers lequel toutes les attentions doivent se tourner (…). En effet, la question islamique est différente de la question juive, et la religion des Musulmans est différente de celle des Juifs, car l’Islam est une religion prosélyte. L’Islam se répand largement parmi les Chrétiens eux-mêmes comme parmi les non Chrétiens. Par ailleurs, les Musulmans ont entrepris une longue lutte en Europe – selon les évangélistes – parce qu’ils ne se sont jamais enracinés en temps que minorité (…).

Voilà pourquoi les évangélistes soutiennent les Juifs contre les Musulmans en Palestine. Auparavant, nous nous étions alarmés du péril juif, du péril jaune (à savoir l’hégémonie du Japon et sur la Chine) et du péril bolchevique. Or, ces périls ne se sont pas concrétisés comme nous l’avions imaginé. Nous nous sommes rendu compte que les Juifs sont nos amis ; par conséquent, tous ceux qui les persécutent sont nos ennemis jurés. Nous nous sommes également rendu compte que les bolchéviques sont nos alliés. Quant aux Asiatiques, il existe desormais de puissants Etats démocrates qui

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se chargent de les contenir. Or, le véritable péril c’est l’Islam ». (At- Tabchiir wa Al-Isti`maar, Pr Mostafaa Khaalidi et Pr `Omar Faroukh)

Le deuxième objectif consiste à entretenir le conflit entre l’Occident et le monde musulman et à pérenniser la rupture entre eux au profit des sionistes et des francs-maçons, étant donné que ces derniers seraient les premières victimes de tout rapprochement ou dialogue sérieux entre le monde musulman et l’Occident.

Dans ce modeste ouvrage, nous traiterons d’un aspect de la grandeur du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ses bonnes mœurs et ses vertus. Je me suis contenté de citer les propos et les actions authentiques du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, pour enraciner l’amour du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dans le cœur des lecteurs et par volonté de diffuser sa religion et sa Sunna, de le soutenir et de défendre la Charia dont il est le transmetteur, afin que les lecteurs agissent en fonction de cet amour, dans l’espoir que ce message atteigne les personnes objectives, les guide vers le droit chemin, et atteigne également ceux qui, par ignorance et par fanatisme aveugle, ont suivi cette campagne inique et cette altération mensongère de la biographie de l’homme le plus noble qu’ait connu l’humanité, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, pour qu’ils se repentent.

Dans cet ouvrage, nous commencerons par traiter les preuves qu’il, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, était doté de bonnes mœurs, puis les témoignages à ce propos, fournis par les juifs et les chrétiens, qui ont reconnu ses vertus. Ensuite, nous ferons l’exposé détaillé de celles-ci, en commençant par ses caractéristiques à portée immanente, telles que la véracité, la probité, la modestie, la pudeur, le détachement des biens terrestres et la patience. Ensuite, nous aborderons quelques unes de ses caractéristiques à portée transitive, telles que la miséricorde, la longanimité, l’indulgence, l’équité, la fidélité, la générosité, le courage et la force d’âme.

Nous découvrirons également sa ligne de conduite, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, avec son entourage et ses proches, les enfants, les domestiques, les faibles et les indigents.

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Nous terminerons notre exposé par une question : comment défendre notre noble Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam ? Nous y répondrons en évoquant la façon de concrétiser notre amour pour le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ainsi que certains devoirs de l’aimant sincère envers son bien-aimé, et les actions défensives que cet amour implique.

Les mœurs du meilleur des hommes, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était le meilleur des hommes en matière de mœurs, de générosité et de piété, comme le dit son Seigneur, Exalté soit-Il, dans un témoignage décrivant et faisant l’éloge de Son noble Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam – ce qui est la plus grande grâce qu’on puisse espérer – (sens du verset) : « Et tu es certes, d’une moralité éminente » (Coran 68/4).

Anas ibn Maalik, qu’Allah soit satisfait de lui, serviteur du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, affirma : « Le Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, était le meilleur des hommes sur le plan moral » (Boukhari et Mouslim).

Safiyah bint Hoyay, qu’Allah soit satisfait d’elle, dit : « Je n'ai jamais vu de personne meilleure sur le plan moral que le Messager d'Allah, Salla Allahou 'Alaihi Wa Sallam » (Ibn Hadjar et At-Tabarani).

Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, a dit, lorsqu’on lui a demandé de décrire l’éthique du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : « Son éthique était en tous points conforme aux injonctions du Coran » (Ahmad et Mouslim).

Cette magnifique description d’Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, nous révèle que son éthique, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, consistait à se conformer aux injonctions du Saint Coran, à respecter dûment les prescriptions et les proscriptions qui s’y trouve, à acquérir les vertus dont le Coran fait l’éloge, et à s’éloigner de tous les défauts qu’il réprimande.

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Dans son exégèse, Ibn Kathiir, qu’Allah lui fasse miséricorde, commenta : « Ce verset signifie que la soumission aux prescriptions et aux proscriptions du Coran est devenue inhérente au Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, en plus de ses qualitées innées dont Allah, Exalté soit-Il, l’a comblé, telles que la pudeur, la générosité, le courage, la longanimité et toutes les autres vertus ». (Tafsir Al- Qor’aan Al-`Adhiim).

Par ailleurs, ses nobles qualités ont été mentionnées dans les Livres Saints précédents, avant leur altération. `Ataa’, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta ce qui suit : « Je demandai à `Abd Allah ibn `Amr s’il y avait une description du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dans la Torah et il me répondit : « Par Allah, certes ! Sa description dans la Torah correspond à certains de ses attributs mentionnés dans le Coran : ‘Ô Prophète! Nous t’avons envoyé pour être témoin, annonciateur, avertisseur’ (Coran 33/45) et défenseur des illettrés. Tu es Mon serviteur et Mon messager. Je t’ai surnommé : le confiant. Il n’est ni rude, ni dur de cœur, ni criard dans les marchés ni rancunier, mais plutôt indulgent et clément. Avant de rendre l’âme, il réformera la religion altérée en inculquant aux gens les paroles suivante: « Nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah ». Par ces paroles, il guérira des yeux de la cécité, des oreilles de la surdité et des cœurs de l’insensibilité’ » (Boukhari).

Allah, Exalté soit-Il, dit en toute vérité (sens du verset) : « Et tu es certes, d’une moralité éminente » (Coran 68/4).

Promenons-nous donc dans ce jardin spacieux et luxuriant pour humer ses parfums et puiser à sa source intarissable.

* * *

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L’éthique du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dans sa relation avec son Seigneur, Exalté soit-Il

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, suivait une éthique irréprochable dans sa relation avec son Seigneur ; cette éthique était excellente, dans la mesure où tous ses actes intérieurs et extérieurs étaient l’expression de la vénération et de la révérence qu’il vouait à son Seigneur, Exalté soit-Il, ainsi que de la pudeur qu’il éprouvait vis- à-vis de Lui. Par conséquent, il s’est gardé de mal se comporter avec son Seigneur, de se laisser distraire par autre chose, et de s’attacher à un autre objectif que celui de vouloir Le satisfaire.

Ni son regard ni sa vision intérieure n’ont jamais transgressé les limites de Son Seigneur. Décrivant la situation de Son Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, quand, pendant l’Ascension, il accéda aux rangs les plus sublimes, Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « La vue n’a nullement dévié ni outrepassé la mesure » (Coran 53/17).

« Ce verset comporte des secrets étonnants sur l’éthique qui sied au plus parfait des hommes : le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam. Allah, Exalté soit-Il, a nié que Son Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, se soit comporté tel un visiteur indécent en présence des souverains et des grandes personnalités, en lançant des regards furtifs ici et là, et en faisant preuvre de curiosité face à ce qui se présentait devant lui. Allah, Exalté soit-Il, a évoqué l’éthique irréprochable de Son Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, à cet instant, puisqu’il, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, n’a nullement fait dévier son regard et ne l’a pas posé sur autre chose que les signes et les merveilles qui lui ont été montrées. Il se comporta en serviteur bien élevé, dont les bonnes manières lui imposaient de baisser la tête et de se contenter de regarder ce qui lui était présenté, sans se tourner vers rien d’autre, ni porter le regard sur ce qu’il ne voyait pas, ce qui était révélateur de son tempérament imperturbable et serein.

(…) Ce comportement est la meilleure attitude à observer face à son Seigneur, Exalté soit-Il. En outre nul ne peut égaler le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dans ce domaine, car d’habitude, lorsqu’une personne parvient à occuper un rang éminent, elle a

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tendance à vouloir s’élever toujours plus haut » (Ibn Al Qayyim, Madaaridj As-Saalikiin).

Son éthique, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, vis-à-vis de son Seigneur, Exalté soit-Il, la vénération qu’il avait pour Lui et la pudeur qu’il éprouvait face à Lui étaient telles qu’ils l’empêchaient parfois de Lui faire une requête, malgré le besoin et l’envie. A l’instar de son attitude pendant L’Israa’ (l’Ascension), lorsqu’il dit à Moussa (Moïse),

‘Alaihi Assalam, qui le pressa de retourner une dernière fois à son Seigneur, Exalté soit-Il, pour Lui demander d’alléger le nombre de prières prescrites à sa communauté, après maintes aller-retour où il fit à chaque fois la même requête : « La pudeur m’empêche d’en demander plus à mon Seigneur » (Extrait du hadith sur le Voyage nocturne et l’Ascension, Boukhari et Mouslim).

Sa pudeur était le fruit des ses bonnes mœurs hors du commun et de sa retenue, ainsi que de la vénération qu’il nourrissait à l’égard de son Seigneur.

Sa stricte soumission aux exigences de la servitude est l’une des facettes de l’excellente éthique qu’il suivait dans sa relation avec son Seigneur, Exalté soit-Il : de tous les hommes, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était le plus dévoué à son Seigneur, Exalté soit-Il, le plus révérend et le plus zélé dans l’invocation. Il ne laissait jamais s’écouler un moment sans invoquer et louer Allah, Exalté soit- Il, rendre grâce, implorer Son pardon et se repentir, alors qu’Allah, Exalté soit-Il, avait pardonné ses péchés passés et futurs.

C’est cette même pudeur qui le poussait, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, à veiller longement la nuit en prière jusqu’à ce que ses pieds se fendillent, à se prosterner en invoquant et en suppliant Allah, Exalté soit-Il, à Le louer, à s’humilier devant Lui en pleurant, au point que sa gorge laissait entendre un sanglot semblable au bruit d’une marmite en ébullition.

Lorsque Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, lui demanda : « Ô Messager d’Allah, pourquoi fais-tu cela, alors qu’Allah, Exalté soit-Il, t’as absous de tes péchés passés et futurs ? », il lui répondit : « Ô Aïcha, comment pourrais-je ne pas être un serviteur reconnaissant ? » (Boukhari et Mouslim).

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Les bonnes mœurs du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, pudique et reconnaissant, l’empêchaient de dormir car il préférait remercier son Seigneur, Exalté soit-Il, de l’immensité de Ses bienfaits et de Sa grâce.

Tout cela s’inscrit dans le cadre de ses bonnes mœurs, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, car la déférence du serviteur à l’égard de Son Seigneur le Donateur, le Dispensateur par excellence2, contribue au parachèvement des vertus morales.

Allah, Exalté soit-Il, dit en toute vérité (sens du verset) : « Et tu es certes, d’une moralité éminente » (Coran 68/4).

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2 TSNA (Traduction du sens des Noms et Attributs d’Allah): Nous devons croire en tous les Noms, Attributs et Actions d'Allah tels que mentionnés dans le Coran et la Sunna de Son Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, sans les nier, en altérer le sens, y chercher de ressemblance avec Ses créatures ou tenter de comprendre la forme et la nature qu'ils revêtent.

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La véracité, du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a apporté la Vérité de la part de son Seigneur, Exalté soit-Il. Par conséquent, tout, dans sa vie, était mû par la véracité : ses paroles, sa Sunna, son agrément, son courroux, ses déplacements, son rire, ses larmes, son sommeil et son état de veille ; tous ses propos, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, sont Vérité, et justice.

Fût-il sérieux ou en train de plaisanter, le Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, n’a jamais menti. Au contraire, il prohibait le mensonge et condamnait les menteurs.

Tous les propos, toutes les actions et toutes les attitudes du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, étaient fondés sur la véracité. Il était véridique en période de paix comme en période de guerre, lorsqu’il était content ou en colère, qu’il faisait un sermon ou qu’il rendait un verdict.

Il était, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, véridique avec les proches et les non-proches, les amis et les ennemis, les hommes et les femmes.

Il était, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, véridique vis-à-vis de lui- même comme vis-à-vis d’autrui. Il ne disait que la vérité fût-il en voyage, ou chez lui, en période de guerre ou de paix, vendeur ou acheteur, dans sa vie de tous les jours, dans les contrats, les pactes et les chartes qu’il effectuait, les sermons qu’il donnait et les lettres qu’il envoyait.

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était véridique et crédible, il n’a jamais tenu un seul propos mensonger. Au contraire, il était, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, véridique même dans ses regards et ses clins d’œil. Lorsque ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, lui dirent : « Pourquoi n’as-tu pas discrètement insinué l’ordre d’exécuter ce prisonnier par le biais d’un coup d’oeil? », il leur répondit : « Il ne sied pas à un Messager de lancer des

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regards perfides » [Abou Daoud et An-Nassaa’i (Al-Albaani : Sahiih)].

Si, dans la Djaahiliyah et avant l’avènement de l’Islam, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était surnommé le véridique et le probe, alors ce fut la cas a fortiori après la Révélation, l’initiation à l’Islam, la descente de Djibriil (l’Ange Gabriel), la prophétie et le bienfait dont Allah, Exalté soit-Il, l’a comblé quand Il l’a élu?

Même les pires ennemis du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ont reconnu sa véracité et sa probité : An-Nadr ibn Al- Haarith, l’un des diables de la tribu de Qouraych qui avait l’habitude de persécuter le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, et qui déclarait ouvertement son hostilité à son égard, dit à son peuple : « Ô gens de Qouraych, par Allah, vous êtes frappés par une épreuve, à laquelle vous n’avez pas encore trouvé d’issue : lorsqu’il était jeune homme, vous considériez Mohammad comme votre préféré, comme le plus véridique et le plus probe d’entre vous. Or, à peine ses favoris laissèrent-ils apparaître ses premiers poils blancs, il vous prêcha ce que vous savez. Vous avez alors dit que c’était un sorcier. Par Allah, non! Ce n’est pas un sorcier » (Al-Mubarakfuri, Ar-Rahiiq-oul- Makhtoum ; Al-Bayhaqi, Dalaa-il An-Nobowwah).

Des témoignages semblables furent apportés par Al-Waliid ibn Al- Moughiirah et `Otbah ibn Rabi`ah, entre autres célèbres ennemis déclarés qui haïssaient le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, avec véhémence (Al-Bayhaqi, Dalaa-il An-Nobowwah).

Son apparence, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était la plus grande preuve de la véracité de son caractère, et toute personne saine d’esprit et objective le remarquait. Le rabbin `Abd Allah ibn Salaam, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta ce qui suit : « Lorsque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, arriva à Médine, tous les gens se rassemblèrent autour de lui en disant : ‘Le Messager est arrivé ! Je m’approchai donc pour le voir, et lorsque je le vis, je compris alors que son visage n’était pas celui d’un menteur » (At- Tirmidhi et Ibn Maadjah (Al-Albaani : Sahiih)]. Dès lors, Ibn Salaam n’eut d’autre choix que de se convertir à l’Islam et désavouer les stratagèmes des juifs.

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La véracité du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, transparaissait à travers son physique avant de se manifester dans ses paroles et son comportement ; ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, furent donc fermement convaincus de sa véracité, car ils avaient vu son noble visage, avaient pu vérifier la fiabilité de ses paroles et la moralité de son comportement , et les avaient toujours trouvés véridiques et justes. Ainsi ils se sont rendu compte qu’il, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, était véridique et crédible dans tout ce qu’il transmettait de la part de son Seigneur, Exalté soit-Il.

Allah, Exalté soit-Il, dit en toute vérité (sens du verset) : « Et tu es certes, d’une moralité éminente » (Coran 68/4).

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La probité du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam

Nous pouvons affirmer à juste titre que le Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, est le plus probe des hommes de tous les temps, au point que nous aurions besoin de plusieurs ouvrages pour énumérer les seules preuves de sa probité.

La probité était l’une des vertus inhérentes au Prophète élu, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, avant la Révélation et même depuis sa plus tendre enfance. Son peuple et son clan le surnommaient « Al- Amiine » (le digne de confiance). C’est ainsi qu’on l’appelait dans la Djaahiliyah (période préislamique) ; les gens disaient : « Al- Amiine ceci, Al-Amiine cela » (As-Siirat An-Nabawiyyah d’Ibn Hichaam).

Dans le récit de la reconstruction de la Ka`bah, lorsque les chefs qoraychites divergèrent au sujet de celui qui redéposerait la Pierre Noire à sa place, ils dirent : « Prenons quelqu’un pour arbitrer notre litige ». « Ce sera la première personne qui surgira de ce col », dirent-ils. Aussitôt, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, arriva. Dès qu’ils le virent, ils dirent : « Al-Amiine est arrivé » (Ahmad, Al-Bayhaqi et Al-Haakim).

Cette qualité louable était enracinée en le Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, dans la mesure où il était, en matière de restitution des dépots et des droits à leurs propriétaires, un exemple parfait, remarquable et unique, à une époque et dans une société préislamique où il était rare de trouver cette vertu, et où toutes les ignominies étaient monnaie courante.

La confiance absolue en la probité du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, poussait les Qouraychites à déposer chez lui leurs fonds et leurs épargnes, au point qu’aucun Mecquois ne possédait quoi que ce fût de précieux sans qu’il ne le confiât au Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, par confiance en sa véracité et sa probité.

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Le plus étonnant est que cette confiance persista ; en effet, les Qouraychites ne doutèrent jamais de la probité du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, même en dépit de l’hostilité qu’ils éprouvaient à son égard à cause du fait qu’il préchait le monothéisme.

Quelle probité irréprochable et quelle magnifique vertu !

Alors que les polythéistes s’acharnaient à essayer d’assassiner le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ce dernier s’efforçait de leur remettre les dépôts qu’il gardait pour eux ! Ainsi, après son émigration, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, vers Médine, il mandata Ali ibn Abi Taalib, qui était résté à la Mecque, pour rendre les dépôts que les Mecquois lui avaient confiés (As-Sunan Al-Kobraa d’Al- Bayhaqi ; As-Siirat An-Nabawiyyah d’Ibn Hichaam ; Ar-Rahiiq Al- Makhtoum).

Il n’est donc pas étonnant que ses ennemis, avant ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, aient témoigné de sa probité !

Avant d’embrasser l’Islam, Abou Sofiaane, le chef mecquois, était, par animosité contre le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, soucieux de lui faire du tort et de le discréditer. Or, une fois devant Héraclius Ier, qui lui demanda de l’informer au sujet du contenu de la prédication du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, il ne put s’empêcher de divulguer cette vertu – la probité – et lui répondit qu’il prêchait la prière, la sincérité, la chasteté, la loyauté et la probité (Boukhari).

De son côté, lorsque le Négus, roi de l’Abyssinie, interrogea Dja`far ibn Abi Taalib, qu’Allah soit satisfait de lui, sur la religion que lui et ses compagnons émigrés avaient embrassée, il lui répondit : « Nous vivions ainsi jusqu’au jour où Allah, Exalté soit-Il, nous envoya un Messager qu’il choisit parmi nous ; un Messager dont nous connaissons la généalogie, la véracité, la probité et la chasteté (…) » (Ahmad).

Ainsi, la probité du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était connue de tous : ceux qui l’avaient connu et ceux qui avaient entendu parler de lui, qu’ils fussent des amis ou des ennemis.

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Il n’est pas étonnant que le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, occupe ce rang éminent en matière de probité, car Allah, Exalté soit- Il, lui a confié la Révélation en guise de dépôt et il, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, l’a transmise de la meilleure des manières ?

Il n’est pas étonnant non plus que le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ait porté un grand intérêt à la probité sous toutes ses formes, qu’il l’ait promue et qu’il ait rattaché cette vertu à la foi, en disant : « N’est pas croyant celui qui n’est pas loyal, et n’a pas de foi celui qui n’honore pas ses engagements » [Ahmad et Ibn Hibbaan (Al-Albaani : Sahiih)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ne s’est pas contenté de cette incitation générale à la probité, mais il a également stipulé l’importance de cette vertu à maintes reprises : il a souligné, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, l’importance de la probité dans la gestion des affaires des Musulmans, et a mis en garde contre tout laxisme à ce propos, ceci étant un grand péché. Il a dit, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam :

« Toute personne à qui Allah confie une responsabilité et qui meurt en ayant trompé ses subordonnés, Allah lui interdira d’entrer au Paradis » (Boukhari et Mouslim).

Mettant en garde celui qui aspire au gouvernement sans qu’il en assume dûment la responsabilité, il a dit, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam :

« C’est une responsabilité qui, le jour de la Résurrection, sera une cause d’humiliation et de regret pour celui qui ne l’aura pas prise au sérieux et ne s’en sera pas acquitté comme il faut » (Mouslim) ;

« Quiconque, après que nous l’ayons nommé gouvernement d’une contrée, nous cache ne serait-ce qu’une aiguille, son acte sera considéré, le Jour de la Résurrection, comme une appropriation illicite de butin»

(Mouslim).

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Ainsi s’avère-t-il que le digne de confiance, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, accordait un grand intérêt à la probité qui incombait aux Musulmans, aussi bien dans les affaires publiques que privées.

Dans son attitude inouïe dans toute l’histoire de l’humanité, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a mis l’accent sur l’importance de la probité par rapport aux biens et a dit : « Restitue le dépôt à celui qui te l’a confié et ne trahis pas celui qui t’a trahi » [Abou Daoud et At-Tirmidhi (Al-Albaani : Sahiih)].

Quelle éthique ! Seul Al-Amiine, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, est capable d’un tel comportement ! Pour lui, la probité n’est pas conditionnée par la réciprocité, il s’agit plutôt d’une vertu inhérente à son comportement qui ne peut faire l’objet de tractation !

Par ailleurs, la probité d’Al-Amiine, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, s’est manifestée dans des domaines variés et sous différentes formes que nombre de personnes ne perçoivent pas, croyant qu’elle se restreigne au domaine pécuniaire

Or, la probité s’applique au domaine de la relation conjugale, puisque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a dit : « Parmi les hommes qui occuperont les plus mauvaises places le Jour de la Résurrection, figure celui qui révèle des secrets liés à ses rapports avec sa femme » (Mouslim).

La probité s’applique aussi aux secrets, puisque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a dit : « Tout secret confié est un dépôt » [Abou Daoud et At-Tirmidhi (Al-Albaani : Sahiih)].

Elle s’applique enfin aux conseils et à la consultation, puisque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a dit : « Un conseiller a le devoir d’être honnête » [At-Tirmidhi et Ibn Maadjah (Al-Albaani : Sahiih)], c’est-à-dire qu’il est enjoint de donner ses conseils de manière objective, car sinon il trahirait son dépôt.

Ce ne sont que quelques exemples qui prouvent que le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, faisait preuve de la probité la plus irréprochable, qu’il était, à juste titre, digne de recevoir le dépôt de la Révélation d’Allah, Exalté soit-Il, car certes il n’a jamais été coupable

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de trahison, non seulement dans ses paroles, mais non plus dans ses regards et ses allusions. Lorsque ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, lui dirent : « Pourquoi n’as-tu pas discrètement donné l’ordre d’exécuter ce prisonnier par un coup d’oeil? », il leur répondit :

« Il ne sied pas à un Messager de lancer des regards perfides » [Abou Daoud et An-Nassaa’i (Al-Albaani : Sahiih)].

Je me demande quelle place occupe cette éminente vertu, de nos jours ; elle est en quasi voie de disparition, dans la vie des inconditionnels du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam.

D’ailleurs, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, le véridique, le crédible, le probe avait prédit la disparition de la probité, en disant :

« Le dépôt de la foi disparaîtra subitement et presque entièrement du cœur de certains hommes pendant leur sommeil, au point qu'il n'en restera plus qu’une petite trace. Puis ils perdront tout aussi subitement, pendant leur sommeil, ce qui leur restait de de ce dépôt dans le cœur, au point qu'il sera comparable à la cloque résultant d’une brûlure provoquée par une braise tombée sur un pied, c'est-à-dire apparemment consistante mais en réalité dépourvue de matière. Dès lors, les gens se rendront compte de la rareté de la probité dans leurs transactions commerciales, si bien qu’ils finiront par dire : ‘Il y a dans telle tribu un homme digne de confiance’ » (Boukhari et Mouslim).

Allah, Exalté soit-Il, dit en toute vérité (sens du verset) : « Et tu es certes, d’une moralité éminente » (Coran 68/4).

* * *

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L’humilité du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était le plus humble des hommes, puisqu’ Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

« Cette Demeure dernière, Nous la réservons à ceux qui ne recherchent, ni à s’élever sur terre, ni à y semer la corruption. Cependant, l’heureuse fin appartient aux pieux » (Coran 28/83).

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, avait atteint le summum de l’humilité sous toutes ses formes.

Pour ce qui est de son humilité en général, le Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, détestait que les Musulmans le couvrent d’éloges et leur interdisait de le flatter. Il a dit, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam :

« Ne m’encensez pas comme le firent les chrétiens avec le fils de Marie, je ne suis qu’un serviteur, appelez-moi donc le serviteur d’Allah et Son Messager » (Boukhari).

D’après Anas ibn Maalik, qu’Allah soit satisfait de lui, un homme dit au Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : « Ô Mohammad, ô notre maître et le fils de notre maître, ô le meilleur d’entre nous et le fils du meilleur d’entre nous ». Alors, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dit :

« Ô vous les gens, ne me parlez pas avec affectation. Que le diable ne vous induise pas en erreur. Je ne suis que Mohammad ibn `Abdillah, le serviteur d’Allah et Son Messager. Par Allah, je n’aime pas que vous m’éleviez au- dessus du rang qu’Allah, Exalté soit-Il, m’a octroyé » [Ahmad et An-Nassaa-i (Al-Albaani : Sahiih)].

Je me demande comment l’on peut prétendre l’aimer, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, tout en négligeant son injonction et sa très sérieuse mise en garde contre l’encensement déraisonnable de sa personne ?

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D’après Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, lorsqu’un homme dit au Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : « Ô toi, le meilleur de toute la création », il lui répondit : « C’est plutôt Ibraahiim (Abraham), ‘Alaihi Assalam, le meilleur de toute la création » (Mouslim).

Abou Horayrah, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta ce qui suit : « Djibriil (l’Ange Gabriel) était assis à côté du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, lorsqu’il regarda vers le ciel et vit un ange qui en descendait. Djibriil dit: ‘Cet ange n’est jamais descendu depuis qu’il a été créé’. Quand l’ange descendit, il dit au Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : ‘Ô Mohammad, ton Seigneur m’a envoyé à toi, pour te demander si tu voulais qu’Il fasse de toi un roi prophète ou un serviteur Messager ?’. Djibriil (l’Ange Gabriel) dit au Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : ‘Sois humble devant ton Seigneur, Ô Mohammad’. Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dit alors :

‘Je préfère être un serviteur Messager’ » [Ahmad (Al-Albaani : Sahiih)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, disait souvent : « Je mange comme mange un serviteur, et je m’assois comme s’assoit un serviteur » [Ibn Sa`d et Al-Bayhaqi (Al-Albaani : Sahiih)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, s’asseyait à même le sol, sur une natte tressée ou sur un tapis.

`Abd Allah ibn Bosr, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta ce qui suit :

« Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, avait une grande écuelle, surnommé Al-Gharraa’, qui ne pouvait être soulevée qu’avec l’aide de quatre hommes. Un jour, quand le soleil se leva et dépassa nettement la ligne de l’horizon, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, et ses Compagnons accomplirent la prière de Doha, puis on apporta cette écuelle pleine de panade. Les gens se regroupèrent autour d’elle, et comme ils étaient nombreux, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, fut contraint de s’accroupir. Un Bédouin lui dit alors sur un ton désaprobateur: ‘Quelle est cette façon de s’asseoir ?’. Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, lui répondit : ‘Allah, Exalté soit-Il, a fait de moi un serviteur généreux

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et n’a pas fait de moi un tyran despotique’ » [Abou Daoud et Ibn Maadjah (Al-Albaani : Sahiih)].

Ibn `Abbaas, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, s’asseyait et mangeait à même le sol, et il trayait la chèvre » [At-Tabaraani (Al-Albaani : Sahiih)].

Un homme vit le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, et il se mit à trembler face à sa prestance. Le voyant ainsi, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, lui dit : « Ne te tourmente pas, je ne suis certes pas un roi, je ne suis que le fils d’une femme qui mangeait de la viande séchée » [At-Tabaraani (Al-Albaani : Sahiih)].

Il invoquait, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, Allah, Exalté soit-Il, en disant : « Ô Seigneur, fais-moi vivre humblement et mourir humblement, et ressuscite-moi le Jour du Jugement dernier parmi les gens humbles » [At-Tirmidhi (Al-Albaani : Sahiih)].

Quant à son humilité devant son Seigneur, Exalté soit-Il, elle constituait le plus noble aspect de sa modestie. En effet, il faisait constamment montre de sa dépendance de son humilité et de sa servitude devant Allah, Exalté soit-Il.

Abou Sa`iid Al-Koudri, qu’Allah soit satisfait de lui, témoigna : « Je vis le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, se prosterner dans l’eau et dans la boue, si bien qu’il avait une trace de boue sur le front » (Boukhari et Mouslim).

Décrivant sa sortie, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, pour la prière de l’Istisqaa’ Ibn ‘Abbaas, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, sortit avec un air plein d’humilité, de dévotion, modestement vêtu, implorant Allah, Exalté soit-Il, et marchant sans précipitation » [Abou Daoud, At-Tirmidhi, An- Nassaa-i et Ibn Maadjah (Al-Albaani : Hassan)].

Le jour de la prise de La Mecque, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, fit son entrée dans la ville en faisant montre de dévotion, d’humilité, de gratitude envers les bienfaits d’Allah, Exalté soit-Il, et

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en récitant de façon répétitive la sourate Al-Fath » (Boukhari et Mouslim).

Quant à son humilité, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, vis-à-vis de ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, elle constituait une facette étonnante de son merveilleux comportement ; les anecdotes à ce propos abondent, car cette vertu était l’une de ses qualités inhérentes.

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, accueillait favorablement l’invitation de l’homme libre et de l’esclave, du riche et du pauvre. Il rendait des visites aux malades qui vivaient aux confins de la ville, et acceptait les excuses de celui qui demandait pardon.

Ainsi fut sa ligne de conduite, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, en voyage comme à domicile. `Othmaan ibn `Affaane, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit : « Par Allah, nous tenions compagnie au Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, en voyage où à domicile : il rendait visite aux malades d’entre nous, assistait à nos funérailles, livrait bataille à nos côtés et nous consolait qu’il soit dans l’aisance comme dans l’indigence » [Ahmad (Ahmad Chaakir : Sahiih)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ne dédaignait jamais de passer du temps avec un esclave ou une veuve pour traiter leurs doléances [An-Nassaa-i (Al-Albaani : Sahiih)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, avait l’habitude de rendre visite aux Musulmans les plus faibles, à leurs malades et d’assister à leurs funérailles [Al-Haakim (Al-Albaani : Sahiih)].

Anas ibn Maalik, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta qu’une femme simple d’esprit dit un jour au Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : « Ô Messager d’Allah ! J’ai besoin de ton aide ». Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, lui répondit : « Choisis le chemin que tu voudras et j’irai avec toi pour répondre à ta demande ». Ils cheminèrent alors seuls sur un chemin jusqu’à ce qu’elle lui exposât ses griefs » (Mouslim).

Son humilité, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était telle qu’il répondait à toute invitation à partager un repas, même s’il ne s’agissait que de

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consommer du pain d’orge. En outre il acceptait tous les cadeaux. Il a dit, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : « Si l’on me présentait des pieds de mouton, j’y ferais honneur, et si l’on m’en offrait, je les accepterais » (Boukhari).

Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Lorsque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était invité à un repas, composé de pain d’orge et de graisse rance fondue, il acceptait l’invitation » [At- Tirmidhi (Al-Albaani : Sahiih)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, acceptait l’invitation d’un esclave à manger du pain d’orge avec lui [At-Tabaraani (Al- Albaani : Sahiih)].

Anas ibn Maalik, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta que sa grand- mère Molaykah invita un jour le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, à un repas qu’elle avait confectionné. Il en mangea, puis dit :

« Levez-vous et prions, je dirigerai la prière ». Anas ajouta :

« Aussitôt, j’allai chercher une natte en notre possession et qui avait noirci à l’usage , puis je l’aspergeai d’eau. Le Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, se leva. Nous nous rangeâmes, l’orphelin et moi, derrière lui et la vieille femme se tint derrière nous. Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, pria avec nous deux unités de prière puis s’en alla » (Boukhari et Mouslim).

Quelle moralité éminente ! Qui, de nos jours, accepterait une invitation pour manger un repas composé uniquement de pain ? Qui, de nos jours, accepterait l’invitation que lui adresserait l’un de ses domestiques ou de ses subordonnés ?

Son humilité était telle que lorsque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était sur sa monture, il ne dédaignait pas de prendre quelqu’un en croupe dans la mesure du possible ; sinon, ils la montaient à tour de rôle.

Un jour, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, chevaucha son âne, équipé d’un bât et d’un tapis de selle en velours de Fadak. Il prit Oussamah ibn Zaïd en croupe, et alla rendre visite à Sa`d ibn

`Obaadah, dans le quartier de la tribu des Banou Al-Haarith ibn Al- Khazradj (Boukhari et Mouslim).

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`Abd Allah ibn Mas`oud, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta ce qui suit : « Le jour de Badr, il y avait un chameau pour trois hommes : Abou Lobaabah, Ali ibn Abi Taalib, qu’Allah soit satisfait d’eux, et mon Compagnon le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam. Quand ce fut au tour du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, de marcher, ils dirent : ‘Reste sur la monture, nous marcherons à ta place’. Et lui, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, de dire : ‘Vous n’êtes pas plus robustes que moi et je ne suis pas moins désireux que vous d’acquérir la récompense’ » (Ahmad et Ibn Hibbaan).

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, avait toujours un Compagnon, avec lequel il chevauchait à tour de rôle ou qu’il portait en croupe, ce qui est un indice de sa totale humilité. Quelle personne de considération, en dehors du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, accepterait de partager sa monture avec quelqu’un d’autre, aussi proche ou intime soit-il.

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, se comportait humblement avec les croyants : il assistait les personnes âgées, rendait visite aux malades, prenait les pauvres en piété, consolait les misérables et les faibles, câlinait les enfants, plaisantait avec ses proches, conversait avec les esclaves, partageait ses repas avec les gens, s’asseyait à même le sol, dormait par terre, sur le sable ou sur un tapis de natte tressée.

Quant à l’humilité dont il faisait preuve dans son foyer, malgré son éminence et son rang distingué, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, elle avait de quoi susciter l’admiration.

Lorsque Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, fut interrogée au sujet des activités domestiques du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, elle répondit : « Il aidait ses épouses dans leurs tâches ménagères, et dès que venait l’heure de la prière, il sortait pour l’accomplir » (Boukhari).

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, le meilleur de tous les descendants d’Adam, aidait ses épouses dans leur tâches ménagères, alors qu’un grand nombre de ceux qui prétendent l’aimer, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dédaignent de prêter main- forte à leurs épouses.

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Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, dit également: « Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, rapiéçait sa tunique, raccomodait ses chaussures et faisait ce que les hommes ordinaires font chez eux » [Ahmad et Ibn Hibbaan (Al-Albaani : Sahiih)].

Elle dit aussi concernant ses activitées domestiques: « C’était un être humain comme les autres : il ravaudait ses vêtements, trayait sa chèvre et se servait lui-même » [Ahmad (Al-Albaani : Sahiih)].

Quant à son humilité vestimentaire, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, elle constituait une autre manifestation évidente de cette éminente vertu ancrée dans son noble cœur. En effet il évitait de porter des vêtements de luxe, malgré le fait qu’il pouvait se les procurer.

Comment pourrait-il en être autrement alors qu’il a dit, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam :

« Celui qui a renoncé aux vêtements de luxe par humilité vis-à-vis d’Allah alors qu’il était capable de se les procurer, Allah l’appellera, le Jour de la Résurrection, pour l’honorer parmi les créatures et lui laissera la liberté de revêtir les vêtements du Paradis qu’il aura choisis et qui sont destinés à ceux qui ont la foi » (Ahmad et At-Tirmidhi) ;

« Le fait de porter des habits modestes fait partie de la foi » [(Abou Daoud et Ibn Maadjah) (Al-Albaani : Sahiih)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, portait les habits qu’il avait sous la main. Il portait en général des vêtements rugueux et des manteaux de laine.

Abou Bordah, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, nous montra un manteau rapiécé et un pagne en tissu épais, et nous dit : ‘Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a rendu l’âme à Allah dans ces deux vêtements’ » (Boukhari, Mouslim et At-Tirmidhi).

L’habit que le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, préférait porter était le Qamiis (tunique). Oumm Salamah, qu’Allah soit satisfait d’elle, a dit : « L’habit préféré du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa

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Sallam, était le Qamiis (tunique)» [Abou Daoud, At-Tirmidhi et Ibn Maadjah (Al-Albaani : Sahiih)].

Et quand il le portait, il le laissait déboutonné.

Qourrah ibn Iyaas, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta : « Je vins à la rencontre du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, au sein d’un groupe du clan de Mouzaynah et nous lui prêtâmes serment d’allégeance. Il portait alors un Qamiis déboutonné » [Abou Daoud et Ahmad (Al-Albaani : Sahiih)].

Cela prouve qu’il était humble et non pas coquet, car la coquetterie ne fait pas partie des qualités qui font la noblesse et la grandeur ; elle est plutôt une caractéristique propre aux femmes. La bienséance n’exige rien de plus que de porter des vêtements propres, de qualité moyenne, ce qui correspondait justement à la ligne de conduite du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam.

En dépit de son humilité vestimentaire, le Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, était très soucieux de la pureté, de la propreté, de la bonne odeur et de la belle apparence de ses vêtements.

Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, rapporta en effet : « Je fabriquai pour le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, un manteau en laine noire. Puis il le porta, mais sous l’effet de la transpiration, il sentit que la laine avait une odeur désagréable, alors il l’ôta, car il aimait les bonnes odeurs » [Abou Daoud et Ahmad (Al-Albaani : Sahiih)].

Cependant, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, avait l’habitude de porter de beaux vêtements à l’occasion de la prière du Vendredi, des deux Aïids (fêtes) et lorsqu’il accueillait des délégations (Boukhari et Mouslim). Ceci était un comportement qui seyait à ces assemblées, ces grandes occasions et à sa ligne de conduite exemplaire, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam.

Allah, Exalté soit-Il, dit en toute vérité (sens du verset) : « Et tu es certes, d’une moralité éminente » (Coran 68/4).

* * *

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La pudeur du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam Comment le titulaire d’une moralité éminente, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ne serait-il pas pudique, alors que la pudeur est la meilleure des vertus ?

Comment ne serait-il pas pudique, alors que la pudeur est l’une des branches de la foi, comme il, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, l’a dit lui-même: « La foi comporte un peu plus de soixante branches.

La pudeur est l’une de ces branches » (Boukhari et Mousim). Il comporte tout le bien, car le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a dit : « La pudeur est un véritable bienfait » (Boukhari et Mouslim). Par ailleurs, la pudeur est la vertu cardinale de la religion que le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a apportée, puisqu’il a dit : « Chaque religion a sa vertu cardinale, et celle de l’Islam est la pudeur » [Ibn Maadjah (Al-Albaani : Hassan)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était tellement pudique que cela était immédiatement perceptible ; l’expression de la pudeur était en effet visible sur son noble visage. Abou Sa`iid Al-Khodri, qu’Allah soit satisfait de lui, témoigna : « Le Prophète, Salla Allahou

‘Alaihi wa Sallam, était plus pudique qu’une jeune vierge dans son gynécée. Si quelque chose lui déplaisait, on pouvait le lire sur son visage » (Boukhari et Mouslim).

La pudeur du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, n’était pas une vertu occasionnelle, mais plutôt une qualité intrinsèque et permanente, qui se manifestait de jour comme de nuit, en voyage comme à domicile, dans son foyer comme dans ses réunions, avec les proches et les étrangers, les amis et les ennemis, les érudits et les ignorants.

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a incarné la pudeur dans ses formes les plus globales et les plus raffinées : il était pudique vis-à-vis de son Seigneur, Exalté soit-Il, de sa communauté et de sa propre personne, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam.

Quant à sa pudeur vis-à-vis de son Seigneur, Exalté soit-Il, elle était irréprochable. Comment pourrait-il en être autrement puisqu’il, Salla

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Allahou 'Alaihi wa Sallam, a dit lui même: « Allah a droit plus que quiconque à ce qu'on se montre décent devant lui.» [Abou Daoud, At-Tirmidhi et Ibn Maadjah (Al-Albaani : Hassan)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, était tellement pudique que quand il voulait satisfaire un besoin, il ne retroussait sa tunique qu’après s’être accroupi » [Abou Daoud et At-Tirmidhi (Al-Albaani : Hassan)].

Il a d’ailleurs dit, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam : « Allah, Exalté soit-Il, est Plein de mansuétude, Hayiy et Sittiir, il aime la pudeur et le fait de cacher les défauts des autres » [Abou Daoud et At- Tirmidhi (Al-Albaani : Sahiih)].

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a mis en évidence l’essence de cette pudeur, car il nous a indiqué comment le musulman devait se comporter pour faire vraiment preuve de pudeur vis-à-vis de son Seigneur, Exalté soit-Il, en disant :

- « Faites véritablement preuve de pudeur vis-à-vis d’Allah ».

- « C'est bien notre cas, grâce à Allah », répondirent les Compagnons.

- « J’entends autre chose. La vraie pudeur c’est de soumettre sa tête et les organes qu’elle contient, son abdomen et tous les organes qui s’y rattachent aux prescriptions d’Allah, et se rappeler la mort et la décomposition. Que celui qui aspire à la vie de l’Au-delà renonce au faux brillant de ce bas monde. Quiconque aura fait tout cela, aura véritablement fait preuve de pudeur vis- à-vis d’Allah » [At-Tirmidhi et Ahmad (Al-Albaani : Hassan)].

Tel est le degré de pudeur dont devrait faire preuve le serviteur d’Allah vis-à-vis de son Seigneur, Exalté soit-Il, et tel est le degré de pudeur qu’avait atteint le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam. Il était même encore plus pudique que cela, et comment pouvait-il en être autrement, puisqu’il était le titulaire de la moralité la plus éminente.

Sa pudeur, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, vis-à-vis de son Seigneur, Exalté soit-Il, était telle qu’elle le poussait à veiller la nuit en

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prières jusqu’à ce que la plante de ses pieds se fendille. Lorsque Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, lui demanda : « Ô Messager d’Allah, pourquoi fais-tu cela, alors qu’Allah, Exalté soit-Il, t’as absous de tes péchés passés et futurs ? », il lui répondit : « Ô Aïcha, comment pourrais-je ne pas être un serviteur reconnaissant ? » (Boukhari et Mouslim).

Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, pudique et reconnaissant, avait honte de dormir car il craignait d’être ingrat au regard des immenses bienfaits que lui avait octroyés son Seigneur, Exalté soit-Il.

Ce comportement est l’incarnation de la pudeur perfectionniste, elle est semblable à celle des anges qui exaltent la gloire de leur Seigneur, Exalté soit-Il, nuit et jour et ne s’interrompront jamais jusqu’à la fin des temps. Et pourtant, ils diront le Jour de la Résurrection : « Gloire à Toi, nous ne T’avons pas adoré comme Tu le mérites».

Il incarne également la pudeur révérencieuse. Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, faisait, vis-à-vis de son Seigneur, Exalté soit-Il, preuve de cette pudeur dans sa forme la plus aboutie. Celle-ci est illustrée par l’histoire de l’Ascension, lorsque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, suivant les conseils de Moussa (Moïse),

‘Alaihi Assalam, retourna maintes fois à son Seigneur, Exalté soit-Il, pour Lui demander d’alléger le nombre de prières prescrites à sa communauté qui étaient au nombre de cinquante. Après que Moussa (Moïse), ‘Alaihi Assalam, l’eut pressé à plusieurs reprises de retourner vers son Seigneur, Exalté soit-Il, et après être maintes fois retourné effectivement vers son Seigneur, Exalté soit-Il, pour Lui demander de lui accorder cet allègement en faveur de sa communauté, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, finit par dire à Moussa : « La pudeur m’empêche d’en demander plus à mon Seigneur » (Extrait du hadith relatant le récit du Voyage nocturne et de l’Ascension) (Boukhari et Mouslim). Une telle réserve était le fruit de son extrême pudeur vis-à-vis de son Seigneur, ainsi que de la vénération qu’il éprouvait à son égard.

Quant à sa pudeur vis-à-vis de sa communauté, elle se manifestait dans son abnégation au détriment de ses propres droits et de sa

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propre tranquillité, comme ce fut le cas dans l’anecdote de ses noces, à l’occasion de son mariage avec Zaynab bint Djahch : cette nuit-là, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, prépara un repas, auquel il invita ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux.

Le repas terminé, ces derniers, absorbés dans leur causerie, ne quittèrent pas la maison. Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, qui eut honte de les inviter à prendre conger, endura leur comportement et préféra le confort de ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, au sien. A tel point qu’Allah, Exalté soit-Il, par miséricorde à l’égard de Son Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, se chargea Lui-même d’exposer le problème pour faire valoir les droits du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, et apprendre à Ses serviteurs l’étiquette qu’ils devaient respecter dans leur relation avec lui. Il, Exalté soit-Il, révéla (sens du verset) :

« Ô vous qui croyez! N’entrez pas dans les demeures du Prophète, à moins qu’invitation et permission ne vous soient faite à un repas, sans être là à attendre sa cuisson.

Mais lorsqu’on vous appelle, alors, entrez. Puis, quand vous aurez mangé, dispersez-vous, sans chercher à vous rendre familiers pour causer. Cela faisait de la peine au Prophète, mais il se gênait de vous (congédier), alors qu’Allah ne se gêne pas de la vérité » (Coran 33/53).

Son très haut degré de pudeur, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, vis-à- vis de sa communauté l’empêchait de leur tenir des propos désobligeants. Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, dit : « Lorsque le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, prenait connaissance du mauvais comportement de l’un de ses Compagnons, il ne disait jamais : ‘Qu’a donc untel à se comporter de la sorte ?’, mais il disait :

‘Qu’ont donc certaines personnes à faire ceci ou cela’ » [Abou Daoud (Al-Albaani : Sahiih)].

Parmi les anecdotes qui prouvent la pudeur du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, figure celle que rapporta Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle : un jour, une femme interrogea le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, sur la façon dont elle devait se purifier au terme de ses menstrues. Il lui donna donc des instructions sur la manière de se laver et lui recommanda de prendre un chiffon parfumé de musc au moyen duquel elle devait se purifier. « Comment

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