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Le Département prêt à accueillir les jeunes de Calais
Ce jeudi 3 novembre, à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme, de Médecins du Monde et de Réseau Éducation Sans Frontières, quelques personnes ont protesté devant le Centre Médico- Social (CMS) départemental de la Rue de Crosne, à Rouen, contre ce qu’elles analysent comme une insuffisance de moyens alloués par la collectivité à la prise en charge des Mineurs Non Accompagnés (MNA).
Cette question pourtant mobilise de manière importante les professionnels du Département qui agissent depuis longtemps auprès de ces jeunes. Avec le démantèlement de la « jungle » de Calais, la prise en charge des MNA revêt une acuité particulière. Elle nécessite toute la vigilance de la collectivité départementale.
Sous l’autorité de Pascal Martin, Président, et de Nathalie Lecordier, Vice-présidente en charge de l’enfance et de la famille, le Département de la Seine-Maritime fait preuve d’une vigilance attentive sur la situation des MNA sur son territoire.
En collaboration avec les différents services partenaires, dont ceux de l’État et un engagement professionnel et personnel des agents de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), le Département n’a pas attendu pour agir, en anticipant même les nouveaux besoins créés par l’arrivée notamment de jeunes de Calais. Il prend, en effet, toute sa part à l’effort de solidarité nationale et internationale en prenant en charge actuellement, par l’intermédiaire de l’ASE, 200 MNA et 50 jeunes majeurs.
Depuis le début de l’année, ce sont plus de 300 demandeurs MNA qui se sont présentés à l’ASE de la Seine-Maritime et ont fait l’objet d’une évaluation. Le Département accueille également des mineurs non accompagnés placés par des décisions de justice rendues dans d’autres départements : 12 jeunes doivent ainsi prochainement être accueillis en Seine-Maritime.
S’agissant plus spécifiquement des opérations de démantèlement du camp de Calais, un centre d’accueil et d’orientation pour mineurs (CAOMI), installé à Rouen, accueille actuellement 50 jeunes arrivés de Calais le 28 octobre dernier. Un deuxième CAOMI est ouvert dans la région havraise pour héberger 50 nouveaux mineurs. Une partie de ces jeunes pourraient être durablement confiés à l’ASE de la Seine-Maritime, accroissant l’effectif des MNA déjà accueillis.
Pascal Martin a reçu, le 18 octobre, une délégation de représentants des associations et des collectifs « Médecins du monde », « La Ligue des Droits de l’Homme », « Réseau Éducation sans frontières » et « La Cimade » au sujet des MNA sur le territoire de Rouen. Le Président les a écouté avec attention et entendu.
Il leur a rappelé l’engagement de la collectivité qui assume ses responsabilités dans ce contexte de forte augmentation du nombre des MNA, en prenant en charge les mineurs suivant un certain nombre de critères :
- L’évaluation rigoureuse de la minorité, de l’isolement et du danger,
- La mise à l’abri conditionnée à la vulnérabilité réelle des personnes et priorisée en fonction du degré de vulnérabilité et des places disponibles,
- Des places d’hébergement nouvelles ont été créées : jusqu’à 50 places d’urgence dans le dispositif hôtelier et auprès des assistants familiaux.
Rouen, jeudi 03 novembre 2016
Certains cas sont complexes. Par exemple, lorsque le doute existe sur la minorité d’un jeune qui se présente comme MNA, le Département sollicite toutes les vérifications permettant de confirmer l’identité du demandeur. Les jeunes qui restent durablement sans solution de prise en charge par l’ASE sont des jeunes qui se sont vus notifier un refus d’admission à l’ASE compte tenu des doutes persistants sur leur identité et après vérification par les services de police.
La Seine-Maritime contribue donc activement à l’accueil des MNA et travaille en coopération étroite avec les services de l’État qui organisent leur prise en charge en CAOMI.
Par ailleurs, le Département étudie des pistes d’évolution du dispositif ASE susceptible de permettre une amélioration de la réponse aux besoins compte tenu de la forte augmentation du nombre de MNA.
S’agissant de l’accès des MNA à l’accueil provisoire jeune majeur (APJM), ceux-ci en bénéficient dans les mêmes conditions que les autres mineurs confiés, en fonction de leur projet, de leur implication et de l’avancée de celui-ci.