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Quelques réflexions sur un nouveau « Grand Siècle »

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Academic year: 2021

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QUELQUES RÉFLEXIO NS SUR UN N O U VEA U « G R A N D SIECLE »

Prévoyant les Millénaires d'Hugues Capet, d 'O tto n III, voire de l'an Mille, notre Centre de Recherches a mis au programme des études sur le Xe siècle. Pendant longtemps, tro p long­ temps, cette période de l'histoire occidentale a été considérée comme l'une des époques les plus catastrophiques du Moyen Age. Elle avait commencé par la dislocation de l'em pire carolingien et les nouvelles invasions, elle s'était achevée par les «terreurs de l'an M ille». Le Xe siècle aurait donc bien mérité le nom que lui avait donné le cardinal Baronius «siècle de fer et de plom b s .1

Or la découverte de manuscrits, l'étude des textes plus nom breux qu'on le pensait, les

travaux porta n t sur différents domaines,

perm ettent de re ctifie r cette opinion. En 1959,

notre regretté collègue, R.S. Lopez avait

présenté les différents et intéressants aspects du Xe siècle.2 Depuis des livres, des colloques, des articles se sont m ultipliés et il est vraisem­ blable qu'ils contin u eron t à se m u ltip lie r jusqu'au début du II le m illénaire.3 L'an M ille que les historiens romantiques, Michelet en tête,4 voulaient nous représenter to u t chargé d angoisses et de terreurs, d o it être considéré comme une année parmi d'autres. Que des clercs et des moines des Xe et X le siècles aient parlé de l'A n té ch rist et de la fin du monde est certain. Mais d'autres l'avaient fa it avant eux et le fe ro n t après eux. Le millénarisme est une constante de l'esprit hum ain.5

L'an M ille n'est ni un p o in t d'arrivée, ni un p o in t de départ. S'il fa lla it fix e r des lim ites au Xe siècle, il fau d ra it aller des années 9 3 0 / 940 aux premières décennies du X le siècle.

1 C a rd in a l B aro n iu s , A n n a le s e cc les ia s tic i a C h ris to n a to

a d a n n u m 1 1 9 8 , R o m e 1 6 0 2 , ré é d ., B a r-le -D u c , 1 8 6 9 .

B aron ius a e n tre p ris son h is to ire p o u r ré p o n d re à Flaccus 11lyricus, un des « C e n tu ria te u r s de M a g d e b o u rg » q u i a v a it p u b lié la D é c im a c e n tu ria ecc/esiasticae h is to ria e , Bâle 1 5 6 7 , réé d. F r a n c fo r t 1 6 0 0 .

2 R .S . L o p e z , T h e T e n th C e n tu r y . H o w d a r k A g e s ? S ou rc e P ro b le m in W o rld C iv ilis a tio n , N e w -Y o r k 1 9 5 9 .

3 H . Z im m e r m a n n , « Das d u n k le J a h rh u n d e rt. E in historisches P o r t r a t » , G ra z 1 9 7 1 . O c c id e n t e t O r ie n t a u X e siècle, A ctes du IX e C ongrès de la S o c ié té des histo rien s m édiévistes de l'e n s e ig n e m e n t s u p é rie u r p u b lic , 1 9 7 8 dans P u b lic a tio n s de

l'U n iv e rs ité d e D iio n . n ° 5 7 , 1 9 7 9 . S y m p o s iu m o n th e T re n th C e n tu r y dans M e d ia e v a lia e t H u m a n is tic a , 1 9 5 5 .

4 P. R ic h é « L e m y th e des te rre u rs de l'a n M ille » dans Les

te rre u rs d e l'a n 2 0 0 0 , Paris 1 9 8 6 , p . 2 1 -3 0 . M . S o t, A n n o M ille , Dossier S to r ia I, R o m e 1 9 8 6 , G . D u b y , L 'a n M U ,

Paris 1 9 6 7 .

5 H . D esroches, D ic tio n n a ir e des m essianism es e t des m ille

-na ris m es d e l'è re c h ré tie n n e , Paris 1 9 6 9 , 2 6 1 p. C. C a ro zzi

e t H . T a v ia n i, L a fin des te m p s, Paris 1 9 8 2 .

C'est au lendemain des invasions Scandinaves et hongroises que l'O ccident connut dans toutes sortes de domaines un véritable renouveau.

Recherchant les origines de l'essor éco­ nomique de l'O ccident, R.S. Lopez parlait de «Renaissance du Xe siècle».6 C'est en effet alors que la courbe démographique commence à se redresser, que de nouvelles techniques s'inventent, que des terres asséchées, d é fri­ chées, repeuplées se m u ltip lie n t, en Flandre, en Germanie, en Espagne, que des villes et des marchés se créent. Il fa u t relire les excellentes pages de G. Duby sur les transform ations économiques de la Germanie et de l'A ngleterre.7

L'augm entation des ressources des dirigeants leur permet d 'o u v rir p arto u t des chantiers de construction. Contrairem ent à ce que d it Raoul Glaber, il n'a pas fallu attendre la troisième année qui suivit l'an M ille pour que l'O ccident «se revête de toutes parts d'un blanc manteau d'églises». Il s u ffit de préciser les dates des constructions de monuments pour constater qu'elles jalonnent les deux derniers tiers du Xe siècle autant que le début du siècle suivant.8 Ce cahier renferme trois études sur des monum ents et l'on pourra consulter le volume consacré au Paysage

m onum ental de la France de l'an MU pour

connaître l'a ctivité des constructeurs dans une petite partie de l'O ccident. Que dire de la Germanie et des autres régions?

La reconstruction des monuments re li­ gieux est inséparable des réformes monastiques que connaît le Xe siècle. En premier lieu, il s'agit de la réforme dirigée par les trois actifs abbés de Cluny, Odon, Maieul et O dilon en

Bourgogne, Aquitaine, Provence et même

Italie. Mais il ne fa u t pas oublier la réforme entreprise par Gérard de Brogne et ses disci­ ples avec l'aide du com te de Flandre et du duc de Normandie, ni celle que les évêques

iotharingiens suscitèrent en restaurant les

monastères de Gorze près de Metz, de Saint- Vanne de Verdun et bien d'autres. Enfin il fa u t signaler le prodigieux essor monastique dans les régions d'outre-Pyrénées en Catalogne

6 R .S . L o p e z , « S till a n o th e r R en ais sa n c e » dans A m e r ic a n

H is to r ic a l R e v ie w 1 9 5 1 - 1 9 5 2 , p. 1 -2 1 .

7 G . D u b y , G u e rrie rs e t pa y s an s, Paris 1 9 7 3 , p. 1 5 1 -1 5 9 . 8 L. G ro d e c k i, F . M u th e r ic h , F . T a r a lo n , L e siècle d e l'a n

M U , Paris 1 9 7 3 .

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et en Léon lié à la Reconquista et au repeu­ plem ent.9

La réforme monastique permet non

seulement une vie religieuse plus fervente mais un renouveau culturel. Les ateliers de scribes recopient des manuscrits pour la liturgie mais aussi pour l'école. Grâce au témoignage des hommes et des œuvres, on peut connaître assez bien les nom breux centres de culture monasti­ que d'O ccident. En France, Fleury-sur-Loire, aujourd'hui Saint-Benoît-sur-Loire, est l'un des plus actifs grâce à Abbon. Les monastères d'Angleterre qui, eux aussi bénéficient de la réforme, doivent beaucoup aux moines fleuri- siens. En Germanie, les monastères carolingiens d'Além anie (Saint-Gall, Reichenau), de Saxe (Corvey, Gandersheim), de Bavière (Saint- Emméran de Ratisbonne, Tegernsee, A ltaïch, etc.) produisent manuscrits et œuvres littéraires. En Italie, Bobbio et le Mont-Cassin ont des bibliothèques renommées. Dans l'Espagne chré­ tienne des monastères de CastiIle et de Léon sortent d'étonnants manuscrits peints et Ripoll recueille des œuvres scientifiques don t Gerbert d 'A u rilla c p ro fita .10

Gerbert devint en 973 écolâtre à Reims, la grande école épiscopale de la Gaule du Nord et la seule avant que Chartres au début du X le siècle ne soit célèbre grâce à l'évêque Fulbert. Au contraire, en Italie du Nord et en Germanie des écoles épiscopales se dévelop­ pent grace à des évêques lettrés bien recrutés par le pouvoir politique.

Il est certain que la réforme monastique et la reprise des activités intellectuelles doivent beaucoup à la restauration de l'a u torité monar­ chique su rtou t en Germanie et en Italie. Le Xe siècle est le siècle des Ottons, ces princes saxons devenus rois de Germanie à p artir de 919. O tton 1 er, fils d'H enri l'Oiseleur, veut être un «nouveau Charlemagne». Il a par étapes réalisé sont am bitieux programme: devenir m aître du royaume de Germanie grâce à l'appui des évêques, conquérir le royaume d 'Ita lie (951), restaurer l'empire (962). Le m illénaire de cet événement a donné lieu à de nombreuses publications et notre collègue Robert Folz est en France le m eilleur connais­ seur de cette histoire.11 Mais déjà paraissent d'autres travaux de plus jeunes historiens qui sont de grande valeur.12 Alors que O tton devient roi en 936, la fam ille carolingienne 9 P. R ic h é , Écoles e t e n s e ig n e m e n t dans le H a u t M o y e n A g e ,

Paris 1 9 7 9 , p. 1 2 1 -1 6 1 e t J. P a ul, L'É g lis e e t la c u ltu re en

O c c id e n t, Paris 1 9 8 6 , p. 2 2 1 - 2 5 0 .

1 0 P. R ic h é , Écoles e t e n s e ig n e m e n t, p. 1 6 2 -1 8 6 e t J. Paul op.

c it. p. 2 5 6 - 2 8 4 .

11 J. F le c k e n s te in , Das R e ic h d e r O tto n e n im 1 0 J a h rh u n d e r t, to m e I I I de H a n d b u c h d e r d e u ts c h e n G es c h ic h te , S tu tg a r tt 1 9 7 0 . R. F o lz , L a naissance d u S a in t-E m p ire , Paris 1 9 6 7 . 12 P. C o r b e t, « L e s saints o tto n ie n s » , B e ih e fte d e r F ra n c ia 15,

S ig m a rin g en 1 9 8 6 , M . Parisse, L a noblesse lo rra in e (X le - X 11le siè c le ), Paris 1 9 7 5 .

reprend sa place sur le trône de France. Pen­ dant un demi siècle, elle se m aintient en dépit des attaques des princes te rrito ria u x et surtout des Robertiens. Les derniers Carolingiens o n t en général été déconsidérés. Pourtant ils ne man­ quent ni de courage, ni de ténacité.13 Mais leur entêtem ent à vo uloir reprendre le berceau de leur fam ille c'est-à-dire l'ancienne Austrasie devenue Lotharingie, leur aliène les Ottoniens et su rtou t l'archevêque de Reims Adalbéron. En 987, ce dernier, aidé de Gerbert, a réussi à écarter le prétendant carolingien au p ro fit du robertien Hugues Capet.

Cet événement, d o n t on célèbre cette année le millénaire, est su rtou t im p o rta nt parce que la fam ille capétienne a réussi à se m aintenir sur le trône de France. Beaucoup de livres sont consacrés à Hugues Capet,14 peu à son fils Robert le Pieux qui, par certains côtés, est un prince de plus grande classe. Nous

avons heureusement les derniers travaux

de J.F. Lemarignier et l'é d itio n du poème d'A dalbéron de Laon.15

Sur les principautés territoriales au

contraire, les études se sont m ultipliées ces dernières années su rtou t depuis le célèbre livre de J. Dhondt. Le Maçonnais, l'A uxerrois, l'Auvergne, la Provence, la Champagne, la Lorraine, la Bretagne, l'A n jo u , la Catalogne, etc. o n t fa it l'o b je t de remarquables livres.16 La «m utation féodale» pour reprendre le titre d'un ouvrage récent, est étudiée dans le Nord comme dans les régions méditerranéennes.17 Non seulement la vieille aristocratie Reicharisto-

kratie, mais le groupe des chevaliers qui se

m u ltip lie n t à la fin du Xe siècle, retiennent

l'a tte n tio n des historiens.18 Par contre le

1 3 K .F . W e rn e r, Les O rig ines, Paris, 1 9 8 4 , p. 4 6 4 - 4 9 6 . P. R ic h é , Les C aroling iens. U n e fa m ille q u i f i t l'E u r o p e , Paris 1 9 8 3 , p. 2 4 5 - 2 6 5 .

1 4 E . P o g n o n , H u gu es C a p e t, r o i d e F r a n c e , Paris 1 9 6 6 . L. T h e is , L ’a v è n e m e n t d e H ugu es C a p e t, Paris 1 9 8 4 . Y . Sassier,

H ugu es C a p e t, Paris 1 9 8 7 .

1 5 J .F . L e m a rig n ie r, L e g o u v e r n e m e n t r o y a l a u x p re m ie rs

te m p s cap é tie n s , Paris 1 9 6 5 . C l. C a r r o z i, é d itio n e t tr a d u c ­

tio n du « C a rm e n a d R o b e r tu m reg em . » Paris 1 9 7 9 . 1 6 J. D h o n d t, É tu d e s u r la naissance des p r in c ip a u té s t e r r it o ­

riales e n F ra n c e , ( IX e - X e s iè c le ), Bruges 1 9 4 8 . G . D u b y , L a s o c ié té a u x X l e e t X l / e siècles dans la ré g io n m a c o n - naise, Paris 1 9 5 3 , réé d. 1 9 7 1 . Y . Sassier, R e c h e rc h e s s ur le p o u v o ir c o m ta l e n A u x e r r o is d u X e siècle a u d é b u t d u X l l l e siècle, A u x e r r e 1 9 8 0 . C . L a u ra n s o n , L 'A u v e r g n e e t ses m arges d u V i l l e a u X l e siècle. C ah ie rs de la H a u te -

L o ir e , le P uy en V e la y , 1 9 8 7 . M . B u r, L a fo r m a tio n d u

c o m té d e C h a m p ag n e , N a n c y 1 9 7 7 . J.P . P o ly , L a P ro v e n c e e t la s o c ié té fé o d a le ( 8 7 6 - 1 1 6 6 ) , Paris 1 9 7 6 . O . G u illo t, L e c o m te d 'A n jo u e t son e n to u ra g e a u X l e siècle, Paris

1 9 7 2 . P. B onnassie, L a C a ta lo g n e d u m ilie u d u X e siècle

à la fin d u X l e siècle. C roissance e t m u t a t io n d 'u n e so c ié té ,

T o u lo u s e 1 9 7 5 . A . C h e d e v ille e t H . G u illo te l, L a B re ta g n e

des saints e t des ro is . Rennes 1 9 8 4 .

1 7 J.P . P o ly e t E. B o u rn a ze l, L a m u ta tio n fé o d a le , X e - X l l l e

siècle, Paris 1 9 8 0 . P. T o u b e r t, Les s tru c tu re s d u L a tiu m m é d ié v a l, P a ris -R o m e 1 9 7 3 .

1 8 C f. les tra v a u x de T e lle n b a c h e t d e ses discip les, c ité par P. R ic h é , les C aro lin g ie n s ... p . 4 0 9 . J. F lo r i, L 'id é o lo g ie d u

glaive. P ré h is to ire d e la C h e v a le rie , G e n è v e 1 9 8 3 . K .F .

W e rn e r, « D u no u v ea u sur un v ie u x th è m e : Les orig in e s d e

la noblesse e t d e la c h e v a le rie dans C o m p te -re n d u s des séances d e l'A c a d é m ie des In s c rip tio n s e t B e lle s -L e ttre s ,

1 9 8 5 .

(3)

monde rural qui lui aussi est en pleine m uta­ tio n , est moins étudié du moins dans son ensemble.

Un des grands moments du Xe siècle est le règne co n jo in t d'un empereur et d'un pape qui partageaient les mêmes aspirations, O tton III et Gerbert. Sacré roi à 3 ans, empereur à 15 ans, m ort à 22 ans, O tton III que l'on a

surnommé «merveille du m onde», a une

personnalité attachante mais d iffic ile à saisir. Quelques historiens l'o n t récemment te n té .19 O tton, fils d'une byzantine et d'un saxon, est un homme cultivé qui possède une im portante bibliothèque dont certains livres sont encore conservés à Bamberg.20 Il fu t l'am i d'ascètes, tel saint Nil de Rossano et saint A dalbert, et surtout le disciple et le protecteur du plus grand intellectuel de l'époque, Gerbert d 'A urilla c.

Gerbert, connu su rtou t pour sa corres­ pondance bien éditée et dont une traduction française est en cours, a été encore peu étudié en France. En 1983, un congrès international lui a été consacré à Bobbio pour le m illénaire de son abbatiat dans ce prestigieux monas­ tère.21 Les différentes étapes de sa carrière mouvementée, les aspects variés de son œuvre scientifique et littéraire o n t pu être évoqués.22 En 991, Gerbert joue un rôle im p o rta nt au cours du concile de Saint-Basle qui est réuni sur l'ordre de Hugues Capet pour juger un carolingien, A rnoul, archevêque de Reims, coupable de trahison. Ce concile est à l'origine d'un violent c o n flit entre la Papauté et Gerbert devenu archevêque de Reims, si bien qu'à p a rtir du X V le siècle, Gerbert sera considéré comme un des ancêtres du gallicanisme.23

L 'ironie de l'histoire a voulu que Gerbert devint pape en 999 sous le nom de Sylvestre II.

L'histoire de la Papauté au Xe siècle mérite elle aussi d'être reconsidérée. Sans doute cette in stitu tio n a subi le contre-coup de la dislocation de l'em pire carolingien et les papes ne b rille n t pas par leur dignité et leur savoir pendant la première m oitié du siècle. Mais tou te l'histoire des papes ne peut se d é fin ir par le m ot célèbre de «pornocratie» inventé par les historiens allemands24 : Jean 1 9 E .R . L a b a n d e , « M ir a b ilia m u n d i. Essai sur la p e rs o n n a lité

d ’O tto n I I I » dans C ah iers d e c iv ilis a tio n m é d ié v a le 1 9 6 3 , p. 2 9 7 - 3 1 3 e t 4 5 5 - 4 7 6 . A . O lliv ie r , O t t o n I I I , e m p e re u r

de l'a n M ille , Lausanne 1 9 6 9 .

2 0 F . M ü th e r ic h , « T h e lib ra ry o f O tto n I I I » dans « T h e ro le

o f the B o o k in m e d ie v a l c u ltu r e » éd. P. G a n z , II T u r n h o u t

1 9 8 6 , p. 1 1 -2 5 .

21 « G e r b e r to , s cienza, s to rie e m ito » , A r c h iv u m B o b b ie n s e , II , S tu d ia , B o b b io 1 9 8 5 , 7 8 2 p. S u r R ic h e r de S a in t-R é m i, d isc ip le de G e rb e rt, c f. l'é tu d e de H .H . K o r tu n , S tu ttg a r t 1 9 8 5 .

2 2 P. R ic h é , G e r b e r t d 'A u r illa c , p a p e de l ’a n M U , Paris 1 9 8 7 . 2 3 P. R ic h é , « G e r b e r t e t le g a llic a n is m e d u X e au X I X e s iè c le »

dans R e v u e d 'h is to ir e d e l ’Église de F ra n c e 1 9 8 6 , p. 5 -1 7 . 2 4 V .E . Lo rs c he r, H is to r ié des R ô m is ch e s H u r e n re g im e n t,

L e ip zig 1 7 0 7 . C f. P. F e d e le , « R ic h e rc h e per la s to ria di R o m a e del P apato » dans A r c h iv io d e lle s o c ie ta R e a le ...

d i S to r ia p a tr ia , 1 9 1 0 e t 1 9 1 1 .

X II qui couronna O tton 1er empereur et fu t déposé l'année suivante sur son ordre, n'est pas le seul pape du siècle. Des travaux récents o n t pu m ontrer que, malgré to u t, le prestige de la Papauté restait grand, que, si les papes étaient médiocres, saint Pierre était toujours présent à Rome, que de nom breux monas­ tères souhaitaient obtenir l'exem ption romaine. En publiant les diplôm es des papes, Harald Zim m erm ann, le m eilleur historien de la Papauté, apporte la preuve de l'activité p o liti­ que et religieuse du Latran dans la Chrétienté du Xe siècle.25

La collaboration entre le pape Sylvestre II et l'em pereur O tton III a permis l'entrée de deux nouvelles nations dans la Chrétienté romaine, la Pologne et la Hongrie. Nos collè­ gues de l'U niversité de Lublin ont fa it paraître en 1969 un volume sur « le m illénaire du catho­ licisme en Pologne» et depuis A. Gieysztor et ses disciples o n t pu éclairer les débuts du

Christianisme polonais26 . L'histoire de la

conversion des Hongrois est renouvelée par les travaux de Gyôrgy G y ô rffy malheureusement

d iffic ile m e n t accessibles.27 Tandis que la

fro ntiè re du Christianisme romain gagnait la Vistule et le Danube, où elle s'est maintenue jusqu'à nos jours, le monde Scandinave se convertissait lui aussi grâce à Harald de Danemark et à Olaf de Norvège. Enfin en Europe orientale, se fo n d a it l'église de Kiev en 988 sous l'influence des princes et évêques byzantins.

Ainsi le Xe siècle occidental n'est pas le siècle de fer qu'on voulait nous présenter. Ce n'est sans doute pas non plus un siècle d 'o r si on le compare aux brillantes civilisations orientales de Cordoue, Bagdad et Byzance. Entre l'époque carolingienne et les débuts de l'essor européen,28 il est non pas un temps de transition mais un temps de réalisation. Dans l'histoire médiévale, faite de plusieurs «Moyen Age», il tie n t une place im portante et originale que les historiens lui reconnaissent peu à peu. Des com m unications et débats autour du «M illénaire d'Hugues Capet» seront l'occasion d'en prendre conscience.

Pierre RICHÉ Directeur du Centre de Recherches Les te x te s q u i s u iv e n t s o n t les résum és p lu s ou m o in s longs des q u e lq u e s c o m m u n ic a tio n s fa ite s dans n o tre C en tre. N o u s avo ns a jo u té tro is é tu d e s a rc h é o lo g iq u e s .

2 5 H . Z im m e r m a n n , P a p s tre g es tren , G ra z 1 9 5 9 e t s u rto u t

P a p s tu rk u n d e n 8 9 6 - 1 0 4 6 , 2 v o l. V ie n n e 1 9 8 5 .

2 6 A . G ie y s to r, « S y lv e s tre II e t les Églises de P ologn e e t de H o n g rie » dans G e r b e r to ... (c f. n o te 2 0 ) , p . 7 3 3 - 7 4 6 . 2 7 G . G y o r f f y , Is tv à n k y r à ly es m ü v e (L e roi É tie n n e e t son

te m p s ) B ud a p e s t 1 9 7 7 .

2 8 R . Fossier, L 'é v e il d e l'E u r o p e , T . Il du M o y e n A g e , Paris 1 9 8 2 .

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