EiA T R I B U N E DE] GERJÈVE3 D U 1 9 N O V E M B R E 1 8 9 1 que à trom pe se défend avec vaillance
et rage ; m ais sa pesanteur est son arrêt de m ort. Ne pouvant se m ou voir, com m ent pourrait-il com battre? Ce n ’e3t plus une lutte, c’est u n car nage : tous les géants sont là, percés de coups de lance, alignés le long du rivage. On les dépouille et la graissa te n ta s s e dans les barils. De ta n t de force et de courage, d ’intelligence, de dévouem ent, d ’am our, que reste-t-il ? de l’huile !
L e chauffage des trains. — La question du chaufhge des tra in s étant une des plus im portantes et une des plus difficiles à résoudre, des in génieurs spéciaux de France envoyés p ar les Compagnies françaises ont vi sité la Belgique, la Hollande, l’Angle terre et l’Allem agne pour étudier les modes de chaufiage employés dans ces pays et pour exam iner s’il n ’y au ra it pas quelque avantage à en tirer. La ré su ltat de leu rs études a été que les voisins de la France n ’étaient ni m ieux outillés n i plus avancés qu ’elle.
Au dire de quelques-uns de ces in génieurs, le mode de chauffage qui donnerait les m eilleurs résu ltats se ra it le therm o-siphon ; d’autres con tred isen t cette opinion, déclarant que l’in stallation de cet appareil offre certaines difficultés, p uisqu’il doit être placé sous la caisse des wagons, où se tro uvent déjà les tam pons, les tiges des tam pons avec leurs ressorts, les ressorts de suspension, les tiges des boites à graisse, l’appareil du frein W estinghouse et du frein Schm it, les com m unications électriques pour les sonnettes d ’alarm e.
Un gran d nom bre d ’ingénieurs pensent que le m eilleur mode de chauffage, ou le m oins m auvais, est l'em ploi de chaufferettes que l’on chauffe de d eu x m anières soit par l’eau bouillante, soit par les b ri quettes.
La Compagnie des chem ins de fer d u Nord va incessam m ent essayer le chauffage de ses w agons à l’acétate de soude. Ce mode 4e chauffage est déjà connu, c’est su r le procédé nouveau q u ’elle em ploiera que la com paguie compte p our obtenir de bons résul tats. Dans ce b u t, elle a com m andé 2200 chaufferettes dont l’u n des côtés, celui qui doit reposer su r la caisse des voitures, est en bois. Le bois, comme on le sait, est m auvais con d u cteu r de la chaleur ; on évitera de cette m anière une p erte de calorique qui se p ro d u it fatalem ent avec des chaufferettes entièrem ent en m étal.
On sait que ce m ode de chauffage est fondé su r le principe de la re s ti tution p ar un corps qui sa solidifie da la chaleur q u ’il a absorbé pendant sa fusion.
Le chauffage à l’acétate de soude a l’avantage de p erm ettre l’accom plisse m ent de longs parcours sans q u ’il soit besoin de to uch er au x chaufferettes, le sel fondu m ettan t à se solidifier cin q ou six heures, pen dant lesquelles le dégagem ent calorifique est con tin u .
EDITIONS DE LA VEILLE
C in q u ièm e é d itio n 4’M er
Foire de Chêne-Bourg. — Le D épartem ent d e . l ’Iu térieu r et de l’A g ricuitu re inform e le public et les intéressés q u ’une grande foire au bé tail au ra lieu le m ardi 1 décem bre 1891 su r la place de la Gare à Chêne- Bourg. Une somme da fr. 200 est mise à la disposition d ’un ju ry spécial pour accorder des p rim es au bétail da bou cherie, de ren te, et aux races cheva line et porcine. La m un icipalité de la com m une a décidé d ’accorder à cha que tête de gros bétail am ené s u r le cham p de foire : 1. Une som m e de 1 fr. p o u r le bétail étran g er afin de co u vrir les frais de visite san itaire à l ’entréa en Suisse. 2. Une somme de 40 cent, po u r le bétail suisse.
Les opérations d u ju ry com m ence ro n t à 10 heures d u m atin.
Communiqué.J Genève en 1 8 5 0 . — On cons tr u it en ca m om ent au boulevard de P lainpalais une annexe du Diorama (propriété de M. Henneberg) dans la quelle sera placé u n plan en relief de Genève en 1850, c’est-à-dire avant la dém olition des fortifications.
Exposition indépendante. — Comme nous l’avons d it, c’est jeudi que s ’ouvre, à la salle de l’in stitu t, un e exposition de p ein tu re et sculp tu re organisée p a r u n groupe de jeunes artiste s, en tête desquels nous voyons MM. H odler, Estoppey, Ihly, R heiner, A rtus, R ehfous, de Nieder- hausern, S im onetti.V an Muyden, etc. Ces jeunes artistes ont invité quelques m aîtres français : Raffaëlli, P aul Sain, M arius Roy, q u i, à eux seuls, feront cou rir tous nos am ateu rs. Cette expo sition, qui com pte près de 160 num é ros, et où nous tro uv eron s à côté des nom s que nous venons de citer ceux de MM. Appian, Giron, Bièler, Grison, P in ch art, Mme Massip et Mlle P auline
Feuilleton de la Tribune de Genève LES
D E U X D I A N E
PA R 164
ALEXANDRE DUMAS
- - De plus, continua le lieutenant de police, j’ai reçu les rapports des chirur giens et des matrones : il y est établi le plus nettem ent du monde que la vertu des deux jeunes filles n’a pas reçu la moindre atteinte.
— C’est une infamie ! grommela Démo- charès.
— Affaire manquée ! monsieur le grand inquisiteur de la foi. Affaire manquée ! répéta M. de Braguelonne avec complai sance.
— Eh ! s’écria avec impatience Démo- charès, si l’aflaire est manquée, c’est de votre faute.
— Comment! de ma faute? reprit le lieutenant de police stupéfait.
— Mais sans doufe. Vous vous arrêtez à des rapports, à des rétractations, à des I niaiseries ! Qu’importe ces échecs et ces I démentis ! il fallait poursuivre tout de même ! et, comme si de rien n ’était, ac cuser hardim ent ces parpaillots.
de Baaumont, présentera un vif in té rêt. On nous prom et, du reste, de grandes su rprises esthétiques.
Incendie de la rue du Rhô ne*— Nous apprenons que la cham bre d ’instruction a rendu hier une o r donnance de non-lieu en faveur de M. Léon Verse, qu i avait été arrêté à la suite da l’incendie de la rue du Rhône.
A la suite d ’u n rap p o rt d ’expert, rédigé p ar M. A. Frey, il a été consta té que la valeur des m archandises qui se trouvaient dans le m agasin au m o m ent de l’incendie, était au moins égala, sinon supérieure, au m ontant des polices d ’assurances.
Les m archandises provenant de cet incendie ont été extraites du greffa d ’instruction et viennent d ’être mises en vente.
£ .e temps qu’il fait. — Le b a rom ètre continue à m onter, et la hausse, encore rap id e dans l’ouest du continent, attein t d8 nouveau l l mm dans le nord de la France. La d é p re s sion d ’A ngleterre est refoulée vers le nord, celle de la Baltique persiste. Une aire de pression forte s’est avan cée de l’île deM adère jusque su r les Py rénées ; une au tre couvre toujours la Russie. Le vent est faible ou m odéré des régions ouest su r la Manche et nos côtés de l’Océan; il est fort du sud en Ecosse. On signale encore des pluies dans le nord et l’ouest de l’E u rope.
Dans nos régions, le barom ètre m onte rapidem ent : un e am élioration sensible et durable na va pas ta rd e r à se p roduire. Tem ps probable : ciel variable à beau,tem pérature moyenne.
EDITIONS DU JOUR
Deuxième édition - 10 heures
Chroniaue Fédérale
( Corresp. particul. de la Tribune.) Berne, 18 novem bre. Les industriels devant VEcriture et la
police. — Gratuité du matériel sco laire.
Le faux poids et la fausse m esure sont en abom ination à l’Eternel, mais non à la police de Berne. C’est, p a raît-il, de tem ps im m ém orial que l’é picier bernois est en guerre avec l’Ecri- tu re sainte, et comme il a toujours eu le dessus, q u ’il est bon chrétien quand même et que le gendarm e le couvre de son indolence traditionnelle, il n ’é prouve pas le m oindre rem ords de ti re r de l’argent p our ce q u ’il ne vend pas.
Le laitier d ’abord ; il vous vend bon lait à la m esure, parce qu ’on le surveille. Mais il se rattrap e su r le b eurre, qui a la form e fortem ent co n cave en dessous. Si vous voulez co dem i-kilo, d it-il, c’est ta n t; si vous voulez le poids, c’est 10 centim es de pluB. C’est adm is ; le b eurre est bou, la police com prend q u ’il faut que tout le m onde vive, et personne ne se plaint.
C’est le boulanger, ensuite. Ail leurs, c’est le m eunier q u ’on traite de voleur. Dans la m ercuriale du m ar ché, on lit q u ’à Berne le pain coûte 36, 38 et 43 centim es le kilo selon la qualité. Oui, mais le poids n ’existe que comme point de com paraison. En réalité on ne vend pas le paia au poids, m ais à la forme. A cette forme, qui doit peser un kilo, il m anque ré- gulièrem eut un appoint, souvent cin quante gram m es. Réclamez ; nous n ’avons pas de balance, répond l’hon nête boulanger. Menacez le de la jus tice, il vous rit au nez.
Voilà ce qui se passe dans la ville fédérale, pays p ar excellence des gen darm es et desgratte-papiers. Cette to lérance es* d’a u ta n t plus singulière q u ’en général la police a l ’œil à tout et q u ’elle ne passe p oin t pour ten dre.
Il faut que tout le m onde vive. Et c’est pourquoi, sans m ot dire, en gens habitués à être tondus, les pau vres employés chargés de fam ille, toute cette im m ense plèbe se laisse écorcher philosophiquem ent p ar des industriels sans vergogne.
Il y a une explosion toutefois, de puis quelques jours. Une pétition cir cule d em andant au Grand Conseil (ex cusez du peu) de faire u n arrêté afin que le pain Be vende au poids, c'est-à- dire q u ’à Berne le kilo ait m illegram - me8, le moule q u atre stères au lieu de trois, ainsi de suite. Si on arrive à un résultat, je ne m anquerai pas de le faire savoir aux qu atre coins du pays.
»
Le Grand Conseil Voccupe laborieu sem ent de la loi-scolaire. Au ch ap itre de la g ratu ité du m atériel, M. Dur- renm att abandonnant ses fredaines, propose de m ’accorder la gratu ité q u ’aux enfants pauvres. Le tact de l’in stitu teu r saura bien faire la d istri bution sans froissem ent ; de plus il voudrait, tout im p rim eu r q u ’il est, que l ’Etat créât une im p rim erie à lui
— Quoi 1 sans preuves ? — Oui, et les condamner. — Sans crimes ?
— Oui ! et les faire pendre. — Sans juges ?
— Eh ! oui, cent fois oui ! sans ju ges, sans crimes, sans preuves ! Le beau mérite de faire pendre de vrais cou pables!
— Mais quelles clameurs et quelles fu reurs contre nous alors ! dit M. de Bra guelonne.
— Ah ! c’est là que je vous attendais ! reprit Démocharès triomphant. Là est la pierre d’assise de tout mon système, monsieur.
En effet, que produisent ces fureurs dont vous parlez ? des complots. Qu’à- mènent ces complots ? des révoltes. Que ressort-il de ces révoltes? l’évidente uti lité de nos fonctions.
— 11 est certain qu’à ce point de vue!... dit en riant monsieur de Brague lonne.
— Monsieur, reprit magistralement Dé mocharès, retenez bien ce principe : Pour récolter des crimes, il faut en semer. La persécution est une force.
— Eh ! dit le lieutenant de police, il me semble que, depuis le commencement de ce règne, nous ne nous en sommes pas fait faute de la persécution. Il était difficile d’exciter et de provoquer plus qu’on l’a fait les mécontents de toute sorte.
— Peuh! Qu’a-t-on fait? dit le grand inquisiteur avec quelque dédain.
— Mais, d’abord, comptez-vous pour
afin de pouvoir vendra ce m atériel m eilleur m arché. Ainsi on éviterait le scandale d’im prim eurs ayant le m o nopole des fo urnitures scolaires, les quels font da grosses fortunes en peu de tem ps. Cet argum ent a u n grand poids, car chacun à Berne sait que M. D urrenm att dit vrai.
Il est probable que le Grand Con seil lui donnera raison, C îla donnera des forces au trib u n .
La com m ission du budget des Etats se ré u n ira à Berne le 30 novem bre.
Celle du N ational le 23.
C’est égalem ent à Berne, non à Ge nève comme je l’ai annoncé p ar e r reu r, que se ré u n ira le 20 co urant la com m ission p our le mode d ’applica tion de l’initiative.
Troisiè!®o édition - 1 heure
Chronique locale
Satisfecit.— On lit dans le Jour nal de Genève :
La vraie cause du ré su ltat de d i m anche, c’est que depuis deux ans que le peuple a pu com parer le ré gim e radical au régim e dém ocratique, il s’est p ro du it en faveur de ce d e r n ier un p u issant m ouvem ent d’opi nion ; c’est que le3 électeurs ont as sez des form ules sonores, des p ro gram m es à effet, qui servent de m asqua aux am bitions des coteries au to ritaires. Us veulent aux affaires des hom m es de travail et de bonne volonté, qui fassent peu de prom es ses et qui les tiennent. Voilà la vérité qui éclatait dim anche à tous les yeux dès q u ’ont été connus les prem iers résultats du scru tin dans les cam pa gnes. Aveugle qui ne le voit paa.
Pas de défaillance. — On lit dans le Genevois :
«N ouscontinueronsla lu tte avec une ard eu r croissante, certains q u ’avec une com position aussi hybride, qui le condam ne aux expédients s u r une foule de questions et lu i in terd it toute politique dagouvernem entdigne de ce nom , u n Conseil d ’E tat ne peut garder longtem ps la confiance et la direction du peuple de Genève.
Merci à ceux de nos am is qui ont vaillam m ent lutté à la ville comme à la campagne.
Nous avons deux représen tants au Conseil d ’Etat, MM. F ieutet et Didier, qui ont toute notre confiance.
En avant, sans récrim ination , sans colère, sans am ertum e, en g ard an t le souvenir des leçons reçues, et les espoirs basés su r la justice et la vé rité de no tre cause, en nous efforçant de corriger nos fautes, sans rien cé der de nos principes. Le succès vien dra.
Nous recevions hier, p arm i beau coup de M tre s anonym es contenant des insultes, u n billet illu stré ainsi conçu :
« lo novem bre. Eclipse totale de l’un e... et de l’au tre. 1
« L’au tre » était figuré p ar un soleil pleu ran t, avec cette légende :
« P arti radical-libéral»
Eh bien oui ! c’est une éclipse totale si vous voulez. Mais les éclipses n ’ont q u ’un tem ps ; la terre tourne. Nous sortirons de l’om bre et de la pénorc- bre, et l’on verra clair alors. P o ur le m om ent c’est bien en effet l’om bre absolue ; on n ’y voit rien , su rto u t en m atière confessionnelle, su rto u t à la rive gauche, qui paraît être le centre de l’om bre. »
Candidats. — La Suisse libérale d it qu ’il serait question de porter M. Alphonse P atru , négociant, comme rem plaçant de M. Didier au Conseil adm inistratif.
Ce serait là u n choix excellent à tous égards. Chacun connaît l’esprit indépendant, large, éclairé de M. Al phonse P atru , qui serait sans nul doute u n m ag istrat intègre et d é voué.
D’au tre p art, on parle dans le camp radical de MM. B inder et Malet.
Hospice général. — On lit dauB la Feuille d’avis :
Il est ouvert au B ureau des assis tances (Chaudronniers, 7) une inscrip tion p our la place de m édecin, chargé du service des m alades, genevois in d i gents, pour l’arrondissem ent com pris entre Arve et Rhône (sauf Carouge, Veyrier, C artiguy, Chancy et Avully). T raitem ent annuel : fr. |3o0.
Vous l’avez lu fr. 350. L’Hospice» général cherche donc u n médecin en core plus indigent que ses m alades pour la charge de ce poste de m i sère.
Chapelle protestante de Vernier. — C’est M. E rnest Picot qui rem place M. Michel Chauvet, d é cédé, comme m em bre du com ité de la chapelle de V ernier.
Soral. — Un feu de chem inée a éclaté à Soral hier m ercredi chez M. Mégevand, adjoint.
Les pom piers de la com m une ont très vite eu raison de ce petit sin is tre. Les dégâts sont insignifiants.
rien les visites, attaques et pillages de tous les jours, chez les huguenots inno cents ou coupables ?
— Ma foi ! oui, je compte cela pour rien, dit Démocharès, vous voyez bien qu’ils supportent avec une patience calme ces vexations par trop médiocres.
— Et le supplice d’Anne Dubourg, ne veu d’un chancelier de France, brûlé, il y a deux mois, en place de Grève, n’est-ce rien aussi ?
— C’est peu de chose toujours ? dit le difficile de Mouchy. Qu’a produit ce sup plice? I’assas9inat du président Minard, un des juges, et une prétendue conspi ration, dont on n ’a pas*retrouvé les tr a ces. Voilà-t-il pas de quoi faire un grand fracas !
— Et le dernier édit, qu’en pensez- vous? demanda monsieur de Brague lonne, le dernier édit qui s’attaque, non- seulement aux huguenots, mais à toute la noblesse du royaume. Quant à moi, je l’ai dit sincèrement à monsieur le car dinal de Lorraine, je trouve cela bien au dacieux.
— Quoi ! dit Démocharès, parlez-vous de l’ordonnance qui a supprim é les pen sions?
— Non, vraim ent, mais de celle qui enjoignait aux solliciteurs, nobles ou vi lains, de quitter la cour dans les vingt- quatre heures, sous peine d’être pendus. La h art pour les gentilshommes comme pour les m anants, convenez que c’est dur et passablement révoltant.
— Oui, la chose ne manque pas de hardiesse, dit Démocharès avec un sou
Bonne année. — Sous ce titre, M. Stapelm ohr, à Genève, vient d ’édi ter un charm an t calendrier illustré pour 1892. Les poésies qui accom pa gnent chacune des pages de cette g ra cieuse publication sont presque toutes dues à des auteurs de la Suisse r o m ande : L. D urand, Mme de Pressen- sé, Marc M onnier, Viguet, W arnéry, Amiel, sans oublier d’autres, plus il lu stres: Th. Gautier et Victor Hugo.
P etits avis officiels. — Les élec
teurs fédéraux qui, pour une cause quel conque, n’anraient pas reçu l’arrêté fédé ral du 25 juin 1891, concernant l’achat du chemin de fer Ceutral suisse, sont infor més qu’ils pourront s’en procurer dans les trois langues nationales, au départe ment de l’intérieur, Hôtel de Ville, 14.
— Une inscription est ouverte au bu reau du département de l’instruction pu blique, jusqu’au mercredi 2 décembre in clusivement, pour une place de régente à l’école prim aire du Petit-Saconnex. En s’inscrivant les candidats devront indi quer s’ils peuvent enseigner l’allemand, le chant, le dessein et la gymnastique.
— Le département des travaux publics informe le public que les déblais et débris de matériaux doivent être conduis au Pré de le Cluse, dans les creux à ce des tinés. Il est interdit de laisser des débris aux abords de ces creux, Tout contreve nant sera passible des peines de police.
— Une inscription est ouverte au bu reau du Consistoire pour la place de chantre à Avully. Cette inscription sera close le mercredi 2 décembre, à midi.
Soirée. — Dimanche prochain aux
salons Treiber, à 2 h. aprè3-midi, aura lieu une matinée donnée par des enfants au profit des diaconies catholiques natio nales. Première partie : Pauvre mais hon
nête, drame en un acte. — Deuxième par
tie : Das Glœcklein von Gormund, comé die. Les amis de l’enfance sont cordiale ment invités.
Chronique savoisienne
Incendie. — Un incendie s’est déclaré au ham eau de Sonzier, com m une de Fillinges, vers une heure et demie du m atin, après le d ép art du sieur Vieux et de sa femme, coque tiers, qui s’étaient rendus à Genève, laissant leurs deux enfants et une do m estique couchés.
H eureusem ent que les voisins s ’a p erçurent du feu, et s ’aperçurent as sez à tem ps pour sauver les enfants et la bonne, car le feu s ’était si ra p i dem ent propagé que l’on ü ’a pas eu le tem ps de so rtir de l’écurie un m u let et deux vaches qui s’y trouvaient. Les pertes sont évaluées à 15,000 fr., dont une partie est couverte p ar une assurance.
Presse tliononaise.— Si cela continue, cette jolie petite ville des bords du lac Léman pourra bientôt se flatter d ’être, entre toutes ses sœurs des deux Savoie, la plus favorisée sous le rapport du nom bre de jo u r n aux locaux.
Thonon possédait q u itre feuilles : le Léman, le Chablais, la Petite Gazette et la Démocratie ; c’était déjà fort joli pour une ville de 5,ü00 âmes.
Mais ce n ’était pas suffisent, sem ble-t-il, car voici q u ’il vient de naître un nouveau journal : la Feuille d'avis de la zone franche.
Et l’on assure que ce n ’est pas tout. Il est question de la création d ’une feuille hum oristique, com ique, drô- latique, illustrée, qui ne tardera pas à faire son app aritio n.
Enfin on parle d ’une feuille an glaise pour les Anglais de Thonon.
fyualrième édition - 4 heures
Chronique locale
Exposition. — Nous avons eu au jo u rd ’hui un petit vernissage au Bâtim ent électoral — m ais au p re m ier étage seulem ent, dans la docte salle de l’in stitu t.
Ce sont des jeunes, et rien que des jeunes, qui ont présidé à ce tardif salon. Mais les nom s sont connus : A ppian, A rtus, Bieler, B runet, Char- mot, Douzon, D ubois-Pillet, F. Du- faux, Estoppey, Gagliardini, Giron, Grison, Herzog, Hodler, Hoffmann, Ihly, Isenbart, G. Lacroix, E. Lum i- nais, Mme Massip, H. Van Muyden, da N iaderhausern, P inchart, Ralfaëli, Rehfous, Rérolle, R heiner, Roy, Paul Sain, Le Sidaner, Sim onet, Vicari, Desboutin, E. Van Muyden, feu Main- vialle, Schm idt.
Les artistes que nous venons de nom m er ont tous du talen t, n atu relle m ent. Ils se disting uent par le choix des sujets, des couleurs et des cadres, maiB les u n s et les au tres m éritent q u ’on s’arrête à leu rs com m ence m ents. Beaucoup d’entre eux, d ’a il leurs, sont déjà connus du m onde des acheteurs et des am ateurs. Nous ne voulons citer aucun nom , puisque nous venons de repro du ire to u t le ca talogue ; à plus tard les observations ou les critiques.
P our aujou rd ’h u i, constatons que les organisateurs de l'exposition sont gens de goût et d’expérience même. On accède à la salle de p ein tu re par une ram pe toute fleurie de chrysan
rire de satisfaction. Il y a seulement cin quante ans, une ordonnance pareille eût, je l’avoue, soulevé toute la noblesse du royaume. Mais aujourd’hui, vous voyez, ils ont crié, ils n’ont pas agi. Pas un n ’a bougé.
— C’est ce qui vous trompe, monsieur le grand inquisiteur, dit Braguelonne en baissant la voix, et s’ils ne bougent pas à Paris, je crois qu’ils se rem uent en pro vince.
—- Bah ! s’écria de Mouchy avec em pressement, vous avez donc des nou velles ?
— Je n ’en ai pas encore, mais j’en a t tends à toute minute.
— Et d’où cela ? — De la Loire.
— Vous avez par là des ém issaires ? — Je n’en ai qu’un, mais il est bon. — Un seul ! c'est bien chanceux, dit Démocharès d’un air capable.
— J’aime mieux, moi, reprit monsieur de Braguelonue, payer un seul afüdé in telligent et sûr aussi cher que vingt co quins stupides. C’est ma manière, que voulez-vous ?
— Oui, mais qui vous répond de cet homme ?
— Sa tète d’abord, et puis ses services passés ; il a fait ses preuves.
— N’importe ! c’est bien chanceux ! re prit Démocharès.
Maître Arpion rentra doucement, com me monsieur de Mouchy parlait encore, et vint dire un mot tout bas à l’oreille de son maître.
— Ah ! ah ! s’écria le lieutenant de po
thèm es, la fleur
à
la mode et de sai son.C’est une exposition
à
visiter, car ceux qui en font les frais doivent être encouragés, absolum ent.Mystère éclairci. — On écrit de Genève à l’im partial :
* Le p a rti dém ocratique pouvait craindre u n m om ent que le groupe catholique, son fidèle allié, écoutât les suggestions d ’un correspondant de la Liberté, qui cherchait
à
provoquer une diversion. Ce n ’està
Genève u n secret pour personne que ces fam euses le t tres de Genève ont été écrites p ar le b ouillant curé de Carouge, M. ta p o n - nier, dont les am is radicaux sont nom breux et connus. Je ne serais pas su rp ris que le nouvel évêque, M. Dé- ruaz, ne m odérât un peu cet intem pestif écrivain et ne cherchât à lui p ro curer une paroisse plus tra n q u ille et plus absorbante, où il a u ra it moins de loisirs pour se liv rerà
sa m anie épistolaire,»DÉPÊCHES TELEGRAPHIQUES
îauquième édition d’hier Agence suisse
Bruxelles, 18 novem bre. M. W œste, m inistre d ’E tat, publie une brochure inspirée p ar le roi et dans laquelle l’au teu r réfute énergi quem ent tous les racontars de la presse française su r le prétendu traité conclu p ar Léopold II avec l’Allem a gne.
Il p ro du it de plus de nom breux do cum ents et énum ère de nom breux faits destinés à prouver que les in ten tions de la Belgique sont d ’entretenir de bonnes relations avec toutes les puissances. Toute fusion de la Belgi que avec un pays étranger est impos sible.
St-Pétersbourg, 18 novembre. Les Novosti dépeignent la situation politique tout en noir. Celle-ci se serait encore aggravée ces tem ps derniers si l’on interp rète le discours de l’em pe re u r François-Joseph comme le fait le journal russe. Et, continue ce dernier, si l’em pereur Guillaum e, de son côté, a cessé de p arler en public, l’Allema gne n ’en arm e pas m oins fiévreuse m ent.
Si les événem ents de C ronstadt ont prod uit une im pression profonde sur l’Italie et su r l’A utriche, on p eu t dire que l’im pression a été plus forte en Allemagne.
Cologne, 18 novem bre. Un individu « tta b lé dans une au berge de la Severinstrasse a tiré subi tem ent un revolver de sa poche et en a tiré 6 coups, dont 5 su r les consom m ateurs. 4 ont étéattein ts et le6e coup contre sa personne, m ais sans se bles ser m ortellem ent.
Service Havas
P aris, 18 novem bre. Hier soir a eu lieu au Tivoli-Vaux- hall la grande fête socialiste organisée p ar l’agglom ération parisienne du
Ï
iarti ouvrier en l’h onneur de M. La- argue, le nouveau député de Lille : cinq cents personnes environ, parm i lesquelles on rem arquait les réfugiésS
olonais et russes, résidant à Paris. Lafargue, qui était accom pagné de M. Jules Guesde, a ouvert la réunion p ar un discours où il a rendu hom mage «à celui qui, dit-il, a organisé le m ouvem ent et prévu toutes les m a nœuvres. »« Mon élection, ajoute-t-il, m ontre Lille m ettant, après M arseille, 6470 soufflets su r les joues de Constana. Vous souvenez-vous des m assacres de Fourm ies, de ce cri d ’épouvantable h o rreu r jeté dans toute la France quand le fusil Lebel, qui devait être celui de la délivrance nationale, a troué les poitrines des ouvriers. J ’ai dit au collège électoral qui m ’a nom
mé : ^
« En votant pour moi, vous avez « voté pour le candidat des fusillés « contre un hom m e qui représentait « ici Constans, Isaac et tous ceux qui, c s’ils n ’ont pas tué, ont du m oins « p ris Bur eux le crim e commis. »
Lille est la prem ière revanche de Fourm ies où nous avons trouvé, Kau- tre jour, p our nous recevoir, les dix- neuf blessés et leurs parents. »
M. Guesde prend ensuite la parole et fait l’éloge de M. Lafargue. Il se livre à une violente sortie contre M. Constans.
Un bal a term iné la soirée.
DÉPÊCHES DU JOUR [première édition Service particulier.
Berne, 18 novem bre. Il résulte de l’enquête faite p a r les censeurs et l’ad m in istration que la si tuation de la Banque fédérale n ’est nullem ent alarm ante. Les engage m ents et affaires en cours ne ju sti fient pas, selon le rapp ort, la d épré ciation des titres.
lice triomphant. Eh bien ! Arpion, intro duisez Lignières, sur-le-champ... Oui, en présence de monsieur le grand inquisi teur ; n’est-il pas un peu des nôtres?
Arpion salua et sortit.
— Ce Lignières est justement l'homme dont je vous parlais, reprit monsieur de Braguelonne en se frottant les mains. Vous allez l’entendre. 11 arrive de Nantes à l’instant. Nous n ’avons pas de secrets l’un pour l’autre, n ’est-ee pas? et je suis aise de vous prouver que ma façon en vaut bien une autre.
Ici, m aître Arpion ouvrit la porte au sieur Lignières.
C’était ce petit homme maigre, noir et chétif que nous avons vu déjà à l’assem blée protestante de la place Maubert, le même qui avait si hardiment montré la médaille républicaine, et parlé de lis tranchés et de couronnes foulées aux pieds.
On voit que si dans ce temps là, le nom d’agent provocateur n’existait pas encore, la chose fleurissait déjà.
VIII
U n espion
Lignières, en entrant, jeta d’abord sur Démocharès un regard froid et défiant, et, après avoir salué monsieur de Bra guelonne, resta prudem m ent silencieux et immobile, attendant qu’on l’interro- geàt.
— Je suis enchanté de vous voir, mon sieur Lignières, dit monsieur de Brague lonne. Vous pouvez parler sans crainte
Agence suisse
Rome, 18 novem bre. Des échanges de vues ont eu lieu entre les cabinets de M adrid et de Rome à propos du nouveau traité da com merce entre l ’Espagne et l’Italie.
L’am bassadeur italien à M adrid est chargé de fixer, d’accord avec le gouvernem ent espagnol, les bases pour les fu tures négociations.
Rome, 18 novem bre. A cause des profonds dissentim ents qui rég n en t dans les rangs des ra d i caux, M. Cavallotti ne prononcera pas le discours politique annoncé.
Le3 nouvelles do nn ant la santé du pape comme m auvaise sont inexactes. Léon XIII fait une prom enade tous les jours et n ’a nullem en t suspendu les réceptions.
— Les jo u rn au x rep rodu isent une lettre de Corazzini, jou rn aliste à Mas- souah, blâm ant la légèreté avec la quelle le m inistère public a accusé la presse d ’avoir inventé les faits qui ont donné naissance au procès Ca- gnassi-Livraghi. Corrazzini dit que la presse n ’a fait q u ’être l’écho des b ru its et des sentim ents du public, en présence du scandaleux procès de Mussa-el-Akkad.
Vienne, 18 novem bre. La Chambre a accepté le projet d ’a chat du chem in de fer Charles-Louis.
B ucharest, 18 novem bre. Le m inistre de la gu erre v ien t d ’an noncer la livraison de 100,000 fusils Maenlicher.
Londres, 18 novem bre. L'agence R euter dém ent la nouvelle donnée p ar le Standard relativem ent à la rep rise des négociations concer n an t la question égyptienne. Ni lord Salisbury, ni la P orte n ’ont p ris une initiative quelconque; au contraire, lord S alisbury refuse d ’en tre r en m a tière su r la date de l’évacuation.
D’après un e dépêche de l’agença R euter, datée de R io-Janeiro, d u 17 novem bre, le m aréchal da Fonseca a ren du u n décret créan t un crédit de 13 m illions m ilreis p ou r l’acquisition d ’objets d’équipem ent et de m u n i tions. La situatio n général* n ’a pas changé.
Berlin, 18 novem bre. L’ém ission de bons du tréso r de 1891 92 est autorisée ju sq u ’à concur rence de 175 m illions.
A vant-hier, le b anquier H enri Her- brecht à Unna, a falsifié des traites et des effets pour une somme de 300,000 m arcks. Il a été arrêté.
La banque de crédit de Meissen est en déficit de 300,000 m arcks, p a r sui te d ’abus de confiance, com m is par son directeur M. Fischer.
Le Conseil d ’adm inistration couvri ra le déficit.
Fischer a été arrêté.
— L’em pereur est arrivé ici hier soir ; il s’est ren d u im m édiatem ent en voiture au château royal.
Service Havas
Paris, 18 novem bre. Une entrevue a eu lieu cette après- m idi entre le m in istre des travau x publics et les représentants des com pagnies houillères du Pas-de Calais.
Berne, 18 novembre. Les recettes du Jura-Sim plon accu sent 2,316,000 francs soit 9,000 francs de m oins value su r octobre 1890.
La rectification des recettes de ju il let donne 50,120 fr. de plus-value.
— Le bataillon 30 a été licencié ; un sergent instig ateur d u p étitio n n em en t a été laissé au cachot.
On rectifia la version prem ière comme su it : Le capitaine a u rait une voix insuffisam m ent forte p our le com m andem ent et ce no serait pas une question de langue qui au rait m otivé
l'insubordination-Buenos-Ayres, 18 novem bre. Le Herald de Buenos-Ayres, d it que trois généraux de Fonseca ont été en voyés à Rio-Grande pour négocier avec les insurgés.
P aris, 18 novem bre. M. de Giers séjournera à P aris seu lem ent ju sq u ’à dim anche ; un dîner au ra lieu vendredi à l’Elysée en son honneur.
A fras, 18 novem bre. Des bandes p arcourent toutes les régions m inières p o u r propager la grève.
A St-Omer, 200 grévistes sont allés avec des arm es et des bâtons dan s les m ines de Fléchinelle, où ils ont fait cesser le trav ail.
Deuxième édition Agence suisse
Berlin, 19 novem bre. On dém ent l ’inten tio n que l’on avait prêtée à la fam ille im périale de passer l ’hiver à Potsdam .
L’em pereur se re n d ra à B erlin vers la Noël et ne so rtira plus avant le p rin tem ps.
P ar ordre du gouvernem ent p ru s sien ont été expulsés de P osnanie u n certain nom bre de sujets russes de la classe aisée, épargnés lors des d e r nières expulsions en m asse. L’émo tion est grande.
Le com m issaire im périal da W iss- m ann a re tiré sa dém ission et se d is pose à p a rtir p o u r l’in té ria u r de l’A friqu e orientale, vers la région des lacs.
On d it m êm e que le h ard i explora te u r serait déjà p arti po u r l ’A frique.
Rome, 19 novem bre. Les avocats C am erini, L ollini, M ar tin i et Ricio, défenseurs des a n a r chistes, vont être poursuivis p o u r o u trages au tém oin Poli, délégué de la Sûreté.
Us ont déjà reçu leur assignation. Rome, 19 novem bre. Le b ru it co urt que le député Maffi canseillera au gouvernem ent de pro* poser l ’am nistier des condam nés du prem ier m ai. Le gouvernem ent serait favorable à cette m esure d ’apaise m ent.
L’application de la loi des p rêtu res donnera lieu à de vifs débats à la Chambre.
B elgrade, 18 novem bre. Le conseiller d ’E tat Dokitoch a sou m is aujou rd ’hu i au com eil des m inis tres une déclaration signée p a r l’ex- roi Milan, concernant sa renonciation à tous ses droits. La cabinet a résolu de la soum ettre à la S k oupchtina. <
P ar suite d’un ordre du gouverne m ent russe la ban qu e de la W olga- Kama a payé au roi M ilan, ap rès la signature de cette déclaration, deux m illions de francs.
Service Havas.
Londres, 19 novem bre. Le Times reçoit de Santiago des nou velles d u Brésil. Les in surgés du Rio- Grande ont bloqué les em bouchures des fleuves et établi des b atteries pour em pêcher le passage de la flotte du dictateur.
Lens, 19 novem bre. Une bagarre violente a eu lieu hier (V oir «mite en 4tme page) MM. ScoltelBoicne. Corgemont 1er mail8»7
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L a M aison n ’a pas de S u ccu rsale.
devant monsieur le grand inquisiteur de la foi en France.
— Oh 1 certes ! s’écria Lignières avec empressement, et si j’avais su que j’étais en présence de l’illustre Démocharès, croyez, monseigneur, que je n’aurais pas ainsi hésité.
— Très bien ! dit, en hochant la tête d’un air approbateur. de Mouchy, évi demment flatté de la déférence respec tueuse de l ’espion.
— Allon !... parlez, monsieur Ligniè res, parlez vite ! dit le lieutenant de po lice.
— Mais, reprit Lignières, monsieur n’est peut-être pas parfaitement au cou rant de ce qui s’était passé à l’avant-der- nier conciliabule des protestants, à La Ferté ?
— Je ne sais pas grand’ehose, en effet, là-dessus, dit Démocharès.
— Je vais donc, si l’on me le permet, ajouta Lignières, reprendre de là en quelques mots rapides le récit des faits graves recueillis par moi dans ces der niers jours : ce sera plus clair et mieux assis.
Monsieur de Braguelonne donna d’un signe l’autorisation que Lignières a tte n dait. Ce petit retard servait mal, sans doute, l’impatience du lieutenant de po lice, mais flattait sa fierté, en laissant briller devant le grand inquisiteur la ca pacité supérieure et même l’éloquence extraordinaire des agents qu’il savait choisir.
Il est certain que Démocharès était à la foiB surpris et charmé comme un con
naisseur habile qui rencontre un in stru ment plus irréprochable et plus complet quejjeux dont il s’est jusque-là servi.
Lignières, excité par cette haute fa- verr, voulut s’en montrer digne, et fut véritablement fort beau.
— Ce n’a pas été réellement bien grave cette première assemblée de La Ferté, dit-il. 11 ne s’y est fait et dit que des choses assez fades, et j’ai eu beau propo ser de renverser Sa Majesté et d’établir en France la constitution des Etats suis ses, je n’ai trouvé pour écho que des in jures. On a seulement arrêté provisoire ment qu’on adresserait au roi une re quête, pour m ettre un term e aux persé cutions contre les religionnaires, et pour demander le renvoi des Guise, le m inis tère des princes du sang, et l’appel im médiat aux Etats-Généraux. Une simple pétition, pauvre résultat ! Cependant on s’est compté et organisé. C’est quelque chose.
Puis, il s’est agi de nommer des chefs. Tant qu’il n’a été question que de3 chefs secondaires de districts, on n’a trouvé aucune difficulté. Mais le chef général, la tête de la conspiration, c’est là ce qui a donné de la peine ! monsieur de Coligny et le prince de Condé ont récusé p arleu rs représentants le dangereux honneur qu’on voulait leur faire en les désignant.