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DOSAGE PLASMATIQUE DES ANTIRÉTROVIRAUX

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(1)

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MAROC MEDICAL

Dosage plasmatique des

antirétroviraux Determination of antiretroviral drugs concentrations in human

plasma

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: ﺔﻴﺳﺎﺳﻷﺍ ﺕﺎﻤﻠﻜﻟﺍ

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R. El jaoudi*, L. Humbert*, J.F. Wiart*, N. Houdret*, Y. Cherrah, M. Lhermitte

Résumé : Objectif : Il s’agit de l’étude d’une méthode de dosage par chromatographie liquide haute performance de huit antirétroviraux inhibiteurs de la protéase et de deux inhibiteurs non nucléosidiques de transcriptase inverse dans le plasma.

Matériel et méthode : Les molécules sont extraites par le tert butyl méthyl éther en milieu basique en présence d’un étalon interne puis analysées par chromatographie liquide à haute performance sur une colonne symmetry C18 250 mm x 4.6 mm 5 μm (Waters). La phase mobile est un mélange de l’acétonitrile et du tampon phosphate 0.05 M pH 3,6 en mode isocratique (45/55). La détection est réalisée par un détecteur ultraviolet à une longueur d’onde fixe de 205nm.

Résultats : La méthode analytique est linéaire de 200 à 10000 ng/ml, répétable et reproductible (coefficient de variation<11%). La limite de quantification obtenue est de 150 ng/ml pour toutes les molécules. Les rendements d’extraction sont supérieurs à 85 %.

Conclusion : Cette méthode permet un dosage simple des antirétroviraux sans interférence avec les molécules les plus couramment co-administrées.

Abstract: Objective: This work proposes a method of quantitation using high performance liquid chromatography of eight inhibitors of HIV protéase and two nonnucleoside reverse transcription inhibitors in human plasma.

Materiel and method: A rapid liquid–liquid drug extraction from plasma was performed with tert butyl methyl ether at basic pH after addition of an internal standard. The compounds were separated on a symmetry C18 column 250 mm x 4.6 mm 5μm (Waters). The mobile phase consisted of 55% 0.05M phosphate buffer (pH 3.6) and 45% acétonitrile in isocratic elution.

The detection is realized by an ultraviolet detection at a single wavelength (205 nm).

Results: Calibration curves were linear from 200 to 10000 ng/ml, repeatable and reproducible (coefficient of variation <11

%). Limit of quantification obtained is 150 ng / ml for all the molecules. The returns on extraction are superior to 85%.

Conclusion: This method allows a simple determination of antiretroviral drugs without interference with molecules most usually co-administered

Key words: Antiretroviral drugs.

Tiré à part : * Laboratoire de pharmaco-toxicologie, Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.

* Laboratoire de biochimie, toxicologie & Biologie Moléculaire, Hôpital Calmette, 59037 Lille Cedex (France).

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Introduction

L’arsenal thérapeutique pour le traitement du syndrome de l’immunodéficience acquise est en évolution permanente. Jus- qu à présent trois classes pharmacologiques existent : les ana- logues nucléotidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse, les analogues non nucléotidiques et inhibiteurs de la transcrip- tase inverse. Les inhibiteurs de la protéase et les inhibiteurs de la fusion sont des familles en cours d’essais [1,2].

Insatisfaits des résultats thérapeutiques actuels, plusieurs chercheurs se penchent sur le concept de personnaliser la thérapie [2]. En effet, pour la plupart des molécules en thé- rapeutique et pour de nombreux antirétroviraux, une zone de concentration plasmatique dite efficace peut être définie. Ces dosages sont destinés à aider le médecin prescripteur à adap- ter le traitement à chaque individu et d’évaluer l’impact des nombreuses interactions médicamenteuses [3]. En effet le suivi thérapeutique des médicaments antirétroviraux permet des adaptations posologiques. En réalité, le dosage des ana- logues nucléotidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse a peu d’intérêt actuellement. Par contre le dosage des IP et éventuellement des analogues non nucléotidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse est plus informatif en raison de la corrélation concentration / efficacité ou effets indésirables [4]. Un surdosage souvent responsable d’effets indésirables médicamenteux, peut êtres évalué à l’aide de concentration plasmatique maximale, laquelle est réalisée quelques heures après la prise médicamenteuse. Par contre, un sous-dosage qui peut être responsable de l’échec thérapeutique est éva- lué par la mesure de la concentration résiduelle, laquelle est réalisée juste avant une nouvelle prise du médicament [5].

En pratique, à chaque demande de dosage plasmatique des antirétroviraux, il faut indiquer la molécule à doser, sa po- sologie, l’heure de prélèvement, l’heure de la dernière prise, l’heure du dernier repas, les molécules associées et leurs doses, et les terrains particuliers (insuffisance rénale ou hé- patique) [2,5]. L’adaptation des traitements doit être vue en concertation avec le pharmacologue et le médecin traitant.

Le but de notre travail est de proposer une méthode de dosage par chromatographie liquide haute performance de

huit antirétroviraux IP dont un métabolite actif : Indinavir, Nelfinavir, M8-Nelfinavir (métabolite actif), Saquinavir, Amprenavir, Atazanavir, Ritonavir et Lopinavir et de deux analogues non nucléotidiques inhibiteurs de la transcrip- tase inverse: Nevirapine et Efavirenz médicaments souvent associés en trithérapie. Cette étude a été réalisée au labo- ratoire de toxicologie et l’hôpital Calmette de Lille durant l’année 2004 pour permettre le suivi thérapeutique des pa- tients traités pas les antirétroviraux des services des mala- dies infectieuse du centre hospitalier régional de Lille.

Matériel et méthode

Réactifs

Tous les réactifs utilisés sont de qualité pour analyse.

Les antiretroviraux analysés (tableau I) ainsi que l’étalon in- terne sont issus des laboratoires pharmaceutiques suivants : Abbot Laboratories, Merck Research Laboratories, et Roche Products. Les antirétroviraux sous forme de base libre pure pour analyse sont utilisés pour préparer la solution mère de travail dosée à 20μl/ml à partir de laquelle sont préparées les gammes d’étalonnage par dilution dans du méthanol.

Traitement de l’échantillon

Pour la mise au point, l’optimisation et la validation de la méthode de dosage, des solutions mères des différents étalons (sous forme de bases libres) sont préparées dans du méthanol. Les solutions de travail sont préparées par dilu- tion des solutions mères dans du plasma déjà contrôlé et ne contenant aucun médicament.

Pour la validation de la méthode, on a vérifié la linéarité entre les points 200 ng/mL et 10000 ng/mL, les limites de détection et les limites de quantification, la fidélité intermé- diaire (variabilité inter-jour), la répétabilité et le rendement d’extraction.

Les prélèvements sanguins faits sur l’éthylène diamine tétraacétique dans les services des maladies infectieuse du

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centre hospitalier régional de Lille, sont reçus accompa- gnés d’une demande d’analyse précisant toutes les informa- tions concernant le patient et surtout la dose et le moment du prélèvement. Les échantillons sanguins subissent préala- blement une thermodénaturation virale à 56°C pendant 30 minutes dans un bain marie. L’extraction de 1mL de sérum est réalisé dans un tube en verre borosilicaté (Kimax-51®;

VWR Scientific) en présence d’étalon interne (un dérivé du ritonavir) par 5 mL de tert butyl méthyl éther en milieu al- calin. Après agitation dans un vortex type «Mixer» pendant 5 min puis centrifugation à 3500 t/min pendant 10min. La phase organique est reprise et complètement évaporée par chauffage à 50 – 70°C sous un courant d’azote. L’extrait sec est repris par 300 μl de la phase mobile. Pour le dosage de l’efavirenz et de l’atazanavir, 50 μl sont directement injectés dans un chromatographe. Pour le dosage des 8 autres antiré- troviraux, les 300 μl sont réextraits par 3 ml d’hexane. Ainsi purifiés, 50 μl sont injectés dans le système chromatographi- que. Les injections se font par un injecteur automatique.

Appareillage et conditions analytiques

Il s’agit d’un chromatographe en phase liquide 1090 (Agilent – France) équipé d’un détecteur à barrette de dio- des. La séparation chromatographique est réalisée sur co- lonne symmetry C18 250 mm x 4,6 mm 5 μm de diamètre de particules (Waters) maintenue à 36°C durant l’analyse.

La phase mobile est un mélange acétonitrile/tampon phos- phate 0,05 M pH 3,6. Le dosage est fait en mode isocratique (45% acétonitrile/55% tampon phosphate). La longueur d’onde de détection est fixée à 205 nm.

Résultats

Après thermodénaturation virale et une simple ex- traction liquide-liquide à pH alcalin en présence d’étalon interne suivie ou non d’une purification, la méthode que nous proposons permet de séparer les antirétroviraux étu- diés (tableau I) en moins de 50 minutes (figure 1) avec une bonne résolution.

DCI Cmax

(μg/ml)

Cmin (μg/ml)

t1/2 (heure)

inhibiteurs de la protéase

Amprenavir 4,63 0,28 9

Atazanavir 3,15 0,28 6,5

Indinavir 9,56 0,19 1,8

Lopinavir 10,00 5,51 5-6

Nelfinavir 3-4 1,17 3,5-5

M8- Nelfinavir

ND ND ND

Ritonavir 11,00 3,7 3-5

Saquinavir 2,48 0,11 7-12 Analogues non

nucléotidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse

Efavirenz 3,85 1,77 40-55

Nevirapine 5,75-6,69 2,88-4,56 25-30 Tableau I: Les antirétroviraux étudiés et leurs paramè-

tres pharmacocinétiques [18-20]

ND : Non disponible.

Figure 1: Profile chromatographique des antirétroviraux analysés

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La limite de détection a été déterminée à 50 ng/ml (3 fois le bruit de fond), la limite de quantification est de 150 ng/ml et la moyenne du rendement d’extraction absolu calculée sur trois points de la gamme d’étalonnage est de 87±2%.

La linéarité de la méthode est vérifiée sur 6 points de gam- me entre 200ng/mL et 10000 ng/mL. Chaque point est testé 5 fois pour avoir une moyenne. Le facteur de la régression linéaire r2 est supérieur à 0,97 pour tous les antiretroviraux.

Le rendement d’extraction absolu calculé sur trois points de gamme est supérieur à 85%.

La répétabilité est appréciée sur trois points de gamme, pour chaque concentration, les solutions sont injectées six fois puis la moyenne, l’écart type et les coefficients de va- riation sont calculés. Pour tous les antirétroviraux les coef- ficients de variation sont inférieurs à 8%.

La fidélité intermédiaire a été étudiée sur trois jours.

Chaque jour, on analyse une gamme d’étalonnage comme pour l’étude de la linéarité. Les coefficients de variation inter-jour sont inférieurs à 11%.

Discussion

Plusieurs méthodes analytiques pour la quantification des inhibiteurs de la protéase et des analogues non nu- cléotidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse ont fait l’objet de publication scientifique. Deux procédés restent les plus utilisés : Chromatographie liquide à haute perfor- mance couplée à un détecteur ultraviolet [6-10] et Chroma- tographie liquide à haute performance couplée à un détec- teur à spectrométrie de masse [11-12]. Les deux méthodes permettent une quantification simultanée de plusieurs an- tiretroviraux.

La méthode que nous présentons dans cet article permet d’identifier et de doser neufs antirétroviraux ainsi que le métabolite actif du ritonavir (tableau I) sur la même ana- lyse chromatographique.

Les paramètres de validation permettent d’encadrer l’index thérapeutique de toutes ces molécules. La purifica- tion par l’hexane permet l’élimination de molécules endo-

gènes qui peuvent perturber le tracé chromatographique.

La possibilité du dosage dans une seule longueur d’onde et la séparation des dix molécules sur la même analyse chro- matographique en mode isocratique représente une origi- nalité de ce travail.

Le suivi thérapeutique des antirétroviraux représente une aides très précieuse pour le clinicien afin d’adapter au mieux le traitement. En effet, l’efficacité d’un traitement antirétroviral est en général évaluée par des marqueurs in- directs tels que la charge virale et le décompte lymphocy- taire CD4+. Cependant, lorsque ces marqueurs signalent un échec thérapeutique, il est souvent trop tard et la résistance est déjà installée. Les concentrations plasmatiques des in- hibiteurs de la protéase et des analogues non nucléotidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse représentent des mar- queurs plus précoces de l’échec dû à des taux trop faibles des antirétroviraux [3]. Les concentrations plasmatiques de ces deux classes des antirétroviraux sont bien corrélées à l’efficacité antivirale (déclin virologique) et à l’apparition des effets toxiques à des fortes doses [13-15].

L’intérêt pour le suivi des inhibiteurs de la protéase pro- vient également du fait qu’il y a une grande variabilité interin- dividuelle due aux différences d’absorption, des interactions médicamenteuses surtout en cas de coinfection VIH/virus de l’hépatite C, et l’inobservance thérapeutique. Cette varia- bilité est un argument puissant pour le suivi thérapeutique puisqu’elle soutient le besoin d’individualiser la posologie au lieu de prescrire la même dose à tous les patients [16-17].

Le suivi thérapeutique des analogues non nucléotidi- ques inhibiteurs de la transcriptase inverse retient moins d’attention ces dernières années. Cela peut être expliqué par leur demi-vie d’élimination plus longue que celle des inhi- biteurs de la protéase (tableau I) [18-20], ce qui engendre moins de variabilité inter-individuelle. Cependant le suivi thérapeutique des analogues non nucléotidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse reste justifiable d’une part parce que certaines études démontrent que la variabilité interin- dividuelle est importante et d’autre part du faite que le seuil de résistance des analogues non nucléotidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse est très faible et une seule muta-

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tion peut induire une résistance virale puissante [21].

Les paramètres à mesurer sont surtout les concentrations plasmatiques résiduelles (concentrations avant la prise médi- camenteuse suivante Cmin) et concentrations plasmatiques maximales Cmax. Les moments de prélèvement change en fonction des produits utilisés selon leur pharmacocinétique.

Il est évident que le suivi thérapeutique pharmacologique ne peut se faire qu’après avoir atteindre l’état d’équilibre pharmacologique au du sang des principes actifs pris. Pour le ritonavir et le nelfinavir, en raison de l’auto-induction en- zymatique du métabolisme, l’atteinte de l’état d’équilibre est lente à atteindre (de l’ordre de 15 jours) [22].

La conservation des prélèvements peut se faire à tempé- rature ambiante pour quelques heures (sang total ou plasma)

ou à – 20°C (plasma) pour une conservation plus longue. Ce- pendant voir la nature de l’analyse et l’intérêt des résultats, les prélèvements sont rarement conservés longtemps [22].

Le but du présent travail est de généraliser ce suivi dans nos laboratoires nationaux équipés des chaînes chromato- graphique en phase liquide couplée à un détecteur ultravio- let qui peuvent facilement mettre à disposition un service de suivi thérapeutique pharmacologique des antirétroviraux.

Conclusion

Les systèmes chromatographiques en phase liquide à haute performance équipés d’un détecteur ultraviolet simple ou à barrette de diodes sont adaptés au suivi thérapeutique des patients sous association d’antirétroviraux. Ce matériel souvent disponible dans les laboratoires permettrait de gé- néraliser ce suivi. Cette méthode simple à mettre en œuvre pourrait être utilisée pour une large gamme des antiretrovi- raux (inhibiteurs de la protéase et analogues non nucléotidi- ques inhibiteurs de la transcriptase inverse) par les labora- toires sollicités ou susceptibles de faire ce genre d’analyse.

Les interprétations des résultats du suivi thérapeutique pharmacologique doivent se faire à la fois par le méde- cin traitant et le pharmaco-toxicologue analyste. Ce suivi permet d’une part de diminuer les effets indésirables des antiretroviraux en évitant les surdosages, et d’autres parts d’éviter les échecs thérapeutiques dus aux sous-dosages.

DCI Temps de retention (min)

Nevirapine 3,68

Indinavir 4,99

M8-Nelfinavir 7,67

Saquinavir 8,33

Amprenavir 9,68

Nelfinavir 16,43

Atazanavir 21,9

Ritonavir 28,58

Efavirenz 30,36

Lopinavir 33,03

Etalon interne 44,96

Tableau II : Temps de rétention des antiretroviraux et de l’EI par ordre croissant d’élution.

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