ROTARY CLUB DE MAZAMET
MONTAGNE NOIRE
BULLETIN 427 MARS 2020
HANS AMBAS- SADEUR
DU ROTARY
DE MAZAMET
À BALI
SECONDE PARTICIPATION AU MARCHÉ D’HIVER
TROIS MEILLEURS OUVRIERS DE FRANCE À LA COUPE DE L’AMITIÉ
UN APÉRITIF
VIRTUEL
MARCHÉ À LA HALLE DE MAZAMET — DIMANCHE 1er MARS 2020
Pour la 2ème fois cet hiver nous tenions la buvette de la Halle. Le bénéfice sera attri- bué à l’AGAPE, pour aider cette association culturelle en vue de l’achat d’un défibrilla- teur. Un équipement dont elle a l’obligation – normes de sécurité obligent – d’équiper ses locaux rue Lagoutine.
Il a d’abord fallu monter, disposer les tables et y accrocher les sacs poubelle.
Les Ets Malaprade, présents sur place, nous ont fourni au fur et à mesure de nos be- soins, saucisse, magret séché, foie gras, grattons, qu’on a dû ensuite couper pour composer les assiettes charcuterie. Et une commerçante nous a offert les citrons pour accompagner les huîtres.
Chacun contribua selon ses compétences : ouverture des huîtres, débouchage des bouteilles de vin, préparation des assiettes d’huîtres ou de charcuterie.
Enfin voici quelques membres va- leureux, téméraires même, qui n’ont pas hésité à tester la qualité des produits avant que nous ne les proposions aux visiteurs de la Halle.
Le photographe a surpris notre doyen au moment où il tentait de se dissimuler sous la table pour dé- guster, hors des regards, force as- siettes d’huîtres et verres de blanc.
Un public nombreux, parmi lequel plusieurs élus municipaux de différentes communes, occupait les tables en fin de matinée. Une deuxième réussite après celle de décembre pour Marie Barthès qui initia cette opération, entourée d’une efficace quinzaine de membres bénévoles.
COUPE DE L’AMITIÉ
PALAIS DES CONGRÈS DE MAZAMET — 11 MARS 2020 Sur les huit Rotary clubs tarnais, Albi, Al-
bi Lapérouse, Albi Pastel, Carmaux, Cas- tres, Gaillac, Lavaur-Graulhet, Mazamet, et le club de Revel qui se réunissent une fois par an, tous étaient représentés à l’exception du club d’Albi (souvent dé- nommé Albi doyen).
Nous n’étions pas encore dans la période de confinement due au coronavirus, il était simplement conseillé d’éviter de s’embrasser et de se serrer la main.
Claude Ferran avait illustré cette recommandation, à sa façon, c’est-à-dire avec un des- sin humoristique affiché dans le hall d’entrée.
Un orchestre assu- rait un fond sonore discret, permettant de converser facile- ment. Il a égale- ment joué durant une partie du repas.
Les participants étaient accueillis dans la grande salle du Palais des congrès. Un bel apé- ritif les y attendait.
De grande qualité, il fut très apprécié par nos amis… et les mazamétains.
COUPE DE L’AMITIÉ
À côté des musiciens on pouvait voir un avion, un Dragon, ULM biplace école, dont la construction a débuté en 2014.
Cet avion est l’œuvre de jeunes de 11 à 14 ans de deux clubs : l’ACAATS à Labru- guière (où il est construit) et le CAJ d’Al- bi. Ces jeunes y consacrent la plus grande partie de leur temps libre, et cer- tains qui vont bientôt pouvoir passer leu brevet de pilote, auront l’immense satis- faction de le piloter cet été.
Deux jeunes constructeurs étaient venus, ils représen- taient l’ensemble des jeu- nes, et étaient accompa- gnés par un responsable de l’ACAATS, de nos rotariens Philippe Auzias et Didier Ferrand (absent sur la pho- to) qui suivent de près l’o- pération. Au micro Claude Ferran en a rappelé l’histo- rique.
Didier et Philippe ont ensuite remer- cié les clubs qui ont fait un don pour aider financièrement les jeunes cons- tructeurs, ainsi que le District.
Il était alors temps de passer dans la salle du foyer où un quinzaine de ta- bles attendait les quelques cent vingt convives.
COUPE DE L’AMITIÉ
Le président André Hiriar après avoir souhaité la bienvenue aux participants a annoncé le programme de la soirée : une intervention courte (une mi- nute environ) de chaque club pour présenter son action phare de l’année, suivie de la présentation par Jean-Paul Du- val du club de Lavaur-Graulhet
du projet d’une action qui se- rait commune à tous nos clubs.
Puis la présentation de nos 3 meilleurs ouvriers de France : Roxane Maffre, art floral, Fa- bien Biau, chaudronnerie lau- réats en 2019 et Jean-François Castagné, patissier-chocolatier élu… voici quelques années.
Ils ont présenté leur métier, leur passion, sous forme de questions-réponses au micro de Claude Ferran qui sut rendre très vivantes les interventions, et donna une impres- sion de spontanéité aux exposés sur leurs métiers, leurs motivations et le travail acharné pour parvenir à obtenir cette distinction. Tous trois avaient tenu à illustrer concrètement leur savoir-faire pour cette soirée : Roxane avait décoré chaque table, Fabien avait fabriqué un support inox pour les programmes de la soirée, et Jean- François enchanta nos papilles avec un chocolat accompagnant le café.
COUPE DE L’AMITIÉ
Il ne restait plus qu’à découvrir qui se verrait remettre le trophée de vainqueur de la Coupe de l’amitié.
Aux commandes du vidéo-projecteur, Xavier Pagès qui avait entré dans son ordinateur les décomptes des présents, projeta les résultats.
Mais on attribue d’abord la cuillère de bois, au club ayant le plus faible pourcentage de participants. Elle revint au club d’Albi Pastel (le club de Carmaux l’a évitée de quelques fractions de pourcentage).
Trophée sans conséquence. Jusqu’à cette année, cette cuillère de bois condamnait le club qui la recevait à organiser la Coupe l’année suivante.
Mais la règle a changé : c’est l’ordre alphabétique qui décide du prochain club organisateur.
Avec 54% de participants, le club La- vaur-Graulhet a été déclaré vain- queur.
Claude Ferran et André Hiriar ont re- mis les trophées à la présidente Ca- therine Adam-Stivala et au secrétaire Jean-Paul Duval.
HANS À BALI
Voici quelques photos envoyées depuis Bali par Hans van Weeren. Il avait quitté Mazamet avec un chèque que nous lui avions remis au bénéfice d’une association qui distribue des filtres à eau. On peut voir ci-dessous Hans remettre 5 millions à M. Aad van den Boogaard qui pilote cette opération (il s’agit de 5 millions de rupiah). Et comme il restait encore un peu d’argent, il a également pu orga- niser un don pour la décoration d'une école pour enfants handicapés. Beaux animaux gais à l'exté- rieur. « Interprété selon ma conception par des artistes balinais » précise Hans.
« Bali c’est pas fini » affirme-t-il mais il espère qu’Ilona et lui seront de retour au début de l’été.
LA GRANDE ET LA PETITE HISTOIRE DU ROTARY APÉRITIF DU 25 MARS 2020
Le 23 février 1905 est la première grande date dans l’histoire du Rotary. Ce jour là Paul Harris, avec trois de ses amis, venait de créer le Rotary.
La seconde grande date historique est intervenue le 25 mars dernier. Ce jour là Didier Carme, avec quatre rotariens mazamétains venait de lancer notre premier apéritif vir- tuel.
Didier est notre Paul Harris.
Les quatre pionniers qui ont réussi à participer à cette première ont pour nom : Julie Rouanet-Berry, Christine Ungria, Jean-Jacques Ferrand (en compagnie de Chantal) et Xa- vier Pagès. Ils ont pu se voir, dialoguer entre eux… et boire leur apéritif.
Quelques rotariens ont tenté de les rejoindre, sans succès : Jean-Louis Combes est appa- ru à l’écran mais sans pouvoir dialoguer, Pierre et Mimi Pagès, Jean-Pierre Aubanton et Roger Carles ont pu joindre la réunion mais n’ont réussi ni à apparaître à l’écran ni à en- trer dans les conversations. Ils sont retournés à leurs chères études… d’informatique et d’Internet, car un nouvel apéritif est programmé pour le 1er avril (ce n’est pas un pois- son).
En attendant, les érudits passionnés d’histoire pourront lire (1) page suivante un docu- ment unique et exceptionnel. Le grand oncle d’un de nos membres (son nom se trouve à la fin du verbatim) était secrétaire de Paul Harris et avait rédigé le compte rendu intitulé
« ce jour où tout a commencé ».
(1) ou relire, nos plus anciens membres se souviennent certainement de ce document, qui figurait en tête de « histoire du Rotary » œuvre de Bertrand Huppé, retraçant toute l’histoire du Rotary de Mazamet, de sa naissance en 1935 jusqu’en 2002 date de sa paru- tion au club.
Voici ce qui apparaissait sur les écrans de ceux qui avaient réussi à se connecter
Avant la naissance du Rotary club de Mazamet il y eut ce jour...
Ce jour où tout a commencé.
23 février 1905.
Toute la journée, le vent venu des Grands Lacs avait soufflé avec violence, balayant les rues de bourrasques mêlées de pluie et de neige. Paul HARRIS, debout près de la fenêtre de son bureau, observait le spectacle des passants rasant les murs, se protégeant tant bien que mal des giboulées. En ce jeudi de février, Chicago n'avait jamais autant mérité son nom de "windy city" pensa-t-il ; mais il aimait cette ville, où son cabinet d'avocat était maintenant connu et estimé. Situé dans le quartier des affaires, où s'édi- fiaient les premiers gratte-ciel construits après le grand incendie de 1871, il bénéfi- ciait du développement fantastique de l'activité commerciale et industrielle qui carac- térisait ce début de siècle. Le chemin de fer, l'installation des abattoirs, et surtout la construction de milliers de buildings incendiés avaient marqué les étapes de l'expan- sion économique de la ville.
Paul HARRIS, alors âgé de 37 ans, était un idéaliste en dépit des apparences et déplo- rait la disparition des valeurs morales que son éducation lui avait solidement in- culquées. Dans ce climat de compétition acharnée où triomphait la loi du plus fort, où d'immenses fortunes côtoyaient la misère la plus noire (noire était bien le mot, se di- sait-il) il avait résolu de réagir. Le projet qu'il portait en lui était simple et il en avait souvent parlé à ses amis: il fallait qu'ils se rencontrent régulièrement pour développer entre eux des relations amicales, et se rendre secourables les uns les autres.
Si quelques-uns l'avaient écouté poliment, trois d'entre eux avaient paru adhérer à cet objectif, et leur première réunion allait avoir lieu. Assemblée quelque peu dispa- rate, se dit-il, en pensant à ses trois amis : Sylvestre SCHIELE qui était négociant en charbons, Gustave LOEHR qui exerçait la profession d'Ingénieur des Mines, et Hi- ram SHOREY qui possédait sa boutique de tailleur à cinq minutes de là, dans le centre commercial. Qu'un même idéal pût les réunir étonnait un peu Paul HARRIS, mais leur amitié était sincère et permettait d'effacer les différences de fortune ou de classe sociale qui auraient pu les diviser.
Dehors la nuit tombait rapidement. L'obscurité n'était dissipée un peu que par la mai- gre lueur des réverbères et les faibles éclats des lanternes des fiacres dont les roues, grinçant sur les pavés mouillés, éveillaient de sinistres échos... Paul HARRIS, de sa fenêtre, voyait et entendait ces roues dont l'image se fixa quelque part dans son sub- conscient...
Il fut tiré de sa rêverie par le bruit de la clochette de son bureau, et bientôt ses amis en- trèrent. Sylvester SCHIELE était très excité, ayant appris qu'une grève générale avait éclaté, le cinq février, dans les quatre bassins houillers de Belgique. Il s'attendait à une hausse du prix du charbon dont il détenait un gros stock. Mais il déchanta rapidement lorsque Gustave LOEHR lui révéla que les mineurs de la Ruhr avaient, eux, décidé d'arrêter leur grève le 7 février. Sylvestre, qui avait son franc-parler, lâcha quelques
"bullshit"(1) bien sentis, ce qui était somme toute normal à Chicago.
Hiram SHOREY, dont la famille était originaire d'un ghetto d'Europe centrale, s'intéres- sait beaucoup aux difficultés de la Russie Impériale. Il avait appris, comme tout le monde, la capitulation de Port-Arthur, en janvier, devant l'armée nipponne, puis l'as- sassinat du Grand Duc SERGE, oncle du Tsar et Gouverneur de Moscou, le 17 février.
Aux dernières nouvelles, une grande bataille était engagée à Moukden entre Japonais et Russes, tandis que la flotte du Tsar se dirigeait vers Tsoushima.
Paul HARRIS, qui avait fréquenté la faculté de droit de Paris après celle du Vermont et de Princeton, gardait un sentiment pour la France. Il indiqua à ses amis que les Sé- nateurs français avaient adopté la loi sur le service militaire de deux ans, le 4 février, en même temps que paraissait le premier numéro de "La Semaine de Suzette" où il avait remarqué le début des "Aventures de Bécassine"... Fort heureusement le niveau culturel du Français moyen s'était quelque peu relevé avec la "première" de l'opéra de Jules MASSENET, "CHÉRUBIN", donnée à Monte Carlo le 14 février.
Toutes ces informations ne laissèrent pas de surprendre, mais le comble fut atteint lorsque Paul HARRIS donna connaissance d'une circulaire relatant la nomination, le 7 janvier, du premier haut fonctionnaire noir comme Directeur des Douanes de la Caro- line du Sud. Cette nomination, précisa-t-il, était intervenue sur proposition du Président Théodore ROOSEVELT, et après trois refus du Sénat des États-Unis...
Il est vrai que le 16ème amendement qui accordait aux Noirs le bénéfice des droits civiques avait été ratifié par le Congrès en1866 (soit 39 années auparavant, laps de temps tout juste suffisant pour en mesurer les effets).
De la discussion qui suivit je n'ai pas retenu grand chose, si ce n'est la décision, prise en commun, de poursuivre ces réunions de façon régulière et par rotation.
Sans doute l'image de la roue de fiacre a-t-elle été pour quelque chose dans cette dé- cision, dont on s'est demandé ce jour-là qu'elle en serait l'exacte portée.
(1) foutaises
Extrait des Mémoires de O’FLAN Secrétaire de Paul HARRIS
L'auteur de ces lignes fait partie de la branche américaine des O'FLAN. Il est donc le grand oncle d'Yves LAFON, heureux possesseur de ce précieux manuscrit.
