LE ROLE
NUTRITIONNEL,
CHEZ LA VACHE ENLACTATION,
DES ACIDESACÉTIQUE
ETBUTYRIQUE FORMÉS
AU COURS DEL’ENSILAGE
Z. ZELTER
Laboratoire de Recherches de la Chaire de Zootechnie Institut national
agronomique,
ParisPLAN DU
MÉMOIRE
Introduction.PREMIÈRE
PARTIELes facteurs de l’élaboration des constituants de lait de vache
CHAPITRE I. - Les données physiologiques de la sécrétion mammaire.
A. -
Évolution
des sécrétions mammaires chez la vache.CHAPITRE II. - La sécrétion des constituants de lait de vache.
A. - Les constituants de lait de vache.
B. - Les
précurseurs
des constituants du lait.CHAPITRE III. - Formation de
graisses
de lait à partir deslipides
sanguins A. -Origine
et constitution deslipides
transformés par laglande
mammaire.
B. - Transformation des
lipides sanguins
au niveau del’épithélium
mammaire.
C. - Effets du taux des
graisses
alimentaires sur lalipémie
et surla
lipogénèse
mammaire.CHAPITRE IV. - Formation de graisses de lait à partir de précurseurs d’origine glucidique.
A. - Formation directe de
lipides
de lait àpartir
desglucides
san-guins.
B. - Formation directe de
lipides
de lait àpartir
des acides gras volatils provenant de ladégradation glucidique
dans lerumen.
C. - Importance nutritionnelle des acides gras volatils naturelle- ment
présents
dans les aliments usuels de la vache laitière-Bibliographie.
DEUXIÈME
PARTIE Modalités techniques adoptées pour nos recherches.C
HAPIREI. -
Méthodes
expérimentales applicables à la vache en lactation.A. - Difficultés du choix des
sujets d’expérience.
B. -
Techniques expérimentales.
CHAPITRE II. - Normes alimentaires de la vache laitière.
A. - Normes
énergétiques.
B. - Normes
protidiques.
C. - Normes minérales.
D. - Besoins en vitamines.
CHAPITRE III. - Méthodes analytiques.
A. - Méthodes de détermination de
l’énergie
contenue dans lesingesta.
B. - Méthodes de
dosage
des acides gras volatils dans lesingesta.
C. -
Technique
dedosage
deslipides
dans le lait.CHAPITRE IV. -
Établissement
des régimesd’expérience.
A. - Normalisation d’un
régime
de référence.B. -
Régimes d’expérience
enrichis en acides gras volatils.CHAPITRE V. - Mesures
expérimentales
et méthodesd’interprétation
des résultatsd’expérience.
A. -
Évaluation
desingesta
individuels.B. - Mesures des sécrétions lactées et
lipidiques
individuelles.C. - Mesures des variations du
poids corporel
des animaux.D. - Méthodes
d’interprétation
des résultats.Bibliographie.
TROISIÈME PARTIE
Recherches personnelles sur le rôle nutritionnel des acides acétique et butyrique chez la vache en lactation.
Avant-Propos.
CHAPITRE I. - Effet de l’ensilage sur l’intensité des sécrétions lactées et lipidiques de la glande mammaire.
A. -
Étude expérimentale
des influences exercées parl’ingestion
debetteraves et
d’ensilage
sur le niveau des activités mam- ’ maires.B. -
Interprétation
des résultats.C. - Discussion des résultats.
CHAPITRE II. - Participation des acides acétique et butyrique à la lipo- génèse chez la vache.
A. - Destinée
métabolique
des acidesorganiques.
B. - Influence de
l’apport
alimentaire d’acidesacétique
etbuty- rique
sur les activités sécrétionnelles de la mamelle.C. -
Interprétation
des résultats.D. - Discussion des résultats.
CHAPITRE III. - La
participation
individuelle des acides acétique et buty- rique à la lipogénèse mammaire de la vache.A. - Administration isolée ou simultanée d’acides
acétique, buty- rique
etpyruvique.
B. -
Interprétation
et discussion des résultats.C. - Mécanisme de
l’intégration
de l’acideacétique
dans le pro-cessus de la
lipogénèse
mammaire du ruminant.Bibliographie.
Résumé et Conclusions.
INTRODUCTION
On sait que
l’origine
à la foislipidique
etglucidique
de la matière grasse du lait de vache est encore fort discutée.L’hypothèse
d’une par-ticipation
desglucides
à lalipogénèse
chez leruminant,
se trouve cepen-dant
particulièrement
affermie par des résultatsexpérimentaux
récents.Il est démontré
depuis
peu que, chezl’herbivore,
l’assimilation de lamajeure partie
desglucides ingérés,
s’effectue sous forme d’acides gras volatils issus de leurdégradation
bactérienne dans le rumen etqui passent
dans le sang.
Une récente constatation de FOLLEY et
F RENCH ,
montrant que laglande
mammaire des ruminants utiliserait l’acétate à des fins delipo- génèse,
mais pas directement leglucose, suggère
que les métabolites issus de ladécomposition glucidique
dans la panseprennent part
à l’élabora- tion deslipides
de lait de ruminant. Ceci pose, en cequi
concerne la vachelaitière,
unimportant problème
de nutrition à la foisthéorique
et pra-tique, auquel
nous nous sommes efforcé de donner uneréponse
dans cetravail.
Le
régime
alimentaire de la vache enlactation,
dans nosrégions, comporte fréquemment
des racines(betteraves),
desfoins,
des céréales et des tourteauxd’oléagineux.
I,espremières
ne contiennentguère
delipides assimilables ;
lesderniers,
par contre, constituent laprincipale
source de matières azotées et grasses de la ration. Or, les
procédés
mo-dernes d’extraction d’huile par diffusion
appauvrissent singulièrement
lestourteaux
d’oléagineux
en substanceslipidiques
résiduelles.Depuis
la guerre, l’extension de la culture industrielle des betteraves.à sucre aux
dépens
de celle des betteravesfourragères,
et la raréfaction des tourteaux ont, en outre,imposé
une substitutionpartielle
à ces ali-ments
classiques,
del’ensilage.
L’abaissement du taux delipides
alimen-taires
indispensables
au bon maintien de l’activitélipogénétique
de lamamelle, qui
enrésulte,
laissait craindre enparticulier,
pour les vaches moyennes et faiblesproductrices,
une réduction sensible desquantités
dematières grasses sécrétées. Des observations
empiriques signalaient
cepen- dant l’effetplutôt
favorable desrégimes comportant
del’ensilage.
Cecinous a fait supposer que cet aliment
pourrait
renfermer un ouplusieurs
facte.irs
susceptibles
d’exercer une action stimulante sur lalipogénèse.
Or,
l’analogie
desphénomènes
de fermentationqui
seproduisent
dans une masse
végétale
conservée parensilage
avec ceux observés dans la panse du ruminant estfrappante.
Dans un cas comme dansl’autre,
lemétabolisme
glucidique
- oeuvre d’une microflore « acido-formatrice n -aboutit essentiellement à la formation d’acides gras à courte
chaîne,
notamment d’acides
acétique
etbutyrique.
I,es
régimes
à based’ensilage
conviendraient-ilsdavantage
à l’acti-vité
physiologique
de laglande mammaire,
du fait de laprésence
danscet aliment de métabolites issus de la
dégradation glucidique,
substancesqu’on
supposepouvoir
servir deprécurseurs
aux constituantslipidiques
du lait de ruminant ?
Cette
hypothèse
nous abeaucoup
tenté. Elle nous a incité à recher-cher s’il existe une relation
quelconque
entrel’ingestion
d’acidesacétique
etbutyrique d’origine
alimentaire et lalipogénèse
chez la vache en lactation.Après
avoir étudiéexpérimentalement
chez ce ruminantl’amplitude
des variations
provoquées
dans l’activité fonctionnelle de la mamelle par la consommationd’ensilage
renfermant des acides grasvolatils,
nous avonsadministré ces dernières
substances,
soit enassociation,
soitséparément,
pour
juger
de l’effetproduit
individuellement par chacun de ces méta- bolites sur la secrétion mammaire.Ainsi,
nous avons crupouvoir
démontrer le mode d’action des ensi-lages
et conclure à laprobabilité
d’uneparticipation
d’au moins un des acides gras volatils que renferme cettecatégorie d’aliments,
à lalipogénèse
de la
glande
mammaire chez la vache en lactation.PREMIÈRE
PARTIE. LES FACTEURS DE
L’ÉLABORATIOB
DES CONSTITUANTS DE LAIT DE VACHECHAPITRE I
LES
DONNÉES
PHYSIOLOGIQUES DE LASÉCRÉTION
MAMMAIRE Nous ne pouvons pas exposer ici les donnéesgénérales
concernant les facteurs hormonauxqui
conditionnent l’évolution fonctionnelle du pa-renchyme
mammaire et le mécanisme de cette évolution. Nous n’insis- terons pasdavantage
sur ledéveloppement
de l’activité sécrétionnelle .de laglande (consulter
référencesbibliographiques ci-après : i6 3 , 8 4 , io6,
15
, 35
, 6
, 190
, 114
, 62
, 61
, 69
, 138
, 127
, 137
, 164
, 147
, 179
, 6 3 , i8o, 46! 70.
71,90,31,5,95,165,60,7,150, 99 , 20 ,187,8 3 , 203
, 1
6 3
, 1
6 4
,86, 144
. 191
, i28, 67,
i57, Il3,188,
115, 72,58, 76,
21, 57,15 8, 56,
4,166, 8 1 )....
Nous
préciserons
toutefois très sommairement que le processus de la sécrétionlactée, qui
ne s’installequ’après
achèvement dudéveloppement
de la mamelle et
l’expulsion
du foetus à un stade avancé de lagestation.
comporte
deuxphases
distinctes : 1° Une
phase
de sécrétion caractérisée par lephénomène
de la montéelaiteuse, la lactogévcèse
et 2
° une
phase
de maintien desécrétion, la galactopoïèse,
liée intime- ment auphénomène
del’expulsion
duproduit
sécrété et à celui de lavidange
des acini. Le déterminisme de l’entretien de la lactation et de l’évacuation desproduits
sécrétés se trouve sous le contrôle direct desglandes pré
etpost-hypophysaires.
Suivant les
espèces,
lagalactopoïèse
a une duréeplus
ou moinslongue.
Chez la vache normalementexploitée
elle seprolonge pendant
2 8
0 à 300
jours,
deux mois de reposglandulaire
étant laissés àl’animal,
à
l’approche
d’une nouvelleparturition.
A. -
Évolution
des sécrétions mammaires chez la vache Dans des conditions d’entretienrationnelles,
la sécrétion mammaire croîtgraduellement
chez lavache,
àpartir
de laparturition jusqu’aux
environs de 6 à 8 semaines. Elle décroît ensuite
progressivement pendant
6 à 8 mois pour cesser
complètement
deux mois environ avant leprochain vêlage.
L’involution de laglande
estcontemporaine
de l’arrêt du méca- nisme devidange (8 7 ).
L’augmentation
de la sécrétion mammairependant
les deuxpremiers
mois de la lactation est due à la mise en
pleine
activité de nombreuses cellules mammairesincomplètement développées,
dont l’activité seraitfaible,
voirenulle,
dans de mauvaises conditions de nutrition(88).
Le dé-clin naturel et
progressif
de celle-ci nepeut
par contre êtreempêché,
même par une alimentation
exagérée (i4o).
La courbe de lactation en fonction du
temps peut
évidemment avoir des allures différentes. Sonaspect peut
varier avec l’état de nutrition.1
° Lois de persistance des activités mammaires
Les lois d’évolution de la sécrétion lactée
après
son passage au maxi- mum, ont été étudiées par divers auteurs. BRODY, RAGSDALE et TUR-NER
( 23 )
affirment que le déclinphysiologique
de la lactation constitueune fonction
exponentielle
dutemps
etpeut
êtrereprésentée
parl’équa-
tion :
dans
laquelle
Ym =
production
d’un moisdonné,
t = nombre des mois écoulés
depuis
laparturition,
A = constante
représentant
ledegré
deproduction initiale,
k =
degré
derégression
de laproduction
par mois de lactation c’est-à-dire coefhcient depersistance
de lasécrétion,
e = base des
logarithmes népériens.
La
persistance
de laproduction
mensuelle de lait et de matières grasses d’une lactationdonnée,
une fois le maximumdépassé,
serait cons-tante et de l’ordre de
94 ,8 %
de celle du moisprécédent (i 9 2).
GAINES
(68) reproche
àl’équation précitée
de ne pas tenircompte
de lagestation qui, ayant
lieufréquemment
chez la vache simultanémentavec la
lactation, peut
provoquer, dans ses derniersstades,
une déviation sensible du cours de la sécrétion. Il propose donc de retrancher del’équa-
tion de BRODY le terme
B ek’
(t-c)
qui exprime
la déviation due à lagestation.
Les coefficients derégression
mensuels calculés ainsi par GAINES sont de 4,052
%
pour des vaches nonfécondées,
4,232%
pour des vachesfécondées, jusqu’au
5e mois de ges-tation,
et de 4,743%
pour des vaches ayantplus de 5 mois
degestation.
I, EROY
, DEGAGE et Por,y contestent la validité des corrections
pré-
conisées par GAINES. Selon ces auteurs, la courbe de lactation
s’ajusterait parfaitement
à uneligne
derégression parabolique,
entre le 6oe et le25 o
e
jours
de lactation.L’ajustement, statistiquement justifié, peut cependant
s’effectuerégalement
suivant uneligne
derégression
exponen- tielle à l’aide d’un coefficient depersistance
mensuel constant(mémoi y e
à
paraître).
La richesse
lipidique
du lait suitgénéralement
une évolution inverse de celle du volume de lasécrétion,
au cours de la lactation. Le tauxbuty-
reux décroît
pendant
les troispremiers
mois de l’activité fonctionnelle de la mamelle et s’élève ensuiteprogressivement jusqu’au
déclin définitif de cette dernière. Des facteurs dus aumilieu,
ainsi que les conditionsd’entretien,
sontsusceptibles
de provoquer desperturbations
momenta-nées dans l’allure normale de ce
phénomène.
2
° Influence de
l’âge
sur la capacité productive de laglande L’âge
intervientbeaucoup
dansl’épanouissement
de l’activité sécré- tionnelle de la mamelle. Chez des vaches convenablementexploitées,
lafaculté
productive
s’élèveprogressivement.
Le sommet de laproduction
lactée est atteint à la 5e
parturition,
aux environs de la 8e année. Ellerégresse
au cours des lactations suivantes.*
* *
La somme de nos connaissances actuelles de la
physiologie
mammairepermet
d’affirmer que le volume de la sécrétion lactée de la vachedépend
du
degré
dedéveloppement
des structures cellulaires de laglande.
I,’inter-vention du
système
neuro-endocrinien dans cedéveloppement
estparti-
culièrement déterminante. Le
potentiel
de cesystème
constitue un facteurnaturel,
conditionné par l’hérédité. Il nepeut
exercerpleinement
sonaction sur les
aptitudes productives
de la mamelle que si l’état de nutri-tion,
d’entretien etd’exploitation
dusujet
sontoptima.
CHAPITRE II
LA
SÉCRÉTION
DES CONSTITUANTS DE LAIT DE VACHE Chez lavache,
la sécrétion mammaireacquiert progressivement
lescaractéristiques
définitives du lait. Le processus évolutif s’effectue durant lapremière
semainequi
suit laparturition.
A. - Les constituants de lait de vache
I,e lait
possède
à la fois lescaractéristiques
d’une solution colloïdale etionique,
et d’une émulsion.I,es substances colloïdales du
plasma
du lait sont constituées par de lacaséine,
del’albumine,
de laglobuline
et desphosphates.
La stabilité de la solution se trouve assurée par lemélange
intime de ces divers col- loïdes( 152 ).
Lagraisse
forme laphase dispersive qui communique
aulait
l’aspect
d’une émulsion. Lesglobules
gras, dont le diamètrepeut
varier de i à 20 M, sont enrobés d’une membrane
protectrice d’origine protéique ( 1 8 1 ). D’après
une théorieplus
récente( 140 ), l’absorption
colloïdale de substances
protéïques
solubles dans leplasma
du lait com-muniquerait
à l’émulsion grasseplus
de stabilitéqu’elle
nepourrait
enavoir par elle-même. PORCHER
( 152 )
considère lesglobules
gras du laitcomme des « corps
étrangers
» au milieu duprotoplasma.
MACHEBOEUFet TAYEAU
( 125 )
ont montrédepuis
que si lamajeure partie
deslipides
du lait se trouve à l’état de
simple émulsion,
unepetite quantité
de ceux-ci est liée avec des
protéides,
sous forme decénapses lipo-protéiques, analogues
à cellesqu’on
rencontre dans leplasma sanguin.
I,es sels dissous dans le
plasma
donnent au lait lescaractéristiques
d’une solution
ionique.
1
0
Composition chimique
Pondéralement,
lacomposition
moyenne d’un litre de lait devache,
dont lepoids spécifique
à15 °C
varie entre 1028 et103 6,
est,d’après
PORCHER
( 153 ),
la suivante : 1Il convient
d’ajouter
à ce tableau l’acidecitrique,
dont le lait contient. environ 1,5 g par litre.
I,es constituants
typiques
du lait sont :l’eau,
la matière grasse, lelactose,
lesprotéines
et les matières salines. Parmi lescomposants
orga-niques
mineursfigurent :
lesphospholipides,
lecholestérol, l’urée,
des dérivéspuriques
etguanidiniques,
et l’acidecitrique.
Le lait contient
également
despetites quantités
de selsanorganiques (ions
decalcium,
demagnésium,
depotassium,
desodium),
des tracesd’oligoéléments (iode, arsenic, silice, bore, lithium, zinc, aluminium,
man-ganèse, fer, cuivre),
despigments caroténoïdes,
des vitamines(A,
D, Cet
plusieurs
ducomplexe vitaminique B).
Parmi les substances enzyma-tiques présentes, signalons :
lalipase,
laphosphatase,
lalactase, l’amylase,
les
réductases, peroxydases
et catalases.2
0 Mécanisme de l’élaboration des constituants solides du lait Le fait que le lactose ne se rencontre pas dans le sang rend la théorie de la
pénétration
de tous les solides du lait dans laglande mammaire,
par
simple
filtration insoutenable.Selon une autre
théorie,
les constituants du lait résultent de la désa-grégation
des cellules mammaires. Mais l’intensité de la mitose et de laréparation
cellulaire observées dans le fonctionnement normal de laglande (8 9 ),
ainsi que les traces très faibles de substances dérivées du noyau cellulaire que l’on retrouve dans le lait( 99 ),
n’autorisent pas à admettre un tel mécanisme.Certains auteurs
supposent
que des matériaux solides s’accumulent dans lapartie
terminale de la cellule mammaire. Larupture
et ladésagré- gation
de cettepartie
cellulaire laisseraientéchapper
lelait, cependant
quela
partie
basalegarderait
son noyau et demeureraitapte
àproliférer (8
9
, 1 8 2 , 23 ).
Cettethéorie,
enpartie justifiée,
s’accorde malcependant
avec ce
qui
est connu des élémentshistologiques
de la cellule des aciniglandulaires.
KAY( 99 ) affirme,
eneffet,
que les cellules mammaires ontune structure
permanente,
leurintégrité
et leur noyau étant maintenus durant la lactation.G OW E
N
( 73 )
considère que les éléments de la sécrétion mammaire sont élaborés par leprotoplasma
de cellules alvéolaires. L’étude anato-mique, histologique
etbiophysique
de laglande
mammaire effectuée par TURNER(ig 3 )
aboutit à la conclusion que seulement unepetite partie
des constituants du lait
provient
d’une filtration directe à travers laglande,
mais que lesprincipaux composants
sont élaborés parsynthèse
dans les cellules
épithéliales,
limitant les alvéoles mammaires. L’auteurrejoint
ainsi l’idée formulée antérieurement par PORCHER(i5 3 ).
La
comparaison
entre les constituants du lait et ceux du sang fait ressortir très nettement laspécificité
du travail de laglande.
Un tableaubrossé par K!y
( 99 )
montre les relations existant entre leplasma sanguin
et le lait et prouve que certains éléments du lait ne se rencontrent nulle
part
dans le sang. Ces derniers ne peuventrésulter,
parconséquent,
que d’un travail d’édification propre à la cellule mammaire. C’est le cas de lacaséine,
dulactose,
de la lactalbumine. D’autres élémentsproviennent,
par contre, d’une concentration par
simple
filtration à travers le tissuglandulaire.
Relations entre les éléments du
Plasma sanguin
et ceux du Laitd’après
KaY( 99 )
Quantités exprimées
en mgPour
100 ccLa
glande apparaît
ainsi comme douée d’ungrand pouvoir
sélectifet de
synthèse.
Elle est aidée dans ce travail par unsystème enzymatique
assez
important.
De ce dernier ont été identifiées et sérieusement étudiéesjusqu’à présent,
laphosphatase
alcaline etl’arginase.
D’autres enzymes, dont nous avonssignalé
laprésence
dans le lait(voir
p.113 )
ontégalement
pu être décelés dans le tissu mammaire. Leur rôle exact n’a pas pu être déterminé avec certitude.
L’élaboration du lait semble
imposer
à laglande
un travail considé-rable, qui exige
de grossesquantités
de sang. Le diamètre de l’artère mammaireunique
parlaquelle
ce dernierparvient
à la mamelle étant d’environ 100 foisplus petit
que celui de l’ensemble dusystème
veineux(i8
3
), indiquerait
que le courantsanguin
subit un ralentissement consi- dérable lors de sa traversée del’organe.
La mesure du flux
sanguin
et la détermination de sonrapport
avec levolume de lait sécrété
(202,
77, Il7, 171,78)
montreraient que 400 à 500 litres de sang sont utilisés par la mamelle de vache pour la sécrétion d’un litre de lait.B. - Les
précurseurs
des constituants du laitLes données accumulées
présentement permettent
de tracer lesgrandes lignes
del’origine
des constituants du lait. Lagenèse
des subs-tances
lipidiques
devant retenir toute notreattention,
celle des autrescomposants
de la sécrétion lactée ne seraexposée
que très sommairement.1
0 Origine des substances filtrées du lait
a)
VITAMINESLes vitamines
passent
dans le lait parsimple
filtration sans remanie- mentquelconque
dans laglande.
Leurorigine
est strictement alimentaire(74, 8, 198,
9,64).
L’accroissement du taux des facteurs
vitaminiques
dans lerégime
alimentaire contribue à élever leur concentration dans le lait
( 9 6, 1 8 4 ,
I2I,
24, 122).
b)
MATIÈRES SALINESLe taux de concentration des matières minérales dans le lait ne dé-
pend
que secondairement de l’alimentation.1
0
Phosphore
et calcium = lesphosphatides
et lephosphore inorga- nique seraient,
selon MEIGS et ses collaborateurs( 135 , I3 6),
lesprécur-
seurs des
phosphates
du lait. Pour BI,ACKWOOD( 2 6), qui
conteste cettethèse,
seul lephosphore inorganique
est àl’origine
descomposés phos- phorés
du lait. GRAIIAMJ ONES
et KAy( 7 8)
sont du même avis.L’élaboration des
phosphates organiques
etinorganiques
du laits’effectuerait par l’intervention de la
phosphatase
forméesynthétique-
ment dans les cellules mammaires
(5 3 ).
2
° Chlorures = une modification dans le taux des chlorures du lait n’interviendrait que
lorsque
celui du sangaugmente
de 18%
parrapport
à sa valeur normale
( 40 ).
2
°
Origine
des substances synthétisées non lipidiquesa)
LACTOSE _Les ’cellules mammaires retiendraient au sang artériel 16
%
de sonsucre
( 7 8).
Leglucose sanguin
est utilisé par laglande
mammaire à desfins
énergétiques
et à lasynthèse
du lactose dont il est leprincipal pré-
curseur
(99).
Le
galactose,
lefructose,
le mannose et le maltose ne sont pas trans- formés directement enlactose,
maisprobablement
convertis d’abord englycogène ( 75 , 14 6, I o 7 ).
Ce dernierpourrait
constituer un intermédiaireobligatoire
dans la formation dulactose,
ousimplement
une réserveglucidique.
Rien ne prouve nonplus présentement l’absorption
de lactateni de
pyruvate sanguin
par laglande ( 52 ).
Une
partie
du lactose auraitégalement
pourorigine
laglobuline
dusang
( 99 ).
On ne saitcependant
pas si legalactose provenant
de cette fractionglucoprotéique
du sang est nécessaire à lasynthèse
du lactose.On suppose la
possibilité
d’une transformationenzymatique
enphosphate
de
galactose
avant condensation(55).
b)
PROTÉINESTandis que la
globuline
est considérée comme un élémentfiltré,
lalactalbumine se formerait par
synthèse (8 2 ).
La lactalbumine et la caséine sont des substancesspécifiques
de la sécrétion mammaire(qz).
Elles se-raient
synthétisées
par les cellules des acini àpartir
de laglobuline.
Maisil est à peu
près
certain que les amino-acides du sang contribuent à la formation d’une ou de deuxprotéines
sécrétéespar les
cellules mammaires.Le
phosphore
combinéorganiquement
à la molécule de caséineprovien-
drait du
phosphore inorganique du plasma sanguin ( 99 ).
SelonFOLLEY (55),
les
protéines
du sangpeuvent
êtredégradées
dans laglande
enpetits fragments (peptides
et acidesaminés)
àpartir desquels
sont assembléesles molécules des
protéines
du lait. Ces dernièrespeuvent également
naître par remaniement des
fragments protéiniques
relativement gros.3 0
Origine des substances lipidiques de lait de vache
Nos connaissances sur le moment et le mode de formation de
globules
gras du lait dans la
glande
mammaire de la vachemanquent
encore deprécision.
Le moment de la
synthèse lipidique dépendrait
de l’état de per- méabilité de la cellule mammaire. Cette dernièren’acquerrait
ledegré
deperméabilité
nécessaire à la diffusion desgraisses
neutres du sang servant deprécurseurs
auxlipides
dulait,
quelorsque
le tissuglandulaire
a étésuffisamment distendu par la sécrétion lactée
( 172 ). Ainsi,
lamajeure partie
de lalipogénèse
s’effectuerait seulement peu detemps
avant le début de la traite etpendant
sondéroulement,
à un moment où la sécré-tion du lait est presque achevée
(i 43 ).
L’activité fonctionnelle de la mammelle chez la vache en lactation s’avère être effectivement
complexe.
Pour un mêmeindividu,
le taux del’extrait sec
délipidé
de la sécrétion lactée varie peu d’une traite à l’autreou du
jour
aulendemain, quel
que soit le volume de cette dernière( 3 6).
Par contre, des variations dans les
quantités
de lait récolté coïncidentfréquemment
avec des variations inverses de la richesselipidique.
Descompensations
semblent s’établir dans letemps
entre le tauxbutyreux
et le volume de la sécrétion
mammaire,
parl’augmentation
de l’un et ladiminution de l’autre. Les
quantités
absolues de matières grasses élabo-rées par la
glande
ne suiventcependant
pas exactement les fluctuations propres à chacun de ces deux éléments( 113 ).
La
lipogénèse
et lalactogénèse
mammairespeuvent
donc êfre envi-sagées séparément
chez la vache.a) CARACTÉRISTIQUES
DES LIPIDES DU LAIT DE VACHELes
lipides
du lait seprésentent
sous forme degouttelettes sphériques
dont le diamètre
peut
varier de i à 2o Leur densité est inférieure à celle dulait, auquel
ilscommuniquent
lescaractéristiques
d’une émulsion peu stable par elle-même.W Constantes
!y.MCO-C/M!M!M6S
Voici, d’après
DAVIES( 39 ),
lesprincipales
constantesphysico-chi- miques
de la matière grasse de lait de vache :2
° Acides gras
spécî’lî’ques
Les
lipides
de lait de vache n’ont que très peu de ressemblance avecla
graisse corporelle,
caractérisée par les acidesstéarique
etpalmitique.
On y retrouve
principalement
les termes inférieurs de la sériealipha- tique
des acides grassaturés,
notamment les acidesbutyrique,
ca-proïque, caprylique, caprique, laurique
etmyristique.
La
graisse
de lait est relativement riche en acides gras nonvolatils, qui comprennent
30 à 40%
d’acideoléique,
60 à 70%
d’acidepalmitique,
des traces d’acides
linoléique
etarachidique.
Elle sedistingue
des autresgraisses
animales par sa teneur élevée en acides gras volatils( 7 %)
cons-titués
principalement
des acidesbutyrique, caproïque, caprylique
etcaprique.
On y rencontre, en outre, depetites quantités
dephospholipides
et des esters de cholestérol
( 17 , 9 z).
Dansl’ensemble,
leslipides
de laitrenferment environ :
triglycérides 9 8 %, phosphoaminolipides 1 ,6 %,
esters de cholestérol 0,4
% .
Il est
également
intéressant de comparer avec BRODYlarépartition
des acides gras dans les
graisses
de lait et deplasma sanguin
de bovin( 25 ) :
La
présence
d’acides gras volatils de faiblepoids
moléculaire dans le sang a étésignalée depuis.
Nous reviendrons sur cepoint
ultérieurement.b)
HYPOTHÈSES ACTUELLES SUR L’ORIGINEET LA SYNTHÈSE DES CONSTITUANTS LIPIDIQUES DU LAIT
L’histologie
de la cellule mammairefournirait,
selon PORCHER( I54 ), l’explication
du mécanisme de la sécrétionlipidique
dans laglande :
lesglobules
gras du lait sont sécrétés par les cellulestapissant
l’acini et cons-tituent des enclaves
dispersées
dans lapartie basale, qui
choient au mo-ment de la
rupture ;
ce n’estqu’à partir
del’extrémité,
tournée vers lesommet de la
cellule,
que l’on commence àapercevoir
des minusculessphères graisseuses,
dont les dimensions s’accroissent à mesurequ’on
serapproche
du sommet.D’après
cet auteur, l’insolubilité deslipides
rendune
simple
filtration à travers la membrane basaleimpossible ; l’analyse chimique
révèle en outre des différences trèsmarquées
entre lagraisse
delait et celle de sang.
Cette thèse soutenant que la cellule mammaire
puise
dans le sang les éléments diffusibles àpartir desquels
elle élabore leslipides
dulait,
ne soulève
plus d’objections
actuellement. La nature même des matériauxsanguins
servant à ce travail desynthèse
de la mamellefait,
par contre,l’objet
deprofondes divergences.
Une théorie défendue en
particulier
par HII,DITCH et ses collabora- teurs( 01 , 94 )
attribue auxlipides sanguins l’origine
exclusive desgraisses
du
lait,
dont les acides gras inférieurspourraient provenir
d’unerupture
des chaînesplus longues
d’acidesoléique
etlinoléique ingérés
avec les ali-ments. .
Le
régime
alimentaire de la vache renfermecependant
surtout desglucides.
Les acides grasqu’il apporte
sontgénéralement
debeaucoup
inférieurs en
quantité,
à ceux que sécrète laglande
mammaire.Doit-on,
pour
expliquer
cefait,
se rallier àl’hypothèse
d’uneparticipation
directedes
glucides
du sang à l’élaboration de la matière grasse delait,
etplus particulièrement
de ses acides gras de courte chaîne ?Or,
leglucose
san-guin représente
environ 105%
du lactose sécrété par laglande ( 171 ).
Cette constatation est peu favorable à
l’opinion
formuléeimplicitement
par RW rr!cK!, STONECIPHER et TURNER
(r5 9 ),
que des travauxplus
ré-cents rendent d’ailleurs encore moins séduisante.
On a en effet
depuis
peuacquis
la conviction que chez lepolygas- trique,
lesmicroorganismes dégradent
au niveau même du rumen, lamajeure partie
des substancesglucidiques,
pour en former des acides gras volatilsqui
sont immédiatement absorbés par le sang. Ceci rend manifestementplus plausible
l’idée de l’utilisation de ces métabolitesd’origine glucidique,
mais non duglucose,
pour la fabrication d’une cer- tainequantité
d’acides gras de lait de vache.D’une
façon générale,
onpeut
admettre que rien nes’oppose
en faità ce que des
précurseurs sanguins d’origine
à la foislipidique
etglucidique
servent concurremment à la
lipogénèse
mammaire. Nous sommes doncconduits à les étudier les uns
après
les autres.CHAPITRE III
FORMATION DE GRAISSES DE LAIT A PARTIR DE LIPIDES SANGUINS
En insistant
précédemment
sur laspécificité
du travailmammaire,
nous avons fait ressortir que la
glande
transformetoujours profondément
les éléments que lui
apporte
le sang.Quelles peuvent
donc êtrel’origine
et la nature des
lipides sanguins qu’elle
remanie ?MAYE
R et SCHAEFFER
( 129 ) ayant
démontré la constance deslipides
structuraux, une transformation des
graisses
du tissuglandulaire
engraisses
de lait est doncimpossible.
I,’étudehisto-chimique
du tissu mam-maire en fonctionnement ou en repos prouve, par
ailleurs,
quel’organe
ne
peut
accumuler aucune réserve dans sonépithélium ( 155 ).
On est,par
conséquent,
amené àaccepter
l’idée que seules lesgraisses
circulantes sontsusceptibles
de servir à l’élaboration de celles du lait. C’est donc dans le sang que nous chercherons lesrenseignements
les concernant.On sait que lors de la
phase digestive,
unegrande partie
deslipides
absorbés se déverse par le canal
thoracique
dans la circulationgénérale,
qui
l’achemine directement vers les lieux d’utilisation. Le reste passe par la veineporte
dans lefoie,
où il est d’abord remanié. Nous nous devonsdès lors d’examiner
également
larépercussion
de la richesse et de la na-ture des
graisses
durégime
sur le niveau de lalipémie
et sur l’intensité de lalipogénèse
mammaire.A. -
Origine
et constitution deslipides
transformés par la
glande
mammaireI,es
graisses
que laglande emprunte
au sangpeuvent,
soit avoir uneorigine alimentaire,
soitprovenir
d’une mobilisation des réservesadipeuses.
1
0 Précurseurs
d’origine
alimentaireSelon VERZAR
(i 95 ),
lesglycérides,
avant d’êtrerésorbés,
subissentdans la muqueuse intestinale une
hydrolyse totale,
suivie d’une transfor- mation enphosphoaminolipides,
et sont déversés sous cette forme dansla circulation
sanguine.
FRAZER(65, 66)
croit par contre quel’absorption
a lieu à l’état de
tri-di-monoglycérides.
Une théorieplus éclectique
admetque la
résorption
desgraisses
alimentaires s’effectue enpartie seulement,
selon le mécanismesupposé
par FRAZER. Une autrepartie
serait convertieen esters de cholestérol
( III a),
tandisqu’une
dernièrepart, enfin,
serait résorbéeaprès
transformation enphosphoaminolipides.
De l’ensemble de ces
théories,
nous retiendrons enparticulier
laconstance du contenu intestinal et le fait que le sang d’un animal normal
renferme, pendant
laphase post-absorptive,
desgraisses
neutres, desesters de
cholestérol,
desphosphoaminolipides
et unepetite quantité
d’acides gras à l’état libre. Chez le ruminant
cependant,
la concentration de ces derniers acides semblerait relativement élevée. K!r,s!y et LoN-GENECKER
( 105 )
ont, eneffet,
trouvé dans leplasma sanguin
de vachesnourries
pendant
les 24 heuresprécédant
lasaignée
de foin et d’eau.2
, 3 g de
lipides
totaux parlitre,
dont : acides gras libres 19,9%, glycé-
rides
1 6, 9 %,
esters de cholestérol4 6,8 % et phosphoaminolipides
y,2%,
Un travail
plus
ancien d’ABD!RHAr.n!rr(i)
rapporte, pour la vache, uneteneur de
3 ,8 4
g delipides
totaux par litre deplasma, parmi lesquels
on trouve :
1 , 23 8
g decholestérol, 1 ,6 75
g de lécithines et0 , 92 6
g degraisses
neutres. Desdosages
d’acides gras libres ne sont pas mentionnés par cet auteur.Ces données semblent
indiquer,
parailleurs,
des différences notables dans lalipémie
individuelle desvaches,
différences que PORCHERrapporte également,
etqui
n’ont rien desurprenant, puisque
TERROINE( 1 85, 1 86)
en
signale
l’existence chezbeaucoup d’espèces
animales. ScHalB!,!( 1 68)
note de son côté que les taux
sanguins
d’acides gras totaux, dephospho- aminolipides
et degraisses
neutres, sontbeaucoup plus
élevés chez unevache en lactation que chez un animal en repos mammaire. La nature des acides gras ne serait par contre que très peu modifiée par la lactation.
On sait que, chez un même
individu,
le tauxsanguin
des acides gras totaux subit des fluctuationsmarquées
sous l’effet de nombreuses in- fluences : repas,inanition,
froid. Chez leruminant,
il sepourrait
en outreque l’anatomie
particulière
du tubedigestif
et lesingestions répétées
d’ali-ments,
particulièrement copieuses
dans le cas de la vache enlactation,
entraînent une
quasi-continuité
desphases
dedigestion
et derésorption
des
graisses
consommées et, par voie deconséquence,
des oscillations dans lalipémie individuelle, plus fréquentes
et moinsamples
que chez le mono-gastrique.
20 Précurseurs provenant de la mobilisation des graisses de réserve Il est bien évident que la
glande
mammairepeut,
en cas denécessité,
faire
appel
auxgraisses
de réservequi représentent
un volant de sécurité pourl’organisme.
Le mécanisme de la mobilisation de ces
graisses
est peu connu dans le cas de cetteglande.
Il acependant
été étudié dans le casplus général.
On sait que le tissu
adipeux
se trouve en contact étroit avec un richeréseau vascularisé
qui
le rend accessible aux incitations nerveuses. L’in- fluence humorale sur lamigration
desglycérides
de réserve a étésignalée
par SCHAEFFERet POLLACK
(r6 7 ), puis
par PorrrrACh seul( I5I ).
Ces auteursont
remarqué
quel’injection
d’adrénaline provoque une chute momenta- née de lalipémie, accompagnée
d’uneaugmentation
du taux desgraisses hépatiques.
Chezl’homéotherme, l’hyperadrénalinémie
occasionnée par le froid accélèrel’oxydation
desgraisses.
Plus
récemment,
CLÉMENT( 32
a, 32b)
confirme ces faits et montreque la
réponse
du tissuadipeux
àl’appel
del’organisme
est sous ladépen-
dance des
régulations
nerveuses et humorales. Lesystème hypophysaire
n’interviendrait pas directement dans le processus de mobilisation et d’utilisation des
glycérides
desdépôts,
maisopérerait
par l’intermédiaire de laglande
surrénale dont les deuxparties :
la médullaire et lacorticale, agiraient
à la fois.L’adrénaline déterminerait la
mobilisation,
soit en tant que média- teurchimique agissant
au niveau des terminaisons des nerfssympathiques
dans le tissu
adipeux,
soit en tant que facteur hormonal lors del’hyper-
adrénalinémie du froid.
La cortine
réglerait
letransport
desgraisses
mobilisées vers le foie.a)
NATURE DES GRAISSES MOBILISEESLa constance du