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Les Facteurs agissant sur le developpement rural

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(1)

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---=-~-.;-.­

DOCUMENTS Orne\:

FILE COP~

NO TO BE TAK.EN OUT

COITIISSION ECONOlHQUC POuR L'A~'RIQUE

Conference region~18 sur uno politiqu8

h~rmoniseGde d6vGloppomont rur~l cn AfriquG Moshi (Tanzanie), 13-24 octobra 1969

DiGtro

LUIITEE

pic,'.'

1/I~"'CD1c;2

.'~J':~~'''>J.' 1-"

22 octobrco 1969

LES FACI'E'J;1S AGISSANT ,SUR L}~ DEVELOPPEMENT RURAL

J.K. Quirino-Lanhounmcy

Chef du service de devcloppcmcnt rural at communQutairc

cle 1-3. CEA

I'ABU, DES I';"WIERES

HhRODUCTIOE 0 0

Chu.pitrc

I . LES FACTEuns GEOGHAPHIf,UES • • 0 ~ 0 • • • 3 II. LES FA CTETJRS TEClIYI QUCS •

0 • • 6

III. illS FACT;::URS ECOLOGIQlJES. • • •

• • • 8

LES FACTEURS PSYCHOL00IQUES • •

IV.

V.

LE FACTEUR PIJILOGOrHFlJi:;. •

. .

• • • • •

• •

11 13 VI. l};:S FACTEUnS SOCIOLOGI0UES • • • • • 0

• 14

VII. LeS FACTITI.JHS ECONOl"In.JES

. . .

o 0 0 0 0 0 0 22

COllCLUSION o . 0 ' It • • • • •

24

(2)

IN'f'RODUCTION

Lo theme qui ost propose aujourd'hui

a

votro reflexion ost Ie suivant Factcurs agissant sur Ie devoloppowont rural.

A la suito de l' expose qni vous a ete fait sur los definitions du devolop- poment rural, nous avons admis Ie fait quo l' Afriquo avait pris un tres grand ret"rd, quo nous n';wions plus Ie temps de tergiverser, qu' il fallait so prOS80r de promouvoir un devoloppoment integre ot harmonise on miliou rural africain,

Compto tonu de la politiqU0 de progression d.;;'namiquG que nous "vons adopt eo pour cotte Conference, la journ6e d'aujourd'hui no rcssomblora pullomGnt

a

collo

d'hior. Notro tacho consistor,:1 <:1ujourdIhui

a

prondre oonscionce dosfact3urs quipouvont acceleror ou rotardor 10 devoloppement rural ainsi quo dos mosuros do prudencequonous devons adoptor pour quo, tout cn nous pressant, nous pI'onions toutes les precautions necessairos pour evitor tout Gchac.

Dans 10 document qui vous sera distribue plus tard, vous constatorez ~u'il

n'est pratiquement f<:1it referenco

a

aucun ouvrage,

a

aucuno etude sur cu sujot cola TIe VGut pas dire que j'ai ignore touto r:)cherche anteri0urc dans CG domni- nG. L'absonco do'referenco 'se justifio pour deux principalos raisons: j 'ai tenu

a

nc pasvousimposor la lecture d'un document univorsitairo, IOUI'd, dif- ficilo

a

lire at comportant d'innombrablos referoncos on bas do pago; la so- condo raison viont du fait que, vu l'importance du theme propose, ~'ai prefere provoquor,

a

votrc propro niveaui uno refloxion profondc, tout d'abord h propos des facteurs generaux'qui peuvent agirsur 10 devQ~opppmcnt rural quols que soiont 10 continent, la region ou 10 pays, ot onsuite en Afrique. Cet oocpos{

se presGntora done plutot comme un catalogue, uno rovue do cortains factcurs}

coux-ci dov<:1nt constituor un point de depart ot, au cours de vos discus~ions,

ils vous pormottront do fa ire ul1 ttur d'horizon complot dos fact ours pouvant agir sur Ie devulopperri8nt rural.

Jo dais vous avouur quo j'ai b8aucoup hesite sur 10 choix de la methodoloSio

a

adoptor. Los fuctours oxor9ant uno cort<:1ino action sur 10 d&voloppcmont rural

pcuvcnt Stre benefiquc~ au malefiqucs; ils pcuvGnt accelercr au frcincro Sui-

vant la distinction classique entre 10 bien et 1e mal, j 'ai5te tente de diviscr

(3)

E/CN.14/S'1CD/52 Page 2

ces factours en doux greupos : los bons ot les mauvais.

vito quo lcs facteurs consideres se prctaicnt mal

a

uno

ai-je prefere classer lcs fact ours suivant leur nature.

Jlai constate tres

t~llu repartition. Aussi Notre etude sera on consequence composec de sept chapitrcs dfineg~lc longueur. Dans Ie premier chapitrc, nous parlorons de Itinfluonco do la geogTaphic our Ie SlleCeS des pro- grammes de dev"loppGment rural. lli.ns le second chapitro, nous tr~itorons du role des fcJ.cteurs techniques sur de tcls programm8s, dans 18 troisier.18 chapitr8, nous aborderons, avec l'ecologie, lcs problemGs biologiquGS poses par l'Qdapta- tion d8 l'ctre viva.nt

a

son milieu. Avec le chapitre IV qui pa.rlcra de philo- sophie ot 10 cinquieme qui traitor,,, de psychologic, nous et\1dierons L,s proble-

mOB poses au devGloppcment rural pa.r I' etre hueain en t~1.nt qu'individu, individu dont 1'1 vision du mondo est modelec d' \111e fagon donnec, et qui a pris l' h':cbitude do certcines reactions automatiques. Dans le chapitre VI, qui trcitera do la sociologio, nous ossaiorons do prendre conscience des graves problemas quo

doivont resoudro les programmes do devcloppement rural, ot qui existent en {',Tcnd nombre du fait simple q\1C l'homme, le paysa.n ot surtout 10 paysan africain, est un otro-soci~l-ensituation. La septiemG at dernior chapitrc, qui analysora los facteurs economi~uGs, nous conduira Q reflechir sur une serie de questions delicates :

pourquoi etablissons-nous dOG programmos de devcloppement ?

pourquoi cherohons-nous

a

cnrichir 10 paysan ou

a

l'appauvrir ? quel profit on tiro 13 nation?

los result~tG sont-ils toujours coux auxquols nous nous attendions ? Apres cotto introduotion un pou longtlo, jo crois quo nous pouvons a.border l'essontiGl do notro "reocoup3tion do ce matin on attaquant 10 pr0mier chapitroo

(4)

1i'/ClT... :.1 __ • l 'L;. ,_Is"~. .r.Il /1 .....: _ ' _._c,?

Page 3

I. illS FACTEU1U GmG3.APHI~:UTI:S

La geographiG cxerce une influence certaino sur Ie SlleCeS ou l'echoc des programmes do developpement rural. Cotto influence 80 rcscont surtout dans 10 domaine climatologiquo ct doit etre minutieusemont etudiee ~vant 12 mise on oeuvre do tout progr::...mmo do devoloppomunt rural si l' on no vaut pas' courir 10 risque d'cngloutir des 80rnrDCS enormos dnns l~ r5alisation do cortQins projots dont l'echoc est garanti

a

100 pour 100 dee 10 depart. Plut8t que de nous c:\n- tonner dans uno analyso purement theoriquel jo pense qU'il sorait mieux pour nous de nous fonder sur dos cas conarots, oxist~nt en Afrique, pour mioUJc pren- dre conscience de l'import/:Lnao do COG fa, atGurs.

Si nouS ossayons d'etablir uno listo dos grands produits agricoles africains, actuellcmcnt commorcialis0s sur Ie pl~n intvrnational, nous ~boutissons

a

co qui suit: 10 cacao, les produits du palmier

a

hUilo, 10 caton, l'araehide, Ie manioc, 10 tabac, 10 riz, les produits du cocotior, los dnttos, los agru~cso

Cetto listo, qui n'ost pas limitative pareo qu'olle est incompleto, soulevo doux graves problemes.

Tout d'aoord, los conditions de production de CGS diverses dcnrees ~grico­

los sont loin d'otrc los m8meso La culturo du pahnicr

a

huile n1exigo pas les momes conditions geographiquosquG la culture du riz inonde. Lo cacao nc pous- se p,,-s dans los memes conditions que Ie caton. Une f,Tande prudence doit donc otro obsorvao lorsquo nous tontons d 'introduiro dans notre propr,~ pays un::.;

culture qui a reussi CL~ns un autre pays at qui fait l'honnoUl~, l'orgucil at la richcssc de co dornioro Co n'ost pas p~rco qUG 10 ca~loycr poussetres bien au Ghana at au Togo qu'il doit on otro do momo au Dahomey. Co n'cst pas non plus p~rce quo Ie palmier

a

huilc reussit ~u D3homoy qu'il doit on ctro do ~amO

au Rigcro L'altitude, la pluviometrio, 10 degT8 d'humiditB, l'onsoleillomcnt, .1'existonce ou l'inoxistence dIun boisomont suffisant, cr8,~':.nt ou supprimant

l'ombrago, la pr6scnce d'uno flore 0ntr~inant uno cortaino composition du sol, bref toutes los conditions pouv2nt determiner 1,,- predisposition du milieu am- biant

a

ncccptcr avec bonheur toIle ou tollo culture, doiv2nt ctre etudiecs avec uno excessive precaution. Cortes, il no saurait y 3voir un roconsoment

(5)

E/ClIf.14/Sl'CD/S2 Page

4

complct valablc pour tous les pays africains et applicable sans discernement;

co quu jo VOliS dis no constitu8 qufunc approcho premiere, dostineG

a

ev.;illGr votra attention. Sur 10 terrain, un roconsement oxhCl.ustif dos factcurs gaogl....J.--

phiquGS slaverc indispensable afin do disposer de tous les clements n6c0ssaircs

a

la rocherche do solutions offi0~COS_

Quellc quo soit la minutio avec laquelle vous etudioz cas facteurs geogra- phiques, et les dispositions que vous prenez pour mettre

a

l'abri votre pro- gramme de developpcmcmt rural, il vous restera un factcmr geograplliquo contra loquel il est diffioile de so premunir, ce sont les sur~rises que nous avons pris.l'habitudo d'appeler catastrophes.

Par exemple, nOUS lan90ns dans U11e region donnee 10. culture intonsive du cocotier, apres avoir procede

a

toutes los etudes prealablcs de pluviometrio, de conditions du sol, etc •• Apres deux ou trois saisons normales, il so trouvo qu'au cours de la quatrieme saison, il tombe trois

a

qu~tre fois plus de pluie quo prevu dans 12 Tegion; touto notre pl~nt~tion se trouvo noyeo at les plants asphyxies; ct tout 10 programme echouo avec toutes les consequences plutot mau- vaises que bonnes qui s'ensuivent. II est diffieile de se premunir

a

100 pour

100 contro do tollos cat~strophcs sans rondro los projcts oxcossivemont oneroux et par consequont non rentablos. II est copendant possible de les supposer

a

l 'avanco afin do disposer d'uno cortainc fourchette de mQnocuvros.

Une fagon de lutter contre ce facteur climatique est d1adopter une politi- que systematique d'irrigation. II devicnt en effet de plus Gn plus inadmissi- ble de faire dependro l'~venir de touto U118 nation des caprices des saisons, de la pluiG qui tombc ou qui ne tombe pas. L'agriculture de demain c'est

l'irrigationj Ie developpcment agricole, Ie developpemont economique de l'Afrique, 1a promotion des paysans africains, c'ost l'irrigntion nvcc 80S deux aspects

apport de l'eau en temps et lieux voulus et drainage de l'oau lorsqu'il y en a troPe

Compte tenu de l'urgcncc davant laqucllo llAfriquG so trouvc, il nc SGr~

plus admis quo, dans 10 cadre d'U11e politiquc harmonisec ou integree, la torre Bait mise on valour at que los promotours so croisant los bras at attendant que 10. pluie tombe.

(6)

E/CN.14/swcn/52

Page

5

Ces petits exemples nous montrent eembien importants sont les f2ctours geographiques dans 10 cucces do tout programme ooherent de developpement rural.

Si ceB fact0urs paraissent ctre des verites de La Palisse, dos evidencos, c'ost parce qu'ils constituont dos prealables, ot c'est on les considerant offocti- vomont comme tols que nous avons tonu

a

vous los rappol~r dans 10 premier

• ehapitro do cot oxpose.

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E/CN.14/~1CD/52

P~ge 6

II. LES FACTLURS TECHNIr:UES

Lorsque neus essayens de nous rappeler les divers instruments utilises

tr~ditiennellement ili~ns Ie milieu l'Ural africain, il nous vient

a

l'esprit l~

listc qui suit : h, houe, 10 coupe-coupe, l~ bache, la charrue rudimentairc.

Ces divers instruments no ceutent pas bien cher. Leur prix ost eelui dos be- seins individuals ot familiaux du fergeren du village. Tous coux qui ont un besein quelconque de cos differonts eutils agriceles peuvont aisemont so Ius procLTcr, sinon

a

tous moments, du moins aux temps des recoltcs.

Pour les amelioror, do nombrousos tontativos ont ete f,~itos depuis qu'il

~L

etc

decide de renovcr llagriculturo africainoo On a introduit l~ culturo atteleo avoc l'ano, 10 choval, Ie boouf at d'autros animaux. Dans do multiples

cas, on s'est hourte

a

des difficultes parfois insur",ont~blesqui,

a

premiero

vue, paraissont ridicules m~is qui, tout On etant humaines, ompochont tout pro- greG tcchniquco COTt~ins groupos sociaux considercnt llano commo un animal hideux avoc ~ui il no s~urait ctre qU0stion do cohabitor; aillcurs Ie cheval est un anim~l noble qui no doit p~s otro utilise CO~~G animal do trait; ~illours

onooro, on iG~oro tout uo l'ontrotion du bet~il qui est condamne

a

mort

a

tres

breve echeance. Partout lc prix~~ch~t at d'ontrotion d6passo souvent los rcvenus mobilisabl~sdes pnysans concernes at l'amelior~tionsommaire des me- thodes culturales traditionnelles so trouva ~illSi compromise.

L'introduction des tochniques modornes do cultures posent de nombreux pro- blemos : Ie cout d'achat, 10 cout de l'utilisation, Ie cout de l'entrotien, 10 cout de la ~ill-d'oeuvrc lleccss~ire constituent

a

chaquc niveau une impossi- bilit6 absolue. II n'e3t pas question de demander

a

un paysan, implique dans un proGTamme national uo devcloppoment rural dc s'acheter un bulldozer dont le prix moyen, lorsquo la qualit6 en ost bonne, est de 50.000 dollars americains.

La prixd Iuno charru8 parait plus abordablc. Un equipcment modcrnc complct, on partant du bulldozor, jusqu'a 1~ batteuse, l'arraoheuse do tubercules, en passant naturellemcnt par la sarclousc ot autr0s machines, ost loin de la por- tee de n'importc quel paysan afric~n.

(8)

E/CI:.14/ShJCn/52 Page 7

Nalls passons iei sous silonco tous 108 prob~emos do necossit6 c'adapt~tiol~

dos machinos importees, do creor do nouvelles m~chines micux convonablcs '.lUX

sols afric..q,ins. Naus tous qui SOOlffiCS iei, nouS ~vons 11experienco G~ 1a con- viction qu'ils constituent d~s probleQos Gouvorttf~tu~f dans tous los c~s mi- nours. II 8uffit d'on etro conscicnt

at

ils pouvont trouvor aiS8mcnt d1aclo- quntos solutions.

11 n'on domeuro pas moins que 10rsqu8 nous p~rlons do progres tochnique en milieu rur~l africain, nous ravans tous do donner

a

noS p~ysans 10 momo niveau techniqu8 dont jouisGent los p~ysans ouropeons ou ameri~ins. Compto tcnu dos problemos tecl'nico-humains ot financiors qui so posont actuollomont, cotto promotion no somble pas Stro pour domain. C'ost pour col~ quo tcus los mouvemonts coop8r~tifsf tous les mouvoments commW4~utairGs, taus los mouvements de regroupemont des famillos do pays~ns, do villages, constituont 13 mcillcurc contribution

a

la promotion tochnique dos pays~ns africains.

En affet, plus los pays3.ns sont nombrcux au sein de groupos do production, plus il ost assure quo 1", contribution qui lour sora domandee pour l'achat do ces machines risque de tombcr au nivoau des instrumonts traditionnals.

(9)

E/CN.14/S'/CD/S2 Page 8

III. LES FACT~~~S ECOLOGIQUES

Aveo 18 ehapitrc III, nous allons abordor los problemcs quo posont ~ux pro- grammes do devoloppoment rural les rapports do l'6tro vivant 3.VOO son miliou naturelo Les factGurs ecologiquQs aGissont sur 188 progT~mmOG de devolopPofficnt rural

a

trois niveaux differonts : 10 nivoau vogetCLl, 10 nivoau CLnimal et 10 nivcau humain.

A. Lo niveau vegetal

II cst evident que nous devons tonir crandCIDont compte des conditions do vic et d'adaptabilite des vegetaux au miliou naturel que nous leur imposons lorsquo nous mottons sur picd un pr0 6Tammo de devoloppcment ruralo Cotto necGssite Gst d'autant plus importanto lorsque Ie progrCLmme entraino 10 lanoemont do oult,lros nouvelles dans uno region donnee.

L'adoption do produits etrnngors ou 10 simplo transfort d'un.c region d'un pays

a

uno autro ~out etro

a

l'oricinc de nouvellos conditions bacteriennes ~~i

agissent sur la nature du sol ct deolonoho un prooessus de resistJ.noe plus ou moins grande pour los plnnts qui y vivent. Lorsqu' 11.ne m"ladio se m:lnifosto dans uno region, il faut parfois plusiours generations de plants avant dIobtonir une especG qui, sans etre nouvullo, a acquis aSSGZ dB rosistancc pour survivro

a

In mnladie. Ceux parmi nous qui ant ou l'oooasion de voyager sur In oote du Benin au cours dos dernierDs arm5cs ont encore present

aI'

osprit l~::: speotre hideux do ses hectaros imrJonscs de cocotoraics devastees par une mnl~die in- Connue que certains experts se plaisent

a

appeler In rouillc. MalgTe cette

horrible m~ladie, certains cocoticrs survivcnt at produisont toujours dos noix de coco. 1 Is- ant pu ~'Gsister ou ils ont pu s 'a.dapter aux nouvoll:::s conditions de via dans leur milieu ambiant.

II faut avoucr qu'il cst quasimcnt impossible de prevair tautes los conse-

quenoes bonnes ou nefastcs des faotcurs 8colociques sur les programmes do deve- loppement rural. II est diffioile on effet do savoir

a

l'avanoe avec preoision toutes les reaotions possibles d'u~c plante f~ce ~ux nouvelles oonditions qui se oreent dans son mili"u de vie. Cela necessitorait un travail de recherohe ooutcux que l'Afriquo ne peat onoore s'offrir ot dent los resultats ne pourront se faire sentir qu'apres deux ou trois generations.

(10)

:El/CN.14/SNCD/52

Page

9

B. Lo nivcau animal

Au nivc3u des ~nimaux, los chases paraissont otrc rolativomontplus f~cilos,

toutes proportions gardees.

Los animaux, fauto de pouvoir s'adaptor aux conditions nouvelles de vic qui so creont dans leur miliou naturol, pouvont encore so mouvoir, etre depla- ces afin do rochorchor des oonditions do vic identiquos aux precedontes. Ccr~

tainos racos de betail no pouvont vivrc quo sur des plateaux eloves; d'autrqs soulom)nt dans certaines plainos, d'autres onfin s'adaptont tres bion aux con- ditions Gxistantos dans des v~110os infostoos do mouchos

tse-tse.

II ost relativomont aise de respect or los conditions do vic auxquollos ost

habitue~uno espeoo donneo. II ost aussi aise do prooedor a un deplacemont m~s­

sif 8i 10 bcsoin Sfon presonteo Si nous [Lvons

a

fairo face

a

~unc catastropho generale, 10 problema chango alors de nature et seule l'etude des races ayant survecu pout fournir des elements valables de solution.

C. Le nivoau humain

Copendant, Ie nivoau hL~ain constituo celui qui prosonto Ie plus do deli- catcsse. Les programmes dc devcloppomont rural sont con9us pour satisfairo los besoins de' I' hommu et 18 r ondro un peu plus heuroux quIil no I' etait auparav"nt, mais non pas pour Ie sacrifier a un quelconque ideal puroment th6orique.

Le grave problemo ecologiquo qui so pOS8 sur'le plan humain ost colui dos transforts de populations pour un projot nouvoau ot dynamiquo. L'hommo, 10

paysan doit support or plus quo'~r0s bion 10 oli~~t sous lequol il est appole a travailler. II doit trouver sous 00 climat dos oonditions idealos pour mottro au maximum son enorgie physiquo au sorvioe du programme etabli. AU'liou done d'attendro qu'il ait oontraot6 toutos les maladies oxistant sur los lioux et en soit gueri avant d'otre utilise, uno prophylaxio systenntiquo dovrait pouvoir rendro 10 nouveau milieu semblable au premior ou donnor au paysan des moy~ns d1auto-rGsist~nccassez puissants pour sauvcgnrdor sa force de travail.

Nous tous, nous savons quo los problemcs des cr~ndos vallcos africainos se

posent onooro do nos jours. II est malhouroux qu'a l'houro actuello, los torros los plus fortilos d'Afriquo soiant litter~lomentdeserteos par los hommos paroc

(11)

E/CH.14/S11CD/S2 Page 10

qu'elles sont infGsteos soit par la maladio du sommoil, soit par l'onchoCdrcoso.

Dans los doux cas, il n'ost nullomont quostion quo l'hommc s'adapte, il dort pour de bon ou il deviant aVGugloo C'ost In nature qui doit c~~ngor, qui doit ctro adapteo

a

l'hommc, o est la maL,die qui doit ctro ohassee.

II res sort des trois niveaux consideres : Ie vegetal, I' anima'l Gt lllu.lIIlJ,iIl, que l'otro vivant cst susceptiblo d'evolution, d1adapta.tion

a

son nilicu 2.mbi:_ln-~s

mais qutil existe dos cas ou o'est l~ naturo, 10 miliou ambiant, qui doit s'a- daptor

a

l'hommo. Cotto adaptation rosto l'affaire dos botanistos, dos v6te- rinaircs at des medecins.

Un ~utre problemc ost cclui dos rolQtions vGgetal - 3nimal - hommeo Tous trois pouvont s'adapter

a

la !k~t·~o; on cas d'impossibilite, la naturc doit s'ad,ptor

a

oux. S'il cst en offot possiblo do modifier 10 miliou ambiant pour 10 rondro convGnablo soit pour 10 vegetal, soit pour l'animal, soit pour l'hom- mo, il n'ost p~s toujours aiso d'adaptor la naturo afin de rondre possible uno cahabit:1tion facilo du vegJt:.l1, d(; I' animC11 at do 1fhwno..ino Los zones m;,;~r8ca­

gouses qui convionnont parfaitemont aux cultures maraicheres, de la canne

a

sucro, etc. sont infost8o,3 de paludismo ot dIautrcs 1113.1adics" UnG region arido dans laquelle on introduit un programme d'irrigation doviont propice au paludis- me,

a

la bilharzioso,

a

It,onclloccrcosc, etc ••

L1equilibre ideal ost toujours difficile ~ trouvor, mais en cas d'hesita- tion gTuve, c'ost l'homrlic, c'ost-s-dirc Ie p~ysan qui doit avoir l~ priorite do protection.

(12)

EjCN.14jSliCDj52 Pago 11

IV. LE FAC'FGUR P:;ILOSOPl1IQUE

En lisant 10 titro do co clk~pitro, certains parmi VOQS auront l~ sourirc aux levrcs en se demandant co que 1" philosophio viont fairo en cot ondroit ou l'on p"rle dos problemes concrets du d6veloppement rural, problemos qui nIont rien de commun avec los roves ot los elQcubr"tions philosophiques0 Je tiens ales rassurer on lour disnnt que la philosophie dont il s'"git ici ost une philosophie tres terro-a-torro, qui tr~ito surtout do cosmogonio, do 1"

vision que le p'ysan africain" do l'univors qui l'ontouro, et de la m~ni8ro

dont 10 pays~n "ppr6hendo cot univers pour enoxploitor In puissance afin do satisf"ire sos besoins quotidiens. Cotto vision, cotto apprehension, tres souvent, ganent

a

un degre excepti01l11el l'introduction du progres dans cortains milieux rur~ux africains. Uno fcis encoro, naus ~llons nous pcnohcr our un

oXGmpl.J ooncrot pour mioux s,:1isir 1fimportance do co ph3nomene.

On a souvant constat6, dans do tres nombroux milieux ruraux "fricains que los billons, les sillons, les semis, los plant,~tions, n' ompruntont prosquo jamais 10. forme roctilignoj 1:1 formo 10. plus oommun6mont r6pandue est 1" fon,a curviligne qui a 10 d6savCl.nto3.gc do presenter de tres nombroux inconv6niunts des quo lion tonto d ' introduirc dos machines modornos do culturo qui ant bGsoin de la lignc droito pour etro rontablos, cans QrrCl.chor ni detruirc los semis at los plants. Mamo 103. culture attG1Ge, au niveCl.u le plus rudimentaire de 1,'.

houe amGlioree, exigo la liGllc droito. 11" cepend~nt ete tres difficilo de faire comprendre a nombre do po3.ysans qu'i l leur f.:ut adopter la ligne droi to pour obtonir de moillours randoments. La raison do cotte difficulte ost tree simple. Si sortant du c3dre etroit ot reduit do cotto sallo, vous jotcz un rogard autour do vous, vous nQ verroz pas une seule ligne dreito jusqu'Cl.U bout do l'horizonj toutes les formes naturelles quo vous pourroz admiroT sont curvi- lignos. Pour 10 p~ysan africain, 1;:1. n"ture no peut livrer ses richcsses que

lorsquo ses lois fon~~ment~lcs sont rcspcct6os; 1~ premiere do cos lois Qst In

formo curviligno de tOQtU8 ohosos. Co doit etre la forme du billon, cello du sillon, collu du trou qui ronformo 10 grain qui ost lui-memo curvilignoj la

geometrio du paysan africain n'est pas collo d'Euclydo mais colle de Rymann.

(13)

E/CN.14/SNc

n/S2

Page 12

Cotto attitudo simplo a l'ega,rd du miliou ambiant, do l'univers, de 10,

nature, decoule d'uno oonstatation, d'uno obsorvation minutiouso du mondo, obs8rv,J,tion qui a ctbouti

a

uno philosophio generalo, qui so trouvo clle-mcfl:o a l'origino d'uno philosophic de 10, culture, do 10, production ot donc do 10,

ront~bilit8 Gconomiquo.

Introduiro de nouvollos teohniquos culturalos pout donc consist or surtout a procedor a uno modification radicalo do la philosophie fondamontalc, de 1.'1 con- coption globalo do l'univcrs. 10 developpemont rural, par dola son role econo- ll1iquiJ at social d0vii:::nt ainsi uno ontrcprisc tcndo.nt

a

provoquer un eha,ngemont profond de mentalite, une modification dO$ habitudos fond"montalos do ponsees at d'apprehonsion do l'univors.

(14)

E/cn .14/SICD/52

Page 13

V. LES FAC'X'1JRS PSYCHOLCGIQUES

Les faeteurs psychologiques.constituent, quant

a

aux, des attitudes l'at- titude du paysan africain face ·au progres,

a

let production,

a

1o. vente,

a

1," SjK·-

culation, au revenu,

a

l'enrichissomcnt. Braf, en miliou rurnl africain, quo signifio les notions do progres, de production, do speculation, de r~venu,

d'enrichissemcnt. Certes, il cst difficile de definir des moyennes pannfric:>iD~S;

l'Afriquo Gst uno mais multiplo d~ns sos variances. ·Los divers grOUpGS humains sant loin d'etrc idontiquos at d'avoir les memos reactions

a

l'egard des memos phenomenes.

Lorsqua les specialistes du developpement rural s'adressent nux pe1Yscms :tfric,,,ins pour leur dire : "travailler un peu plus, C1dopter des m8thodes cul- turalcs moderncs, vaus contribuorcz .:1insi au prog-res economiquc at soci'11 de votre famille, do votre vill·,go, de votre region, de votre pC1ys", que signific

I:> notion de progres pour Ie paysan africain? Est-co simplcment bien manger, bien boiro et bien dormir ?

Si 10. famille at Ie vilbge signifi,.nt quelque chose do bion concret pour lui, ,que rcnformc cctto notion do r&gioll, de p,~l,tria? Co sont des realites cortes, mais bien lointaines, qui suscituront difficilement l'enthousiasmo at I'ongouemont •

Los notions do vento at de speoulationnocossitont aussi de majeurs reajus- tements. Traditionnellement, Ie paysan africain ne produit pas pour vendre et speculer, mais pour survivre et disposer des moyens necessaires pour le>paiement de l'impot et l'organisation des nombreuses ceremonies familiales. La course au n umeraire, Ie vol commercial, l'exploitation abusive des besoins sociaux et des vices, et dono l'accumulation des richesses, constituent des activites relativement nouvelles auxquelles doivent s'habituer les paysans africains.

Le progres economique et social en milieu rural entrainant automatiquement toute cette suite de notions de va leurs ou de maux, Ie developpement rural cree en milieu rural africain une dimension psychologique nouvelle.

(15)

E/CH.14/SWCD/S2 Page 14 .

VI. LES FAC~~'URS SOCIOLOGIQUES

Les facteurs sociolociques sont de plusieurs ordres A. L'ordre antifoPol~ C{ I"~

Le facteur antliopologiquo majeur dcnt doit tenir compte tout programme de developpement rural ost celui do la structuration sociale et du role economiqu de chaque membre de la societe. 10 male, jeune, d'age mur, vieux, ne joue pas Ie meme role que la JeUl1e fille, la femme ou la vieille, surtout dans Ie do- maine particulier qui nous ·concerne, aelui des iravaax des champs.. Cos roles sont tres bien definis. 1'abattage des arbres, Ie fait de faire disparaitre la brousse, Ie labour, l'ensemencement, Ie sarclage, la recolt0, Ie battage, la chasse, toutes les activites qui permettcmt au paysan de survivre sont tres mi·- nutienscment reparties entre les diverses classes dIage et los sexos.. Le res-,- pect de cette repartition permet une notable acceleration des programmes etablisc

Un exemple : nous a.vans pu constater dans une region au I' on infrodu.isait la culture populaire du riz qU3 Ie programme no serealisait que tres lentemont.

Enquete faite, on a abouti aux constatations suivantes :

1. La culture du riz ost on general faite dans cette region par les ho~nes_

2. La culture du riz constituant une oxperience dont personna ne pouvait connaitro los resultats

a

llavancc, les promotours du projet nlavaient pas voulu, des Ie debut, confier la realisation du programme aux hommes qui dovaient subvonir aux bOGoins saisonniers de la famille, ut ont donc fait appDl aux fClnunes.

3. Les fDmmes ont boude 10 proGramme parco qu'il ne f~isait pas partie de leurs attributions traditionnolles.

4. Los hommeQ oni ompo9he los fomr:1os do realiscr Ie programme parce quo

l'attri~utiondas nouvelles taches diminuait leur role sur Ie plan so- cial, tout on donnant unG grande liborte

a

la femme qui, parce qu'olle s'adonnait

a

uno cultur[) do pure speculation, .devonait une puissance financiero indep~ndantcau sGin de In familIa.

(16)

E/CN.14/SJCD/S2

Page

15

Le programme ainsi unanimemont sabote par toutes los couches importantos de In societe a

du

3tro totalement roponse pour nc pas echouer completemcnte Et jusqu'a mainconant, 10 mauvais depart qu'il a pris fait encoro rossentir

sos offots nefastes sur 10 rythmo do pro[Tossion.

Cortes, la solution qui viont a l'osprit ost la mobilisation generalo do touto la population pour la roalisation de co proGramme. Co sorait la plus logiquo mais 0110 so hourte tres souvent a des prejuges sooiau;: difficilos.a combattre.

Au debut de tout programme do devoloppemont rural, il importo donc do no rion brusquer sur le plan de la structuration sociale. Lo rospect du rang et du rolo eoonomi~ue assignes a chaque element de la societe, oonstitue a prior~,

sinon une carantie de sueces, du moins une aS3urance contro Ie sabotage una- nime et l'echec ouisant.

Prenons un autra cxemple, aolui de la sorcelleric~ Lorsqu'on parle de 8ur- cier en dohors de l'Afrique, tout 10 mondo ponse toute de suite a un malfaitour qu'il faut jetor on prison ou tuer. rais si nous ossayons d'analyser les divers roles que jouo 10 Borcier au scin du mondc rural, il apparait tres nettement qu'il ne constitue pas un element social negatif sur tous IGS pointso 10 Borcier est a la fois :

psychologue

psychologue social medecin

pharmacien psychiatrc bandit

C'est le sorcier qui est eonsulte avant toute entroprise importante; il encourage ou decourage. C'cst 10 sorcier qui lanco 13s grandes rumeurs dans la societe, au le8 apaise.

C'ost 10 soreier qui est consulte en cas de mal~dio physique eu mentale;

il decele la maladio, il preserit les medicaments, indique la preparation de certaines infusions, a~~inistre certaines drogues dont il est soul a detenir le seeret.

(17)

E/CF.14/S:iCD/52 Page 16

C'est ainsi Ie Borcier qui, parce qulil ne travaille presque jamais, dr~inc

pour lui les surplus de numerairos du village. 11 peut provoquer des maladios, des anxietes afin d'ctro consulte.

Un progr~wm8 do devolopp2ment rural nc doit pas entrainor la suppression do cot agent social de grande valeur, mais la transform';.1tion de son role pour un usage moderne, plus integralemont utile

a

l~ societe.

B. 1'ordro politique

Los factours de sociologic politiquG qui agiosent do fa90n favorablo ou

De-

fasto sur los prot,Tammes de devoloppGClOnt rural concernentlo regimo politi(:Ll~

et Ie pouvoir politiquo. lei; sans recQurir

a

des Gxemples conarets, i1 nous sera cepondant tres· facile de prondre conscience du phenomene.

Tous l~s regimes politiques, quels quo soient les noms qu'on leur donne et los "ismes" pa,r lcsquols on IGS qualifio, peuvent sa diviser sorrmL1irement on deux [rands groupos :

Ie promio~ groupo cst celui ~u soin duquelun parti, at un seul, detiont totalement le pouvoir.

le second groupe est celui au sein duqucl un parti detiont le pouvoir, mais cotte detontion est on pormanence contestee p:r W1~ deux ou una multitude d'autres partiso

QQclnt au pouvoir politique lui-mome, il no s'oxereo que de deux fagons : la premiere est un oxorcico sans cffet; 10 pouvoir no so fait pas ·res- pector, est incfficaco et inoxistant.

la seconde est un 8XUTCicQ dynamiquo offoctif~ Ie pouvoir est fort at efficace.

Ces deux possibilites de regimes politiques ot de pouvoirs politiques intor- fercnt tres etroitoment. Un regime

a

partis multiples pout beneficier d'un pou- voir politique fort at cfficacc; par contro, un regimo

a

parti unique

poutctrc

inefficaco at inexistanta

(18)

E/Ci'.1{~/SHCD/52 Page 17

10 suaces des progr2.mrn,--;s de devoloppcLiont rural depend dIune conjugaison ideale du reGime at du pouvoir politique. Si l'on a present

a

l'oEprit qu'en AfriquG Ie progra.mme de devcloppamcDt rural concerno los pl.1ysans qui consti tUi.3r.dJ

la majorite de l'el;Jctorat, on peut comprcndro l'importancG do l'enjeu et tout los possibilites do suronchere.

Dans un regime

a

part is muHiples,doux pOSsibtlites s'offront :

1. Lo programme cst congu ct miG en pratique uniquement par Ie parti au pouvoir; clans co cas, qucllo que Bait sa qualite, il sora constamrncmt attaque, et 10 douto s' introduira dan,; l' esprit dos paysans qui risqueJit de n0 pas consacrer 10 mcillour d'eux-mcmos

a

l~ realisation d'un pro- gramme que los nns disent bani at quo los ::l,utres disent mauvais.

2. Le programme est eon9u et mis sur pied par tous les partie politique;o qui Pont discute et adopte; dans ee cas, les risques sont moindres, 111.0.

moins sur le plan officiel, etant entendu que les partis d'opposition peuvent slen dissocier

a

tout moment(

D'autro part, un pouvoir politique inefficaco pGut mettre sur pied le meil-·

leur programme de devolappement- rural qui sait au mondo; cola nc sera d'aucuno utilite dans la mesure

au

co pouvair ne disposera pas de l'ellorgio necessaire pour Ie faire realisoro

Par contre, un pouvoir politique dynamiquc et fort peut concevoir un pro-- gramme de developpement rural absolwnent nuisible et le fairo realiser

a

100

pour 100. Nous n' en dirons pas plus, mais cotte approche theorique vous pcmnet de disposer des elements necessaires

a

une appreciation justa du role effeetif que peuvent jouer l"s facteurs de sociologie politiqu0 dans ]a conc'3ption at L realisation heureuses des pro 6Tammes de devel~ppemcnt.

Un autre facteur important est cdlui des doctrines politiques.

Avant l'independance, tous les partis politiques africains n'avaient qu'unc doctrine: chasser l'envahisseur, 10 colonisatour, l'imperialiste. Pour eux, il s'agissait d~ detruire un systeme dont le peuplo ne voulait plus. Ces memo2 partis politiqu88 se sont trouV83 brutalemont responsablos des destin3es des pays qu'ils ant liberes. Lours nouvelles taches consistaient alors

a

batir

(19)

E/cr •14/S:

rCD/S2 PQge 18

une cite, une nQtion. lIs n'y etaiont nulloment prep~res. De la politiquQ de destruction, ils doivont p~sser

a

la politique do construction. La reconversion se revelc difficile et peniblo. II ne fQut cependant PQS desesperer ~~r apres quelqu.os .J.nn.2cs d Ihcsitat ion, l' Afrique finira par trouvcr sa voi;:; c~;-ci 'sera, nous n'en QOutODS pasJsUromcnt originalo. Ella p~soer~ ~lors du negutivisme politique au positivisme politique.

c.

L'cthnologie juridique

Parmi los problemas de sociologio, nous devons en signaler un qui appCl.rtL':ii-t:

au domain8 d8 l'ethnoloeie juridiquc : les regimes fanciors africains. Si, en AfriquG du nord, 1;). question qui so pose ost' de r~ndrc les paysans propriet~iro~

en lour distribuant des lopins de terre, en Af~iquc noire, Ie r8gi~0 des pro- prietes collectives constitue un gr~nd handic~po

·La terre n'appartient

a

aucun mombre vivant de la familIa, nl:1is aux :J,ncot:;,...cs qui en garantissent l~ fecondite. Les vivants nlon sont que des usufruitiers.

Ceh~ pose de graves problemes pour'l'octroi de credits agricoles qui doivcnt etre bases sur des titres feneiers, ~vec pessibilite de saisie de la propri6to.

Nous n'allons pas ihsister ici sur cotte question qui ferQ l'objot de dis- cussions ulterieurcs, naus avons tonu simplcmcnt

a

vaus la signaler parce qu'ollc constitue un facteur d'~~e 6T~nde importance.

D. Demographie

Un autre exemple est celui de la demographie. Les prcgres de la medecine moderne entrainent une mort31ite plus red"ite parmi les enfQnts et prolonge la vie des vieillards. La population s'~ccroit

a

un rythme offrayant. Un pro- gramme est

a

peine con9u qu'il ne suffit deja plus

a

resoudre Ie probleme pour lequel il a cte adopte.

La pression demo

c

Taphiqu0 S0 trouvo

a

l'origino do nombreux dramesc Los jeunes ccnstituent partout Cn Afrique pres de la moitie de 1", population toto.le.

Les,meilleures conditions de m~ternite provoquent uno augment~tiondu nombre des femmes et accontuent les factQurs qui cncouragont Ie maintien des pratiquGs pa- lygamiques.

(20)

dirnz.'"1ncho~ t::1.YfG 0-[:

du pore~ elli~,utl'C;8

Los U;:l~:; cloivont P-~:3 E'- '---;:;

I I cst c()ponc ',i ::

los divcr8 CQ,S :_1fjJ~i d-::; CIT'L1V,_::':' J..cs mct.l::J.ites scIon l(j>Jquollos on pc:u-~ OJ'!;:'::,;;·

1'.\. conp6r.'1,tion de >::'J_8 1':::8 'L;·:lb:~·';':,,-:3 du g:I'OUpC cons).rl6r( tout un :;....ospC:ct,q,lr~,: ...

(21)

E/CN.14/

m

VCD/52

Page 20

F. Los conflits sociaux

Un Q.utro fact our socioloe;iquG irt:portClnt cst cului (_;'U:J 1ton s Iaccordo gen6- ra-Iemont 8> "ppoLr "lutto trih"lle". Co fact our joua surtout un rolo ifilportant dans 10 cas ou ITon cont;oit un procramme do devcloppcTI1ont q:ui oouvre une V3.St2

region occupeo par plueiours othnios.

Uno romarquo 3 ' imposG tout d'abori : il nly ~ p~s plus do luttcs tribalcs on Afrique qu'il n'y en a aillours dans 10 mondo. Toue los jourfrJ-ux du mondo signalont regulieromcnt des phenomenes de riv,3.1ites c:ntrc differonts groupUG humains, Bait en Europa, on Asie au ;:-~n Ameriquco Dans GCS ens, on pa.rlo tou-

jours d'evenomcnts, do confrontations, do m:~nifost3.tio118,a.vec ou SaDS 10 quali-- fic:ttif de "sanglant". Dnns 10 cae do I' Afriquo, on s' omprosso on general do parlor do Iuttos tribQlos. II no f~ut pas quo nouS tombions dans co travers.

Naus dirons onsuito quril ost normal quo cort~ins groupos othniqucs s'~f­

frontent ot soiont j,loux los uns dos l1utros. P'1rtout dans 10 monde, on so mefic des etrangors, surtout lorsqutils so presontont on gTOUpos or6~nis&s;

partout aussi il ost dlu8~gC d'onvicr Ie sort do C01L~ sui conn~issentune situa~

tion moil1ourc que soi.

Los rosponsablcs dos programmes de devcloppamont rural on AfriquG no doivcnt

V1,S otro offr'1yes par ee f,~ctour. Lorsqu' ils so trouvont on f aco do ccs pro- blemos, ils doivant prondre In patience neCGS33iro pour 6tudior los donneos en presenco at chcrchur des solutions qu'ils finiront toujours par decouvrir ..

G. Los instituticns

Au niV02U des institutions modcrnos, clost 10 factour do coordination ad- ministrativo qui ost 10 plus impertant. Actucllcmont, tous los programmes do developpemont rural so hourtcnt

a

un lE1.ndic.:l.p~1dministr3.tifQ II Gxisto une dualite ct mG'mc uno riv;:tlite p'2.rmo..nonto tant ~u niVGCLUdc l'uxecution qu'au nivoau do la concoption. Cepond,ant, la dtnliGo qui cst

a

deploror 10 plus ost

cello de 1a conception.. Trop nombroux sontt dans cha,que p:J.ys, los ministeros qui s'occupont du mondo rur~l ot pronont uno multitudo de doctrines ot do poli- tiquQs. A

cote

du ministero do Lt s::t.nt6, on trouvo cclui des n.ff':1irQs S ocialos, do l~ jounosse, du travail, do 1" D"in-d'oeuvro, do l'information, do 1 'education, do l'agriculturo, de I' economio, du pl'l,n, otc. ot eh~"lcun d'oux '.1, son potit pro- gramme, sa pGtito mJ.nie:.-·c:, S08 potits agollts ••••

(22)

;;:/CN.14/S:;CD/5 2 Page 21

Certes, cette dualite existe partou-c dans 18 monde, mais 8n Afrique elle prend la tournure d'une neutralisation systematique; si l'un des ministeres n8 reussit pas sa politique rurale, il met tout en oeuvre pour saboter Ie travail des aut:res minist8I'8S.

Certains pays, pour resoudre ce probleme, ont institue des comites inter- ministeriels responsables de la promotion economique et soci~le du monde rural.

II semble,

a

Ilheure actuelle, ~UG parmi les nombreuses tcntativGs de solutions adoptees jusqu'a present, cette mesure de comite interministeriel constitue

la meilleure.

(23)

E/CE. '14/SlICD/S2 Page 22

VII. lES FACTEURS ECONOLIQUES

Signalons tout d'abord que parmi les facteu~s economiquoo, l'infrastrueturG revet tule importance tres gra11do. I I ne servirait

a

ricn de lancer un vasto programme de devcloppcment rural dans uno region si los precaution0 les plus elementaircs ne sont pas prises pour assurer la circulation reguliere et done l'ecoulement commorcial facile des produits agricoles qui saront le fruit de

CE:' progTamme.

Cetto infrastructure constituQ la reponse premiere aux problemcs poses ac- tuollement par la qualite, la conservation at l'oxpedition en temps at lioux voulus de la production africaine qui doit otre et domeurer desormais compe- titive, taut sur 10 marche africain que sur Ie marche mondial.

Cepandant, l' analyse des facteurs economicues nous conduit surtout

a

nous poser de graves cas de conscienc8o COG cas do conscience ont trait :

1. Au transfert dos pays africains dc l'economic traditionn011equi est uno economie que nous pouvons nOus pcrmottrc d'appclcr "economic Gans conscience do besoins",

a

l'oconomio moderno do marche, qui est essen- tiollemont regie par la loi de la jungle.

2. A l'integration du mande pays~n africain aux structures economiquQs internationalos .. Da,ns l'etat actt.lr~l des chosos, cotto integration sem- blc faire plus de tort que d~ bi8nfait a l ' Afrique. Avons-nous eu raison de la provoquor at avons-nous raison do la nBintenir ?

Cos doux graves questions nr~uront PQS de reponsc do notre part, nOuS nous contontorons simplcfficnt de los oxpliquoro

Dans 10 milieu rural afric~in,

eu

10 paysan produit non p~s pour slenrichir mais pour vivro, los besoins stant liDites, il ost difficile do mourir do faim.

L'economio ost avant tout, non pas une econoQio do marche, mais uno economiu de production et do satisfaction dog besoins elemcntairos du groupe. La loi fondamuntalo do cett0 economio ost done 1 'llumanismu , I' humanismu economiquc et social. Dans Ius echangoo, co nrost pas 10 numer~iro qui compto, c'est 10 bosoin, un bcsoin humain; ct c'est donc l'Ctrc hwnain qui cst pris On consi- deration.

(24)

E/e!o

1~/SICD/52 Pago 23

I I nlon CGt pas ainsi dans l'economio modorno do marche au 10s uns tont~nt

quat iJ.io1U1omont do depouillor leG a.utrcs pouJ." cIcnrichir.

Los proGrammes modornos de; d8VolopPCDont rural, transf0r:J,i~t obli£"a:toiroD~j,-t

les paysans afric~ins de l'economic do subsistanco

a

11economio de marche~ so trouvont

a

I' origil1G do 10. crEk1tiol1 d 'uno classG richc dont Ie!. naicsanco no pout cmpocl1.Jr la n3.issaTIcG ulun proletariat rurnl. lIs tondont d'autre part, naturcllcmcntJ

a

supprimcr 13. notion dIetro hun.le.in dans 1"-':8 ech-J.ng0s ruraux at font ainsi disp~raitrc; I' humanismu Gconomiquc at soci''ll.

No pout-on p':.lS S,J.,UVUl"" cet hur.lJ.nismo tout ell ffi2.intcn-:Lnt 10 pr05:,.'88? CI Gst 1a 1a promiero.quostion qui so pOGO !1

Enfin, 10 dev81oppomont massif do 1a produotion dos produits do baso dos- tines QU.commerce intorna.. tion'J.l pose un socond cas do conscioncoc 10 pri::c '--~_~

cos produits ne cosse do dimin\.lor, at nous aboutissons

a

un paradoxa: pIu,] 1:....

payso.n produit, mains i l gJ.gn<J.

Avons-naus 1(; droit ;1'introduiro dJ-ns un p:cog-.c'.1.mmo do c1.'.)ve'loppCfll0nt rur:'11 1'1. cult.ure do CUB produits qu'..) nous sa-vons devoir so vondro tres difficilcmont et

a

des prix ridiculoillGnt bas Clost 1J. secondo question qui so pmJc.

(25)

E/CH.1~/S\WD/52 Fage 24

COFCLUSION

En guiso do conclusion, nous pouvons d ega.gor certaines lignoG fondamcn-ta- lOG en .affcct:;.nt chacun de cos fact ours dIun cortain coefficient do ponder,=-:tioLo

10 L~ premiero ost l~ auivante : IGS factours geographiqu8so Nalls POUVOilS evitor 12urs effats n6fastes dans In masure au nous prunoDs des precau- tions 01emont~ircso Quant aux catastrophes, nous pouvons justa 108 attGndre ot uno fois qu'ellos sont arriveos, nous ossayons do lour ap- porter des solutions dans los limitcs do nos possibiliteso

2. La secondo: l'ecologio no constituc pas on soi un h~ndicap majeuro

Clost une ~ff3ire de prudenc8, d2 precaution at p~rfois d'evidencoo

30 L~ troisiemc : los fact ours techniques; c'ost un problema de credit.

Cependant, on pcut provoquor le devoloppcment rural a grands frais comme on pcut le faire avec dcs moycns reduits tout on obtenant dos resultnto idontiquGso C'ost done une affaire d'intclligcncQ at d'in- geniosite"

4.

La quatrieme les facteurs dc sociologie politiquc. En tant que tcch- niciens, notre devoir cst d'OX8cutor at non pas de decider" La respon- sabilite quo nous aVOnG a Itegp~rd das paysnns nous oblige a reussir, quelles que scient 1torionto..t ion, let valour et I' efficCLci

te

du regime

ot du pouvoir inst'llles. C'est deja plus difficile.

5.

La cinquiemc : produire pour vondre 'lUX aut res a vil prix ou produira pour soi? 11 faut opercr un choix, faire une option, prendre unc de- cision. Cola depend de natro prisG d8 conscience, de notre maturiteo

6. La sixieme et dcrniere cst la sui~ant~ : tous les autres facteurs, QUG

co soit l' antlkpologie, la philosophic, la disparit ion de l'humanisr;'~

economiquo, ou la psychologio, se ramenent

a

lU1C soule question : faa-t.- il provoquor 1e developper,,~nt rural sanS l' accord du paysan ou faut-il 1e faire apres avoir obtenu son gre? Cola signifie : I' agent du deve- loppement rural, cst-co Ie gouverneur, 10 prefot, Ie chef de district au de circonscription, c'cst-a-dire 10 gendarmo, ou est-co l'animatcur rural, 1e vulcarisat8ur acricole ?

(26)

· ..

E/Cl!.1~/SHCD/52 Pnge 25

Si naus choisissons de promouvoir 1u developpement rural avoc 11(Lccord at Ie bon vouloir du p3ysan, il no us f~udrn tcnir compte uO sa m8nt~­

Iit8, de SGG reactions, de ses possiollit.5s d'evo.~utiont de chl.nGernent, d'nd:lptntion.

Cela exige que 10 paysan Bait connu, compris, encourage, Ilmotive", stimule et enfin mobilise, pour adh6rer completemcnt au programme de developpement rural afin d'y participer pleinement. C'est la, de loin,

le facteur qui agit le plus sur le developpoment rural.

Certes, dans certains cas, on tnnt que rcsponsnbles, il nous faut prendre des decisions pour oux, tout en adoptl,nt les di:cpocitions neeessaires afin d'obtenir leur 3.d...~8sionultdricure et eviter leur revolte eventuol10.

Tout programme de developpement rural doit avoir commo toile de fond 10 developpement agricolo. Le developpement agricole, fondement du developpom8nt economique qui inclut la creation de l'infrastructuro routiere, doit consti- tuor los piliors contre lesquels doivent venir s'appuyer les progTammes do devcloppoment culture 1 at 800i3.10 En crdant 10 notion de besoin et de progr8s au nivoo.u des pa;ysans, i1 nous f:lut mattre

a

lour disposition les moyenn

ne-

cessaires pour slauto-suffir8 S3-TIS rcconrir perpetuellement

a

1n tutelle de

lla~inistration.

Enfin, 10 but ossenticl de tout programme de developpement, c'est un mieux- etre economique et social du paysan ~fric~in.

Tout programme de devoloppement rural devant introduiro automatiquement en milieu rurel africain des c~angementsdans la mentalite du payaan, lli,ns se conception du monde, chns so. philosophio, eniraincr-"1 dtoffico In. naiss.:1nce d 'unc:

nouvelle civilisation qui, tout cn s'enracinant lli~ns Ie p~sse africain, sera entierement tournee V8rs Ie pro£T8s.

Co que nous recherchons, conIcst pas de; trn.nsformcr les paysans ::tfric::1ins en fermiers europe ens OU en agricul-,8urs americains, russes OU chinois; C~; quo nous recherchons pour les paysans africains, clest tout simplement de les aroener a contribuer de fayon dynamiquo at efficaoe au modelago do la oivilisation uni- verselIe de progres.

(27)

E/Ci'; • 14/SHCD/52 Page 26

La maniere dl;, arriver ne eonsiste p~s

a

fairo perdre ~tLX paysans afri- cains ce qui fait qu'ils sont africains at non pas autre chose; ils doiVGilt pouvoir jouer leur role tout en demeurant eu:':::-mcmesQ Si nOus y arrivons, DOUS pourrons etre fioTs d lavail' conduit les paysans ilfricains

a

con-cribuer of'foc- tivemont au progres economique et social de leur famille, de leur village, Q2 leu", region, et done

a

travniller pour llhonneur et la fiorte de lour patrie et do leur oontinent.

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