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Impact des rejets des stations d'épuration sur les sédiments côtiers du Léman

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Impact des rejets des stations d'épuration sur les sédiments côtiers du Léman

JAQUET, Jean-Michel, DAVAUD, Eric Jean, VERNET, Jean-Pierre

Abstract

In the vicinity of sewage treatment plants located on Lake Geneva, two main geochemical associations were found to exist in the surficial sediments: 1) "Argilophilic" elements: Ni, Mn, B, V, (Co), associated to clay minerals. 2) "Organophilic" elements: Pb, Cu, Zn, Cd, Sn, (Ba, Cr, Hg} related to organic matter, the three last elements being under certain circumstances associated to clay. Background concentration values for metals were computed on the basis of ancient sediments data, allowing for a dilution effect due to CaCo₃. A contamination factor Cm was defined for a given element as the ratio of the concentration measured in modern sediments and the natural background. For a given sediment, or for a certain area, the pollution index IP, equal to the average of the 13 characteristic elements' Cm's, provides a measure of the extent of. polymetallic contamination. Mercury, Cd, Zn, Cu and Pb have a Cm>2. Sn, Cr, Ba, Ni and Co are found in sediments in concentrations slightly superior to background. Mn, B and V are lower than background, because of an unaccounted for dilution by quartz. Among the 12 sites investigated, [...]

JAQUET, Jean-Michel, DAVAUD, Eric Jean, VERNET, Jean-Pierre. Impact des rejets des stations d'épuration sur les sédiments côtiers du Léman. In: Association française de limnologie

& Association française pour la protection des eaux. Colloque sur les lacs naturels. Chambéry : Université de Savoie, 1978. p. 14p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:151229

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1 / 1

(2)

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/

~--

IMPACT DES REJETS DES STATIONS D'EPURATION SUR LES SEDIMENTS COTIERS DU LEMAN

I par

J.-M. JAQUET, E. DAVAUD et J.-P. VERNET

Laboratoire de Limnog~ologie de l'Universit~ de Genève (13, Rue des Maraichers - 1211 Genève - _Suisse)

rre'5enf-e

1

4U Collogue. sur (es 1 C\C~ hah..trei..s ele I°' 5Dc~e~/ frct.Viça.t'.se d--12 LiVvi~olo81' e

ChctVV\lcH:!rJ / · Sep~- t'?J·f-8

(3)

-~

ABSTRACT

In the vicinity of sewage treatment plants located on Lake Geneva, two main geochemical associations were found to exist in the surf icial

sediment~

:

1) "Argilophilic" elements·: Ni,

Mn,

B, V, (Co), associated to clay minerals.

2) "Organophilic" elements : Pb, Cu, Zn, Cd, Sn, (Ba, Cr, Hg}

related to organic matter, the three last elements being under cer tain circwnstances associated to clay.

Background concentration values for metals were computed on the basis of ancient sediments data, allowing for a dilution effect due to Ca

co

3

~

A contamination factor c111 was defined for a given element as

.-L~-

the ratio of the concentration measured in modern sediments_ilnd

·~

the natural background. For a given sediment, or for a certain area, the pollution index IP, equal to the average of the 13 cha- racteristic elements' C s, provides a measure of the extent m•

of.

polymetallic contamination.

Mercury, Cd, Zn, Cu and Pb have a

c1°~2.

Sn, Cr, Ba, Ni and Co are f ound in sediments in concentrations slightly superior to background.

Mn,

B and V are lower than background, because of an unaccounted for dilution by quartz •

. Among the 12 sites investigated, all of them have an IP supe-·

rior to unity, and reaching 7,5 in one instance.

(4)

..

2.

I. INTRODUCTION

Un nombre considérable de travaux publiés au cours de la

dernière décennie (FÜRSTNER & MÜLLER 1974) ont démontré clairement le rôle important joué par les sédiments dans le cycle géochimique des polluants, métaux lourds en particuliers : ~on seulement les sédiments peuvent servir de vecteur lors du transport aquatique des contaminants, mais encore de lieu de stockage sur les fon~s marins ou lacustres, et même de source secondaire par régénération à l'interface eau-sédiment (GOLTERMAN 1977).

La contamination fréquente du milieu naturel par des substan- ces chimiques due à l'activité humaine (VERNET et al. 1972), et les conséquences qu'elles peuvent entra!ner (D'ITRI et D'ITRI 197i) démontrent l'importa~ce de cette partie du cycle géochimique met- tant en jeu les sédiments : il importe particulièrement de saisir quelles sont les affinités entre les éléments (métaux) et leurs sut

·strats sédimentaires (arqiles, matière organique), et en quelles quantités ils sont fixés naturellement. Ce n'est qu'aprês avoir effectué cette démarche qu'il est possible de déterminer dans quel}

mesure l'activité humaine a bouleversé ces équilibres naturels.

C'est dans cet esprit que l'étude géochimique des sédiments du L6man a êté entreprise. Le présent travail traite plus spéciale- ment de la géochimie des sédiments déposés au voisinage des rejets des stations d'épuration, dont l'étude a été réalisée pour le c~mpt de la Commission franco-suisse pour la Protect:ion du Lêman contre la Pollution.

Le détail des méthodes de pr~lêvement et d'analyses des sédi- ments, ainsi que les résultats complets, se trouvent dans une pu- blication de JAQUET et VERNET (1977). Mentionnons que seule la fraction granulométrique inférieure à 63 ,um a êté analysée, dans le but d'éviter une trop forte dilution des traces par la fraction sableuse. Les paramètres suivants ont été déterminés : % Sable, t Limon, 1 Argile, grain moyen (fraction - 63 .wn), Carbone organi- que, caC03,

J!<J,.'

Pb, Cu, Zn, Cr, Dd, Sn, M, Ni, Co, V, B, Ba, Sr.

(5)

Enfin, les recherches ont porté sur les zones de rejet des STEP suivantes

Vengeron, Nant d'Aisy (Genève),

Nyon, Rolle, Morges, Vidy, Pully, Lutry, Vevey, Montreux et Villeneu.ve (Vaud),

Dranse (Haute-Savoie, France).

II. DEFINITIONS

1. Teneurs naturelles théorigues

En l'absence de toute influence hwnaine, les divers types de roches ou sols constituant l'écorce terrestre renferment une cer- taine quantité d'éléments-traces, dite "teneur naturelle". Cette dernière varie pour tin élément donné, avec le type de roche et la localisation géographique • . on trouvera dans la Table 1 les teneu~s naturelles moyennes en traces des pélites, grès et carbonates ma- , rins d'après TUREKIAN et WEDEPOHL (1961),ainsi que celles des sédi·

ments lémaniques. Ces dernières ont étê déterminées sur du matê- riel antérieur à l'ère industrielle prélevé par carottage. Elles sont valables pour des sédiments constitués exclusivement d'argile:

Lorsqu'il s'y mêle soit des carbonates, soit du quartz, les teneur~

naturelles diminuent pour atteindre des valeurs inférieures au ppn dans le cas de sédiments exclusivement sableux ou carbonatés. Ceci est dQ au fait que les argiles ont des propriétés de fixation à~s métaux-traces très élevées (FORSTNER et MÜLLER 1974), alors que carbonates et quartz jouent plutôt le rôle de "diluants".

Quant à l'influence de la matière organique sur les teneurs naturelles, elle est encore peu connue quantitativement. Il semble qu'à granulométrie égale, les sédiments plus riches en matière organique aient des teneurs naturelles supérieures, bien que le pourcentage de Corg. ne varie que de quelques unités dans les sédiments anciens considérés.

(6)

4.

2. Teneurs naturelles corrigées

La fraction~63)JID des sédiments l&naniques est constituée principalement d'argile et de carbonate de calcium, ainsi que de quartz et de matière organique. En première approximation, et en l'absence d'analyses permettant une estimation précise de la quan- tité de quartz, nous avons considéré la fraction analysée comme un simple mélange d'argiles et de caco3 •

Les teneurs naturelles en éléments-traces vont donc varier en fonction de la proportion respective de ces composants. En se ba- sant sur les chiffres de la Table

1,

et en y ajoutant des données prises dans FAVARGER et VERNET (1977) et DAVAUD (1976), on peut estimer les teneurs naturelles d'un sédiment en fonction de sa

concentration en Caco3 (Fig. 1) : on voit que les courbes théoriquE sont en général bien encadrées par les valeurs expérimentales.

L'expression mathématique de ces courbes va donc permettre de cal- culer les teneurs naturelles

T11

d'un sédiment donné, dont on con- nait la concentration en Caco3 :

_m m Jn - d.. • CaCO

~ ~pélite 3 (1)

Une autre possibilité de correction passe par l'utilisation d~

% de fraction argileuse ...:!'..4 )lIIl; comme cette dernière est corrélée négativement avec caco3, l'équation de correction a la forme

rifl

111 b

+

cl• • % argile (1 •)

b rv O et et• étant tel que

rfil

a ~élite si % argile

=

100.

Les résultats obtenus par les deux méthodes sont analogues, sans être absolwnent identiques, en particulier parce que le % argile, au sens granulométrique du terme, ne correspond pas tou- jours à la quantité réelle des minéraux argileux contenus dans le

sédiment~ Aussi utiliserons-nous, dans la suite de ce travail, la correction par le carbonate.

(7)

3. Enrichissement ou contamination

Mis en présence d'un apport en métaux-traces, le sédiment va les fixer

à

des degrés divers, révélant ainsi

à

l'analyse des te- neurs supérieures

à

la teneur naturelle.

Pour un élément donné m, on définit le taux de contamination c111 d'un sédiment conune

Teneur mesurée cm

=

Teneur naturelle corrigée

= -

ccf'

~1) (2}

Exceptionnellement,

Cm

peut être inférieur

à 1,

indiquant soit une erreur analytique, soit une dilution supplémentaire de la composan- te argileuse par du quartz.

d11 peut être aussi calculé sur la moyenne des teneurs

mesurée~

d'un site ou d'une région

(Cm

rég.)

Pour estimer l'oràre de grandeur d'une contamination polyméta:

lique dans un sédiment, nous proposons les index de pollution

sui-

vants

- Pour le mercure

1

IPHg

= C Hg

- Pour les éléments organophiles (voir III : 2. 1)) or cPb + ccu + czn + ccr + ccd

+

csn + cBa IP

g A ~.~~~~~__;;.~~~;;...._~~....;._~~~~~~~

7

- Pour

les

éléments argilophiles

IParg

a

CMn

+

CNi

+

CCo

+

CV

+

CB

5

- Pour l'ensemble des éléments

IPtot

a CHg

+ 7 • IPorg

+

5 • IParg

13

(3)

{4}

(5)

(6)

(8)

6 •

III. GEOCHIMIE

1. Caractbres physico-chimiques des sédiments

Les 256 échantillons de sédiment récoltés dans la zone d'in- fluence des STEP lémaniques ont les caractères moyens suivants

(Table 2) :

- Granulométrie relativement grossière, ce qui s'explique par la faible profondeur moyenne de prélèvement (27 m.).

- Plus du quart de la fraction du sédiment inférieure à 63 ,uro est constitué de carbonate de calciwn (31,1 %).

- Contenu en carbone organique relativement faible (2,1 %) - pH voisin de la neutralité (6,8).

2. Relations entre les paramètres

Afin de d~terminer les associations géochimiques existant entre les éléments analysés, l'ensemble des échantillons a été soumis à une analyse de corrélation linéaire simple. L'expression graphique de la matrice des coefficients de corrélation a été réalisée selon la méthode d'ordination de DAVAUD (1976) sur le graphique de la Fig. 2, les variables corrél~es positivement sont proches les unes des autres, alors que celles dont le coefficient de corrélation est négatif se trouvent à des pôles opposés du gra- phique.

1) ~~~~~!~-~~~-§!~E

Les variables se répartissent en trois groupes, représentant trois associations géochimiques bien distinctes (Fig. 2) i

a) Eléments "organophiles", liês au substrat de la matière organique et peut-être du phosphate : Pb, Cr, eu, Cd ., Sn, Zn, Ba et_ dans une moindre mesure, Hg.

b} Eléments "argilophiles", liés au substrat des minéraux ar- gileux et à la bathymétrie : B, V, Ni et Mn.

(9)

c) Eléments "divers" : le cobalt est totalement indépendant des substrats connus. Il n'est que faiblement corrélé au mercure.

Ces subdivisions sont confirmées exactement par les résultats de l'analyse factorielle (non figurés).

Une remarque s'impose ici concernantlla variable "% Argile".

Le terme est pris ici au sens granulométrique : cette fraction inférieure à 4

p.m

renferme en effet non seulement des minéraux argileux, mais aussi une certaine proportion de quartz et de car- bonate. Pour représenter les argiles au sens minéralogique, l'on peut utiliser le Vanadium, dont l'affinité pour les argiles a été démontrée (DAVAUD et al. 1977).

Voyons maintenant conunent ces associations fondamentales varient au niveau des divers sites étudiés.

2)

~ê~_EëE~!~~!!~;~

L'examen des diagrammes d'ordination de chaque site pris sé- parêment permet de les regrouper en 4 types principaux (Fig. 3). 1

a) Pôles compacts et bien diff~renciés : Vidy, Vengeron, Pully.· 1

La subdivision argilophiles et organophiles, avec Co et Mn indépen- dants, est là très claire.

b) Pôles bien différenciés, avec de nombreux éléments indê- pendants (liaisons indirectes

*)

avec les substrats) : Nyon, Vevey, Montreux, Dranse. Dans l'exemple figuré, Cr, Sn et Hg sont "flot- tants" entre les substrats, et Ba est lié à l'argile directement.

c) Totalité des éléments reliês directement ou indirectement au pôle argile : Rolle et Morges. Le pôle organique + phosphore est totalement isolé et ne semble donc fixer aucun êlément-trace.

*)

La liaison statistique entre élément (E) et substrat (S) est dite directe si leur coefficient de corrélation est significa- tif. Si tel n'est pas le cas, mais que E est significativemer.t corrélé à un autre él&nent directement lié à

s,

la liaison est dite indirecte.

(10)

8 .

d) Pôles "organique" et "argiles" proches (Aisy et Villeneuve) et fraction argileuse non liée aux éléments argilophiles : ces

deux faits laissent à penser que la fraction inférieure à 4.JllU renferme ici de la matière organique, et que le substrat argileux serait mieux représenté par V.

Il ressort de l'examen de ces types d'association les remar- ques suivantes :

- Le degré d'association statistique des traces avec les sub- strats est très variable. Dans certains cas, les métaux ne semblent liés ni aux argiles, ni à la matière organique. Il se pose alors la question de leur forme d'existence au sein du sédlinent. Des ~tu­

des de spéciation en cours (TESSIER 1978) permettront sans doute d'y apporter une réponse.

- Certains éléments semblent s'associer tantôt à l'un, tantôt à l'autre des substrats : c'est le cas de Ba, Cr et Hg. L'abondance relative des substrats dans chaque site, ainsi que la forme sous laquelle ces éléments arrivent dans le lac sont la cause probable de ces comportements géochimiques différents.

IV. IMPACT DES REJETS

1. Taux de contamination

Les taux de contamination des divers éléments ont été calculés pour chaque STEP et pour l'ensemble des zones étudiées (C régional) suivant la formule (2). Les rêsultats sont reportés dans la Table 3 et sur la Fig. 4. L'on notera d'emblée la forte contamination des sédiments en mercure, qui atteint en moyenne 20 fois la teneur na~

turelle. Cd, Zn, Cu et Pb ont un taux de contamination variant en- tre 2,5 et S. Quant à Sn, Cr et Ba, hormis à Vidy, ils ne sont pra- tiquement pas enrichis.

Les éléments argilophiles ont des taux de contamination beau- coup plus faibles : Ni et Co ne d6passent pas 2, et Mn, B et V sont en dessous de la teneur naturelle. Ce dernier fait met en évidence

(11)

l'existence d'une dilution supplémentaire à celle des carbonates et qui n'a pas été prise en compte dans les calculs : il existe en effet un certain pourcentage de quartz dans la fraction ...::. 63 p.rn!

Les teneurs naturelles utilisées tendent donc à être surestimées, et partant, les taux de contamination calculés sont sous-estimée.

2. Index de pollution

Pour le mercure, IP dépasse 30 pour les zones de Vidy, Mon- treux, Nyon et Vevey {Fig. Sa et Table 3). Dans les deux derniers cas, l'on notera le fort écart-type autour de la moyenne, indi-

quant la présence de quelques échantillons très enrichis parmi d'au- tres qui le sont beaucoup moins, donc une pollution plus localisée.

La pollution par les organophiles {Fig. Sb) est très forte à Vidy (IPorg rv-8), forte à Vevey (.-v3), moyenne dans toutes les autres STEP honnis Villeneuve et Dranse oü elle est très faible.

En ce qui concerne les argilophiles, leur faible taux de con- tamination moyen se reflète dans un index IParg voisin ou inférieur à l'unité. Là aussi bien snr, la dilution par le quartz produit une sous-estimation. L'examen de la Table 3 montre une légère ccn- taminaticn dans la zone du Vengeron, confirmée d'ailleurs par les résultats de prélèvements le long de cette rivière (DAVAUD et V~R­

NET

1976).

Finalement, l'on peut avoir une idée globale de la pollution affectant les sédiments en utilisant l'index de pollution totale IP tot (formule 6). Cet index est reporté sur la Fig. 6 avec le nombre d'Gquivalents-habitants des diverses STEP (THIETARD 1977).

La relation entre ces deux paramètres est positive, mais les points de mesure sont toutefois assez dispersés:pour le même nombre d'é- quivalents-habitants, IPtotpeut varier du simple au double. Le de- qré de pollution des sédiments ne dépend donc pas seulement de l~

capacité de la STEP

!

L'impact des rejets de la STEP de Vidy sur les sédiments cô- tiers est considérable (IP tot a 7,5). Il y a là un cas typique de pollution polymétallique (Hg, Pb, Cu, Zn, Cd, Sn) due à la concen- tration, en un s~ul point, du traitement et du rejet des eaux us[es de toute l'agglomération lausannoise.

(12)

10.

ta~·

Les sédiments des zones de Nyon, Montreux et Vevey ont un IP · voisin de 4, da surtout à une forte contamination mercurielle ac- compagnée de Zn et Cd à Vevey (Table 3).

Les autres STEP ont des

IP

tot compris entre 1,5 et 3, indi- quant un impact plus modéré.

V. CONCLUSIONS

Dans la zone de rejet des STEP lémaniques, l'association àes traces à deux substrats différents permet leur subdivision en élé- ments argilophiles (Ni, Mn, B, V

±

Co) et organophiles (Pb, Cd, Zn, Cu, Sr,+ Ba, Cr et Hg), ces trois derniers éléments pouvant s'associer aux argiles dans certains cas.

La mise en évidence de la pollution d'un sédiment nécessite la connaissance de sa teneur naturelle en divers éléments. On démontre que cette dernière dépend de la composition minéralogique et granu- lométrique du sédiment.: la plupart des traces se fixent sur les substrats "argile" et "matière organique • , alors que carbonates et quartz jouent le rôle de diluants. Les analyses à disposition ont permis l'expression mathématique de la teneur naturelle d'un sédi- ment considéré corrane un simple mélange d'argile et de carbonate de calcium. Des travaux en cours permettront de prendre en compte aus- si l'effet du quartz et de la matière organique.

A partir de la teneur naturelle et des teneurs mesurées, l'en calcule, pour chaque élément, un taux ~e contamination, et pour chaque site, un index de pollution.

Le mercure demeure l'élément le plus enrichi, mais Cd, Zn, , Cu et Pb ont aussi des taux de contamination supérieurs à 2. Sn, Cr, ! Ba, Ni et Co sont légèrement supérieurs à la teneur naturelle, a- 1

lors que Mn, B et V lui sont inférieurs, par suite de dilution par le quartz.

Toutes les zones d'influence des STEP étudiées ont un index de pollution supérieur A l'unit6. Les sédiments de Villeneuve et Dranse peuvent être considérés comme faiblement contaminés, ceux de Pully, Aisy, Vengeron, Rolle, Lutry et Morges comme moyennement

1

(13)

contaminés; ceux de Nyon, Vevey et Montreux le sont fortement, et ceux de Vidy très fortement.

12.

Remercieraents

Les auteurs remercient R. Monod, secrétaire de la CFS, pour la permission de publier ces résultats et le personnel du Labora- toire de Limnogéologie pour le travail analytique.

(14)

13.

REFERENCES

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(16)

Hg Pb Cu Zn Cr Cd Sn Ba Mn Ni Co V B

Table 1

TENEURS NATURELLES DES SEDIMENTS PELITIQUES, GRESEUX ET

.

CARBONATES EN ELEMENTS-TRACES (ppm)

(Extrait de TUREKIAN et WEDEPOHL, 1961 et de JAQUET et VERNBT, 1976, légèrement modifié.)

Pélites Grês marins 1) Carbonates Sédiments lêmaniques 2) (Formule

(ppb) 400 30 40 1 50 0,5

1

20 7 9 1 50 0,5

45

x, ..

4 50 0,5

95 1 16 20 100 1,0

90 35 11 90° 0,9

(ppb) 300

xo, ..

35 300 3,0

6

o,x o,x ••

10 0,1

580

xo, ••

10 400 4,0

850

xo, ••

1100 850° 8,5

68 2 20 60° 0,6

19 0,3 0,1 20· 0,2

130 20 20 110° 1,1

100 35 20

ao·

1 0,8

1) Pour les carbonates lacustres, les teneurs naturelles sont beaucoup plus faibles, inférieures au ppm.

2) Valeurs extrêmes pour sédiments composés exclusivement d'ar- giles, avec Corg ,..,_ 1 %.

1)

1 1

i l

(17)

CARACTERES PHYSICO-CHIMIQU~S MOYENS DES SEDIMENTS DES ZONES DE STEP

{LEMAN) (265 échantillons)

Coeff. de

Paramètre Moyenne variation Minimum Maximum

%

Bathymétrie {m) 27,0 100 1 160

Grain moyen{wn) 11,4 46 3,7 34,3

( 63 um)

% Sable 39,8 69 0,1 99,1

% Limon 44,2 49 0,2 77,2

% Argile 11,3 100 0 58

pH 6,8 7 5,2 7,9

C org. (%) 2,1 71 0,01 13,2

Caco3 (%) 31,1 37 11,1 77,2

Hg {ppb) 764 122 16 7330 ---

Pb {ppm) 116 122 -

-

22 --- i-1

oo--

Cu " 136 118 11 940

Zn " 361 229 36 7100

Cr

"

65 69 13 315

Cd (ppb) 1386 150 90 12390

Sn {ppm) 11 136 2 120

Ba

"

259 59 50 1000

Mo (ppb) 1880 115 1001 13000

Mn (ppm) 413 22 124 680

Ni

"

49 39 20 132

Co

" 16

50 8 68

V Il 44 39 14 120

Sr " 400 27 186 864 1

B Il 1 1 36 33 5 / 65 1 !

1 ' ;

P tot."

!

1510 166 148

.

21190

(18)

Table 3

?l\.UX DE CONTAMINATION ET INDEX DE POLLUTION POUR HG, ELEMENTS ORGANOPHILES ET ELEMENTS ARGILOPHILES

.,:._:::...-.---

Q)

>

s:: ~

::1

0 Q)

M Q) O"t

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s::

0 >i r-1 r-1 Q) 0 a:i Ql

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>

Q) +J M Q)

s::

0 r-1 r-1 ...

s::

Q) Q) Ul s:: 11' M

:>

< z

~ ~ :> ll4 H :> ~ :> Cl

crég. +

,Hg

=

IPHg 12,3 10,2 35,0 13,8 16,7 37,0 12,2 20,3 30,8 32,9 7,6 7,4 19,7 6,5

+ 2,6 3,1 24 5,2 4,1 9,7 2,6

4,8

16 10,6 2,8 1,3

-

Pb 3,2 3,3 3,4 2,3 2,8 7,1 2,1 1,9 2,4 2,8 0,92 1,3 2,79 0.9

Cu 1,8 4,5 2,0 5,8 3,3 8,5 2,4 3,7 2,6 2,1 0,77 1,4 3,24 1,2

Zn 2,3 2,6 3,0 2,0 2,5 15,0 2,3 2,2 7,1 2,5 1,0 1,6 3,68 2,2

Cr 0,7 0,6 0,6 1,0 1,1 1,6 0,95 1,1 0,95 0,83 0,67 1,0 0,93 0,5

Cd 3,5 3,4 3,0 2,5 4,7 19,7 2,8 2,9 5,3 3,7 2,0 2,9 4,7 2,8

Sn 1,4 1,1 1,1 0,9 1,3 3,7 0,82 0,61 1,2 1,7 0,45 0,57 1,24 0,5 Da 0,81 0,73 0,67 0,69 0,71 1,4 1,1 0,97 0,99 1,0 0,90 0,6 0,88 0,1

IPorg

+ 1,96 2,32 1,97 2,17 2,34 8,14 1,50 1,91 2,93 2,09 0,96 1,34 2,5 1,1

-

+ 0,8 1,1 0,9 1,3 1,1 5,3 0,8 0,9 1,8 0,8 0,4 0,6

(19)

Co 2,1 1,51 1,20 1,29 0,83 1,14 1,02 1,02 1,18 1,02 0,98 0,92 1,18 0,2

V 0,51 0,61 0,68 0,81 0,87 0,44 0,53 0,53 0,47 0,47

o,so

0,48 0,58 0,08

B 0,48 0,40 0,45 0,56 0,63 0,63 0,70 0,67 0,71 0,79 0,74 1,0 0,65 0,09 IParg 1,12 0,86 0,83 1,03 0,97 0,76 0,81 0,82 0,80 0,78 0,74 0,80 0,86 0,07

-

+ 0,76 0,46 0,34 0,54 0,46 0,26 0,21 0,24 O,i9 0,24 0,17 0,20

IPtot 2,43 2,37 4,07 2,63 2,92 7,52 2,21 2,9 4,26 3,96 1,38 1,6 3,19

-

+ 1,7 1,5 5,2 2,0 2,4 6,0 1,7 3,0 4,6 4,9

l,n

1,0 0,9

(20)

LEGENDES DES FIGURES

1. Teneurs naturelles en traces des sédiments du Léman, en fonction du % Ca

co

3 •

2. Relation entre les variables pour toutes les STEP. Les unitês sont arbitraires. En trait ~ : Associations directes avec le substrat. En trait : Associations indirectes. D : Distortion moyenne. CF : Coefficient cophênétique. Ces deux paramètres sont une mesure de la qualité de la représentation graphique.

3. Relation entre les variables pour 4 STEP caractéristiques.

4. Taux régional de contamination pour éléments argilophiles et organophiles.

S. Index de pollution des différentes STEP.

~ . Rel

q_

h

O'V'I e

\1\\- ~

Q

eJ \Q ~oVV\bro

'\V'd~ de roi lu hoV\ f oi-"ô. 1

d' /1~ c.1ct~~s-ha_b1 r-~r.s

(21)

Mn Cd

V Zn Cr

B,Bo Ni H9,Pb,Cu

Co Sn

0 Pélites

Pb

~ 30 ~

c :!

~ 0

.... ü

10 20 40

V

Cd

50

..

~ c Ill

Courbe théorique

_/ avec voleurs eJ(périmentoles Pb"'

prises dons des sondages

pour les divers éléments. 150

100

50

900 800 300

700 600 200 500 400 300 100

200 100

60 80 90 100 ( % CaC~I

Carbonates

•Cd

D = 0,19

cc

= 0,90

•Cr- •Cu

•IC OrQa 1

•Pb

(22)

•B

/ /

"I

/--..._

/ Uln)

/ /

/

(•Bothym/

--

•f%.O.rgill

•Ni

eCo

VIDY

D= 0,1 CC=0,93

t:

eBa •Tora -P

ePb •Zn

eCu+Sn

ecr ·~ •Cd

MORGES

D = 0,23

cc=

0,89

---..

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r •Ni . •V )

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/•HQ \

r •Cu

~•Botllym

•Pb :---... •Cd

I

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, Fig. 3

•'1.Llmon

MONTREUX

D = 0,14

cc=

0,94

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----

...

.- \•Cr j '-.,.

\ ~Sn

\ •tv,iJ

'

/

--~ I

- '-~/

VILLENEUVE

D

=

0,18

cc

= 0,97

(23)

Crég.

20 15 10 5

f,5

0,5

..

Eléments organophiles

I I I . .

- - - - ~ - -i- - -

f - - _ ..- - - __ Ten . not.

Hg Cd Zn Cu Pb Sn Cr Ba

Eléments argilophiles

Indique ur.e dit;.i:ion pcr I~

quartz no:i pr:se en co r.-. ~:~

f

dons le co:cul de 1 ïndex

f I

Ni Co Mn B V

(24)

r

IP 70 Hg 60 50 40

30 20

10

rporg

10

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Mercure

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2 Eléments orgilophiles

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1,0

0,5

--· -·--·--·-·-·-r t-r rrr-

Eléments organophiles

V

A N

R M V

p L

V M V

D

I l ! ! ! @

L V M V D Fi9 .. 5

(25)

7 6

5

4 3 2

Nyon

Lutry Aisy R~lle

Vengeron

• •

•Vevey

•Montreux

Morges

Pully

•Dranse

•Villeneuve

104 10~

Equiv. habitants 106

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