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MERLEAU-PONTY, LECTEUR DE MATRIX

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Academic year: 2022

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LES ROIS DE L'IMAGINAIRE

MERLEAU-PONTY,

LECTEUR DE MATRIX

THOMAS REGNIER

Ci I""" ollow thé white rabbit » (Suis le lapin blanc) : tels sont les f" mots que Thomas Andersen, « programmeur pour une

* respectable entreprise de software », mais aussi hacker (pirate informatique) dans le privé, découvre un jour sur l'écran de son ordinateur. Thomas Anderson, qui n'a probablement pas lu Lewis Carroll, s'interroge sur la signification de cette étrange missive qui semble lier d'emblée son destin à celui d'Alice. Au même moment ou presque, la sonnette de la porte retentit. Un client est venu réclamer sa commande. Il n'est pas seul. C'est dans un bibe- lot très spécial (il porte comme titre « Simulacres et Simulation » : n'est-ce pas là un essai de Jean Baudrillard ?) que Thomas a l'habi- tude de dissimuler les fruits de son activité illicite. « Motus et bou- che cousue ! », souffle-t-il à l'adresse de son client en lui tendant une disquette. « Ni vu ni connu », lui répond ce dernier, avant d'ajou- ter : « Tu n'existes pas ! » Thomas, qui est en proie à ce que cer- tains adolescents appellent une crise métaphysique (qui suis-je ? que fais-je sur terre ? etc.), est troublé par cette phrase apparem- ment anodine. Le client lui demande si tout va bien. Bientôt

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Herleau-Ponty, lecteur de Matrix

rejoint par son amie qui, après avoir dévisagé Thomas, le regarde attentivement dans les yeux, il l'invite à se joindre à sa petite bande pour festoyer. D'humeur casanière, Thomas d'abord refuse puis, apercevant un lapin blanc tatoué sur l'épaule de la jeune femme, se ravise.

Le lecteur aura reconnu le début de Matrix, écrit et réalisé par les frères Wachowski, et sorti en 1999. L'histoire : celle de Thomas Andersen, alias Neo (anagramme de « One », l'Unique, personnage interprété par Keanu Reeves) qui, accompagné de son mentor, Morpheus (Laurence Fishburne), et de la belle Trinity (Carrie-Anne Moss), dont il tombera éperdument amoureux, décide de percer le secret de la « Matrice ». Qu'est-ce que la Matrice ? C'est la question, maintes fois formulée par les personnages, sans réponse définitive sans doute, qui sous-tend le film. La Matrice en question fait cependant l'objet, et ce dès le début, d'une série de défi- nitions. « La réponse est là, quelque part, glisse Trinity à l'oreille de Neo, qu'elle vient de rencontrer. Elle [la Matrice] te cherche aussi, et elle te trouvera, si tu veux qu'elle te trouve. » Plus tard, Mor- pheus sera plus explicite : « Elle est le monde qu'on superpose à ton regard pour t'empêcher de voir la vérité. » « La Matrice est uni- verselle. Elle est omniprésente [...] Le monde est une prison où il n'y a ni espoir, ni saveur, ni odeur, une prison pour ton esprit. » Nous voilà donc replongés, semble-t-il, dans le scénario de la tra- ditionnelle quête initiatique. Le monde est une prison dont il faut s'évader, de même qu'il faut traverser le cercle des apparences pour s'éveiller à la vraie vie. Platon revisité par Hollywood, le mythe de la caverne transposé dans un scénario à la Philip K. Dick : cela n'est pas pour nous étonner.

Matrix reprend aussi le thème, récurrent dans la littérature de science-fiction, de la fin de l'Histoire comme de l'inquiétude téléologique. Les hommes ont été vaincus par les machines. Pire, ils ont été domestiqués par elles, de la naissance à la mort, c'est-à- dire rendus eux-mêmes machines. Leur vie, leur vraie vie, apprend bientôt un Neo transi d'effroi, n'existe plus, ou plutôt, elle n'est plus qu'un simulacre qui serait fonction de la connexion qu'un système informatique global, gouverneur de vie, établirait, moyen- nant électrodes, avec des « cerveaux en cuve ». Ce qui plane au-

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dessus des têtes des derniers rebelles - repliés dans une base sou- terraine baptisée Zion - à ce terrifiant système totalitaire qu'est la Matrice, c'est l'adage de Protagoras revu et corrigé par les frères Wachowski, et qui serait quelque chose comme : « La machine est la mesure de toutes choses. » Ainsi que le révèle le maître implacable à son disciple : « Le monde n'est plus aujourd'hui que la dernière parcelle de la simulation neuro-interactive que nous appelons la Matrice. » Qu'est donc cette dernière, sinon « la simulation d'un monde imaginaire créé dans le seul but de nous maintenir sous con- trôle jusqu'à nous transformer en ceci ! », conclut-il en montrant à Neo une pile ? Dans le conte philosophique concocté par les frères Wachowski, la guerre hommes-machines prend un tour inédit.

Faire le jeu (dans tous les sens du terme) de la Matrice : telle est la né- cessité qui s'impose à celui qui voudra percer son secret. C'est dans le monde virtuel d'un système informatique, bref, derrière l'écran d'un ordinateur, que l'humanité résiduelle triomphera de la Machine, ou au contraire sera définitivement vaincue par elle.

"Un circuit virtuel total"

II importe peu que le premier volet de Matrix ait connu de médiocres suites : Matrix Reloaded et Matrix Révolutions. Le film devint rapidement un film culte auprès de la jeunesse. Il était peut-être voué à l'être. Le public ne fut pas seul à s'y intéresser.

En 2003, lors de la sortie des deux derniers épisodes de la trilogie, la fiction wachowskienne fut l'objet d'un discours critique impor- tant, principalement « en ligne », avec comme point d'orgue un collectif intitulé Matrix, machine philosophique. Énorme succès commercial, la trilogie excite indéfiniment l'exégèse. Du mythe, elle semble avoir l'ambiguïté essentielle (« Abandonne les notions de vrai et de faux », conseille le maître à son disciple). Du mythe encore, elle a le caractère inépuisable Cl). Il n'empêche. Une telle fiction, on le sait, laissa Jean Baudrillard sceptique. Interrogé par une journaliste du Nouvel Observateur, le sociologue prenait soin de distinguer l'illusion - thème séculaire de la philosophie - et la simulation, omniprésente dans Matrix sans qu'elle soit jamais

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cependant l'objet - c'est un euphémisme de le dire ! - d'une véri- table critique. « On est [...], semble t-il, dans un circuit virtuel total où il n'y a pas d'extérieur », tranchait le théoricien en faisant part ici de son « désaccord théorique (2) » face à ce qui ne serait rien d'autre que la célébration d'un système fermé, n'admettant d'alter- native qu'en trompe-l'œil.

C'est de ce « désaccord théorique » que je voudrais partir pour proposer, à mon tour, sinon une interprétation, du moins une description du film en termes philosophiques. Ce faisant, il faut garder à l'esprit que l'on a affaire, avec Matrix, à un objet artis- tique, et non pas à un traité philosophique ou à de la philosophie mise en film (3). Un élément dans l'incipit du premier Matrix - souvenez-vous du lapin blanc ! - le rappelle : la présence, aux côtés de Baudrillard, de Lewis Carroll, c'est-à-dire celle, aux côtés de l'essai philosophique constitué par Simulacres et Simulation, de cette œuvre incontestablement littéraire qu'est Alice aux pays des merveilles. Loin d'être allusive, la référence à Alice est au contraire insistante. Neo se trouve, aux dires de son mentor, dans la situa- tion d'« Alice tombé dans le terrier du lapin blanc ». Le moment où il va entrer dans la Matrice coïncide de façon significative avec une traversée du miroir. Le spectateur assiste alors à une véritable scène d'anthologie, où le miroir d'Alice sert de référence culturelle à cette expérience traumatisante qu'est la descente dans les pro- fondeurs abyssales d'une psyché à la frontière indiscernable entre l'existence humaine et l'existence numérique.

Ayant absorbé la pilule rouge, dont la vertu est de permettre ce que Coleridge appelait une « nécessaire suspension de l'incré- dulité » chez le lecteur (ou le spectateur) de fiction, Neo s'aperçoit - réalité ? fantasme ? - que la surface du miroir est devenue mou- vante. Il touche alors le miroir de son doigt et, surprise !, il l'entraîne comme si le verre était devenu de la glue transparente. Bientôt, ce n'est plus lui qui déforme le miroir, c'est ce dernier qui se met à l'absorber. Sa main, son bras, sa tête... son corps tout entier est irrésistiblement enveloppé (je souligne ce mot à dessein) par la matière d'un miroir qui a bel et bien pris possession de lui. Thomas Anderson renaît en Neo. La traversée du miroir d'Alice a pris pour lui la signification d'un retour initial à l'amnios. Faut-il préciser que cette scène du miroir n'est vue que des seuls yeux de Neo ? Elle

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est la manière dont Neo traduit l'expérience en termes esthé- tiques : l'épiphénomène d'un phénomène plus général qu'est la descente aux Enfers de la Matrice.

Cet « enveloppement » dont Néo est le sujet comme l'objet, je n'hésite pas à y voir la clé de Matrix. Idée, préciserais-je sans plus tarder, que je dois à un hasard de lecture. Planchant l'an der- nier sur Kierkegaard, je me plongeai dans un volume intitulé Kierkegaard vivant (4), qui reposait depuis longtemps, inutile- ment, dans ma bibliothèque. Est-il utile de préciser que de ce recueil de textes des années soixante, l'article de Sartre était, est (de loin), avec celui de Heidegger, le plus significatif ? Voici ce qu'entre autres, j'y lisais : « Contre le commencement non-humain et fixe de Hegel, Kierkegaard propose un début mouvant, condi- tionné - conditionnant, dont le fondement est très semblable à ce que Merleau-Ponty appelle l'enveloppement. Nous sommes enve- loppés : l'être est derrière nous et devant nous. [...] "Le corps, dit Merleau-Ponty, est pris dans le tissu du monde mais le monde est fait de l'étoffe de mon corps." Kierkegaard se sait enveloppé : il voit le christianisme et plus particulièrement la communauté chré- tienne du Danemark avec les yeux que lui a faits cette communauté même. » Quelques pages plus loin, Sartre écrit qu'« il n'est d'incar- nation de l'universel que dans l'irréductible opacité du singu- lier (5). » II n'est de vraie lumière, ajouterais-je, qu'à partir d'une irréductible obscurité.

Je crois que c'est d'une telle intuition phénoménologique que s'inspire la fable intitulée Matrix. L'être humain est enveloppé, historiquement comme métaphysiquement. Il l'est, au départ, bio- logiquement : plongé dans le liquide amniotique puis, venant à naître, nouant spontanément avec la mère un rapport empathique (le même être en deux personnes, l'espace de cette communica- tion sensorielle indicible, absolue et sans partage qu'ont évoqué à l'envi les artistes et les psychanalystes d'enfants). Il n'y aurait pas de choix possible, et donc aucune nécessité de s'encombrer d'une éthique, s'il n'y avait cet enveloppement qui fait que l'être humain engage non pas seulement son entendement, mais aussi son corps, ne se réfère plus, pour vivre, à je ne sais quelle règle pré- alable inscrite dans le ciel des idées mais à ce qui serait de l'ordre d'une souveraineté intérieure, souveraineté qui m'habite et dont je

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lecteur de Matrix

ne dispose pas. Qu'est-ce que signifie l'expression de « champ transcendantal », s'interroge Merleau-Ponty dans Phénoménologie de la perception, sinon ce fait que « la réflexion n'a jamais sous son regard le monde entier [...] et qu'elle ne dispose jamais que d'une vue partielle et d'une puissance limitée » ? « C'est aussi pourquoi, ajoute le philosophe, la phénoménologie est une phénoménolo- gie, c'est-à-dire étudie l'apparition de l'être à la conscience, au lieu d'en supposer la possibilité donnée d'avance (6). »

Pas de liberté réelle possible dans l'univers de la simulation

Le premier épisode de Matrix pose explicitement la question du choix, c'est-à-dire du libre arbitre. Ainsi, lorsque commence l'his- toire, Neo est-il libre de choisir entre la pilule rouge, qui ouvre l'espace de la fable, et la pilule bleue, qui en ferme au contraire l'ac- cès. Mais une fois choisie la pilule rouge, Neo est-il toujours aussi libre qu'avant ? La petite cérémonie des pilules n'est-elle pas un leurre ? La liberté ne serait-elle pas, dans l'univers de Matrix, le leurre suprême ? À cette question, la réponse de Baudrillard n'est pas dou- teuse : il n'est pas de liberté réelle possible dans l'univers de la simulation. La distinction, établie par le philosophe, entre l'illusion et la simulation est opérante. Si l'illusion, qui n'est que le jeu éphé- mère (on dit d'une illusion qu'elle se dissipe ou qu'elle se perd) des apparences, suppose par définition l'existence d'un réel qu'elle ne contamine pas et qu'elle laisse intact, il n'en est pas de même de la simulation, qui implique une indistinction, un brouillage plus origi- naire, plus intime, des limites du réel et de l'apparence.

De telles notions - illusion, simulation - engagent chacune une conception ou un imaginaire de l'espace, irréductibles l'un à l'autre. Baudrillard encore le souligne, qui évoque « un circuit vir- tuel total où il n'y a pas d'extérieur ». Le « caractère irrespirable », aux dires du philosophe, d'un univers sans extériorité qui s'appli- querait méthodiquement à « verrouiller toute alternative véritable » : n'est-ce pas là en même temps ce qui fait la modernité de Matrix ? En un sens, Baudrillard a raison. La fable des frères Wachowski

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autorise une interprétation pessimiste selon laquelle, pour reprendre le titre de Calderôn, la vie ne serait qu'un songe dont il serait impossible de s'éveiller jamais. Mais comment ne pas voir se profi- ler une vérité d'une nature différente, constituant, il est vrai, le point d'achoppement d'une certaine philosophie qui se serait refu- sée à parler le langage du phénomène ? Aux mondes qui postu- laient un « extérieur », un au-delà, bref un dehors (le « anywhere out ofthe world » de Baudelaire) ont succédé, au XXe siècle (son- geons au Château de Kafka, à la Nausée de Sartre, etc.), des mondes sans extérieur, où l'existence d'un au-delà est silencieusement révoquée : mondes de l'indistinction du dehors et du dedans.

L'« identité de l'extérieur et de l'intérieur » (Merleau-Ponty), c'est précisément la vérité, inassignable, qui se fait jour avec la notion d'enveloppement. Matrix, dans le moment initial de la fic- tion (celui que nous avons privilégié depuis le début en vertu d'une richesse inégalée par la suite), ne se fait pas faute de décliner les différents modes de ce que l'auteur de Phénoménologie de la per- ception appelle encore, en référence à l'allemand ineinander (le fait que l'un soit dans l'autre, participe de l'autre), le « chiasme » ou l'« entrelacs ». Les frontières entre le libre arbitre et le détermi- nisme, celles, de manière plus abstraite, entre la liberté et la desti- née, on l'a vu, tremblent. De même, les repères chronologiques vacillent. La chronologie, si tant est qu'elle existe encore, n'est plus susceptible d'orienter l'action. Plus fondamentalement, Neo ne sait plus si ce qu'il vit est du domaine du rêve ou de la réalité.

« N'as-tu jamais fait ces rêves, Neo, qui ont l'air plus vrais que la réalité ? Si tu étais incapable de sortir d'un de ces rêves, comment ferais-tu la différence entre le monde du rêve et le monde réel ? » Matrix est l'exploration de cette hypothèse théorique, formulée ici par le mentor de Neo. Quand le rêve est devenu plus vrai que la réalité, faut-il s'en réjouir, ou faut-il y voir au contraire un événe- ment désastreux pour le réel ? Entrer ou ne pas entrer dans la Matrice, telle est la question.

1. Matrix, machine philosophique, d'Alain Badiou, Thomas Bénatouil, Elle During et a/., Ellipses, 2003

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. la fortune critique de Matrix illustrerait à nouveau l'antériorité du mythos par rap- port au logos. Antériorité qui serait aussi celle, dans une certaine mesure, de la science-fiction, ou de la parascience, par rapport au discours scientifique « ortho- doxe ». La science-fiction (mot composé anglais dont le premier terme détermine le second) n'a pas trait, en effet, à une science qui aurait dégénéré en fiction. C'est au contraire la fiction comme science dont il s'agit, une fiction devenue science, statut impliquant une certaine autonomie, voire une certaine autorité du discours fictionnel.

2. Le Nouvel Observateur, 19-25 juin 2003, p. 128.

3. L'amour n'est pas absent de Matrix. S'y fait entendre aussi le sourire de la paro- die. Il y a enfin une danse propre à chaque personnage (même si cette danse obéit à chaque fois à un objectif d'autodéfense vitale ou de violence meurtrière).

4. Kierkegaard vivant, coll. « Idées », Gallimard, 1966.

5. « L'universel singulier » de Jean-Paul Sartre, in Kierkegaard vivant, op. cit., p. 40- 41 et 46.

6. Phénoménologie de la perception, de Maurice Merleau-Ponty, coll. « Tel », Gallimard, 1945, p. 74.

i Thomas Régnier est journaliste au Figaro et au Magazine littéraire.

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