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LE CHALLENGE DU PRÉSIDENT AU BOULOT! LES PRIORITÉS DU CHEF DE L ÉTAT LES MESSAGES DE FÉLICITATIONS SE POURSUIVENT

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Le Quotidien

Lundi 16 décembre 2019 - N°5847- Prix : Algérie 20 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 —Directeur Fondateur : AHMED FATTANI Lire en page 24

UN CADAVRE REPÊCHÉ PAR LES POMPIERS

DELLYS

ABDELMADJID TEBBOUNE FACE AU GRAND DÉFI ÉCONOMIQUE

VIBRANT APPEL DE L’UGTT AUX PARTIS POLITIQUES

LA TUNISIE DOIT SORTIR DE L’IMPASSE

Lire en page 17 l’article de Chaabane Bensaci

IL A ANNONCÉ SON RETRAIT DÉFINITIF DE LA VIE POLITIQUE

ALI BENFLIS : THE END…

C’est l’épilogue d’une carrière politique riche, mais émaillée d’entraves et de… malédictions.

Lire en page 6 l’article de Brahim Takheroubt

PRÉSIDENT LE CHALLENGE

DU

Un vrai travail de fond reste à faire en matière de climat

d’investissement.

AU BOULOT !

LES PRIORITÉS DU CHEF DE L’ÉTAT LES MESSAGES DE FÉLICITATIONS

SE POURSUIVENT

Lire nos articles en

pages

2, 3, 4, 6 et 7

(2)

LUNDI 16 DÉCEMBRE 2019

L’actualité

2

P

roclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 12 décembre avec 58,15%, des voix, Abdelmadjid Tebboune prêtera, avant la fin de cette semaine, serment, enta- mant dès lors, son quinquennat en tant que 8ème président de la République. Celui qui a choisi comme slogan de campa- gne «Engagés pour le change- ment, capables de le réaliser», a présenté un programme qui s’articule autour de 54 points qu’il devra, donc, honorer. A commencer par trouver une solution à la crise politique que traverse le pays. Le nouveau locataire d’El Mouradia qui avait affirmé détenir les solu- tions pour sortir l’Algérie de l’impasse avait également sou- tenu que la présidentielle «n’est pas la solution à la crise poli- tique que traverse le pays, mais le début de la solution qui doit appeler d’autres démarches».

Quelle sera la première démarche que va entreprendre Abdelmadjid Tebboune ? Le président, fraî- chement élu, a, dès son premier discours, tendu la main au mou- vement de protestation popu- laire qui se poursuivait, le jour- même de la proclamation des résultats pour la présidentielle.

Invitant les contestataires au dialogue, Abdelmadjid Tebboune a-t-il l’intention de se

lancer dans les conciliabules avant d’engager les chantiers de la réforme ? Va-t-il choisir plu- tôt de surprendre avec ses pre- mières décisions afin de démon- trer sa réelle volonté d’aller vers un profond changement, reven- diqué depuis le 22 février der- nier par le peuple ? La composi- tion du prochain gouvernement sera, à ne pas en douter, le pre- mier test. Il optera certes, pour de jeunes ministres, il l’a lui- même annoncé, mais seront-ils choisis uniquement pour leur compétence ou également pour leur appartenance partisane ? Car il ne faut pas se leurrer,

Abdelmadjid Tebboune devrait aussi composer avec la nouvelle cartographie politique du pays.

Candidat, il avait insisté sur le fait que la grâce présidentielle ne pouvait toucher les condam- nés pour corruption, laissant ainsi entrevoir une possible libération des détenus, mis en prison durant ces mois de pro- testation. Une action qui va cer- tainement servir le nouveau président et donner plus de chance au dialogue, auquel il a appelé, d’être entamé. Le nou- veau élu à la magistrature suprême a promis une large révision de la Constitution. Un

chantier qui prendra du temps pour être finalisé, surtout qu’en fin de processus, il nécessite une validation passant par un réfé- rendum national. Ce qui n’est pas le cas pour la loi électorale, dont la révision a également été promise par Tebboune. Le Parlement pourrait valider cette révision. Or, quelle légiti- mité conservent les deux cham- bres après l’humiliation subie par les deux partis majoritaires ? Le FLN et le RND, qui revendiquaient être les premières forces politiques du pays, ont obtenu, solidaire- ment, un peu plus qu’un demi-

million de voix, se classant à la quatrième place, bien derrière le candidat libre, le parti Al Bina et celui de Talaïe El Hourriyet. Abdelmadjid Tebboune va-t-il alors opter pour des législatives et des séna- toriales anticipées avant d’enta- mer les révisions des lois ou va- t-il permettre à l’actuel Parlement de terminer son mandat ? Le maintien des dépu- tés et sénateurs, issues dans leur majorité du FLN et du RND, deux partis répudiés par les Algériens dès le début de la grogne populaire, risque forte- ment de perturber le dialogue menant à la stabilité tant sou- haitée pour l’Algérie. Et c’est là le premier engagement et défi de Abdelmadjid Tebboune: dia- loguer avec le mouvement de protestation en entreprenant des mesures d’apaisement.

Le nouveau président qui a déclaré : «Je m’adresse directe- ment au Hirak, que j’ai à main- tes reprises qualifié de béni, pour lui tendre la main afin d’a- morcer un dialogue sérieux au service de l’Algérie et seulement l’Algérie», considère que c’est

«le Hirak (qui) a remis l’Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant ainsi de l’aventu- risme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple».

Abdelmadjid Tebboune qui a dit : «Je ne reconnais que le peuple algérien», va-t-il réussir à être à la hauteur de ses atten- tes et ses espérances ? Finira-t- il par rallier tous les Algériens autour d’un seul combat : celui de construire l’Algérie de

demain ? H.Y.

GOUVERNEMENT, CONSTITUTION, PARLEMENT ET DIALOGUE

LLE ESS PPR RIIO OR RIIT TÉ ÉSS D DU U C CH HE EFF D DE E LL’’É ÉT TAAT T

A-TT-IIL L’INTENTION

d’entamer le dialogue avant de lancer les chantiers de réforme ou va-t-il choisir plutôt de surprendre avec ses premières décisions?

HHASNAYYAACCOOUUBB

UE, MAROC, SAHARA OCCIDENTAL, ARABIE SAOUDITE ET EL BAHREÏN

Les messages de félicitations se poursuivent

LA FRANCE

s’est exprimée une seconde fois sur l’élection d’Abdelmadjid Tebboune par la voix de son chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian.

L

’Union européenne(UE) a réagi, hier, aux résultats provisoires de l’élection présidentielle algé- rienne, par la voix de son nouveau haut représentant, Joseph Borrel Fontelles, également vice-président de la Commission européenne. Ce dernier a annoncé, dans un tweet, avoir «pris acte des résultats provisoires de l’élection présidentielle en Algérie, ce pays ami et voisin de l’UE». Il espère également que «cette élection ouvrira une nouvelle page, permettant de répondre à la pro- fonde volonté de changement que les Algériens expriment depuis février der- nier». Plusieurs autres Etats membres de l’ UE ont réagi à l’annonce des résul- tats de cette élection. De son côté, le pré- sident de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et secrétaire géné- ral du Front Polisario, Brahim Ghali, a adressé un message de félicitations à Abdelmadjid Tebboune, dans lequel il a loué «l’expérience algérienne exception- nelle qui était à la hauteur des aspira- tions». Le roi saoudien Salmane Ben Abdelaziz a exprimé à Abdelmadjid Tebboune, «en son nom et au nom du peuple saoudien ses vœux de réussite dans l’accomplissement de ses missions présidentielles». Le Prince héritier saou-

dien, Mohammed Ben Salmane l’a égale- ment félicité pour sa victoire à la prési- dentielle de jeudi dernier. Le roi d’El Bahreïn Hamed Ben Aissa Al Khalifa, a également adressé un message de féli- citations.

Appelant à l’ouverture d’une nou- velle page entre les deux pays, le roi du Maroc, Mohammed VI a adressé, hier, son message de félicitations au 8ème président de la République algérienne.

Selon le site marocain Hispress, le roi du Maroc s’est dit « très heureux de vous adresser mes plus sincères félicitations, ainsi que mes meilleurs vœux de plein succès dans vos hautes fonctions (…) Alors que je renouvelle mon appel précé- dent à ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays voisins, sur la base d’une confiance mutuelle et d’un dialogue constructif, veuillez, Excellence, accepter mes plus sincères remerciements». A nouveau, la France a réagi, hier, à l’élection d’Abdelmadjid Tebboune.

Après les déclarations de son prési- dent Emmanuel Macron, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, s’est exprimé sur cette élection sur les ondes de Radio France Inter. Il a souligné que la France n’avait qu’un

«souhait» en Algérie, la «poursuite de la transition démocratique». «Nous avons constaté et pris acte de la victoire de

Tebboune», a- déclaré Le Drian dans l’é- mission «Questions politiques» avant d’ajouter «C’est l’interlocuteur de la France. A partir de ce moment-là, nous disons ‘‘il y a un processus en cours’’.

On constate aussi qu’il y a un mouve- ment social important. Il importe de faire en sorte que dans ce moment cru- cial le dialogue soit poursuivi.» «La France n’a qu’un souhait, et ce n’est pas

du tout un souhait diplomatique, c’est que la poursuite de la transition démo- cratique puisse se faire, dans le respect de la souveraineté algérienne», a relevé le ministre français des Affaires étrangè- res avant de conclure : «Nous pensons que l’Algérie vit un moment crucial et qu’elle passe à une nouvelle phase de son histoire.»

M.B.

MOHAMEDBOUFATAH

Ph: Naït Kaci

Le temps presse

(3)

L’actualité 3

T

out le monde en Algérie s’ac- corde sur le fait que l’élection présidentielle n’est pas une fin en soi. Lors de la campagne électorale et à l’occasion de sa première confé- rence de presse, le président élu a clai- rement mis en évidence le fait que sa mandature ne sera pas de tout repos.

Contrairement aux autres présidents de par le monde, qui désignent leur première capitale étrangère à visiter, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’essentiel de sa mission était tournée vers l’Algérie profonde. Il visitera, a-t- il insisté, un maximum de douars. Il ira au plus près des citoyens, pour tâter le pouls de la société sans doute, pour écouter les attentes des Algériens, mais aussi pour apporter l’Etat jusqu’au perron des maisonnet- tes les plus modestes du pays.

Renouer le lien fragilisé entre l’Etat et l’ensemble des Algériens est visible- ment la mission qui lui tient à cœur.

Le président élu a certainement conscience de la crise de confiance qui

«pourrit» l’ambiance dans une République, fracturée par une succes- sion de mésententes, mais surtout par l’absence d’une figure unificatrice du peuple. Lorsqu’il était ministre de l’Habitat, à l’instar de ses collègues du gouvernement, il apportait un peu d’Etat dans ses visites de travail à l’in- térieur du pays, mais c’était visible- ment insuffisant.

Les Algériens étaient en attente d’une autre personne, celle qui, par la volonté du peuple, incarne l’Etat.

Cette absence prolongée de la «figure de la République» est certainement, en partie en tout cas, à l’origine du

«soulèvement» citoyen du 22 février dernier. Il y a dans l’attitude du chef de l’Etat, une réelle prise de cons- cience quant à ce déficit qu’il va falloir combler, le plus tôt possible.

Il reste que le fait de donner un visage à la République n’est pas une fin en soi. Et cela, tout le monde en convient. Et Abdelmadjid Tebboune, en premier, sait que la tâche d’un pré- sident en Algérie, dans le contexte actuel, ne se résume pas à faire de la figuration. Les attentes des élites poli- tiques, des classes moyennes et des couches défavorisées sont tellement

fortes qu’il n’est absolument pas évi- dent pour n’importe qui de trouver des remèdes aux maux qui rongent le pays. Abdelmadjid Tebboune n’est pas à la tête de l’Etat pour porter une réforme ou deux. Il s’agit d’un des chantiers les plus importants que l’Algérie ait eu à affronter depuis l’indépendance du pays. Pour des raisons historiques évidentes, le nouveau président devra obligatoi- rement faire face à des situations qui, au fil des ans, sont devenues inextricables. Beaucoup de pous- sière a été mise sous le tapis et la mandature de Abdelmadjid Tebboune consiste justement à soulever ce tapis pour nettoyer les conséquences de plusieurs années d’hésitation et d’ab- sence de courage politique.

L’Algérie a le dos au mur et ne pourra plus se cacher derrière sa rente pétrolière.

Les Algériens, pour leur part, savent aussi tout cela.

N’étant pas aveugles, ils ont vu la descente aux enfers de leur pays durant les années 90 et son redressement quelque peu chaotique, avec les tares que l’on sait et le défi- cit institutionnel qui en est résulté.

Réparer la République ne sera pas une promenade de santé. Et les premières réactions de certains leaders de l’opposition le démont- rent. Mais autant que les institu- tions, il va falloir également soi- gner une économie malade, cal- mer un front social bouillonnant, redresser un système éducatif fra- gilisé par des luttes idéolo- giques… Bref, tout est à revoir et tout paraît prioritaire.

Les Algériens ne vivent pas sur une autre planète et sont cons- cients que «les grincements»

sociaux et idéologiques seront dés- agréables dans les prochains mois.

Mais dans leur grande majorité, ils prennent la mesure de la tâche et il suffirait d’une bonne entame de mandature pour qu’ils accordent au nouveau président le bénéfice de la bonne volonté. Devant l’immensité de la tâche, il est impossible pour le chef de l’Etat de déployer un processus qui dégagerait des résultats dans l’immé- diat. Il est donc obligé de montrer des signaux. Et si les Algériens les jugent positifs, ils attendront leur concrétisation sur deux ans, voire

plus. S.B.

A

bdelmadjid Tebboune prêtera serment avant la fin de cette semaine, a annoncé la Télévision nationale précisant que la cérémonie d’in- vestiture se déroulera au palais d’El Mouradia. C’est ce que prévoit la Constitution qui sti- pule dans son article 89 que «le président de la République nou- vellement élu, prête serment devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la Nation, dans la semaine qui suit son élection. Il entre en

fonction aussitôt après sa pres- tation de serment ».

Donné vainqueur par le scrutin du 12 décembre 2019, avec plus des 58 ,15% des voix, Abdelmadjid Tebboune enta- mera ses fonctions de président dès le début de la semaine pro- chaine.

Lors de sa première confé- rence de presse, en tant que nouveau président de la République, Abdelmadjib Tebboune a déclaré que les consultations pour nommer le nouveau gouvernement, sont en cours. Il a assuré qu’elles répondront à la volonté de

changement, portée par le peu- ple depuis le 22 février dernier.

Il n’a pas manqué, à cette occa- sion, d’affirmer également vou- loir aller vers un dialogue natio- nal, avec l’ensemble de la scène politique, y compris le Hirak.

Le huitième président algé- rien a lancé un appel direct aux contestataires qui continuent de manifester chaque vendredi.

«Je m’adresse directement au Hirak que j’ai, à maintes repri- ses qualifié de béni, pour lui tendre la main, afin d’amorcer un dialogue sérieux au service de l’Algérie et seulement l’Algérie», avait dit le nouveau

locataire d’El Mouradia, ajou- tant «il est temps de concrétiser les engagements pris lors de la campagne électorale, sans aucune exclusion ou marginali- sation, ni intention de ven- geance.»

Abdelmadjid Tebboune a promis d’œuvrer avec «toutes les parties pour tourner la page du passé et entamer celle de la nouvelle République, avec un nouvel esprit et une nouvelle approche».

En ce qui concerne les pre- miers chantiers sur lesquels il planchera Abdelmadjid Tebboune a dévoilé que ces der-

niers concerneront le volet juri- dique. Il promettra non seule- ment une nouvelle Constitution mais aussi l’amendement de plusieurs texte de lois.

A noter que sur la scène poli- tique mondiale, la victoire de Adelmadjid Tebboune, semble être accueillie positivement.

Les messages de félicitations affluent, que ce soit de la part de ses homologues arabes à l’instar de Abdel Fattah al-Sissi ou encore des chefs d’Etat occi- dentaux comme ceux de la Russie ou encore les Etats-Unis d’Amérique et l’ Espagne.

T.M.

TINHINANEMAKACI

L’’ E DITORIAAL

L’UE rajoute une couche à Glucksman

ZOUHIRMEBARKI LUNDI 16 DÉCEMBRE 2019

UN IMMENSE CHANTIER ATTEND ABDELMADJID TEBBOUNE

AU BOULOT !

L’ALGÉRIE

a le dos au mur et ne pourra plus se cacher derrière sa rente pétrolière.

Il prêtera serment en fin de semaine

LE NOUVEAU

président a déclaré, juste après l’annonce de sa victoire, que les consultations pour nommer le gouvernement, sont en cours.

SAÏDBOUCETTA

C

amouflets. Le « ministre » des Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borell qui a succédé à Frédérica Mogherini, vient de confirmer la position de son institution sur les affaires intérieures de l’Algérie. Il a, dimanche der- nier, déclaré dans un tweet que l’Algérie

« est un pays ami et voisin ». Concernant l’é- lection du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, Borell dit avoir

« pris acte des résultats provisoires » du scrutin. Il espère qu’une « nouvelle page s’ouvrira » pour permettre la volonté de changement exprimé par le peuple algérien.

Une position très responsable dans le sens de l’apaisement et d’une volonté certaine de préserver de bonnes relations entre l’UE et l’Algérie. En effet, l’élection du président Tebboune ne sera effective qu’après la con- firmation par le Conseil constitutionnel. En attendant les « résultats (ne peuvent être que) provisoires ». On retrouve ce souci de légalité chez Borell lorsqu’il dit avoir « pris acte ». L’expression exprime un constat légal. Ce qui est différent du « j’ai pris note » du président français, Emmanuel Macron, et de son « dialogue qui doit s’ouvrir entre les autorités (algériennes, Ndlr) et la popula- tion », toujours dans le cadre des résultats de notre élection présidentielle. On comp- rend que le message de Macron était destiné à la consommation interne avec, malgré tout, sa dose « d’injonction » à laquelle les Algériens sont très allergiques. Le président français se corrigera sans doute dès que l’é- lection sera officialisée par le Conseil cons- titutionnel. Quant à Joseph Borell, il s’est visiblement empressé de ne pas rater l’oc- casion d’appuyer la déclaration de la porte- parole de l’UE qui, le 30 septembre dernier, avait souligné que son institution tenait au

« respect de la souveraineté algérienne ».

Elle intervenait suite à la résolution du Parlement européen qui s’était permis de s’ingérer dans nos affaires intérieures. Ou pour être plus précis, elle a corrigé l’immix- tion des parlementaires européens entraî- nés par le député Glucksman dont tout le monde connaît depuis, les motivations et le gourou. Ce double camouflet infligé au petit Glucks démontre l’importance qu’accorde l’UE à avoir de bonnes relations avec l’Algérie. Ce qui n’est pas le souci premier du député en question. Bref, l’Algérie est un pays qui compte sur la scène internationale.

Les félicitations des grandes puissances, après les résultats du scrutin, en témoi- gnent !

Z.M.

(4)

LUNDI 16 DÉCEMBRE 2019

L’actualité

4

«L

a présidentielle, un acquis précieux annon- çant le passage à une nouvelle ère », c’est en ces termes que s’est exprimé, hier à Batna, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, ministre de la Culture par intérim, Hassane Rabhi. Celui-ci précisera que « la présidentielle du 12 décembre est un acquis précieux ouvrant la voie à une nouvelle ère qui s’appuie à la démocratie réelle pour l’édification d’un Etat de droit ».

Hassane Rabhi va plus loin dans ses louanges et qualifie cette élection « d’évènement historique » lequel s’est déroulé, selon lui, « dans des conditions à la hauteur de la conscience du peuple algérien et de l’engagement de l’Armée nationale populaire (ANP) à la doctrine de loyauté à la patrie, à la préservation de son unité et de sa souveraineté et d’adhésion aux choix judicieux et légitimes du peu- ple ». « Le peuple algérien a exercé son droit électoral, dans toutes les régions du pays, avec conviction et espoir en l’avenir, donnant, ainsi, au monde entier, une nouvelle leçon de nationalisme, ancré dans les gènes des Algériens, s’illustrant à chaque fois par des positions d’hommes qui barrent la route aux prédateurs et mettent en échec les manœuvres des haineux et des comploteurs», a-t-il soutenu.

Pour ce qui est du devenir du secteur de la communication qui, faut-il le relever, connaît certaines restrictions en matière d’informa- tion notamment, Hassane Rabhi a tout simplement signifié qu’« il continuera à accompagner les pou-

voirs en charge de la gestion des affaires nationales et locales et être le porte-voix des préoccupations et des ambitions des Algériens où qu’ils soient, dans le cadre du serv- ice public que le gouvernement s’attelle à assurer de la meilleure façon qui soit ». Hassan Rabhi ajoutera en outre que les efforts du département de la communication

« sont la concrétisation de la poli- tique de l’Etat, qui accorde une importance capitale au droit du

citoyen à l’information exacte, notamment à la lumière de la pro- lifération des fake news, large- ment relayées par les réseaux sociaux ». Ces déclarations ont été faites en marge de l’inauguration par le ministre de la Communication d’une nouvelle station de télévision à Batna. Il félicitera, à ce titre, les habitants de Batna pour cette station de télévision qui «permettra à la région d’être mieux servie en informations et en actualités à la faveur de sa collaboration avec la station centrale et avec les autres stations régionales de télévision», a-t-il soutenu. Le responsable a souligné, dans le même contexte, que «cet acquis médiatique local s’inscrit dans le cadre d’un pro- gramme visant le renforcement de l’information de proximité, notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux», le ministre a rappelé l’inauguration, récemment, de stations de télévi- sion dans les wilayas de Tindouf, Illizi, Sétif et Djelfa en attendant la poursuite de l’opération dans d’autres wilayas.

Aussi, il a fait savoir que l’i- nauguration de ces nouvelles structures médiatiques lui a per- mis de «constater la capacité des compétences locales, dans chaque région, en matière de maîtrise de leur supervision et de leur gestion technique, administrative et médiatique», estimant que « ces compétences formées en Algérie et qui ont prouvé leur maîtrise des technologies modernes de l’infor- mation et de la communication, sont un investissement pour l’ave- nir et une exhortation aux jeunes à aller de l’avant et à s’armer de savoir et de connaissances offer-

tes». M.Z.

HASSANE RABHI PARLE DE LA PRÉSIDENTIELLE

« Un acquis précieux »

LE MINISTRE

de la Communication qualifie cette élection «d’évènement historique».

L

a récupération des

«fonds volés» figure parmi les priorités dans le programme du président élu.

Il a, en effet, placé la lutte contre la corruption parmi ses prérogatives essentielles en s’engageant à lutter « rigou- reusement » contre ce fléau, à assainir le pays de ses résidus et à poursuivre la traduction en justice de « la bande qui a pillé l’argent public ».

Après son élection, Il a affirmé que « la loi relative à la lutte contre la corruption sera maintenue », soulignant que la

« grâce présidentielle ne s’ap- pliquera pas aux personnes impliquées dans des affaires de corruption ». Dans son pro- gramme de travail, tout comme durant sa campagne électorale, Tebboune avait fait part, à maintes reprises, de son enga- gement pour « l’éradication de la corruption et la poursuite en justice des personnes impli- quées dans le détournement des deniers publics », ainsi que de mettre « un terme à l’em- prise de l’argent sale sur la politique ».

Dénonçant avec vigueur le phénomène de «détournement de deniers publics et la détério- ration du niveau de vie des citoyens», il a fait part, aussi, de son engagement à poursui- vre l’opération d’«assainisse- ment» de la situation, à travers la lutte contre la corruption et

toutes les formes de dilapida- tion des deniers publics, ainsi que la « récupération des fonds volés». Tebboune a fait savoir sur ce plan, «connaître» les lieux de placement de ces fonds volés qui permettront, une fois rapatriés, de couvrir une grande partie des dépenses pro- grammées dans son pro- gramme électoral.

Pour lui, «la guerre contre la corruption sera poursuivie»

et les fonds transférés illégale- ment seront «récupérés», du moment, a-t-il souligné, qu’il existe «des mécanismes pour le faire». L’élection présiden- tielle du 12 décembre inter- vient dans un contexte marqué par la lutte contre la corrup- tion qui cible d’anciens hauts responsables du pays. La semaine ayant précédé le scru- tin a vu la justice prononcer des peines allant jusqu’à 20 ans de prison ferme, assorties d’a- mendes oscillant entre 100 000 et 2 millions DA, à l’encontre, notamment des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia (15 ans de prison) et Abdelmalek Sellal (12 ans). Il s’agit également d’anciens ministres et hommes d’affaires impliqués dans l’affaire de montage automobile ayant causé une perte de plus de 128 milliards/DA au Trésor public, et du financement occulte de la campagne électorale de l’an- cien président de la République, Abdelaziz

Bouteflika. A.A.

RÉCUPÉRATION DES FONDS DÉTOURNÉS

IL Y A DES LEVIERS À ACTIONNER

LLEE PPRRÉÉSSIIDDEENNTT

élu, Abdelmadjid Tebboune, s’engage à lutter «rigoureusement» contre la corruption.

MAASSSSIIVVAAZEHRAOUI

H

ormis une situation poli- tique des plus complexes, le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, hérite d’un chantier économique d’une fragilité, com- parable à celle d’un château de sable en proie à la marée haute.

En effet, tous les secteurs se retrouvent après plus de 20 ans de gouvernance mafieuse, infes- tés par les réseaux de la corrup- tion. Et ce, en plus de la dépen- dance aux hydrocarbures qui a plongé le pays dans une léthargie économique qui n’a d’égal que le poids de la corruption et de la dilapidation qui ont marqué le règne du clan Bouteflika.

Dans ce sens, le plus grand défi qui attend le président de la République se mesure d’abord face au constat chaotique qui marque la conjoncture actuelle où les indicateurs macroécono- miques qui font état d’un déficit du Trésor public qui va dépasser 2430 milliards de DA, l’an pro- chain, pour atteindre les 2900 milliards en 2021, une masse salariale des travailleurs et des cadres de l’emploi étatique, estimée à plus de 4 890 milliards de DA en 2020, et appelée à connaître une augmentation à plus de 5000 milliards de DA en

2021 et 2022, une charge des transferts sociaux qui atteindrait 1797 milliards de DA en 2020. Et ce, sans parler des réserves de changes qui ont atteint le seuil critique de 50 milliards de dollars, et des autres déséquilibres budgé- taires, qui font des Caisses natio- nales, telles que la CNR et la Cnas le casse-tête chinois des gouvernements qui se sont suc- cédé au pouvoir, qui ont peiné à mobiliser plus de recettes fiscales et restructurer et rationaliser les dépenses courantes.

La plus grande problématique que rencontrera Abdelmadjid Tebboune, selon les experts, réside dans l’urgence de mettre en place un nouveau modèle éco- nomique, basé sur l’activation des leviers économiques, qui ont constamment fait l’objet de report ou d’annulation. Ces der- niers, qui représentent l’opportu- nité d’un substitut à la rente pétrolière, et consistent à valori- ser d’abord les réalisations exis- tantes, en vue de leur donner un second souffle et en faire le socle d’un tissu industriel, dont la matrice serait incontestablement l’émergence de plus de 3 millions de PMI -PME. Et ce, afin de pou- voir soutenir et relancer des sec- teurs stratégiques, tels que l’agri- culture, le tourisme, les énergies renouvelables et les services.

Pour ce faire, un vrai travail

de fond reste à faire en matière de climat d’investissement, et de législation, qui doivent faire l’ob- jet de profondes réformes pour accélérer le déverrouillage de la croissance économique, créer une attractivité pour drainer les investissements étrangers (IDE), revoir la nature des contrats et

des accords d’association avec les opérateurs et organismes étran- gers, viabiliser le secteur des finances. Dans ce sillage, il convient de noter, que la problé- matique du commerce extérieur représente la part du lion dans la gestion de l’économie nationale.

Dans la mesure où les déséquilib-

res qui la minent prennent leurs origines, en plus de l’absence de vision objective et régulée des importations par un ordre de priorité et de nécessité, dans la gravité et l’importance du préju- dice financier issu des pratiques mafieuses qui ont permis les détournements massifs de devises, à travers la surfactura- tion et la corruption qui sont devenues, par le truchement de l’impunité installée par le bal des lois de finances à la mesure des

ambitions de la

« bande » qui régnait. Les chiffres des montants dilapidés par les hauts responsables de l’Etat et les oligarques, révélés lors de leurs procès récemment, sont plus qu’éloquents et expliquent en grande partie le déclin de l’é- conomie nationale, du fait que leurs poids financiers reflètent profondément, l’absence de volonté politique à apporter et appliquer les médications néces- saires, et pourtant existantes pour réussir le redressement éco- nomique. Cela étant, la capacité du président de la République fraîchement élu, à relever tous ces défis et entamer des réformes efficientes dans ce domaine, repose sur sa capacité à assainir et combattre la corruption, le passe-droit, et le crime écono- mique des institutions de l’Etat.

A.A.

ABDELMADJID TEBBOUNE FACE AU GRAND DÉFI ÉCONOMIQUE

LE CHALLENGE DU PRÉSIDENT

UN VRAI travail de fond reste à faire en matière de climat d’investissement.

Il faut créer 3 millions de PME-PMI

ABDELKRIMAMARNI

ALIAMZAL

(5)

LUNDI 16 DÉCEMBRE 2019

5

UN COLLOQUEinternational ayant pour objectif d’ancrer les bonnes pratiques du tourisme durable se tient depuis hier à l’université d’Oran-1 Ahmed-Ben Bella. Une

centaine de participants issus des corps académique, économique et associatif sont attendus à cette rencontre de trois jours visant

à promouvoir le tourisme durable. Quatre thématiques essentielles seront développées

dans ce cadre, intitulées « Histoire et patrimoine culturel d’Oran », « Les services touristiques innovants », « L’image de la ville

d’Oran via les outils de communication » et

« Ecosystèmes et conservation de la biodiversité dans la région d’Oran ». En plus

de l’échange des connaissances entre les différents intervenants, dont des compétences

nationales établies à l’étranger, le colloque sera également axé sur la promotion des Jeux

méditerranéens de 2021 à Oran (JM 2021).

Le tourisme innovant s’invite à Oran

Ces villes où le nombre de touristes dépasse celui des résidents

MIAMI, Dubai, Paris, ou encore Édimbourg, figurent parmi les villes où le nombre de touristes dépasse celui des habitants, selon une étude publiée dans le journal britannique le Daily Mail, rapporte Sputnik. Selon cette étude, Miami est la ville qui a le ratio touristes/résidents le plus élevé, avec 1 641 touristes pour 100 résidents, suivie de Las Vegas (993 pour 100) et de Dubai (588 pour 100). Le top 10 de cette liste inclut également Édimbourg (445 touristes pour 100 habitants), Dublin (427 pour 100), Hong Kong (398 pour 100), San Francisco (392 pour 100), Vienne (329 pour 100), Singapour (316 pour 100) et Washington D.C. (286 pour 100), détaille Sputnik.

Paris occupe la 21e position dans cette liste, avec 154 visiteurs pour 100 habitants, précise le média.

Comment faire rire les enfants de Khenchela

HUITtroupes théâtrales ont été choisies pour animer les journées théâtrales pour enfants durant les prochaines vacances scolaires, prévues à la Maison de la culture, Ali Souaihi de la ville de Khenchela. La participation officielle de ces troupes issues de plusieurs wilayas du pays, a été confirmée par l’instance chargée de l’organisation de cette manifestation artistique et culturelle qui sera organisée durant la période allant du 21 jusqu’au 25 décembre prochain.

La première semaine des vacances scolaires d’hiver sera marquée par la présentation de 10 spectacles dans le cadre du programme de cette manifestation culturelle destinée aux enfants de diverses communes de la wilaya. Des pièces théâtrales présentées dans des espaces publics par des troupes de la wilaya de Khenchela et des ateliers destinés à cette frange de la société, sont également au programme de ces journées culturelles.

De Quoi Mêle

CONFIDENTIEL j’me

Le massage thaïlandais inscrit à l’Unesco

LE MINISTREthaïlandais de la Culture, Itthiphol Kunplome, a annoncé que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a officiellement inscrit le massage thaïlandais traditionnel à sa liste du patrimoine culturel immatériel, après la danse traditionnelle Khon qui a déjà été intégrée.

L’annonce a été faite lors de la quatorzième session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se tient à Bogota (Colombie). «Le massage thaï est un aspect de la sagesse médicinale traditionnelle qui est lié aux enseignements bouddhistes et aux cultures locales», a déclaré Itthiphol, ajoutant que « le massage traditionnel thaï est maintenant reconnu comme une forme de thérapie médicale alternative, applicable à la médecine moderne ».

Thyroïde: «Ne passez pas sur le billard»

LES INDICATIONS chirurgicales pour le traitement de la thyroïde sont « abusives », a estimé le professeur Mohamedi, chef de service de la clinique Larribère, spécialisée en endocrinologie et diabétologie, relevant du CHU d’Oran. «Les nodules thyroïdiens, sont un motif très fréquent de consultation médicale», a-t-elle indiqué, ajoutant que «les indications chirurgicales pour leur traitement sont abusives». «La thyroïde est d’abord l’apanage de l’endocrinologie», a-t-elle souligné, tout en relevant que beaucoup d’autres spécialistes, médecins internistes, diabétologues et chirurgiens, prennent assez rapidement la décision de passer à la chirurgie sans consulter un endocrinologue. Indiquée dans plusieurs troubles de la thyroïde, la chirurgie implique une incision au niveau du cou pour enlever tout ou partie de cette glande. Pour le professeur Mohamedi, un traitement médicamenteux peut donner de bons résultats dans certains cas alors que d’autres spécialistes ont décidé d’opérer.

ATTENTION, L’AMAZONIE SE MEURT !

LA DÉFORESTATIONen Amazonie brésilienne a plus que doublé (+104%) en novembre sur un an, selon des données officielles obtenues par satellite. Avec 563 km2 déboisés, il s’agit du chiffre le

plus élevé pour un mois de novembre depuis 2015, selon l’Institut de recherches spatiales (Inpe), organisme public de référence pour mesurer la déforestation. Il s’agit d’une hausse significative pour une période où elle est censée être plus faible en raison de la saison des pluies. Pour les 11 premiers mois de l’année, qui coïncident avec le début du mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui a pris ses fonctions en janvier, la déforestation a atteint 8 974,31 km2. C’est près du double du total de janvier à novembre 2018 (4 878,7 km2), soit une augmentation de

83,9%. Au total, la plus grande forêt tropicale du monde a perdu 10 100 km2 en un an, contre 7 033 km2 entre août 2017

et juillet 2018.

PLUSIEURS associations activant dans la ville de Jijel ont lancé une opération de nettoyage et d’embellissement de certains quartiers de la wilaya dans le cadre de mini- projets financés par l’agence allemande de coopération et supervisés par la direction locale de l’Environnement.

S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du projet «pari environnemental de 48h»,

lancé par l’agence technique allemande en coordination avec la direction de l’environnement, cette opération a pour but la concrétisation des projets participatifs urbains, élaborés par des associations locales et des comités de quartier.

Dans ce cadre, cinq projets innovants ont été retenus par l’agence allemande, à savoir la création d’un espace de repos attenant à l’hôpital

Mohammed Seddik-Ben Yahia, l’embellissement de la cité Belhain, l’aménagement d’une aire de jeu à la cité de la

Plage, le nettoyage d’un espace vert et la création d’une fontaine d’eau au quartier El Foursan, ainsi que le reboisement et le nettoyage du périmètre immédiat de la grande fontaine située à l’entrée Ouest de la ville de Jijel.

« LE PARI VERT DE 48H » À JIJEL

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L’actualité

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e FLN, dont le secrétaire général a apporté son soutien au candidat Azzedine Mihoubi, a réagi à l’é- lection de Abdelmadjid Tebboune. Dans un communi- qué rendu public, hier, le vieux parti a présenté ses «sincères félicitations» au président élu.

Une posture plutôt respectable qui traduit la volonté de ne pas couper les liens avec le prési- dent. En d’autres termes, le FLN ne veut pas insulter l’ave- nir et mise certainement sur un retour en grâce, après une

« petite » erreur d’appréciation.

D’ailleurs, le vieux parti qui reconnaît implicitement la défaite du candidat qu’il a sou- tenu, a salué «la régularité et la transparence de l’élection prési- dentielle». Cette reconnais- sance, même attendue de la part de l’ex-parti unique, ne l’empêche pas de commenter l’attitude des Algériens vis-à-vis de la consultation électorale.

«Les enfants du peuple algérien

ont su faire preuve d’un haut degré de conscience et de natio- nalisme et manifester une forte volonté de construire l’avenir de leur patrie dans la sérénité et la stabilité», indique le parti dans son communiqué. On aura com- pris que le FLN ne revendique pas la victoire, comme dans le passé, mais l’attribue au peuple algérien dans son ensemble.

Sur le sujet, le vieux parti a loué le «haut civisme qui a marqué la présidentielle et les efforts conjugués des institutions de l’Etat et à leur tête l’Armée nationale populaire (ANP) et les différents corps de sécurité», et met en évidence le communiqué qui n’omet pas de souligner que la présence des forces de sécu- rité a permis «aux millions d’é- lecteurs algériens de s’acquitter de leur devoir électoral en toute liberté et sérénité». La paren- thèse de la victoire populaire fermée, le communiqué du FLN apporte le soutien du parti au président élu. Il n’est donc pas question de se ranger dans l’op- position au programme du nou- veau président. Majoritaire à

l’APN, le FLN garantit à Abdelmadjid Tebboune un apport conséquent en matière législative. Le communiqué l’annonce clairement, à savoir que ledit programme tend à

«servir le peuple et réaliser ses

revendications légitimes». Cette posture apportera à Tebboune l’assurance d’une APN plutôt docile et prête à valider tous les projets de lois qui lui seront soumis, même si pour cela le FLN doit trouver des alliés

auprès du RND et des indépen- dants au sein du Parlement. Le travail a visiblement déjà com- mencé, puisque la même forma- tion politique affiche «sa volonté de participer à la concré- tisation des ambitions du peuple algérien pour lui assurer pro- grès et prospérité». Cela en déclarant au chef de l’Etat que

«le peuple algérien réalisera sous votre direction ses ambi- tions et aspirations, renforcera sa confiance en les institutions de son pays et consacrera son unité». De fait, le nouveau pré- sident a un front en moins, celui du pouvoir législatif, dont le représentant majoritaire lui accorde sa confiance. Le FLN justifie son positionnement en l’assimilant à une réponse de sa part à la main tendue du prési- dent élu, ce qui constitue, pour le FLN «une motivation supplé- mentaire pour aller de l’avant dans la réalisation de son pro- gramme prometteur qui don- nera assurément à l’Algérie la place qui lui sied», note le com- muniqué.

S. B.

IL A FÉLICITÉ LE PRÉSIDENT ÉLU

Le FLN fait une offre de service

LE FLN

dit, dans son communiqué, se mettre à la disposition de Abdelmadjid Tebboune pour coopérer et collaborer avec lui.

A

li Benflis, 75 ans, s’est officielle- ment retiré de la vie politique. « En ce qui me concerne, j’ai mis un terme à mon parcours politique pour laisser la chance aux jeunes. Je contemplerai et j’utiliserai ma plume.

Je serai content pour les réussites de ces jeunes », a-t-il annoncé, hier, lors d’une réception qu’il a organisée en

l’honneur des cadres et des militants de son parti,

Talaïe El Hourriyet, ainsi que des aut- res membres qui l’ont soutenu durant la campagne électorale pour la prési- dentielle du 12 décembre dernier. C’est l’épilogue d’une carrière politique riche, mais émaillée d’entraves et de…

malédictions. Il se présente sans suc- cès à l’élection présidentielle de 2004, 2014 et 2019, où il réunit respective- ment 6,4 %, 12,3 % des suffrages et 10,5 % des suffrages exprimés. Il accuse sa troisième défaite dans la course à la magistrature suprême traî- nant ainsi le mauvais sort de l’éternel looser. Totalement déçu par les résul- tats de cette élection où il est arrivé en troisième position en ne récoltant que 10,6% des suffrages, Ali Benflis s’est résolu à cette décision pour céder la place aux jeunes. Parti avec une ferme certitude de gagner cette dernière pré- sidentielle Benflis se revendiquait d’ê- tre, parmi les quatre autres, le candi- dat le plus proche des revendications du Mouvement populaire du 22 février.

Avec son programme «d’urgence natio- nale», Benflis a assuré que celui-ci était dans la «droite ligne des revendi- cations de la révolution pacifique et démocratique». Sa candidature visait à obtenir une «rupture radicale avec l’ancien régime» et «à l’avènement

d’un nouveau système politique» En cas d’élection, Ali Benflis a encore pro- mis de mettre en place de larges consultations afin de constituer «un gouvernement d’ouverture» composé des partisans de son programme, de membres de la société civile et «de compétences nationales connues pour leur expérience». La nouvelle Constitution devra être réécrite «dans un sens plus équilibré de répartition des pouvoirs, de manière à conjurer pour toujours le fléau de la personnali-

sation et des tentations totalitaires».

En réponse à ceux qui le considèrent lui-même comme un des symboles du régime à déchoir, il affirme qu’il n’a pas « attendu le 22 février pour se révolter contre le pouvoir. Je le défie et le combats depuis 2004 ». Il n’a pas manqué de volonté maisles dieux de la politique ont voulu autrement.

Sixième d’une fratrie de 12 enfants, Ali Benflis est né dans une famille d’a- griculteurs nationalistes à Batna en 1944. En 1987, il est l’un des membres fondateurs de la Ligue algérienne des droits de l’homme.Il a occupé plusieurs hautes fonctions, notamment ministre de la Justice de novembre 1988 à juillet 1991. Il revient sur la scène poli- tique en tant que député du FLN lors des législatives de 1997. Deux ans après, en 1999, il dirige la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika pour l’élection présidentielle de 1999.

Il occupe ensuite successivement les postes de secrétaire général de la pré- sidence de la République, puis direc- teur de cabinet de la Présidence et chef du gouvernement, après la démission d’Ahmed Benbitour le 26 août 2000.

Un an après sa nomination en tant que chef du gouvernement, Ali Benflis est élu, le 19 septembre 2001, secrétaire général du FLN, en remplacement de Boualem Benhamouda. Les rapports deviennent de plus en plus tendus entre lui et le président Bouteflika, il décide de croiser le fer avec ce dernier.

Benflis s’est porté alors candidat à la présidentielle de 2004 contre Bouteflika. Il perd et fait sa traversée du désert en observant un silence poli- tique de 10 ans. Il remet ça en 2014, toujours contre Bouteflika et perd une seconde fois. Et comme il n’y a jamais deux sans trois, il rate le coche encore une fois à l’occasion du scrutin du 12 décembre dernier. Une élection qui a sonné le glas de sa carrière politique.

B.T.

Un siège déserté

SAÏDBOUCETTA

IL A ANNONCÉ SON RETRAIT DÉFINITIF DE LA VIE POLITIQUE

ALI BENFLIS : THE END…

C’EST

l’épilogue d’une carrière politique riche, mais émaillée d’entraves et de… malédictions.

L’ex-w wali d’Oran, Miloud Cherifi, devant la Cour suprême

L’ancien wali d’Oran, Miloud Cherifi, a comparu, hier, devant le conseiller enquêteur près la Cour suprême, apprend-on auprès de plusieurs sources médiatiques. L’ancien wali d’Oran, Miloud Cherifi est accusé d’avoir accordé des avantages indus à l’homme d’affaires Ali Haddad, condamné la semaine dernière à 7 ans dans l’affaire du financement occulte de la campagne électorale du cinquième mandat avorté au début de l’année 2019. L’ex-wali d’Oran est arrivé, hier matin, aux environs de 7h, au siège de la Cour suprême à Alger, à bord d’un véhicule de type Léon. Par ailleurs, plusieurs dossiers de corruption devraient être traités par la justice dans les prochaines semaines.

MOHAMED SAÏD RÉAGIT À L’APPEL DU PRÉSIDENT TEBBOUNE

« Nous attendons des mesures d’apaisement »

Réagissant à l’appel au dialogue avec le Hirak lancé par Abdelmadjid Tebboune, président de la République, les réactions de la classe politique se poursuivent.

Dans un communiqué envoyé à notre rédaction, le le parti de la Justice et de la Liberté s’est félicité de cet appel. Le parti « accueille favorablement l’appel du nouveau président au dialogue avec le Hirak, afin de tourner la page du passé et dépasser la situation d’impasse politique actuelle », écrit le communiqué du PLJ. Ce même communiqué concluant la réunion du bureau national du parti de Mohamed Saïd exprime ainsi « le souhait de voir associés à ce dialogue toutes les forces politiques et sociales représentatives ». Par ailleurs le PLJ dit attendre du président Tebboune des « mesures d’apaisement », notamment « la libération des détenus d’opinion, l’ouverture de l’espace médiatique et la cessation de toutes les entraves contre les libertés ».

BRAHIMTAKHEROUBT

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ors de sa première confé- rence de presse en tant que président de l’Algérie, Addelmadjid Tebboune affirme vouloir être le président de la cohésion sociale et du consensus. Avant d’ajouter son désir d’aller vers un « dialogue » national, pour envisager une reconstruction politique et sociale efficace.

D’ailleurs, dès cette annonce, le débat public a directement été orienté vers cette nouvelle donne. Que ce soit pour la classe politique ou pour le Hirak, les avis et les proposi- tions affluent. Pour Farid, acti- viste et acteur du Hirak, la pro- position du président n’est pas encore claire, pour qu’elle puisse occuper autant le débat public.

Et déclare «Pour l’instant ,tout le débat public repose sur une déclaration à demi-mots du président quelques heures après son élection. Je pense que tous les acteurs politiques devraient d’abord attendre l’investiture officielle, la passation de consi- gnes. Et qu’il assure ses pre- mières prérogatives avant de parler de dialogue», expliquant que pour le moment «nous ne savons pas quels vont être les mécanismes de ce dialogue, nous sommes en train de faire de la spéculation.

Et cela est une perte de temps et d’énergie, pis encore, cela risque de troubler le débat au moment convenu », poursuit notre interlocuteur, qui estime que si le Hirak doit aller vers un dialogue, il devrait se resser- rer autour de revendications qui répondent à la volonté

populaire. «Depuis quelque temps, de mes discussions avec les gens lors des manifestations ou dans des cafés, je me rends compte que le peuple est ouvert au débat et au dialogue, mais ne fait nullement confiance aux représentants politiques qu’ils soient dans des partis d’opposi- tion ou pas. Les soucis du peu- ple ne sont pas pris en charge par ces structures depuis de lon- gues années, et qui ne peuvent comprendre aujourd’hui les revendications du peuple. Même si ces dernières sont claires : le peuple veut l’amélioration de ses conditions de vie, et plus de libertés démocratiques »

Le Hirak est riche de plu-

sieurs opinions politiques. Et cela n’empêche pas de voir chaque vendredi une certaine cohésion, même de consensus politique chez les citoyens, qui, depuis le début, montrent leur génie politique et leur capacité à être des acteurs majeurs du changement.

Pour Samia, si le Hirak doit aller vers le dialogue, il devra avant toute chose, éviter de tomber dans les feuilles de route des partis et associations qui répondent à des intérêts pas toujours claires. À ce propos elle dira : «A mon avis, il va fal- loir ne pas se tromper de dis- cours et il faut que le Hirak (civil et militaire) prenne le

temps d’aller au fond des choses pour prendre langue avec notre révolution ». Expliquant que certains relais médias, ont faussé les revendications du Hirak en mettant en avant des slogans qui n’étaient pas dans l’intérêt du peuple. « Je parle de tous ceux qui ont mis l’insti- tution militaire comme cible à abattre et l’accusent de tous les maux. Je parle de ceux qui en état de guerre exigeaient le départ du chef d’état-major et espèrent une mutinerie. Je parle de tous ceux qui ont pollué le Hirak et ont profité de la mort de Morsi pour sortir «7okm el 3askar». -pouvoir militaire - Je parle de ceux qui nous ont

empêchés de scander autre chose que ce qu’ils avaient dans leur feuille de route. Je parle des partis politiques et des asso- ciations vides et creux Je parle de la supercherie politico- médiatique», poursuit Samia, qui nous explique, qu’avant toute forme de dialogue le Hirak doit d’abord canaliser et mettre hors circuit toutes ces forces qui ne le représentent pas.Les avis sur la proposition de Abdelmadjid Tebboune sont nombreux. Mais ils semblent s’accorder sur un point : le Hirak ne peut être représenté par ce qui est aujourd’hui la société civile ou les partis poli- tiques.

D’ailleurs, pour Mustapha, jeune activiste habitant à Bab El Oued «avant que le Hirak pense à aller dialoguer, il devra d’abord s’organiser» puisque, affirme-il «ce qui existe aujour- d’hui comme forces politiques, et courent au dialogue à peine lancé par le président, ne repré- sente nullement le peuple. Bien au contraire, ils dialoguent pour ne pas perdre leurs privilè- ges».

D’ailleurs, pour lui, ce débat est précipité et le Hirak va reje- ter tous ceux qui se sont préci- pités dedans. «Le Hirak n’a pas confiance et c’est normal quand on sait que depuis des années, une certaine opposition négocie avec le pouvoir en place. Cela dit , je pense que si le président montre patte blanche en libérant les jeunes détenus, que ce soit ceux de l’emblème amazigh, ou ceux qui étaient contre l’élec- tion, cela apaiserait beaucoup les tensions et mettra le peuple en confiance avec le prési- dent…» a-t-il conclu. T.M.

LE DIALOGUE

LE HIRAK ENCORE HÉSITANT

IL EST CLAIR

que le dialogue est la seule sortie de crise politique qu’envisage l’Algérie, que ce soit l’institution militaire, le pouvoir civil ou le Hirak. Cette idée occupe la part la plus importante de l’actualité politique nationale, en revanche les mécanismes et les garanties nécessaires pour y arriver se font encore timides.

L

a direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) a affirmé hier, que les images diffusées sur les réseaux sociaux montrant une présu- mée répression policière contre des manifestants du Hirak à Oran, concer- naient en vérité un groupe d’individus venus le jour du scrutin pour empêcher des citoyens de voter.

La Dgsn a précisé, dans un commu- niqué que les auteurs de ces publica- tions étaient des «personnes malinten- tionnées visant à altérer l’ordre et la tranquillité publics, en appelant à bra- ver les forces de l’ordre, dans le but de provoquer des dérapages préjudiciables à l’ordre public».

«Les réseaux sociaux ont relayé des contenus malveillants manipulés et véhiculés par des personnes malinten- tionnées visant à altérer l’ordre et la tranquillité publics, en appelant à bra- ver les forces de l’ordre, dans le but de provoquer des dérapages préjudiciables à l’ordre public», a écrit la Dgsn, ajou- tant que «ces contenus ont mis en scène des images prises à Oran, prétendant outrageusement qu’il s’agissait d’une répression de manifestants du Hirak, le vendredi 13 décembre 2019, en tentant

de ternir l’image d’une institution républicaine au service de la société et qui ne ménage aucun effort pour proté- ger le citoyen et ses biens».

La Dgsn a, dans ce contexte, précisé que «les images en question, concer- nent un groupe d’individus venus spé- cialement le jour de scrutin, à savoir le jeudi 12 décembre 2019, pour empêcher matériellement les citoyens d’exercer leur droit constitutionnel, en infraction aux lois et règlements, et au mépris des institutions et des personnes, ainsi que toutes règles de citoyenneté et de liberté fondamentales, consacrées par la Constitution». «Il est de coutume que les manipulateurs des images veillent à tromper l’opinion publique, en défor- mant un acte visant à préserver l’ordre et à protéger les droits de l’homme et du citoyen contre les atteintes à son intégrité physique et morale ainsi qu’à ses droits fondamentaux, de même qu’il est évident que la Dgsn ait l’habitude de faire face à ce genre d’attaques hos- tiles, en appelant à davantage de pru- dence, de vigilance et de sensibilisa- tion», lit-on dans le communiqué.

«Quoi qu’il en soit, l’institution poli- cière, fidèle à l’esprit de la Constitution

et des lois de la République, a agi et agira conformément aux principes régissant sa relation avec le citoyen, en chargeant l’inspection régionale de

police de la région Ouest, de procéder aux vérifications nécessaires de manière à faire la lumière sur cette question», a conclu la Dgsn.

RÉAGISSANT À DES IMAGES DIFFUSÉES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

LA DGSN ACCUSE

IL A ÉTÉ

décidé «de procéder aux vérifications nécessaires de manière à faire la lumière sur cette question», a conclu la Dgsn.

TINHINANEMAKACI

La main tendue du président au Hirak

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e malheur des uns fait le bonheur des autres». Cet adage se concrétise quand on parle des prix des fruits et légumes à Bouira. A la faveur du climat tendu engendré par cet appel à une grève de trois jours et des évènements qui ont caractérisé le déroulement de l’élection présidentielle, les prix des fruits et légumes ont flambé. Se cachant derrière le subterfuge du manque de produits sur les marchés de gros, les intermé- diaires ont saigné à blanc le citoyen. A titre indicatif, la pomme de terre dont le suber- cule reste largement produit au niveau de la wilaya, a coûté plus de 70 DA alors que quelques jours avant les évène- ments il avoisinait les 45 DA le kilogramme.

Les agrumes, qui sont une spécialité de la région de Kadiria, au nord de la wilaya sont cédés, pour les oranges à 250 DA/kg et 230 DA/kg pour la mandarine. Au risque de nous répéter, disons qu’aucune occa- sion n’est ratée pour saigner le consommateur algérien. La hausse des prix touche désor- mais la totalité des produits et pousse le consommateur algé- rien à serrer sa ceinture non par une quelconque stratégie, mais par obligation. Le phéno- mène s’est généralisé à l’en- semble des coins du pays.

Bouira n’échappe pas à la loi des spéculateurs. Malgré son statut de wilaya agricole, puisque le terme vocation n’est plus à la une, cette wilaya vit au rythme des augmentations imprévisibles et exagérées.

Classée troisième wilaya productrice de pomme de terre,

celle-ci coûte en saison et en arrière-saison entre 60 et 100 DA. L’exemple de la pomme de terre n’est pas for- tuit puisque par le passé ce sub- ercule était exclusivement celui des pauvres. Le marché quoti- dien connaît une hausse sensi- ble des prix.

Les prix des légumes, des fruits, des viandes blanches sont revus à la hausse. La mon- tée la plus sensible est à l’actif du poulet qui, en l’espace d’un mois est passé de 220 DA/kg à 330 DA, hier, sur les étals des vendeurs.

La justification qui ne tient point la route est due selon tou- jours les vendeurs à la maladie, la fièvre de Newcastle, qui a affecté l’espèce. Pour les plus initiés la raison est ailleurs.

«Les courtiers qui ont pignon sur rue dictent leur loi» pense

un commerçant. Il faut savoir que la profession est infestée par des courtiers qui intervien- nent entre l’éleveur et les pro- priétaires des abattoirs. Ces intermédiaires achètent la pro- duction, fixent le prix et ali- mentent les abattoirs. «On parle de cette maladie qui a tou- ché quelques élevages de la région ouest-nord», s’interroge notre interlocuteur. L’autre domaine touché par ces hausses est celui des légumes et des fruits.

Là aussi la justification reste erronée. Certains tentent de faire valoir l’argument d’une demande plus importante que l’offre. Quand on sait que Bouira occupe le haut du tableau des régions productri- ces, on se demande où va le gros de la production.

La réponse est trouvée au

regard des immatriculations des camions qui chargent les récoltes. La majorité de ces véhicules vient des autres wilayas de l’est et du sud du pays. La mise en place du pro- gramme Syrpalac mis en place pour tenter de combattre les spéculateurs, opération qui consiste à acheter la production au coût du marché pour la remettre sur les étals à des prix raisonnables, ne semble pas influer sur les prix. «La situa- tion profite à une catégorie d’hommes d’affaires qui ont intégré la filière agricole grâce à une complicité à divers paliers de l’administration» commente un fonctionnaire.

Depuis le début de la semaine de grève et après, les prix des fruits et légumes ont connu une nette hausse. Hier, sur les étals, la courgette était

proposée à 130 DA le kilo, la pomme de terre entre 55 et 75 DA le kilo, la carotte à 80 DA, la laitue à 180 DA... Comme si cette augmentation ne suffisait pas, les légumes secs, dernier recours des humbles foyers ont connu pour leur part une révi- sion à la hausse et le haricot blanc coûtait 280 DA le kg.

L’opération coup de poing menée par les pouvoirs publics contre le commerce informel s’escompte puisque des mar- chés entiers sont nés aux qua- tre coins des villes. A Bouira c’est la sortie sud sur la RN5 qui a fini par devenir un mar- ché. A l’ouest et à moins de 5 km de la ville, au village Saïd- Abid, les accotements de la RN 28 servent de lieu de vente à des jeunes. «La lutte contre le phénomène ne peut se faire sans une stratégie à long terme.

Il faut d’abord réaliser des espaces et plus précisément des marchés de gros, de demi-gros pour avoir une emprise sur ces prix et exercer un contrôle rigoureux», pense un spécia- liste.

La question qui reste posée dans ce domaine est celle rela- tive à ces directions du com- merce et de la lutte contre la fraude : où sont passés les inspecteurs qui remettaient de l’ordre dans les circuits com- merciaux par le passé ? La liberté des prix ne justifie pas tout. «En interdisant le com- merce informel, les responsa- bles s’attaquent aux petits jeu- nes qui s’adonnent à un com- merce sur les places publiques, mais ils n’ont jamais inquiété les barons» commente un jeune vendeur du marché de proxi- mité des 1100 Logements au chef-lieu de wilaya.

A. M.

BOUIRA

LA MERCURIALE EN FOLIE

BOUIRA

n’échappe pas à la loi des spéculateurs, malgré son statut de wilaya agricole.

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a santé publique est menacée. La menace provient essentiellement des fast-foods proposant des plats ne répondant à aucune valeur nutrition- nelle ou hygiénique.

Le rapport établi par les services en charge du contrôle et de la répression de la fraude de la wilaya d’Oran est alar- mant. Il faut état que 70% des fast-foods bafouent totalement les règles régissant un tel commerce, d’où d’ailleurs la fer- meture de 22 commerces de ce genre exerçant dans le centre-ville d’Oran.

Dans le sillage de leur enquête, les inspecteurs contrôleurs sont tombés sur des défaillances à la pelle à commencer par l’utilisation des ingrédients de pré- parations périmés comme des sauces préparées dans des conditions loin de répondre aux conditions d’hygiène.

Plusieurs autres fast-foods proposent des plats à la viande dont la provenance est inconnue. Cependant, il n’est un sec- ret pour personne, que cette chair ani- male est très souvent acquise dans le marché parallèle. Autrement dit, les patrons de ces petites gargotes, parse- mées un peu partout dans le centre-ville, écoulent la viande provenant de l’abat-

tage clandestin. Les prix bas et la course au gain rapide obligent. Et ce n’est pas tout.

Les fast-foods implantés dans des quartiers que l’on dit huppés ne sont pas épargnés par ce phénomène. Il s’agit, notamment du futur centre-ville d’Oran, El Akid-Lotfi, situé en face du somptueux Centre des conventions d’Oran et du très chic hôtel ciblé par une clientèle spécifique, le Méridien.

Dans ce quartier construit dans le cadre de l’urbanisation opérée à la hâte, tout est permis. Il suffit d’un registre du commerce et des équipements acquis dans le cadre du dispositif de soutien de l’emploi des jeunes pour que le tour soit joué. À Oran, toutes les facilitations sont accordées pour ouvrir des restaurants et des fast-foods. De l’est à l’ouest d’Oran, le consommateur est, de plus en plus, inquiet, son système gastrique est, a dès qu’il s’approche d’un restaurant, menacé.

La dernière intoxication à grande échelle continue à faire peur en hantant les esprits.

D’ailleurs, une procédure a été enga- gée pour la fermeture des deux fast- foods situés à l’ouest d’Oran à l’origine de l’intoxication alimentaire de 198 per- sonnes.

Le restaurateur, propriétaire des deux fast-foods, risque de voir son com- merce fermé pour une durée de un à six mois. Dans cette affaire qui a défrayé la chronique, l’on a souligné que «la direc- tion du commerce attend les résultats des prélèvements effectués par la direc- tion locale de la santé et de la population

pour enclencher des poursuites judiciai- res contre le restaurateur. Au niveau de la direction de la santé, l’on fait état

«des résultats finaux des analyses qui seront connus dans les jours à venir».

Les résultats primaires font état d’une viande avariée et d’une sauce impropre à la consommation. W.A.-OO.

70 % DES FAST-FOODS SONT UNE MENACE POUR LA SANTÉ

UN DANGER PUBLIC À ORAN

TOUTES

les facilitations sont accordées pour ouvrir des restaurants et des fast-foods.

La spéculation fait rage

ABDENOURMERZOUK

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