1ère Journée d’études géographiques – CPGE Lettres supérieures Lycée Claude-Fauriel – 1er Février 2013
Ouverte à tous, entrée libre et gratuite.
Informations pratiques
Lieu : grand amphithéâtre du lycée Claude-Fauriel 28 avenue de la Libération, 42007 Saint-Etienne Tél. : 04.77.43.12.00 (standard)
Organisation : François Arnal Contact : arnal.f@sfr.fr Twitter : @arnalgeo
Partenaire : l’association Khâgne 42 (AK42).
L’association a pour buts de regrouper les anciens élèves et les professeurs de Lettres supérieures, de favoriser les échanges entre ses membres, de développer le rayonnement des classes préparatoires littéraires du lycée Claude-Fauriel.
Contact : association.khagne42@gmail.com Site : http://sites.google.com/site/ak42fauriel
Café Géographique (20h30 - 22h)
« Les frontières entre ouverture et fermeture : peut-on souhaiter la disparition des frontières ? »
“La géographie déserte les amphis et les salles de classe pour les bistrots ! Pour faire de la géographie autrement !”
Avec Luisa Pace (journaliste), Philippe Rekacewicz (cartographe, Monde diplomatique), Bénédicte Tratnjek (géographe, IRSEM).
Animation : François Arnal Professeur de Première supérieure, agrégé de géographie au Lycée Claude Fauriel de St Etienne.
Lieu : Au café le « 9 bis » (espace de création contemporaine) café 9, rue François Gillet 42000 Saint-Etienne.
Qu’est-ce qu’un « Café géo » ? Le choix du débat se fait en fonction de l’actualité mais aussi en fonction des recherches (publications, colloques…).
Cartographie Philippe Rekacewicz
1ère Journée d’études géographiques – CPGE Lettres supérieures Lycée Claude-Fauriel – 1er Février 2013
Ouverte à tous, entrée libre et gratuite.
Les frontières et les espaces frontaliers : objet d’étude géographique et géopolitique
Journalistes, cartographes et géographes se réunissent autour d’un thème lié aux concours de l’ENS-Lyon, dans une perspective d’approfondissement de la question du concours 2013.
Cartographie Philippe Rekacewicz
9h00 : Musée d’Art moderne de St-Etienne Métropole
Art et frontières : Daniel Soulié
Frontières et ennemis à travers les arts.
L’image de l’autre, des « Neuf Arcs » au mur de Berlin.
u-delà de l’idée de frontière qui se matérialise à travers le traitement du mur de Berlin ou en- core de l’image photographique de la limite, c’est l’image de l’étranger qui fait l’objet des représentations les plus signifiantes. Daniel Soulié se propose de commencer par quelques exemples égyptiens (dont les « Neufs Arcs ») et de mener la réflexion jusqu’à la période contemporaine. Il abordera principalement le XIXe siècle et les œuvres contemporaines, notamment le soulèvement polonais et les guerres franco-allemandes.
Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles.
10h45 – Découverte d’œuvres in situ. (Visite réservée aux étudiants du lycée Claude-Fauriel) Conférence et visite organisées en partenariat avec l’Association des Amis du Musée d’Art moderne.
Daniel Soulié, archéologue et historien d'art, a participé à plusieurs fouilles en Égypte avant d'entrer au Musée du Louvre où il est en charge de la médiation du département des Arts de l'Islam et de la section Antique. Il a notamment publié Louvre secret et insolite (Louvre Ed., 2011), Le Louvre pour les Nuls (First, 2010), L'Égypte au Louvre (Somogy, 2007), Les bâtisseurs du Louvre (RMN, 2003), Villes et citadins au temps des pharaons (Perrin, 2002).
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1ère Journée d’études géographiques – CPGE Lettres supérieures Lycée Claude-Fauriel – 1er Février 2013
Ouverte à tous, entrée libre et gratuite.
14 h 00 : Lycée Claude-Fauriel
Géopolitique : Luisa Pace
« Israël - Palestine : Frontières internes et externes »
e rôle du journaliste géopolitique dans le traitement de l’information est un rôle bien délicat puisqu’il doit être le porte-parole d’événements qui se déroulent dans des pays lointains, souvent en période de conflit.
Israël est le pays au monde où l’on compte le plus de correspondants étrangers par rapport à l’étendue de son territoire et le conflit israélo-palestinien est sous les feux de tous les proje- teurs d’où la difficulté de fournir une information claire et la moins ambigüe possible. Les ajustements des frontières d’Israël sont en lien avec les négociations de paix pour arriver à la construction de deux États. Les nouveaux enjeux qui ont fait surface aux frontières du pays suite aux révolutions arabes, élargissent le sujet et amènent à se poser la question de savoir qui est prisonnier de qui. En réalité il s’agit de deux justes causes où il est inutile de désigner les « bons et les méchants » comme l’a si bien expliqué Amoz Oz, écrivain israé- lien et cofondateur du mouvement « La paix maintenant ».
L’instrumentalisation politique et médiatique internationale du conflit Israélo-palestinien ne fait qu’envenimer les tensions entre deux populations prisonnières d’un statu quo auquel s’ajoute la pression des pays environnants. Pour revenir à la question des frontières, on doit se poser la question de la construction de murs ou de grillages « anti-terrorisme » tels que le mur ou la nouvelle clôture avec l’Égypte.
Luisa Pace est journaliste en politique et géopolitique, correspondante du quoti- dien suisse La Regione Ticino - du quotidien italien on-line La Valle dei Templi - rédacteur en chef économie du bimestriel Focus In (italien) et membre du comité de rédaction de La Revue Défense. Membre des Comités de la European Journa- lists Network et de l'Association de la Presse étrangère (APE) à Paris.
Géographie : Bénédicte Tratnjek
« Les territoires post-yougoslaves : ce qui fait frontière »
es guerres de décomposition de la Yougoslavie ont redessiné le pavage étatique dans les Balkans. L'État primaire - la Yougoslavie - a laissé place à une multitude d'États secon- daires : la Slovénie (1991), la Croatie (1991), la Bosnie-Herzégovine (1992), la Macédoine (1992), le Monténégro (2006), la Serbie (2008 pour ses frontières actuelles) et le Kosovo (2008), bien que ce dernier exemple pose la question de la reconnaissance de l'indépen- dance, faisant de la discontinuité territoriale entre la Serbie centrale et le Kosovo une limite disputée, revendiquée comme « frontière » pour les uns, comme limite administrative inté- rieure pour les autres. Les territoires post-yougoslaves sont donc un "laboratoire" de la pro- duction des frontières par des revendications géopolitiques qui s'affirment dans des géona- tionalismes qui entrent en conflit.
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1ère Journée d’études géographiques – CPGE Lettres supérieures Lycée Claude-Fauriel – 1er Février 2013
Ouverte à tous, entrée libre et gratuite.
Pourtant, toutes ses frontières ne sont pas le produit de conflits armés : le Monténégro et la Macédoine ont acquis leur indépendance sans affrontement. Par les exemples post- yougoslaves, on abordera la question de la frontière contestée : les frontières interétatiques qui existent aujourd'hui ne correspondent pas aux (im)mobilités spatiales et aux discours géonationalistes qui parcourent les États post-yougoslaves. Parallèlement au durcissement de ces discours et représentations d'un territoire identitaire d'appropriation et d'appartenance qui exclut « l'Autre », d'autres mouvements tendent à dépasser les frontières interétatiques pour redonner sens à l'espace régional : une « Yougosphère » se dessine, confrontant les frontières-coupures à une volonté de recréer un territoire transfrontalier. A travers les exemples de la Bosnie-Herzégovine et du Kosovo, il s'agit d'interroger ce qui fait frontière, entre processus politiques et (non-)appropriations dans les territoires du quotidien.
Bénédicte Tratnjek est géographe et actuellement en train de réaliser une thèse sur Géographies de la paix dans les villes : étude comparative des interventions militaires à Abidjan, Beyrouth, Kaboul et Mitrovica, elle travaille depuis son année de maîtrise sur les opérations militaires en zone urbaine, depuis la planifi- cation jusqu'à la restitution des territoires. Elle a déjà travaillé sur Mitrovica et Sarajevo dans mes mémoires de maîtrise et de DEA et s’est rendue au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine,
Cartographie Philippe Rekacewicz
« Cartographier la frontière et les espaces frontaliers »
orsque je dessine les frontières en Afrique, disait un cartographe, j’ai le sentiment que je blesse les peuples… ». Comment mieux dire que les frontières « naturelles » n’existent pas ? Qu’elles sont une pure invention des êtres humains ? Qu’elles se meuvent en permanence dans l’espace au grès des événements historiques ?
Elles sont avant tout des lieux de rencontre et d’échange, des espaces riches et donc com- plexes à représenter. Les frontières (ou plus généralement ces « lignes de partage » puisque toutes n’ont pas le même statut) ont ceci de paradoxal qu’elles regroupent autant qu’elles excluent. C’est précisément cette contradiction qui fait le cauchemar du cartographe qui n’a jamais su, il faut bien le reconnaître, ni très bien les franchir, ni très bien en donner une re- présentation cartographique pertinente : les frontières ne sont pas que des lignes : elles sont même souvent de véritables territoires qui fonctionnent en tant que tel.
Et comme rien n’est simple, au cours des deux dernières décennies, elles ont profondément changé de nature…
Philippe Rekacewicz est géographe, cartographe et journaliste. Collaborateur permanent du Monde diplomatique depuis 1988. Il s’intéresse aux relations qui unissent la cartographie avec l’art, la science et la politique. Depuis 2006, tout en continuant d’assurer à plein temps ses activités au Monde diplomatique, il participe à divers projets politico-artistiques en France, en Allemagne, en Suisse, en Norvège, aux États-Unis et en Autriche.