Revue Médicale Suisse
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12 octobre 20112007
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Sur le thème des maladies infectieuses
me de réseaux de favoriser les assureurs et un contrôle de qualité basé sur des critères économiques.
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François Nussbaum Le courrier du 1er octobre 2011
DRG : les consultants, de plus en plus nombreux, prédisent l’avenir
(…) En Allemagne, pays qui a adopté le système des forfaits par cas de- puis 2003, les établissements qui ne s’étaient pas préparés à ces change-
ments ont eu un impact négatif sur leurs résultats financiers. «Environ 10% des établissements hospitaliers ont fermé ou changé de statut suite à l’introduction de cette réforme», ex- plique Stefan Stefaniak, consultant, notamment dans le domaine de la santé, basé à Genève.
Afin que les factures soient justes, la qualité du codage médical – autre- ment dit le codage des pathologies servant de base à la facture – est dé- terminante. En effet, explique Stefan Stefaniak, si les hôpitaux oublient de coder un diagnostic secondaire in- fluant sur la durée du traitement, comme le diabète, l’hôpital aura un manque à gagner. Pour éviter de mau- vaises surprises, plusieurs cliniques et hôpitaux suisses ont donc décidé de combler leurs retards, en s’oc- troyant les services des quelques bureaux de conseil – peu nombreux – à s’être enfilés dans la brèche de la réforme du financement hospitalier.
Et le marché semble florissant : sur les quelque 159 hôpitaux de soins gé- néraux appelés à facturer les forfaits par cas, «la moitié environ sont insuf- fisamment préparés aux change- ments à venir», estime Peter Indra.
L’ancien vice-directeur de l’Office fé- déral de la santé publique, qui a en- suite opéré un détour par la caisse maladie Swica, entend également se positionner comme consultant. Les hôpitaux, poursuit Peter Indra, devront notamment être très attentifs au dé- roulé du séjour du patient. Afin d’éviter qu’en raison d’une mauvaise organi- sation, la durée de ce séjour n’excède sans justification la durée moyenne suisse pour une intervention similaire.
Car là encore, l’hôpital qui n’est pas préparé perdra de l’argent. «L’hôpital doit avoir une idée très claire de ce déroulement, pour pouvoir contrôler les coûts lors de chaque procédure», note Peter Indra.
«Un autre problème, poursuit Luc Schenker, ex-directeur financier du CHUV lui aussi spécialisé dans le conseil, est qu’on ne sait même pas exactement quels établissements fi- gureront sur les nouvelles listes d’hô- pitaux cantonales.» Avec le nouveau financement hospitalier, en effet, tous les hôpitaux privés remplissant un mandat de prestation pourront béné- ficier d’un financement public, pour autant que les cantons les admettent sur leur liste. Pour l’heure, toutes les
listes ne sont pas bouclées.
«Et les différences sont très grandes d’un canton à l’autre», note Peter Indra, entre les cantons qui admettent 90%
des établissements sur leurs listes et ceux, comme Vaud, qui imposent des conditions plus sévères aux cliniques.
Pour Luc Schenker, «il est aberrant, à nonante jours de l’introduction du nouveau financement hospitalier, que les règles du jeu ne soient toujours pas connues, afin que les acteurs puis sent négocier, s’adapter. Cela dit, poursuit-il, les hôpitaux n’ont pas d’excuse de ne pas être prêts techni- quement. Ils se réveillent un peu à la 23e heure !»
Restent les opportunités. «Les hôpi- taux ne le savent pas tous, mais le système des forfaits par cas leur per- met aussi de se positionner», souligne Stefan Stefaniak. Ainsi, et conformé- ment, en fin de compte, aux vœux du parlement, les hôpitaux ont intérêt à se spécialiser et à se concentrer sur les domaines pour lesquels ils affi- chent des résultats meilleurs que la moyenne suisse. (…)
Valentine Zubler Le Temps du 3 octobre 2011
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