Correspondances en Onco-Urologie - Vol. X - n° 2 - avril-mai-juin 2019 45
É d i t o r i a l
Nouveautés au congrès de Chicago 2019
News at the Chicago 2019 Congress
C ette année, le 55e Congrès américain en oncologie clinique ne nous pas apporté de grands événements en urologie, mais a conforté un certain nombre d’avancées dans les cancers du rein, de la prostate ou de la vessie.
Dans les tumeurs de la vessie, les inhibiteurs de check- point (ICP) sont désormais évalués à un stade plus précoce de la maladie, notamment dans les tumeurs de la vessie non infiltrantes à haut risque. Deux études utilisant des molécules anti-PD-1/PD-L1 ont montré des taux de réponse complète élevés. L’étude française ALBAN, menée chez des patients n’ayant jamais reçu de BCG, compare l’efficacité de l’atézolizumab associé au BCG à celle du BCG seul, avec comme objectif principal la survie sans récidive. L’étude vient de démarrer : à vos inclusions ! Les 4 essais associant chimiothérapie et ICP sont très attendus en phase métastatique (DANUBE, CheckMate 901, IMVigor 130 et KEYNOTE-361).
Les résultats des phases II ciblées chez les patients porteurs de métastases avec des molécules antinectine (enfortumab) ou anti-HER2 (HRC48-ADC) sont très prometteurs.
Dans les cancers de la prostate hormononaïfs méta- statiques, les essais de phase III ENZAMET (enzalu- tamide) et TITAN (apalutamide) + suppression androgénique montrent que de nouveaux agents
ciblant le récepteur des androgènes permettent d’amé- liorer la survie globale. Les combinaisons de chimio- thérapies par docétaxel + enzalutamide (ENZAMET) ou enzalutamide + abiratérone (ALLIANCE) ne montrent pas d’avantage en termes de survie, mais une majoration de la toxicité.
Dans le cancer du rein métastatique, il semble que les patients ayant une composante sarcomatoïde aient une meilleure réponse aux ICP (nivolumab + ipilimumab) ou à l’association pembrolizumab + axitinib. Enfin, une meilleure définition des patients bénéficiant potentiel- lement d’une néphrectomie élargie a été montrée pour le groupe de patients intermédiaire selon la classifi- cation de l’IMDC. Si le patient n’a que 1 seul facteur de risque, la néphrectomie a un intérêt en termes de survie alors que s’il en a 2, la non-infériorité est confirmée pour le sunitinib seul.
Lisez vite ces synthèses en uro-oncologie du congrès de Chicago 2019 afin d’exceller lors de vos prochaines RCP d’onco-urologie.
Très bonne lecture !
Pr Stéphane Oudard Service de cancérologie médicale, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris ;
Université Paris-Descartes. S. Oudard n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.
© Stéphane de Bourgies
0045_COU 45 08/07/2019 12:05