ADLFI. Archéologie de la France - Informations
une revue Gallia
Corse | 2016
Corte – Citadelle
Opération préventive de diagnostic (2016)
Benjamin MichaudelÉdition électronique
URL : http://journals.openedition.org/adlfi/22817 ISSN : 2114-0502
Éditeur
Ministère de la Culture Référence électronique
Benjamin Michaudel, « Corte – Citadelle » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Corse, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 09 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/22817
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© ministère de la Culture et de la Communication, CNRS
Corte – Citadelle
Opération préventive de diagnostic (2016)
Benjamin MichaudelNOTE DE L’ÉDITEUR
Organisme porteur de l’opération : Inrap
1 La citadelle de Corte présente aujourd’hui une physionomie architecturale combinant deux grands ensemble fortifiés, à savoir une forteresse bâtie au XVe s. sur un éperon rocheux à l’extrémité sud du site, désignée sous le terme de nid d’aigle, et une puissante citadelle édifiée durant la seconde moitié du XVIIIe s. par les troupes françaises désireuses d’asseoir leur autorité sur la ville suite à la cession en 1768 par la République de Gênes de ses droits sur la Corse en faveur de la France. Cette citadelle qui englobe le nid d’aigle du XVe s., présente les caractères principaux de la fortification bastionnée avec de hautes courtines jalonnées de huit bastions talutés et dotés de parapets crénelés pour l’utilisation de batteries de pièces d’artillerie. Plusieurs bâtiments, dont la caserne Padoue, sont édifiés à l’intérieur de la citadelle afin de permettre le casernement des troupes et le stockage. La citadelle fait l’objet de nouveaux aménagements défensifs dans la première moitié du XIXe s., conduisant notamment à la surélévation des parapets des ouvrages les plus exposés et à l’installation de créneaux de fusillade ou de banquettes d’artillerie. Le bastion du Comte de Provence, édifié en 1775 et localisé à l’extrémité nord-est de la citadelle est également réaménagé à la même période.
2 La mise en place par la mairie de Corte d’un projet de construction d’un centre culturel à l’intérieur du bastion du Comte de Provence a conduit à la prescription d’un diagnostic archéologique. En effet, l’évidement de l’intérieur du bastion devant être réalisé sur plusieurs mètres de profondeur, il était nécessaire de documenter préalablement les niveaux d’occupation successifs depuis sa construction au XVIIe s., de
3 Le diagnostic archéologique, dont l’exécution fut confiée à l’Inrap a été réalisé en juillet 2016 et a consisté en l’ouverture de six tranchées, cinq étant localisées à l’intérieur du bastion du Comte de Provence, et la dernière étant localisée au revers de la courtine adjacente au sud du bastion.
4 Les tranchées 1 et 2, localisées contre l’escalier reliant la terrasse inférieure sud et la terrasse supérieure nord du bastion, ont permis notamment la mise au jour du niveau de circulation du XVIIIe s., recouvert par une calade correspondant au niveau de circulation du XIXe s. Il apparaît que l’escalier correspond à un aménagement associé à la calade du XIXe s. et pourrait ainsi recouvrir une rampe maçonnée associée au niveau de sol du XVIIIe s.
5 Les tranchées 3 et 4 (fig. 1), localisées respectivement au revers de la face est et du flanc sud du bastion, ont permis la mise au jour du niveau de circulation du XVIIIe s., associé à une plateforme maçonnée localisée contre les parements intérieurs de la face est et du flanc sud du bastion et débordant d’environ 1 m de largeur à l’intérieur du bastion.
Cette plateforme, qui jouait le rôle de chemin de ronde desservant le parapet primitif, pourrait également correspondre à la semelle de fondation de ce dernier. Elle semble reposer sur des maçonneries de plan trapézoïdal disposées à intervalles réguliers au revers des parements intérieurs du bastion et débordant sur environ 2 m à l’intérieur du bastion : ces maçonneries pourraient jouer le double rôle de raidisseurs pour la plateforme et de contreforts pour le parement intérieur du bastion, dans la mesure où elles sont insérées dans le substrat constitué de schistes altérés.
Fig. 1 – Les structures maçonnées mises au jour dans la tranchée 4
Cliché : B. Michaudel (Inrap).
Corte – Citadelle 2
6 La tranchée 5, localisée à l’extrémité ouest du bastion, le long du mur est de la caserne Padoue, a permis la mise au jour du substrat constitué de schistes altérés sous une faible épaisseur de terre végétale et sous une calade correspondant au niveau de circulation du XIXe s (fig. 2). À l’extrémité nord de cette tranchée ont été dégagés les vestiges d’un niveau de sol constitué de fines dalles de schiste liées au mortier de chaux, recouvert par la calade et associé au mur orienté ouest-est et reliant le bastion à la courtine nord de la citadelle.
Fig. 2 – L’affleurement du substrat à l’extrémité sud de la tranchée 5
Cliché : B. Michaudel (Inrap).
7 La tranchée 6, localisée au revers de l’extrémité nord de la courtine orientée nord-sud reliant le bastion du Comte de Provence au bastion adjacent, a permis la mise au jour d’une stratigraphie similaire à celle des tranchées 3 et 4, à l’exception du raidisseur/
contrefort de plan trapézoïdal qui n’a pas été observé. Il apparaît également que les fondations du grand bâtiment rectangulaire édifié au revers de la courtine, et aujourd’hui ruiné, sont tardives, reposant à la fois sur la plateforme supportant le parapet de la courtine et contre la surélévation du parapet de la courtine réalisée au
XIXe s.
INDEX
Année de l'opération : 2016
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nature https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtWWQS75V5Bc
lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtSEeAipsBlD, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
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AUTEURS
BENJAMIN MICHAUDEL Inrap
Corte – Citadelle 4
