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Erwann Le Breton. Le Petit Bonheur habillé en phénix

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Academic year: 2022

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Le Petit Bonheur habillé en phénix

Erwann Le Breton

---INFORMATION--- Couverture : Classique

[Roman (130x204)]

NB Pages : 136 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) =

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Le Petit Bonheur habillé en phénix Erwann Le Breton

Erotique

Erwann Le Breton

Le P et it B on he ur h ab ill é e n p hé ni x

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La traversée du désert

Mai / Juin

Ce printemps est pourri, pluie sans arrêt, Monsieur Météo semble avoir oublié, que le mercure du thermomètre doit grimper durant les mois de mai et juin.

Mon moral est en parallèle avec la météo = grisâtre ! La belle expérience vécue pendant cette année s’estompe tout doucement. Non pas par le fait de m’assumer homosexuel, mais l’expérience et le partage avec un garçon de vingt ans dont le concept de vie est différent du mien (ce qui est tout à fait normal) ne pouvaient se poursuivre. Trop de divergences, trop de différences, trop de non-dits.

Cette fin annoncée est dans la logique des choses.

J’ai ouvert les yeux sur l’autre côté de la route, mais l’autre accotement n’était pas si mal. Pourquoi avoir changé de chemin de vie ?

Nostalgie ? non, souvenir de bons moments.

Samy n’a pas donné signe de vie depuis la mi-Mai. Cet

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éphèbe m’a aidé et m’a permis depuis quinze mois à m’assumer en tant qu’homosexuel, est un garçon toujours aussi insaisissable.

Samy est d’humeur fantasque, ne daignant pas prendre contact, ne laissant pas de message. Tout cela est selon son bon vouloir, c’est ainsi depuis que nos deux vies se sont croisées. Il n’y a guère de méchanceté ou calculs sombres, ni de machinations troubles, non, c’est tout simplement sa manière d’être, de vivre, de profiter du moment présent, sans prospective aucune.

J’attends la date de mon anniversaire, avec pourquoi pas un petit mot de souhait venant de Samy ! l’espoir fait vivre.

Heureusement mon esprit est happé par le temps des examens de mes stagiaires et de mes élèves.

Mon anniversaire est fêté en famille, j’espère toujours un petit sursaut, Le spectre de Samy, d’entendre la sonnerie sur mon portable, la harpe ne vibrera pas. Le son de sa voix restera sur l’étagère des souvenirs dans une armoire qui a reçu en rangement les bons et mauvais moments de la rencontre avec Samy.

Et là, je me fais à l’idée que notre idylle est consumée.

Et si cette traversée du désert était une épreuve à accepter. Dès le départ de notre aventure je m’étais préparé dans un petit coin de ma caboche qu’avec quarante ans d’écart d’âge cela ne pouvait être éternel, près de quinze mois, de partage, de plaisir d’être ensemble, cela semble exceptionnel. Je sais que pour Samy s’était déjà une prouesse de rester et d’accepter quelqu’un aussi longtemps dans sa portion de vie, de surcroît avec tant de différence d’âge, d’éducation et de milieu socio-culturel.

Je perçois Samy versatile et primesautier, un jeune dans

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son milieu, tout simplement, sans convenance sociale mais avec une haute opinion de lui-même.

Mon esprit erre sans accroche autour de moi, sans point de report à l’horizon. Non Satan, est venu me titiller mais, je le reçois comme un bon moment de méditation et de positivité. J’ai profité de notre belle rencontre, de ce petit bonheur.

Je m’assume homosexuel, merci Samy !

Mon parcours professionnel m’appelle vers une formation sur ordinateur, mon vieux Mac Book Pro ne peut y remédier. Je laisse un message téléphoné à Samy pour lui demander le retour de l’ordinateur que je lui avais prêté après le cambriolage (réel ou non) de sa chambre d’étudiant il y a quelques mois.

J’établie trois scénarii :

Primo = il ne répond pas, je descends chez sa mère et récupère mon dû ;

Deusio = ou bien il profite de mon appel pour renouer ; Tertio = ou tout simplement il m’ignore et s’arrange pour me rendre le matériel.

Il me propose un rendez-vous sur les marches du centre administratif professionnel du bâtiment à Nantes à quelques encablures de la gare.

Nous nous retrouvons un mardi. Bonjour de politesse, Samy me rend la sacoche, et s’éclipse en m’indiquant qu’il était aussi radical que ça ! A moi d’interpréter… C’est donc la troisième alternative.

De retour chez moi, j’installe les logiciels et oublie mon (ex ?) petit bonheur. Du moins j’essaie.

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Dans le même instant je « désinstalle » toute trace de passage de Samy dans ma vie, les photos, sa sonnerie de harpe qui me réveillait le matin, les messages que je gardais.

Un coup de gomme, presque de burin sur la plaque de marbre sur laquelle je pensais avoir gravé notre liaison.

Je repars vers une autre direction de vie sans amertume ! Est-ce réellement une autre vie ? Non, je poursuis ma route avec ces beaux échanges, ces bons moments. Bien sûr ce chemin a été parsemé d’ornières que j’ai réussi à surmonter.

Faut-il remettre en cause la rencontre avec Samy ? Aurai-je du arrêter notre aventure en cours de route, alors que je sentais un décalage entre nos vies ! Peut-être !

Tout comme avec mes élèves et mes stagiaires, j’espère avoir donné une ouverture vers de nouveaux horizons à Samy. Des découvertes de lieux, de personnes, des moments passés à philosopher, ou tout simplement être ensemble, côte à côte, de vraies belles heures riches d’échanges.

Son personnage m’a tourné les talons, et Samy file vers un horizon qui n’est pas celui vers lequel mon regard se pose. Nous nous croiserons ? Peut-être !

Je ne connais aucun spleen, mais presque un bien-être de repos donnant suite à quinze mois de passion, de fol amour, aveuglé par sa jeunesse, la beauté de son corps, l’insolence de l’adolescent qui a grandi trop vite.

Ce lendemain est fait de solitude. Je m’y retrouve, je m’y ressource. Mais surtout je me sens moi-même. Presque fier de m’assumer homosexuel auprès de mes proches, famille et amis. Je ne leur mens plus ! Je ne me mens plus.

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J’ai presque pris l’habitude de ne plus rien programmer depuis la rencontre avec Samy, qui surgissait dans mon quotidien sans crier gare. Je m’y suis fait. Moi qui avait besoin d’organiser ma vie, mes lendemains, peu de place à l’improvisation, une révolution dans mon quotidien de célibataire.

Les vacances à venir, supposées stériles, sans programme établi, me laissent une grande marge d’organisation au fur et à mesure des jours et des heures qui me donneront toute liberté à diriger ma vie estivale.

Deux rendez-vous sont arrêtés, quelques jours chez mon cousin Jean-François dans le golfe du Morbihan, puis les soixante ans de Jean-Luc, mon jumeau gémeau de promo d’école, en Auvergne… et vient se greffer la visite souhaitée de Denis, habitant du Doubs, ancien équipier de notre service national dans la marine au cœur de l’Océan Indien, les vacances se modèlent tout doucement. Sans planification antérieure. Que de changements pour moi, qui aime programmer les jours à venir.

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Les rencontres du lundi

Juillet

Presqu’à la mi-Juillet mon téléphone retentit, c’est Samy.

Je décroche, et je retrouve la voix de celui qui m’a ensorcelé pendant quinze mois.

J’ai réussi à sortir de son envoûtement. Du moins le pensais-je.

Samy souhaite me revoir en proposant les fins d’après- midi de ces prochains lundis, ayant quartier libre durant son travail saisonnier que je lui avais dégoté à une trentaine de kilomètres de mon domicile.

J’avais imaginé de poursuivre et vivre encore plus à fond notre idylle, en le sachant très près de moi, j’avais rêvé ces vacances, sans doute trop fantasmé, trop idéalisé sa proche présence. Sa liberté de mouvement a eu plus d’emprise pour lui que ma prière de « l’avoir » près de moi.

Hé oui, Samy a bien été retenu dans ce centre de vacances de type aventures dans les arbres, tyroliennes et autres amusements pour les familles en période estivale.

Très peu pour moi, mais « mon » adolescent y gagne quelque argent de poche.

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J’accepte notre rencontre malgré une certaine réticence, peut-être un soupçon de rancune quant à son mutisme de plusieurs semaines. Mais je dis oui, par faiblesse ou tout simplement avec le souhait de poursuivre notre amitié ou de continuer mon désir d’amour pour Samy… je reste dans une certaine illusion du vieil amant en pleine cécité.

Je passe donc le chercher, car il souhaite prendre une vraie douche et un bon repas, me dit-il. J’en suis tout naturellement flatté, connaissant les faiblesses de mon ego, il le sait et en joue.

Nos retrouvailles sont, pour ma part, distantes, je ne sais quelle attitude adopter, dois-je continuer nos rapports d’amant à amant, ou rester ami/ami ?

Le trajet se déroule avec en préambule les échanges de politesses et de convenances quant à son travail. Beaucoup de blancs soulignent ma gêne de le revoir assis à côté de moi, où nous avons tant échangé, partagé. Nous parlons en reprenant nos conversations intellectuelles, des analyses de films vus voire de livres. Je lui indique que j’ai découvert et apprécié au plus haut point une belle série anglaise, moi qui ne regarde pratiquement pas le petit écran. L’hebdomadaire

« Télérama » dont je suis lecteur en avait dit le plus grand bien, je m’étais donc procuré les coffrets de DVD. Tellement accro à cette série, que je me projetai plusieurs épisodes à suivre. Limite addicte car je l’ai regardée par deux fois. J’ai décortiqué aussi bien le jeu des personnages, le parallèle des vies entre la noblesse et le personnel, leurs liens au travers des conventions sociales, mais aussi les détails des décors, contenant et contenu. Superbe. Je lui prête donc la première saison de « Downtown Abbey ».

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Après nos échanges, la glace semble avoir un peu fondu, du moins de mon côté, mais cela reste toujours un peu froid, j’ai beaucoup de mal à effacer son évasion de notre couple d’ami/amant sans raison et sans se justifier si ce n’est son caractère tellement insaisissable.

En le ramenant en début de soirée vers son campement, il me trouve très loin et absent, et pour cause, je lui rétorque que je pense qu’il doit être suffisamment intelligent pour analyser mon mutisme et en avoir la réponse. Il me propose de nous retrouver la semaine d’après et pouvoir en parler ouvertement entre mecs ; J’accepte !

Et là, je me dis qu’il a encore un peu d’attachement à mon égard, et que je compte peut-être encore pour sa personne. Je me prends à rêver, et cela me fait du bien…

quoique je me remets à croire à une éventuelle reconquête de notre amour fêlé, mais pas tout à fait brisé, preuve en est.

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Kerjouanno

Mi-Juillet

Lors de la sépulture de papa, j’ai revu mon seul cousin germain que j’ai, Jean-François. Heureux de nous revoir, même durant cette circonstance.

J’ai passé beaucoup de temps, durant nos vacances scolaires d’adolescent avec mon cousin. Etant plus âgé de près de cinq ans, mon permis de conduire en poche, ce dernier nous permettait quelques escapades sur la côte, au cinéma ou tout simplement en ballade. J’avais une bonne appréciation de ma tante et de mon oncle qui me faisaient entièrement confiance, jusqu’à me présenter en exemple pour mon sérieux et mes résultats scolaires. Je ne l’ai su que bien plus tard. Jeunes parents nous nous sommes rencontrés plusieurs fois, mais nos vies professionnelles nous avaient éloigné l’un de l’autre. Son épouse et lui-même en profitent pour renouer, mais surtout convenir d’un prochain rendez-vous dans le Morbihan sur les lieux où notre grand-père commun, avait une petite grange aménagée. Jean-François, a hérité d’un terrain très proche de cette bâtisse et a fait construire une maison secondaire.

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Date est prise, mi-Juillet.

Je me souviens des rares vacances prises près de Port- Navalo, dont les images sont bien restées ancrées dans ma tête de petit garçon. C’étaient plus de la garderie qu’un réel échange avec mes grands-parents paternels. Gentils au demeurant mais notre éducation plus bourgeoise les agaçait.

Nous devions restés dans la courette, ou lors des escapades à la plage, uniquement le matin, c’était jeux gentils de sable et non baignade, malgré mes « talents » de nageur, le grand- père avait décidé que nous resterions sur la grève.

Un après-midi, alors que mes grands-parents faisaient la sieste, j’étais dans le jardinet, assez désœuvré, là où se trouvent les « cabinets », banc percé, avec les revues qui servaient de papier hygiénique… /… je vous parle d’un temps, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… /… air connu !

M’ennuyant passablement, je prends les boules de pétanque, et je m’amuse à taper chaque feuille des haricots avec ces dernières, laissant ainsi un trou d’une bête nuisible imaginaire.

Je revois la tête du grand-père surpris de ces feuilles percées… Je m’amusais avec les moyens du bord.

Cette petite maison a vu aussi, un peu plus tard, des fins de semaines où j’amenais Jean-François et quelque uns de ses copains adolescents pour profiter de ce pied-à-terre à quelques centaines de mètres de la plage, déserte à cette époque. Je faisais office de grand-frère pour tous.

Ce terrain existe toujours, les haricots ne sont plus, et la maison du cousin a pris la place des cabinets au fond du jardin.

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