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Christian Baudelot, Roger Establet, L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales. Éditions Seuil, 2009, 118 p.

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Texte intégral

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Revue internationale d’éducation de Sèvres 

51 | septembre 2009

Un renouveau de l’enseignement des sciences

Christian Baudelot, Roger Establet, L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales

Éditions Seuil, 2009, 118 p.

Anne-Marie Bardi

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/ries/626 DOI : 10.4000/ries.626

ISSN : 2261-4265 Éditeur

Centre international d'études pédagogiques Édition imprimée

Date de publication : 1 septembre 2009 Pagination : 22-23

ISSN : 1254-4590 Référence électronique

Anne-Marie Bardi, « Christian Baudelot, Roger Establet, L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales », Revue internationale d’éducation de Sèvres [En ligne], 51 | septembre 2009, mis en ligne le 01 septembre 2011, consulté le 22 septembre 2020. URL : http://

journals.openedition.org/ries/626 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ries.626 Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2020.

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Christian Baudelot, Roger Establet, L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons

internationales

Éditions Seuil, 2009, 118 p.

Anne-Marie Bardi

RÉFÉRENCE

Christian Baudelot, Roger Establet, L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales, Éditions Seuil, 2009, 118 p.

1 Depuis bientôt quarante ans, les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet se saisissent de questions vives touchant l’école en France, défendent souvent un point de vue original et s’attaquent aux idées reçues ; en témoignent des titres de publications comme L’école primaire divise, Le niveau monte ou Allez les filles !. Dans cet ouvrage assez court, ils dénoncent « l’élitisme républicain de notre école, sa culture du classement et de l’élimination précoce, sa tolérance aux inégalités et à leur reproduction ». Nombre de travaux de recherche en éducation ont déjà mis en évidence, par exemple, les effets du redoublement précoce ou la corrélation entre les résultats scolaires d’un élève, son orientation et la catégorie socioprofessionnelle de ses parents. La nouveauté réside dans la démarche des auteurs plus que dans leurs conclusions : s’appuyer, pour développer leur argumentation, sur les comparaisons internationales, essentiellement le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE.

2 Cette évaluation PISA présente en effet de nombreux avantages : scientifiquement peu attaquable, elle est extrêmement documentée par les organisateurs et l’analyse des résultats fait l’objet de traitements statistiques complets permettant le croisement de nombreux critères. La France, comme de nombreux autres pays concernés, procède à

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des prises d’information complémentaires et produit des analyses spécifiques propres à affiner les diagnostics. Une mine de données traitées – et bien – est ainsi à disposition de tous ceux qui le souhaitent. Autre force de PISA : la comparaison concerne un grand nombre de pays et, dans chacun d’eux, les enfants scolarisés de quinze ans, c’est-à-dire – pour les pays développés – tous les enfants d’une même classe d’âge à la fin de la scolarité obligatoire. De quoi, en effet, s’interroger sur les performances du système d’enseignement français par rapport à celles de pays comparables.

3 Après une présentation générale de PISA, chaque chapitre développe un enseignement tiré de l’analyse des résultats ; le cas échéant, il les met en perspective avec d’autres évaluations internationales (PIRLS, TIMSS) ou avec les nombreuses évaluations menées par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’éducation nationale ou du CEREQ. On trouve tout d’abord « Égalité, efficacité, même combat », où les auteurs montrent qu’il n’y a pas opposition entre école de masse et école de l’excellence, puisque les pays qui ont le plus d’élèves brillants sont aussi ceux où il y a le moins d’élèves en grand échec.

4 Vient ensuite, sans surprise, « Redoubler ne sert à rien, vive le tronc commun » : on y rappelle la position atypique de la France, qui avec 40 % des élèves de quinze ans en retard d’un an ou plus détient, avec le Luxembourg, le record absolu des pays de l’OCDE (deux tiers des pays en ont moins de 20 %) ; on y montre aussi que le redoublement de ces élèves ne leur a pas permis de retrouver le niveau des autres. Une étude élargie à tous les pays tend à prouver que la sélection précoce (sous diverses formes) donne de moins bons résultats que l’organisation d’un tronc commun.

5 « L’égalité sociale au service de la réussite scolaire » traite du poids bien connu des inégalités sociales dans la réussite scolaire ; il en montre l’importance en France et apporte un complément d’explication car le statut social des familles a été évalué, par PISA, selon différents critères, certains classiques comme les diplômes et la profession des parents ou l’aisance matérielle de la famille, certains plus nouveaux relatifs au

« capital culturel » de la famille apprécié à travers deux entrées : les ressources éducatives (bureau personnel, ordinateur, calculatrice, livres et dictionnaires) et le contenu culturel « humaniste » (ouvrages de littérature classique, recueils de poésie, œuvres d’art) présents au foyer. Non seulement, en France, l’origine sociale des élèves explique plus qu’ailleurs la différence entre le score des élèves les plus forts et celui des plus faibles, mais le critère « capital culturel » y est le plus discriminant. Au contraire, dans les pays de l’OCDE, les systèmes effacent mieux l’impact du milieu socio- économique et obtiennent de meilleurs scores. La méritocratie revendiquée par la France semble bien théorique.

6 Les deux chapitres suivants s’intéressent à l’environnement économique et social de l’école et, statistiques à l’appui, débouchent sur deux affirmations : « Moins une société est inégale, meilleure est son école » et « Les enfants d’immigrés ne font pas baisser le niveau ». Le dernier axe d’investigation est celui des inégalités filles-garçons, souvent plus fortes dans les pays ayant les systèmes les moins performants. Réjouissons-nous, la France fait partie des pays où la différence filles-garçons est la moindre en mathématiques et elle se situe dans la moyenne en sciences et en compréhension de l’écrit.

7 La dénonciation des faiblesses de notre système d’enseignement, qui constitue cet ouvrage, est argumentée, même si les conclusions tirées de certains tableaux pourraient ouvrir à débat. On ne peut que se réjouir de voir ainsi vulgarisés les travaux

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de l’OCDE et de la DEPP, dont les auteurs saluent la qualité et reprennent les résultats.

L’exploitation et le croisement de ces données par des sociologues connus donne de la visibilité à des travaux qui, en France, demeurent trop confidentiels. Reste à appeler de nos vœux la large diffusion d’une autre catégorie d’enseignements tirés de ces évaluations, ceux qui traitent de l’impact des contenus enseignés, des méthodes utilisées, des évaluations pratiquées dans les classes. Ces analyses existent mais sont méconnues. Après les écrits des sociologues, on espère une large diffusion de ceux des pédagogues.

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