• Aucun résultat trouvé

L’espace social, lecture géographique des sociétés

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "L’espace social, lecture géographique des sociétés"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Géographie et cultures 

59 | 2006

Géographies et musiques

L’espace social, lecture géographique des sociétés

Armand Frémont

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/3835 DOI : 10.4000/gc.3835

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 décembre 2006 Pagination : 135-137

ISBN : 978-2-296-03216-3 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Armand Frémont, « L’espace social, lecture géographique des sociétés », Géographie et cultures [En ligne], 59 | 2006, mis en ligne le 01 avril 2016, consulté le 22 mars 2021. URL : http://

journals.openedition.org/gc/3835 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.3835 Ce document a été généré automatiquement le 22 mars 2021.

(2)

L’espace social, lecture géographique des sociétés

Armand Frémont

RÉFÉRENCE

Guy Di Méo et Pascal Buléon, 2005, L’espace social, lecture géographique de des sociétés, Paris, A. Colin, 304 p.

1 Le livre de Guy Di Méo et de Pascal Buléon, L’espace social, lecture géographique des sociétés marque une nouvelle étape dans le développement de la géographie sociale en France, après Paul Clavai (Principes de géographie sociale, Génin, 1973). Alain Reynaud (Société, espace et justice : inégalités régionales et justice socio-spatiale, PUF, 1981) ou notre propre livre (Frémont, Chevalier, Hérin et Renard. La géographie sociale, Masson, 1984).

L’ouvrage se subdivise en deux parties, étroitement liées, mais d’orientation très différente. La première partie (133 p.), la plus dense, est purement théorique. Les auteurs éprouvent le besoin, souvent partagé par d’autres, de faire conceptuellement le point. Ils se démarquent d’approches voisines, en apparence tout au moins : la géographie « humaine » des classiques, la géographie culturelle, l’analyse quantitative de l’espace, la géographie radicale ou le postmodemisme des Anglo-saxons. Ils s’inscrivent dans la ligne des premières recherches des années 1980 en France, mais avec un souci d’approfondissement incontestable. Ainsi accordent-ils la plus grande importance à un corpus de définitions qui permettent de cerner à la fois des objectifs et une méthode : l’espace, l’espace vécu, l’espace hyper-réel, le rôle des acteurs, l’identité, l’identité collective, la combinaison sociospatiale, la formation sociospatiale, le territoire (liste non exhaustive mais significative)... Avec l’apport des dictionnaires nouvellement édités, la géographie dispose ainsi maintenant d’une solide base de définitions sur ses propres concepts, ce qui lui a trop longtemps manqué. Il faudrait s’en tenir là un moment ct que chaque auteur nouveau ne veuille pas réinventer et redéfinir sous d’autres noms ce que d’autres ont déjà fait, au risque de confusion.

L’espace social, lecture géographique des sociétés

Géographie et cultures, 59 | 2006

1

(3)

2 Le développement le plus central de Di Méo et Buléon porte sur les fondements théoriques de cette géographie sociale. Parmi de multiples références, le livre de Maurice Godelier L’idéel et le matériel : pensées, économies, sociétés (Fayard, 1989) constitue une source d’inspiration de premier choix, ainsi que pour beaucoup d’autres jeunes géographes. Godelier, anthropologue et philosophe, plonge sans détour dans la complexité des sociétés et de leurs espaces. Il s’est libéré des explications simplistes, mais il garde des idées claires ct simples. Sa démarche apporte beaucoup aux géographes lorsqu’il distingue ce que les hommes pensent (l’idéel) et la matière dont ils dépendent (le matériel) pour mieux montrer leurs étroites interférences. Di Méo ct Buléon s’y réfèrent constamment et explicitement pour placer leur méthode et leur sujet dans un cadre qui philosophiquement se tienne. Ils reconnaissent être plus gênés paradoxalement par la définition du « matériel » qui leur échappe en partie que par celle de « l’idéel » qu’Ils semblent maîtriser. Une dérive est ainsi possible... Le « social » des géographes ct de quelques autres pourrait oublier en partie les fondements les plus durs de la société et privilégier l’effet de lieu ou l’effet de mobilité ou encore l’effet de culture sur l’économie et l’effet de classe.

3 Une deuxième partie, « Des concepts au terrain » (160 p.) n’est pas la moins stimulante.

Elle marque une volonté de ne pas théoriser pour théoriser (autre dérive possible) mais bien pour faire le lien avec les recherches de terrain de la géographie, les unes nourrissant la théorisation et réciproquement. Elle développe quelques très beaux exemples pour illustrer, nourrir ou approfondir telle ou telle définition : la Palestine, ou le choc de tous les espaces, la forêt de Pata au Sénégal en prolongement migratoire du Saloun, le vignoble de Graves savamment fragmenté, la Slovaquie sous ses cinq matrices historiques de structuration territoriale en à peine plus d’un siècle, la combinaison sociospatiale des retraités de Roscoff, la mosaïque sociale de Philadelphie- Sud et du Pays Quaker, la formation sociospatiale des Touaregs nomades Bankilaré.

Cette dernière partie réussit une prouesse formelle. Elle ajoute aux deux auteurs principaux sept collaborateurs. Mais ceux-ci ne viennent pas, comme trop souvent dans nos éditions savantes, réciter leurs petites histoires ou leurs petits territoires séparés et bien distincts. Ils sont réellement intégrés à l’ensemble du texte. Beaucoup mieux qu’un manuel, l’ouvrage de Guy Di Méo ct de Pascal Buléon, difficile assez souvent, discutable bien entendu, contestable parfois, est un vrai livre.

L’espace social, lecture géographique des sociétés

Géographie et cultures, 59 | 2006

2

Références

Documents relatifs

C’est dès lors un honneur pour notre Université et le Département de Géographie d’avoir pu bénéficier de sa collaboration dans le cadre des cours 2018-2019 du Master en

En allant plus pro- fond dans le social ordinaire, il faudrait encore discer- ner dans les cultures de l’oral et de l’écrit, ce qui dans l’oral est expression d’un écrit

J’en étais à la cinquième semaine sur 8 d’un stage en tant que résident en médecine familiale à l’Hôpital King Edward VII Memorial (KEMH) à Stanley, la capi- tale

Le modèle gravitaire intégré et les contraintes d’attractivités relatives entre les zones françaises et suisses ont permis de donner aux caractéristiques de l’espace un rôle

nouvelles-venu·e·s qui réalisent environ un tiers des films produits tous les ans. Tout cela a un prix social. Comme nous l’avons vu, le renouvellement des talents est

Lecture 10h30 : albums de Catherine Louis, tout public dès 5ans, sur inscription pour les groupes, bibliothèque Longs-Champs. Rencontre 15h : avec Catherine Louis, tout public dès

1 Si les bastions occidentaux du multiculturalisme que sont le Canada, les Pays-Bas ou encore l’Australie s’offrent comme des lieux d’étude privilégiés de la

Fin 2014, à l’annonce de la fermeture du Centre Social, des usagers du centre se sont mobilisés pour que ce lieu d’échange reste à Charlieu et continue de renforcer les