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L’impact des énergies renouvelables sur la croissance économique : analyse empirique du cas Marocain

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Academic year: 2022

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L’impact des énergies renouvelables sur la croissance économique : analyse empirique du cas Marocain

The impact of renewable energy on economic growth: An empirical analysis of the Moroccan case

EL MOUMMY Chama1, SALMI Yahya2, BADDIH Hindou3

1CEDOC économie et gestion

Université IBN TOFAIL / Faculté des Sciences Juridiques Économiques et sociales, Kenitra/ Morocco

chama.elmoummy@gmail.com

2 CEDOC économie et gestion

Université Abdelmalek Essaadi/ Faculté des Sciences Juridiques Économiques et sociales, Tanger/ Morocco

salmiyahya14@yahoo.com

3 Faculté des Sciences Juridiques Économiques et sociales

Université IBN TOFAIL / Faculté des Sciences Juridiques Économiques et sociales, Kenitra/ Morocco

Baddih_hind@yahoo.fr

ABSTRACT: Morocco has started few years ago the deployment of renewable energies, particularly from wind and solar sources. The aim of this article is to examine the causal relationship between renewable enregies and economic growth in Morocco.

For this objective, the relation between electricity production from renewable source, economic growth, and other explicative variables such as trade openness and CO2 emissions between 1990-2017 will be investigated. The Autoregressive distributed lag model empirical approach and the Granger causality test will be used in this regard. Our results suggest that there is a strong cointegration between our variables and confirm the neutrality hypothesis for the Moroccan case. Our results also confirm the role of economic growth and trade openness in the renewable energy sector deployment.

KEYWORDS: GDP; renewable electricity production; international trade; Autoregressive distributed lag model; Granger causality test

RÉSUMÉ: Le Maroc a entamé depuis quelques années un déploiement conséquent d’énergies renouvelables, particulièrement de source solaire et éolienne. Cet article analyse donc la relation entre les énergies renouvelables et la croissance économique au Maroc. A cet égard, nous allons étudier l’impact de la production d’électricité renouvelable sur la croissance économique en introduisant d’autres variables explicatives, à savoir, les émissions de CO2 et l’ouverture commerciale, sur une période allant de 1990-2017. Nous allons tester empiriquement grâce à l’approche dite Modèle Autorégressif à Retards Échelonnés et au test de causalité de Granger, la causalité entre les variables. Nos résultats suggèrent qu’il existe une forte co-intégration entre nos variables et confirment l’hypothèse de neutralité pour le cas Marocain. Nos résultats confirment également le rôle de la croissance économique et de l’ouverture commerciale dans le déploiement des énergies renouvelables.

MOTS-CLES: PIB ; production d’électricité renouvelable ; commerce international ; Modèle autorégressif à retards échelonnés ; causalité de Granger

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Introduction

De nos jours, l’une des préoccupations environnementales majeures concerne le réchauffement climatique causé par l’accumulation des gaz à effet de serre. En effet, le secteur énergétique, basé sur la consommation d’énergies fossiles, étant la principale cause de ces gaz, connait depuis quelques années des changements structurels en termes d’efficacité énergétique et d’introduction d’énergies renouvelables. Le Royaume du Maroc, un pays de l’Afrique du Nord situé sur le littoral de l’atlantique et de la méditerrané est un pays riche de par sa situation géographique, sa diversité et son ouverture commerciale. Le Maroc a entamé depuis quelques années une stratégie énergétique visant le déploiement des énergies renouvelables. En effet, le pays connait depuis des années une demande énergétique grandissante, et est contraint d’y répondre en important de l’énergie compte tenu de son manque de ressources énergétiques conventionnelles. Son intérêt pour le déploiement des énergies renouvelables est donc motivé par plusieurs facteurs. En effet, l’objectif principal de cette nouvelle stratégie est de participer à la réduction des émissions à effet de serre et de respecter les engagements internationaux en termes de protection de l’environnement, mais également de pouvoir réduire la dépendance énergétique en stimulant la production locale d’énergies propres, d’assurer une sécurité énergétique et de permettre un accès à l’énergie généralisé en milieu rural. Quant à la croissance économique marocaine, celle-ci est principalement volatile. Cette volatilité est liée à la concentration de la production dans un petit nombre de secteurs, à savoir celui des matières premières et le secteur agricole, qui sont fortement dépendants des marchés mondiaux et des aléas climatiques. Cet article a donc pour objectif de fournir des résultats empiriques quant à l’impact de la production d’électricité renouvelable sur la croissance économique au Maroc, en mettant en avant le rôle du commerce international dans le déploiement du secteur. Pour ce faire, ce papier présentera une brève revue de littérature suivie de la méthodologie adoptée. Enfin les résultats empiriques sont présentés et analysés.

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Revue de littérature

Compte tenu de la nécessité de concevoir des politiques énergétiques efficaces, le lien de causalité entre la consommation d’énergie et la croissance économique pourrait être un élément décisif. En effet, au cours de ces dernières années, le débat sur le lien de causalité entre la consommation d'énergies renouvelables et la croissance économique, suivi de près par les progrès de la théorie économétrique, de l'économie de l'énergie et de l'économie de l'environnement, a donné lieu à une quantité considérable d'ouvrages scientifiques.

Cependant, malgré toutes ces recherches, l’état des connaissances reste encore indéterminé et controversé. En effet, l’étude de Kraft et Kraft (1978), dans laquelle les auteurs ont examiné la causalité de la relation entre la consommation d’énergie et la croissance économique pour les États Unis d’Amérique représente l’étude pionnière qui a servi de base a une multitude de recherches empiriques utilisant des méthodologies économétriques et des variables différentes. Cependant, il n’existe pas de littérature claire lorsqu'il s'agit de savoir si la consommation d'énergies renouvelables résulte, ou, est une condition préalable à la croissance économique. En effet, selon Mehrara (2007), les résultats dépendent de la méthodologie utilisée, du pays et de la période étudiée, mais également des caractéristiques propres au pays étudié comme la situation énergétique, les politiques énergétiques, les arrangements institutionnelles, l’histoire politique et économique, mais également la culture et différentes autres variables. Une grande partie des études réalisées utilisent le test de causalité de Granger pour examiner cette relation. Le modèle VAR développé par Sims (1972, 1980) et les tests de

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causalité basés sur ce modèle sont également des méthodologies utilisées pour tester la causalité entre les deux variables dans de nombreuses études empiriques. En effet, quatre hypothèses possibles concernant le sens du lien de causalité entre la consommation d'énergies renouvelables et la croissance économique sont possibles :

• L’hypothèse de neutralité ou absence de causalité : cette hypothèse soutient qu’il n'existe aucune relation de causalité entre la croissance du PIB et la consommation d'énergie. Cela implique que la consommation d'énergie n'est pas corrélée à la croissance du PIB et que, par conséquent, la pénurie d'énergie et les politiques conservatrices en matière d'utilisation de l'énergie n'affectent pas la croissance économique.

• L’hypothèse de conservation: selon cette hypothèse, il existe une causalité unidirectionnelle allant de la croissance du PIB à la consommation d'énergie. Cette hypothèse implique que la croissance du PIB entraîne la consommation d'énergie.

Cela suggère également, qu'une économie qui fonctionne dans une telle relation est moins dépendante de l’énergie ; par conséquent, toute politique de conservation concernant la consommation d'énergie n'aura que peu ou pas d'effet négatif sur la croissance économique.

• L’hypothèse de croissance: cette hypothèse implique qu’il existe une causalité unidirectionnelle allant de la consommation d'énergie au PIB. Cela implique que la consommation d'énergie entraîne la croissance du PIB. L'hypothèse de croissance suggère que la disponibilité abondante des sources d'énergies à un prix raisonnable favorise la croissance économique. En ce sens, si l'augmentation de la consommation d'énergie peut contribuer à la poursuite de la croissance économique, une réduction de la consommation d'énergie peut avoir des effets négatifs sur la croissance.

• L’hypothèse de rétroaction ou de causalité bidirectionnelle : Selon cette hypothèse, il existe une causalité bidirectionnelle entre le PIB et la consommation d'énergie. La consommation d’énergie stimule l’augmentation du PIB, et cette même croissance stimule la consommation d’énergie.

Les conclusions de la littérature sur la relation entre consommation d'énergie et croissance économique corroborent donc quatre conclusions possibles concernant la direction du lien de causalité. Récemment, d’autres études se sont également intéressées à la relation entre la consommation d’énergies renouvelables et la croissance économique. En effet, Khobai et al.

(2018) ont examiné le lien de causalité entre la consommation d'énergie renouvelable et la croissance économique en Afrique du Sud pour la période 1990-2014. Les auteurs ont utilisé le modèle ARDL pour explorer la relation à long terme entre les variables et le modèle de correction d’erreur vectorielle pour déterminer le sens de la causalité. Les auteurs ont également incorporé les émissions de dioxyde de carbone, la formation de capital et l'ouverture des échanges en tant que variables supplémentaires pour former un cadre multidimensionnel. Les résultats de l’étude ont validé l'existence d'une relation à long terme entre les variables. De plus, une causalité unidirectionnelle allant de la consommation d’énergie renouvelable à la croissance économique a été confirmée pour le long terme. D’un autre côté, les résultats à court terme suggèrent une causalité unidirectionnelle allant de la croissance économique à la consommation d'énergie renouvelable. Les résultats confirment alors que toutes les variables sont co-intégrées et soutiennent la validité de l’hypothèse de croissance à long terme et l’hypothèse de conservation à court terme. Al-mulali et al. (2013) ont également étudié la relation de causalité à long terme entre la consommation d’énergie renouvelable et la croissance économique dans différents pays. En effet, les auteurs ont classifié les différents pays étudiés en quatre catégories : les pays à faible revenu, les pays à

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revenu moyen inférieur, les pays à revenu moyen élevé et les pays à revenu élevé. Cependant, les résultats de l’étude sont mitigés d'un pays à l'autre. Les résultats ont révélé que la relation bidirectionnelle à long terme entre les variables est plus significative dans les pays à revenu élevé. En effet, il a été constaté que 79% des pays présentaient une relation bidirectionnelle positive, à long terme, entre la consommation d'énergie renouvelable et la croissance économique, confirmant ainsi l'hypothèse de rétroaction. Cependant, 19% des pays n'ont montré aucune relation à long terme entre les variables confirmant ainsi l'hypothèse de neutralité. Étant donné que la consommation d'énergie renouvelable joue un rôle important dans la croissance du PIB pour la plupart des pays étudiés, les auteurs ont alors souligné l’importance des investissements dans le secteur, et soulignent le rôle de ce dernier dans le renforcement de la sécurité énergétique, grâce à sa contribution à la réduction des combustibles fossiles importés. Les auteurs soulignent également le rôle des énergies renouvelables dans la création d’emplois. Cardoso Marques et al. (2012) ont appliqué les techniques de données de panel pour analyser le rôle des différentes sources d’énergie dans la croissance économique de 24 pays européens pour la période (1990-2007). Les auteurs ont testé empiriquement les effets distincts de la consommation d'énergie, par source, sur la croissance économique. Les résultats révèlent que plus la dépendance énergétique est élevée, plus les difficultés de croissance seront grandes. Cependant, cette dépendance énergétique pourrait être compensée par le développement des énergies renouvelables. Les résultats de l’étude soutiennent donc que la croissance économique ne semble pas s’améliorer avec la transition vers les énergies renouvelables. En effet, à première vue, le déploiement des énergies renouvelables a tout pour être un énorme succès, à la fois dans la lutte contre le réchauffement climatique ainsi que dans la réduction de la dépendance énergétique. Les sources d’énergies renouvelables pourraient également résoudre le problème de l'épuisement des combustibles fossiles et créer des emplois et de la richesse en produisant de l'énergie localement. Cependant, les résultats de l’étude suggèrent qu’il est probable que les coûts élevés de la promotion des sources d'énergie renouvelables pèsent excessivement sur l'économie, notamment en augmentant les tarifs de l'électricité et les coûts de production, ce qui induit un effet contre-productif sur le plan économique. Mohamed Safouane et al. (2014) examinent la relation entre la consommation d’énergie renouvelable, le commerce international et la production sur un échantillon de 11 pays africains couvrant la période 1980- 2008. Les résultats de l’étude suggèrent qu'il existe une causalité bidirectionnelle entre la production et le commerce international à court et à long terme. Ces résultats empiriques signifient que le commerce international a un impact positif sur le PIB réel de l'échantillon. Ils confirment que le commerce international est bénéfique pour les pays en développement, notamment grâce au transfert de technologie. D’un autre côté, les résultats démontrent qu’il n’y a pas de lien de causalité entre le commerce international et la consommation d'énergies renouvelables à long terme. Cela signifie que l'ouverture des échanges n'a aucun effet direct, à court et à long terme, sur la consommation d'énergie renouvelable. Cependant, les auteurs confirment qu'un effet indirect pourrait exister à court terme et plus probablement à long terme notamment à travers le transfert de technologie. Les résultats montrent également que la consommation d’énergie renouvelable et le commerce extérieur ont un impact positif statistiquement significatif sur le PIB réel. En effet, pour le modèle avec exportations, une augmentation de 1% de la consommation d'énergie renouvelable augmente la production de 0,03% et une augmentation de 1% des exportations augmente la production de 0,19%. Pour le modèle avec importations, une augmentation de 1% de la consommation d'énergie renouvelable augmente la production de 0,05% et une augmentation de 1% des importations augmente la production de 0,21%. Les recommandations des auteurs en matière de politique

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énergétique concernent principalement la conception des incitations fiscales appropriées pour encourager l'utilisation des énergies renouvelables au lieu des énergies non renouvelables.

Montassar Kahia et al. (2017) étudient également les relations à court et à long terme ainsi que le sens de la causalité de Granger entre la consommation d’énergie provenant de sources non renouvelables et renouvelables et la croissance économique dans les pays de la région MENA pour la période 1980-2012, en incluant le capital et la main-d’œuvre comme variables explicatives. Les résultats empiriques soutiennent l'existence d'une relation à long terme entre la croissance économique, la consommation d’énergies renouvelables et non renouvelables, la main-d'œuvre et le capital. Les résultats de causalité de Granger confirment l'hypothèse de rétroaction entre les deux types d'énergies utilisés et la croissance économique. Cela suggère que les deux sources d'énergie sont vitales pour la croissance économique. Apergis et al.

(2014) quant à eux, examinent le lien entre les énergies renouvelables et la croissance économique dans 80 pays, garce au test de causalité de Canning et Pedroni (2008). Les résultats de l’étude indiquent qu'il existe une causalité positive à long terme entre les énergies renouvelables et le PIB pour l’échantillon étudié. Les résultats empiriques montrent clairement l’interdépendance entre la consommation d’énergie renouvelable et la croissance économique. Ils indiquent que l’énergie renouvelable est importante pour la croissance économique et que cette dernière encourage également, à son tour, le déploiement de sources d’énergies renouvelables. Kabiru Maji et al. (2019), quant à eux, évaluent l’impact des énergies renouvelables sur la croissance économique de 15 pays d’Afrique de l’Ouest sur la période 1995-2014. Les résultats de l’étude ont démontré que la consommation d’énergie renouvelable ralentit la croissance économique de ces pays. En effet, les auteurs attribuent ces résultats au fait que la biomasse, généralement impure et très polluante soit la source d’énergie la plus répandue dans ces pays, contrairement à l’énergie solaire ou éolienne, beaucoup moins utilisées en Afrique de l’Ouest. L'étude recommande donc l’utilisation de l’augmentation de la part d'autres sources d’énergies renouvelables telles que le solaire, l'éolien et la géothermie. Saad et al. (2018) analysent et comparent la causalité à court et à long terme entre la consommation d'énergie renouvelable et la croissance économique dans 12 pays de l’Union européenne, grâce à un modèle de correction d’erreurs vectorielles et au test de causalité de Granger pour une période allant de 1990 à 2014. Les résultats de l’étude indiquent la présence d'une causalité unidirectionnelle allant de la croissance économique à la consommation d'énergie renouvelable à court terme. Cependant, sur le long terme, les résultats de l’étude soutiennent l’existence d’une relation bidirectionnelle entre les variables en question et confirment donc l’hypothèse de rétroaction entre les variables à long terme.

Bhattacharya et al. (2016) étudient également les effets de la consommation d’énergie renouvelable sur la croissance économique entre 1991 et 2012 sur un échantillon 38 principaux pays consommateurs d'énergie renouvelable, choisi grâce à l'Indice d'attractivité des pays pour les énergies renouvelables, développé par Ernst & Young Global Limited. Les résultats de l’étude indiquent que la consommation d'énergie renouvelable a un impact positif et significatif sur la production économique de 57% des pays sélectionnés. En effet, les auteurs ont pu définir trois groupes de pays. Dans le premier, les sources d’énergie renouvelables sont considérées comme un moteur important de la croissance économique. Il s’agit de l’Autriche, la Bulgarie, le Canada, le Chili, la Chine, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, le Kenya, la République de Corée, le Maroc, les Pays-Bas, la Norvège, le Pérou, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Dans la plupart de ces pays, une évolution significative vers les énergies renouvelables s'est produite au cours de la période d'étude et a permis la création de plusieurs emplois. Dans le deuxième groupe, les auteurs ont constaté que les sources

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d’énergie renouvelable avaient un effet négatif sur la croissance économique. Il s’agit de : l’Inde, l’Ukraine, les États-Unis et Israël. Enfin, pour onze pays, à savoir, l’Australie, la Belgique, le Brésil, l’Irlande, le Japon, le Mexique, la Slovénie, l’Afrique du Sud, la Suède, la Thaïlande et la Turquie, les auteurs n’ont pas pu définir si les sources d’énergie renouvelable seraient un moteur ou un obstacle important à la croissance économique. Bhattacharya et al.

(2016) estiment que ces résultats sont dû au fait que ces pays n’ont pas été en mesure d’utiliser efficacement les sources d’énergie renouvelable dans le processus de production, ce qui n’a donc pratiquement aucun impact sur la production économique. Alper et Oguz (2016) examinent grâce à l’approche ARDL le lien de causalité entre la croissance économique, la consommation d’énergie renouvelable, le capital et la main d’œuvre pour les nouveaux pays membres de l’UE pour la période 1990-2009. Les résultats de l’étude confirment que la consommation d’énergie renouvelable a des effets positifs sur la croissance économique de tous les pays étudiés. Cependant, l'impact sur la croissance économique n’est statistiquement significatif que pour la Bulgarie, l'Estonie, la Pologne et la Slovénie. D’un autre côté, aucun lien de causalité n’a été trouvé et donc l’hypothèse de neutralité a été confirmée pour Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Pologne et la Slovénie. Pour la République tchèque, l'hypothèse de conservation, selon laquelle il existe une causalité unidirectionnelle allant de la croissance économique à la consommation d'énergie renouvelable a été confirmée, la causalité allant de la consommation d'énergie renouvelable à la croissance économique a également été confirmée pour la Bulgarie, l’hypothèse de croissance est donc confirmée pour ce pays.

Ozcan et al. (2019) analysent le lien de causalité entre la consommation d'énergie renouvelable et la croissance économique dans 17 pays émergents, sur une période allant de 1990 à 2016. Les résultats de l’étude ont démontré que l'hypothèse de neutralité est valable pour tous les pays étudiés, à l'exception de la Pologne, qui a confirmé l'hypothèse de croissance. Les auteurs estiment alors que les politiques d'économie d'énergie n'ont aucune influence néfaste sur les taux de croissance de ces 16 économies émergentes. Cependant, pour la Pologne, les politiques d'économie d'énergie peuvent avoir des effets néfastes sur le niveau de performance économique du pays. Selon les auteurs, l’absence de causalité n'implique pas nécessairement que les énergies renouvelables ne constituent pas un apport crucial pour la croissance économique. Cela indique cependant, que le niveau d'investissement dans le secteur des énergies renouvelables ne suffit pas encore à stimuler les taux de croissance économique de ces économies et qu'il existe probablement un seuil non atteint au-delà duquel la consommation d'énergie renouvelable commencera à stimuler la croissance économique.

Concernant le cas Marocain, El-Karimi et EI Ghini (2020) ont examiné le lien de causalité entre la consommation d'énergie renouvelable et la croissance économique au Maroc en incorporant le capital et le travail comme principaux facteurs de la fonction de production.

Les auteurs ont eu recours au test de causalité de Toda et Yamamoto (1995) sur des données annuelles couvrant la période 1980–2016. Les résultats obtenus révèlent que le capital affecte significativement la croissance économique alors que le travail n'a pas d'impact important sur la croissance. D'un autre côté, les résultats montrent qu'il n'y a pas de relation de causalité significative entre la consommation d'énergie renouvelable et la croissance économique. Les résultats appuient donc l'hypothèse de neutralité et peuvent être expliqués par une exploitation inégale et insuffisante des énergies renouvelables au Maroc. Bouyghrissi et al. (2020) ont également analysé le lien et la relation entre la consommation d'énergie renouvelable et non renouvelable, les émissions de CO2 et la croissance économique au Maroc sur une période allant de 1990 à 2014 en utilisant l’approche ARDL et grâce au test de causalité de Granger.

Les résultats empiriques ont confirmé que les énergies renouvelables au Maroc commençaient à présenter des effets positifs sur la dimension économique du développement durable et qu'il

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existe une causalité allant de la consommation d'énergie renouvelable a la croissance économique et de la croissance économique aux émissions de CO2. Cependant, les auteurs estiment que le gouvernement Marocain et les entreprises privées doivent rechercher des méthodes innovantes afin de financer les projets d'énergie renouvelable. Khanniba et al.

(2020) ont étudié le lien de causalité entre la production d'électricité à partir de sources renouvelables, les émissions de CO2 et la croissance économique au Maroc. À cet égard, l'étude a utilisé l'approche ARDL et le test de causalité de Toda Yamamoto sur des données de la période de 1990 à 2015. Les résultats révèlent l'existence d’un équilibre entre les variables, sur le court et le long terme. En effet, sur le court terme, les émissions de CO2, la production d'électricité à partir de sources renouvelables et la population active ont un impact négatif sur le PIB. La formation brute de capital fixe a également un impact négatif sur la croissance économique sur une période d’un an mais devient positif après deux ans. Sur le long terme, le PIB est principalement causé par les émissions de CO2, la main-d'œuvre et la production d'électricité à partir de sources renouvelables. Ces résultats soutiennent donc l'hypothèse de croissance. Au meilleur de nos connaissances, aucune des études concernant le cas Marocain, n’a intégré l’ouverture commerciale comme variable explicative, malgré l’importance de sa contribution à la croissance économique et au déploiement du secteur des énergies renouvelables. Nous estimons donc qu’il serait nécessaire de prendre en considération cette variable dans la présente recherche afin de disposer d’un cadre de recherche multidimensionnel.

2. Matériel et méthodes

Afin de tester la relation de long terme, dite aussi la co-intégration, entre le produit intérieur brut, la production d’électricité de source renouvelable, les émissions de CO2 et l’ouverture commerciale pour le Maroc, de 1990 à 2017, notre article se base en premier lieu sur les tests de racine unitaire Dickey Fuller Augmenté (ADF) et Phillips Perron (PP) afin de déterminer l’ordre des variables. La deuxième étape consiste à étudier la relation d’équilibre à long terme entre les variables grâce à l’approche ARDL. Enfin, le test de causalité de Granger est utilisé pour examiner le sens de la relation de causalité entre les variables. En effet, la détermination de l’ordre des variables est une étape préalable nécessaire avant de procéder à l’analyse ARDL qui n’accepte que les variables intégrées d’ordre I (0) et I (1). Les tests de racine unitaire sont donc utilisés afin d’éviter l’inclusion des variables I (2). Dans notre article, deux types de tests de racine unitaire sont utilisés à savoir le test Dickey Fuller Augmenté (ADF) et Phillips Perron (PP). Ensuite et afin de déterminer la co-intégration sur le court et long terme entre la croissance économique et la production d’électricité renouvelable, le modèle de décalage distribué autorégressif ARDL, récemment développé par Pesaran et al. (2001) est employé. En effet, cette approche permet d’avoir de meilleurs résultats lorsque l’étude concerne un petit échantillon, ce qui est notre cas. D’un autre côté, la méthode ARDL se distingue par le fait qu’elle puisse être appliquée sur des séries temporelles non stationnaires sans la contrainte du même ordre d’intégration. En effet, le test de cointégration peut se faire simultanément sur les variables intégrées d’ordre 1 (I(1)) et sur les variables intégrées d’ordre 0 (I(0)). La forme générale de l’approche ARDL des équations à estimer est la suivante :

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Les variables désignent respectivement les variables dépendantes. Les paramètres reflètent les résidus de chaque équation. Les désignent les constantes de chaque équation. D est l’opérateur de première différence et ( ) représentent le nombre de retards. Afin de tester la relation de long terme, dite aussi la cointégration, entre la croissance économique, la production d’électricité de source renouvelable, les émissions de CO2, et le commerce extérieur pour le cas Marocain, les formes logarithmiques linéaires suivantes sont proposées, où : PIB représente le PIB réel, ER : représente la production d’électricité de source renouvelable, LCO2 représente les émissions de CO2 par habitant, OC : représente le ratio d’ouverture commercial qui est utilisé comme proxy du commerce international, εt : terme d’erreur, βi : Les paramètres représentent l’élasticité de long terme des émissions de CO2, PIB, ER et OC.

LPIB t = α + β1 LCO2t + β2 LOC + β3 LER+ εt LER = α + β1 LPIB + β2 LOC + β3 L CO2t + εt

LOC= α + β1 LPIB + β2 LCO2 + β3 LER+ εt

3. Résultats

Notre analyse ARDL suit donc quatre étapes : la première examine les propriétés stationnaires de chaque variable en utilisant le test de racine unitaire qui permet de définir l’ordre d’intégration des variables. Les tests de stationnarité de Dickey Fuller Augmenté (ADF) et de Phillips Perron (PP) sont utilisés dans ce sens. La deuxième étape consiste à vérifier l'existence de relation à long terme entre les variables en utilisant l'approche de test des limites appelé également Bound Test ARDL, la troisième a pour but d’estimer les paramètres à court et long terme et de tester la stabilité du modèle ; alors que la quatrième permet de définir la direction de causalité entre les variables en utilisant le test de causalité de Granger.

Les résultats des tests de stationnarité de Dickey Fuller Augmenté (ADF) et de Phillips Perron (PP) sont présentés dans le tableau (1). Ils indiquent que toutes les séries sont non stationnaires en niveau mais stationnaires en 1re différence. La majorité est intégrée d’ordre (1), sauf la variable relative à la production d’électricité renouvelable, intégrée d’ordre (0).

Après avoir déterminé l’ordre d’intégration des différentes variables ainsi que le retard optimal du modèle, on emploie l’approche ARDL ou Black Box pour la co-intégration afin de déterminer la relation de long terme entre les variables. On utilise pour cela le « Bound Test » dont l’objectif est de calculer une F-statistique (tableau 2). Celle-ci teste l'hypothèse nulle qui n'implique aucune cointégration H0: 1 = 2 = 3 = 0 par rapport à l'hypothèse alternative, H1:

1≠2≠3≠0 qui implique l'existence de relation à long terme entre les variables étudiées.

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Tableau 1 : Résultats du test de stationnarité d’ADF et PP Le seuil de signification est de 5% (soit 0.05)

Tableau 2: Résultat du ARDL Bound Test

D’après ce test il est constaté que la relation d’équilibre de long terme existe, autrement dit, les variables sont co-intégrées à long terme. En effet, si la statistique F calculée est plus élevée que la valeur critique de la limite supérieure I (1) l'hypothèse nulle est rejetée. Si la statistique F est inférieure à la valeur critique inférieure I (0), l'hypothèse nulle ne peut pas être rejetée. Quand celle-ci se situe entre, I (0) et I (1), les résultats de co-intégration sont alors considérés comme non concluants. Les variables sont donc dites co-intégrées si l'hypothèse nulle est rejetée, ce qui signifie alors l'existence de relation à long terme entre les variables étudiées. Nous attribuons le PIB, l’ouverture commerciale et la production d’électricité renouvelable respectivement comme variable dépendante. Nos résultats indiquent que la F-statistique est égale à, 3.80 pour le PIB, 4.19 pour l’ouverture commerciale et 11.21 pour la production d’l’électricité renouvelable, qu’on compare aux valeurs critiques

ADF (% 5) Phillips-Perron (% 5)

Variable Niveau

(Intercept)

1ère.

Différence

(Intercept) Niveau (Intercept)

1ère.

Différence

(Intercept) Niveau

LCO2 -1.038792

(-2.976263) -5.500046

(-2.981038) -1.065012

(-2.976263) -5.521014

(-2.981038) I (1)

LER

-3.014576 (-2.976263)

-4.430340 (-3.004861)

-3.014576 (-2.976263)

-5.994619

(-2.981038) I (0)

LOC

-0.634504

(-2.976263) -3.519727

(-3.587527) -0.293120

(-2.976263) -7.607582

(-2.981038) I (1)

LPIB -1.535297

(-3.587527) -4.118253

(-3.595026) -1.702526

(-3.587527) -4.124886 (-3.595026

I (1)

F-statistique calculée

3.800056 (PIB) 4.193551 (OC) 11.21307 (ER)

Seuil critique BI BS

10% 2.37 3.2

5% 2.79 3.67

2.5%

3.15 4.08

1% 3.65 4.66

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inférieures et supérieures des différents seuils de signification. On rejette donc l’hypothèse nulle d’absence de co-intégration et on conclut l’existence d’une relation de long terme entre les variables du modèle. En effet, quand le PIB est défini comme la variable dépendante, les variables sont co-intégrées au seuil de 10% et 5%. Quand on définit l’ouverture commerciale comme variable dépendante, les variables sont co-intégrées au seuil de 2,5% ; 5%, et 10%. Et enfin, lorsque c’est la production d’électricité renouvelable qui est définie comme variable dépendante, les variables sont co-integrées au niveau de tous les seuils de significativité. Le sens de la relation entre les variables est ensuite déterminé grâce au test de causalité de Granger (tableau 3).

Tableau 3: Test de causalité de Granger

Les résultats du test de causalité développé par le prix Nobel d’économie, l’économètre Granger, démontrent l’existence de 5 causalités à savoir : Une causalité unidirectionnelle allant des émissions de CO2 vers la production d’l’électricité renouvelable. Une causalité bidirectionnelle allant de l’ouverture commerciale aux émissions de CO2. Une causalité unidirectionnelle allant des émissions de CO2 vers le PIB et de l’ouverture commerciale vers la production d’électricité de source renouvelable. Notre équation est ensuite utilisée afin de déterminer les coefficients de long et court terme du modèle ARDL. Les coefficients de long terme estimés, qui représentent également les élasticités à long terme, sont affichés dans le tableau 4. Les coefficients de détermination des trois régressions étudiées sont égaux respectivement à 98.54, 94.19 et 87.17 ce qui signifie que les variables explicatives ont bel et bien un impact sur la variable dépendante. En effet, ceci est vérifié par les résultats obtenus par le test DW dépassant 2, ce qui confirme bien que toutes les variables choisies permettent de bien expliquer notre variable dépendante dans les trois régressions. En termes d’impact à long terme, on constate que la plupart des résultats sont significatifs aux différents seuils de significativités à savoir 10%, 5% et 1%.

• Cas du PIB : une hausse de 1% du taux d’ouverture commercial de l’économie pourrait provoquer une hausse de 0.93% du PIB marocain, de plus, une hausse respectivement des variables ER et CO2 pourrait entrainer une augmentation du PIB de 0.03% et 3.03%. Ces résultats sont statistiquement significatifs.

• Cas de l’OC : L’effet du PIB reste négatif est non significatif, entrainant une diminution de l’ouverture commerciale de 0.62%. Alors que, l’impact des variables explicatives restantes est positif, étant donné que les ER provoquent une hausse de

Null Hypothesis: Obs F-Statistic Prob.

LOGER does not Granger Cause LOGCO2 26 0.26139 0.7724 LOGCO2 does not Granger Cause LOGER 2.84743 0.0405 LOGOC does not Granger Cause LOGCO2 26 3.54609 0.0471 LOGCO2 does not Granger Cause LOGOC 3.01867 0.0704 LOGPIB does not Granger Cause LOGCO2 26 0.09856 0.9066 LOGCO2 does not Granger Cause LOGPIB 8.03908 0.0026 LOGOC does not Granger Cause LOGER 26 9.58059 0.0011 LOGER does not Granger Cause LOGOC 0.12796 0.8806 LOGPIB does not Granger Cause LOGER 26 1.02993 0.3744 LOGER does not Granger Cause LOGPIB 1.33680 0.2841 LOGPIB does not Granger Cause LOGOC 26 1.76129 0.1963 LOGOC does not Granger Cause LOGPIB 2.34644 0.1203

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0.22% de l’ouverture commerciale alors qu’une augmentation de 1% des émissions de CO2 engendrent une augmentation de 2.31% de l’ouverture de commerciale.

• Cas des ER : Dans ce cas, il a été constaté que toutes les variables explicatives ont bien un effet positif sur la variable dépendante ER. L’augmentation de 1% du PIB, de OC et des CO2 pourrait entrainer une hausse respective des ER égale aux 2.28%, 4.69% et 9.83%. Ces résultats sont statistiquement significatifs au seuil de 5%.

Tableau 4: Modèle ARDL et coefficients estimés des variables (long terme) Variable

PIB OC ER

Coef Prob Coef Prob Coef Prob PIB - - -0.62 0.13 2.28 0.01**

OC 0.93 0.28 - - 4.69 0.04**

ER 0.03 0.07*** 0.22 0.95 - - CO2 3.03 0.00* 2.31 0.02** 9.83 0.09***

R 99.74 98.99 96.08

R2 98.54 94.19 87.17

Log likelihood 58.68 59.74 25.89

F-statistic 83.44 20.63 10.77

Prob(F-statistic) 0.00 0.00 0.00 Durbin-Watson stat 2.41 2.89 2.12

* significatif au seuil 1%

** significatif au seuil 5%

*** significatif au seuil 10%

Le mécanisme de correction d’erreur (ECM) est ensuite employé afin de tester la relation de court terme entre les variables (tableau 5).

Tableau 5: Estimation du modèle ECM (court terme)

Variable

PIB OC ER

Coef Prob Coef Prob Coef Prob D(PIB) 0.32 0.12 0.23 0.01* 0.98 0.01**

D(OC) 0.03 0.83 0.28 0.19 1.69 0.01**

D(ER) -0.10 0.07*** -0.06 0.07*** 0.27 0.00*

D(CO2) 1.16 0.02** 1.33 0.00* 1.58 0.16 CointEq(-1)* -1.24 0.00* -1.81 0.00* -1.08 0.00*

* significatif au seuil 1%

** significatif au seuil 5%

*** significatif au seuil 10%

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Tout d’abord, les coefficients de correction d’erreur sont égaux a (-1.24 et -1.81 et -1,08) ces coefficients d’ajustement ou force de rappel sont négatifs et compris entre zéro et un, en valeur absolue. Ils sont également statistiquement significatifs car leurs probabilités sont égales aux (P-value =0.00). Ce qui garantit un mécanisme de correction d’erreur et donc l’existence d’une relation d’équilibre de long terme (co-intégration) entre les variables du modèle.

• Cas du PIB : Une hausse de 1% de l’ouverture commerciale et des émissions de CO2 entrainent respectivement une augmentation de 0.32% et 1.16% du PIB.

Cependant, l’impact de la production d’électricité renouvelables sur le PIB est négatif à court terme, en effet une augmentation de 1% des ER provoquera à court terme une baisse de 0.10% du PIB.

• Cas de l’ouverture commerciale : Une hausse de 1% du PIB et des émissions de CO2 entrainent respectivement une augmentation de 0.23% et 1.33% de l’ouverture commerciale. Cependant, l’impact des ER sur l’ouverture commerciale est négatif. En effet, une augmentation de 1% des ER provoquera à court terme une baisse de 0.06% de l’ouverture commerciale.

Cas de la production d’électricité renouvelable : L’impact des variables explicatives sur cette variable est positif en totalité, car tout simplement, une augmentation du PIB, de l’ouverture commerciale et des émissions de CO2 provoquerait des hausses respectives de la production d’électricité renouvelable égales à 0,98% 1.69% et 1.58%.

Des tests de diagnostic sur les résidus de la régression ARDL ont également été menés afin de valider le modèle (tableau 6).

Tableau 6: Tests sur les résidus de la régression ARDL

Régression PIB OC ER

LM Test d’autocorrélation 4.37 (0.18)

21.18 (0.67)

0.20 (0.82) Test d’hétéroscédasticité

de ARCH

0.06 (0.79)

8.18 (0.56)

0.44 (0.51) Test de normalité de

Jarque Bera

3.45 (0.17)

0.10 (0.94)

0.48 (0.78) Test RESET de Ramsey 0.73

(0.51)

0.89 (0.43)

2.75 (0.30)

Le test statistique permettant de diagnostiquer et bien analyser le modèle ARDL estimé, à savoir le test de corrélation sérielle des économètres Breusch-Godfrey (LM), confirme l’existence de corrélation sérielle dans les 3 régressions. En effet, quand la probabilité associée à la statistique F-LM est supérieure à 0.05 cela veut dire qu’il y a absence d’auto- corrélation. Ceci est vérifié dans notre cas car tout simplement les 3 probabilités associées à la statistique F-LM sont égales à 0.18 et 0.67 et 0.82 ce qui est supérieure à 5%. De même pour le test de détection de l’hétéroscédasticité ARCH, qui soutient que la probabilité doit être supérieure à 0.05 afin de pouvoir confirmer d’absence d’hétéroscédasticité. Nos résultats indiquent des probabilités égales à 0.79 et 0.56 et 0.51. Il s’agit donc tout simplement d’absence de ce phénomène. Ainsi les deux derniers tests, ont permis de constater que les distributions des variables sont normales. Les résultats obtenus permettent de bien confirmer l’absence d’auto-corrélation et d’hétéroscédasticité. On peut donc conclure que le modèle ARDL estimé pour la période étudiée est validé, et pourrait faire l’objet d’analyse et de

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réflexion économique. On peut alors procéder à l’évaluation du test de coinétgration aux bornes.

Figure 1: Tests de stabilité CUSUM et CISUMQ de la variable PIB

-6 -4 -2 0 2 4 6

2014 2015 2016 2017

CUSUM 5% Significance

-0.4 0.0 0.4 0.8 1.2 1.6

2014 2015 2016 2017

CUSUM of Squares 5% Significance

Figure 2: Tests de stabilité CUSUM et CISUMQ de la variable OC

-6 -4 -2 0 2 4 6

2014 2015 2016 2017

CUSUM 5% Significance

-0.4 0.0 0.4 0.8 1.2 1.6

2014 2015 2016 2017

CUSUM of Squares 5% Significance

Figure 3 : Tests de stabilité CUSUM et CISUMQ de la variable ER

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

CUSUM 5% Significance

-0.4 0.0 0.4 0.8 1.2 1.6

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

CUSUM of Squares 5% Significance

(14)

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D’après les tests étudiés, on conclut que les 3 variables dépendantes sont bien stables dans le temps, surtout pendant la période étudiée. En effet, les résultats permettent de constater que leurs évolutions ne dépassent pas l’intervalle de confiance en rouge. Cette stabilité s’explique par la présence des différentes variables explicatives intégrées dans cette recherche.

4. Discussion des résultats

Les résultats de notre modèle ARDL ont démontré l’existence d’une relation de long terme entre nos variables à savoir la croissance économique, la production de l’électricité renouvelable, les émissions de CO2 et l’ouverture commerciale. Le Test de causalité de Granger nous a ensuite permis de déterminer le sens de cette co-intégration. En effet, les résultats du test ont permis de démontrer qu’il existe une causalité unidirectionnelle allant des émissions de CO2 vers la production d’électricité de source renouvelable. Une causalité bidirectionnelle entre l’ouverture commerciale et les émissions de CO2, ainsi qu’une causalité unidirectionnelle allant des émissions de CO2 vers le PIB et de l’ouverture commerciale vers la production d’électricité de source renouvelable. Nous pouvons expliquer le sens de causalité entre les émissions de CO2 vers la production d’électricité renouvelable, par le fait qu’une augmentation des émissions permettrait un déploiement des énergies propres afin d’en maitriser et d’en réduire le taux. Nos résultats ont également démontré une causalité bidirectionnelle entre l’ouverture commerciale et les émissions de CO2. Cela est forcément dû à l’augmentation des échanges commerciaux internationaux, et donc une augmentation de l’utilisation de moyens de transport, particulièrement polluants. Nous pouvons également expliquer la causalité unidirectionnelle des émissions de CO2 vers le PIB par le fait que la croissance économique dépend fortement de secteurs énergivores, basés actuellement, principalement sur des sources d’énergies conventionnelles fortement polluantes. Et enfin, la causalité unidirectionnelle allant de l’ouverture commerciale vers la production d’électricité de source renouvelable confirme le rôle du transfert de technologie grâce aux échanges internationaux dans le déploiement du secteur des énergies renouvelables au Maroc. En effet, nos résultats rejoignent ceux de Mohamed Safouane Ben Aïssa et al. (2014) qui confirment que le commerce international est bénéfique pour le déploiement des énergies renouvelables notamment dans les pays en développement qui nécessitent un transfert de technologie grâce aux échanges internationaux. En effet, les auteurs soutiennent que le commerce international facilite le transfert de technologies et que les pays africains ont besoin de beaucoup de temps pour se doter des capacités humaines et physiques nécessaires à la production d'énergies renouvelables. Les auteurs soulignent également que les incitations fiscales (taxes sur les émissions, permis de pollution, subventions, etc.) ne sont pas suffisamment importantes pour inciter les producteurs à utiliser ces sources d’énergie. En effet, les subventions à l'innovation sont particulièrement intéressantes car l'abandon d'une technologie polluante pour une technologie verte nécessite toujours des investissements importants, notamment pour les pays africains. Une plus grande ouverture des échanges permettrait donc, grâce à son impact positif sur le transfert de technologie, de diffuser l'adoption de technologies de production propre.

D’un autre coté l’absence de relation entre la production d’électricité renouvelable et la croissance économique confirme, pour notre étude, l’hypothèse de neutralité et rejoignent les résultats de El-Karimi et EI Ghini (2020) concernant le cas Marocain. En effet, nous pouvons expliquer ce résultat par le fait que le secteur d’électricité renouvelable n’est pas encore assez déployé au point d’en affecter la croissance économique. Nos résultats rejoignent ceux de de Bhattacharya et al. (2016), qui les ont expliqués par le fait que ces pays n’ont pas été en mesure d’utiliser efficacement les sources d’énergies renouvelables dans le processus de production, ce qui n’a donc pratiquement aucun impact sur la production économique.

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Concernant les résultats de notre test ARDL pour le long terme, les coefficients nous ont permis de confirmer le rôle de l’ouverture commerciale dans la croissance économique Marocaine. En fait, une hausse de 1% du taux d’ouverture commercial de l’économie pourrait provoquer une hausse de 0.93% du PIB marocain. De plus, une hausse de la variable de production d’électricité renouvelable permettrait une augmentation de 0,03% du PIB.

Cependant, une hausse des émissions de CO2 conduirait à une hausse du PIB de 3,03%, ce qui est très significatif et démontre la grande dépendance du la croissance Marocaine, aux secteurs polluants. Les émissions de CO2, permettraient également l’augmentation de l’ouverture commerciale. En effet, une hausse de 1% des émissions CO2 engendreront une augmentation de 2.31% de l’ouverture de commerciale. L’augmentation de la production d’électricité renouvelable quant à elle, permettrait d’augmenter l’ouverture commerciale de 0,22%. Pour ce qui est de la production d’électricité renouvelable, les résultats ont démontré l’importance du rôle du développement économique dans le déploiement du secteur. Ceci peut être expliqué par le fait que la transition vers les énergies propres peut nécessiter des investissements importants compte tenu des couts élevés des technologies propres. En effet une augmentation du PIB de 1% permettrait une hausse de la production de l’électricité renouvelable de 2.28%. L’importance de l’ouverture commerciale dans la production d’électricité renouvelable a également été démontrée. En effet une augmentation de l’ouverture commerciale de 1% permettrait une augmentation de la production d’l’électricité renouvelable de 4,49%. L’augmentation des émissions de CO2 de 1% engendre également le déploiement de l’électricité renouvelable à hauteur de 9,83%. Pour ce qui est du court terme, les résultats sont identiques au long terme, sauf pour l’impact de la production d’électricité renouvelable qui est négatif sur le PIB a hauteur de 0,10% et sur l’ouverture commerciale à hauteur de 0,06%. En effet, nos résultats rejoignent ceux de Cardoso Marques et al. (2012) qui expliquent l’impact négatif des énergies renouvelables sur la croissance économique à court terme par le fait que les coûts élevés de la promotion des sources d'énergie renouvelable pèsent excessivement sur l'économie. Les auteurs suggèrent que les politiques publiques explorent de nouvelles manières de développer ce type d’énergie en mettant l’accent sur la promotion de la R & D, les brevets et en incitant à l'exportation de technologie ainsi qu’en stimulant un changement des habitudes de consommation.

Conclusion

Au meilleur de nos connaissances, il n’existe aucune étude ayant étudié la relation entre les énergies renouvelables et la croissance économique, en considérant le rôle du commerce international, pour le cas Marocain. En effet, le pays a entamé un déploiement massif des énergies renouvelables, notamment dans la production d’électricité, et a pour objectif de porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 52 % en 2030. Il serait donc intéressant d’analyser l’impact d’une telle transition énergétique sur la croissance économique du pays et d’étudier la relation entre le commerce international et les énergies renouvelables au Maroc. Cette recherche a donc pour objectif d’étudier la relation entre la croissance économique et la production d’électricité renouvelable dans un cadre multidimensionnel formé grâce à l’introduction de différentes variables explicatives à savoir, l’ouverture commerciale ainsi que les émissions de CO2. En effet, plusieurs études ont déjà analysé la causalité entre la consommation d’énergie renouvelable et la croissance économique. Certaines études ont également introduit les émissions de CO2 a leurs modèles.

Cependant, très peu d’études ont pris en considération le rôle du commerce international et son impact sur le secteur des énergies renouvelables. Afin de déterminer la relation entre nos variables, nous avons eu recours à la méthode ARDL ainsi qu’au test de causalité de Granger

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185

sur des données de la période allant de 1990 à 2017. Les résultats de notre étude confirment l’hypothèse de neutralité pour le cas Marocain. Ce qui veut dire que la production d’électricité renouvelable n’impacte pas la croissance économique, du moins pour le moment. En effet, ces résultats rejoignent ceux Al-mulali et al. (2013) pour certains pays, ceux de Alper et Oguz (2016) également pour certains pays, ceux d’Ozcan et al. (2019) pour la totalité des pays étudiés, et ceux de El-Karimi et EI Ghini (2020), qui s’est également intéressé au cas du Maroc. Ces auteurs ont expliqué l’hypothèse de neutralité par le fait que le secteur des énergies renouvelables, plus particulièrement celui de la production d’électricité renouvelable n’est pas assez déployé au point d’en affecter la croissance économique. En effet, malgré les progrès déployés dans la production d’électricité renouvelable, le secteur n’est pas encore assez développé, et le pays est encore fortement dépendant des énergies de sources conventionnelles pour la production d’électricité. D’un autre côté, l’importance de l’ouverture commerciale dans le déploiement du secteur a été prouvée. En effet, plusieurs études confirment le role commerce international dans le transfert de technologie qui permet à son tour d’acquérir les capacités physiques et humaines nécessaires à un déploiement du secteur.

Le Maroc est un pays qui n’a pas encore les technologies et le savoir-faire nécessaire afin de bénéficier du grand potentiel des énergies renouvelables et d’augmenter considérablement sa production énergétique propre. Nos recommandations en termes de politique énergétique concernent principalement les mesures fiscales dans le secteur des énergies renouvelables. En effet, le gouvernement marocain devrait encourager l’utilisation de ces sources d’énergie, au dépend des sources conventionnelles, en mettant en place des incitations fiscales permettant de stimuler l’investissement et la consommation de ces sources d’énergie, et facilitant l’abondant des technologies conventionnelles, pour des technologies plus propres. D’un autre coté et enfin d’encourager ces dernières, il est nécessaire d’instaurer un climat propice à l’investissement, grâce auquel le pays sera en mesure d’attirer des investissements nationaux et étrangers. La formation d’une main d’œuvre qualifiée et le développement du capital humain sont également des conditions nécessaires au déploiement du secteur des énergies renouvelables au Maroc.

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