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85. Bertalan Székely ( ) : L a mort de Savonarole sur le bûcher. Székely Bertalan ( ) : Savonarola máglyahalála

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B E R T A L A N S Z É K E L Y : L A M O R T D E S A V O N A R O L E S U R L E B Û C H E R

Le D é p a r t e m e n t des gravures et estampes de la Galerie Nationale Hongroise possède u n dessin inté- ressant de Bertalan Székely, dessin au fusain et au lavis, i n t i t u l é « La mort de Savonarole sur le b û c h e r »*

(Fig. 85.) appartenant aux tentatives peu nombreuses et encore à l ' é t a t d'essai qui ont conduit le grand m a î t r e de la peinture historique à tirer son sujet non pas de l'histoire nationale mais de l'histoire universelle2. Pour d é t e r m i n e r la date de cette esquisse faite en vue d'une composition, nous possédons les d o n n é e s suivantes :

1. Dans l'inventaire du D é p a r t e m e n t des gravures et estampes nous lisons, sous le t i t r e de l'esquisse, la note suivante : « Dessin e x é c u t é au Kompositions Verein à Munich »3.

Nous devons donc chercher la date de l'esquisse dans les a n n é e s d ' é t u d e s à Munich. Cette é p o q u e c o m m e n ç a à la f i n de l'été 1855 et finit au printemps de 1862 quand Székely revint, sur l ' i n v i t a t i o n de József E ö t v ö s , en Hongrie.

2. Les oeuvres d a t é e s par Székely l u i - m ê m e nous permettent de situer le dessin sur Savonarole dans l ' a n n é e 1859, aux premiers mois de son séjour à

Munich. A cette é p o q u e - l à , nous ne connaissons pas de grandes compositions e x é c u t é e s par l u i , i l s'occu- pait alors principaiement à dessiner des esquisses et à faire des illustrations. E n p r é p a r a t i o n de ses toiles historiques à venir, i l é t a i t déjà h a n t é par le sujet Dobozi et par le personnage d u r o i Louis I I sur lequel i l faisait des esquisses c o m p l é t a n t la série entreprise déjà lors de son séjour en Transylvanie.

I l composa alors aussi des séries : illustrations pour le p o è m e « Hermann et D o r o t h é e » de Goethe, la série de dessins sur la vie d u Caravage et un t r i p - t y q u e : L a vigilance maternelle. Ce sont des esquisses pittoresques e x é c u t é e s en une seule couleur ou au charbon, à la sépia et au lavis, s'inspirant pour la plupart de sujets dramatiques laissant percer les visions romantiques du jeune peintre q u i furent plus t a r d freinées non seulement par sa nature réfléchie

85. Bertalan Székely (1835— 1010) : L a mort de Savonarole sur le bûcher.

Székely Bertalan ( 1 8 3 5 - 1 9 1 0 ) : Savonarola máglyahalála. 1859.

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30. Wilhelm von K a u l b a c h : L'empereur Othon i l ! dans la crypte de Charlemagne à Aix-la-Chapelle. 1850.

Wilhelm von Kaulbach : I I I . O t t ó Nagy Károly sírboltjában, Aachenben. Falkép a nürnbergi Germán Múzeumban.

mais aussi par l'exemple m o d é r a t e u r de la peinture»

historique munichoise. Dans les oeuvres peintes à cette é p o q u e , i m m é d i a t e m e n t a p r è s son a r r i v é e à la capitale de la B a v i è r e , Székely montre une facilité é t o n n a n t e à transplanter les t h è m e s romantiques dims u n langage visuel, i m a g é . C'est surtout la série»

c o m p o s é e de douze scènes sur la vie d u Caravage (Fig. 87, 88.) faisant partie d ' u n A l b u m de jeunesse qui est i n t é r e s s a n t e pour nous parce que c'est, elle q u i p r é s e n t e les rapports les plus é t r o i t s avee: le dessin sur Savonarole4. Le fait que le sujet fut fourni dans les deux cas par la Renaissance italienne, est pour nous d'une importance secondaire, ce q u i i m - porte, ce sont la conception identique des person- nages due au c a r a c t è r e violent de ses passions, le rôle é g a l e m e n t dominant de la l u m i è r e et de l'ombre

m y s t é r i e u s e s et vibrantes et la touche grasse q u font oublier que dans la r e p r é s e n t a t i o n des deux t h è m e s le peintre ne s'est servi que de deux couleurs : comme couleur de fond le blanc et u n noir velouté sur le dessin sur Savonarole et u n b r u n chaud sur les dessins consacrés au Caravage. L a série d'esquisses r e p r é s e n t a n t le célèbre peintre italien porte la date de septembre 1859, ce qui nous permet de dater à peu près de la m ê m e é p o q u e le e< Supplice de Savo- narole sur le b û c h e r ».

Cette h y p o t h è s e est a p p u y é e par les rapports existant entre l'esquisse de Székely et une fresque ele W i l h e l m von K a u l b a c h , au Musée Germanique de Nuremberg (Fig. 8(1). I l y a de fortes ressemblances dans la composition générale des deux tableaux qui n'existent pas cependant dans la etonception

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87. Bertalan Székely (1835 -1910):

Le Caravage aperçoit la jeune fille endormie. 1859.

Székely Bertalan (1835 — 1910):

Caravaggio megpillantja az alvó l e á n y t . Caravaggio élete sorozat. I . k é p . 1859.

des personnages. A côté de l ' i d e n t i t é de la forme des tableaux, i l y a i d e n t i t é dans la disposition des prin- cipaux personnages et des groupes secondaires, constituant des formes g é o m é t r i q u e s identiques, notamment les deux principaux personnages u n t r i - angle rectangle dont la base est le côté court et, avec l ' a r r i è r e - p l a n , u n arc haut s'inclinant l é g è r e m e n t à d r o i t e5, le groupe de droite constitue u n triangle scalene dont l'angle le plus petit est dirigé vers le personnage principal tandis que les repoussoirs for- ment également un arc. La, l u m i è r e joue un rôle i m p o r t a n t dans chacun des deux tableaux ce q u i n'est pas fi-équent n i dans la peinture de Székely, n i dans celle de Kaulbaeh. A u moment où Székely a r r i v a à Munich, W i l h e l m von Kaulbaeh é t a i t déjà depuis 1849, directeur de l ' A c a d é m i e des Beaux- A r t s , peintre de la cour royale et une p e r s o n n a l i t é

d i s t i n g u é e de la société et d u monde des arts. A p r è s avoir peint de grandes compositions, exemples clas- siques de la peinture historique a c a d é m i q u e alors à la mode à Munich, i l e x é c u t a , justement en 1859, la fresque d u Musée Germanique de N u r e m b e r g6 r e p r é s e n t a n t l'empereur Othon I I I dans la crypte de Charlemagne à Aix-la-Chapelle. Si nous ne pou- vons affirmer que Székely ait vu la fresque achevée, nous ne pouvons avec certitude le nier. Cependant, i l est bien probable que les esquisses et les cart ons faits pour cette fresque é t a i e n t à la disposition des élèves de l ' A c a d é m i e .

A c ô t é des ressemblances, nous constatons des différences sensibles m ê m e dans la composition géné- rale. Pour mieux mettre en relief le personnage prin- cipal, Székely a placé le point le plus élevé du groupe des moines à droite au-dessous de la hauteur de la

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figure do Savonarole. C'est dans ce m ê m e but que le repoussoir allumant le feu d u b û c h e r n'a pas la m ê m e importance qu'ont les deux guerriers de la fresque de Kaulbaeh, mais i l forme, en se penchant, comme u n p i é d e s t a l sous le p r é d i c a t e u r e n t r a î n é au b û c h e r . Le rôle de la l u m i è r e a é g a l e m e n t c h a n g é ; dans la composition do Kaulbaeh elle se trouve au contre (sous la forme d'une torche cachée sous un bouclier et brandie par u n guerrier agenouillé au premier plan) ot c'est a ut ou r d'elle que se groupent concent inique- ment, dans des poses bien calculées, les acteurs de la scène. Chez Székely, la l u m i è r e entre diagonale- mont dans le tableau, augmentant l'impression d u mouvement de l'action contrastant bien avec les tableaux vivants formés par les personnages do Kaulbaeh. L'esquisse pleine de tension de Székely semble avoir plus de force explosive que la fresque clairement o r d o n n é e , mais pauvre de sentiments de Kaulbaeh, m ê m e tenant compte des limites imposées à une conception de cotte envergure et inconnues à une esquisse de petit format. (Székely sut conserver-

la puissance d u sentiment de ses tableaux a c h e v é s m ê m e si l ' e x é c u t i o n détaillée, souple en a déjà d i - m i n u é la b e a u t é picturale.) Ainsi, la différence no s'explique pas uniquement par l'effet enchanteur propre à une esquisse. Mais le tableau doit certaine- ment à ce c a r a c t è r e d'esquisse son air dense de la fumée d u b û c h e r à peine a l l u m é et estompant ainsi la l u m i è r e , tandis que sur la fresque de Kaulbaeh l'action semble se jouer sous une cloche pneu- matique.

Nous ignorons les raisons q u i ont a m e n é Székely à emprunter la composition de Kaulbaeh. Est-ce par respect d û au m a î t r e âgé et t r è s r e n o m m é alors ou est-ce u n essai de donner une meilleure solution, plus concise, dans les limites d'une m ê m e concep- tion? L a connaissance de l'esprit critique de Székely nous porte à admettre la d e u x i è m e possibilité".

Quelle que soit la cause de la naissance do l'esquisse, non seulement le mode d'expression h a c h é , nerveux, mais la chaleur do la composition a l i m e n t é e par des sentiments romantiques elle aussi é v o q u e bcau-

88. Bertalan Székely ( 1 8 3 5 - 1910):

Le Caravage se réveille en sur- saut à côté de sa femme en- dormie.

Székely Bertalan 11835 1910):

Caravaggio felriad alvó hitvese mellett. Caravaggio élete soro- zat. V I I . k é p . 1859.

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coup plus les héros de Delacroix agités par des pas- sions informes que la peinture historique à la muni- choise. Malgré cela i l importe d'examiner de plus près les rapports d u jeune Székely avec le directeur de l ' A c a d é m i e des Beaux-Arts de Munich et cela d'autant plus que si nous n'avons pu montrer jusqu'ici dans l'oeuvre de Székely l'influence de Pilot y, son v é r i t a b l e m a î t r e , nous décelons dans ses toiles de moindre importance, e x é c u t é e s en Hongrie, des res- semblances au point de vue de la composition, avec a peinture de Kaulbaeh. Nous pouvons constater

ces ressemblances par exemple entre la L é d a de Székely peinte en 1873 et l ' A m o u r et Psyché de Kaulbaeh ; entre la V é n u s de Murany et l'Allégorie d u Danube ornant les arcades d u Hofgarten à M u - nich ; entre la T e m p ê t e de Székely et la T e m p ê t e de Kaulbaeh p a r m i les illustrations faites pour le poème « Hermann et D o r o t h é e » de Goethe. Plus nous pouvons d é t e r m i n e r ce q u i peut ê t r e imputable à Munich dans l'oeuvre de Székely, plus nous pou- vons saisir les c a r a c t é r i s t i q u e s nationales de sa peinture. Lenke H. Borda es

N O T E S

1 Charbon, craie, encre de Chine, papier, 44.3 ,< 68.2 cm.

Au Musée des Beaux-Arts. N° d'inventaire : 3751/1944.

Don de Tivadar Lándor.

2 Sa seule oeuvre achevée, à sujet non hongrois, fut exécutée en 1863 pour le Musée National Bavarois et représente la fuite de l'empereur Charles V I I I (Albert Charles, prince électeur de Bavière). La com- position fut faite « al secco » ; elle est à présent enduite de chaux.

3 Cette note se fonde sans doute sur une communica- tion de Tivadar Lándor.

4 Album de jeunesse (Département des gravures et estampes de la Galerie Nationale Hongroise. Musée des Beaux-Arts, N° d'inventaire: 1760—1915. Pp.

277 — 285. 12 dessins à la sépia et à la gouache blanche, avec description des thèmes et la note « 1859, Sep- tember, Munich ».

5 Sur la fresque de Kaulbaeh l'arc est formé par une niche, sur le tableau de Székely, i l est dessiné par la lumière rayonnant du bûcher.

8 Fritz von Ostini : Wilhelm von Kaulbaeh. Knack- fuss Künstler-Monographien. 1906.

7 L'anecdote suivante en fait preuve. Kaulbaeh, ce peintre» fier de sa renommée, réservé et tenant à dis- tance ceux de ses élèves qui voulaient l'imiter, montra une fois à Székely le carton de sa toile « La bataille de Salamis ». Sur la remarque modeste du jeune peintre hongrois critiquant les couleurs abstraites, il invita l'élève à faire une esquisse en couleurs pour ce carton selon ses idées personnelles.

V. Menyhért Palágyi : Bertalan Székely et l'esthé- tique de la peinture. 1910. Probablement d'après la communication du peintre lui-même.

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