LE TOURTEAU DE COLZA DANS L’ALIMENTATION ANIMALE
I.
—INFLUENCE
DE DIVERSPROCÉDÉS
DE FABRICATION SUR LESQUANTITÉS INGÉRÉES
PAR DES BOVINS EN CROISSANCEC. BÉRANGER
N. GRENETStation de Recherches sur
l’Élevage
desRuminants,
Centre de Rechevches de
Clevmont-Fe y vand,
63 -Saint-Genès-Champanelle
Institut national de la Recherche
agronomique
SOMMAIRE
Nous avons mesuré
l’appétibilité
de trois tourteaux de colza obtenus àpartir
d’un même lot degraines
selon desprocédés
industrielsdifférents,
un tourteau de lin decomposition
chi-mique
voisine servant de témoin.Les
quatre
tourteaux ont été distribués telsquels,
àquatre
lots de huit bouvillons suivantun
dispositif
en carré latin 4 X 4, encomplément
d’une ration de foin depré
limitée à 8kg
par animal et parjour.
Les trois tourteaux de colza ont été moins
appétibles
que le tourteau de lin. Le «toastage
»,qui
consiste en un traitementthermique
en vue d’éliminer les substances volatiles telles que lessénevols,
asignificativement
améliorél’appétibilité
du tourteau de colza. Demême,
des deux tour- teaux « toastés n, celui dont lagraine
avait été chaufféeplus rapidement
à unetempérature plus
éle-vée a été mieux consommé que le tourteau dont la
graine
n’avait subiqu’une
faible élévation detempérature.
INTRODUCTION
Malgré
uneteneur moyenne de 3 8 p.
100de matières azotées, le tourteau de colza
estpeu utilisé
enFrance pour l’alimentation des animaux domestiques (6 0
ooo tonnesen
19 6 7 pour
uneproduction de 90
oootonnes
et unecollecte de graines de 444
000tonnes) .
( 1
)
Détaché par le CentreTechnique Interprofessionnel
desOléagineux Métropolitains auprès
de la Station de Recherches surl’Élevage
des Ruminants.Il
estessentiellement utilisé par les ruminants, mais
sonemploi
reste encorelimité
par
sonappétibilité insuffisante. Celle-ci serait due à la présence de composés soufrés volatils, les i!othiocyanate! également appelés sénevols
ou essence3de moutarde.
Ces composés résulteraient d’une hydrolyse enzymatique de thioglucosides par la
myrosinase, lors du broyage
etdu chauffage de la graine effectués
avantla délipi-
dation. Les isothiocyanates
neconstituent qu’un stade intermédiaire dans le processus de dégradation des thiogluco3ides, certains d’entre
eux(en particulier le 3 -butényl- isothiocyanate) pouvant être oxydés pour former
uncomposé cyclique
nonvolatil,
la L 5 -vinyl-2-oxazolidinéthione (P 1TT -Rm>=,RS, 1050 ). Cette substance à pouvoir goi- trigène perturbe le fonctionnement de la glande thyroïde chez les monogastriques
etexerce une
action dépre 3 sive
surla croissance, mais elle
nesemble toutefois pas avoir d’effet
surles ruminants.
I>e
nombreux
auteurs se sontattachés à définir le mode d’action de
cescomposés
ainsi que les
moyensde les éliminer
oude limiter leur influence (cf.
revuebibliogra- phique canadienne de i 9 6 5 ) . Ils
ont enparticulier montré que la composition chimique
du
tourteaude colza était variable,
et notammentque la
teneur encomposés soufrés
était fonction d’un certain nombre de facteurs qui
sont :l’espèce (l3rassica napîts
et
Brassica cainfiestris), les conditions climatiques
etagronomiques (!’V!TTEx, 1959 )
et
les procédés d’extraction (CI,.!VDlvI1B
etal., 1959 ; CI,.!:vDl!L, zc!62 ; R U T KOWSKI
et
K OZI , OWSKA , m!65). Or, les conclusions de
ces travauxétrangers peuvent diffici- lement être appliquées à
notrepays. En particulier les
auteurscanadiens, qui
sontles plus nombreux,
ontétudié le
tourteauobtenu à partir de l’espèce Brassica cam!s!M
alors que l’espèce yia!us représente 90 p.
100de la production française de colza.
Devant la
constanteaugmentation de la production
età la suite de l’introduction
en
France de nouvelles techniques industrielles,
unesérie d’expériences
adonc été entreprise ( 1 ) dans le dessein de
mesurerl’appétibilité
etla valeur nutritive du
tourteaude
coizaproduit selon les procédés
nouveaux,d’étudier les possibilités
d’amélioration de la qualité de
ce tourteau etde préciser des
normesd’utilisation pour les divers types d’animaux.
Nous rapportons ici les résultats d’une première expérience dans laquelle
nousavons mesuré l’appétibilité pour les bovins
encroissance de trois
tourteauxde colza obtenus par des procédés différents ;
un tourteaude lin de composition chimique
voisine
etgénéralement bien accepté par les animaux
aété utilisé
commetémoin.
MÉTHODES
PrinciPe
Dans le but de limiter au maximum l’influence des facteurs de variation autres que le
procédé industriel,
les tourteaux de colza ont été obtenus àpartir
d’un même lot degraines.
Cesgraines,
de
l’espèce napu!,
ont été récoltées dans ledépartement
du Cher et la variétéSavepta représen-
tait environ 80 p. 100du lot.
( 1
)
laude concertée entre le C. li.’i.I.C!.XI.fit
i’f.X.R.A. : Station de Recherches avicoles du C.N.R.Z.(Jouy-en-Josas),
Station de Recherches surl’Élevage
des Ruminants(Theix)
et le Laboratoire d’Essai etd’Analyse
des Aliments, i, rue Santos Dumont(l’aris XV&dquo;).
Les trois tourteaux de colza et le tourteau de lin utilisé comme témoin ont été distribués tels
quels,
ad<:6t< M ) M ,
encomplément
d’une ration pauvre en azote, constituée de foin depré
dis-tribué en
quantité
limitée.L’expérience
a été réalisée suivant undispositif
en carré latin compor-tant 4 lots
de 8 bouvillons et 4périodes
de 3 semaines. Leschangements
derégime
ont été effectuéssans
transition,
les animauxpassant
directement d’un tourteau à l’autre. Afin que les résultats de lapremière période
de contrôle ne soient pasperturbés
par unetrop
lenteadaptation
desanimaux,
les quatre lots ont reçu au cours d’une
période pré-expérimentale
de 3 semaines les trois tour- teauxexpérimentaux
et unquatrième
tourteau de colzad’origine
différente(tourteau
X du com-merce),
ce dernier étant ensuiteremplacé
par le tourteau de lin(tourteau T).
Modes de
pvépavation
des touvteauxLes trois tourteaux de colza
(tourteaux A, B, C)
ont été obtenus par unepression
continue(procédé
oexpeller n)
suivie d’une extraction aux solvants. En cequi
concerne le tourteauA,
lagraine
a été chaufféerapidement
à unetempérature
élevée etpressée
une seule fois assez fortement;tandis que pour le tourteau B la
graine
a été chauffée modérément et a subi deuxpressions
succes-sives relativement faibles.
Après l’extraction,
les deux tourteaux A et B ont subi un traitementthermique appelé
«toastage
»qui
consiste en ungrillage
et uneinjection
de vapeur dans la masse.Cette
opération
a pour but d’éliminer les substances volatiles telles que les sénevols etpermet
d’entraîner les dernières traces de solvants. Le tourteau C n’a pas faitl’objet
d’un traitementparticulier après l’extraction ;
le conditionnementthermique
de lagraine
avant extraction a été sensiblementidentique
à celui réalisé pour le tourteau A. Au tableau ifigure
le détail destempé-
ratures et des
temps
de passage aux différents stades de fabrication pour les troisprocédés
uti-lisés. Le tourteau de lin a été obtenu selon le même
procédé
que le tourteau C(pression-extraction).
Les
quatre
tourteaux A, B, C et T contenaientrespectivement
en p. 100de la matière sèche : 13,2- 14, 3
- ii,3 - 9,6 p. 100de cellulose brute Weende et 39,7 - 39, 6 - 41,3 - et 3r,4 p. 100de matières azotées totales.
Réalisation et mesures
Seize bouvillons de race Salers et seize bouvillons croisés charolais X Salers ont été
égale-
ment
répartis
enquatre
lots aussi semblables quepossible (poids vif moyen
454, 451, 454 et456 k g
pour un
âge
de6 70 , 6 70 ,
669 et66 9 jours respectivement).
Le foin utilisé avait un coefficient d’utilisation
digestive
mesuré sur moutons de5 6, 9 p.
100pour la matière
organique
et de 3g,! p. ioo pour les matières azotées avec une teneur de7 ,6
p. ioo parrapport
à la matière sèche.Les animaux maintenus en stabulation
entravée,
ont été alimentés individuellement ; les aliments ont étépesés
et distribués le matinà 7 h pour
les tourteaux et le soir à i6h pour le
foin.La ration de foin a été limitée à 8
kg
par animal et parjour ; cependant,
nous avons été amenés àl’augmenter
de 8 à iokg pendant
iajours
au cours de lapériode pré-expérimentale
et 20jours
au cours de la
première
et de la secondepériode
en raison de la faible croissance de certains ani-maux. Les tourteaux ont été offerts à
volonté,
laquantité
refusée a été maintenue à environ i5 p. 100de la
quantité
distribuée.Toutefois,
laquantité
de tourteau de lin(tourteau T)
a dû êtrelimitée à 4
kg
parjour
àpartir
de la troisièmepériode,
certains animaux en avaient consommé desquantités
excessivespouvant atteindre 7 kg
parjour
au cours despériodes précédentes.
RESULTATS
Les résultats globaux qui figurent dans le tableau
2 montrent unegrande varia-
bilité dans les quantités de
tourteauxingérées (exprimées
enkg de matière sèche).
On
aregroupé dans le tableau 3 les moyennes des quantités consommées de
tour-teaux par traitement, par lot
etpar période, pour les quatre périodes expérimentales.
D’une part, les animaux
ontconsommé moins de
tourteaude colza que de
tourteaude lin (P
<0 , 01 ) ; d’autre part, ils
ontingéré
uneplus grande quantité (P
<o,oi)
de tourteaux de colza
«toastés » le
tourteauA, dont la graine avait subi
uneforte élé-
vation de température
aété mieux consommé (P
<o,or) que le tourteau B dont la
graine avait été peu chauffée
avantl’entrée
enpresse. Par ailleurs, d’une manière
générale, les quantités de
tourteauxingérées
au coursde la première période
ontété
inférieures (P
<0 , 05 ) à celles des trois
autrespériodes (tabl. 3 ).
Si l’on considère l’évolution des quantités de matière sèche consommées de
chaque
tourteau au coursdes périodes successives (fig. i), l’analyse de variance
montreque l’accroissement de la consommation
entrela première période
etles trois
autres est
significatif pour les
tourteauxA
etT (P
< 0,01 etP
<0 , 05 respective- ment). Pour le
tourteauC qui
estle moins appétible, l’augmentation n’est signifi-
cative qu’à partir de la troisième période.
Demême, à l’intérieur des périodes, c’est
entre
la première
etla deuxième semaine que les consommations
ontaugmenté le plus. A la fin de la deuxième semaine, le niveau d’ingestion maximum
aété pratique-
ment
atteint, sauf pour le
tourteauT.
I,’observation des vitesses de consommation des
tourteauxpar
uneapprécia-
tion subjective des quantités ingérées
au coursdes trois premières demi-heures sui-
vantla distribution
aconfirmé le classement des
tourteauxsuivant leur appétibilité.
Le
tourteaude lin
aété plus rapidement consommé, puis les
tourteauxde colza
«
toastés
»A
etB, enfin le
tourteauC
non «toasté
».Nous
avonsmesuré les consommations de paille
endistribuant dans les auges
une
quantité déterminée ( 2 kg)
et enpesant les refus, les animaux étant alors placés
sur une
litière de copeaux de bois. Nous n’avons pas observé de variations des quanti-
tés consommées de paille suivant la
naturedu
tourteau.Les animaux
ontété pesés
audébut
età la fin de chaque période, mais celles-ci
sonttrop
courtespour permettre d’apprécier la croissance
avecprécision; cependant,
il apparaît que le gain de poids
avarié dans le même
sensque les quantités de
tour-teaux
ingérées, il
aété respectivement de 51 8, 493 , 29 8
et733 g/jour pour les
tour- teauxA, B, C et T;
cescroissances
sontnormales compte
tenudu poids des animaux
et
du niveau d’ingestion.
DISCUSSION
Des
différences importantes d’appétibilité
ontété observées
entreles trois
tour- teauxde colza selon le procédé industriel employé,
cequi à
notreconnaissance, n’avait pas été mentionné jusqu’ici. Le
«toastage
»des
tourteauxA
etB
enéliminant
les sénevols
apermis d’accroître la quantité ingérée, de réduire le temps d’adapta-
tion
etd’augmenter la vitesse de consommation. Cette amélioration de l’appétibilité
n’a toutefois pas permis d’atteindre les niveaux de consommation observés
avecle
tourteaude lin. Ceci confirme les résultats obtenus par B ELL ( 1952 )
surovins
etBURKITT (r 95 r-z 954 )
surovins
etbovins qui avaient noté
unevitesse d’ingestion plus lente ainsi qu’un temps d’adaptation beaucoup plus long chez les animaux
recevant
du
tourteaude colza par rapport à
ceux recevantdu
tourteaude lin. Il
estpossible que la totalité des sénevols n’ait pas été éliminée
oubien qu’une
autresubs-
tance,
nonvolatile, intervienne
etcomplète l’action des sénevols pour rendre le
tour- teaumoins appétible que le
tourteaude lin.
I)e même, le traitement de la graine
a eu uneinfluence prépondérante
surl’appé-
tibilité du tourteau. Bien que
«toastés
» tousles deux, les
tourteauxA
etB
ontété
consommés
enquantités différentes. Ceci pourrait être dû
aufait que la réaction
d’hydrolyse
aété plus complète lors du traitement B, la température de la graine n’ayant jamais dépassé 40 0 C alors que dans le traitement A, la température
aatteint
IIO
°C
et apu détruire
ouinhiber la myrosinase
avantque la dégradation des thio- glucosides
nesoit à
unstade avancé. Il
estégalement possible que les animaux aient
préféré le tourteau A
enraison d’une teneur
enmatières grasses plus élevée ( 4 , 4 p.
100par rapport à la matière sèche), alors que le
tourteauB n’en contenait que
2,2p.
zoo.Un outre, il
estimportant de savoir si l’ordre de classement
restele même lorsque
ces
tourteaux
se trouventassociés à
unecéréale. Une expérience complète n’a pu
être réalisée, mais
nous avonsnéanmoins effectué
unessai
sur6 animaux
enutilisant
un
carré latin 3 X 3 comportant des lots de deux animaux
etdes périodes de trois
semaines. Les
tourteaux ontété mélangés
avecde l’orge
enquantité égale
etles ali-
ments
concentrés ainsi constitués
ontété distribués à volonté
encomplément d’une
ration de foin de pré. Il
estapparu que les différences d’appétibilité
entre tourteauxsubsistaient
etque les niveaux de consommation
seclassaient dans le même ordre que précédemment. Les deux aliments concentrés
contenantles
tourteaux« toastés
»A
et B ontété mieux consommés ( 3 , 92
et3 , 30 kg par animal
etpar jour respective- ment) que celui
contenantle
tourteauC
non «toasté
»( 2 ,8 1 kg par animal
etpar
jour). Toutefois, les différences de quantités de
tourteauxconsommées, lorsqu’ils
sont
mélangés à
unecéréale,
sontplus faibles que celles notées lorsqu’ils
sontdistri-
bués à l’état pur.
La relation
entreles gains de poids
etles quantités ingérées permet de penser que la valeur nutritive du
tourteaude colza
estéquivalente à celle du
tourteaude lin. Toutefois, J ARRIGE
en1957 (résultats
nonpubliés) avait observé que des boeufs à l’engraissement
recevant unaliment concentré comportant 50 p.
100d’orge
et5
0 p.
100de tourteau de lin avaient
eu uncroît supérieur à celui de boeufs recevant
un
régime identique, mais dans lequel le
tourteaude lin avait été remplacé par du
tourteaude colza ( 12 8 0 g/jour
contre i 110g/jour).
Par
ailleurs, il serait nécessaire de déterminer l’action du
«toastage
» surla qua- lité des protéines. On sait
eneffet qu’un chauffage modéré peut favoriser l’utilisation des matières azotées chez le ruminant,
commel’ont montré WaiT!t,aw
etal. ( 19 6 1 );
CH!t,M!RS
etal. (zg6 4 )
surle
tourteaud’arachide. A l’inverse,
unchauffage excessif peut réduire de façon trop importante la formation d’ammoniaque
et enmême temps rendre indisponibles certains acides aminés.
Il semble enfin que la proportion de
tourteaude colza par rapport à la matière
sèche totale de la ration puisse largement dépasser le seuil de
10p.
100généralement
admis (WHi!rTiNG, 19 6 5 ). Les consommations de
tourteaux ont eneffet atteint
20etmême 25 p.
100de la matière sèche totale
sansque les performances
oula santé de
nos
animaux
enaient été affectées.
Des animaux de 300 à 450 kg
sontcapables d’ingérer
aumoins
ikg de
tourteaude colza après
unedizaine de jours d’adaptation;
unetelle quantité permettrait ainsi
aux
animaux de réaliser
unecroissance modérée de l’ordre de 300 à 500 g par jour,
dans le
casde rations hivernales comportant des fourrages pauvres
enmatières azotées.
Reçu pour publication
enjuin
1969.REMERCIEMENTS
Cette étude a été réalisée
grâce
à une contributiontechnique
et financière du Centre Tech-nique Interprofessionnel
desOléagineux Métropolitains.
SUMMARY
RAPESEED OIL-MEAL IN ANIMAL FEEDING : INFLUENCE OF DIFFERENT PROCESSING METHODS ON THE INTAKE BY GROWING STEERS
The
object
of thisstudy
is to compare thepalatability
of threetypes
ofrapeseed
meal fromthe same lot of
seeds, processed by
different methods(table i), using
a linseed meal of similar chemicalcomposition
as a standard.The four meals were offered ad libitum to four lots of 8 young steers in a 4 x
4 latin
square, in
supplement
of a ration of meadowhay
of 8kg
per animal and perday.
The three
rapeseed
meals were lesspalatable
than the linseed one(table 3 ).
The two « toasted »rapeseed
meals A and B were moreingested
than the « untoasted n meal C.Moreover,
of the two« toasted meals, cattle
preferred
meal A in which the seeds had been heated morequickly
to ahigher temperature
than meal B in which the seeds had beenonly slightly
heated. The percen-tage
of meal in totaldry
ration waslargely higher
than the io per centusually
admitted, anddid not affect the
performance
or the health of the animals(table z).
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