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De Shakespeare à Racine : Roméo et Juliette Phèdre l'affaire Thomas Crown Ho!

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Academic year: 2022

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De Shakespeare à R a c i n e : Roméo et Juliette — Phèdre — l'affaire Thomas C r o w n — H o !

Si l'on t r a ç a i t le profil du c i n é m a français ou international — dans l'automne de cette a n n é e 1968 q u i ne fut tout de m ê m e pas, à bien des é g a r d s , une a n n é e comme les autres, on serait f r a p p é par le manque de n o u v e a u t é q u ' i l p r é s e n t e . P a r m i les films actuellement en cours de r é a l i s a t i o n aussi bien que dans les pro- jets de nos c i n é a s t e s , nous trouvons le contingent de routine de

« policiers », de c o m é d i e s , de drames, de t h é â t r e bourgeois ou engagé, d'entreprises relevant strictement de l a pornographie (en forte hausse, celui-là), avec aussi l a petite once de science-fiction et de fleur bleue p i q u é e dans les longues chevelurs romantiques.

On fait toujours appels aux valeurs s û r e s : Robert Bresson s'ins- pire de Dostoïewsky, Georges Lautner tourne Michel Strogoff, et trois metteurs en scène se disputent La Condition humaine. Les romans modernes se p r é s e n t e n t aussi en rang s e r r é s : on a tour- n é L'Astragale, La Chamade, on p r é p a r e Le Bœuf clandestin de M a r c e l Aymé, La Modification de M i c h e l B u t o r , Fin de Journée de Roger Vrigny, Un jeune couple de Jean-Louis Curtis, Barbara d'Anna Langfus... ; quant aux adaptations de pièces, elles s'annon- cent nombreuses elles aussi avec toutefois plus de d i v e r s i t é peut- ê t r e , puisque nous allons d'Arabal à Shakespeare, de M a r c e l M i - thois à B e n Johnson.

Shakespeare ! O n y revient toujours, et avec raison, car i l est le plus grand auteur c i n é m a t o g r a p h i q u e de tous les dramaturges.

Nous l'avons r e t r o u v é en ce d é b u t d'automne avec Roméo et Ju- liette, t r a g é d i e q u ' i l écrivit à vingt-huit ans, avant toutes ses p i è c e s royales. P r è s de quatre siècles a p r è s sa naissance, l ' œ u v r e garde toute sa f r a î c h e u r , toute sa violence, sa vie intense, vertus essen- tiellement c i n é m a t o g r a p h i q u e s et essentiellement shakespearien- nes. Les r é a l i s a t e u r s de films ne s'y trompent d'ailleurs pas et ils tourneraient sans doute beaucoup plus de p i è c e s du grand homme si, p r e m i è r e m e n t , ils osaient s'attaquer à d'aussi imposants monu- ments, d e u x i è m e m e n t , si les films en question n'exigeaient des budgets c o n s i d é r a b l e s (on peut d'ailleurs supposer que c'est cette d e u x i è m e raison q u i les retient p l u t ô t , l ' h u m i l i t é n ' é t a n t pas l a vertu dominante des cinéastes...). Quoi q u ' i l en soit, i l n'y a g u è r e , depuis u n quart de siècle, que trois grands traducteurs de Sha- kespeare au c i n é m a : Laurence Olivier, Orson Wellcs et Franco

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Zeffirelli. Ils ont chacun une m a n i è r e t r è s personnelle de trans- poser en films les œ u v r e s de Shakespeare. L e premier reste dans la ligne pure et classique de Stratford-sur-Avon, c'est-à-dire q u ' i l sert pieusement une religion et u n culte ; le d e u x i è m e retrouve le meilleur de l u i - m ê m e dans le lyrisme u n peu sauvage et dans la poésie p a s s i o n n é e de Shakespeare ; le t r o i s i è m e enfin, plus dif- ficile à situer, d'abord parce q u ' i l n'a t o u r n é que deux pièces, une c o m é d i e (La Mégère apprivoisée) et une t r a g é d i e (Roméo et Ju- liette) mais surtout parce q u ' à travers ce d e u x i è m e film i l ne sem- ble pas avoir « saisi » l'âme de Shakespeare comme i l l'avait fait, merveilleusement dans La Mégère... B i e n entendu, l a bonne f o i de Franco Zeffirelli, l a q u a l i t é de son esprit et de son talent sont i n s o u p ç o n n a b l e s ; i l demeure é v i d e n t que Laurence Olivier, Orson Welles et l u i sont trois grands artistes, que l a passion fervente de Shakespeare vit en eux ; mais p e u t - ê t r e y a-t-il chez les deux pre- miers (Laurence Olivier surtout) plus d'effacement devant l'au- teur, plus de fidélité profonde à son génie.

Quoiquül en soit, Roméo et Juliette nous a p p a r a î t , dans sa version c i n é m a t o g r a p h i q u e 1968, comme une œ u v r e e x t r ê m e m e n t soignée, o ù éclate g é n é r e u s e m e n t le soleil de V é r o n e , la turbu- lence de l a rue avec son agitation populaire haute en couleur et en pittoresque, mais une œ u v r e d ' o ù l'âme m ê m e de l'amour est absente. Dans sa Dramaturgie, Lessing a écrit : « Je ne connais qu'une tragédie à laquelle l'amour même ait mis la main : c'est R o m é o et Juliette. » Jugement excessif, certes, mais q u i ne saurait é t o n n e r de l a part d u grand critique allemand admirateur incon- ditionnel de Shakespeare et q u i d'ailleurs, en é c r i v a n t cela, ne vi- sait q u ' à attaquer Voltaire et tout le t h é â t r e français ; quoi q u ' i l en soit, i l n'est pas contestable que « l'amour m ê m e ait m i s l a main » à Roméo et Juliette. O r , je n'ai pas r e t r o u v é l a trace de cette m a i n dans le film de Franco Zeffirelli. A l'écran, l ' œ u v r e semble vidée de sa substance m ê m e , de ce q u i l a rend sublime et immortelle. I l reste une belle illustration, p r i v é e du feu inté- rieur des chefs-d'œuvre et de leurs prolongements. L e Roméo et Juliette de Castellani, t o u r n é i l y a quinze ans (dans d'admirables d é c o r s et costumes de L é o n o r Fini) é t a i t à cet é g a r d plus p r è s de l a l u m i è r e shakespearienne, et l a scène d u bal, notamment, c o m p l è t e m e n t manquee par Zeffirelli, avait une b e a u t é incompa- rable ; o n sentait fondre sur ces deux adolescents d é s a r m é s toutes les foudres d'une fatalité terrible alors que chez Zeffirelli le poids d'un destin tragique ne pèse jamais sur les frêles é p a u l e s de ces jeunes gens.

I l ne faudrait pas croire, toutefois, que le film d'aujourd'hui soit m é d i o c r e . Il est m ê m e brillant dans certaines de ses parties

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et a u p r è s des scènes m a n q u é e s (le bal, le balcon, les adieux déchi- rants des deux amants avec l'alouette et le rossignol) d'autres sont p a r t i c u l i è r e m e n t belles et r é u s s i e s : celle des tombeaux, notam- ment, ainsi que l a mort de Mercutio o ù l ' o n retrouve le grand souffle de l a t r a g é d i e . I l est juste de dire que l'excellent acteur anglais John M c E n e r y est u n superbe Mercutio. Quant aux deux r ô l e s principaux, ils sont tenus par de très jeunes c o m é d i e n s i n - connus en France : L é o n a r d Whiting, dix-sept ans, et O l i v i a Hus- sey, quinze ans. Celle-ci n'est pas physiquement une Juliette i d é a l e ; jolie, certes elle l'est, mais avec u n petit visage ovale d'indienne (elle est s u d - a m é r i c a i n e ) q u i la fait ressembler à une D o l o r è s del R i o jeune plus q u ' à la fille des Capulet. E n revanche, R o m é o est plus p r è s de son personnage et i l est en outre t r è s b o n c o m é d i e n . M a i s i l est difficile de se prononcer sur le talent de ces deux jeunes i n t e r p r è t e s q u i , i n e x p é r i m e n t é s , s'en sont remis absolument à l'expérience de leur glorieux metteur en scène. C'est celui-ci, finalement, qui est le seul responsable des q u a l i t é s et des d é f a u t s du film : des admirables photographies, u n peu poudreuses, des places v é r o n a i s e s et de la campagne de Vénétie, de l a vie intense q u i anime chaque scène ; responsable aussi, h é l a s ! des gags inop- portuns q u i jalonnent le b a l , le duo d u balcon et donnent à ces moments dramatiques une couleur comique privant le spectateur de toute é m o t i o n . Responsable enfin d'avoir osé nous montrer nus dans u n l i t R o m é o et Juliette, comme s ' i l s'agissait de quelcon- ques amants s u é d o i s pour films de M m e M a i Zetterling. I l y a là, outre l'indécence, une facilité, une complaisance impardonnables à l'égard de l a mode q u i sévit actuellement dans le c i n é m a .

S i nous montrons quelque humeur à propos de ce Roméo et Juliette — et p e u t - ê t r e sévère à l'excès envers l u i — c'est parce que nous attendions beaucoup de celui q u i avait si bien traduit Shakespeare au c i n é m a , et puis aussi parce q u ' i l y a des sujets que l'on n'a pas le droit d ' a l t é r e r . O n peut aujourd'hui se deman- der si Franco Zeffirelli n'est pas l'homme de La Mégère apprivoisée et non celui de Roméo et Juliette, car i l est assez frappant de constater que ce sont les q u a l i t é s m ê m e s de La Mégère q u i , répé- tées i c i , g â t e n t Roméo : à savoir une certaine truculence populaire, u n mouvement de kermesse, des gags plus ou moins en situation qui, là, portaient, i c i g ê n e n t . Ce grand souffle p o é t i q u e q u i , depuis 1592 s'est levé sur V é r o n e , nous ne l'avons pas senti passer sur nos é p a u l e s . C'est cela que l ' o n pardonne m a l à Zeffirelli.

Après Shakespeare, le hasard des programmes a voulu que le nom de Racine a p p a r a î t aussi aux frontons des c i n é m a s parisiens.

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Ainsi, les deux plus grands p o è t e s dramatiques que le monde ait connus (les Grecs exceptés) se trouvent curieusement r a s s e m b l é s au sein d'un art que le x v r siècle anglais et le x v ne siècle français é t a i e n t bien incapables de p r é v o i r !

L'entreprise t e n t é e par M . Pierre Jourdan q u i vient de r é a l i s e r Phèdre est e n t i è r e m e n t différente d u b u t poursuivi par Franco Zeffirelli avec Roméo et Juliette. Le metteur en s c è n e français, d é c i d é à filmer l a t r a g é d i e i n t é g r a l e de Racine « dans ses meu- bles », c'est-à-dire dans le d é c o r d u palais de T h é s é e , avec quel- ques é c h a p p é e s sur la campagne et le ciel d u P é l o p o n n è s e afin qu'apparaisse « cet azur immobile et dormant », résolu à faire dire aux acteurs les alexandrins et les faire sonner à leur plus haut timbre p o é t i q u e , Pierre Jourdan, donc, entendait ne pas don- ner d'air à l a pièce, la maintenir dans l'unité de lieu, respecter toutes les lois d'Aristote : r é s o l u t i o n dangereuse (et courageuse) que Michaël Cacoyannis lui-même n'avait pas o s é prendre pour Electre. Nous é t i o n s donc loyalement p r é v e n u s que, dans ces con- ditions, nous n'allions pas voir un film, a u sens traditionnel d u mot, mais u n spectacle o ù le t h é â t r e , l a poésie et le c i n é m a s'as- semblent pour former u n art assez indéfinissable que les puristes de l a poésie, d u t h é â t r e et d u c i n é m a condamnent, mais q u i , tout é t a n t d é l i m i t é et toute distance é t a n t prise, a bien le droit d'exis- ter et de se manifester comme le dessin a n i m é , l ' a c t u a l i t é ou la c o m é d i e brulesque, formes variées d'un ensemble q u i s'appelle le c i n é m a t o g r a p h e .

Avant de voir cette Phèdre pelliculaire, o n nourrissait pourtant quelque i n q u i é t u d e ; n o n que Ton d o u t â t d u talent des réalisa- teur, d é c o r a t e u r et acteurs, mais p l u t ô t de l'aptitude des machines à inventer cet « art dans u n art » que peut ê t r e ce genre de théâ- tre filmé. O r i l faut bien r e c o n n a î t r e que M . Pierre Jourdan a m o n t r é , dans cette difficile partie, u n talent sinon de c r é a t e u r , au moins de serviteur exemplaire d'une grande œ u v r e d'art.

Le film s'ouvre donc sur le premier vers de Racine. Hippolyte est là, une peau de p a n t h è r e j e t é e sur l'épaule, et dit à T h é r a m è n e :

« Le dessein en est pris : je pars cher Théramène, — Et quitte le séjour de l'aimable Trézène. » Dès cette p r e m i è r e image, l a « ma- chine infernale » se met en marche : nous entrons dans l a tra- gédie l a plus violente, l a plus tendue, l a plus rouge de tout le t h é â t r e f r a n ç a i s . Pendant une heure et demie nous allons voir tous ces grands fauves tourner furieusement dans leur cage, ré- veiller en nous ces premiers é m o i s ressentis sur les bancs d u lycée, entendre l a fille de Minos et de P a s i p h a é retrouver « l'ombre des forêts », le rivage des morts et l'avare Achéron..., et enfin, cloués dans notre fauteuil pour le long récit, guetter T « A peine nous

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sortions des portes de Trézène... » Nous l'attendions. O r , le met- teur en scène, sans aucune gymnastique d'appareil, sans digres- sion vaine, a su filer cette longue tirade et l a rendre c i n é m a t o g r a - phique sans « illustration » encombrante. I l est juste de noter q u ' i l a t r o u v é en Jean Chevrier u n acteur sobre, é m o u v a n t , q u i ne claironne pas le « récit » comme tant de t r a g é d i e n s font encore.

On est d'ailleurs saisi par l a q u a l i t é g é n é r a l e de l ' i n t e r p r é t a t i o n , Claude G i r a u d est u n superbe Hippolyte, Tania Torrens (Aricie), Jacques Dacqmine (Thésée), M a r y Marquet (Oenone) tous m é r i - tent des éloges. E t ils savent dire les vers pour le cinéma, ce q u i a d û , je suppose, demander une longue mise a u point, u n accord minutieusement é t u d i é entre eux et le r é a l i s a t e u r , c a r tous ces c o m é d i e n s viennent d u t h é â t r e . Enfin i l y a M m e M a r i e B e l l q u i est P h è d r e . L a t â c h e est é c r a s a n t e de subir l a p r é s e n c e oppres- sante d'une c a m é r a à quelques c e n t i m è t r e s d u visage ; mais on c o n n a î t l a vaillance et le souffle de M a r i e B e l l . L a scène de l a mort de P h è d r e (« Les moments me sont chers, écoutez-moi, Thésée... ») est j o u é e par elle avec une retenue et une puissance i n t é r i e u r e que les spectateurs de l a C o m é d i e F r a n ç a i s e de n a g u è r e ont main- tes fois s a v o u r é e s .

Nous voici donc devant une tentative audacieuse, osée m ê m e , qui donne a u spectacle c i n é m a t o g r a p h i q u e une dimension inhabi- tuelle. L'intelligence de l a mise en scène, l'usage, parfois, d u mono- logue i n t é r i e u r o ù l'acteur, bouche f e r m é e , d i t le texte en voix off, le choix des angles (ces t r è s beaux profils d'Hippolyte et d'Aricie marchant devant T r é z è n e ) , le rythme g é n é r a l de cette Phèdre q u i n'est n i tout à fait une pièce n i tout à fait u n film, montrent que l ' e x p é r i e n c e a d u prix. E l l e ne sera p e u t - ê t r e jamais r e n o u v e l é e et ce n'est sans doute pas souhaitable (d'ailleurs o n trouve p e u de Phèdres à mettre devant les c a m é r a s ) . Mais cela valait l a peine d ' ê t r e t e n t é .

Il me reste peu de place pour parler d'autres films q u i ne m é r i t e n t pourtant pas d ' ê t r e o u b l i é s . U s se situent naturellement à des n i - veaux t r è s différents (nous ne voulons pas dire i n f é r i e u r s ) à ces deux œ u v r e s q u i s'appuient sur Shakespeare et Racine. Dans le genre aventures p o l i c i è r e s i l est difficile de faire mieux que cette Affaire Thomas Crown q u i nous vient d ' A m é r i q u e . Histoire banale d'un escroc q u i v a t â c h e r de prendre — dans tous les sens d u m o t

— une jeune femme travaillant pour l a compagnie d'assurances que l'aventurier est en t r a i n de ruiner p a r ses hold up. L a

seule o r i g i n a l i t é d u s c é n a r i o est que les deux adversaires se mon- trent l ' u n à l'autre à visages d é c o u v e r t s , chacun sachant parfai-

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tement à q u i i l a à faire. Ce q u i rend le film attrayant, c'est l a mise en s c è n e remarquablement souple, brillante, parfois m ê m e savante, et l ' i n t e r p r é t a t i o n de Ste McQueen et Fay Dunaway. Nor- m a n Jewison, est u n metteur en s c è n e s û r , habile, puissant m ê m e , comme furent à leurs d é b u t s E l i a K a z a n o u E d w a r d Dmytryk.

L'Affaire Thomas Crown n'a pas le prolongement de l'excellent Dans la chaleur de la nuit, mais les personnages y sont assez fine- ment d e s s i n é s et le récit est conduit de m a i n de m a î t r e .

Dans u n genre t r è s voisin, le dernier film de Robert E n r i c o Ho ! (un bien mauvais titre) est une œ u v r e que l ' o n attendait avec beaucoup d'espoir. Les Aventuriers et Tante Zita ont p l a c é Robert E n r i c o au tout premier rang de nos jeunes metteurs en scène.

Nous avons dit en son temps le charme d é l i c i e u x et l a délicatesse de Tante Zita q u i n'a connu, injustement, qu'un moyen succès (en France d u moins, car sa c a r r i è r e aux Etats-Unis est actuelle- ment t r è s brillante). O n peut supposer que Ho ! sera sur ce point, en France, plus heureux. Pourtant, i l n'y a aucune commune me- sure entre les deux films, sinon l a q u a l i t é exceptionnelle de l a mise en scène. M a i s alors que l ' o n trouvait chez tous les personnages de Tante Zita une trame fine, une profondeur, u n c œ u r vivant et chaud, ceux de Ho ! ne sont que des m é c a n i q u e s sans â m e , sans consistance, m a l g r é les apparences que l'on veut leur donner. Jean- Paul Belmondo q u i est remarquable se donne beaucoup de m a l pour p r ê t e r forme humaine à ce coureur automobile victime d'une injustice et q u i devient chef de gang ; mais que faire avec rien

— o u si peu ! L a délicieuse Johanna Shimkus s i bonne dans Les Aventuriers et Tante Zita n'est pas mieux p a r t a g é e . S o n person- nage, t r è s é p i s o d i q u e , n'en est pas u n , son rôle n'est pas u n rôle.

Reste l a mise en scène. E l l e est exceptionnellement brillante et, à ce niveau, Robert E n r i c o ne d é m é r i t e pas. Cela nous fait d'au- tant plus regretter le mauvais choix q u ' i l a fait d'un s c é n a r i o m é d i o c r e . I l nous est a r r i v é plusieurs fois, dans ces d e r n i è r e s a n n é e s , d ' é p r o u v e r les m ê m e s regrets devant certains films de Jean-Pierre M e l v i l l e . Avec Ho !, Robert E n r i c o a p p a r a î t comme u n virtuose q u i jouerait de l a musiquette. I l se doit de choisir ses partitions l i t t é r a i r e s ailleurs que p a r m i les pitoyables fantoches d'un folklore q u i n'a plus n i pittoresque, n i p o é s i e .

R O G E R R E G E N T

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