Plate-forme “Journée sans crédit”
Novembre 2010
5 animations sur le thème de l’argent, du crédit et
de la consommation
Avec le soutien
du Ministre wallon de l’Action sociale et de la Santé, du service social de la Commission communautaire française, du service Education permanente de la Communauté française
5 animations sur le thème du crédit
L
a farde pédagogique propose différentes pistes pour mener une réflexion sur la question du crédit et de la consommation. Les animations sont destinées à un public jeune (18-25 ans).
Cet outil pédagogique vise à sensibiliser les jeunes sur le « crédit facile », à les faire réfléchir sur leurs comportements d’achat, à développer un esprit critique face aux messages publicitaires en analysant leur contenu et de manière plus générale, à susciter une réflexion sur la société de consommation au travers d’animations ludiques.
Au total, 5 fiches vous serviront de fil conducteur :
• Animation sur base d’un test de personnalité « cigale ou fourmi »
• Animation sur base d’un texte Slam de Nicolas Ancion « Le vide qui reste autour »
• Animation sur base d’un clip vidéo et de son making off
• Animation sur base d’un texte rap écrit par trois adolescents
• Animation sur base d’un détournement de publicité sur le crédit
Des fiches d’informations permettront d’étoffer vos connaissances en la matière et d’avoir ainsi une vision
plus claire sur les différentes notions relatives au crédit.
Entre 18 et 25 ans, les jeunes sont nombreux à devoir faire face à de nouvelles dépenses (loyer, meubles, voiture,…) sans pour autant disposer de ressources financières stables.
C’est pourquoi la plateforme « journée sans crédit » a choisi de s’adresser à eux.
Mais comment sensibiliser ce public ? Comment attirer son attention sur un sujet à priori aussi technique et spécifique que le crédit ? En 2009, nous avons choisi de construire la campagne de sensibilisation directement avec les jeunes, de leur donner la parole, de nous laisser surprendre également par leurs idées. C’est dans cet esprit que nous avons proposé à plusieurs associations de jeunesse de prendre part à la préparation de la Journée sans crédit.
Une quinzaine de jeunes de 15 à 20 ans ont créé ensemble le clip vidéo
de la « journée sans crédit ». Originaires de Liège, de Florenville et de Bastogne, ils ont passé 4 jours ensemble pour écrire, jouer, filmer et tourner un clip pour la carte
« Vasi ». Qu’ont-ils appris ?
Tout d’abord à se connaître au-delà de certains préjugés. Jeunes des villes,
jeunes des campagnes, quelles différences ? Quelles ressemblances ? Ensuite, à identifier les techniques utilisées par les publicitaires (ex : l’humour, l’esthétique, l’identification à des personnes célèbres,…) pour nous faire acheter des produits dont nous n’avons pas toujours besoin. Enfin, à utiliser le langage
audiovisuel pour prendre la parole en tant que jeunes citoyens.
A Bastogne, une chansona été composée par trois ados membres d’un atelier rap à la Maison de la Jeunesse. A l’époque, ils avaient tout juste 13 ans et déjà beaucoup de choses à dire...
Grâce au travail de ces jeunes, la campagne a connu un écho médiatique considérable.
De nombreux articles sont parus dans la presse écrite et plusieurs reportages ont été réalisés par différentes chaînes de radio et de télévision. La campagne a même fait parler d’elle dans les couloirs du Sénat où les jeunes ont été reçus pour présenter leur projet et leurs propositions relatives au marché du crédit.
Mais aujourd’hui, c’est à vous, enseignants, éducateurs, formateurs, de prendre le relais.
C’est à votre tour de donner un sens à ce travail en invitant d’autres jeunes à construire, sur base du clip, du making-off, de la chanson de rap et de la brochure
(téléchargeables sur www.journeesanscredit.be), une réflexion citoyenne et critique sur la société de consommation en général et sur le marché du crédit en particulier.
Fiche d’intr
oduction
Argent, crédit, consommation : Les jeunes en parlent
5 fiches d’animation pour aborder ces questions avec un groupe de jeunes
1
Dans le cadre de cette campagne, une petite brochureludique et pédagogique a également été créée à l’attention d’un public jeune. A l’intérieur de celle-ci, vous trouverez les paroles de la chanson rap, un texte en Slam écrit par Nicolas Ancion ainsi qu’un texte de réflexion du même auteur sur la société de consommation, mais aussi un test de personnalité sur notre relation à l’argent, des témoignages de jeunes ou encore par exemple,
des interviews de célébrités.
Sur base du contenu de cette brochure, cinq animations ont été créées pour vous aider à aborder les notions d’argent, de consommation et de crédit avec les jeunes.
Animation sur base d’un test de personnalité «cigale ou fourmi»(Fiche 1)
Animation sur base du texte de Slamde Nicolas Ancion «Le vide qui reste autour» (Fiche 2) Animation sur base d’un clip vidéoet de son making off. (Fiche 3)
Animation sur base d’un texte de Rapécrit par trois ados. (Fiche 4) Animation sur base d’un détournement de publicité sur le crédit. (Fiche 5) Enfin, nous mettons également à votre disposition une fiche d’informationqui
vous permettra d’avoir une vision claire et actualisée de différentes notions relatives au crédit.
Bon travail à tous !
Fiche d’intr
oduction
Argent, crédit, consommation : Les jeunes en parlent
Fiches
pédagogiques : MODE
D’EMPLOI
2 Pour vous procurer la revue « La peau de banane » :
• Adressez-vous aux Equipes Populaires, rue de Gembloux, 48 - 5002 Saint-Servais
081/73.40.86 - secretariat@equipespopulaires.be (gratuite sauf frais de port, jusqu’à épuisement du stock)
• Téléchargez-la sur www.journeesanscredit.be
• Proposer une première approche sur la société de consommation et ses pièges.
• Découvrir différents comportements de consommation et leurs caractéristiques.
• Prendre conscience de son propre comportement en tant que consommateur et de son rapport personnel à l’argent.
• Sensibiliser à la notion de “consommation responsable”.
Présenter le questionnaire (de préférence sans la feuille des résultats) ainsi que la marche à suivre pour le compléter correctement.
Temps de travail individuel :
Accorder 10 minutes aux participants pour remplir le questionnaire. Ensuite, distribuer la feuille reprenant les résultats possibles.
Variante : échanger les feuilles pour faire calculer le résultat de chacun par un autre par- ticipant.
Temps de travail collectif :
Inviter les participants volontaires à présenter leurs résultats ora- lement et demander si cela confirme l’idée qu’ils avaient de leur comportement en tant que consommateur.
Les participants sont invités à échanger entre eux leurs points de vue et leur vécu. La grille
d’analyse transmise en annexe peut aider l’animateur à nourrir le débat.
“Es-tu Cigale ou Fourmi ?”
Test sur notre rapport à l’argent
Méthodologie
Activité individuelle suivie d’un échange en groupe.
Nécessite peu de prérequis de la part des participants et de l’animateur.
Type de formation Objectifs
Fich e p éd agog
ique n
° 1
Cet outil est destiné à tout public à partir de 12 ans.
Public
Groupe limité à 20 participants.
Nombre de participants
1h30 à 2h00
Durée
• X copies du questionnaire et des résultats
• Bic, papier
• Un paperboard ou tableau
• Feuilles A3 et bloc de post-it (Pour aller plus loin)
Matériel
3
“Es-tu Cigale ou Fourmi ?”
Test sur notre rapport à l’argent
Définition du mot “Consommation” :
Etymologie: du latin consummare, faire la somme, achever, consommer.
Au sens littéral, la consommationest l’achèvement, l’accomplissement, la réalisation. (Ex : consom- mation d’un sacrifice, consommation du mariage).
Sur le plan économique :
La consommation est l’utilisation de biens et de ressources dont on ne peut se servir qu’en les détru- isant ou en les transformant :
• pour la satisfaction des besoins ou des désirs de l’homme. C’est la consommation finale (Ex : la consommation d’eau ou de nourriture).
• pour la réalisation d’autres produits ou de services dans les entreprises. C’est la consommation in- termédiaire (Ex : la consommation de matières premières, d’énergie...).
La consommationdésigne en premier lieu l’achat mais c’est aussi un ensemble d’usages de biens, généralement dans le but de satisfaire des besoins ou des désirs. Action de consommer, de faire usage de quelque chose. Utilisation de produits, de services.
Dans le passé, dans une société qui était essentiellement rurale, une large partie des produits alimentaires était directement produite par les ménages. L’auto- consommation était la forme principale de consommation. L’industrialisa- tion, l’urbanisation, l’augmentation des ressources, la diversification des besoins,… ont fait entrer la société dans une ère de
consommation de masse, multipliant les produits et les présentant comme essentiels à chacun d’entre nous.
Recentrage théorique
Ces trois temps de travail peuvent être organisés de manière chronologique comme présentés ci-des- sous.
Temps d’échange collectif : Brainstorming autour du mot “consommateur”. Noter ce mot au tableau et prendre note des réponses obtenues. Quelques réflexions ou phrases clés peuvent faciliter le travail:
“A quoi vous font penser les mots suivants : consommation, consommateur, publicité, information”
“Avant, la consommation était l’action de répondre à ses besoins primaires : manger, boire, se loger, se vêtir”
“Aujourd’hui, la publicité nous pousse à acheter des biens dont on n’a pas toujours besoin”
“La consommation est devenue un moyen de reconnaissance sociale, d’appartenance au groupe”
(Mots qui pourraient se dégager: acheter, utiliser, emploi, chronique, économie, crédit, commerce, revenus, éducation, entreprise, industrie, société,...)
Selon les résultats obtenus, organiser des groupes de mots. Par exemple : achat-envie, achat-éduca- tion, revenus-emploi,...
Temps d’échange en sous-groupes : Les participants sont placés en sous-groupes de quatre à cinq per- sonnes. Chaque sous-groupe reçoit un bloc de post-it et une feuille A3 avec au centre un mot-clef (ou une association de mots) relevé lors du brainstorming. Le but est de compléter l’affiche en inscrivant sur les post-it de nouveaux mots relatifs au thème. Ensuite, les affiches sont exposées et discutées collectivement Création collective d’une définition : A l’aide des mots exposés sur les différentes affiches, le groupe est amené à construire une définition de la “consommation responsable”.
Pour aller plus loin
e d ’an im ati on n
° 1
4
Fich e d ’an im ati on n
° 1
“Es-tu Cigale ou Fourmi ?”
Test sur notre rapport à l’argent
Grille d’analyse
Questions Réponses1. A la découverte du résultat, êtes- vous étonné ?
Le résultat obtenu correspond-il à vos habitudes de consommation ?
2. Quelle est l’utilité de ce test ? Quels sont les résultats possibles ?
3. Les émotions.
Est-il facile de répondre à des questions sur son comportement journalier?
Dans la négative, pourquoi ?
4. Les valeurs.
Quelles sont les valeurs révélées par le test ? Avons-nous tous le même rapport à l’argent ? Quels sont les éléments extérieurs qui in- fluencent nos
comportements d’achat ? 5. Les comportements de consom-
mation peuvent être différents selon la nature des besoins à satis- faire. (Ex : habillement, santé, transport, communication, loisirs, culture,…). Etes-vous d’accord avec cette affirmation ?
5
• Mener une réflexion par rapport à la consommation.
• Initier un débat sur “l’avoir et l’être”, les valeurs humaines et les valeurs matérielles.
• Réfléchir à ses propres valeurs humaines.
• Favoriser la créativité plutôt que le consumérisme (“Quand on a pas d’argent, on a des idées”).
Le vide qui reste autour .
Analyse d’un texte en Slam
Objectifs
Le magazine “La peau de banane”, dans lequel se trouve les textes de Nicolas Ancion
“Le vide qui reste autour”et “ Oui, je suis riche”, ainsi que son interview.
Tous les textes sont disponibles sur www.journeesanscredit.be.
Si nécessaire, une connexion Internet pour faire des recherches sur le Slam et du matériel
audio pour faire écouter quelques textes d’auteurs de Slam (ex. : Grand Corps Malade, Abd Al Malik).
Matériel
Tout public à partir de 12 ans.
Public
Minimum 6 participants.
Nombre
de participants Durée
1h301. L’animateur propose aux participants de lire le texte de Nicolas Ancion (pages 10-11 du magazine “La peau de banane”).
2. Pouvez-vous définir ce qu’est le Slam à partir de ce texte, ou en effectuant des recherches sur Internet ? (voir encadré : les règles du Slam)
Note pour l’animateur: Les règles du Slam de poésie
• Performancea cappella.
• Pas de décorations sonores, lumineuses ou vestimentaires.
• Liberté de l’expression.
• Temps de parole de 3 minutes maximum.
• Textes issus de sa propre création.
• Un jury, choisi au hasard dans la salle, note les poètes ou équipes de poètes
(poèmes collectifs). Son rôle est de donner des notes, allant de zéro à dix, à chaque passage.
Comme il s’agit d’un jury non professionnel, il s’agit d’un jugement relativement subjectif et sur des bases différentes d’une notation de type scolaire. Il est important de rappeler que le rôle des poètes est de faire de la poésie, et non de gagner un tournoi.
3. Ensuite, il initie un débat sur les concepts de valeurs humaines et valeurs matérielles développés dans le texte en posant, par exemple, les questions suivantes :
• Après avoir lu le texte, pourriez-vous inventer un autre titre au texte ?
• Dans le texte de Nicolas Ancion, pouvez-vous distinguer lorsqu’il s’agit “d’avoir”
(la consommation des biens) ou “d’être” (les valeurs humaines), et définir ce qu’est “l’avoir” et ce qu’est “l’être”
4. Débat libre sur les notions d’ “être” et d’“avoir”, par exemple au départ des questions suivantes :
• Citez trois “avoir” qui sont les plus importants pour vous.
• Citez trois “être” qui sont les plus importants pour vous.
Méthodologie
Fich e pé da gogiq
ue n ° 2
6
“Entre le rêve et la réalité”
Analyse d’une publicit é pour le crédit
1. Rédiger un texte en Slam en utilisant les “avoir” et “être” les plus importants pour vous.
2. Créer un tournoi de Slam :
• Chacun lit son texte.
• Comme le prévoient les règles du Slam décrites dans l’encadré ci-dessus, le jury donne au hasard une note de 1 à 10.
Pour aller plus loin
Rechercher et analyser des textes de chansons qui parlent de l’être et de l’avoir.
Cf. annexe proposant une liste de chansons.
Autre possibilité d’animation
Abba Money, money, money
Adamo Et de l’argent
Arno Chic et pas cher
Brigitte Bardot L’appareil à sous Bruce Springsteen Take my money down Claude François Pauvre petite fille riche Claude Semal Dormir au chaud Christophe Mae Moi j’ai pas le sou
David Guetta Money
Dire Straits Money for nothing
Donna Summer She works hard for the money Eddy Mitchell A crédit et en stéréo
Eddy Mitchell Un chèque en bois… c’est drôle
Eté 67 Dis-moi encore
Frank Zappa We are only in it for the money Jacques Dutronc Gentleman cambrioleur Jéronimo L’argent, c’est bien Les Inconnus Rap tout
Les Missiles Sacré Dollar
Louis Chédid Hold up
Marie Laforêt Cadeau
Meja All about the money
MC Solaar L’argent ne fait pas le bonheur Moulin Rouge Sparkling Diamonds
Noir Désir L’homme pressé
O’Jays For the love of money
Pink Floyd Money
Pow Wow Money
Radiohead Dollars and cents
Raggasonic La monnaie
Ricet Barrier Y a plus d’sous Shirley Bassey Diamonds are forever Simple minds You got dreams
Simply Red Money is too tight to mention Simply Red Money in my pocket
Simply Red Money TV
Steven Vaughan Take the money and run Sttellla Pour vivre heureux, vivons cash Sylvie Vartan Une poignée de monnaie Téléphone Argent, trop cher ! The Pretenders Brass in pocket William Sheller Rock’n’dollars Yvan Rebroff Ah, si j’étais riche
Zazie Je suis un homme
Annexe : Liste de chansons parlant de l’être et de l’avoir
Fich e pé da gogiq
ue n ° 2
7
• Amener les jeunes à réfléchir sur leurs comportements d’achat, leurs valeurs et la société de consommation par le biais d’un support vidéo réalisé par des jeunes.
• Profiter de ce débat pour donner au groupe des informations théoriques de base sur le surendettement et les différents types de crédit existants.
Données techniques sur le clip vidéo et sur son making off :
Une quinzaine de jeunes des provinces de Liège et du Luxembourg ont travaillé ensemble à la réalisation d’un clip vidéo. Ils ont été assistés pendant 4 jours par une équipe de professionnels de la vidéo et du montage, qui ont ensuite réalisé le making off.
Le clip vidéo:
- Durée : 1 minute 40 - Scénario écrit par les jeunes
- Met en scène un consommateur face à ses responsabilités de remboursement et donne des informations sur les conséquences liées à l’emprunt
(TAEG, le fait qu’il faut rembourser son crédit, …).
Le making off:
- Durée : 7 minutes 29
- Nous éclaire sur l’organisation générale du clip vidéo (une réunion pour le recueil des idées et 4 jours pour l’écriture du scénario et le tournage), la place de chacun dans le tournage et leur vécu de cette expérience.
- On y retrouve des messages de jeunes adressés aux jeunes (conseils sur le crédit et la consommation, mises en garde, …).
Dangers du crédit
Analyse d’un clip vidéo et d’un making off
Objectifs
• Clip vidéo et making off (téléchargeables sur www.journeesanscredit.be ou disponibles sur demande)
• Fiche théorique
• Post-it
• Tableau ou grandes feuilles
• PC portable + projecteur vidéo ou TV + lecteur DVD
Matériel
15 – 25 ans.
Public
Groupe limité à 15 participants.
Nombre
de participants
Environ 1h30 - 2h.
Durée
Fic he pédagogi
que n
° 3
8
Dangers du crédit
Analyse d’un clip vidéo et d’un making off
Afin d’enrichir et compléter le débat, consultez la fiche théorique sur le crédit et le surendettement.
Pour aller plus loin
Fic he pédagogi
que n
° 3
Donner deux post-ità chaque participant en les invitant à y inscrire, d’une part, un bien (ou ser- vice) pour lequel il s’imagine contracter un crédit et, d’autre part, un bien (ou service) pour lequel il ne s’imagine pasrecourir au crédit.
Coller les post-it en séparant les 2 catégories.
Diffusion du clip vidéo « Carte Vasi »
L’animateur pose ensuitequelques questions aux participants:
• Comment comprenez-vous cette publicité ?
• Quel est le message véhiculé ?
• Qui est représenté derrière chaque acteur ?
• Comment comprenez-vous le fait que l’on retire la banane des mains du consommateur ?
• Que pensez-vous de cette possibilité de pouvoir tout acheter à crédit ?
• …
L’animateur note les grandes idées des participants au tableau ou sur les feuilles.
Diffusion du making off
Au préalable, l’animateur demande aux participants de prendre note des commentaires qui les interpellent. Après la projection, il les inscrit ensuite au tableau pour confronter leurs idées avec celles des jeunes qui ont participé au projet de clip vidéo.
Conclusion
L’animateur demande aux participants si leur vision du crédit a évolué au fil de l’animation et leur donne la possibilité de changer leur post-it de colonne ou en rajouter d’autres en argumentant leur choix.
Méthodologie
9
• Mener une réflexion par rapport à la consommation, et au crédit en particulier.
• Sensibiliser les jeunes sur la consommation facile
Mise en route : Au préalable, présenter une brève introduction sur le crédit et demander aux participants de rechercher, par groupe de deux, des mots en lien avec le thème.
Découverte de la chanson: Il est préférable d’écouter d’abord la musique et d’ensuite découvrir l’écrit.
Analyse: Proposition d’analyse des paroles de la chanson à l’aide de la grille de questions
ci-jointe. Plusieurs points sont repris comme les impressions, les émotions, les valeurs, le ressenti.
Le but principal de cette grille est qu’au final, elle serve à alimenter un mini-débat sur la thématique.
Tout public à partir de 12 ans
Minimum 6 participants
1h30
La chanson Rap : “C’est si facile…”, éditée dans le magazine “La peau de banane” ou le texte des paroles ci-joint.
Un lecteur CD ou une connexion internet (chanson disponible sur www.journeesanscredit.be)
Fiche pédagogique n° 4
“C’est si facile !”
Analyse d’une chanson Rap
Méthodologie
• Trouver d’autres titres à la chanson.
• Cacher les titres des couplets et inviter les participants à les retrouver.
• Faire la même animation sur base d’autres chansons sur le thème de l’argent, de la consommation, du crédit. Voir liste de chansons dans la fiche d’animation n° 2.
• Proposer aux jeunes (seul ou par petits groupes) d’écrire une nouvelle chanson ou un poème.
Ce texte comprendra par exemple un refrain et trois couplets. Il faudra veiller à faire des rimes dans le refrain et les couplets.
Pour aller plus loin Public
Nombre de participants Durée Matériel Objectifs
10
Fiche pédagogique n° 4
“C’est si facile !”
Analyse d’une chanson Rap
Grille d’analyse
Questions Réponses
1. A la première écoute : Quelles impressions ressentez-vous, quel est le climat de cette chanson ?
2. Thème(s) : De quoi parle cette chanson ? Quels sont les thèmes secondaires ?
Quel message transmet-elle par rapport à ce thème ? 3. Les émotions :
Qu’avez-vous aimé ou détesté dans les paroles de cette chanson ? Pourquoi ?
4. Système des valeurs : Quelles sont les valeurs véhiculées par cette chanson ?
5. En écoutant cette chanson, vous sentez-vous concerné par certains passages ? Lesquels ? Pourquoi ?
11
• Le but de l’outil est de sensibiliser le public cible sur les risques de surendettement liés au crédit, à l’aide d’une publicité existante et de sa contre-publicité, par le biais d’humour.
• Il s’agit de prendre conscience des pièges et risques des publicités financières en général, des problèmes de surendettement liés à la banalisation et à l’accumulation de crédits.
Cette animation propose l’analyse d’une publicité financière, de banques ou d’organismes financiers, de produits particuliers ou sur la marque en général, pour ensuite la détourner de façon ludique afin d’en faire ressortir les éventuels pièges pour le consommateur et les messages consuméristes.
La première phase se base sur l’analyse d’une publicité réelle d’un organisme bancaire proposant un prêt à la consommation, puis de son détournement.
Cette publicité ainsi que sa contre-publicité sont fournies directement par l’animateur.
La deuxième phase propose aux participants de travailler sur une publicité de leur choix ou proposée par l’animateur et de la détourner, de créer sa contre-publicité par un jeu de collage ou en utilisant un outil graphique de retouche d’images.
Cet outil est destiné à tout public à partir de 14 ans.
Des connaissances informatiques sont requises si les participants souhaitent utiliser un logiciel de retouche d’images.
Entre 5 et 20 personnes mais il sera nécessaire, pour la seconde phase, de travailler en sous-groupes de 3 ou 4 personnes.
150 minutes
• “Entre le rêve et la réalité” (la publicité et son détournement) - Annexe 1 Revue JSC 2009.
• Pour le travail de détournement, l’animateur récolte diverses publicités dans des magazines ou agences bancaires.
• Le travail de retouche peut se faire directement sur la publicité originale ou sur une photocopie.
• Le matériel nécessaire à cette réalisation pratique sera : marqueurs, colle et ciseaux et éventuellement d’autres supports papier pour recoller du texte.
Il est également possible de retravailler la publicité via un logiciel informatique de retouche d’images (par exemple : Gimp logiciel libre - www.gimp.org).
Fiche pédagogique n° 5
“Entre le rêve et la réalité”
Analyse d’une publicité pou r le crédit
Public
Nombre de participants
Durée Matériel Objectifs
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L’animateur distribue à chaque participant une copie de la publicité sur le crédit.
“Entre le rêve” :L’animateur propose à chacun d’exprimer ses impressions et la compréhension du crédit proposé.
Il analyse ensuite avec les participants les messages véhiculés ainsi que les conditions proposées.
Les questions suivantes peuvent être posées :
• À qui s’adresse cette publicité, quel est le public visé ?
• Quelles sont les conditions exactes proposées ?
• Quel est le taux annuel effectif pour ce prêt personnel ?
• Qu’est-ce que vous avez compris, retenu de cette annonce ?
• Qu’est-ce que vous suggère cette publicité ?
• À votre avis, est-ce qu’il y a des pièges pour le consommateur ?
“Et la réalité” : Dans cette deuxième étape, l’analyse se centre sur le détournement qui a été effectué, la contre-publicité.
• À qui s’adresse cette publicité ?
• Quel type de réactions a-t-elle provoqué ? Humour, rejet,...
• Quel est le message qui est transmis ici ?
• Qu’est-ce qu’on laisse entendre aux consommateurs ?
• Quelles ont été les techniques employées pour la détourner ?
Choix de la publicité : Par groupe de 3 ou 4, les participants sont invités à choisir une annonce parmi celles proposées par l’animateur et se répartissent en sous-groupes.
Analyse de l’annonce choisie: Comme pour la première phase, les participants prennent connaissance du matériel proposé et en distinguent les messages explicites et implicites.
Il s’agit d’identifier les éléments que l’on peut détourner. Il peut s’agir du texte, des caractères, de la mise en page, des images, du logo,...
Cette animation est conclue par l’animateur en reprenant les différentes réflexions émises par le groupe, en parlant de la manipulation publicitaire ainsi que du risque de surendettement lié au manque d’information sur les produits proposés par les banques.
Fiche pédagogique n° 5
“Entre le rêve et la réalité”
Analyse d’une publicité pou r le crédit
Phase 1 : Analyse de publicités (30 min)
Phase 2 : Détournement de publicités (100 min)
Conclusion (20 min) Méthodologie :
13
Fin 2009, en Belgique, 356.611 personnes étaient en retard de paiement pour un crédit ou un prêt hypothécaire. C’est-à-dire 4,17% de la population adulte du pays. Un adulte sur vingt-cinq a donc des problèmes pour rembourser ses emprunts. A ce chiffre, il faut ajouter les personnes en retard de paiement de loyer, celles qui ont des dettes de soins de santé, de télécommunications, d’énergie...
u
Des retards de paiement pour des biens courants
Aujourd’hui, les surendettés n’ont plus seulement des difficultés à rembourser les emprunts qu’ils ont faits pour acheter une maison, une voiture, pour faire de gros travaux
ou pour acheter un appareil électroménager. Aujourd’hui, ils ont aussi des difficultés pour faire face à des besoins vitaux, quotidiens. Ainsi, de plus en plus de personnes ont des retards de loyer, d’impôts.
Les dettes impayées sont aussi des factures d’hôpital, de gaz, d’électricité, de téléphone et d’eau. Il y a même des dettes liées aux achats de nourriture dans des grands magasins qui proposent leur carte de paiement.
u
L’endetté a changé
Dans le passé, le surendettement touchait le plus souvent des couples mariés.
Mais aujourd’hui, de plus en plus de personnes qui vivent seules sont surendettées.
Les familles monoparentales sont de plus en plus touchées. Ces familles sont principalement composées de mères seules avec leur(s) enfant(s). Le pourcentage de femmes surendettées ne cesse d’augmenter. Mais les hommes restent les plus nombreux, parmi les surendettés.
L’âge moyen des emprunteurs en difficulté de remboursement évolue lui aussi.
La majorité des surendettés ont entre 25 et 45 ans. Mais la part de personnes âgées de plus de 45 ans a tendance à augmenter.
Le surendettement touche surtout des personnes qui ont un petit revenu.
Dans 73%des cas, les ménages surendettés ont des revenus de remplacement :
chômage, revenu d’intégration, allocation de handicapé... (mais concerne toutes les classes sociales !)
Derrière les moyennes nationales, il y a de grandes différences selon les régions. En effet, on constate que le pourcentage de personnes surendettées est bien plus élevé en Wallonie qu’en Flandre. On constate aussi que la province du Hainautest la plus touchée avec 6,8%
des personnes adultes en situation de surendettement. Le Hainaut est aussi la province la plus pauvre du pays.
Le surendettement, c’est « de manière durable, ne pas être capable de faire face, simultanément, à ses dettes et aux dépenses du ménage. »
Fiche d’information
En savoir plus sur
le crédit et le surendettement
Etat des lieux du surendettement
14
1. Insolvabilité à la base (les revenus sont insuffisants pour faire face aux dépenses de base) : 34,7%
2. Mode de vie en décalage par rapport aux revenus : 15,5%
3. Difficultés de gestion : 14,6%
4. Perte d’emploi : 7,6%
5. Maladie : 7,1 %
6. Séparation, divorce : 7,1%
Généralement, plusieurs causes interviennent en même temps !
u
Le prêt à tempérament
Il est délivré par un prêteur qui met à disposition du consommateur une somme d’argent, soit dans un but non spécifié (pas de justificatif à fournir), soit pour financer l’acquisition d’un bien ou d’un service. Autrement dit, deux types de “prêt à tempérament” existent ; le prêt personnel (pas de justification) et le prêt pour un bien déterminé
(voiture, transformations immobilières, bateau…).
Le TAEG sera plus élevé pour un prêt personnel que pour un prêt voiture (par exemple).
Il est conclu pour une durée déterminée et est remboursable par versements périodiques, généralement mensuels.
u
La vente à tempérament
Elle est proposée par le vendeur ou le commerçant pour l’acquisition d’un bien (voiture, électroménager, meubles…) ou d’une prestation de service.
Le consommateur n’emprunte que la somme nécessaire et il a l’obligation de verser un acompte de 15% minimum du montant de l’achat (apport personnel), le reste étant financé et remboursable par versements périodiques, généralement mensuels.
Le contrat de crédit comporte souvent une clause de réserve de propriété qui permet au vendeur de récupérer le bien en cas de non-paiement.
u
Le crédit-bail
(ou leasing)Il permet de louer un bien meuble (un ordinateur, une voiture...) pour une durée déterminée au terme de laquelle la possibilité est offerte au consommateur de l’acquérir pour le prix fixé lors de la conclusion du contrat. Des services sont inclus dans la location
(entretiens, assurances…). Les “loyers” sont généralement payables par mois.
u
L’ouverture de crédit
(crédit revolving) L’ouverture de crédit est une réserve financière mise à disposition du consommateur par un prêteur, avec ou sans délivrance d’une carte de crédit, pour une duréedéterminée ou non.
Fiche d’information
En savoir plus sur
le crédit et le surendettement
Causes du
surendettement
(1)Les différents types de crédits
1. Observatoire du crédit et de l’endettement -
“Prévention et traitement du surendettement en Région wallonne -
Résultats de l’enquête 2008”.
15
}
4,6%}
4,6%La manière de rembourser est très souple car si les intérêts sont toujours remboursables périodiquement, le remboursement du capital se fait suivant diverses formules
(exemples : formule avec remboursement du capital au choix du consommateur ; formule avec remboursement du capital au moyen d’un montant mensuel fixe déterminé selon la ligne de crédit ; formule avec remboursement du capital selon un pourcentage déterminé en fonction du solde restant dû). Le taux d’intérêt est élevé
(souvent proche du maximum prévu par la loi).
Cette forme de crédit peut être utilisée pour tout type d’achat ou de dépense.
Depuis quelques années, les ouvertures de crédit sont fréquemment proposées sous forme de cartes de paiement en magasins (Carte Visa Carrefour, Carte Cora…) ou par l’intermédiaire des catalogues de vente par correspondance (Partner Card pour 3 Suisses,
Pocket Card pour La Redoute,…) pour permettre au consommateur de faire ses achats (même ceux du quotidien comme l’alimentation) à crédit.
Les quatre types de crédit cités ci-dessus sont régis par la loi sur le crédit à la consommation.
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Le crédit hypothécaire
Ce crédit permet d’acquérir un bien immobilier (immeuble, terrain,…). Il est hypothécaire car l’institution financière qui accorde le prêt bénéficie d’une inscription hypothécaire au premier rang. Si l’emprunteur ne rembourse pas, l’institution bancaire pourra faire vendre le bien et récupérer en priorité le produit de la vente. Le remboursement s’étale, dans la plupart des cas, sur une longue période (10 à 40 ans). Celui-ci s’effectue
mensuellement avec des taux d’intérêt fixesouvariables (lorsque les taux sont bas, il est plus judicieux de privilégier le prêt hypothécaire à taux fixe).
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le crédit et le surendettement
Les différents types de crédits (suite)
16 Concrètement, comment se passe la signature d’une ouverture de crédit dans
une grande surface ?
Exemple : « Anthony rentre dans une grande surface avec l’idée de s’acheter une télévision, il n’est cependant pas certain de pouvoir l’assumer financièrement. En demandant conseil à un vendeur, celui-ci lui fait part de la possibilité d’acquérir la télévision à l’aide d’un crédit. Le vendeur lui suggère de se rendre dans la section dédiée aux crédits où un collègue lui expliquera les conditions de ce crédit. Celui-ci lui explique que le magasin peut lui proposer une carte qui lui permettra d’acquérir la télévision à crédit et qu’une réserve d’argent de minimum 1.250 € sera mise à sa disposition via cette carte. Le vendeur explique à Anthony qu’il a besoin de sa carte d’identité et d’une fiche de salaire pour lui octroyer la carte du magasin. Anthony demande au vendeur s’il va devoir payer des intérêts pour cette télévision, le vendeur lui explique alors qu’il n’y a pas d’intérêt s’il paie au comptant mais qu’en optant pour la formule crédit, il y aura automatiquement des intérêts entre 12 et 15% en fonction du montant de l’ouverture de crédit. Anthony questionne le vendeur sur ce qu’il se passe lorsque l’on n’est plus en mesure de rembourser son crédit ; celui-ci lui explique que s’il ne peut pas payer, il y a des frais qui s’ajoutent automatiquement aux intérêts.
En acceptant cette carte, Anthony n’a pas conscience qu’il sera fiché pour ce crédit à la Centrale des Crédits aux Particuliers de la Banque Nationale de Belgique (tous les crédits à la consommation de plus de 1.250 € y sont répertoriés). De plus, avec cette réserve financière, Anthony s’expose à diverses tentations et risque de dépasser
ses capacités de remboursement.
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Le découvert bancaire
Le découvert bancaire n’est pas un droit, c’est une facilité que peut octroyer le banquier.
En effet, une banque peut accorder un découvert bancaire à un client, grâce auquel il pourra continuer de faire des retraits et des achats, même si le compte est « en négatif ».
Le montant de ce découvert dépend des revenus et des charges qui doivent être précisés par écrit. Celui-ci est en quelque sorte une facilité de caisse (crédit) qu’il faudra rembourser au plus tard en 3 mois.
Attention…
• Sur le découvert, le banquier fera payer des intérêts. Le taux est libre (TAEG maximum de 12%) pour chaque banque et peut fluctuer d’une banque à l’autre. Le découvert autorisé est fait pour répondre à un besoin ponctuel de trésorerie. Le danger d’utiliser trop fréquemment ce moyen mis à disposition par les banques est de creuser un écart important entre les revenus et les dépenses et, ainsi, de ne plus pouvoir gérer son budget.
• Le découvert bancaire n’est pas régi par la loi sur le crédit à la consommation.
Les banques échappent ainsi à certaines obligations légales et au respect des formes de contrats de crédit.
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Le crédit social accompagné
Le crédit social, proposé par l’asbl CREDAL, est une solution alternative au crédit bancaire.
Il s’agit d’un crédit à la consommation de type prêt à tempérament qui est réfléchi et construit avec l’emprunteur. En effet, lors d’une demande de crédit social, un budget est établi avec la personne en vue de voir si celle-ci sera à même de supporter une nouvelle charge.
Si après élaboration du budget, le prêteur constate que le demandeur est tout à fait capable de supporter une nouvelle charge, un dossier sera constitué et présenté au
Comité d’Acceptation des Crédits pour qu’il rende une décision sur l’octroi ou non du crédit.
Toutefois, dans certaines situations, il peut s’avérer que le crédit social ne soit pas toujours une solution adaptée à la situation de la personne. Dans ce cas, un simple conseil de gestion ou alors une orientation vers un service plus adapté aux circonstances tel que, par exemple, un service de médiation de dettes, un service social,…sera réalisé.
Qui peut bénéficier du crédit social ?
Tout habitant des Régions Wallonne et Bruxelloise bénéficiant d’allocations sociales (RIS, chômage, mutuelle,….) ou disposant de faibles revenus professionnels
(les intérimaires, articles 60, …). Toutefois, outre les personnes qui travaillent sous contrat article 60 et 61, il existe un plafond de revenus professionnels à ne pas dépasser pour pouvoir bénéficier de ce type de crédit.
Après déduction du loyer ou de la mensualité hypothécaire, de 181euros par enfant à charge et du montant mensuel consacré au remboursement des dettes
dans le cadre d’une médiation amiable, les revenus nets ne peuvent pas dépasser1.018euros pour un isolé et 1.388euros pour des cohabitants.
Pour plus de renseignements (conditions d’octroi, durée de remboursement, type de bien finançable,…) :
http://www.credal.be
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En Belgique, il existe la Centrale des Crédits aux particuliers gérée par la Banque Nationale de Belgique(2). Depuis le 1erjuin 2003, il ne s’agit plus uniquement d’un fichier « négatif » puisque l’enregistrement de tous les contrats de crédit à la consommation sont repris dans un fichier « positif ». Dès que vous signez un contrat de crédit à la consommation ou un crédit hypothécaire (dans un but privé), le prêteur est obligé, par la loi, de communiquer votre identité à la Centrale.
En cas de défaut de paiement, celle-ci sera également avertie et votre contrat de crédit pas- sera dans le fichier « négatif ».
A l’heure actuelle, la Centrale des crédits aux particuliers (CCP) est, de ce fait, devenue un réel outil de lutte contre le surendettement. Celle-ci doit obligatoirement être consultée par les prêteurs avant tout octroi de crédit, sauf pour les contrats de crédit inférieurs à 1.250 € (contrats de plus en plus souscrits notamment pour les ouvertures de crédit).
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Combien de temps suis-je enregistré ?
Pour les contrats dont le déroulement est normal, les données enregistrées sont automatiquement supprimées trois mois et huit jours après la fin du contrat.
Pour les défauts de paiement, l’enregistrement est de maximum 10 ans à partir de la communication du défaut par le prêteur.
Toutefois, si l’emprunteur régularise son contrat, c’est à dire s’il rembourse la totalité des arriérés, ce délai est réduit à un an à partir de la date de régularisation.
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J’ai des cartes d’ouverture de crédit non utilisées, que dois-je en faire ?
Les cartes de crédit constituent une réserve d’argent disponible et le montant de cette réserve est enregistré dans la Centrale, même si elle n’est pas utilisée.
Si l’emprunteur n’utilise pas sa carte et que tout est remboursé, il peut demander
la résiliation de cette carte auprès de l’organisme qui l’a émise. Lorsque la carte sera résiliée, cela sera communiqué par ce prêteur à la Centrale et les données seront automatiquement effacées.
Attention, toutefois, si tout n’est pas payé ou s’il y a défaut de paiement pour cette carte de crédit, les données resteront enregistrées.
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La centrale des crédits aux particuliers
2. www.nbb.be
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La guidance budgétaire
« C’est une forme d’aide sociale qui a pour objectif d’aider les personnes à accroître la maîtrise de leur budget. Elle vise, dans la mesure du possible, à améliorer les conditions d’existence et le bien-être de ces personnes et/ou à éviter une plus grande précarité. Il s’agit d’une aide sociale temporaire qui peut être proposée à l’usager lorsque celui-ci éprouve des difficultés récurrentes à gérer son budget ».
Les institutions qui pratiquent la guidance budgétaire la mettent le plus souvent en œuvre, à la demande de l’intéressé, lorsque celui ci présente des difficultés pour gérer sa situation financière ou un endettement important. La guidance budgétaire est également un soutien à la médiation de dettes et est pratiquée de manière automatique en cas de règlement collectif de dettes.
Les principaux objectifs assignés à la guidance budgétaire sont :
• Apprendre au bénéficiaire à gérer un budget,
• Le responsabiliser,
• Favoriser son autonomie,
• Redresser et stabiliser sa situation financière,
• Assurer la satisfaction de ses besoins primaires,
• Prévenir le surendettement,
• Lui permettre de lâcher prise et de prendre du recul sur sa situation financière.
C’est un mécanisme mis en place le plus souvent par un CPAS ou une ASBL de service social lorsqu’il constate qu’un usager éprouve des difficultés à gérer correctement son budget.
Ces organismes peuvent proposer à un usager d’instaurer temporairement une guidance budgétaire, le temps d’assainir la situation financière.
Il ne s’agit pas nécessairement de personnes endettées.
La guidance budgétaire doit être purement volontaire et ne peut jamais être imposée à l’usager.
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La médiation de dettes
La médiation de dettes est une prestation de services en vue de réaménager les modalités de paiement de la dette qui découle, totalement ou partiellement, d’un ou de plusieurs contrats de crédit et/ou de factures impayées. Les personnes qui pratiquent la médiation de dettes ont pour mission de venir en aide à ces personnes en difficultés financières,
non pas en payant leurs dettes, mais en négociant avec les différents créanciers
pour qu’elles remboursent leurs dettes dans les meilleurs délais et conditions possibles.
En principe, cette législation est limitée au crédit à la consommation, même si les médiateurs prennent en compte l’ensemble de la situation et écriront aussi, par exemple, au fournisseur d’électricité ou d’eau si la personne a des arriérés, afin de mettre sur pied un plan qui « tient la route ».
Ce sont des négociateursqui interviennent directement à la demande des
débiteurs et qui jouent le rôle d’intermédiaires entre les débiteurs et les créanciers, sans intervention de la justice.
Leurs actions consistent à :
• négocier des délais de remboursement avec les créanciers et obtenir un plan de remboursement ;
• obtenir la réduction des intérêts et autres pénalités financières ;
• vérifier la légalité des créances.
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Solutions au surendettement
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Le règlement collectif de dettes
Cette loi de 1998 correspond, notamment, à un double constat :
• Dans des cas de plus en plus nombreux, aucun plan de remboursement amiable réaliste ne peut être mis sur pied. Soit la situation est à ce point dégradée que le service de médiation de dettes ou l’avocat ne peut que proposer
des remboursements symboliques, qui sont refusés par les créanciers parce qu’ils ne couvriront jamais la dette ; soit un plan «classique» aboutirait
à des remboursements d’une durée tellement longue, qu’aucun espoir de redémarrer une vie normale n’existe.
• La médiation de dette ne vise normalement que les dettes liées aux crédits à la consommation alors que dans le cadre du règlement collectif de dettes, les arriérés de pensions alimentaires, des retards de loyer, des factures d’électricité impayées, etc sont également pris en compte.
Cette loi a donc pour objet de rétablir la situation financière du débiteur, en lui permettant notamment, dans la mesure du possible, de payer ses dettes et en lui garantissant simultanément ainsi qu’à sa famille, qu’ils pourront mener une vie conforme à
« la dignité humaine ». Elle est applicable dans des situations de surendettement, qui se définissent comme l’incapacité durable et structurelle de faire face à ses obligations financières.
Conditions pour l’octroi de cette procédure?
• Toute personne physique domiciliée en Belgique
• Ne pas être commerçant ou ne plus l’être depuis au moins 6 mois
• Ne pas savoir payer ses dettes dues ou futures de manière durable
• Ne pas « avoir organisé son insolvabilité » Il existe 3 types de plan :
• Le plan sans remise de dette en capital
Remboursement des créances en capital. Le juge pourra accorder une remise sur les intérêts, les indemnités et les frais.
(Durée du plan : 5 ans)
• Le plan avec remise de dette en capital
Le juge peut effacer une partie des dettes s’il n’est pas possible de tout rembourser.
Ce plan peut impliquer la vente des biens saisissables du médié. (Durée du plan : 3 à 5 ans)
• La remise totale des dettes
Ce plan est accordé exceptionnellement si les revenus du médié sont insuffisants et que le remboursement des créances est impossible. Le juge peut également ordonner la vente des biens saisissables. (Mesure d’accompagnement de maximum 5 ans)