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Texte intégral

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Département de Biologie Sir George Williams University'

presenté à la Fédération Québécoise de la Faune le 25 novembre 1967, à Québec

Il serait futile aujourd'hui de tenter une comparaison entre les conditions de pêche au Québec à celles d'autrefois. On accepte pour acquis comme résultat de la civilisation une diminution progressive de notre faune aquatique pour se résigner à de beaux souvenirs ou bien à tenter la grande aventure vers les territoires lointains. Les causes de cette diminution nous les connaissons: - surexploitation

- introduction de poissons indésirables - détérioration de l'habitât

- pollution des eaux

Que fait-on pour faire face à ces effets implacables de la civi- lisation? Quelles mesures positives ont été prises pour contrecarrer ces forces, et pour maintenir ce sport accessible à tous? Nous réalisons aujourd'hui qu'il a suffit d'une quarantaine d'années pour transformer, au contact de la civilisation, des paradis de pêche en territoires sans intérêt.

Dans ces conditions quel sort est réservé à ces immenses territoires nouvellement accessibles au grand public? Sans vouloir être pessimiste l'avenir de nos richesses naturelles apparait bien incertain vu l'accroisse- ment accéléré de la population du Québec et surtout des moyens et des voies

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de communication. La solution à bien des problèmes réside en une plus grande connaissance de la nature vis-à-vis l'homme, connaissance qui ne peut être obtenue que par la recherche scientifique.

La recherche fondamentale ou pratique est indiscutablement la base de toute entreprise humaine. Toute entreprise, si humble soit elle, dépend pour sa survie de la recherche scientifique. Partout, les grandes entre- prises commerciales et industrielles se tiennent à l'avant-garde du progrès en maintenant des équipes de chercheurs hautement qualifiés.

Mentionnons, par exemple, la construction prochaine d'un immense labora- toire de recherche de l'Hydro Québec au coût d'environ 30 millions de dollars.

La conservation de nos poissons sportifs, toute proportion gardée, ne vaut-elle pas nos autres ressources naturelles? Qu'il suffise de

mentionner qu'il y a au Québec plus de 600,000'pêcheurs dépensant en moyenne 100 dollars par année pour pratiquer leur sport favori.

Les conditions actuelles de la pêche sportive au Québec sont sans aucun doute un des résultats fatidiques d'une absence quasi complète d'une politique concertée de recherche scientifique dans ce domaine. Il ne s'agit pas ici de remettre en cause le problème de la recherche scientifique au Québec mais plutôt, de regarder bien en face notre problème à nous et chez nous. Tandis que dans tous les domaines, la recherche scientifique progresse aujourd'hui à grands pas, la recherche scientifique, au Service de la Faune

du Québec, est en regression.

La recherche biologique pour être efficace demande une association d'hommes de sciences qualifiés profitant de locaux et de facilités de travail

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De plus, la recherche biologique doit se manifester par des résultats concrets sous forme de publications et de rapport scientifiques.

Une rétrospective sur les 35 dernières années met en lumière une situation extrêmement inquiétante: -

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Potentiel professionnel et technique

1960 1967

Personnel scientifique 23 32

Personnel en recherche 10 5

Stations biologiques 5 0

Stations piscicoles 5 4

Biologistes pisciculteurs résidents 5 1

Contributions scientifiques

Période Thèses Publications Total

1932-1942 3 10 13

1943-1952 6 15 21

1953-1962 16 30 46

1963-1968 5 10 15

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l'effort scientifique. Quelles en sont les causes? Au début, il existait un écart marqué de salaires entre le Service public d'une part, et les autres positions scientifiques du marché du travail d'autre part (ensei- gnement secondaire et universitaire, l'industrie, et d'autres services publics). Bien qu'un peu tard un réajustement majeur est survenu sans toutefois réussir à enrayer la perte continuelle de personnel qualifié.

Il existe donc un malaise profond rendant la situation intenable et se soldant par des démissions successives. C'est justement cette situation qui est alarmante. Des salaires finissent toujours par s'obtenir lorsqu'ils sont justifiés mais la situation présente demande des corrections plus

radicales.

Ce malaise, il se manifeste par un climat d'insécurité non pas quand la permanence de l'emploi lui-même mais plutôt d'une insécurité pro- fessionnelle. Les dernière années ont été marquées d'une réorganisation complète du Service de la Faune mais d'une absence quasi complète d'une politique bien établie de recherche et d'aménagement scientifiques au niveau de la Province et de districts régionaux. Des progrès majeurs ont été réalisés aux niveaux budgétaire et technique sans toutefois produire les résultats attendus. Combien de travaux d'apparence scientifique et actuellement en cours ne sont ni plus ni moins que des inventaires de

captures ou de localisations de poissons, sans en pousser plus loin l'inter- prétation écologique. Comment espérer un aménagement fructueux en se

limitant à des données aussi superficielles.

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Si l'on cherche à expliquer ce recul de la recherche scientifique au Service de la Faune il faut d'abord considérer deux des conditions

essentielles au maintient d'un climat favorable à la recherche:

Le contact avec le monde scientifique Des locaux adéquats

Ces deux conditions ont existé dans le passé mais leur disparition est probablement en grande partie responsable du déclin de la recherche scientifique que l'on observe aujourd'hui.

Le contact avec le monde scientifique il existait par le maintient de plusieurs bureaux et laboratoires dans des locaux universitaires. De plus l'association de plusieurs biologistes, mêmes d'intérêts scientifiques différents étaient certainement des plus profitables. Enfin la disponibilité immédiate de sources d'informations (bibliothèques, conférences, discussions en groupes) contribuait au maintient d'un esprit de recherche.

La réorganisation du Service de la Faune a eu pour effet de dis- perser le personnel scientifique aux quatre coins de la Province. Il est sûr que la présence de biologistes résidant dans des endroits éloirnds des grands centres, surtout durant la saison active, présente certains avantages, mais d'un autre côté il en résulte trop souvent un isolement professionnel et scientifique. A moins d'avoir le feu sacré pour la recherche, et il en existe des biologistes de cette trempe, comment peut-on espérer des contri- butions scientifiques majeures dans notre aménagement de la part de biologistes loins de tout contacts professionnels et administratifs?

Les changements apportés é l'installation du personnel de recherche ont aussi grandement influencé la contribution scientifique. D'un organisme

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central, relativement bien logé et fonctionnel il s'en est suivi une dispersion complète des effectifs techniques et professionnels moyennant plusieurs

démissions. Certains Districts bénéficient d'excellentes facilités, dans d'autres elles sont moyennes; dans d'autres enfin elles sont pitoyables et les locaux du District de Montréal pour l'Aménagement et la Recherche sont de cette classe.

Un exemple frappant de la détérioration des facilités de recherche biologique est le cas de la Station Biologique du Mont Tremblant. On a

éliminé un remarquable site de recherche oh s'était établie une étroite colla- boration scientifique entre les universitées et le Ministère. Ce centre de recherche présentait des avantages uniques pour la recherche appliquée à l'aménagement. La station de recherche fut abolie en 1962 pour faire place aux campeurs sous prétexte que les deux étaient incompatibles. Au contraire, cette coexistence peut être envisagée et mème grandement souhaitable; pourquoi le biologiste au travail doit toujours jouer à cache-cache avec le public?

Face à cette situation peu encourageante, il se manifeste d'autre part un intérêt et un engagement marqués des universités de la Province pour l'aménagement de nos poissons. Deux excellentes stations biologiques se sont ouvertes depuis 5 ans et dans la plupart de nos universités il se donne maintenant des cours directement appliqués à l'aménagement de nos eaux. Cet enseignement de base est de plus appuyé par de nombreux projets de recherche sur la biologie aquatique.

Cet intérêt relativement récent pour la biologie de nos eaux au niveau universitaire est sans aucun doute le fruit d'une étroite collaboration existant entre le Service de la Faune du Québec et des différentes universités de la Province. Il est remarquable de constater qu'un grand nombre de

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professeurs universitaires ont un jour ou l'autre bénificié du Service de la Faune (ou d'autres organisations équivalentes) soit y ayant déjà travaillé ou en ayant recu une aide financière et technique durant leurs études. Il faut reconnaître que n'eut été l'encouragement, la clairvoyance et la détermination des biologistes pionniers du Ministère de la Chasse et de la Pêche qui ont contribué à la formation universitaire de la plupart des

biologistes du Québec on peut se demander ob l'on en serait aujourd'hui dans le domaine de l'aménagement de la faune.

Dans le contexte actuel de la recherche scientifique au niveau de l'aménagement de la faune de sérieuses améliorations s'imposent. D'abord il apparaît de toute urgence de redonner à la Division de la Recherche l'im- portance qui lui revient d'abord en lui donnant des locaux adéquats situés à proximité des problèmes à étudier. Il est de plus nécessaires de lui redonner le personnel scientifique pour répondre adéquatement aux probl'emes.

Seule une planification sérieuse et logique de recherche biologique permettra d'anticiper des progrès marqués dans l'aménagement de la faune.

Cette planification doit d'abord s'appliquer à l'échelle Provinciale mais surtout au niveau des Districts en fonction des conditions naturelles, démo- graphiques et économiques.

Si l'on veut maintenir un personnel scientifique de qualité, à l'Aménagement ou à la Recherche, il est de toute necessité de promouvoir l'établissement d'un programme de recyclage, prévoyant des stages d'études post-graduées, particulièrement à l'étranger. Ce n'est pas que l'enseignement local soit déficient mais il faut reconnaître l'avantage de contacts et

d'expériences nouvelles résultant de séjours à l'étranger.

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coopératif Universités-Service de la Faune avec buts et modes d'opération bien définis dans le cadre d'une politique scientifique de l'aménagement de la pêche sportive au Québec.

Tenant compte de l'excellente coopération existant déjà entre les Universités et le Service de la Faune l'établissement d'un tel Organisme permettrait une action concertée et mieux orientée à la solution de problèmes immédiats et futurs. Un tel Organisme devrait normallement se rattacher à la Division de la Recherche,comme c'est le cas dans plusieurs états américains ou existent de tels organismes coopératifs.

Face à la demande grandissante de la population du Québec, pour une politique rationnelle de l'aménagement de nos poissons sportifs une sérieuse prise de conscience sur la situation de la recherche biologique s'impose. La recherche biologique a déjà fait ses preuves dans le passé et on doit aujourd'hui lui redonner toute son importance et ceci le plus tôt possible.

L'essor actuel de la recherche biologique dans nos universités doit être mis à profit et supporté par une collaboration encore plus étroite aux niveaux professionnels, financiers et techniques entre différentes

institutions, services publiques, industries privées et associations populaires.

A ce sujet, qu'il me soit permis, en terminant, de formuler une suggestion sur l'attribution de bourses d'études ou de recherche. Un bon nombre de bourses sont distribuées annuellement par différents groupements: associations de chasse et pêche, insustries privées, sociétées de sciences naturelles, etc.

Cet effort est fort louable mais souvent peu connu du public et même des candidats

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possibles. La réunion de toutes ces bourses en un fonds commun et administré par un organisme autonome (peut être la Fédération Québécoise de la Faune) assurerait certainement une utilisation plus profitable de ces sommes.

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