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SUIVI DES INÉGALITÉS EN MATIÈRE DE SANTÉ SEXUELLE ET REPRODUCTIVE ET DE SANTÉ DE LA MÈRE, DU NOUVEAU-NÉ, DE L'ENFANT ET DE L'ADOLESCENT

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(1)

MANUEL PRATIQUE

NOUVEAU-NÉ, DE L'ENFANT ET DE L'ADOLESCENT

(2)

É TA P E 5 Appliquer les connaissances

Identifier les domaines d’action prioritaires

Contextualiser les résultats

Envisager la stratégie de diffusion

Identifier les possibilités de collaboration intersectorielle

Déterminer la portée du suivi

A

Définir la population cible

B

Identifier les indicateurs pertinents

C

Identifier les dimensions pertinentes de l’inégalité

Analyser les données A

Préparer des données désagrégées

B

Calculer des mesures sommaires de l’inégalité

É TA P E 1

Obtenir des données A

Cartographier les sources de données

B

Déterminer si l’on dispose actuellement de données suffisantes

É TA P E 2 É TA P E 3 É TA P E 4

Rendre compte des résultats A

Définir l’objet du rapport et le public cible

B

Déterminer la portée du rapport

C

Définir le contenu technique

D

Choisir les méthodes de présentation des données

E

Appliquer les meilleures pratiques d’élaboration de rapports

Déterminer la portée du suivi

Analyser les données Rendre

compte des résultats Appliquer les

connaissances Obtenir des

données

(3)

MANUEL PRATIQUE

NOUVEAU-NÉ, DE L'ENFANT ET DE L'ADOLESCENT

(4)

© Organisation mondiale de la Santé 2022

Certains droits réservés. La présente œuvre est disponible sous la licence Creative Commons Attribution – Pas d’utilisation commerciale – Partage dans les mêmes conditions 3.0 IGO (CC BY-NC-SA 3.0 IGO ; https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/igo/deed.fr).

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Citation suggérée. Suivi des inégalités en matière de santé sexuelle et reproductive et de santé de la mère, du nouveau-né, de l'enfant et de l’adolescent : manuel pratique [Inequality monitoring in sexual, reproductive, maternal, newborn, child and adolescent health: a step-by-step manual]. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2022. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.

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Conception et mise en page: L’IV Com Sàrl

(5)

Avant-propos . . . .v

Remerciements . . . . viii

Sigles et acronymes . . . .x

Introduction . . . . 1

Utilisation de ce manuel . . . . 1

Vue d’ensemble de l’équité en santé et du suivi des inégalités en matière de santé . . . . 4

Qu’est-ce que l’équité en santé ? . . . . 4

Suivi des inégalités en matière de santé sexuelle et reproductive et de santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent . . . . 4

Faire progresser l’équité par le suivi des inégalités . . . . 9

ÉTAPE 1 Déterminer la portée du suivi . . . . 11

Vue d’ensemble . . . .13

1A. Définir la population cible . . . .15

1B. Identifier les indicateurs pertinents . . . .17

1C. Identifier les dimensions pertinentes de l’inégalité . . . . 20

Meilleures pratiques . . . .22

Exemples et ressources . . . .23

Lectures complémentaires . . . . 27

ÉTAPE 2 Obtenir des données . . . . 29

Vue d’ensemble . . . .31

2A. Cartographier les sources de données . . . .33

2B. Déterminer si l’on dispose actuellement de données suffisantes . . . .36

Exemples et ressources . . . .38

Lectures complémentaires . . . . 39

ÉTAPE 3 Analyser les données . . . . 41

Vue d’ensemble . . . .43

3A. Préparer des données désagrégées . . . .45

3B. Calculer des mesures sommaires de l’inégalité . . . . 47

Meilleures pratiques . . . .48

Exemples et ressources . . . .49

Lectures complémentaires . . . . 50

(6)

ÉTAPE 4 Rendre compte des résultats . . . . 51

Vue d’ensemble . . . .53

4A. Définir l’objet du rapport et le public cible . . . .55

4B. Déterminer la portée du rapport . . . . 56

4C. Définir le contenu technique . . . .58

4D. Choisir les méthodes de présentation des données . . . .60

4E. Appliquer les meilleures pratiques de production de rapports. . . . 62

Meilleures pratiques . . . .63

Exemples et ressources . . . .64

Lectures complémentaires . . . . 68

ÉTAPE 5 Appliquer les connaissances . . . . 69

Vue d’ensemble . . . .71

Identifier les domaines d’action prioritaires . . . . 73

Contextualiser les résultats . . . . 74

Envisager la stratégie de diffusion . . . .74

Identifier les possibilités de collaboration intersectorielle . . . .75

Meilleures pratiques . . . .75

Exemples et ressources . . . .76

Lectures complémentaires . . . . 76

Ressources et lectures recommandées . . . . 78

Glossaire . . . . 79

(7)

La Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dispose que la possession du meilleur état de santé qu’il est possible d’atteindre constitue un droit fondamental de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale. En conséquence, chaque individu devrait avoir accès aux services et soins de santé de qualité dont il a besoin tout au long de sa vie sans être confronté à la discrimination ou aux difficultés.

Dans le cadre d’une approche fondée sur les droits humains visant à améliorer la santé sexuelle et de la reproduction et santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent (SSRMNEA), les politiques et programmes de santé doivent donner la priorité aux mesures qui garantissent que les besoins des plus vulnérables sont pleinement satisfaits, en toute équité, tout en respectant les principes fondamentaux des droits humains que sont la responsabilité, l’égalité et la non-discrimination, et la participation. Ces principes constituent les piliers du treizième Programme général de travail de l’OMS, qui promeut l’égalité des genres, les droits humains et l’équité.

Les inégalités en matière d’accès aux services de SSRMNEA restent un problème particulièrement pressant alors que le monde continue de faire face à la pandémie de COVID-19 et à d’autres urgences sanitaires. Ces crises ont limité l’accès à des services vitaux de SSRMNEA et de soutien psychosocial et ont également exposé davantage les femmes et les enfants à la violence, à des problèmes de santé mentale et de bien-être, à un affaiblissement de l’état nutritionnel et à une altération du développement social. La récente crise a mis sous tension les systèmes de santé et mis en péril les moyens de subsistance des populations du monde entier. Dans un contexte d’incertitude généralisée, l’OMS appelle les pays à s’engager à « reconstruire en mieux » pour un monde plus juste et plus sain.

L’Organisation reste déterminée à élaborer des outils et des ressources qui aideront les pays et les partenaires à mieux se préparer, notamment en renforçant la couverture sanitaire universelle et les soins de santé primaires centrés sur la personne.

Le suivi des inégalités permet d’obtenir des données d’une importance cruciale pour orienter les politiques et les programmes de SSRMNEA axés sur l’équité et les droits, tout en contribuant de manière essentielle à l’examen des programmes et aux activités de planification. Les résultats de ces exercices de suivi donnent des informations sur les personnes qui sont laissées de côté ainsi que sur les systèmes et services de santé qui peuvent être améliorés et ciblés pour accélérer l’impact.

Le présent manuel pratique décrit le processus de suivi des inégalités en matière de santé pour la SSRMNEA par un cycle en cinq étapes. Ce manuel et son cahier d’exercices sont de précieuses ressources pour guider le travail des personnes chargées du suivi et de l’évaluation, de la planification des programmes et/ou de l’élaboration des politiques. Au moyen de conseils techniques, d’exemples, de liens vers des ressources supplémentaires et d’exercices d’application, cette ressource explique clairement les concepts clés du suivi des inégalités en tenant compte de la façon dont ils s’appliquent aux thèmes de la SSRMNEA.

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Un suivi rigoureux et complet des inégalités en matière de santé repose sur de solides systèmes d’information sanitaire et les données qu’ils génèrent. Pour améliorer la qualité et l’impact du suivi des inégalités en matière de santé, les pays, les provinces et les districts doivent faire preuve d’ambition dans le renforcement des capacités et des systèmes à toutes les étapes. Grâce à ces processus, nous pouvons favoriser une participation significative et l’amélioration de la santé de toutes les populations touchées et faire en sorte que les systèmes de santé soient prêts à répondre à leurs besoins.

Dre Zsuzsanna Jakab Directrice générale adjointe Organisation mondiale de la Santé

Dre Samira Asma Sous-Directrice générale Division Données, analyse et résultologie

Organisation mondiale de la Santé

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« Le mauvais état de santé des pauvres, le gradient social de la santé dans les pays et les profondes inégalités sanitaires entre pays sont dus à une répartition inégale du pouvoir, des revenus, des biens et des services aux niveaux mondial et national, aux injustices qui en découlent dans les conditions de vie concrètes des individus (accès aux soins, scolarisation et éducation, conditions de travail, loisirs, habitat, communauté, ville) et leurs chances de s’épanouir. »

« Reconnaître qu’il y a un problème et en mesurer l’ampleur au niveau des pays et au niveau mondial sont des étapes indispensables avant d’agir. Avec le concours de l’OMS, les gouvernements et les organisations internationales devraient instaurer des observatoires nationaux et mondiaux de l’équité en santé pour suivre systématiquement l’évolution des inégalités sanitaires et des déterminants sociaux de la santé, et devraient évaluer l’incidence des politiques et des actions sur l’équité en santé. »

Rapport final de la Commission des déterminants sociaux de la santé, 2008

réalités très diverses au niveau des régions et des pays. Ce processus d’adaptation doit mettre l’accent sur les profils infranationaux afin d’identifier les groupes de population qui sont lésés et leur localisation. Il est essentiel de tenir compte du contexte et de l’histoire au niveau local pour élaborer des politiques et des programmes efficaces et pertinents dans tous les pays.

Rapport de situation 2020 sur la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016-2030) de l’initiative Toutes les femmes, tous les enfants

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Ce document est le fruit d’une collaboration entre le Département Données et analyse, le Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement et le Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’équipe de coordination était composée des membres du personnel de l’OMS suivants (par ordre alphabétique) : Theresa Diaz (Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement), Ahmad Reza Hosseinpoor (Département Données et analyse), Moise Muzigaba (Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement), Christina Catherine Pallitto (Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche) et Lale Say (Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche).

Nicole Bergen (consultante en suivi de l’équité en santé, Département Données et analyse de l’OMS) en est l’auteure principale. Avec Ahmad Reza Hosseinpoor du même département, elle a conçu et élaboré le manuel et le cahier d’exercices.

Un groupe d’experts externes chargé de l’examen a contribué à cette ressource en affinant les objectifs, le but et le contenu du manuel, et a participé aux versions préliminaires. Ce groupe se compose des personnes suivantes (par ordre alphabétique) : Muna Abdi (Ministère de la planification, Somaliland), Sarah Bar-Zeev (Fonds des Nations Unies pour la population, États-Unis d’Amérique), Huda Basaleem (Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université d’Aden, Yémen), Ana Paula Belon (École de santé publique, Université d’Alberta, Canada), Paula Braveman (École de médecine de San Francisco, Université de Californie, États-Unis d’Amérique), Sophie Dilmitis (Women4GlobalFund, Zimbabwe), Alex Ergo (Population Services International, États-Unis d’Amérique), Asha George (École de santé publique, Université du Cap-Occidental, Afrique du Sud), Peter Hansen (Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents, États-Unis d’Amérique), Caroline Kabiru (African Population and Health Research Center, Kenya), Jennifer Requejo (Fonds des Nations Unies pour l’enfance, États-Unis d’Amérique), Efrat Shadmi (Département des soins infirmiers Cheryl Spencer, Université de Haïfa, Israël), Prashant Kumar Singh (Division of Preventive Oncology and Population Health, ICMR-National Institute of Cancer Prevention and Research, Indian Council of Medical Research, Inde), Cesar Victora (Centre international pour l’équité en santé, Brésil), Tao Xu (Centre national pour la santé des femmes et des enfants, Centre for Disease Control and Prevention de Chine, Chine).

Les référents régionaux de l’OMS et les membres du personnel du Siège suivants ont examiné les versions préliminaires de ces ressources et apporté leur contribution (par ordre alphabétique) : Anvi Amin (Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche, Genève, Suisse), Anshu Banerjee (Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement, Genève, Suisse), Betzabé Butrón Riveros (Département de la famille, de la promotion de la santé et du parcours de vie, Organisation panaméricaine de la santé, Washington DC, États-Unis d’Amérique), Anna Coates (Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche, Genève, Suisse), Henry Doctor (Systèmes d’information pour la santé, Bureau régional de la Méditerranée orientale, Le Caire, Égypte), Regina Guthold (Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement, Genève, Suisse), Nilmini Hemachandra (Département Amélioration de la santé des populations, Bureau régional de la Méditerranée orientale, Le Caire, Égypte), Elizabeth Katwan (Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement, Genève, Suisse), Doris Gatwiri Kirigia (Unité Analyse des données et gestion des connaissances, Bureau régional de l’Afrique, Brazzaville, République du Congo), Katherine Kirkby (Département Données et analyse, Genève, Suisse), Theadora Swift Koller (Équipe Genre, équité et droits humains, Genève, Suisse), Rajesh Mehta (Santé du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent,

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l’Afrique, Brazzaville, République du Congo), Aasa Hanna Mari Nihlén (Département Santé sexuelle et reproductive, et recherche, Genève, Suisse), Anayda Portela (Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement, Genève, Suisse), Kumanan Rasanathan (Département Déterminants sociaux de la santé, Genève, Suisse), Anne Schlotheuber (Département Données et analyse, Genève, Suisse), Marcus Marcellus Stahlhofer (Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement, Genève, Suisse), Kathleen Louise Strong (Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement, Genève, Suisse), Cecilia Vidal Fuertes (Département Données et analyse, Genève, Suisse). Heidi Betts et Nicole Johns (consultants en suivi de l’équité en santé, Département Données et analyse, Genève, Suisse) ont révisé les premières ébauches du manuel et du cahier d’exercices.

Le projet a été financé par Affaires mondiales Canada et la Direction luxembourgeoise de la coopération au développement et de l’action humanitaire.

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Sida syndrome de l’immunodéficience acquise COVID-19 maladie à coronavirus 2019

CRVS enregistrement des faits d’état civil et statistiques d’état civil EDS enquêtes démographiques et de santé

HEAT Health Equity Assessment Toolkit (outil d’évaluation de l’équité en matière de santé) VIH virus de l’immunodéficience humaine

MICS enquêtes en grappes à indicateurs multiples RHS enquêtes sur la santé de la reproduction ODD objectif de développement durable

SSRMNEA santé sexuelle et reproductive et santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent CSU couverture sanitaire universelle

USAID Agence des États-Unis pour le développement international OMS Organisation mondiale de la Santé

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Les inégalités en matière de santé sexuelle et de la reproduction et santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent (SSRMNEA) à travers le monde se traduisent systématiquement, pour certains sous-groupes de population, par de moins bons résultats en matière de santé et un accès plus limité aux services et aux interventions.

Il est essentiel de lutter contre les inégalités en matière de SSRMNEA pour parvenir à une couverture sanitaire universelle, protéger les droits humains, promouvoir l’égalité des genres, lutter contre la discrimination et améliorer les déterminants sociaux de la santé. Cela va dans le sens du mandat de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui est d’aider les pays à atteindre l’objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies lié à la santé afin de permettre à tous de vivre en bonne santé et de promouvoir le bien-être de tous à tout âge, en ne laissant personne de côté.

Les inégalités en matière de santé sont une différence mesurée en matière de santé entre les sous-groupes de population et constituent une mesure utilisée pour évaluer l’équité en santé (absence d’inégalités injustes et évitables ou pouvant être corrigées en matière de santé).

Le suivi des inégalités en matière de SSRMNEA consiste à évaluer et comparer les niveaux des principaux indicateurs de santé entre les sous-groupes de population définis par des caractéristiques sociales, économiques, démographiques ou géographiques. Cela peut contribuer à orienter l’action et les programmes visant à promouvoir l’équité pour les femmes, les hommes, les personnes de genre variant, les adolescents et les enfants défavorisés ou mal desservis par les systèmes de santé.1 Malgré de nombreux efforts pour identifier les inégalités en matière de SSRMNEA dans la littérature soumise à un comité de lecture et des mesures pour y remédier par le biais de politiques et de programmes, il reste encore fort à faire pour mettre en place un suivi régulier de ces inégalités. Il n’existe pas d’outils pratiques visant à renforcer les capacités dans le cadre de ce processus de suivi des inégalités.

Utilisation de ce manuel

L’élaboration du présent document Suivi des inégalités en matière de santé sexuelle et reproductive et santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent : manuel pratique, et de son Cahier d’exercices repose sur la vision d’une bonne santé et d’un bien-être pour tous grâce à un accès plus équitable aux services de SSRMNEA. Ce manuel est un guide d’introduction visant à renforcer les capacités pour le suivi quantitatif des inégalités en matière de SSRMNEA. Il guide les utilisateurs à travers les processus consistant à déterminer la portée du suivi des inégalités, décider des meilleures données disponibles pour le suivi, procéder à l’analyse des données et rendre compte des résultats. Les concepts liés à l’application des connaissances sont présentés pour que les lecteurs puissent comprendre comment les résultats du suivi des inégalités peuvent être mis en œuvre pour assurer un impact et des changements. Le présent manuel incite les utilisateurs à réfléchir à la manière dont chaque étape du cycle de suivi des inégalités peut être adaptée à la SSRMNEA dans un contexte particulier.2

Le suivi et l’examen réguliers des inégalités en matière de SSRMNEA par les parties prenantes aux niveaux régional, national et infranational sont essentiels à la prise de décisions reposant sur des bases factuelles pour les programmes de SSRMNEA axés sur l’équité. Cela devrait être intégré dans les activités de suivi continu du secteur de la santé et effectué régulièrement à mesure que de nouvelles données de SSRMNEA sont mises à disposition : selon la source de données, cela peut se faire une fois par an (dans le cas des données de routine des systèmes de santé) ou tous les trois à cinq ans (dans le cas de nombreuses enquêtes en population). Les résultats du suivi

¹ La terminologie utilisée par les Départements OMS Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement et Santé sexuelle et reproductive, et recherche pour décrire les groupes de population est en cours de discussion ; la langue utilisée tout au long de cette publication vise à inclure toutes les personnes.

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des inégalités étant particulièrement utiles pour les activités d’examen des programmes intégrés de SSRMNEA et de planification, les activités de suivi peuvent être coordonnées avec ces processus.

Si de nombreux exemples dans ce manuel font référence au suivi des inégalités au niveau national, les étapes décrites sont également applicables aux niveaux régional et infranational. Dans l’idéal, le suivi des inégalités en matière de SSRMNEA devrait se faire à plusieurs niveaux pour obtenir une vision nuancée de l’état des inégalités.

Tout au long de ce manuel et du cahier d’exercices, les utilisateurs sont invités à identifier des points d’entrée pour des activités qui, bien qu’importantes, ne sont pas l’objectif principal de ce manuel, comme le renforcement de la collecte des données, les possibilités de collaboration et de partenariat, et les considérations pour la diffusion efficace et non discriminatoire des résultats. Lorsque c’est possible, des ressources supplémentaires sont suggérées pour orienter les utilisateurs vers des conseils spécialisés afin de renforcer l’impact du suivi des inégalités en matière de SSRMNEA.

Le contenu technique de ces ressources s’adresse principalement aux personnes intervenant dans les activités de suivi et d’évaluation de la SSRMNEA au niveau national, notamment les agents et les directeurs de programme qui ont des connaissances de base et une expérience de travail avec les données de la SSRMNEA. Certaines sections peuvent être utiles à d’autres parties prenantes, comme les responsables de district, pour renforcer leurs capacités de manière ciblée, par exemple dans l’interprétation et l’utilisation des données sur les inégalités. Ces ressources encouragent une large participation des populations touchées, des groupes de la société civile et des parties prenantes multisectorielles à différents titres tout au long du cycle de suivi des inégalités en matière de santé, comme cela a été souligné tout au long du document.

Le manuel et le cahier d’exercices sont organisés autour des cinq étapes du cycle de suivi des inégalités en matière de santé : déterminer la portée du suivi, obtenir des données, analyser les données, rendre compte des résultats et appliquer les connaissances. Les cinq chapitres du manuel correspondent à chacune de ces étapes et décrivent la façon dont elles peuvent être appliquées à la SSRMNEA. Les meilleures pratiques sont indiquées pour chaque étape afin de mettre en avant les normes les plus élevées en matière de suivi. Afin d’illustrer l’application des concepts clés et fournir des liens vers des documents externes pour obtenir des informations plus détaillées, chaque chapitre comporte également une section « Exemples et ressources ». Enfin, le glossaire à la fin de ce manuel (voir page 79) est une référence rapide sur la terminologie utile pour la SSRMNEA et le suivi des inégalités.

Le cahier d’exercices comprend une série de questions et d’exercices pour inciter à une réflexion plus approfondie sur l’application des concepts dans un contexte particulier. Si les utilisateurs sont encouragés à utiliser ces ressources de manière exhaustive pour bien comprendre le cycle de suivi des inégalités en matière de santé, la structure du document favorise également une approche plus sélective.

Le présent manuel et son cahier d’exercices complètent d’autres ressources de l’OMS pour le suivi des inégalités en matière de santé (Encadré 1). D’autres outils et ressources de l’OMS et des Nations Unies relatifs à l’équité en santé et à la SSRMNEA peuvent également être utilisés avec ce manuel (voir « Ressources et lectures recommandées », page 78), notamment le Manuel d’évaluation des obstacles relatifs aux services de santé destinés aux adolescents, en particulier aux adolescents défavorisés, Approche Innov8 pour passer en revue les programmes de santé nationaux et s’assurer qu’ils ne laissent personne de côté : guide technique et la plateforme EQUIST pour le renforcement des systèmes de santé (élaborée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance).

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Le document Handbook on health inequality monitoring with a special focus on low- and middle-income countries présente le cycle de suivi des inégalités en matière de santé et constitue une ressource permettant aux pays d’établir et de renforcer ce suivi.

Le document National health inequality monitoring: a step-by-step manual décrit l’approche globale étape par étape de suivi sur laquelle repose le présent manuel sur la SSRMNEA. Le document Suivi des inégalités en matière de vaccination : manuel pratique applique cette approche au thème de la vaccination.

Les deux séries de rapports, State of inequality et Explorations of inequality, donnent des exemples de rapports détaillés sur les inégalités en matière de santé, couvrant la situation la plus récente et les changements au fil du temps et intégrant la technologie de visualisation des données numériques pour présenter les données de manière interactive.

L’outil d’évaluation de l’équité en matière de santé Health Equity Assessment Toolkit (HEAT) et HEAT Plus sont des applications interactives qui permettent aux utilisateurs d’étudier les formes d’inégalité dans des données désagrégées, de calculer des mesures sommaires de l’inégalité et de créer des visuels personnalisés.

La base de données Health Equity Monitor (plateforme de suivi de l’équité en santé), une composante de l’Observatoire mondial de la santé de l’OMS, est un référentiel de données désagrégées. Elle comprend des données sur plus de 35 indicateurs de santé reproductive et santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, ventilés par six dimensions d’inégalité et représentant des enquêtes menées dans 115 pays.

Le cours en ligne sur le suivi des inégalités en matière de santé guide les apprenants à travers les concepts clés et les implications de ce suivi, avec des exercices d’autoévaluation et des quiz. Les apprenants peuvent obtenir un certificat d’achèvement pour le cours.

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Vue d’ensemble de l’équité en santé et du suivi des inégalités en matière de santé

Qu’est-ce que l’équité en santé ?

L’équité en santé est définie par l’OMS comme l’absence d’écarts injustes et évitables, ou qui peuvent être corrigés, en ce qui a trait à la santé parmi certains groupes de population, que ces groupes soient définis d’après des critères sociaux, économiques, démographiques ou géographiques.3 Elle est considérée comme un principe sous-jacent des objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 3 qui est de permettre à tous de vivre en bonne santé et de promouvoir le bien-être de tous à tout âge, et elle est un élément fondamental de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016-2030) et des traités fondamentaux sur les droits humains et l’égalité des genres (Encadré 2). La plupart des pays font de l’équité une priorité intersectorielle dans leurs plans, politiques et programmes nationaux en matière de santé sexuelle et reproductive et santé de la mère, du nouveau-né, de l'enfant et de l'adolescent (SSRMNEA).

Dans la pratique, l’équité en santé est un concept lié à la promotion de la justice et à l’élimination de toutes les formes de discrimination. Faire progresser l’équité en santé implique une réorientation globale de nombreux pans de la société afin d’améliorer la santé et le statut social des sous-groupes de population qui ont toujours été marginalisés et/ou démunis. Cela nécessite une action au sein du secteur de la santé pour faire en sorte que des services de santé de qualité soient disponibles, accessibles (y compris sur le plan économique) et acceptables pour tous. Il peut s’agir, par exemple, de mettre à disposition dans les zones rurales isolées des services de santé reproductive de qualité adaptés à la culture et tenant compte des questions de genre. Ou encore d’améliorer le diagnostic et le traitement rapides des enfants malades dans les foyers en situation de pauvreté, et de créer des environnements non discriminatoires permettant aux adolescents d’obtenir des informations fondées sur les droits relatifs à la santé sexuelle et reproductive. Faire progresser l’équité en santé nécessite une action intersectorielle (c'est-à-dire des actions coordonnées avec les secteurs autres que la santé) pour améliorer les déterminants sociaux et structurels de la santé – les circonstances dans lesquelles les gens naissent, grandissent, vivent et travaillent. Les actions visant à promouvoir, par exemple, l’égalité des genres, le développement du jeune enfant, les possibilités d’éducation, la sécurité alimentaire, les politiques gouvernementales favorables et les environnements sans conflit ont des avantages directs et indirects pour la SSRMNEA.

Suivi des inégalités en matière de santé sexuelle et reproductive et de santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent

Le suivi quantitatif des inégalités en matière de SSRMNEA consiste à utiliser des données désagrégées sur un indicateur de SSRMNEA afin de comparer les indicateurs de santé entre les sous-groupes de population. Par exemple, alors que la moyenne nationale pour un indicateur de SSRMNEA donné indique les performances globales d’un pays, les données désagrégées montrent les écarts entre des groupes de personnes définis. Les résultats du suivi des inégalités peuvent être utilisés comme intrants (avec d’autres formes de connaissances et de données) pour identifier les domaines où des efforts sont nécessaires en vue d’accélérer les améliorations pour les sous-groupes défavorisés. Lorsque le suivi des inégalités en matière de SSRMNEA est effectué à des moments différents, il peut mettre en évidence les tendances de l’évolution des inégalités dans le temps. En outre, lorsque des données désagrégées sont utilisées pour illustrer les dimensions de l’inégalité subie, multiples ou complexes, que connaissent certains groupes de sous-population (par exemple, les femmes autochtones vivant dans des situations de pauvreté) avec d’autres données sur les obstacles connexes, comme ceux liés aux inégalités de genre, elles constituent un élément important pour la planification de politiques, de programmes et de pratiques ciblés visant à améliorer l’accès aux services de SSRMNEA ainsi que les résultats en matière de santé.

3 Social determinants of health. Dans : Organisation mondiale de la Santé [site Web]. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; aucune date

(17)

économique, social et environnemental durable dans le monde d’ici 2030, ne seront pas atteints sans un investissement dans la SSRMNEA et le bien-être, et des efforts soutenus pour réduire les inégalités.41

• L’ODD 1, éliminer la pauvreté partout dans le monde, appelle à réduire la pauvreté des enfants en fonction des seuils nationaux de pauvreté et en ce qui concerne la pauvreté multidimensionnelle des enfants (indicateur 1.2).

• L’ODD 2 vise à éliminer la faim sous toutes ses formes, en luttant contre le retard de croissance et l’émaciation chez les enfants et en répondant aux besoins nutritionnels des adolescentes, des femmes enceintes et allaitantes et des personnes âgées (indicateur 2.2).

• Dans le cadre de l’ODD 3, permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous :

– les indicateurs 3.1 et 3.2 des ODD appellent, respectivement, à réduire le taux mondial de mortalité maternelle et à éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de cinq ans ;

– l’indicateur 3.7 préconise d’assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux ;

– par l’indicateur 3.8, les pays s’engagent à atteindre la couverture sanitaire universelle afin que chaque personne ait accès à la gamme complète des services de santé essentiels au moment où elle en a besoin, sans s’exposer à des difficultés financières.

• L’ODD 4 est de fournir un accès à une éducation de qualité.

• Dans le cadre de l’ODD 5, parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles :

– l’indicateur 5.1 nécessite de faire avancer les cadres juridiques pour éliminer toutes les formes de discrimination fondée sur le sexe ;

– l’indicateur 5.2 appelle à l’élimination de la violence faite aux femmes et aux filles ;

– l’indicateur 5.3 appelle à éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage d’enfants et les mutilations génitales féminines ;

– l’indicateur 5.5 cible l’autonomisation économique et politique des femmes et les droits des femmes ;

– l’indicateur 5.6 vise l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative et aux droits en matière de procréation.

• L’ODD 6 est de garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement.

• L’indicateur 7.1 vise à garantir l’accès à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable, notamment des carburants et technologies propres.

• L’ODD 10 est de réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre.

• L’indicateur 16.9 est, d’ici à 2030, de garantir à tous une identité juridique, notamment grâce à l’enregistrement des naissances

• L’indicateur 17.18 souligne l’importance de la ventilation des données, en indiquant un plus grand nombre de données ventilées par niveau de revenu, sexe, âge, race, appartenance ethnique, statut migratoire, handicap, emplacement géographique et autres caractéristiques propres à chaque pays.

La Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016-2030) a été lancée en 2015 pour soutenir les ODD et accélérer les progrès vers leur réalisation grâce à une approche multisectorielle.5Elle envisage un monde dans lequel chaque femme, chaque enfant et chaque adolescent jouit de son droit à la santé et au bien-être physiques et mentaux, a des perspectives sociales et économiques et peut participer pleinement à l’édification de sociétés prospères et pérennes. Pour

4 Cadre mondial d’indicateurs relatifs aux objectifs et aux cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (A/

RES/71/313). New York : Division de statistique des Nations Unies (https://unstats.un.org/sdgs/indicators/Global%20Indicator%20 Framework%20after%202021%20refinement_Fre.pdf, consulté le 9 décembre 2021).

5 Global strategy for women’s, children’s and adolescents’ health data portal. In: World Health Organization [website]. Geneva: World Health Organization; no date (https://www.who.int/data/maternal-newborn-child-adolescent-ageing/global-strategy-data, accessed 8 December 2021).

(18)

Les données désagrégées montrent le niveau d’un indicateur de santé séparément pour des groupes de personnes définis, donnant une image nuancée de la façon dont une situation sanitaire particulière est vécue par différents sous-groupes au sein d’une population.

Le processus général de suivi des inégalités en matière de santé peut être simplifié sous la forme d’un cycle de cinq étapes, qui peut être appliqué au thème de la SSRMNEA (Figure 1). Ces cinq étapes constituent la structure du présent manuel. À l’issue de ces cinq étapes, un suivi continu peut être nécessaire pour suivre l’impact de ces changements dans le temps, ou de nouvelles priorités pour le suivi des inégalités peuvent être identifiées. Ainsi, le cycle recommence.

En réalité, le suivi des inégalités en matière de santé est un processus complexe, car les cinq étapes sont itératives et interconnectées, avec des besoins en ressources différents dans des contextes différents. Dans certains contextes, des ressources ou des protocoles peuvent déjà être établis pour le suivi de la SSRMNEA (comme des cadres d’indicateurs et des sources de données fiables et représentatives), tandis que dans d’autres contextes, des contributions importantes peuvent être nécessaires pour initier et renforcer le suivi des inégalités en matière de SSRMNEA. Il n’est pas rare que des décisions prises à une étape du cycle soient réexaminées et révisées à une étape ultérieure. Par exemple, si les données ne sont pas disponibles (ÉTAPE 2) pour la portée du suivi souhaitée (ÉTAPE 1),

concrétiser cette vision, la Stratégie mondiale met l’accent sur les personnes les plus défavorisées, en accordant la priorité au suivi dans une optique d’équité. Le cadre d’indicateurs et de suivi de cette stratégie6 met l’accent sur les données ventilées : « pour de nombreux indicateurs, la ventilation par âge, sexe, situation socioéconomique et autres dimensions est essentielle pour veiller à ce que personne ne soit laissé de côté, y compris dans les contextes humanitaires et fragiles. Il faudra pour cela accorder une attention particulière à la collecte, l’analyse et la communication des données pour la plupart des indicateurs. »

Les pays ont l’obligation légale et le devoir de protéger les droits humains, décrits dans la Charte internationale des droits de l’homme et d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.7Ces droits comprennent celui du meilleur état de santé que l’on puisse atteindre et le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer la santé, en respectant le principe de non-discrimination. Les droits humains sont reconnus dans les constitutions, les lois et les décisions de justice nationales et doivent être renforcés par des cadres législatifs et réglementaires. Par exemple, les prestataires et les établissements de santé ne devraient pas être autorisés par la loi à empêcher l’accès des personnes aux services de santé pour des raisons ethniques, religieuses, morales ou politiques. Le respect des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, qui sont indivisibles, contribue à l’équité en santé.

6 Every Woman Every Child. Indicator and monitoring framework for the global strategy for women’s, children’s and adolescents’ health (2016–2030). Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2016 (https://www.who.int/life-course/publications/gs-Indicator-and- monitoring-framework.pdf, consulté le 8 décembre 2021).

7 Y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention relative aux droits des personnes handicapées, la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a énuméré neuf instruments internationaux fondamentaux relatifs aux droits de l’homme – voir https://www.ohchr.org/en/core-international-human-rights- instruments-and-their-monitoring-bodies.

Encadré 2. (suite)

(19)

Déterminer la portée du suivi

É TA P E 2

Obtenir des données

É TA P E 3

Analyser les données

É TA P E 4

Rendre compte des résultats

É TA P E 5

Appliquer les connaissances

le reste du cycle de suivi ne peut se dérouler comme prévu. Soit des données supplémentaires doivent être recueillies, soit la portée du suivi doit être réexaminée et redéfinie. L’échange avec les utilisateurs des connaissances et les populations touchées est nécessaire pour garantir succès et impact dans l’ÉTAPE 5 (application des connaissances). Cela peut être renforcé par le fait de prendre en compte et de consulter ces groupes à toutes les étapes du cycle (Encadré 3).

Réfléchir à l'objet et à la portée du suivi, y compris déterminer les indicateurs

de santé de la population et les dimensions de l'inégalité qui

feront l'objet du suivi des inégalités

Évaluer la disponibilité de données quantitatives pour les indicateurs de santé et les dimensions de l'inégalité et veiller à ce que les données soient suffisantes

pour poursuivre le suivi

Préparer des données ventilées et calculer des mesures sommaires

de l'inégalité Définir le public cible et l'objet du rapport,

choisir sa portée, définir son contenu technique, décider des méthodes de présentation des données et respecter

les meilleures pratiques pour l'établissement des

rapports Faciliter l'adoption des résultats du suivi pour

étayer les changements qui accélèrent les améliorations parmi les populations

et sous-groupes de populations touchés, et qui renforcent la

responsabilisation

(20)

Encadré 3. L’importance de la consultation et de l’échange tout au long du cycle de suivi des inégalités

L’application des connaissances fait le lien entre les processus qui consistent à produire des données sur les inégalités en matière de santé sexuelle et reproductive et santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent (SSRMNEA) et à prendre des mesures pour y remédier. Lorsque l’application des connaissances est efficace, les besoins et les préoccupations des personnes qui interviennent dans la prise de décisions stratégiques et des personnes qui sont concernées par ces dernières sont pris en compte dès le début du processus et se retrouvent dans les résultats du suivi. Cela consiste notamment à faire en sorte que les processus décisionnels institutionnalisés, comme l’élaboration des politiques, l’allocation des ressources et l’amélioration des programmes, soient liés à cette collaboration. L’impact du suivi est ainsi renforcé, car les utilisateurs de connaissances peuvent prendre clairement conscience de la façon dont les résultats peuvent être appliqués à leur domaine d’activité. À leur tour, les changements mis en œuvre par suite du suivi des inégalités en matière de santé ont plus de chances d’être efficaces, car ils tiennent compte précisément de la façon dont vivent les populations touchées et ils évitent de perpétuer la stigmatisation et la discrimination ou d’autres effets néfastes involontaires.

Comment intégrer les considérations d’application des connaissances dans toutes les étapes du suivi des inégalités en matière de SSRMNEA ?

• L’objectif et la portée du suivi sont déterminés en collaboration avec les utilisateurs des connaissances (y compris les populations touchées, comme la société civile et les groupes de défense des patients) ou en les consultant afin de s’assurer que la portée est pertinente pour l’élaboration participative et efficace de politiques et de programmes, et que les activités de suivi tiennent compte des priorités, besoins et préférences de tous les membres de la population et de leurs contextes culturels et sociaux spécifiques.

• Les efforts réguliers de collecte de données sont étendus pour inclure des données plus pertinentes et de meilleure qualité sur les segments de la population qui sont généralement sous-représentés (de sorte qu’ils soient pris en compte dans le suivi des inégalités) et des aspects pertinents de leur vie pour le suivi des inégalités. Les instruments et les pratiques de collecte de données sont conçus pour tenir compte des sensibilités de genre et de culture et pour minimiser la stigmatisation, la discrimination et les problèmes juridiques.

• Les limites et les biais inhérents à la mesure des inégalités sont compris, reconnus et pris en compte de manière transparente.

• Les décisions en matière d’établissement de rapports sont prises en connaissant le public auquel s’adressent les rapports et en priorisant leurs besoins et leurs capacités. Les résultats des rapports sont prétestés avec les groupes concernés afin de promouvoir leur impact. Toutes les précautions sont prises pour éviter les fausses déclarations, la stigmatisation et la discrimination potentielles.

• Plusieurs formes de connaissances sont consultées pour contextualiser et réagir comme il se doit aux résultats du suivi des inégalités. Les résultats du suivi sont communiqués à différents publics par des canaux et des formats appropriés afin de garantir un impact au sein du secteur de la santé et au-delà.

(21)

pour renforcer la responsabilisation à l’égard de ces changements. En d’autres termes, le suivi des inégalités en matière de santé est un système d’alerte et un outil de diagnostic pour des améliorations guidées. Les résultats de ce suivi indiquent où se situent les lacunes qui affectent certains sous-groupes de population, aidant ainsi les décideurs et les directeurs de programme à faire en sorte que les interventions ciblent ceux qui ont le plus besoin. Ils indiquent également des points d’entrée pour des études plus approfondies. Ces études permettront d’adapter des interventions ciblées à des problèmes spécifiques dans le domaine de la SSRMNEA et/ou à des sources particulières de désavantage ou de discrimination au sein des populations touchées. Lorsque le suivi des inégalités en matière de SSRMNEA est effectué régulièrement, les tendances dans le temps peuvent indiquer où les politiques et les programmes ont réussi (ou échoué) à atténuer les inégalités en santé.

Lorsque les résultats du suivi des inégalités en matière de santé sont contextualisés par les conclusions d’études quantitatives et qualitatives et l’expertise sur le contexte du suivi – notamment les points de vue et expériences des populations touchées – ils peuvent donner un formidable élan au changement axé sur l’équité. Pour que les résultats du suivi des inégalités aient l’impact souhaité, il est important de bien comprendre le contexte politique sous-jacent, et notamment de comprendre les personnes qui participent aux processus décisionnels et celles qui sont laissées de côté ou qui sont victimes de discrimination active. Anticiper les défis et les opportunités liés à la présentation des résultats à plusieurs secteurs et acteurs ayant des intérêts différents peut contribuer à éclairer de manière proactive les stratégies visant à promouvoir leur mobilisation.

Les occasions de revendiquer l’équité en santé sont présentes tout au long du processus de suivi des inégalités.

Par exemple, la cartographie des données de SSRMNEA disponibles pour le suivi des inégalités révèle comment certains sous-groupes de population peuvent être sous-représentés dans les activités de collecte de données (soit parce que les données ne sont pas collectées, soit parce que celles qui le sont ne contiennent pas les informations correspondantes sur les dimensions de l’inégalité). Ce peut être l’occasion de préconiser des pratiques de collecte de données exhaustives et des systèmes d’information sanitaire qui représentent de manière inclusive tous les groupes de personnes. En outre, l’apprentissage mutuel et la collaboration avec les communautés marginalisées dans le cadre du processus de suivi des inégalités en matière de SSRMNEA peuvent faire prendre conscience des réalités vécues par différents groupes de population et constituer un mécanisme pour rendre compte des inégalités en matière de SSRMNEA avec plus d’impact et de force. Cela peut ensuite entraîner des changements pour réduire les inégalités et la discrimination au sein du secteur de la santé et au-delà.

(22)
(23)

É TA P E

1

Déterminer la portée

du suivi

(24)

É TA P E 1

Déterminer la portée du suivi

Déterminer la portée du suivi

Obtenir des données

Analyser les données Rendre

compte des résultats Appliquer les connaissances

A

Définir la population cible

q u e s t i o n c l é

Quelle population fera l’objet du suivi ?

l i s t e d e co n t r ô l e

Identifier les populations prioritaires dans les stratégies, programmes, politiques et textes législatifs clés pour la santé sexuelle et reproductive et santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent (SSRMNEA).

Faire le point sur les activités de suivi actuelles et récentes et identifier les populations prioritaires, y compris celles qui sont sous-représentées.

Décider si le suivi se fera au niveau régional, national ou infranational.

B

Identifier les indicateurs pertinents

q u e s t i o n c l é

Quelle gamme d’indicateurs est la plus adaptée au suivi des inégalités ?

l i s t e d e co n t r ô l e

Déterminer l’étendue souhaitée des thèmes de santé à mettre en évidence.

Sélectionner un ensemble d’indicateurs de SSRMNEA qui sont significatifs dans la population.

Inclure, au minimum, des indicateurs des résultats en matière de santé et de la couverture des interventions.

Le cas échéant, envisager d’utiliser des indicateurs traceurs et des indicateurs composites.

C

Identifier les dimensions pertinentes de l’inégalité

q u e s t i o n c l é

Quelles dimensions de l’inégalité sont pertinentes pour le suivi de la SSRMNEA ?

l i s t e d e co n t r ô l e

Sélectionner les dimensions courantes de l’inégalité.

Sélectionner d’autres dimensions de l’inégalité spécifiques au contexte.

Envisager l’application de la désagrégation double ou multiple.

(25)

Vue d’ensemble

L' É TA P E 1 du cycle de suivi des inégalités en matière de santé sexuelle et reproductive et santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent (SSRMNEA) consiste à déterminer l’objectif global et la portée du suivi. C’est la partie la plus conceptuelle du cycle, mettant en place les paramètres qui guideront les étapes ultérieures du suivi. Le fait de poser des questions générales permet de déterminer la raison d’être du suivi et l’objectif visé. Pourquoi le suivi des inégalités est-il effectué à ce moment ? Quelle situation sanitaire cherche-t-il au final à améliorer ? Comment et par qui les résultats du suivi sont-ils censés être utilisés ? Par exemple, le suivi des inégalités peut être effectué parce que les objectifs de réduction de la mortalité maternelle sont loin d’être atteints. Les résultats sur les inégalités en matière de couverture et de performances des services de santé maternelle permettront d’identifier les sous-groupes de population les plus à risque qui ont besoin d’interventions ciblées.

Dans le présent manuel, l’ÉTAPE 1 est divisée en trois sous-étapes :

• ÉTAPE 1A : définir la population cible

• ÉTAPE 1B : identifier les indicateurs pertinents

• ÉTAPE 1C : identifier les dimensions pertinentes de l’inégalité.

Ces sous-étapes sont présentées les unes après les autres, toutefois elles peuvent être abordées simultanément, guidées par l’objectif principal du suivi et en tenant compte des priorités et des ressources existantes.

Il peut être bénéfique pour cette première étape du cycle de bien comprendre

les obstacles à la santé auxquels sont confrontés les femmes, les hommes,

les personnes de genre variant, les adolescents et les enfants. Les décisions

concernant l’objectif et la portée du suivi devraient être prises avec la participation

des utilisateurs des connaissances et des populations touchées. Cela permet de

promouvoir l’exploitation des résultats du suivi des inégalités en matière de santé

en veillant à ce que la population, les indicateurs de SSRMNEA et les dimensions

de l’inégalité sélectionnés pour le suivi soient pertinents pour l’élaboration des

politiques et des programmes et tiennent compte des priorités, des besoins

et des préférences de la population touchée. Il peut être utile de consulter des

(26)

politiques, stratégies, rapports et autres documents qualitatifs et quantitatifs relatifs à la SSRMNEA pour comprendre la meilleure façon d’orienter le suivi des inégalités pour avoir un impact dans le cadre des priorités et des activités liées à la SSRMNEA. Il faut vérifier où se trouve le financement nécessaire, la volonté politique et le soutien du public pour donner suite aux recommandations qui peuvent découler des résultats du suivi (y compris pour soutenir d’autres études en vue de produire des données contextuelles supplémentaires sur les inégalités pour formuler des interventions efficaces).

Le suivi des inégalités peut également attirer l’attention sur des questions qui ne

sont pas prioritaires dans les politiques et programmes de la SSRMNEA, mais qui

devraient l’être. Par exemple, dans les domaines où les services de santé sexuelle

et reproductive sont principalement axés sur les femmes en âge de procréer, une

évaluation de l’état des inégalités selon l’âge et le sexe peut révéler un accès et

une utilisation plus limités parmi d’autres sous-groupes de population, comme

les adolescents, les hommes de tous âges, les personnes de genre variant et

les femmes âgées. Les résultats du suivi des inégalités peuvent être utiles pour

préconiser une plus grande visibilité et l’étude de ces questions, et pour mener

des actions en vue d’un changement axé sur l’équité.

(27)

Un point de départ pour le suivi des inégalités en matière de SSRMNEA consiste à décider de la population générale (ou des populations) qui fera l’objet du suivi. Les populations – groupes de personnes – sont souvent définies en fonction des limites géographiques ou administratives : régionales, nationales, provinciales, de district, municipales, etc. Le suivi devrait porter sur tous les membres de la population touchée dans la région, comme toutes les femmes en âge de procréer dans un pays, tous les enfants de moins de cinq ans dans une province ou tous les adolescents d’une municipalité. Par exemple, si l’on s’intéresse au suivi des inégalités en matière de santé liées au statut migratoire des femmes dans une province, la population générale pourrait être composée de toutes les femmes de cette province (y compris les femmes migrantes et non migrantes).

À noter que la population générale pour le suivi ne représente pas la dimension de l’inégalité (abordée à l’ÉTAPE 1C) ni la répartition de la population en sous-groupes (abordée à l’ÉTAPE 3A).

Une bonne compréhension des questions de SSRMNEA aide à la prise de décisions concernant la population du suivi. Plusieurs populations pourraient probablement présenter un intérêt pour le suivi, et elles devraient être prioritaires. Les priorités existantes pour la SSRMNEA (mises en évidence dans les politiques, les plans, les programmes, les stratégies, les engagements et les textes législatifs) peuvent être des points d’entrée utiles pour déterminer les populations qui sont actuellement au cœur de la prise de décisions.

Aligner les activités de suivi sur les priorités en cours et les mécanismes de responsabilisation, comme l’établissement de rapports ou les exigences budgétaires, le cas échéant, est un moyen de promouvoir l’exploitation des résultats et leur impact aux étapes ultérieures du cycle de suivi. Dialoguer avec les parties prenantes et les groupes consultatifs et consulter la documentation sur les questions de SSRMNEA permet d’avoir une idée des questions d’actualité et des populations touchées. Par exemple, l’augmentation des taux d’infections sexuellement transmissibles dans une province peut justifier une étude plus approfondie des inégalités entre les adultes sexuellement actifs dans cette zone.

« Initiatives mondiales importantes en matière de SSRMNEA » à la page 23

Voir

« Mobilisation communautaire » à la page 24

Voir

Déterminer la portée du suivi

A

Définir la population cible B

Identifier les indicateurs pertinents

C

Identifier les dimensions pertinentes de l’inégalité

1A. Définir la population cible

É TA P E 1

q u e s t i o n c l é

Quelle population fera l’objet du suivi ?

l i s t e d e co n t r ô l e

Identifier les populations qui sont prioritaires dans les stratégies, programmes, politiques et lois clés pour la SSRMNEA.

Faire le point sur les activités de suivi actuelles et récentes et identifier les populations prioritaires, y compris celles qui sont sous-représentées.

Décider si le suivi se fera au niveau régional, national ou infranational.

(28)

Dans certains cas, l’objectif du suivi des inégalités en matière de SSRMNEA peut être de décrire l’état des inégalités dans les populations qui sont sous-représentées dans les efforts de suivi actuels. Il est donc important d’identifier les domaines dans lesquels il faut effectuer un suivi qui englobe les populations, les questions sanitaires et les dimensions de l’inégalité qui sont exclues. Dans ce cas, le suivi des inégalités pourrait être utilisé pour mieux représenter et prendre en compte les populations et les problèmes spécifiques dans l’élaboration des politiques et des plans en matière de SSRMNEA.

(29)

Lors du choix des indicateurs de SSRMNEA pour le suivi des inégalités, l’une des premières choses à prendre en compte est l’ampleur souhaitée du thème de santé. Le thème sera-t-il étroitement défini et par conséquent inclura-t-il des indicateurs qui lui sont directement liés ? Ou adoptera-t-on une perspective large, en intégrant un choix plus vaste d’indicateurs de santé dans tous les aspects du secteur de la santé et d’autres indicateurs liés à la santé ?

À ce stade, il est important de tenir compte de l’impact prévu du suivi, en gardant à l’esprit le public auquel les résultats seront communiqués et leur sphère d’influence. Par exemple, un thème de SSRMNEA plus étroitement défini, comme la grossesse chez les adolescentes, pourrait être axé sur les indicateurs de santé concernant l’utilisation de contraceptifs, l’accès à l’avortement sécurisé, les prises de contacts pour soins prénatals, les accouchements pratiqués en présence de personnel qualifié, les accouchements en établissement, les prises de contact pour soins postnatals, les taux de complications, les issues de la naissance et la mortalité maternelle chez les adolescents. Les activités de suivi qui visent à saisir plus largement les inégalités en matière de SSRMNEA pourraient englober divers indicateurs tout au long du continuum de soins de SSRMNEA, et notamment des indicateurs liés au système de santé plus généralement ou aux causes sous-jacentes des grossesses chez les adolescentes. Il peut s’agir d’indicateurs traceurs ou composites (Encadré 4).

Déterminer la portée du suivi

A

Définir la population cible B

Identifier les indicateurs pertinents

C

Identifier les dimensions pertinentes de l’inégalité

1B. Identifier les indicateurs pertinents

É TA P E 1

q u e s t i o n c l é

Quelle gamme d’indicateurs est la plus adaptée au suivi des inégalités ?

l i s t e d e co n t r ô l e

Déterminer l’ampleur souhaitée des thèmes de santé à mettre en évidence.

Sélectionner un ensemble d’indicateurs de SSRMNIA qui sont significatifs dans la population.

Inclure, au minimum, des indicateurs des résultats en matière de santé et de la couverture des interventions.

Le cas échéant, envisager d’utiliser des indicateurs traceurs et des indicateurs composites.

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