É DITORIAL
C’est avec un grand plaisir que TSI accueille pour la seconde fois la description de travaux de thèses primées par l’ASTI et SPECIF en 2009. Ce numéro présente les articles de :
– Fabien Lotte, prix de thèse de l’AFRIF et accessit au prix de thèse ASTI en 2009 ;
– Arshia Cont, lauréat du prix de thèse Gilles Kahn de SPECIF et accessit au prix de thèse ASTI en 2009, a aussi obtenu le prix La Recherche en 2011 ;
– Olivier Bouissou, second prix décerné par SPECIF en 2009 ;
– et Maxime Descoteaux, premier prix décerné par l’ASTI en 2009 dans la catégorie recherche appliquée.
Nous félicitons très chaleureusement les primés et nous vous invitons à lire leur thèse. Les membres de leur jury de thèse et le jury de l’ASTI ou de SPECIF ont à chaque fois souligné la pédagogie, la clarté, la rigueur et l’esprit de synthèse des manuscrits. Que cela ne vous empêche pas de commencer par lire les articles de ce numéro qui vous donneront un avant-goût de ces travaux de recherche à la pointe de leur domaine.
Le prix SPECIF a été créé en 1998 pour récompenser chaque année une excellente thèse en informatique. Gilles Kahn a présidé les trois premiers jurys du prix, étant convaincu de l’intérêt de promouvoir les jeunes talents les plus prometteurs de notre discipline. En son honneur, le prix a pris depuis 2007 le nom de Prix de thèse Gilles Kahn et est patronné par l’académie des Sciences qui rend ainsi hommage à un de ses membres éminents.
Le prix de thèse ASTI a été initié en 2007. Tous les deux ans, un jury de chercheurs et d’enseignants-chercheurs couvrant l’ensemble des domaines de recherche en STIC sélectionne un prix et trois accessit dans deux catégories : recherche fondamentale et transversale impliquant plusieurs disciplines des STIC, et recherche appliquée innovante.
Ces prix ont pour objectifs de motiver et dynamiser les jeunes chercheurs de notre discipline. Ils visent aussi à faire connaître à l’ensemble de la communauté STIC d’excellents travaux de recherche et par-delà cette communauté, à promouvoir toutes les facettes de l’informatique et des STIC, des travaux fondamentaux jusqu’aux applications innovantes. TSI joue son rôle en participant à la diffusion de ces travaux, que nous complétons par le résultat d’un exercice de prospective réalisé
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288 TSI. Volume 31 – n° 3/2012
par le Groupement de recherche sur le génie de la programmation et du logiciel (GDR GPL du CNRS). Ce travail, pour faire connaître l’informatique, ses techniques, ses enjeux et ses visions, est nécessaire.
La reconnaissance institutionnelle de l’informatique a incontestablement considérablement progressé ces dernières années. Cependant, si l’informatique dispose avec l’INS2I d’un institut propre au CNRS, les événements liés à l’année Turing (2012 est le 100e anniversaire de sa naissance) en France sont bien moins considérables que les manifestations organisées dans d’autres pays. L’alliance Allistene, permet aux acteurs du domaine (CNRS, Inria, Institut Telecom, CEA, CPU et CDEFI) d’élaborer la programmation stratégique des sciences et technologies du numérique, mais depuis 2009, son action reste encore peu perceptible et certainement invisible auprès de tout un chacun. Les technologies du numérique sont présentes dans nombre d’investissement d’avenir et autres projets issus du Grand Emprunt, mais le domaine bénéficie, comparativement à son importance stratégique, de peu de projets en propre.
C’est pourquoi la communauté doit se mobiliser afin de mieux faire connaître, à tous les publics, y compris le grand public, les enjeux, les concepts et les outils de la science et de la technique informatique. L’engagement de nombreux collègues pour que l’informatique apparaisse au lycée, doit être tout particulièrement signalé et doit nous mobiliser encore.
SPECIF joue son rôle dans cet écosystème ; l’ASTI, ne le peut plus. Société savante et professionnelle créée en 1998, l’ASTI avait vocation à fédérer les associations dans le domaine des STIC en France. Plusieurs difficultés ont amené à l’arrêt des activités de l’ASTI. Pourtant, cette association a joué son rôle, par exemple avec son prix de thèse ou bien en accueillant le groupe de travail élargi de l’EPI (www.epi.asso.fr) sur l’enseignement de l’informatique.
Une association vivante, portant et faisant connaître les aspirations et les projets de la communauté STIC, semble un nécessaire relais entre le monde académique et le monde industriel, les différentes structures de recherche et la sphère sociale, les nombreuses structures gouvernementales et les associations. Les prochains mois verront peut être SPECIF (specif.org) endosser plus largement ces missions, à moins que l’on ne voit la création d’une nouvelle association, ou encore, le réel développement du chapitre français d’une société savante internationale comme les ACM ou l’IEEE. Mobilisons-nous !
JEAN-LOUIS GIAVITTO IRCAM, CNRS, Paris
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