• Aucun résultat trouvé

L'Educateur n°5 - année 1948-1949

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "L'Educateur n°5 - année 1948-1949"

Copied!
36
0
0

Texte intégral

(1)

T

, 21•

ANNÉE

.J

Revue Pédagogique bimensuelle

de l'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne ABONNEMENTS

Cotisation abonnement à L'Educateur : France ..

La Gerbe, mensuelle ..

Enfantines, mensuel ..

B.E.N.P., mensuel. . . . B.T., bimensuel, dix numéros .•

Etranger.

400 fr.

450 fr.

100 fr.

90 fr.

150 fr.

180 fr.

C/C Coopérative Enseignemt )..aïe. Cannes (A.-M.), 115.03 Marseille

DANS CE NUNIERO :

VEILLON : Préparons le Congrès d'Angers.

·c. FREINET : Succès oblige !

Plan d'édition des B. T.

E. FREINET : La part du l\'laître.

Questions et ré1rnnses.

Vie cle l'Institut.

ALZIARY : Conespondance interscolail·e.

PARTIE SCOLAIRE :

FREINET - THOMAS : Plan général de travail.

MONDOUAUD : Comment je travaille dans ma classe.

Irène BONNET : La géographie au Cours ElémentaÏl'e. / · Mme POUPY : Les équipes.

DREVET : La photographie à l'école.

Habileté manuelle et intelligence.

Livres et Revues - Huit fiches enca1·tées

Lisez : BELAUBRE, 1. P. :

Problèmes de l'inspection scolaire

Forte brochure de 48 pages -B.E.N.P. - Cannes 40 fr.

POUR LES ETRENNES

PENSEZ A NOS ÉDITIONS - Collection Enfantines, la brochure ..

- Le petit nuage chantait . ...••.

- Cornancu ... . - Nos brochures B.T. à ...•...•

- Camescasse . , , . , , ... . 11 fr.

35 fr.

20 fr.

30 fr.

900 fr.

Cliché de la B.T.; no 47 :

Taus matériels de gravure, d'imprimerie ou de limographe. Demander notre tarif.

Chacune de nos Commissions de Travail publie un buHetin intérieur.

« NAISSANCE DES CHEMINS DE FER />

1•r D É C E M B R E 1 9 4 8

CANNES (A.-M.)

Participez au travail de ces Commissions.

ÉDITIONS MODERNE

DE L'ÉCOLI

FRANÇAISE

(2)

L'EDUCATEUR

CONGRES D'ANGERS

Notre appel était à peine lancé en faveur du Congrès d"Anger.> dans « L Educateur » n° 3 que nous recevions de notre cama1ade Vigueur, à la Chaus3ée par Ivry (Eure), un projet d"organisation

1., cl'un Rallye Régional (voire national, dit Vigueur) sur Angers, le3 10 et 11 Avril, avec la C.E.L., les membres de l'Institut et l'Union laïque des campeurs ra.ndonneurs.

2'' de Cam11s sta.ges itinérants, qui parti- raient d'Angers et qui constitueraient, du 16 au 22 avril des caravanes scolaires à partir, selon le nombre des campeurs, dans trois ou quatre directions.

Et Vigueur ajoute :

« Ces caravanes permettraie!1t aux cama- rades de la Commission Enfance et Jeunesse et Commissions Plein Air et Jeux de se mieux connaître et d'effectuer, après le Con- grès, un travail utile sur le tas.

Elle serait la meilleure de3 propagandes dans les régions traversées, et serait le point de départ d'autres randonnées (avec ou sans élève3) au moment des grandes vaca.nces.

Bientôt je ferai paraître un appel dans

!'Educateur. »

Nous ne pouvons qu'encourager des ini- tiatives dans le genre de celle de Vigueur.

Nous demandons à nos camarades de la re- prendre, d'en préciser les modalités et d'or- ganiser départementalement ou interdépar- tementalement :

1° Un Rallye sur Angers, rallye pédestre, cyclo ou motorisé avant le Congrès.

2° Plusieurs camps à Angers ou aux envi- rons pendant le Congrès. Nous les aiderons à trouver, sur place, des emplacements inté- ressants de camping.

3° Des caravanes partant d'Angers après le Congrès, il est inutile de souligner l'intérêt pédagogique et touristique qu'elles présen- teraient.

Il reste à mett1e au point ces projets.

Nous avions pensé également à une fête ou à un défilé folklorique. Qu'en dites-vous?

'Envoyez-nous vos suggest.ions.

••

*

Vigueur nous donne trois itinéraires pos- sibles, au dépa1 t d'Angers :

a) vers Nantes et Saint-Nazaire ; b) vers Chinon et Tours;

c) vers Le Mans et .Alençon (Alpes man- celles) avec, comme vitesse de marche, 25 à 30 km. par jour pour les pédestres.

Ch~rré est situé à 30 km. dAngers, sur la route du ·Mans, au carrefour ·de la route de Laval.

Nous revendiquons une première étape à Cherré, immédiatement après le Congrès pour les camarades campeurs se dirigeant dans cette direction.

A qui la seconde étape le lendemain dans la Sarthe ou la Mayenne ?

A. VEILLON.

LES LIMES BRONZE

Les limes se boursouflent. Cela nous a valu. encore quelques réclamations. Nous les avons transmises au fabricant, une très vieille et très sérieuse maison de Toulouse. Voici la réponse :

« Nous recevons votre lettre du 4 novembre et sommes surpris des incidents que vous nous signalez, n'ayant généralement pas de réclama- tions pour cet article.

« Les plaques bronzées craignent l'humidité, et il se pourrait que quelques-uns de voifclients n'aient pas pris la précaution de les mettre dan~ un endroit sec. Dé plus, il est aussi à recommander de les tenir constamment  plat.

Les boursoufflures qui se produisent après un usage prolongé ne provoquent cependant pas la déchirure du stencil. Pour obtenir un usage normal de la plaque, iJ. est évidemment recom- mandé d'écrire sur toute la surface de la pla- que et non, comme certains le font, sur la par- tie centrale. »

La lime bronze est formée d'un tissu de bron- ze fixé sur une plaque de métal. Il est certain que si l'on gratte longtemps au même endroit, il se produit un certain allongement des fils qui amène la boursouflure. Gravez donc sur toute la surface et rien de grave ne peut se produire.

S'il y a quelques boursouflures, elles n'empê- chent pas un travail normal.

Malgré tout, nous faisons des démarches pour nous procurer le tissu de bronze que nous pour- rons vendre comme nous vendons, pour ies bri- coleurs, la gaze de soie pour limographe. Et nous pourrons alors, à peu de frais, remplacer les tissus défectueux.

LES B.T. A PARAITRE

Les B.T. ne sont pas, comme L'Educateur, une rev.ue qu'on attend à date fixe parce qu'elle nous apporte une actualité qui en fait, en partie au moins, la valeur. ·

Les B.T. donnent une documentation en quel- que sorte indépendante du temps, et ·qui sera valable encore l'an prochain. et dans dix ans.

Nous ne croyons pas que nos abonnés se for- malisent donc si la périodicité des B.T. est mal respectée. Nous avons maintenant cinq brochu- res à l'imprimerie. Elles seront expédiées en décembre, probablement deux par deux. Nul ne sera lésé, c'est tou·t ce que nous croyons utile d'assurer.

Il faut dire que les coupures nous gênent be~ucoup et que, malgré les retards qu'elles oc- casionnent, nous ferons l'impossible pour res- pecter la périodicité de L'Educateur, de La Gerbe et d'Enfantines.

, La B.~.N.P. (nov.-décembre) : cc Techniques d lnspecli~>n~>>, par~ ces jours-ci. La Gerbe éga- lement, ams1 que 1 Enfantine du mois : " Long- Museau ».

B.T. à paraître : Histoire des Maîtres d'Ecole n° 58 ; Les premiers chemins de fer en France'

n". 7 _; La vie urbaine au moyen âge, no 59 ;

H1sto1re des cordonniers, no 60.

(3)

' LES DITS DE MATHIEU ~~~~~-~=--~~=;;iç,::~ - ·

111111111111 1111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

IL Y A PLUSIEURS CHEMINS ...

L'homme · perd ses forces en vieillissant et, pour conserver l'illusion au moins de la puissance, il trace prudemment des che- mins à travers champs, et creuse, dans la terre ou dans le roc, des marches qui lui permettent encore de monter tout droit, en un minimum de temps, vers les indispensables sommets.

Et, parce qu'il a dû s'aider d'une canne pour soutenir ses pas mal assurés, il s'en prend avec autorité à ceux qui ne veulent point prendre la rampe, parce qu'ils n'en ont pas encore besoin, et il leur prouvera scientifiquement qu'ils doivent suivre les chemins logiques et monter vers les sommets par les escaliers rationnels de la connaissance.

Ils sont comme la vieille chèvre que l'âge a assagie et qui suit, en

s~

dandinant, la draille que la multitude des pas a tracée dans.

la montagne. Mais pendant ce temps les chevreaux audacieux

atta~

quent tout droit les rochers, affrontant l'inaccessible, au risque peut- être dq s'égarer dans les barres d'où le berger viendra les tirer non sans peine, avec des cordes. Et d'autres chevreaux, capricieux poètes, s'en vont en musant par des détours inédits, broutillant ça et là quel- que pousse délicieuse, humant l'air, bêlant comme pour entendre l'écho vierge répéter leur voix.

Il est -ainsi des voies diverses pour monter vers · les sommets de la connaissance.

Il est bon que nous tenions ouverts les escaliers que suivront, par moments

a~

moins, ceux de nos enfants que la vie a déjà mar- . qués et qui ont besoin qu'on les prenne par la main pour leur ·

permettre de monter tout de même, comme les autres, vers l'air du large et le bleu du ciel.

Mais comprenons aussi que cet ·escalfer, quel que soit le génie de ceux qui l'ont tracé, n'est pas forcément la voie royale. Admet- tons que la jeunesse affronte les fourrés et les précipices ; félicitons- nous même qu'elle abandonne aujourd'hui notre confort pour goûter aux joies fru5tes de l'auberge ou de la tente.

Et respectons plus religieusement encore le caprice des cher- cheurs, des artistes

e~

des poètes pour qui votre escalier est si bien préparé et si direct qu'il ne laisse plus place à la poésie de la découverte. Ils vont, comme .le chevreau, attentifs à la vie puis- sante qui anime les buissons et les herbes, s'arrêtant pour cueillir

·des fraises ou pour s'enthousiasmer au spectacle éblouissant du

soleil couchant.

Mais aussi, voyez-les planter leur drapeau sur les sommets, avec, dans les yeux, . cette flamme de conquête qui est, · là où elle brille, la plus définitive promesse des destins exhaustifs de l'homme .

. ,

..

J

r

(4)

98

L'EDUCATEUR

CLE D - - i lf:DAGOGÏOV~ . ~. .

1

. 1

Succès oblige %

Il s'agit du succès croissant de nos B. T.

La liste des manuels s'allonge chaque année, et il en est qui· ont poussé très loin la perfection d'une formule que nos techniques sont en train de saper et de détrôner.

On vous présente une grande variété de livres de bibliothèque et les journaux péàagogiCllleS sonl d'une déroutante richesse scolaire.

Mais les enfants ne comprennent pas. C'est ce que montre chaque jour davan- tage notre expérience conduite loyalement avec les enfants; par des éduc::ateurs appliqués à mettre enfin leur pédagogie à la vraie mesure de leurs élèves. Nous ne faisons jamais 'assez simple ; nous employons dans nos textes des formules et des tournures qui nous sont familières, mais que les enfants interprètent à leur façon. Il ne serait peut-être pas inutile de faire à ce sujet une enquête qui montrerait l'hermétiCllle absm·dité du langage scolastique.

Nos B. T. sont une première réaction contre cette commune erreur pédago- gique·. Pour la première fois en France, et peut-être dans le monde, les éducateurs réalisent des brochures que les enfants sont capables de comprendre, et qui sont ainsi, véritablement, des outils précieux pour l'activité libre.

Nous ne disons certes pas que notre réussite soit à 100 %· Rien n'est plus difficile, nous nous en rendons compte tous les j.ours, que de parler et d'écrire un langage simple, ou de présenter d'une façon tangible les disciplines complexes que la scolastique attaque sans cesse par le biais intellectualiste. Mais nos B.T.

sont un effort sans précédent et Cllle éducateurs et. enfants apprécient unani- mement.

Et nul ne s'y trompe. Nos B.T. connaissent partout., même dans les classes traditionnelles, un total succès. Ce n'est plus 50 brochures qu'il nous faut, mais 100, puis 500, .puis 1000 brochures. Il nous faut une brochure semblable pour chacune des questions que la vie d'une école posera, un moment ou l'autre, à notre commune activité.

1.000 brochures ! 30.000 fr. pom· une classe ! Freinet exagère.

Calculez la valeur des manuels que vous faites acheter chaque année. à vos élèves et vous verrez si, avec une autre formule technique, il ne vous sera pas facile d'acquérir la riche Bibl.iothèque de Travail G:Ue nous voulons vous offrir.

Toujours est-il que le branle est donné. Nous ;wons créé un besoin. A nous de le satisfaire. ·

Nous seuls sommes en mesure de le satisfaire pédagogiquement, parce que nous seuls disposons de l'équipe coopérative de milliers d'éducateurs qui, partout à travers la France., et à l'étranger, dans les milieux les plus divers, à même les enfants, peut mettre au point, à la 1-ase, le nouvel outil.

Et nous sorrimes en mesm·e actuellement d'en assurer l'édition accélérée parce que nous pouvons eompter, d'une part, sur un nombre imposant d'abonnés et, d'autre part, Slll' une vente directe ou indirecte, G:Ui s'accroît chaque jour.

Nous allons alors nous mettre à l'œuvre plus activement encore que par le passé, et c'est sur cet aspect essentiellement constructif du problème que nous voulons aujourd'hui mettre l'accent.

1

°

PRÉPARATION DES B:T.

Nous n'avons aucw1 collaborateur attitré, sauf Carlier sur qui nous comptons tout particulièrement pour la documentation historique. Miais pour l'ensemble des brochures, c'est sur nos adhérents que nous comptons.

·Quand on essaye' d'écrire sur des sujets· qu'on ne connait que par l'étude ou la lecture, on risque fort de faire scolastiCllle. Mais quand nous parlons de l'usine que nous avons visitée et où travaillent les parents de nos élèves, des 'aspects i:éologiques, géoi:raphiquer.; ou économiqm1s d'une réi:ion crie nous connaissons

. .

(5)

L'EDUCATEUR

99

bien parce que nous y vivons, quand l'entomoiogiste décrit les insectes q;ui le passionnent, que l'alpiniste parle de ses montagnes et le pêcheur de la vie du poisson, alors il y a des chances pour que nous ayons du simple, du viv.a,i1t du

compréhensible et de l'instructif. . '

Un principe e·ssentiel et fond.a.mental de notre travail .: Regardez autoul' de vous : Il. y a m1 artisanat ou une usine, une survivance originate de coutum~ ou de travall; vous avez une spécialité. Vous vous dites : Tiens, moi aussi, je pour- rais faire une B. T. ! ·

Ecrivez-nous. Nous vous indiquerons si le sujet pr.oposé a déjà été traité ou s'il est en cours d'étude _par un •autre camarade. Nous vous donnerons quelques conseils. Mais vous connaissez notre formule actuelle qui a un si total succès : nous présentons notre B. T. comme un plan comporta.nt à chaque page un dessin ou une photo avec, au-dessous, un texte ·simple, rédigé par les enfants ou avec les enfants, en tous oas parfaitement compréhensibles par eux.

Nous devons veiller tout particulièrement à l'illustration de ces B. T. : sïl

. s'agit d'une· B. T. concernant mm usine .ou une entreprise, allez voir le Directeur,

montrez-lui quelques-unes de nos brochures, expliquez-lui le but poursuivi. Il y a des chances pour qu'il se mette à votre disposition et vous fournisse peut-être lui-même les documents dont vous avez besoin. Dans d'autres cas, photographiez vous-mêmes, ou faites photographier par un •ami. Le format.importe peu. Nous agrandissons ou réduisons au clichage. ).Vlais il nous faut des photos très nettes et très contrastées. Tenez compte que nous ne pouvons pas tirer sur du papier couché et que, de ce fait, le document perd beaucoup au tirage. (Nous ne pouvons pas utiliser les cartes posta.les à cause des droits de reproduction.)

S'.il s'agit de dessins, préparez-les à l'encre de Chine, au recto seulement de feuilles séparées. Si vous n'êtes pas suffisamment habile pour faire les dessins, envoyez-nous les documents ; nous nous chargerons du travail.

. Nos brochures ont .16 ou 24 pages, très exceptionnellement 3.2. Réunissez le

plus de docmnents possibles de façon à avoir le maximum de richesse. Ce n'est qu'au moment de la préparation définitive que vous éliminerez l'accessoire pour ne laisser què la trame ·indispensable à la compréhension solide du sujet.

Pour indemniser les auteurs, nous leur attribuons une somme de 4.000 fr.

qui est portée au crédit de leur compte à parution de la )Jrochure.

·Ainsi donc, nous demandons à tous nos adhérents de se mettre au travail selon lem·s tendances ou leurs possibilités. Oependaù.t, pour orienter. et aiguiller le choix des sujets, nous donnous ci-dessous un plan provisoire d'édition, en rapport. avec notre Plan Général de Tra.va.il. _ .

· Consultez ce plan, tâtez-vous, regardez autour de vous, et écrivez-nous ..

Nous ·avons en train 50 à 80 projets. C'est 200, 500 projets qu'il nous faut mettre en chantier tout de slùte.

A l'œuvre, donc ! 0

o ·

Les projets reçus, nous les faisous contrôler. Nous ·avons déjà un nombre important de commissions de contrôle. Il nous en faut d'autres encore. · Entendez-vous avec 2 ou 3 autres collègues des environs qui constitueront avec vous une .Commission de contrôle. Il ne faut pas être plus de 3 ou 4, et situés de teHe s·orte que vous puissiez vous réunir facilement. Nous vous envoyons la B. T. à contrôler : l'original au responsable, des copies 1aux autres membres.

Vous vérifiez dans vos classes si la B. T. intéresse vos élèves et s'ils en comprennent le texte . . Sinon vous vous efforcez de refaire la redaction pour la

·rendre plus pompréhensible. Au terme de ce travail vous vous réunissez un jour pour la mise au point définitive de la B. T. Il ·ne suffit pas de dire : c'est inté- ressant ou non ; le texte n'est pas à la mesure des enfants. Il faut, à moins que la B. T. n'en vaille pas la peine, mettre la brochure au point. ·

L'Institut paie tous les frais de fonctionnement de J.a Commission. Constituez donc des CommiSsions et faites-vous connaitre.

Chaque contrôleur reçoit gratuitemènt, pour ses services personnels, 10 ex.

de la B. T. contrôlée.

L'auteur reçoit également 20 ex. gratuits pour ses services personnels.

VENTE.

DE NOS BROCHURES

Il faudra ·accélérer la diffusion de nos B. T., soit directei'nent, soit par l'inter- médi.aire .des libraires. Des instructions particulières sont données à ce sujet aux

Délégués départementaux. . . . . . · ·

Comme on le voit à cette entrepnse pour l'edit10n rapide de 1.000 B. T., nous 'intéressons directem~nt 1.000 de nos adhérents, et, indirectement, des milliers

(6)

100

L'EDUCATEUR

,_

de camarades contrôleurs. Pour la diffusion, nous corpptons sur nos dix mille a!'.lhérents.

N'est-ce pas là vraimeut une enthonsiasmante œuvre coopérative réalisée par les éducateurs pour l'Ecole, au bénéïice exclusif des éducateurs et de l'Ecole ? Les InsLituteurs montreront (j'U'ils savent, avec audace et décision, réaliser, à une grande échelle, les outils de travail pour leur pédagogie libératrice.

PLAN D'EDITION DE B.T.

Tous les points de notre Plan Général cle Travail supposent et nécessitent une ou plusieurs .B.T. Reprenez ce plau pu- blié da11s notre brochure Plan cle Travail ..

Nous uotons cependant les n°• de ce plan qui nous paraissent les plus ur- gents : lG, 17, 21, 27, 30, 32, 35, 36, 43, 44., 45, 48, 51, 52, 55, 56, 59 et les chapitres tout eutier cle · s' auri.ter - se chcit~ffer - se co1tvrir, qui offrent d'intéressants su- jets de B.T.·- 100, 101, 103, 104, 108, 114, Voici maintenant quel(j'ues indications techniques sur le biais par lequel pour- 1·aient èt1·e abordés les principaux su.,_

jets :

HISTOIHE : Nous couUnuerous les His- toi.res clc... Oarlier nous en prépare, -mais le genre n est nullement interdit

aux camarades et nous ·avons -au con- trôle m1e étonnante Hist.oire àes coiffes, de Mme Delage, et une Histoire de la

~allurg·ie, sans compter un 2° opuscule de !'Histoire des chemins de fer de 110s amis Cassy.

Nous voudrions bien clon.11er des bro- chures de connaissauces histo1·iques, mais c'est très délicat. Je voudrais per- sonnellement continuer mon 1-listoire Uni- verselle, dont j"ai do111té deux numéros.

GÉOGRAPHIE : C'est sa11s doute parce que nous avons voulu aborder cette dis- cipline par le biais méthodique que 11olls n'avous encore rien do11né sous cette ru- bri(j'lle; alors qu'il y a tant. à fail'e et que nous pourrions si facilement rem- placer les manuels désuets. Nous pou- vons envisager :

brochures montrant les aspects carne- t.éristiques des diverses régio11s de France.· D'une réalisation facile et al!xquelles il faut vous atteler- immé- diatement. Une brochure sur la Càte br:tonne de notre ami Thomas, pa- raitra sous peu.

- bmchurcs de géographie économique par région ou vallée (comme ci-des- sus).

brochures de synthèse, clans lesquel- le::; certains éléments géographiques .- éloignés rlans l'espace, pourront êt.re rapprochés pour préciser un e11seig11e-

ment Les confluents - les côtes dé- coupées - les rivières navigables - les cols - les plaines ; ou : Ce que disent les toits - Les maisons de France.; etc... ·

Il nous faudrait envisager, enfin, la publication de cartes simples, soit en B.T., soit sur fiches.

Il y a là· du travail pour toutes les bonnes volontés.

SCIEi'\CES : ·Cet.te série n'est pas encore vraiment commencée. Nous .allons sortir ce mois-ci une B.T. sur La T·au11e, (j'lli pourrait bien ètre lm modèle du genre

· à imiter.

LECTURES : Ces diverses brochures sont plus particulièrement ·documentaires, mais il ne ·se·rait pas interdit de penser à des B.T. destinées plus particulièrement ù la lecture et donnant des textes inté- ressants, peut-ètre tirés cl'œuvres de·

grands écrivains ; je pense notamment à des B.T. adaptées des œuvres de notre ami Finbert : La Brebis ou le Chameau, ainsi que de la collection « Scènes de la vie des Bêtes "• dirigée par E. J. Finbert, publiée par Albin Michel, et qui contiènt cette merveilleuse « La Chèvre ce caprice vivant

de Marie Mauron, •dont. parle si souvent Elise Freinet.

Qui se mettra au travail ? Mais atten- tion, av.a.nt de commencer, il faut savoir si J' érl it eur ac cep te.

B.T. POUR LE ÜOURS ELÉMEi'\TAilE : . Si elles sont bien faites, toutes nos B:T., ou presque, pourraient servir pour le C.~. Ce qui n'empêche pas la publi- cation de séries spéciales. Mme Bonnet nous prépare une Histoire clu-11etit La11on.

Nous pensons qu'il serait très intéressant de continuer cette séde avec, par exem- ple : Histoire du petit nègre - du petit Américain - du petit Chinois, etc .. ., que pourrait doubler une Histoire de petits Français aux diverses épo(j'lles de notre

·histoire.

Notre PJ,an ·ne prétend pas à être com- plet. Nous donnons ces directives à titre

indicatif, persuadé qu'elles pousseront quelques camarades à se dire :

- Mais, moi aussi, je peux ·f,aire une·

B.T. •

Alors, en avant pour la préparation de uos 1.000 B.T. !

C. FREINET.

(7)

L'

Eouc-ATEUR

101

PROBLEMES

DE L'INSPECTION SCOLAIRE

Nous avions, à diverses reprises, posé la question que nous estimions urgente : parce qu'elles ont d~montré leur efficacité pédago- gique, nos techniques reçoivent, l'une après l'autre, l'agrément officiel : textes libres, ex- ploitation pédagogique des complexes d'in- térêts, journal scolaire et échanges, fiches et travail auto-correctü, enquêtes, deviennent classiques et les horaires eux-mêmes ont été officiellement aménagés. C'est un fait, et nous nous en félicitons.

Mais l'inspection scolaire se pratique tou- jours selon les mêmes techniques qu'au ·début du siècle. Inspecteurs et inspectés pâtissent au même titre de ce décalage. La modernisa- tion de l'Ecole suppose nécessairement la modernisation des techniques d'inspection.

Nous avons posé le problème. Il ne nous ' appartenait pas, à nous inspectés, d'apporter les solutions souhaitables. Cette besogne, avons-nous dit, doit être poursuivie par les inspecteurs progressistes eux-mêmes, en col- laboration avec les instituteurs. Et nous avions demandé la constitution, au sein de la C.E.L. d'une commission active des Inspec- teurs.

Un Inspecteur Primaire, M. Belaubre, a particulièrement entendu notre appel, et s'est mis à la besogne. Et, geste . dont nous ne saurions trop le féliciter, il s'est adressé à la C.E.L. pour l'édition de son étude dans notre collection de Brochures d'Education Nou- velle Populaire, ce qui signifie qµe M. Belau- bre place tout de· suite ses propositions dans le circuit coopératif, et qu'il fait un pas décisif dans la voie- de cette collaboration Inspecteurs-Inspectés, que nous souhaitions depuis si longtemps.

Nous laisserons aux uns et aux autres le soin d'apprécier et de critiquer les solutions préconisées. Il se peut qu'elles •ne plaisent pas à tous les Instituteurs ; ils le diront.

Mais nous aurons attaché le grelot et vous verrez que la modernisation de !'Inspection gagnera, elle ·aussi, rapidement du terrain.

La plupart de nos abonnés reçoivent les B.E.N.P. Sinon, commandez la brochurn, communiquez-la à votre Inspecteur s'il ne la connaît pas. Demandez qu'on en discute à la section syndicale. L'affaire en vaut la peine, n'est-ce pas ?

Quant à nous, nous allons nous évertuer, sous la direction de notre ami Lorrain, I. P., membre du C.A., et avec la participation dynamique de M. Belaubre, de mettre en i:oute, sur le plan du travail, cette Commis- sion des Inspecteurs au sein de l'Institut.

Nombreux, très nombreux sont, nous le savons, les Inspect.e.urs progressistes, très at- tachés, parce que progressistes, à la mise au point et au développement de nos techni·

ques. C'est à leur compréhension sympathi·

que que nous devons de voir, dans presque tous les départements, ncis écoles devenii•

écoles d'applications ou écoles témoins. Et nombreux sont aussi les Inspecteurs qui se joignent, humblement, en techniciens, aux groupes départementaux, qu'ils aident et qu'ils conseillent.

Nous demanderons à tous ces Inspectéurs de s'inscrire à netre Commission des Inspec- teurs, qui travaillera absolument librement, au sein de notre Institut, qui éditera libre- ment un bulletin régulier que nous polygra- phierons comme nous le faisons pour les bul- letins d'autres Commissions.

Et, indirectement, s'établira avec les ins- tituteurs de notre Groupe cette collaboration indispensable. Sur le plan du travail, nous nous entendrons. Et il faut que nous noua entendions. Nous. ne pouvons pas moderniser notre école sans la participation sympathique des Inspecteurs, et ceux-ci ne peuvent pas moderniser leurs techniques sans l'adhésion loyale, humaine des instituteurs.

Il est une besogne amorcée et annoncée par M. Belaubre que nous·verrions volontiers posée à l'attention de notre Commission des Inspecteurs : c'est celle des tests. Il y a là des expérimentations à amorcer, des étalonnages à faire pour lesquels notre commune colla- boration est une condition sine qua non de

réussite. -

Ce n'est pas en ressassant les erreurs du passé, qui sont encore, hélas ! bien souvent, celles du présent, que nous marcherons de l'avant. C'est avec les jeunes, les dYnamiques, les compréhensifs, que nous créerons les for- mes nouvelles de travail. Nous laissons le&

autres à leurs marottes ou à leurs manies.

Encore une fois nous partirons en pointe, mais une pointe vigom·euse, solidement ac- crochée pédagogiquement et administrative- ment parlant. Et nous modüierons tous en- semble, les techniques d'inspection.

Les instituteurs de la C.E.L. sont trop com- préhensifs et trop dynamiques pour n'être pas, tout de suite, les meilleurs ouvriers de cette collaboration dont ils sont heureux d'entrevoir les prémisses.

C. F.

Lire, de M. BELAUBRE : Les Programme3 offi- ciels. S'adresser : Association Audôise dos Pu- pille•. lnsp.: Acad. Carcas•onne (Aude), C.C.

173-14 T:oulouse. Prix : 30 fr.

(8)

102

L'EDUCATEUR

.. Quelle es~ la part du maître?

Qu~lle.est la . part de l'~nfant?

Que nous avons été bien inspirés de nous placer sous l'autorité de Marie Mauron, nous tenant à l'ombre de son incontestable talent pour rev~ndiquer le droit de suivre sa chèvre

« ce caprice vivant » ! A la tournure que prennent· ces causeries, nous risquions fort de faire figure de pédants et de collection- neurs de textes rares, alors que bien plus modestes sont nos préoccupations et combien plus naturelles et, pour tout dire, courantes.

Car aller au-devant de la vie, c'est rester dans la ligne de toutes créatures et c'est sur- tout rester dans la ligne de l'enfant.

· Tranquillisés par notre bergère qui suit dans tous leurs détours les agissements de . ses bêtes, nou nous fions à elle, sûrs de la véracité de ses enseignements, car elle est en même temps l'éducatrice qui eut, comme nous, marmaille à gouverner. Les enfants et les cabris, ça se ressemble tellement !

Mais avec raison, nos camarades restent inquiets. Ce caprice qui va contre la règle préétablie et qui, trop souvent, jo.ue à cache- cache dans une fantaisie étrangère aux obli.:

gations immédiates, ne leur dit rien qui vaille. En ouvriers consciencieux ils veulent, d'abord, remplir la joUlnée et arriver au soir, sans errements ni luxe déplacé !

Je comprends parfaitement, dit Pouget, qu'un coup de pouce discret - la part du mllÎtre - fasse jaillir d'un texte gris et terne l'étincelle d'émotion qui y était enclosa, mais que la gau- cherie enfantine n'a pas fait venir au jour. DéU- -cate et précieuse illumination qui métamorphose une petite histoit:e en apparence insipide et qui peut en faire un joyau.

Mais qu'avons-nous à faire ici d'un « chef- d' œuvre » ? S'il en surgit un de temps en temps, accueillons-le avec la Ugitime satisfac- tion du bon ouvrier. Encadrons-le.

·Mais le chef-d' œuvre est une chose rare, sur-

tout dans le domaine qui nous occupe, Et il n'est chefd' œuvre que pour nous qui n'avons plus l'optique enfantine. Et s'il n'est pas acci- dentel, s'il ~st cherché, cela me' para1t grave.

1e me retranche alors sur la position du vieux ma1tre.

La tnarque de fabrique de la production en- . fantinc doit rester la na'iveté et la gaucherie.

Ce que nous cherchons n'est pas le chef- d' œuvre de quelques-uns, mais l' œuvre quoti- dienne de tous.

Que nous le voulions ou non, notre condi- tion d'éducateurs d'enfants du peuple im- prime à notre pédagogie un caractère de classe : toutes les disciplines que nous en-

seignons sont marquées d'une nécessité im- médiate qui nous oblige à donner hâtivement un enseignement qui n'est qu'un enseigne- ment d'utilité. Il faut dans des temps donnés apprendre à -1' enfant de prolétaire à lire, à écrire, à calculer, car au-delà de 14 ans, il n'aura plus la possibilité de s'instruire si ce n'est qu'à de rares loisirs que lui laissera son métier.

Notre but, à nous instituteurs, est donc de harceler l'enfant, inlassablement pour le met- tre en possession des modestes appoints in- tellectuels que la. société lui dispense : lire correctement, . écrire sans fautes, compter sans erreurs. Et dans cet enjeu que nous livrons contre l'insuffisance de la scolarité primaire, nous voilà devenus, par la force des choses, les maîtres de la nécessité im- médiate et de la vie quotfdienne. Cette vie quotidienne, d'ailleurs, ne nous est pas le moins du monde suspecte : Bien remplie, d'une aube à l'autre, elle a dans notre monde du travail, ses grandeUl·s, ses vaillances qui sont pour nous compensations de pauvreté et de limitations. Nous ignorons l'ennui, le désœuvrement qui donnent aux oisifs, le goût du sensationnel, du rare, de l'inédit et nous disons loyalement : « Ne cherchons pas le chef-d'œuvre de quelques-uns, mais allons vers l'œuvre quotidiennee de tous. »

Mais, se contenter de l'œuvre quotidienne, n'est-ce pas se résigner d'avance, trop sou- vent, à une production hâtive, bâclée, super- ficielle qui risque de trahir la vie même et d'habituer l'enfant à se satisfaire de trop peu ? Et, en définitive, nos échecs dans les diverses disciplines scolaires ne viennent-ils pas de notre impuissance à toucher l'émo- tion profonde ae l'enfant ? Nous ne visons pas au chef-d'œuvre à tout prix, non, mais n'est-ce pas risquer d'ignorer le chef-d'œu- vre qui sommeille dans l'œuvre quotidienne que de laisser l'enfant se complaire dans le passable ou le médiocre ? Il y a là un dan- ger que nous allons essayer de concrétiser par. des exemples :

LA BREBIS PERDUE

Avant-hier, je suis allé garder mes moutons à Gubernat. Je n'avais pas mon chien. Il était parti avec mon papa. Il faisait froid. !'avais fait un feu pour me chauffer.

Le soir, j'ai rentré mes moutons. Maman m'a dit qu'il manquait une brebis. Il a fallu que je la cherche pendant un gros moment. Je l'ai trouvée quand il faisait déjèJ. nuit. Elle était allée dans le troupeau de M. Garein.

Jacques B., 12 ans.

(9)

L'EDUCATEUR

Voilà:un fait de la vie quotidienne, un fait vécu, senti et qui, certainement, a provoqué bien es angoisses au petit berger. Et pour- tant, pas la moindre émotion ne-perce sous la mopotonie des P.hrases. Est-ce, la pensée de l'enfant qui est indigente ? Certainement pas, car la perte d'une brebis est un événe- ment grave qui plonge dans un grand souci un berger consciencieux. On imagine le petit pâtre sondant les fourrés, s'enfonçant dans les taillis, à l'affût de la moindre tache claire, du moindre bruit : Piroutt ! .. Tchêêê Tchêêê ! ... Quel drame dans ce coem; d'en- fant perdu dans la i:iuit et dans la solitude, seul face à ses responsabilités ? Là était le chef-d'oeuvre à notre portée, là était l'ins- tant de vie qu'il falla~t scruter avec intuition et sensibilité. Le maître lui, s'est contenté d'une simple notation de faits, de faits pré-. cis, chronologiquement situés, de faits d'ex- clusive nécessité.

C'est ainsi, sans nul doute, qu'était l'au- tenthique texte libre de l'enfant, limité, ap- pauvri par une inaptitude flagrante à l'ana- lyse intérieure et par les difficultés ortho- graphiques, les pièges de la syntaxe. Mais combien notre narrateur serait devenu plus habile dans le récit oral ! Là, il domine le langage familier, en fait un outil merveil- leux d'expression que soulignent le geste et la chaleur du regard. Nous n'avons qu'à choisir pour faire vivant et vmi et obtenir le docume~ réel qui se situe à sa vraie place aussi bien dans le domaine psychologique qu'artistique.

C'est certainement tout près de la nar- ration orale qu'a été cueilli le texte qui suit :

UN TOUR PERDU

L'autre jour, en arrivant de /"école, ma sœur me commanda : cc Prends ton vélo et va Voir à la ferme la Ptlture s'ils n'ont pas vu «Lulu»

le taureau. Il s'est échappé du pré, il n'est plus avec les vaches I » Je saisis mon vélo, et je pédalai à vive allure vers lendroit indiqué .. - N'avez-vous pas vu un petit taureau à la tête 'b/anc1:1e et frisée ?

- Non, .me répondit Mme Cotin.

fie rebroussdi chemin, Tiens I si j'allais dans

!J' allée de M. Pingeot ?

L'animal est peut-être passé par ici I Je des-·

cendis de vélo, et m'acheminai vers le sentier.

Rien ! Où est-'il ? Je repris ma bicyclette: Tiens!

"'i je comptais :/es vaches.: huit. Mais ... je ne .me trompe pas. J'aperçois Lulu. Ah I ça, c'est

·un peu fort.

En pénetrant dans la cour, j'interpelai ma :sœur:

- Faut-il que je t'achète une paire de lu- mettes ?

- Pourquoi?

- Parce que tu es aveugle 1 L~ taureau est .dans le pré et tu ne las pas vu.

Gilbert MoTAIS (13 ans).

Ici pas d'inquiétude profonde, car l'en•.

fant sait très ):>ien qu'un taureau ne se perd pas comme une aiguille dans un char de foin, pas d'inquiétude, mais plutô~ le plaisir du chasseur qui, dans l'affaire, voit l'aven- ture, le fait divers et c'est en journaliste tout près de l'interview qu'il s'exprime, avec vivacité et humour. Un tel texte n'est pas un chef-d'oeuvre; il est un honnête texte libre et même un peu J?lus qu'un honnête texte libre, car il a le grand mérite d'éviter la banalité de la simple narration de faits.

Pliis 'littéraii;e certainement est le texte qui suit : LE CHARDONNERET

Sur la branche sèche de ce vieux poirier, ob~ervez cet oiseau gracieux au bec encadré de rougè, aux ailes jaune~, blanches et noires : c'est un chardonneret. Tout à l'heure, balancé sur la tige flexible des herbes, il en mangeait les graines, c'était son repas du matin. Mainte- nant ,que fait-il ? Il s'est essuyé le bec soigneu- sement, le frottant contre le rameau qui lu{ sert de perchoir. Et voilà qu'il procède à sa toilette.

Une à une, les plumes de ses ailes lui passent entre le bec transformé pour la d{constance en peigne. Il brosse, lisse, ~stique, comme pour une revue. - R. MATHIS.

Mathis R. a peut-être lu Jules Renard.

Il sait que l'on peut faire en quelques traits un croquis de bêtes comme on fait un dessin, pour peu que la ligne soit nette, hardie, sans bavure. Par l'intuition de l'artiste, nous nous.

éloignons du fait divers, pÔur nous rappro- cher du fait littéraire.· Mais, ce n'est QUf:! par le don que nous touchons vraiment ati chef°"' d'œuvre. Raymonde CoRNELLIE (15 ans).

Bonne-Maman marchait vite d'un pas sautil- laryt et menu ; ses yeux ronds, son nez moqueur, toute son allure alerte et provocante lui donn'aient un peu lair de ces moineaux francs qui vien- nent picorer du pain sous vos fenêtres et parfois agitent la queue avec des cc cuic... cuic » mo, queurs. Elle tenait sa robe d'une ,,;ain et si retroussée qu'on voyait, plus haut que la che- ville, ses jambes< de poupées couvertes de bas violets. Oh•! jolies et douces petites jambes vio- lettes ! ... Dans l'autre main, elle tenait bien ser- un grand parapluie de coton, et tout en mar- chant, parlotait avec le parapluie, avec la neige, avec les bas violets,.. « Ai-je la clé de la mai- son J - Oui, la voilà I Marianne, pour siîr, oubliera de fermer la porte de l'étable et ma pauvre Michette va geler ... Tiens, me voici déjà à la ferme I Allons, je marche encore bien, mais le blanc cela fait mal aux yeux ! » Bien que cela n' eiît rien de f!rès gai, elle riait pour- tan1, riait de toutes ses gencives, de la fine pointe frangée de son chtlle. Ses mains riaient dans les gros gants de trois couleurs, tout comme ses cheveux I bouclettes d'or éteint qui frétil- laient, petites vieilles évaporées, tout follement sous la ruche du bonne_t.

Cà suivre.) Elise FREINET.

(10)

104

L'EDUCATEUR

',

··:1i:>e H. TRANCHAND, Feigères· (Hte-Savoie) :

. La lecture du dernier Educateur m'a inspiré q~etques réflexions :

'Correction du texte (p. 65). Tu ne contestes

pa.

l'avantage de l'équipe pour ce genre de ·

.,.. travail, mais tu conseilles autre chose. Pourtant,

dans une classe à tous les .cours, tous ne peu.

"' Oer.t suivre a~ profit la correction. M8me si

joua s'intéressent au texte. A ussl faut-il adopter an coµipromis. La lecture et le choix des textes

N . font en commun, sans distinction de cours, ainal qu'une brève-e<:1userie à b'dtons rom.pus sur le texte choisi, pour «·apaiser un. peu la soif>

de chacun et vOir dans quel sens se fera la correction. Puis, si c'est un texte du cours moyen, ce sera une équipe du C.M. qui fera cette correction, mais pas une équipe faite d'a- vance / Il s'agit de la « chasse aux faisans ».

Qui a déjà vu des 'faisans au cours moyen }

I.

rois doigts se lèvent. Avec l'auteur, nous avons une équipe de quatre élèves pour la correction. (S'il en manque au C.M., nous ajouterons un oolontaire du C.E. 2, par e.xemple). Nous avons ainsi une équipe compétente qui fera du bon travail (genre Commission, p. 66).

Je lis encore, p. 65 de L'Educateur : «J'écris le texte au tableau ». Avec les petits, il est preir qat! impossible de faire autrement. Mais au C.M. et F.E., c'est l'équipe qui fera ce travail : f-rm dicte, l'autre -éci:it, les autres critiquent, cela à four de r8le, quatre lignes chacun (usage dd dlctionnaire). On écrit le texte et on le cor- riKe simultanément, sans le secours du maître.

On dessine le faisan, on cherche des documents au-fichier ou à la B.T., cela très librement. La mise au point définitive, où votre présence est de nouveau indispensable se fait en commun Pour tous les cours, comme pour le choix du d'but. Ainsi, « l'équipe compétente ll a fait le gros du travail, et pourtant toute la classe en a eu une vue d'ensemble. («On renvoie q la commission qui apporte un texte pr8t. C'est plus simple et pltis logique»).

Travail par équipes. - J'ai lu, toujours dans le dernier Educateur., P. 67, l'expérience de T,aurines sur le travail par équipes. }'admets que l' orl!anisation d'équipes homogènes permet l' uti- lisation maximum du matériel dont on dispose : impnmerie, peinture, scies à découper... par roulement. Mais dès qu'il s'agit d'un. f(aVail plus intellectuel : correction d'un texte, enqu8te, con.

f'rence d' é!èves, où il doit toajour11 y avoir à la .base un éveil spontané de l' intér8t, il serait!

souhaitable de laisser se former momentanément 'dt111 équipes de volontaires p~ur an travail don.

né... moins homogènes, mais plus compétents.

IJe repense à ce que disait F<reinet au stage de Paris : «Le père de famille distribue, la veille, le travail à ses'fils : - Demain, qui veut aller

~bourer} Qui rentrera la récolté } ... et chacun choisit selon ses · go(Jts »).

Je suis aussi

un

peu étonné de lire, toujours p; · 67 : «Je. fais un match par équipes SUJ'.

tout~ les matières du programme ... l'émulation est· certaine >>. Est-il vraiment souhaitable de 'créer un tel esprit d'équipe } m8me dans le sport, ça ne porte pas à conséquence, on en constate souvent les mauvafs effets, pmche"

du chauvinisme. Loin de moi la pensée d'accu- ser Taurines de développer de mauvais instincts chez ses élèves I Il recherche seulement une motivation supplémentaire à leur travail ; mais c'est une arme à deux tranchants : ·«ces remon- trances, ou ces félicitations du chef à sa vaillan- te équipe» m'effraient un peu ... c'est rempla- cer l'intérBt véritable que peut éveiller un tra- vail, par un intér8t factice et puéril : faire triompher /'équipe et obtenir des félicitations.

Dans la pratique, il est possible que l~s deux intérBts .se trouvent souvent ensemble : désir de faire triqmpher /'équipe et intérBt véritable éveil.

par le sujet lui.mBme, mais ne faut-il pas, malgré tout, signale( le danger }

De CHAUVEAU (S.-et-0.) :

fe me demande si les camarades connaissent le « truc » de mouiller légèrement à l'éponge Spontex la feuille avant de la mettre sur la com- position: _C'est probable que beaucoup ne le font pas : alors tu pourrais le signaler sur L'Educateur, cela peut rend~e service et mes gosses me l'ont bien fait remarquer, Ne pas mouiller les parties qui sont en face des linos car ceux-ci colleraient à la feuille et arrache- raient le papier.

Je sais que le procédé est employé par les imprimeurs pour le tirage des épreuves. Je ne crois pas que nous devions l'adopter et je ne l'ai personnellement jamais appliqué, sauf pour le tirage . de certaines belles épreuves de cli- chés. Si la presse est bien régJé·e, la pression régulière, l' =cre convenable et le papier de qualité acceptable, le tirage peut et doit être presque parfait.

De A. PENNIER, Saint-Calais (Sarthe)

Comme vous devez le savoir, M. Rousseau instituteur à Saint.Ca/ais, est parti en /ndochin;

depuis le 7 novembre. Je suis désigné pour le remplacer.

C'est pourquoi, ces jours derniers, on a refusé votre mandat, Je m'empresse d-e vous envoyer la somme que vous demandiez, 920 fr., abonne- ment à L'Educateur, la Gerbe, Enfantines, B.E.

N.P., B.T. car j'ai l'intention de continuer l'œu- vre de M. Rousseau,

Nous ne pouvons que féliciter ce camarade en souhaitant que son exemple soit partout suivi

(11)

r

L'EDUCATEUR

105

et que, désormais, ni l'imprimerie, ni le )oùi'•

nal ·scolaire, ni le fichieii ne souffrent du chan- gement de l'inatituteur. Ce sont de11 outï!s qui ont fait leurs· preuves et dont Je>s élèves eux- mêmes assureront la permanence.

De HAMON {Morbihan) :

••. Je coudrais également une série de testa pour étudier l' 8ge mental et le développement mental des enfants entre 5 et 7 ans d' 8ge. Où trouver ces tests ?

•Réponse ~e M. Belaubre :

Indépendamment du BiQet-Simon (La mesure du· développement de l'intelligence, édit. Bour- relier), voici les tests, également individuels, les

plus acèessibles : · _

'io Te~ts d•Alice Descœudres dans Le dévelop.

pement de l'enfant de 2 à 7 ana (Delachaux- Niestlé).

Imitations de ces tests par MJ.le Rémy : 'a) Première feuille d·examen et petite échelle de vocabulaire et d'intelligence ;

b) Deuxième feuille d'e'Xan;en et deuxième échelle d'intelligenee et vocabulaire ;

c) Troisième feuille d'examen à l'usage des écoles et classe11 enfantines.

(La société A. Binet fournit actuellement les première et troisième feuilles d'examen, avec indication du petit matériel nécessaire ; n'ayant pas reçu la deuxième feuille, je suppose qu'elle est à rééditer, mais elle fig:iue dans le BuHetin 216-217 de la Société, qui est fivrable).

De LEBRETON (S.~t-0.) :

A la suite de l'entrefilet paru dans L'Educa-

'teur à propos de la vente ciux libraires des. En-

fantines, j'en ai parlé à un de mes camarades, libraire ; voici son avis (de commerçant), assez juste à mon avis (malheureusement) :

Prix : trop bon marché. Le client qui entre dans une librairie pour acheter un livre pour -enfant trouvera trop bon marché ces livrets, seul le texte peµt jouer et c'est en général ce à quoi les clients pr2tent le moins d'attention.

Présentation : trop modeste, absence de cou-

·leur.

Conclusion : ne sont vendables qu'à une .clientèle avertie.

Préconise : édition sous forme d'albums avec tirages en couleurs et plus gros caractères.

Personnellement : j'ai pensé à une solution intermédiaire qui consisterait à grouper sous .couverture plusieurs Enfantines (contes d'enfants,

nos amies les b8tes .•. ).

Mais, après tout, si .ce n'est pour apporter des fonds à la C.E.L., est-il nécessaire de se .d-0nner tant de mal pour écoule~ les Enfantines .qui remportent un si grand succès auprès des

·enfants de nos classes ? (~i je gardais mes élè- ves plus longtemps, ils finiraient par y 8tre t911s -4bonnés).

L'observation est parfaitement juste. Nos En-

fantines connaissent un succès croissant dans les écoles parce qu'elles sont à la mesure des en- fants, et aussi à la portée des maigres b~dgets des classes populaires. Il ne faut pas que nous comptions en écouler des quantités chez les li- braires.

Pour le grand public, et pour certaines écoles aussi, nous étudi~ns la possibilité technique et c~mmerciale de continuer la série inaugurée par

« Le petit ~uage chantait » avec dessina en couleurs et gros œractères, mais en utilisant les textes d'Enfanfines qui ont fait leurs preu-

ves. .

Peuuêtre aussi essaierons-nous de groqper plu- sieurs Enfantines èn Jivre d'étrennè ·ôu ·de prix, mais le prix <les reliures reste si élevé que nous reculons ·devant cette entreprise. · · ·

LES MÉFAITS DE LA SPÉCIALISATION

Sous ce titre, un camarade nous adresse un long article dans lequel il critique certains arti- cles parus dans le bulletin de )a Commission de Sciences et où les auteurs parlent effective- ment de distinctions auxqueHes le commun des mortels n'est pas accessible. ·

Nous avons communiqué cet article à notre ami Guillard, responsable de la commission, qui voit évidemment comme nous les dangers de cette spécialisation. Nous pourrons d'ailleurs re- venir sur la question. Nous répondons pour au- jourd'hui que l'article. incriminé a paru, non dans L'Educateur, mais dans le bulletin de la commisison qui a justement pour but d'utiliser, de stimuler et d'harmoniser toutes les précieu- ses spécialités de nos .camarades.

Mais pour sa critique, le camarade ~mplo~

un ton • genre Canard Enchcdné », dit Guillard, qui n'est pas de mise entre nous. En principe, tous les, camarades qui travaillent daqe les com- missions . sont sincères et d~voués; Ils peuvent se tromper, c'est notre sort commun. Il est ~ notre devoir de critiquer ce que nous croyons imparfait mais en évitant de froisser et d'hu- milier des camarades que nous risquerions de décoµrager. «S'il était dans une réunion de ca- marades, dit encore· Guillard. l'auteur de l' ar- ticle exprimerait peut-être la même opinion maïa certainement pas sous cette forme caustique ».

D·autant plus que notre critique émet un cer- tain nombre d·opinions qui ne sont pas justes :

«Je ne pense pas que, jusqu'à présent, les édi- tions originales de la C.E.L. se soient révéléea des affaires solides ». Elles le sont parfaitement depuis que tous nos tirages initiaux sont cou- verts par nos dix mille abonés. Nos outils n'at- tendent plus des acquéreurs. Le stade est au- jourd'hui dépassé : ce sont nos adhérents qui attendent les livraisons parce que notre chiffre d'affaires ne fait que croître. Seul le fichiel' ne connaît pas encore la vogue qu'il mérite> parce que l'édition et la vente en sont pratiquement

Références

Documents relatifs

ciné-clubs de la J eunesse, et nul doute que cette sous-commission devicncli-a une sous- commission active.. J'ai personnellement écrit aussitôt à Robert Dottrens,

poids de la glace. Principe d'archimède pou! la flotaison d'un bloc de glace. Quantité de n~ige tombée. Quantité d'eau cor- respondante à la fonte. Fonte de la

Elle a apparemment très peu travaillé et très peu produit cette année., et pourtant cette épreu- ve. comptera sans doute dans l'évolution de ,nos techniques

Los adhérents qui s'intéressent à la diffusion de nos techniques ~t qui participeraient éven- tuellement à la constit1.1tion d'une Coopérative d., Production sont

Le. qui donne totale satisfaction, mais dont le prix assez élevé fait souvent hésiter les acheteurs. A Pâques donc, nous aurons une presse volet. dire que nous

Il est peut-être peu d'exemples, dans l'hü=1toire pédagogique, d'une diffusion aussi rapide de techniques majeures qui, de paradoxales et téméraires qu'elles

nos -souvenirs. - La construction et l'ameublement d'une école. - Combien payait un écolier autre- fois. Comparaison avec les prix d'aujourd'hui. Paiement des

Pour faciliter le démarrage, et étant donné que nous avons encore un certain nombre de fiches carton des années précédentes, nous ne garantissons nos prix