R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
P. B ABOIN
Application d’un plan factoriel à la détermination des conditions optimum de coulée d’un polymère synthétique
Revue de statistique appliquée, tome 6, n
o3 (1958), p. 17-22
<
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APPLICATION D’UN PLAN FACTORIEL
A LA DÉTERMINATION DES CONDITIONS
OPTIMUM DE COULÉE D’UN POLYMÈRE SYNTHÉTIQUE
par
P. BABOIN
Cette étude est une
applicationdes
méthodesd’analyse
de variance dans le cas où l’on se limite à deux niveaux pourchaque facteur,
dufait
de lasimplification
des calculsqui
enrésulte,
cette limita- t ion à deux niveaux permet deprendre
en cons idérat ion un nombre defacteurs
relativementgrand.
I - INTRODUCTION -
Dans le stade final de la
préparation
du NYLON lepolymère
est coulé sousla forme d’un
rubanqui, après
avoir été refroidi sous un courantd’eau,
estbroyé
immédiatement.
Le
polymère
engrains
ainsi obtenu doit être stocké aussi sec quepossible
de manière à faciliter
l’opération
deséchage
ultérieure. L’on a intérêt en effet à éliminer le maximum d’eau au moment de lacoulée,
l’humidité étant alors ensurface et
n’ayant
pas eu letemps
de diffuser dans la masse.Etant donné son
intérêt,
cettequestion
des conditionsoptimum
de couléeavait
déjà
été étudiée par des méthodesclassiques
et nous étions arrivés à unrésultat qu’on pouvait
estimersatisfaisant,
c’est-à-dire àpouvoir pratiquement garantir
une humidité moyenne dupolymère
de l’ordre de0, 25%.
Parailleurs ,
du fait
qu’en
fin depolymérisation
il restetoujours
une certainequantité
d’eauprésente
dans la masseréactionnelle,
nous nepouvions espérer
abaisser cettehumidité en-dessous de
0, 15
à0, 17%.
Legain
à réaliser était donc faible.Si nous avons
malgré
tout décidé dereprendre
cette étude sur la base d’unplan factoriel,
c’était d’unepart pour se faire
une idée de l’efficacité de cesplans
dans le cas où les variations sont de faible
amplitude,
et c’était d’autrepart
pour, avant de classer définitivement ledossier,
être sûr que les conditionsadoptées
solidifié,
le ruban estrepris
par des rouleaux et effectue un certaintrajet
dans l’air avant d’entrer dans lebroyeur.
Lesgrains
obtenus viennent se rassembler dans unmélangeur
àvis,
où va s’achever leur refroidissement sous un courant d’air.Nous avons
pris
en considérationcinq
facteurssusceptibles
d’avoir uneinfluence sur l’humidité du
polymère,
à savoir :1/
Latempérature
ambiante à la sortie dubroyeur.
Cette
température prise
dans lagoulotte
suivant lebroyeur
est fonctiondes calories
apportées
par le ruban. Elle varie selon que l’on coule un rubanplus
ou moinsépais.
2/
Latempérature
de l’air souffle dans lemélangeur.
Après
lebroyage
lepolymère
est stocké sousagitation
et sous un cou-rant d’air de manière à être refroidi. C’est la
température
de l’air soufflé que nous avons considérée.3/
Le débit de l’air soufflé dans lemélangeur.
Nous avons observé que le débit d’air dans le
mélangeur
varie du fait de notre installationqui comporte
un ventilateur desoufflage
pour deux mélan- geurs.Suivant que 1 ou 2
mélangeurs
sont en service le débit d’air varie lé-gèrement,
aucunecompensation
n’étantprévue.
4/
La durée deséjour
dans lemélangeur.
En dehors d’un
temps
minimum nécessité parl’obligation
d’abaissersuffisamment la
température
dupolymère
avant lestockage,
onpeut
faire varier letemps
deséjour
dupolymère
dans lemélangeur
dans d’assezlarges
propor- tions.5/
La vitesse de la bandetransporteuse.
La vitesse de la bande
transporteuse
estréglable
etpeut
donc facilementêtre modifiée.
III - PLAN FACTORIEL UTILISE -
Nous avons utilisé pour notre étude un
plan
factoriel d’untype particulier,
en ce sens que pour
chaque
facteur nous n’avons considéré que deuxvariantes ,
ce
qui permet
desimplifier
les calculs.Dans le tableau suivant nous
indiquons
les différentes variantes pour les différents facteurs :Au
point
de vue de la conduite desessais,
nous aurions dûopérer
sur2 5 ,
c’est-à-dire 32
opérations;
enfait nous avonsopéré
sur 16 seulement : pour celanous avons
prélevé
des échantillons sur une mêmeopération, respectivement
à90 minutes et 120 minutes de
temps
deséjour
dans lemélangeur.
Sur le
plan théorique
cettefaçon
deprocéder
estcriticable,
car iln’y
aplus indépendance,
mais nous avionstoujours
lapossibilité
de faire ultérieure- ment une deuxième série de 16 essais.IV - RESULTATS ET ANALYSE
STATISTIQUE -
Le tableau suivant donne la moyenne des deux mesures d’humidité faites pour
chaque
combinaison.Chaque
combinaison estrepérée
selon la notation clas-sique : symbole
en minuscule des facteurs yfigurant
par leur variante2;
rien pour lesautres,
c’est-à-dire ceuxqui
entrent dans la combinaison par leur va-riante I.
Nous avons fait une
analyse
de variance dont les résultats sont résumés dans le tableauci-joint.
Poursimplifier
les calculs nous avonspris 0, 20
commeorigine
et1/100
comme unité. Toutes lesinteractions, qui
ont donné unrapport
F inférieur à
l’unité,
ont étégroupées
dans la résiduelle.En examinant ce
tableau,
nous voyons que tous les facteurs considérés semblent bien avoir une influence. Les troisplus importants
sont dans l’ordre :E. La vitesse de la bande
transporteuse,
C. Le débit de l’air soufflé dans le
mélangeur,
A. La
température
à la sortie dubroyeur.
Tableau de
l’Analyse
de VarianceSi la
signification
des deux autres facteurs : B(température
de l’air souf-flé),
D(durée
deséjour
dans lemélangeur),
estfaible,
par contre leurimportan-
ce
apparaît
dans les interactions.Tout d’abord l’interaction du
premier
ordre BC met bien en évidence leseffets du facteur
B,
comme le montre le tableau suivant.(Chaque
résultat estune moyenne de 16
mesures) :
C’est en
augmentant
à la fois le débit et latempérature
de l’air souffléqu’on
obtient l’effet maximum. La seuleaugmentation
de latempérature
avecle débit le
plus
faible a conduit à un effet contraire de celui attendu.Enfin, fait remarquable,
les interactionssignificatives
du deuxième ordre contiennent toutes B et D :ABD
BCD BDE
Ces interactions nous
apportent
d’intéressantes informations en cequi
concerne les liaisons existant entre les divers facteurs. C’est ainsi que le ta- bleau suivant
(interaction BCD)
nous fnontre comment l’interaction BC se dé- compose en fonction du facteur D.L’humidité moyenne minimum a été obtenue pour la durée de
séjour
dansle
mélangeur
laplus
courte.CONCLUSIONS -
A
l’époque
où nous avons fait cette étude(1954),
nous cherchions à nousfamiliariser avec les
techniques statistiques appliquées
à la recherche. Pour cetteraison,
nous avions choisi unsujet déjàbien
travaillé et que l’onpouvait
considérer comme étant
pratiquement épuisé.
Le
plan
factoriel nous apourtant
incontestablementapporté
unsupplément
d’information et notamment nous a
permis
de saisir les interactions entre les facteurs.Sur le
plan pratique,
si nos conditions de coulée basées sur les recherches anciennescorrespondaient déjà
bien à unoptimum,
par contre le facteur 1 ou 2mélangeurs
en circuit avait étéignoré jusqu’alors.
La correction de cette con-dition défectueuse nous a
apporté
une diminution sensible de la moyenne des hu- midités et surtout de leurdispersion.
(1) Nous rappelons que le débit maximum correspond à 1 seul