J. P. ANDRIEU,
C.DEMARQUILLY, J.
ROUELINRA Station de Recherches sur la Nutrition des Herbivores Unité de la Valeur Alimentaire
Theix 63122 Saint-Genès
Champanelle
*INRA Domaine d’Orcival 63210
Rochefort-Montagne
eConservation
et valeur alimentaire des ensilages directs
de prairies naturelles
Comparaisons
de trois types
de conservateurs
Dans les régions où la prairie naturelle constitue l’essentiel des
ressourcesfourragères, la qualité de conservation des ensilages directs est souvent nettement insuffisante. Elle peut être améliorée par l’addition
de conservateur, soit à base d’acides
oude sels d’acides, soit à base
de ferments lactiques et d’enzymes.
En l’absence de conservateurs efficaces et
dans la mesure où les conditions de
prépara-
tion des
ensilages
sont bien maîtrisées -hachage fin,
absence de terre, tassement et her- méticité dessilos,
etc - laqualité
de conserva-tion
dépend
essentiellement de lacomposition botanique
de laprairie
et des conditions agro-météorologiques
lors de la récolte. Aussi, l’im-portance
et laqualité
de la microfloreépiphyti-
que, les teneurs en matière sèche et en
glucides solubles,
lepouvoir
tampon dufourrage
sontles éléments déterminants de la
qualité
deconservation.
Cependant
même uneconjonc-
tion favorable de tous ces facteurs permet rare-
ment d’obtenir une excellente
qualité
deconservation.
Un
ensilage
direct n’est d’excellentequalité
que si son acidification est non seulement suffi- sante
(pH
<4,0)
mais aussi trèsrapide.
Différents types de conservateurs
peuvent
être utilisés pour satisfaire à ces conditions : les acides et les sels d’acides associés ou non avec
des
bactériostatiques
et lesbiologiques (fer-
ments
lactiques
etenzymes).
Les acides sont
généralement
lesplus
effi-caces par l’abaissement brutal du
pH qu’ils
entraînent. Les sels d’acides évitent les dés-
agréments
liés à l’utilisation des acides. Deux formulations sont actuellement sur le marché :un
produit liquide,
leForaform,
et unproduit solide,
la Lithioxine.Pour être efficaces les conservateurs
biologi-
ques doivent inoculer en très
grand
nombre(10
r
’
à 10(; par g defourrage vert)
des bactérieslactiques
sélectionnées(homofermentaires) (Gouet
etal 1979)
mais encore faut-il que l’acti- vité de ces dernières ne soit pas limitée par unequantité
insuffisante de substratglucidique
uti-lisable pour la fabrication d’acide
lactique.
L’apport
de sucres par laplante
estgénérale-
ment suffisant avec les ray-grass, mais il est très souvent déficitaire avec les
prairies
naturelles(6
à 10 % deglucides
solubles dans laMS)
et afortiori avec la luzerne et le
dactyle (3
à 7 % deglucides solubles) (Demarquilly
et al1986).
Pour ces
fourrages
il estindispensable
de rame-ner par un apport extérieur de sucres
(mélasse,
lactosérum
...)
la teneur en sucres totaux(plante
+apport)
à 12 % de la MS environ(Demarquilly 1986).
L’utilisation
d’enzymes (cellulases
et hémi-cellulases) capables d’hydrolyser
lesparois
Résumé
-Dans deux essais l’influence de l’addition de conservateur sur la
qualité
deconservation et la valeur alimentaire pour des
génisses
laitières de 1 an des ensi-lages
en coupe directe deprairie
naturelle a été étudiée.Les
ensilages
ont étépréparés
àpartir
des mêmesprairies,
sans conservateur ou avec addition d’unmélange
70/30 d’acideformique-formol,
d’acidesulfurique
dilué à40%,
de Lithioxinemélange
de formiate de Ca, nitrate de Na et hexamé-thylène tétramine,
ou deCaylasil
à base de fermentslactiques
etd’enzymes
cellu-lolytiques.
Ils ont été distribués à volonté avec 100 g de minéraux/jour/animal,
àdes lots de 12
génisses
en stabulation libre.Le
mélange
acideformique-formol
a nettement amélioré laqualité
de conserva-tion et la Lithioxine a fait presque aussi bien. L’acide
sulfurique
dilué a entrainéune
qualité
intermédiaire entrel’ensilage
sans conservateur etl’ensilage
addi-tionné d’acide
formique-formol,
etCaylasil
a peu amélioré laqualité,
mais lefourrage
dedépart
était pauvre englucides
solubles(6,5
% de la matièresèche).
L’addition de conservateur a peu modifié la
digestibilité
de la matièreorganique (mesurée
surmoutons)
desensilages,
ni leurquantité ingérée
par lesgénisses,
mais a
augmenté significativement
lesgains
depoids
vif(en
moyenne 275g/jour
avec
l’ensilage
additionné d’acideformique-formol.
Ceux-ci, sauf avec les ensi-lages
à l’acideformique-formol,
ont été limités par un apport azoté insuffisant et sont étroitement liés à laproportion
d’azote sous forme ammoniacale des ensi-lages
distribués auxgénisses.
végétales
englucides simples peut permettre
aussi
d’augmenter
la teneur englucides
solu-bles des
fourrages. Compte
tenu despremières
observations effectuées par notreLaboratoire,
les enzymes actuellementdisponibles
sup-pléent
à unléger
déficit(environ
3%)
et sontdonc inefficaces avec les
fourrages
dont lateneur en
glucides
solubles est inférieure à 7-8%delaMS.Pour évaluer l’efficacité de ces divers
types
de conservateur nous avons mis enplace
deuxessais au Domaine INRA d’Orcival
comparant
sur
prairie
naturelle :- Un
mélange
70/30 d’acideformique
et de for-mol
qui
servait de référence.- De l’acide
sulfurique
à 40 %qui
serait d’une efficacitécomparable
à l’acideformique d’après
les essais Irlandais(Flynn
et al1981). ).
- La
Lithioxine, mélange
de sels d’acides et d’unbactériostatique.
- Le
Caylasil,
conservateurbiologique
associantferments
lactiques
et enzymescellulolytiques.
Dans
chaque
essai unensilage
sans conserva-teur
(SC)
a été réalisé pour mesurer l’améliora- tionapportée
par ces différentsproduits.
Conditions expérimentales
Les
ensilages expérimentaux
ont été réalisésà
partir
des mêmesprairies
naturelles récoltées les 23 et 24juin
1987(essai I)
et les 9 et 10juin
1988
(essai II).
Ces deux années lesprintemps
ont été très humides et les récoltes effectuées par temps couvert mais sans
pluie.
Lefourrage
a été finement haché
(brins
de 15 à 20mm)
avec une ensileuse automotrice et les conserva-
teurs ont été
incorporés
au niveau de l’ensi- leuse avec une pompe distributrice(acides
etCaylasil)
ou avec unmicrogranuleur (Lithio- xine).
Danschaque
essai les silos ont été rem-plis
simultanément en alternant les remorques afin depallier l’hétérogénéité,
liée à laparcelle,
du
fourrage
récolté.Les traitements effectués sont
précisés
dans le tableau 1.Dans
chaque
essai, les quatresensilages
ontété distribués durant l’hiver suivant leur
prépa-
ration à 4 lots de 12
génisses
de racelaitière (Holstein) d’âge
et depoids équivalent (359 jours
et 301kg
pour l’essai 1 - 402jours
et 363kg
pour l’essaiII).
La durée del’expérience
aété
respectivement
de 9 et 12 semainesaprès
une
période pré-expérimentale
de 2 semainessur un
régime
commun effectué pour vérifierl’homogénéité
desquantités ingérées (inter- lots).
Les
ensilages
ont été distribués à volontéavec pour seule
complémentation
100g/jour/
génisse
d’uncomposé
minéral enrichi enoligo-
éléments et en vitamines. Pour
chaque
lot degénisses
en stabulationlibre,
lesquantités
dis- tribuées et refusées ont été mesurées 4jours
consécutifs par semaine. Trois doublespesées
des animaux ont été effectuées à la mise en
lot,
au début et à la fin de la
période expérimentale propement
dite. Lesgains
depoids
vif ont étécalculés pour la
période expérimentale.
Les
ensilages
ont été aussi distribués à volonté(5
à 10 % derefus)
comme seul aliment à des moutons en cages à métabolisme suivantun
dispositif
en carré latin(4
x3)
afin de déter- miner pour chacun d’eux :ingestibilité, digesti-
bilité et bilan azoté, suivant les méthodes
déja
décrites
(Demarquilly
et Weiss 1970, Grenet1983).
Les
caractéristiques
desfourrages
à la récolteet des
ensilages correspondants
sont donnéesdans le tableau 2.
Résultats
_______
Composition chimique, qualité de conservation
et valeur nutritive des ensilages
La
composition chimique
dufourrage
vert àla récolte est peu différente entre les deux essais. La teneur en matière sèche est
supé-
rieure dans l’essai II
(+
2points
enmoyenne)
etpour ce dernier la teneur en
glucides
solubles(7
% de laMS)
se situe bien dans la moyenne des valeurs habituellement obtenues sur lesprairies
naturelles de larégion (de
5 à 10%),
souvent riches en
dactyle (Andrieu
et al1986).
La
qualité
de conservation del’ensilage
sansconservateur est médiocre dans l’essai I.
L’abaissement du
pH
a été insuffisant et la fer- mentationlactique trop
réduite pour inhiber les fermentationsproductrices
d’acidesacétique, propionique
etbutyrique ;
de ce fait laprotéo- lyse
a étéégalement importante
comme entémoignent
les teneurs élevées en azote ammo- niacal(N-NH3)
et en azote soluble(exprimées
en % de l’azote
total).
Dans l’essai II, la fermen-tation
lactique plus importante
et lepH plus
faible ont
permis
d’obtenir une meilleure qua- lité de conservation del’ensilage
sans conserva-teur.
Le
mélange
acideformique-formol
a entraînéune amélioration nette de la
qualité
de conser-vation dans les deux essais, confirmant ainsi la fiabilité d’action de ce conservateur.
Cependant
la
protéolyse
n’a pas été suffisamment réduite pour que cesensilages puissent
êtrequalifiés
d’excellents.
Avec l’acide
sulfurique
dilué laqualité
deconservation est, dans les deux essais, intermé- diaire entre celle des
ensilages
sans conserva-teur et avec acide
formique-formol.
Avec la Lithioxine
(essai I)
laqualité
deconservation est
supérieure
à celle del’ensilage
à l’acide
sulfurique,
maislégèrement
inférieureà celle de
l’ensilage
avec acideformique-for-
Tous les conservateurs ont amélioré les
caractéristiques de l’ensilage,
mais de
façon
très
variable.
La meilleure
qualité
de conservation
a étéobtenue
avec lemélange acide
formique-formol.
L’addition
de conservateur n’a pas modifiél’ingestion d’ensilage
parles
génisses
mais aconduit à des
gains de poids
vifsignificativement
tplus
élevés.mol. La teneur en N-NH3, 11,4 % de l’azote
total,
est élevée mais ne rend pascompte
duniveau exact de la
dégradation
desprotéines,
car l’ammoniac est un des
produits
de décom-position
del’hexaméthylène
tétramine contenudans la Lithioxine.
Le
&dquo;Caylasil&dquo; (essai II)
n’a que peu amélioré laqualité
de conservation parrapport
à l’ensi-lage
sans conservateur. Seule laprotéolyse
a étélégèrement
diminuée. Le déficit assezimpor-
tant de la
plante
englucides
solubles n’a doncpas été comblé par la
présence
des enzymes de sorte que les fermentslactiques
n’ont pas dis-posé
d’un substrat suffisant pourproduire
laquantité
d’acidelactique
nécessaire à inhiber les fermentationsproductrices
d’acides gras volatils. Ces dernières ont d’ailleursprobable-
ment utilisé une
partie
de l’acidelactique
pourse
développer,
car la teneur en acidelactique
de cet
ensilage
aurait dû être au moins aussi élevée que celle del’ensilage
témoin sansconservateur.
Les
digestibilités
de la matièreorganique (MO)
et des matières azotées(MAT)
sont peu différentes d’unensilage
à l’autre à l’intérieur d’un essai(tableau 3).
L’addition d’acide sulfu-rique
acependant légèrement augmenté
ladigestibilité
des MAT dans les deux essais(+
4,5
points),
pour une raison inconnue, et l’ad- dition d’acideformique-formol
l’a diminué sen-siblement dans l’essai II
(-
2,3points), peut-être
par le formol
qu’il
contient. Tous les conserva-teurs ont
augmenté
laquantité
d’azote retenuepar les moutons dans l’essai 1 et seul l’acide for-
mique-formol
l’aaugmenté
dans l’essai II.Dans l’essai II nous avons déterminé les
teneurs en
parois
dufourrage
vert et des ensi-lages correspondants
sans conservateur ou avecCaylasil
pour étudier l’effet éventuel des enzymes(tableau 4).
La teneur enparois
totales(NDF)
a été diminuée de 2,1points
enprésence d’enzymes.
Cette diminution résulte essentiel- lement de celle(2,5 points
soit8%)
de la teneuren
lignocellulose (ADF) puisque
la teneur en hémicellulose(NDF-ADF)
n’est pas modifiée.Les enzymes ont donc solubilisé une
fraction,
très
faible,
de la cellulose vraie.Quantités ingérées
etgain de poids
des génisses (tableau 5 )
Les
quantités ingérées d’ensilage
ont été éle-vées et très peu différentes d’un
ensilage
à l’au-tre à l’intérieur d’un même essai. La
qualité
deconservation de
l’ensilage
sans conservateur de l’essai I, pourtant trèsmédiocre,
n’a donc euqu’une
très faible incidence surl’ingestion.
Les croissances des
génisses
ayant reçu lesensilages
additionnés d’un conservateur ont toutes étésignificativement supérieures
à cellesréalisées avec les
ensilages
sans conservateur.Entre conservateurs, seules les croissances réa- lisées avec
l’ensilage Caylasil
ont étésignificati-
vement inférieures à celles obtenues avec l’en-
silage
acideformique-formol.
Le tableau 6 compare les besoins des
génisses,
calculés selon les recommandations INRA(1988),
compte tenu de leurpoids
vif etdes
gains
depoids
vifréalisés,
aux apports cal-culés à
partir
desquantités
de matière sècheingérées
et de la valeur nutritive desensilages
donnée au tableau 4. On constate que :
- Avec les
ensilages
sans conservateur, les apportsénergétiques
sontlargement supérieurs
aux
besoins, respectivement
de 29 et de 19 % dans les essais 1 et 2. La croissance desgénisses
a été limitée parl’azote,
lesapports
enPDIE
correspondant
environ aux besoins(+
4et + 5 %
respectivement).
- Avec les
ensilages
acideformique-formol,
lesapports énergétiques
sontpratiquement équiva-
lents aux besoins(+
4 et + 5 % pour les essais 1 et2),
l’azote n’estplus
un facteur limitant de la croissance :l’apport
de PDIE est en effetsupérieur
aux besoins(+
15 et + 16 %respecti- vement).
- Avec les autres conservateurs les apports
énergétiques
sontsupérieurs
aux besoins : + 17et + 11 % avec l’acide
sulfurique
dans les essais1 et 2, + 12 % avec la Lithioxine et dans une
moindre mesure avec
Caylasil (+
7%)
alors que les apports azotés sont apparemmentlargement suffisants,
les apports de PDIE étantrespective-
ment
supérieurs
de 16, 16, 12 et 6 % auxbesoins pour ces
quatre ensilages.
Il estproba-
ble
qu’avec
lesensilages
acidesulfurique,
Lithioxine et peut être
Caylasil,
la croissancedes
génisses
a été en réalité limitée par unapport
azoté insuffisant. Les teneurs en PDIE de cesensilages
ont donc du être surestimées.Elles ont été calculées en considérant que la
dégradabilité
de l’azote de tous lesensilages
avec conservateur est de 0,70. Si cette valeur semble correcte pour les
ensilages
à l’acide for-mique
dont laqualité
de conservation est sou-vent excellente
(ou
très voisine del’excellent),
elle est trop faible et doit se situer entre 0,70 et 0,78
(valeur
dedégradabilité théorique
pour lesensilages
sansconservateurs)
pour lesensilages préparés
avec des conservateurs entraînant unequalité
de conservation souvent intermédiaire entre celles desensilages
sans conservateur etavec acide
formique.
Cela est confirmé par la liaison
(figure 1)
entre la
quantité
de matièreorganique digesti-
ble nécessaire pour réaliser un
kg
degain
depoids
vif et laproportion
d’azote ammoniacal dansl’ensilage, qui
est un des meilleurs critères de la valeur azotée réelle desensilages (Barry
et al 1978, Grenet et
Demarquilly 1982).
Discussion
_______
Les écarts de
gain
depoids
desgénisses
rece-vant les
ensilages
avec acideformique-formol
etles
ensilages
sans conservateur(200
à 300g) correspondent
aux valeurs observées dans lesmultiples
essais antérieurs(Waldo
et al 1971,Dulphy
et AndrieuJ.P.,
1976,Demarquilly
etDulphy
1977,Dulphy
et Liénard1981).
L’acide
sulfurique
dilué n’a pas eu une effi- cacitécomparable
aumélange
acideformique- formol,
contrairement à ce quepouvaient
lais-ser supposer les essais de
Flynn
et al(1981).
Laqualité
de conservation a été moinsbonne,
cequi
confirme que, à mêmequantité
d’ions H+apportée,
l’acideformique
estplus
efficace queles autres conservateurs acides
(Saue
et Brei-rem
1969)
parcequ’il
a un effet bactéricidespé- cifique
sur lescoliformes,
vraisemblablement renforcé dans cet essai par son association à du formol. Lesperformances
des animaux ayantrecu les
ensilages
à l’acidesulfurique
ontcependant
été très satisfaisantes. Encontrepar-
tie, ilimporte
d’attirer l’attention sur la diffi- culté d’utilisation de cet acide diluéqui
est très corrosif pour le matériel et difficiled’emploi
pour les utilisateurs. La
manipulation
des fûtset la dilution de l’acide par de l’eau
(il
faut ver-ser l’acide dans
l’eau)
sont dans lapratique
desopérations dangereuses, qui
nécessitent beau- coup deprécautions.
La Lithioxine a amélioré la
qualité
de conser-vation et l’utilisation de
l’ensilage
par lesgénisses.
Ces résultats vont dans le même sensque ceux obtenus avec
Kofasil-plus (produit
dont est issue la Lithioxine mais où la propor- tion de formiate de calcium a été diminuée d’un
tiers) qu’il s’agisse
de laqualité
de conser-vation des
ensilages (Gross
et Beck 1972, Gross1975)
ou de leur utilisation(Muller 1981).
Les ferments
lactiques
deCaylasil
ont étéapportés
enquantité
suffisante(5
x 105par g defourrage vert)
mais leur activité a été limitéepar un manque de sucres, les enzymes
apportés n’ayant
paspermis
de combler le déficit englu-
cides solubles du
fourrage.
Ce résultat n’est pas
surprenant
auregard
des essais
(non publiés)
effectués dans notre Laboratoire dans des silos de 3 tonnes. Dansces essais,
l’apport
de fermentslactiques (Lac-
tobacillus
Plantarum), toujours légèrement supérieur
à 105 par g defourrage
vert et doncnon
limitant,
associés à des enzymescelluloly- tiques
a étécomparé
à l’absence de conserva- teur(témoin négatif)
et à l’addition d’acide for-mique (témoin positif).
Lafigure
2 montre que laproportion
d’azotedégradée
en ammoniac(N-NH
3
en % Ntotal)
desensilages
sansconservateur a tendance à diminuer
quand
lateneur en
glucides
solubles dufourrage
à lamise en silo augmente, ce
qui
confirme que la teneur englucides
solublesjoue
un rôlepré- pondérant
dansl’aptitude
desplantes
à l’ensi-lage.
L’addition de fermentslactiques
+enzymes
cellulolytiques
diminue peu ou pas laproportion
d’azote ammoniacal pour les four- rages contenant moins de 7 %(dans
la matièresèche)
deglucides
solubles contrairement à l’acideformique.
Laquantité
de sucressimples fabriqués grâce
aux enzymes àpartir
desglu-
cides
pariétaux
est donc insuffisante. Enrevanche,
l’additiond’enzymes
diminue nette-ment la
proportion
d’azote ammoniacal pour lesfourrages
d’une teneur englucides
solublessupérieure
ouégale
à 10%,
la diminution étantéquivalente
voireparfois supérieure
à celleentraînée par l’addition d’acide
formique.
AvecRemerciements
Nous remercions les Sociétés CODISLAIT et CAYLA pour leur
participation
à ces essais.Références bibliographiques
ANDRIEU J., 1986. Intérêt d’une meilleure connaissance de la valeur alimentaire et de l’aptitude à l’ensilage des prairies naturelles. in D. Micol ed : « Forum-Fourrages Auvergne 1986 ».
BARRY T.N., COOK J.E., WILKINS R.J., 1978. Thé influence of formic acid and formaldehyde additives and type of harvesting machine on the utilization in lucerne
silage. 1 - The voluntary intake and nitrogen rétention of young sheep consuming the silages with or without intraperitoneal supplements of DL-Methionine . J. Agric.
Sci., 91, 701-705.
DEMARQUILLY C., 1986. L’ensilage et l’évolution récente des conservateurs. Bull. Tech. CRZV Theix, INRA, 63, 5-12.
DEMARQUILLY C., WEISS P., 1970. Tableaux de la valeur alimentaire des fourrages verts. Etude S.E.I. N&dquo;. 42
. Ed. INRA, Versailles.
DEMARQUILLY C., DULPHY J.P., 1977. Effect of grass
silage feeding on intake, feeding behaviour and growth of
one year old heifers. Proc. XII Inter. Grassl. Congr. Leip- zig, p. 603-609.
DULPIIY J.P., ANDRIEU J.P., 1976. Bilan de conservation des ensilages d’herbe. Rull. Tech. CRZV Theix, INRA. 25, 25-31.
DULPI-IY J.P., LIENARD G., 1981. Effet de l’acide formi- que sur la valeur alimentaire des ensilages directs
d’herbe destinés aux vaches laitières : conséquences éc:o- nomiques. Bull. 1’ech. CRZV Theix, INRA, 44, 41-51.
DULPHY J.P., DEMARQUILLY C., HENRY M., 1975.
Pertes de composés volatils lors de la détermination à l’étuve de la teneur en matière sèche des ensilages. Ann.
Zoolech., 24, 744-756.
FLYNN A.V.,O’KIEt,Y P., POOLE D.B.R.,1981. Sulphuric
acid as a silage preservative. Animal Production.
Research Report 1981, An Foras Talùtais. p 23-24.
GOUET PH., GIRARDEAU J.P., RIOU Y., 1979. La Flore microbienne des ensilages. Il. Intérêt de l’inoculation de bactéries lactiques dans les ensilages de fourrages verts.
Influence du nombre, du conditionnement et de l’addi- tion de glucides. Bull. Tech. CRZV Theix. INRA, 37, 25- 30.
GRENET E., 1983. Utilization of grass-silage nitrogen by growing sheep. J. Agri. Sci., Camb., 100, 43-62.
GRENET E., DEMARQUILLY C., 1982. Utilization of nitrogen from fresh forage, silage and hay by growing sheep. Occasional symposium n&dquo; 14 - British Grassland
Society-Reading, p. 241-245.
GROSS F, 1975. Comparison of common ensiling agents.
Das Wirtschaftseigens - Futter, 21, 42-54.
GROSS F, BECK F, 1973. Comparative studies on the
action of silage additives. Futter, 19, 282-289.
INRA, 1988. Alimentation des bovins, ovins et caprins. R.
Jarrige éd. INRA Publications, Route de Saint-Cyr. 78000 Versailles.
MANDELS M., ANDRE01’TI R., ROCHE C., 1976.
Measurement of saccharifying cellulase, p. 21-23. In E.L.
Gaden et al. (ed.) Enzymatic conversion of cellulosic materials : Technology and applications. John Wiley and
Sons. Inc. New--York.
MULLER A., 1981. Utilisation d’un conservateur d’ensi-
lage d’herbe granulé : le Kofasil-plus. Bull. Techn. CRZV Theix, INRA, 46, 57-62.
WALDO D.R., KEYS Jr. J.E., SMITH L.W., GORDON C.I-L, 1971. Effect of formic acid and recovery, intake, digesti- bility and growth from lInwil1ed silage. J. of Dairy Sci., 54, 77-84.
Summary
Quality
ofpreservation
andfeeding
value ofdirect cut
silages.
Acomparaison
of perma-nent
pasture silages
made without or with three different additives.Two trials were carried out to
study
the effects of addition ofpreservatives
onpreservation quality
andfeeding
value of direct cut perma- nentpasture silages
for one year olddairy
hei-fers.
The
silage samples
wereprepared
from thesame fields either without
preservative (SC)
or with addition of either a mixture 70/30 formic acid-formalin(AFF)
or 40 %sulphuric
acid(ASd),
or Lithioxine(L),
a mixture of calciumformiate,
sodium nitrate andhexamethylene
tetramine, orCaylasil (CAY)
based on lacticferments and
cellulolytic
enzymes. Thesilages
were fed ad libitum with 100 g of minerals/
day/animal
to groups of 12 loose housed hei- fers.AFF
clearly improved preservation quality,
with L at a very similar level. ASd gave an
intermediate
quality
between SC and AFF.CAY showed almost no
improvement
com-pared
withSC,
but it should be noted that the freshforage
had a low solublecarbohydrate
content
(6,5
%dry matter).
The addition of
preservative
cause littlechange
inorganic
matterdigestibility (measured
onsheep)
of thesilage,
nor of itsintake
by heifers,
butsignificantly
increasedlive
weight gain (on
averageby
275 g /day)
with
by
an insufficientsupply
ofnitrogen (PDI
= ProteinDigested
in the smallIntestine)
anddepend mainly
on theproportion
ofammonia
nitrogen
in thesilages samples
thatwere distributed.
ANDRIEU J.P., DEMARQUILLY C., ROUEL J., 1980.
Conservation et valeur alimentaire des
ensilages
directs de prairies naturelles. Comparaison de trois types de conservateur. INRA Prod. Anim., 3 (1), 67-
73.