A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
G ABRIEL V IGUIER
Algèbre et géométrie de l’équation de Riccati
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4e série, tome 9 (1945), p. 1-64
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1945_4_9__1_0>
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I
ALGÈBRE ET GÉOMÉTRIE DE L’ÉQUATION DE RICCATI.
par Gabriel VIGUIER.
’
" ’
:
._ ..
- ~
DE LA
~
.- .
FACULTÉ DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE,
’ POUR LES SCIENCE~
MATHÉMATIQUES
ET LES SCIENCESPHYSIQUES.
Parmi les
équations différentielles? l’équation
de Riccati est l’une desplus remarquables
car « lasimple
connaissance d’une solutionparticulière permet
. son
intégration complète)).
A côté decela, si l’on
remarquequ’il
est facile deta rattacher
à l’équation
linéairehomogène
du second ordre et à la dérivée - ,scnwarzienne
dutroisième ordre,
onconçoit aisément que
l’étude d’une telle ’~ équation
nepeut qu’amener
desproblèmes
nombreux etcomplexes.
r ~’~
L’intégrale générale
d’el’équation
de Riccatidépendant homographiquemeht
.’
de la
constante d’intégration,
il en résulte desconséquences géométriques
-
innombrables.
__.
’
.
C’est la
géométrie
différentielle’projective,
étudiée par M. Elie CARTAN ° .et,c’est aussi, comme
l’entrevôit M. A. BuHL[B], rexistence
« d’univers pro-jectifs
avec desgravifiques projectives » analogues
auxgravifiques
einstei-niénnes. Tdus ces
développements géométriques dépendent
initialement de la. notion de transformation
homographique,
c’est-à-dire ~ dans le cas d’unevariable d’une équation
différentielle de Riccati.’
. -
Sans
lepremier chapitre
de notreétude,
nous nous attachons aux formescanoniques de l’équation
de Riccati écrite d’abord sous sa formeclassique :
...Puis nous utilisons les transformations étudiées par L. RAFFY
[C]
et’plus
.tard,
par M. René LAGRANGE[D].
Ces auteurs obtenaient les formes :Mais dans les
deux
cas, la fonction X(x)
n’est pasexplicitée.
Nous nousattachons,
grâce
à des notationsappropriées,
à donner la formeremarquable : où 03C6
est unefonction
de ,xdépendant
de deux des coefficientsP, Q
et R.Nous devons
préciser
que la variabled’intégration
est conservée dans tousnos
développements
pour éviter les difficultés dequadrature qui
seprésentent
dans de tels
changements (voir
lesexemples
de M. J. DRACH[E]).
’
Ces données étant. admises comme base de nos
calculs,
nous établissonsune famille de formes
canoniques (E)
dutype (d) dépendant
d’une fonctionarbitraire,
et nous étudionsquelques
casd’intégrabilité
élémentaires.Nous terminons ce
premier chapitre
en mettant(a) sous
la forme schwar- zienne du troisième ordre : 1 ,et sous la forme linéaire du second ordre :
et F sont deux fonctions
connues
de la variable x.Les trois
chapitres qui
suivent contiennentquelques applications géomé- triques
del’équation
deRiccati, que
l’onpeut rapprocher
de l’étude descour-
bes duplan projectif
faite par G. HALPHEN[F]
etplus
tard par M. Elie CARTAN..
Le
champ
est encore vaste pour de nouvelles recherches. Parexemple,
laconsidération du
problème,
dansl’espace
et sur des courbesgauches, conduit, non plus
à uneseule,
mais à troiséquations
de Riccati et notre étude des courbesplanes peut
êtreregardée
commeprojection
d’unphénomène spatial
plus générât.
, -.Ce
qui permet
alors de se demander si la véritable canonisationgéomé- trique
del’équation
de Riccati n’estpoint
dansl’espace
et non dans leplan.
’
Notre
présent
mémoire est seulement lepoint
dedépart
deriches propriétés géométriques
del’équation
de Riccati dont nous nequittons guère
les bases..
Cqci n’empêche
pasqu’il
serait aisé de relier nos recherches à d’autresparticulièrement
savantes, ayant trait àl’équation
de Riccati considérée de,
points
de vue très différents.Un
géomètre roumain,
M. N. ABRAMESCU [G] vientd’étudier tout récem-
ment, des courbes
planes
telles que le lieu du centre de laconique
osculatrice~
.
parabole.
Il trouve que ces courbes sont déterminables parl’équation
-
de- Riccati. ~
.
Joli
problème,
à la manière de G.HALPHEN, rajeuni
parM.
ElieCARTAN,
maisy
problème purement analytique
pour Pierre’ BouTRouxrHJ qui
s’efforce d’étudierla
mêmeéquation de
Riccati en luiassignant
pouréquation
dite «asymtotique » :
- ,
’ ’
y’ =~y~
+ i, avecl’intégrale
immédiate :y= tang (x
+C)
’
.
, Là
où l’onne peut intégrer;
on recherche un« voisinage » intégrable,
par- fois trèsdégénéré.
C’est ce que nous avons fait et nous nous sommes astreintsà cultiver les
figures
à la foisdégénérées
etesthétiques.
. Nos auteurs fondamentaux sont, en
France, HALPHEN, DARBoux, CARTAN, DRACH,
et, en cequi
concernel’étranger,
Félix KLEIN[I] réimprimé
en1933.
. Cet ouvrage
paraît
insuffisantquant
aux accointances dusujet
avec les recher-ches
deSCHWARZ, CAYLEY, SvLVESTER,...;
ces derniers travaux ayant surtouten vue
la sériehypergéométrique
dont l’étude n’est pasprésentement
dans le.,
plan
de- notreexposé..
. Les réductions de notre
Chapitre
1 sont àrapprocher
de travauxplus
récents dûs àM.
DRAGOSLAW,
S.MITRINOWICH,
Professeur à l’Université deScopje (Yougoslavie).
Nous nous proposons, dans despublications
ultérieures. de
rendre
unhommage plus
détaillé aux travaux de cet excellentgéomètre.
’
C’est à M. A.
BUHL,
notre Professeur à la Faculté des Sciences deToulouse,
que nous
devons
d’avoirentrepris
les recherches dont nouspublions
actuelle-ment les résultats. Il nous a, non seulement donné de
précieux conseils,
maispar la
correspondance qu’il
a bien voulu entretenir avecnous,
il nous a aidéà surmonter dé nombreuses difficultés. Il a enfin
guidé
etenrichi ’notre
for-mation
mathématique.
’
.
..
Nous
leprions
de bien vouloir trouverici,
avec nosremerciements
pourl’intérêt
qu’il
n’a pascessé, depuis,
deporter
à nos travaux,l’expression
de"~
notre gratitude
et de notreprofond respect.
. -
Toutefois,
M.BuHL,
atteint par l’honorariat enI945,
n’a pu suivre cette-
thèse jusqu’à sa
soutenance ; à M. RobertDELTHEIL, qui
a bien voulu accep-ter de le
remplacer
à laprésidence
duJury,
nous adressons nosplus
sincères; témoignages
dereconnaissance..
’.
,CHAPITRE I
L’équation
de Riccati et sesformes canoniques.
II. - Obtention de formes ,
canoniques.
P
Considérons
l’équation
différentielle dupremier ordre :
où
P, Q
et R sont trois fonctions de x.,
Nous conviendrons avec G. DARBoUx
~J~
del’appeler «équation
de Riccati » bien que legéomètre
italien ne se soit attachéqu’au
cas réduit: vAppliquons
à(I),
deux fois desuite,
la.transformation (Kl’
de RenéLAGRANGE
[E]:
+
’
utilisant alors la notation :
la forme
canonique
obtenues’écrit,
les accentsdésignant
les dérivations en x,ainsi,
p:ir la transformationclassique
et
grâce
à la notation (3) nous avons pu mett rel’équation
de Riccati sous la formecanonique (4)
dont le secondmembre a
une forme intéressante.De même, si nous considérons la transformation de RAFFY
[C]
où
nous
obtenons la seconde formecanonique :
et la relation
homographique :
:nous
permet
depasser
del’équation (4)
àl’équation (8).
Remarquons
queles deux
transformations(5)
et(6)
et les deux formescanoniques (4)
et(8)
ne diffèrentpas
entre elles d’une manièreessentielle ;
ilsuffit,
eneffet,
pour levoir, d’adjoindre
àl’équation générale (i), l’équation : qui
admet pour solution :Appliq.uant
alors àcette
dernière la transformation(5),
nous obtenons laforme
canonique (8). _
’
Nous avons
cependant indiqué
les deux formes(4) et (8)
car, dans la suite . de notreétude,
nous auronsparfois
intérêt àpréférer
l’une àl’autre.
,12. -
Familière
Formescanoniques.
’ .’
Observant
l’analogie
de structure des seconds membres deséquations (4)
et
(8),
il étaitlogique
de se demander s’il n’étaitpoint possible
d’obtenir une famille de formescanoniques ayant
pour second membre la forme(4)
ou(8)...
Nous partons
de : . -°
. Si nous posons :
e étant une fonction arbitraire
de x,
.latransformation
permet
de passer de la forme(4),
à laforme :
Ainsi,
àpartir
del’équation
de Riccati l~plus générale (i), grâce
à latransformation;
’
.
’
qui
résulte de la combinaison deséquations (5)
et(13),
nous obtenons lafamille
(E)
de formescanoniques (i4) dépendant
d’une fonction arbitraire 0 de la variable x.L’identité de forme des
expressions (4)
et(il~)
nous fait penser à considérer la famille(E)
comme formecanonique
d’une certaineéquation de
Riccati dontelle pourrait
êtredéduite,
par une transformationanalogue
à cellequi
nousa
permis
de passer de(I) à (4).
" , -Comparant
les notations(3)
et(12),
fious pouvonsprendre
pour nouvelleéquation
de Riccatil’équation :
.’
où p est une fonction
quelconque
de x. -Nous obtenons bien la forme
canonique lorsque
nousappliquons
à(16)
la transformation :
Avec p =
constante= k, l’équation (16)
s’écrit :Ayant
déterminé la fonction arbitraire6
et la constante K defaçon
que(18) soit intégrable,
il nous serapossible d’intégrer l’équation
de Riccati laplus générale, puisque
la transformation :nous
permet
depasser
de(18)
à(i).
Proposons-nous
parexemple, d’intégrer l’équation
Nous avons:
et:
d’où la iamille :
Prenons :
L’équation ~2I~
se réduit à: :équation
linéaire dupremier ordre, qui
admet pourintégrale générale :
L’intégrale générale
de(20)
s’écritalors :
,13. - Sur
quelques
cas élémentairesd’intégrabilité.
,La
comparaison
deséquations (4)
et(i4)
fournit la solution évidente :qui portée
dans(13),
donne la valeur:6
devant vérifier la relation(12), qui
s’écrit :où, compte
tenu deL’équation
deRiccati (I)
estintégrable lorsqu’il
estpossible
de trouver unefonction 6 vérifiant
l’équation
différentielle(23).
>Nous
signalerons, ~
ce propos, les cas élémentaires suivants :_
r~)
Le cas 6 = o,qui
fournitl’équation :
.z’ + z2 =
constante,
immédiatementintégrable
2°)
Le cas 6 = constante =A, qui donne,
pour~, d’après (23) l’expression générale :
où B
désigne
une constante arbitraire. Il en résultel’équation :
que l’on
sait,
par suite.intégrer.
3°)
Le cas e=,~, auquel correspondent
les relations :d’où
l’équation
de Riccati :intégrable, puisque l’équation (4) correspondante
admet la solution :Nous retrouvons ici le cas
d’intégrabilité signalé
par M.BUHL,
savoircelui de
l’équation :
’ .
dont les coefficients cp,
~, c~
vérifient la condition :En
effet,
nous avons dans ce cas :. et la relation s’écrit bien :
131. - Les
exemples
de RenéLagrange.
:’
M. R.
LAGRANGE,
faisantappel
à des transformations linéairessimples (K),
que nous avons d’ailleurs
exploitées
auparagraphe
1 i(transformations 2),
età
des
transformationshomographiques (H)
à coefficients constants, déterminetoute une famille de cas
d’intégrabilité
parquadratures
del’équation
deRiccati. Appliquons
les. à notre famille(E)
dans le but d’étendre ces casconnus.
i ~ Par
exernple,
nous pourrons dire que(i)
seraintégrable
parquadra-
tures
lorsque’ l’on
pourra trouver unefonction
e vérifiant la relation diffé- rentielle : , ,’
à
coefficients 03BB,
constants et non simultanément nuls.Il est facile de
voir,
eneffet, que,
dans ce cas,l’équation (18)
admet lasolution : ‘ . -
et,
par conséquent,
quel’équation générale (i)
admetl’intégrale particulière :
, 2°
Appliquons
à(18)
la transformation(K),
nous aurons unsecond
casd’intégrabilité par quadratures
en écrivant quel’équation
transformée par lechangement
de fonction inconnue : . , .admet la solution :
, 6 doit alors vérifier la relation ,
avec :
’ Nous
-retrouvons,
enprenant
p = o, le casparticulier
étudié parPompéiu
et Minetti
[K]
etsignalé par
René LAGRANGE. °~ ~ ~
..
. 3°
Appliquons
ensuite àl’équation (18)
la transformation(H)
,
Nous
poserons :avec :
’
et nous
effectuerons
lechangement
defonction :
t
Nous obtiendrons un troisième cas.
d’intégrabilité
en écrivant quel’équation
r~
transformée admet la solution : . -
c’est-à-dire
qu’il
doitexister
une fonction e vérifiant la relation :4~ Ayant appliqué
à(18)
la transformation(K.), ,nous
effectuerons succes-sivement
leschangements
de fonction inconnue :qui correspondent
auxtransformations (K)
et(H).
. Si nous posons :
, Nous
obtiendrons
unquatrième
casd’intégrabilité
en écrivant quel’expression :
est constante pour certaines valeurs de À non simultanément nulles.
En
particulier, supposant
nulle,l’expression (29),
nous obtenons le casdonné par
Minetti, lorsque,
= o.14. 2014
L’équation
linéaire du second ordre.. lReprenons
la formecanonique : .
’
et posons :
Nous obtenons
l’équation
linéaire du second ordre :De
même, posant :
l’équation (8) s’écrit:
..
~H] partait
deséquations harmoniques :
qui avaient la propriété
d’admettre une ~1 de solutionsparticulières
de !a’ .
forme:
.;.
n arrivait à des
équations du type :
’
"
Ainsi, grâce
à(31)
et à(33) qui représentent l’équation
de Riccati laplus générale,
nousrejoignons
le cas de G. Darbouxlorsque
leproduit
PR est’
constant.
’
." Quant
a la transformationpermettant
depasser
de(31) à,(33) lorsque
PR === -{-
CS,
C étant uneconstante quelconque,
ellepeut
sereprésenter par le
,
système différentiel
du.premier
ordrek étant une nouvelle constante différente de zéro.
.
Étendons
ces résultats à lafamille (E) représentée
parl’équation
r Posant :
(35)
nous obtenonsl’équation
linéaire du ordreV
qui rentre
dans les casenvisagés
par G. Darbouxlorsque, Cf
étant une cons-.
tante, la
fonction 6 est telle que :.
Enfin,
lacomparaison
des formes(3i)
et(36)
conduit ausystème
diffé-rentiel du
premier ordre,
k1 jouant
le même rote que la constante k dusystème (34).
’ .15. - La résolvante schwarziennne du troisième ordre.
"
Si maintenant nous introduisons les
fonctions ~ et 03BE
déterminées par leségalités :
’
’
.
nous obtenons
l’équation
différentielle du troisième ordredans laquelle
lepremier
membre et, lepremier
terme du second membrereprésentent symboliquement
selon là notation de F.KLEIN,
les schwarziens :des deux fonctions r~ et ~.
Nous dirons que
l’équation (40)
est la résolvante schwarziennecomplète
dutroisième ordre de
l’équation
de Riccati : .CHAPITRE!!
,
r
Développantes
Généralisées d’une courbeplane
,21. - Position du
problème.
Soient deux courbes
planes
don-nées en coordonnées
paramétriques :
(M) ~ _ ~ (tO ~ _~ ~t~~
~
-
,(4J)
.(L) F = F (t), G T G (t),
les
points
M(;, 7])
et L(F, G)
cor-’
respondant
à une même valeurdu paramètre
t. SurJa’ tangente
en Mà la courbe
(M),
nousportons
lalongueur MN = ~ (t).
Nous
engendrons
une courbe(N).
Imposons-lui
la condition d’avoir satangente qui
passe par lepoint
L.La
détermination de
la courbe(N) :
c’est-à-dire de r
(t),
se ramène alorsà
l’étude, d’une équation
de Riccati.22. - Mise en
équation.
_, Nous
allons
tout d’abord introduirequelques
notions nouvelles’.Les ~s
courbes (N),
ainsi déterminées parl’équation
de Riccati en r, pour- ront êtreregardées
comme desdéveloppantes
de la courbe-base(M), dévelop-
’
pantes
dites«généralisées»
paropposition
auxdéveloppantes classiques
de.
"(M).
Nouspouvons
établir unrapprochement
entre nos courbes(N)
et les.
développantes projectives
de M. E. Cartan et voir dans la recherchedes
pre-. mières une sorte de «
développement projectif»
de la courbe(NI).
Eneffet,
àchaque point
M, de lacourbe-base,
nous associons sa tangente et, sur cette,
droite,
nous définissons unrapport anharmonique.
Dans sesdéveloppantes
’
projectives de
deuxièmeespèce,
M. E. Cartan considère laconique (L)
trice en M à la
courbe-base;
la tangente en N est astreinte à être tangente àla
conique
enP,
lepoint
P décrivant lui-même unedéveloppante
depremière
. ,espèce
de(M).
, .Enfin,
aux trois courbes: courbe-base(M), courbe-adjointe (L), dévelop-
pante (N),
est associé untriangle MLNque
nousappellerens
«triangle fonda-
mental
tangent » .
Désignons
par a l’arc de la courbe(M).
Les accentsdésignant
les dérivations parrapport à t,
nous avons:exprimons
que latangente
à ladéveloppante généralisée
passepar
lepoint
L :les termes en r. i’
disparaissant,
il en résultel’équation
de Riccati:Posons :
Nous voyons que :
Si nous comparons à
l’équation
de Riccatigénérale ( r ),
nous’ obtenonscomme valeurs des coefficients,
P, Q
et R : . .d’où
l’équation
différentielle duproblème
~ ._~Utilisons
lâ ~ notationLa
transformation (48) 03C4 (u 2014 g) + 03C3’ = o permet
d’écrirel’équation (46)
.. sous ta forme
(8),.
ou : . ’ ,°
.
.
, Nous
adoptons
cette forme comme définitive pourl’équation
de Riccati~
’intervenant dans
leproblème.
’
Il est intéressant de remarquer
qu’on
a toute une famille de courbes
(N)
àpropriétés
anhar-moniques,
c’est-à-dire
« projectivement égales ».
Celas’accorde avec les coordonnées de N
qui, étant
liées linéairement à l’in-r
connue
1’, contiennent homographi- constante d’intégration.
, ’,, ,
Ainsi)
unetangente
à la courbe-base coupequatre développantes
enquatre points N1 N2N-3 N4
dontte rapport anharmonique
est celui desquatres
tan-gentes LNrOU
encore celui desquatre angles
fondamentauxMLNi
.~"
-’ Considérons maintenant
leproblème
d’un autrepoint
de vue et, pourcela,
traçons arbitrairement
trois courbes(M), (L), (N).
Apartir
dupoint M,
nousobtenons une expression
en t duMN, puis L
sur la courbe(L)
partangente
en N à(N),
,t, uneéquation
de Riccati déter-:-
et(L).
Cettedernière,
dontMN’est solution particulière,
est,par suite, intégrable
parquadratures tout en dépendant
de trois fonctions.arbitraires. Mais
uneéquation
deRiccati,
écrite arbitrairement: ,~.(1)
’’
.
’
~ ...
’
°’
*
Dépend
aussi de trois fonctions arbitraires et elle est d’une transcendance - "quiconque. Ainsi,
àpartir
de trois courbes tracéesarbitrairement,
on peutdéterminer à volonté, des équations
deRiccati,
élémentaires ou transcendantes.Il y a
des manières profondément
différentes depoursuivre
lesconséquen-
ces d’une même hypothèse arbitraire,
cequi parait
fort vraisemblablequant
- aux faits
ordinaires, mais
cequi
est établi ici à proposd’équations
différen-tielles et promet
peut-être beaucoup
pour des travauxmathématiques
à venir.23. - Les courbes
isométriques.
’Les relations
(45)
s’écrivent :,,~
.. ,
Ainsi,
étant donnél’équation
deRiccati,
laplus générale :
où
P, Q
et R sont trois fonctionsquelconques
de lavariable t,
la troisièmeégalité
de(50), a’ = R;
nouspermet
de choisirarbitrairement 6 (t)
et 1J(t),
cequi
donne toute une famille de courbes(M) « isométriques
o., Conformément à la
terminologie
de M. BOULIGAND[L]
nousqualifions
noscourbes
d’isométriques
et non «d’applicables »,
car le terme «applicables. » . comporte,
comme l’aremarqué
B. GAMBIERlM],
certaines restrictions. ’, Les arcs de ces courbes
(M)
limités à despoints correspondants
ont donc.
une
mêmelongueur.
De
plus,
les’ formules(50) donnent
linéairement F et G!
’ -La courbe
adjointe (L)
est ainsiparfaitement définie
etsi,
en outre, nousdésignons
par 6l’angle
de ML avec latangente
Mt à la courbe-base(voir paragraphe 22)
nous avons :’
r
d’où la nouvelle forme des
égalités (5 y
,, .
.
Essayons
d’illustrer cetteréciproque
par unexemple simple
et pour celaconsidérons
l’équation
de Riccati . ’où a et
fo
sont deux constantesquelconques.
La troisièmeégalité (5o)
montreque les courbes
isométriques
duproblème
vérifient la relation R = a’ = a.’ ,
Nous pouvon, alors . prendre
comme courbe-base le cercled’équations
’
’ .~
£
~5 ~ )
fournit la courbe~RK_.. ~ .-
et la développante généralisée
est donnée parl’égalité :
nous avons posé
.> K étant une constante
d’intégration.
24. 2014
Surdos développantes généralisées particulières
.241.
2014 Le triangle fondamental
estrectangle,
son sommet décritla
développante.
,.
L’équation de
Riccati(46)
montre l’existence d’une solutionparticu-
lière
obtenue lorsque
l’ona simultanément ~ -
L’adjointe (L)
doitvérifier la relation
où sa est une constante
d’intégration
liée àl’origine
des arcs de la courbe-base.Mais nous avons vu que 03C92 = ML. a’. cos
6;
Donc : . , . "
Le
triangle
fondamental estrectangle
en N et les coordonnéesparamétri-
ques
du point
N sont. :’
’
Ainsi,
laprojection
sur latangente
en M à lacourbe-base,
dupoint
Lcorrespondant
d’une descourbes-adjointes (53)
,estégale
à lalongueur
de l’arcde la courbe-base décrit par le
point
M. Elle coïncide avec lepoint
N de ladéveloppante généralisée, qui joue,
de cefait,
le rôle dedéveloppante
classi-que de la courbe
(M).
’
,
242. - La
« sous-tangente généralisée »
de ladéveloppante (N)
est liée parune relation
simple
à unedes
hauteurs dutriangle
fondamental.Prenons l’équa-
tion
différentielle,
relative au
problè-
me, sous sa forme
canonique
Pour que cette
équation ’
tde Riccati admette la solu- tion
particulière
il faut que les coordonnées
paramétriques
de la courbeadjointe (L)
vérifientla relation .
c’est-à-dire
soit,
avec les notations(7)
et(45),
.. H la
développante particulière
déterminée par la solution~54) Exprimant les quantités
03C91 et 03C92 en fonction dë lalongueur ML
et del’angle 03B8
, nous pouvons écrire . la relation(55)
sous la ,iorme :
,..
Le segment NH étant
laprojection
de latangente
NL à ladéveloppante
surla tangente MN
àlà courbe-base,
nous pouvons considérer NH comme une’ .«
sous-tangente gé.néralisée»
de ladéveloppante (N),
paropposition
à la sous-tangente classique.
, ,’
.
suite, la relation (51)
s’écritplus simplement’:
’
25. 2014 Existence
de
deux casparticuliers.
251. 2014 Impossibilité
du casLorsque
03C91=ol’équation (46)
montre que l’on aLes directions
MN,
NL et LM sontconfondues ; l’équation
différentielledégénère
et l’on a :Les points
L et N coïncident.Remarquons
alors que leproblème
a tota-lement changé
de nature et n’estplus
.«différentiel »..,
- - courbes telles que
(M)
et(N)
n’admettent pas de variationcontinue pour une tangente commune.
On nepeut
pas poser engénéral
avec 03C6 (t) fonction
arbitrairementchoisie,
car il résulterait delà
deviendrait ainsi
fonctionarbitraire;
cequi-
est en contradiction avec leproblème
danslequel
on suppose que r est à déterminer..
’
Donc,
le cas c~~ = o est àrejeter,
cequi
est d’ailleurs nécessaire pour que~ les
relations
d’identification(45) puissent
avoir lieu. ,252. - Le
triangle fondamental
estrectangle,
son sommet décrit la courbe-base. ’
Si
maintenant, nous
avons w~ = o, comme (09 = ML. a’. cos 8nous voyons que e est droit : . ,
c’est-à-dire :
Le
point
L est sur la normale enM à la
courbe-base,
letriangle
fon-damental
estrectangle en
M.Quant
àl’équation (46) elle
seréduit à :
’
’
""’"
Si l’on
admet,
comme au para-graphe 242,
quel’expression
est solution
particulière
del’équation
différentielle(61)
il faut que les coor- donnéesparamétriques
de la courbeadjointe
vérifient larelation,
On a donc entre
les
côtés MN etML..du triangle
fondamental la relationUn calcul
simple
donne pour le troisième côté NL dutriangle
la relationp étant le rayon de courbure de la courbe-base en M.
Reprenons l’équation (61) qui
va nouspermettre
de retrouver unproblème classique
de 1agéométrie
élémentaire.Nous savons que la
portion
de tangente à uneconique comprise entre
lepoint
de contact et une directrice est vue du’foyer correspondant
sous unangle
droit. Il y adonc,
dans notre casparticulier,
unegénération
des coni-ques
lorsque
la courbe-base se réduit à un cerclepoint
aufoyer
F etlorsque
la
courbe-adjointe
est une droitecorrespondant à
la directrice.En
effet,
les coordonnées de M étantcelles de L
l’équation (61)
s’écrit~
Prenant alors nous obtenons
.
qui
donne bien pour ladéveloppante (N)
uneconique
defoyer
M et dedirectrice (L). ,
,’
~ . 2521.2014
La forme réduite de M. E.CARTAN.
Nous allons: étudier la forme réduite de
l’équation
de Riccatisignalée
par. M. E~ CARTAN
’
1
’
’ .
.
Nous savons que toute
équation générale (1) peut-être
mise sous laforme
’ .
Identifions-la àl’équation (46),
nous avons :~
~.‘ 11
en résulte que lepoint L,
situé sur la normale enM
à la courbe-baseest défini par
l’expression
... ,
Considérons maintenant une courbe
isométrique
de(M) ;
nous avons, pour,une même valeur du
paramètre
1, .D’où la relation
fondamentale
qui exprime
que les distances ML pour deux courbesisométriques
sont dansun
rapport
inverse de celui des rayons de courbure auxpoints correspondants.
Reprenons
notreéquation (64) ;
il estpossible
del’interpréter
sur uncercle fixe de rayon 1 .
Soit donc la courbe-base
et la
courbe-adjointe
Nous avons .
d’où
l’équation
Ainsi on
peut toujours interpréter l’équation (64)
conformément à lafigure.
Lepoint
L de la courbeadjointe
associée à(M)
décrit une courbequi,
en coordonnées
polaires,
a pouréquation
26. - La courbe-base et
son adjointe
sont descercles.
Supposons
que la courbe-base et sonadjointe
soient deux cercles concen-triques d’équations paramétriques
‘
’
les notations
(44)
donnent :La dernière
égalité
montre que ceparagraphe peut
être considéré commeune
application
duparagraphe
252précédent.
Comme en outre g = o, la forme
canonique (40)
s’écrit :d’où les solutions
261 -
Développante généralisée
de cercle à ~1points
de rebroussement.Prenons
le casb = - a,
c’est-à-dire le cas où ladéveloppante (N)
est déter-minée par ’ . ’
La courbe-base et sa
courbe-adjointe
sontconfondues,
L étanttoujours
diamétralement
opposé
à M."
Le
point Mo correspond
à t= to;
; c’est, unpoint
de rebroussement depre-
mière
espèce
admettantLo Mo
commetangente.
, ,L’arc
Mo
Mcroissant,
M arrive enA~ lorsque
T est alors
infini,
d’où la directionasymptotique Ai A’1 puis l’asymptote Bi
"Le
point M,
continùant à décrire le cercle, arrive : _en
Mi lorsque to
w t = n(point
de rebroussement avectangente L1 Ml) to-t
3 03C0en
A2 lorsque - - (branche
infinie avecasymptote B2B’2)
~
V 2
2en
M2 lorsque t0
- t ; 2 03C0(point
de rebroussement avectangente L2 M2)
et en
A3 lorsque
t
- - . 5 (branche
infinie avecasympto t e B B’
.Ainsi,
onparcourt
successivement les arcs de courbe 1 , 2,3, 4, 5...., qui jouissent
d’unepropriété géométrique remarquable :
d’un’point
N de l’un deces arcs, menons la
tangente
MN aucercle;
latangente
en N à la courbe passe par lepoint
L ducercle,
’diamétralementopposé.
à M.’
Remarquons qu’il
estpossible
de mener, dupoint N,
deuxtangentes
aucercle,
mais une seulerépond
auproblème envisagé. Réciproquement,
si nous. considérons une seule
développante
ducercle,
c’est-à-dire si nous fixons la constanted’intégration. qui
intervient dans le calcul de ~, unetangente
en Mau cercle coupe les différents arcs de la
développante
enplusieurs points
N idont un seul vérifie la
propriété géométrique.
Il y a doncuniréciprocité
entreles
points
du cercle et lespoints
de la courbe(N.)
que nousappellerons :
développante généralisée
du cercle à ~1points
de rebroussement.’
Les
propriétés anharmoniques
des courbes(N)
énoncées auparagraphe
22se retrouvent évidemment dans le cas du cercle et
permettent
ainsi devoir
l’existence de
développantes généralisées anharmoniques
ducercle,
cequi
entraîne la
répartition
sur le cercle d’une ~1 depoints
de rebroussement.. Faisons une
remarque
surl’analogie qui
existe entre cesdéveloppantes
° généralisées
et lesdéveloppantes classiques du cercle.
Nousplaçant
au voisi-nage du’ point
derebroussement,
il nous est facile de voir quedéveloppante
généralisée
etdéveloppante classique
sont confondues en direction au voisina-ge,de ce point.
262. - Développant
de cerclegénéralisée
àquatre
rebroussements.~
.
Envisageons le cas
~
et,
pour faciliterlai
construction de ladéveloppante (N),
supposons nulle ta constanted’intégration.
’ ’
. Nous avons ainsi :
Les coordonnées
paramétriques
dupoint
N sont :’
La
développante admet
les axes o ~ et o ~ et les deux .bissectrices comme _axes de
symétrie.
,Faisant croître t de o a 2 n, nous avons obtenu les
quatre points
derebroussement :
.