Astérisque
J ACQUES L AFONTAINE
Mesures de courbure des variétés lisses et des polyèdres
Astérisque, tome 145-146 (1987), Séminaire Bourbaki, exp. n
o664, p. 241-256
<
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241
MESURES DE COURBURE DES
VARIÉTÉS
LISSES ET DESPOLYÈDRES
[d’après Cheeger,
Müller etSchräder]
par
Jacques
LAFONTAINELa formule de Gauss - Bonnet pour les
surfaces, qui
assureque S Kg vg = 2nx(S),
où
v g
est la mesurecanonique
associée à lamétrique
etKg
la courbure gaus-sienne,
a unanalogue polyèdral
immédiat. Onpeut
considérer la courbure d’unpoly-
èdre P comme une mesure concentrée aux sommets : si on associe à
chaque
sommet00 le défaut
angulaire ~(o°) -
2n -Q2~ (o° , 02) ,
où(o° , 02) désigne
l’an-gle
en a° de la faceQ2 ,
la a pour masse totaleDe
plus (c.6.
5.2infra),
pour desapproximations polyèdrales
convenables deS ,
ces mesures discrètes
convergent
en mesure versl’intégrant K v .
Cheeger,
Huiler et Schrader démontrent un résultatanalogue
pour toute variété riemanniennecompacte (t4,g) : chaque
courbure deLipschitz - Killing R2~ , qui
est un
polynôme
dedegré j
parrapport
au tenseur de courbure de(ri,g) (voir
§ 2),
a sonpendant polyèdral, qui
est une mesureportée
par lesquelette
de codi-mension
2j
dupolyèdre.
Et on a un théorème de convergence, nettementplus
dif-ficile que dans le cas n = 2
(théorème 5.1).
Si n =
4 ,
alors R2g
est le
Lagrangien
de la relativitégénérale ([H], c~.
[M-S-W]
ch.21).
Sonanalogue polyèdral
a été introduit parRegge ([R])
dont lesidées ont suscité un
grand
intérêt chez lesphysiciens
théoriciens(c~. 1], [M-T-W]).
Mais avant2],
lesquestions
de convergence n’étaient pas abor- dées.Pour n
pair et j
=n/2 ,
ces résultats donnent une nouvelle démonstration de la formule de Gauss - Bonnet -Chern,
reliant directement la courbure à la caracté-ristique
d’Euler - Poincaré vue defaçon
combinatoire(comparer
à[Ch 1 ] , [S-W],
[Sp]
pour la démonstrationoriginelle
de Chern oùX(M)
est reliée auxpropriétés
des
champs
devecteurs,
à[P], [A-B-P], [A], [Gi] ]
pour la démonstrationanalytique
de Patodi où
x(M) apparaît
comme l’indice d’unopérateur elliptique).
Une telledémonstration avait été
pressentie
par Allendoerfer et Weil([A-W]).
Les idées de
2] ]
sont reliées à desdéveloppements récents,
dusprincipa-
lement à
Cheeger ([CI], [C 2], [C 3]) d’Analyse
sur les variétés riemanniennessingulières,
mais aussi à des considérationsplus
anciennes de GéométrieIntégrale
S. M. F.
Astérisque 145-146 (1987)
J. LAFONTAINE
([C-M-S 3], [S], [S-W], [Wi]) :
:celle-ci, qui
meten jeu
des invariantsgéométri-
ques définis sans
hypothèse
delissité, permet
de détecter des invariants rieman- niensayant
unanalogue polyèdral,
ainsi quel’expression
de cesanalogues poly-
èdraux.
Je remercie M.
Berger,
P.Marry
et P. Pansu pour leurs remarques sur ce texte.1. UN PEU DE
GÉOMÉTRIE INTÉGRALE
On
peut
rendrecompte
despropriétés métriques
"semi-locales" d’uncompact
A de:Rn ,
sanshypothèses
de lissité ou dedimension,
à l’aide des volumes de sesvoisinages
tubulairesV (A) ,
et de sesintégrales
transverses(Quermassintegra-
len, cf.
°[H], [S], [La]),
définies parM. P)dP .
° On a dési-gne
par lak-grassmannienne
affine munie de "sa" mesure invariante par le groupe desE (N)
des isométries de~ .
Avec nosnormalisations, (Â)
=volk (1~
si
dim(A)
= k (formule deCauchy - Crofton, c. 6. [S],
ch.14).
Alors,
si A admet un"rayon d’injectivité
externe" strictementpositif,
il y a une relationremarquable
entre volumes des tubes etintégrales
transverses. Plusprécisément,
soitr(A)
la borne inférieure des p ~ 0 tels que, si r ~ p , toutpoint
deV r (A)
admet uneprojection unique
sur A . Parexemple, r(A) =
+00 siet seulement si A est convexe, et
r(A)
> 0 si A est une sous-variété à bord lisse.Alors,
si rr(A) ,
Cette formule est due à Steiner dans le cas convexe
(c.~. [Ha]
ch.6, §1, [Br 1], 12.10.6, [S] ]
ch.13),
àWeyl
et Chern dans le cas lisse([W], [Ch 2], [S-W]),
àFederer dans le cas
général ([F]).
Si
r(A) = 0 ,
la formule(1)
n’estplus
vraie(voir cependant [C-M-S 3],
th.8).
Mais lesMk gardent
unesignification géométrique
dans le cadre despolyèdres
riemanniens
(voir [A-W]
ou[Wi]
pour une définition enforme) : elles
apparaissent
dans la formulecinématique
de Chern
([Ch 2], [S]),
étendue à ce cas parWintgen ([Wi]) :
sidg
est la mesure de Haar du groupeE(N) ,
on a
De
plus,
cesintégrales
transverses sontadditives, puisque
X(A
fl B) +x(A
UB) = x(A)
+x(B) ;
elles nedépendent
que del’espace métrique
Aet non de son
plongement
dans~N (c~. [Wi] ]
pour le casgénéral ;
parexemple,
siD c est un domaine de bord
S ,
alorsM~ (D)
est donnée parl’intégrale
de lacourbure moyenne de
S , qui
est un invariantextrinsèque
pourS ,
mais intrinsè- que pourD ).
Nous verrons auxparagraphes
2 et 3 comment lesr~ s’expriment
enfonction de la courbure dans le cas lisse
(d’où
laterminologie
de mesure de cour- bureproposée
parFederer)
1 desangles
dièdres et des aires des faces dans le casdes
polyèdres
P.L. A cestade,
le théorèmed’approximation
annoncé dans l’introduc- tion est démontré pour leshypersurfaces
convexes deR :
il suffit d’utiliser la continuité desfi
pour la distance de Hausdorf sur les convexescompacts,
résul-tat
qui
remonte à Minkowski(e6. [Br 1]
12.10.6 ou[Ha] 6.1),
ainsi que[F]
5.9 pour unegénéralisation intéressante).
Faute d’un théorème de continuité suffisam- mentgénéral (penser
aulampion
deSchwarz, [B-G],
ou[Ra]
p.6-7),
l’étude ducas
général
des variétés riemanniennes se feraplutôt
d’unpoint
de vue intrinsè-que, et n’utilisera les résultats de ce
paragraphe qu’à
titre d’illustration.2. COURBURES DE LIPSCHITZ - KILLING
Pour une variété riemannienne
(M,g) , l’application exponentielle
expx : X
---> M envoieisométriquement
les droites vectorielles dutangent Mx
sur les
géodésiques
issues de x . On aToexpx
= I , et la courbure riemannienne rendcompte
despropriétés
d’ordre deux. Plusprécisément,
soient u , v EM~ ,
de norme 1 ,
engendrant
un2-plan P ,
et soit a =~(u,v) .
Alors(e6. [Br 2]),
d2
(expx
tau,exp
tbv) =(b2
+ c2 -2bcoosa) t2 - 1 3
K(Px)
b2c2sin2 a t" + 0(t5 )
oùK (Px)
est la courbure sectionnelle de
(P4,g)
enP .
Siae (t)
estl’angle
correspon-dant à a dans le
triangle
euclidien de côtésd(exp
tau ,expx tbv) , tb , te ,
onen déduit que
uniformément en a
si
sina. ~ ~
sin > 0 .Si n =
2, K(P )
=K (x)
est la courburegaussienne.
Pour n ~2 ,
la cour-bure riemannienne est la section du fibre A2M 0 A2M
(ici
0 est leproduit
sy-métrique)
satisfaisantR (u,v,u,v)
= et l’identité de Blanchi. La mé-trique
gpermet
d’associer à R unchamp d’endomorphismes symétriques R ,
l’opérateur
de Pour n =2 ; K(x)
= trR .
Plusgénéralement,
en utilisant les
puissances
extérieures deR ,
on attache à R, donc à(~g) ,
des in-variants scalaires.
DÉFINITION
2.1.- La2p-ième
courbure deLipschitz - Killing est le
scalaireR2p
=tr2p p
; on = 0 .Nous noterons
R
la mesure de densitéR
parrapport
à la mesurecanonique
de
(M, g) .
Le lemme suivant est immédiat.Lemme 2.2.- i)
g)
=t-kRk(g) ; é
= 0 si k > dim M .ii)
SÀ g = gi + g2 unemétrique produit, Rp
= SRi1Rj2 .
i+j==p
J. LAFONTAINE
iii)
SiR(u,v,w,z)
=h(u,w)h(v,z) - h(u,z)h(v,w) ,
où h Er(S2M) ,
R2p
=(2p) !/(4rc)pp! Q 2p (h)
propres
deh ) .
D’après ii)
etiii) ,
Rzn(S2n) = 2 ,
R2n( (S2) n)
=2n ,
cequi justifie
nos nor-malisations. Précisant ce que nous annoncions au
§1,
on a leTHÉORÈME
2.3.(H. Weyl, [W]).-
Silf e6t
une sous-variétécompacte
deRN ,
muniede la
RP
=(I~) ’
Pour les
hypersurfaces,
ce résultat est uneconséquence
immédiate de2.2, iii) , appliqué
à la 2e forme fondamentale(équation
deGauss).
Les
Rp
admettent une caractérisationalgébrique
(th. d’AbramovGilkey, c.6’.
[Gi] ]
p.121,
et comparer à[A]),
dont la version affaiblie suivantejouera
un rôleclé. Rn étant muni de sa structure euclidienne
canonique,
A21112 0 A2]Rn hérite d’une structure de0(n)-module.
Soit Rn le sous-module défini par l’identité de Bianchi(tenseurs
de courburealgébriques) ,
et Soitr :
P k ~ ~n-1 k
la "restriction" déduite del’injection
--~~n . THÉORÈME
2 . 4 . -i)
Si kn/2 ,
r unisomorphisme ;
ii)
Si n =2p,
le noyau de estengendré
parR2p .
Nous retrouverons tout à l’heure le fait
qu’en
dimension n , Rn est l’inté-grant
de Gauss - Bonnet. Moralité : contrairement aux classes dePontrjagin (e~. [A]
ou
[Gi] ] 2.5)
la classe d’Euler estinstable ;
mais sesreprésentants
riemanniens sepropagent
en dimensionsupérieure
et donnent des invariants riemanniens intéres- sants. La courbure scalaire(c.~. [BB])est
au facteur 2près
lasuspendue
de lacourbure
gaussienne
en dimension 2 . En dimensionn + k ,
on pourra caractériser la n-ième courbure deLipschitz - Killing
comme lasuspendue
par(r1)k
de l’in-tégrand
de Gauss - Bonnet en dimension n . 3.PROPRIÉTÉS METRIQUES
DESPOLYEDRES
Rappelons qu’un polyèdre
est un espacetopologique homéomorphe
à uncomplexe simplicial ;
un telhoméomorphisme
est unetriangulation
de P .DÉFINITION
3 .1.- Unemétrique polyèdrale
sur P (P’ L. pacc dans[C-M-S 2 ] )
cit unemétrique
telle quei) chaque k-face est isométrique à
un6
deii) P un e6pac.e de
longueur ([Gr]),
que la distance de deux et la borneinférieure
deslongueurs des
courbes lesjoignant.
Une telle
métrique
est déterminée par leslongueurs
desarêtes,
choisies de fa- çon quel’inégalité
dutriangle
soit satisfaite pourchaque
2-face. Remarquons que si P est une variété de dimension n , lecomplémentaire
dusquelette
de co-dimension 2 est une variété riemannienne
plate (c~.
le"développement"
de la py-ramide),
noncomplète.
Les notions d’isométrie
(linéaire
parmorceaux),
desous-polyèdre,
deproduit,
s’introduisent naturellement. On définit aussi des
polyèdres sphériques,
enrempla- çant
dans la définition 3.13R
parb .
Rappelons
aussiqu’un
canemétrique
est un espacemétrique complet
muni d’uneaction de par homothéties. Ces homothéties ont un
unique point
fixe ocmnun,appelé
le sommet du cône ; l’ensemble despoints
à distance 1 du scmnet est la ba6 e.. Le cône de base L sera notéC(L) .
Toutk-simplexe sphérique
est la based’un cône
simplicial
deIRk+1 ,
et toutpolyèdre sphérique
la base d’un canepoly-
notion que le lecteur
dégagera
sanspeine.
Exemples
3.2.- Si03C3l
cok
est une £-face d’unsimplexe Je
de le canenormal C(03C3l ,
03C3k)
est formé des rayons issus d’un q Eint (Q ) , orthogonaux
ào~
etpointant
dans Sa base est unsimplexe sphérique
notéé)
etL(03C3l) = U L(03C3l , 03C3k)
est unpolyèdre sphérique, homéomorphe
au lien destopo- logues.
Le cônemétrique C(L(03C3l))
, noté aussiCl (Q ) ,
estappelé
le cone normala
o~.
a Q .
L’angle
dièdre intérieur(Q , Q ) (noté parfois
enabrégé (l,k))
est la mesure deL (f , 0~)
dans, normalisée en décidant que toutes les
sphères
sont de volume 1 . L’
angle
dièdreextérieur (03C3l , 03C3k)
*est la mesure du
simplexe sphérique
formé des vecteursde
qui
font unangle
obtus avec ceux deL (â , c~-) .
Avec des
arguments
derégionnement,
on prouve lesfaits élémentaires suivants :
L’expression
du volume d’unn-simplexe
euclidien en fonction des arêtes fait intervenir un déterminant d’ordren + 2 ,
dit déterminant deCayley (c~. [Br 1],
t. 2). Celle du volume d’un
simplexe sphérique,
étudiée par Schlafli([Sc]),
nepasse pas pour
simple ;
elle fait intervenir ledilogarithme.
D’où l’utilité desformules variationnelles ci-dessous. La
première,
due àRegge ([R], 2],
§2), équivaut
à la nullité du flux deschamps
constants à travers laseconde,
due à Schlafli(c~. [Kn] )
estl’analogue
infinitésimal de la formule de Gauss - Bon- net pour lestriangles sphériques.
Lesigne ’ désigne
la différentiation parrapport
auxlongueurs
des arêtes.J. LAFONTAINE
Lemme 3.4.-
i)
Si on e~5~ unNous sommes maintenant en mesure d’introduire et d’étudier les
analogues poly-
èdraux des courbures de
Lipschitz - Killing.
Lacaractéristique
d’Euler - Poincaré d’unpolyèdre
est donnée park E (-1) k
card((j3 . Compte
tenu du lemme3. 3 ,
i) ap-pliqué
àchaque simplexe,
1 elleapparaît
comme la masse totale d’une some de mesures de Diracportées
par les sommets, 1 la massecorrespondant
ausommet
o°étant
Pour introduire un
analogue polyèdral
des courbures deLipschitz - Killing,
satis-faisant à
2.2, i)
etii),
remarquons que si p Eai
est unpoint
d’unpolyèdre,
alors p admet un
voisinage isométrique
à1
x1 ,
oùU~
estplat,
etV~
cCl(a~") .
Cela conduit àintroduire, généralisant (3),
C’est d’ailleurs bien
R~(X) qui apparaît
dans la formulecinématique polyèdrale (c.6. 3],
th.6) .
Cela montre aposteriori
queRj (X)
nedépend
pas de latriangulation.
Nous allons le vérifierdirectement,
à l’aide d’uneexpression
deP
(C1(â ~~))
en fonctions desangles
dièdres intérieurs. Par desapplications répétées
de3.3, ii),
onobtient,
en notant abusivement(p,q)
lesangles
dièdres(op , Qq) , P(C’~(o°) ) _
la somme étantprise
pour toutes les suites desimplexes
telles que00
ccfl
... c c Onen déduit
où
(p(p) = 1- X (L (op) )
engénéral, c~ (p) -
1 sicf
est maximal. Avec les mêmesnotations,
on a de mêmeEn
particulier,
si X est une variété PL,(p(p) = (-1) n p
si p n etcp (n) -
1 ; si deplus
lamétrique polyèdrale
estplate
auvoisinage
de~ , 0 ,
ce
qui
prouve que ces courburespolyèdrales
nedépendent
pas du choix de la trian-gulation
donnant lamétrique.
On obtient aussi sans difficultél’analogue
suivantde
2.2, ii)
Toujours quand
X est unevariété,
on voit queP(("(o~"~’)) = 0
etP(C|(03C3n-2)) =
1 -(n - 2,n) , puisque (k,k + 1) = 1/2 (comparer
à l’introduc-tion).
C’est sous cette forme queRegge
avait introduitl’analogue polyèdral
del’intégrale
de la courbure scalaire. Celasuggère
uneexpression
deP(C1(Q ))
enfonction des
angles
de dimensionpaire uniquement.
On va voir aussi que, comme dans le caslisse,
iln’y
a pas de courbures deLipschitz - Killing impaires.
THÉORÈME
3.6.- Si k utP(C|(03C3n-k)) =
0 . Si k ut on a la6oft-
mule
la somme étant
prise poà
de laforme 03C3n-k ~ 03C3n-k+2i1 ...
ca
Pheuve.- soit @ l’une des
expressions (4)
ou(5)
vues came fonctions sur l’en- semble des conespolyèdraux.
En utilisant l’additivité de X , on vérifie que~(A
UB) = ~(A) +~(B) -~(A
flB) .
Il suffit donc de montrerl’égalité
de(4)
et(5)
pour les cônes
s’appuyant
sur unsimplexe sphérique. S’agissant d’expressions qui
sont nulles pour les cônes
plats,
il suffit de montrerqu’elles
ont même dérivéeen fonction des
longueurs
des arêtes. Maisd’après 3.4, ii), (5)
a pour dérivée(dans
le cas de en dimensionpaire,
mais le casgénéral
estsemblable)
De
même,
et en tenantoompte
de ce que(k,k+ 1) = 1/2 ,
on voit que(4)
a pour dérivéeAu
signe près,
les coefficients de(0,2)’
dans ces deux sames sont les expres- sions(5)
et(4)
pour le cône(si (0,2) = (a° , ~) .
Unargument
de ré-currence sur la dimension des cônes
permet de conclure. D
Terminons ce
paragraphe
par l’énoncé de deuxpropriétés qui
nous serviront au§5.
Lapremière
est une retombée de la démonstrationci-dessus,
la seconde néces- site enplus
le lemme deRegge 3.4, i).
Lemme 3.7.- Soit
C2mt
une à unparamètre
de cônespolyèdraux
de démcn-2m,
,telle que le côneCQ (m- 1) premières déri-
vées de
(5)
sont nulles, et la m-ième et donnéenan
Lemme. 3.8.- une un
paramètre
demétriques polyèdrales.
Alors=
.
désigne par |03C3k| le k-volume euclidien de 03C3k)
4. DES
POLYÈDRES
AUXVARIÉTÉS :
TRIANGULATIONSÉPAISSES
Pour éviter le
phénomène
dulampion évoqué plus haut,
il nous fautapprocher
les variétés par despolyèdres
dont lessimplexes
ne s’écrasent pastrop. L’approxima-
tion se fera au sens de
Lipschitz.
DÉFINITION
4.1(cf. [Gr], [Pa]).-
La distance deLipschitz de.
deuxques X et Y est la
borne inférieure
des nombres|log dil f|
+|log dil f-1|
quand
f parcourt l’ensemble deshoméomorphismes lipschitziens de
X dans Y.La n et e d’un
k-simplexe cr
sont définies par r) = sup~o~
et e = -Lnfrespectivement.
Minorerl’épaisseur
reviento~o~
à minorer les
angles dièdres ;
l’ensemble des classes d’isométries dek-simplexes
de maille ~ no et
d’épaisseur ~
e > 0 estcompact
pour la distance deLipschitz.
La maille et
l’épaisseur
d’unpolyèdre triangulé
X sont par définition(comparer
à
[Wh]
IV.14)
Lemme 4.2.- Paun tout
polyèdre métrique X,
ilun e >
0 , tel que, pour
tout n >0 ,
x admette une de maille inférieu- ne à n et
d’épaisseur supérieure à
e .La preuve serait un commentaire du dessin ci-contre.
Soit maintenant
(M,g)
une variété rieman-nienne
compacte
de classe C3 .Après change-
ment
d’échelle,
onpeut
supposer queexp x B ( 0 ,1 )
cM x
est undifféomorphisme
pourtout x. Soit on un
simplexe
deX ayant
un sommet en 0 ; soient(q.) .
les autres sommets,
f..
leslongueurs
des arêtes. Alors(cf. ( 2 ) ),
pour tout®o > 0 ,
il existe un no > 0 et une constante c > 0 tels que, si ~
(an)
r1o et>
Oo
les nombresij
=dist (exp q. , exp q.)
vérifientl’inéqalité
|ij - ij| ~
cn2 ,
. et sont les arêtes d’unn-simplexe
euclidien (ce dernierpoint peut
se voir en utilisant les déterminants deCayley,
ou unargument
de fonctionsimplicites).
En utilisant cette remarque et le lemme4.1,
on montre lerésultat suivant.
Scholie 4.3.- Soit
(W1,g)
une uemanniennecompacte.
Il existe un 0 > 0 tel que, pouA tout n >0 ,
on ait une f : K ~ Mpossédant
lesun euclidien dont
les arêtes
ont pourlongueurs les
nombres;
ii) polyèdre métrique ainsi défini,
notéMfl, a
ceinférieure à
11e.:t une
épaisseur supérieure à
e ;,
iii)
la. distance de.Lipschitz
deM~
à M tend vers zéroquand
~ tend versLa preuve de
iii)
utilise latechnique
des centres de masseriemanienniens, c.6.
[B-K],
ch. 8.5.
ÉNONCÉ
ET PREUVE DURÉSULTAT
PRINCIPAL DE[C-M-S 2] ]
(M,g)
est une variétériemannienne compacte
de classe C3 àlaquelle
onappli-
que 4.3. On
désignera
parRj~(03C3n-j)
les associés àM 11
et parRj~
la mesure de courbure
polyèdrale correspondante (c.6. (3)’).
Dans tout cequi suit,
c sera une constante
générique qui dépend uniquement
de e et des normes unifor-mes du tenseur de courbure et de sa dérivée covariante. Les ouverts considérés se- ront à bord lisse par morceaux.
THEOREME
5.1.- Il un no > 0 t".el que, pourtoute approximation polyèdrale
Mfl 11
de. ma,t,~e noNotons que
pour j impair,
le résultat est immédiatd’après
3.6.5.2. Cas de la dimension 2 .- C’est une
conséquence
de(2), qui donne,
le nombre de
simplexes
aboutissant à un scmnet donné étant borné une fois pourtoutes,
soit en scmnant sur les 00 c U
( U
contient 0(~-2) 2-simplexes),
En dimension
supérieure,
un telargument
direct se heurte à une difficultétechnique,
la"trigonométrie"
dessimplexes
étant malaisée(c.6. [Se]),
et surtoutà une difficulté
conceptuelle :
même si onpeut
trouver dessimplexes curvilignes qui
soient de bons candidats à unecomparaison
avec ceux detn , les angles
dièdresde dimension
supérieure
à 2 d’un telsimplexe dépendent
dupoint
de l’arête cor-respondante.
On contourne ces difficultés conme suit. En
remplaçant chaque
parun
développement
deTaylor
auvoisinage
d’un côneplat,
onapproche
par unpolynôme
parrapport
à lacourbure, qui dépend
bien sûr de latriangulation.
Puison contrôle les différences des
polynômes provenant
detriangulations
différentes.Cela
permet
de voir que cespolynômes convergent
vers unpolynôme 0(n)-invariant,
que l’on identifie
grâce
au théorème 2.4.Module un lemme de théorie de la mesure
(lemme
6.1 de[C-M-S 2],
l’énoncé 5.1 se ramène au suivant.THÉORÈME
5.3.- Sous leshypothèses
de5.1, si
r =/T1
on aExaminons d’abord le cas de
Rn ,
où n estpair.
Pour
chaque
sommet o° de latriangulation
donnant1~ ,
onpeut interpoler
entre le cône
métrique c (a° )
deI~’ ,
dont lesangles
de dimension 2 sont no-tés
(0,2),~ ,
, et le côneplat C(L)
dont la base est donnée par latriangulation
induite sur S~’~ =
M~o , d’angles (0,2) ,
en introduisant la famille de cônesd’ angles (0, 2) + t ( (0, 2) - (0, 2 ) )
.En calculant aumoyen de la formule de
Taylor
à l’ordren/2 ,
utilisant(2),
3.7 etl’expression
des dérivées
(2p - 2,2p)’ ,
on obtient unemajoration
de la formeoù
P.
est C3 parrapport
auxangles
desdeux-simplexes
contenantv° ,
et
polynomiale
dedegré
totaln/2
parrapport
aux(on
adésigné
parKi
la courbure sectionnelle en a° du
plan tangent
aux arêtes deoi
issues de 00 . Deplus,
Pn nedépend
que de la structure combinatoire deC1(Q°) .
.Visant une
approximation
en mesure deRfl,
nous allons tenircompte
de la con- tribution de"beaucoup"
de sommets. Pourchaque
bouleB(x,r)
( r= lT1 ,
doncr/n
estgrand),
on relève dansgrâce
àexp-1x
1 les sommets dessimplexes qui
rencontrent
B(x,r) .
Tenantcompte
de la structurecombinatoire,
on obtient unpolyèdre triangulé
On recalculechaque
Pn enremplaçant
les courbures sectionnelles en
o~
par leurshomologues
en x , lesangles
sim-plexes
par leurshomologues
pourT .
. On obtient alors unpolynôme P â,x)
parrapport
à la courbure en x , et on fait une erreurmajorée
parcr~n .
Soit alorsOn ne sait rien sur
P(r,T), /
sinon que c’est unpolynôme
dedegré n/2
par rap-port
au tenseur de courbure en x , et que cepolynôme
nedépend
que de la trian-gulation
deB (x, r) .
Et comme le groupeorthogonal agit
sur lespolyèdres
de
B(0,r+n)
cM ,
donc sur ceux deB(x,r+n)
viaexp ,
on aïi . Il existe alors une constante c que
Ce lemme
admis,
notons que nous sommes ramenés à unproblème
sur les germes de mé-triques
et les germes detriangulations
en 0 E Rn . Tout R deRn
étant lacourbure en 0 d’un germe de
métrique
tel queg ( 0 )
= E(faire
un calcul direct encoordonnées), P(r,T)
définit unpolynôme
surRn . D’après 5.4,
cespolynômes convergent quand
r etn/r
tendent verszéro,
etd’après (7),
lepoly-
nôme limite est
0(n)-invariant.
Si lamétrique
g deB(0,r)
est de la forme, où g~ 1 est une
métrique
enprenant
pour T unpolyèdre produit. Alors, d’après 3.5,
on aP(r,T) = 0 ,
et lepolynôme
limite estnul.
Enfin,
entriangulant (S2)n/2
par desproduits
depolyèdres
de dimension2 ,
et en
appliquant
3.5 et 2.2ii),
ainsi que le résultatdéjà
obtenu en dimension2,
on voit que la condition de normalisation est satisfaisante.
D’après
le théorème d’Abramov -Gilkey (2.4) ,
lepolynôme
limite estégal
àReste à prouver 5.4. Ce lemme est lui-même la
conséquence
d’un lemme"élémentaire",
mais très
technique,
sur lestriangulations.
Lemme 5.5.- Soient T, et T2 deux
polyèdres triangulés
contenantB(0,r) ,
deni et ~2
(ni 5 n2)
et e . il une constan- tec (e)
et dupolyèdres triangulés
T3 et T4 , contenus dan6B(0,r) , de
mailles inférieures à 3 2
ni ~2 , d’épaisseur ~c(0) ,
tel quei) (1 = 1,2)
surB(0,r-8~2) ;
ii)
T3 et T4 aientmême bord,
etcoïncident
auvoisinage
de ce band .On voit que 5.5
implique
5.4 enremarquant
queR.Il(T3)
=Rn(T4) , puisque
aT3 = 9T" .
Indications sur la preuve dans le cas
général.
La construction despolynômes P(r,T)
et l’identification de leur limite àR~
se font d’unefaçon
entièrementanalogue.
Par contre, l’utilisation du lemme 5.5 pour démontrer 5.4 estplus
déli-cate : il faut contrôler en utilisant le lenne de
Regge
dans saversion 3.8
(c.6. 2],
p.433-34).
COROLLAIRE (Théorème de Gauss - Bonnet) .- Si (Mn,g) e..6 t une variété riemannienne
c.ompac;te
de dimensionpaire,
alorsPreuve : On utilise
l’approximation polyèdrale
deD’après 5.1, Rn (M) -
limRn~ (M~) .
°Mais,
la définition même deR ,
on aRn~(M~)
= X(M) .
°Signalons
enfin que le théorème 5.1 s’étend aux variétés à bord.6. ANALYSE SUR LES POLYÈDRES
Un autre résultat
remarquable
deCheeger
est le fait que les courbures deLipschitz polyèdrales
ont uneinterprétation spectrale analogue
à celle de leurshomologues
riemanniennes. Disons d’abord cequi
se passe dans le cas lisse. Soit0394p
leLaplacien
deHodge -
de Rham pour lesp-formes
deM, (03BBpk)
kz0 son spec-tre. Un
argument classique
de théorie desopérateurs elliptiques
montre que, si t >0 , p (-1) p
tr(exp (-t ~p)
= X(P~’) . ( c~ . f A] ? .
D’ autrepart, tr (exp (-t = k E exp (-t 03BBpk)
admet ledéveloppement asymptotique
où uk
est unpolynôme
universel parrapport
à la courbure et ses dérivées cova-riantes
[CV] , [Gi]).
On en déduit que X(Mn) = M
E(-1) p
v . Enfait,
on a
l’égalité ponctuelle
Rn= S (-1)p upn/2
, découverte parPatodi, qui peut
se démontrer à l’aide du théorème d’Abramov -
Gilkey.
Les courbures deLipschitz - Killing
serécupèrent
de la mêmefaçon.
Plusprécisément
THÉORÈME
6.1(Donnelly, [D]) .-
Il dua(j,p)
que, pour toute variété riemannienne(Mn, g) , R2 J
= Ea ( j , p) u? .
P J
Remplaçons
maintenant par une variétépolyèdrale
X. Nous avons vuque X
privée
de sonsquelette
de codimension 2 est une variétéplate.
On trou-vera dans
[C 1] ]
une théorie deHodge
L2 pour de telles variétés. On se ramène enfait par des
suspensions
successives au cas des variétés àsingularités coniques.
Alors
([C 2]
th. 7.2 et8.2)
i) on a les
développements asymptotiques
où les
ak dépendent
des aires des(n - k)-simplexes
de X et de leurs liens(comparer
à(8)) ;
;ii)
l’analogue
du théorème deDonnelly
estvrai,
c’est-à-direNotons que le théorème 3.6 a d’abord été obtenu de cette
façon !
1gument classique qu’au
début de ceparagraphe,
siy (X)
=tr(* exp(-t AP) )
= lbn(tr (* exp(-t 03942l))
.Si,
dans la démons- t + otration
analytique
du théorème de lasignature (cj. [A] ) ,
on écrit quesign(X)
est
égal
au terne constant dudéveloppement asymptotique
detr(* exp(-t 03942l) ,
onarrive à la formule
( [C 2] ,
th.9. 3)
qui
donne lasignature
en fonction des des liens des scmnets. C’estune formule combinatoire
(prendre
lamétrique
où toutes les arêtes de X sont delongueur 1 ,
et comparer à[MP ] ) ,
mais la définition dun-invariant
est hautementnon triviale
(c.6 . [A], [Mu], [Gi])
et son calcul difficile(t1(L(o~) ) risque
fortpar
exemple
d’êtreirrationnel). L’analogue
de5.1,
pour lasignature,
à savoir la convergence desmesures ~
versl’intégrand
de lasignature
dans lecas
lisse,
est unproblème
ouvert...Signalons
enfin que lagéométrie
des variétéspolyèdrales,
étudiées pour elles-mêmes,
pose desproblèmes
intéressants. On diraqu’une
variétépolyèdrale
est àcourbure
non-négative
si pour tout(n - 2) -simplexe
de X, P(C‘~ (c~’1-2) )
>0 ,
ouce
qui
revient aumême,
si le lienL(cW2)
a unelongueur
inférieure à 2rt. VU le résultatsuivant, analogue
à un théorème de D.Meyer ([G-M])
sur les variétés àopérateur
de courburepositif,
cettepropriété
sembleplus
forte que lapositivité
de la courbure sectionnelle.
THÉORÈME
6.2(Cheeger, [C 3]).-
Si xn eôt une variété polyèdrale àcourbure
non-négative, bi(xn)~ (n i) .
La démonstration se fait par des
arguments
à laBochner,
et utilise une formule de Weitzenbock pour les formes L2 . Une démonstrationgéométrique
serait évidem-ment souhaitable. Notons
(mais
la situation semble moinsdifficile),
que l’analo- guepolyèdral
du théorème de Cartan - Hadamard estvrai,
et se démontregéométrique-
ment
([St]).
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