• Aucun résultat trouvé

Bibliothèque des Sciences humaines

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Bibliothèque des Sciences humaines"

Copied!
22
0
0

Texte intégral

(1)
(2)
(3)
(4)
(5)

Bibliothèque

des Sciences humaines

(6)
(7)

INDO-EUROPÉ ENS

SOUVERAINS

Troisième édition revue et corrigée GEORGES DUMÉZIL

GALLIMARD

LES DIEUX

DES

mf

(8)

© Éditions Gallimard, 1977.

© Éditions Gallimard, 1986, pour la présente édition.

(9)

A ma sœur Marie, en pensant

à l'immense dévouement de nos parents, le général Jean Anatole Dumézil

1857-1929, Marguerite Dutier Dumézil

1860-1945.

(10)
(11)

AVANT-PROPOS

Ce que mes amis américains appellent parfois la « nouvelle mythologie comparée » aura bientôt quarante ans d'existence.

C'est en 1938 en effet, après de longs tâtonnements et beaucoup de faux pas, qu'a été rencontré le fait essentiel, la signification trifonctionnelle du groupement de dieux attestéà la fois chez les Latins de Rome (Jupiter, Mars, Quirinus) et chez les Ombriens d'Iguvium (Juu-, Mart-, Vofiono-) on savait dès lors que les plus vieux Romains axaient leur théologie sur une conception du monde et de la société toute proche de celle que pratiquaient, à l'autre bout de l'expansion indo-européenne, les Indiens védiques et les Iraniens et qui, entre autres choses, a fourni à l'Inde historique sa division de la société arya en brahmana, en ksatriya et en vaisya.

Les années qui suivirent furent consacrées à explorer les conséquences de cette première découverte, à Rome même et chez les Arya de l'extrême-Levant aussi bien que chez les autres peuples indo-européens, en particulier chez les Germains et chez les Celtes. Quantité d'applications théologiques, rituelles, philosophiques de cette conception furent reconnues, chaque progrès éclairant l'ensemble d'un jour nouveau, rectifiant les premières esquisses, ouvrant des problèmes particuliers ou généraux, suggérant des hypothèses de travail. Par la suite, des extensions inattendues apparurent en dehors de ce domaine central, d'autres fragments d'une idéologie indo-européenne

commune se laissèrent circonscrire et décrire.

Ces campagnes de fouilles se sont poursuivies, au gré des occasions plus que sur programme, pendant un quart de siècle, produisant des mises au point et des ébauches de synthèse, en

(12)

Avant-propos

forme de cours, d'articles et de petits livres. Mon goût eût été de continuer longtemps à pétrir librement cette pâte sans cesse améliorée en même temps qu'augmentée. Mais, averti par la sagesse étrusque, je surveillais l'approche de la onzième hebdo- made, seuil au-delà duquel il n'est plus permis à l'homme de solliciter la générosité des dieux. Le temps venu, j'ai donc entre- pris d'établir un tableau ordonné, et une fois encore contrôlé, de ce que cette multiple quête me paraissait avoir dégagé de probable. Vers 1963, le bilan était prévu en trois séries de livres.

I. D'abord une sorte de cours de théologie trifonctionnelle, illustrée de mythes et de rituels, devait montrer comment la comparaison permet de remonter à un prototype commun préhis- torique, puis, par un mouvement inverse qui n'est pas un cercle vicieux, déterminer les évolutions ou révolutions qu'il faut admet- tre pour expliquer, à partir de ce prototype, les théologies direc- tement attestées qui avaient permis de le reconstituer. Gardant, par superstition peut-être, quelques-uns des titres de mes anciens essais (i94o, 1941), je comptais confier à un Jupiter Mars Quirinus définitif une vue panoramique sur les trois fonc- tions puis, à un Mitra- Varuna refondu, l'analyse de la première;

enfin, à une nouvelle édition d'Aspects de la fonction guerrière, une illustration de la seconde. Quant à la troisième, rebelle par nature à la systématisation, elle était destinée à se satisfaire, après révision et avec commentaire, d'un recueil d'articles dispersés au cours des ans dans des revues et des Mélanges.

II. En second lieu, trois livres devaient exposer les usages non plus théologiques, mais littéraires, que les principaux peu- ples indo-européens ont faits de leur commun héritage tant du tableau des trois fonctions que d'autres parties de l'idéologie.

Je comptais couvrir cette série d'un titre général, Mythe et épopée.

III. Enfin des monographies consacrées chacune à un seul des principaux peuples indo-européens, de ceux du moins que j'avais le plus constamment observés Indiens, Iraniens d'Asie et d'Europe, Latins, Germains devaient exposer comment leurs diverses religions avaient, en cours d'histoire, maintenu, altéré, métissé, tôt ou tard estompé ou même perdu, leur part initiale d'héritage indo-européen.

(13)

Avant-propos

Je savais que ces divisions, claires dans le projet, le seraient moins dans l'exécution, et aussi que l'ordre logique des publi- cations ne serait pas observé pour que l'édifice fût harmonieux et sans chevauchement, il eût fallu tout construire à la fois. De fait, à l'usage, le programme a été modifié, et même inversé.

III. C'est dans la troisième série que le temps des bilans a été inauguré. Rome y a été servie la première et le plus largement par La religion romaine archaïque (Payot, Paris, 1966), mise en anglais dans The Archaic Roman Religion (The University of Chicago Press, 1970); une deuxième édition française, révi- sée et en progrès sur la traduction anglaise, a paru en 1974.

Des prolongements, qui ne pouvaient trouver place dans ce gros volume, ont été donnés en ig6g dans Idées romaines (Galli- mard, Paris), puis en 1975 dans Fêtes romaines d'été et d'automne, suivi de dix questions romaines (Gallimard).

Pour les Germains, je me suis borné (et me bornerai sauf imprévu) à publier la traduction anglaise d'un texte, corrigé et garni de quatre appendices, de l'esquisse donnée en 1959 dans Les dieux des Germains (Presses Universitaires de France, Paris) c'est le livre intitulé Gods of the Ancient Northmen, édité par le prof. Einar Haugen (University of California Press, 1973).

Les autres parties du programme sont toujours en projet.

Deux recueils d'anciens articles mis à jour et de nouveaux essais qui les coordonneront paraîtront prochainement. Ils traiteront de matières l'un indo-iraniennes, l'autre scythiques.

Quant au volume indien, qu'il faudrait entièrement composer, il me paraît bien compromis; l'Introduction et les deux premiers chapitres du présent livre le remplaceront pour ce qui me tient le plus à cœur.

II. La deuxième série, ouverte en 1968, est aujourd'hui la plus avancée les trois volumes de Mythe et épopée ont paru (Gallimard, Paris) avec des sous-titres qui en indiquent suffi- samment l'orientation I. L'idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens (1968; deuxième édition corri- gée 1974); II. Types épiques indo-européens un héros, un sorcier, un roi (1971); III. Histoires romaines (1973). De ces livres, deux fragments seulement ont été ou vont être traduits en anglais la troisième partie de ME. II, sous le titre The Destiny of a King (University of Chicago Press, 1973), et la seconde de ME.

(14)

Avant-propos

III, sous le titre Camillus (University of California Press, sous presse).

Il faut joindre à cette section une réédition d'un livre de 1953, corrigé et augmenté de six appendices, sous le titre Du mythe au roman, la saga de Hadingus (Saxo grammaticus I, V-VIII) et autres "mis (P.U.F., Paris, 1970); une traduction anglaise a paru, From Myth to Fiction (University of Chicago Press, 1973)-

I. Enfin, dans la première série, seule la fonction guerrière a été traitée dans Heur et malheur du guerrier (P.U.F., Paris, 1969), remaniement, augmenté d'un tiers, de Aspects de la fonction guerrière chez les Indo-Européens (1956), vieux titre

conservé d'ailleurs comme sous-titre. Ce livre a été traduit en

anglais, The Destiny of the Warrior (University of Chicago Press, 1970).

Quant à ce qui était le plus important à mes yeux il y a quinze ans, la mise au point des Jupiter Mars Quirinus et de Mitra- Varuna, je me suis résigné à en faire, sans plus attendre, la

matière du livre qu'on va lire. La forme et l'ampleur sont donc

bien différentes de ce que je croyais pouvoir annoncer en 1968 dans la préface de Mythe et épopée I un seul volume, où l'Intro- duction représente, en gros, les Jupiter Mars Quirinus et le corps du livre Mitra-Varuna. Voici pourquoi.

Les livres publiés dans les sections II et III du bilan, notam- ment La religion romaine archaïque et Gods of the Northmen, ainsi que la seconde partie de Mythe et épopée I, se trouvent avoir déjà présenté beaucoup de la matière qui eût dû constituer un Jupiter Mars Quirinus complet et équilibré dans les livres romains, respectivement 130 et 180 pages ont développé, avec ses pre- mières conséquences, l'interprétation trifonctionnelle de la triade précapitoline; de même le premier quart du livre germa- nique a expliqué pourquoi la même interprétation me paraît s'imposer pour la triade divine d'Upsal, de préférence à l'inter- prétation historicisante, évolutionniste, qui a été en faveur jusqu'à présent. Il était inutile de résumer ici ces démonstrations. Au contraire les faits indo-iraniens, qui constituent le double pilier oriental de l'édifice que soutiennent, en Occident, la triade pré- capitoline et la triade d'Upsal, avaient été certes maintes fois abordés depuis 1938, car, sans eux, aucun progrès n'eût été

(15)

Avant-propos

possible; mais justement parce qu'ils sont essentiels, il convenait de les traiter pour eux-mêmes avec ampleur et rigueur. A cela

est consacrée l'Introduction.

D'autre part la théologie de la première fonction des

« dieux souverains »,selon l'expression volontairement ambiguë d'Abel Bergaigne, orientée à la fois vers le plus haut degré du sacré et vers le pouvoir politique est, dans l'ensemble de mon travail, la partie sur laquelle ont été obtenus les résultats les mieux articulés, la partie aussi qui a été attaquée le plus vive-

ment et souvent de la manière la moins recommandable. Il

convenait donc de l'exposer longuement, scolairement, en met- tant dans une juste perspective, par des statistiques incontes- tables, des données très abondantes et en soulignant l'ordre et l'enchaînement des arguments. C'est elle qui, après le Jupiter Mars Quirinus contracté dans l'Introduction, forme la matière du livre. Elle apparaît seule dans le titre.

Mais là même une différence de traitement s'imposait entre la partie indo-iranienne du dossier et les parties romaine et germanique. De par la nature des documents (hymnes védi- ques et Brâhmanas, hymnes gâthiques et Avesta non gâthique), les faits indiens et iraniens sont le plus facilement et le plus complètement observables et la comparaison qu'on peut faire des uns et des autres découvre avec netteté un état indo-iranien de la théologie. C'est donc ces faits « orientaux » qu'il fallait éclairer d'abord. Ils éclairent à leur tour les faits « occidentaux », moins systématiquement présentés dans les documents; ils permettent d'y reconnaître des organisations de concepts et de figures divines qui rappellent celles des Indo-Iraniens, mais aussi d'y découvrir des originalités qui sont les unes des inno- vations, les autres d'antiques variantes fidèlement conservées.

A l'inverse, l'existence, en français et en anglais, de La Religion romaine archaïque et de Gods of the Northmen conseillait d'alléger les chapitres « occidentaux », alors que, dans les « orientaux », tout devait être repris ab ovo.

Réduit aux Indiens, aux Iraniens et, plus succinctement, aux Latins et aux Germains, le panorama ne pouvait qu'être mutilé chez les Celtes et même en Grèce, des résultats très importants ont été obtenus dans la perspective ici ouverte et plusieurs savants continuent d'explorer ces domaines avec bonheur. Mais

(16)

Avant-propos

j'ai préféré, quant à moi, m'en tenir aux principia theologica, aux correspondances initiales qui garantissent la légitimité de l'étude et sans lesquelles les masses infiniment diversifiées des traditions irlandaises ou grecques ne pourraient être interrogées utilement. De fait, c'est bien à partir de l'observatoire que sou- tiennent les quatre Atlas ici mobilisés que des savants perspi- caces comme Alwyn et Brinley Rees dans leur Celtic Heritage, Christian Guyonvarc'h et Françoise Le Roux dans de nom- breux articles d'Ogam, Daniel Dubuisson dans plusieurs essais, Lucien Gerschel, Francis Vian, Atsuhiko Yoshida, Richard Bodéüs, Bernard Sergent dans leurs essais grecs, ont pu iden- tifier avec vraisemblance d'amples vestiges d'idéologie indo- européenne, sans parler de révélations sensationnelles que

mûrissent d'autres chercheurs.

Ce livre n'est pas de discussion, mais d'exposition. Il ne pré- sente que mon travail et ne s'occupe pas, en principe, de celui d'autres auteurs qui, en vertu de postulats ou par des procédés d'analyse et de démonstration que je n'admets pas, arrivent naturellement, sur les mêmes sujets, à des résultats différents.

L'avenir comparera nos logiques et arbitrera. Il dira par exemple si l'appel au dieu slave Veles éclaire l'indien Varuna, et si c'est vraiment Apam Napat qui répond dans l'Avesta postgâ-

thique au même Varuna. Mon silence ne repose ni sur l'igno-

rance ni sur le dédain, mais sur l'épreuve maintes fois faite par d'autres et par moi-même de la futilité de tels débats. Si j'en ai soutenu beaucoup autrefois, et contre des « autorités » établies, c'est qu'il me fallait ouvrir, fût-ce par effraction, le minimum d'audience qu'on prétendait m'interdire. Cette étape semble dépassée. La principale exception à mon parti pris de réserve concernera les livres de M. Jan Gonda (1972), The Vedic God Mitra et The Dual Deities in the Religion of the Veda, qui ont le mérite de verser au débat beaucoup de textes secondaires jusqu'à pré- sent inutilisés. Mais l'auteur croit pouvoir du même coup modifier la conception traditionnelle de Mitra et du couple Mitra-Varuna alors qu'il est aisé, en classant rationnellement les données, les nouvelles comme les anciennes, de constater qu'elles la confir- ment. J'ai souligné cette divergence le plus brièvement possible, renvoyant d'ailleurs à M. Gonda pour les textes que j'ai connus par lui. Plus généralement les notes, les références ont été rédui- tes à l'indispensable. Pour les textes védiques et gâthiques

(17)

Avant-propos

notamment, j'ai adopté sans discussion, parmi les traductions qui ont été proposées, jusqu'aux plus récentes, celles qui après examen et réexamen m'ont paru le plus plausibles, m'informant aussi, pour les secondes, de l'opinion de spécialistes dont mes adversaires les plus résolus ne contestent pas la compétence.

Sur deux points importants qui avaient, eux aussi, donné lieu jadis à de chaudes polémiques, j'ai joint comme appendices, en les désamorçant, des articles déjà anciens où ma position se trouve justifiée. Un troisième appendice, ajouté pendant que ce livre s'imprimait, répond au contraire à un besoin tout frais.

G. D.

(18)
(19)

ABRÉVIATIONS

(20)

Abréviations, transcriptions

Renou, EVP. Louis Renou, Études védiques et pâninéennes, 1-17 RHR. Revue de l'Histoire des Religions

(I955-I959)

RV. RgVeda

-S. -Samhitâ

SârikhSS. âânkhâyanaSS.

SBAkWien. SitzungsBerichte der (k.k.) Akademie der Wissenschaften, hist.-phil. Klasse, Wien

SB. SatapathaB.

SMRS. Studi e Materiali di Storia delle Religioni

-SS. -SrautaSûtra

TA. TaittiriyaA.

TB. TaittiriyaB.

TPhS. Transactions of the Philological Society

TS. TaittiriyaS.

-U. -Upanisad

UUA. Uppsala Universitets Arsskrift

VS. VajasaneyiS.

Y. Yasna

ZCPh. Zeitschrift für Celtische Philologie

ZDMG. Zeitschrift der Deutschen Morgenlandischen

Gesellschaft

Comme je dois renvoyer souvent à mes propres livres, j'emploie quelques sigles

DG. Les dieux des Germains, Paris (P.U.F.), 1959;

texte remanié traduit en anglais sous la direction de E. Haugen, Gods of Ancient Northmen (= GAN.), Los Angeles (Un. of California Press),

1973-

FR. Fêtes romaines d'été et d'automne, Paris (Galli- mard), 1975.

IR. Idées romaines (Gallimard), 1959.

JMQ. Jupiter Mars Quirinus, I-III (Gallimard), 1941- 1945 IV (P.U.F.) 1948.

ME. Mythe et épopée (Gallimard), I, 1968; 12, 1974;

II, 1971; III, 1973.

MV. Mitra-Varuna (P.U.F.), 1940; seconde édition

(Gallimard) 1948.

NA. Naissance d'Archanges (= JMQ III).

RIER. Rituels indo-européens à Rome, Paris (Klinck- sieck), 1954.

RRA. La religion romaine archa£que, Paris (Payot), 1966, seconde édition remaniée et augmentée,

(21)

Reproduit et achevé d'imprimer par l'Imprimerie Floch

à Mayenne, le 29 décembre 1993.

Dépôt légal: décembre 1993.

1" dépôt légal mars 1977.

Numéro d'imprimeur 35244.

ISBN 2-07-029586-9 Imprimé en France.

(22)

Références

Documents relatifs

On était là dans la commu- nauté chrétienne indigène la plus considérable de l'Inde (20.000 fi- dèles), mais aussi en face de rivaux redoutables^ les anglicans, qui y avaient

question with which the kingdom's governing aurhoriries had to grapple, and the one chat sparked the most intense passion and the most recurrent conflict on ail sides, was thar

This chapter discusses the operationalization of religion as a variable in scientific research (i.e., religious affiliation vs. use of religion in daily life) before discussing how

Toujours dans une perspective utilitariste, il montre les bénéfices du végétarisme non seulement pour le bien-être des animaux mais aussi pour la santé, l'environnement etc.. Il

I have dubbed this new faith, which Yasin and other renegade youths practice alongside the more traditional forms of worship, the religion of the urban cool.. I am using the

1 Ce livre, tiré d'une thèse de doctorat sous la direction de Jean-Paul Willaime qui en a rédigé la préface, aborde, à partir d'une enquête dans six établissements

For evolutionary constraints, our interest is, rather, in the principal components of G with the smallest amounts of genetic variation, since in these directions, selection could

toire est muette à ce sujet; et ce que fut le culte qui leur fut rendu est encore resté dans l'ombre. Mais où s'arrêter dans ce défilé de divinités, presque aussi long que les