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Médecines complémentaires dans une population consultant pour problématiques d'alcool et/ou de tabac: utilisation, attentes et croyances

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Thesis

Reference

Médecines complémentaires dans une population consultant pour problématiques d'alcool et/ou de tabac: utilisation, attentes et

croyances

BERNEY, Sylvain

Abstract

Si l'on considère l'ensemble de la population suisse, il ressort que 25% utilise les MC. Leur utilisation chez les personnes souffrant de syndrome de dépendance est inconnue. Cette étude observationnelle a étudié l'utilisation des MC d'une population consultant pour consommation d'alcool et/ou de tabac dans une unité ambulatoire des Hôpitaux Universitaires de Genève. Parmi les 40 patients recrutés, 62.5% utilisaient les MC. Le collectif s'est montré à 97,5% favorable à l'intégration des MC dans le système de santé et pensaient que leur médecin devait pouvoir les rediriger vers un spécialiste de MC si nécessaire. Les résultats suggèrent qu'une proportion significative de cette population utilise les MC et souhaite qu'elles soient intégrées dans leur prise en charge. Encourager l'utilisation des MC permettrait potentiellement de faciliter l'entrée en soins, de réduire le « treatment gap », problème important en médecine de l'addiction, et d'effectuer plus d'études dans le domaine.

BERNEY, Sylvain. Médecines complémentaires dans une population consultant pour problématiques d'alcool et/ou de tabac: utilisation, attentes et croyances. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 2019, no. Méd. 10939

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:118019 URN : urn:nbn:ch:unige-1180196

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:118019

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1

Je dédie cette thèse à tous ceux qui m’ont permis d’être qui je suis, là où je suis, maintenant : Mon cercle premier : ma famille, mes amis chers.

Le cercle second : mes potes, mes mentors.

Tous les autres cercles : chaque individu de mon réseau, qui me permet d’avancer, et ce chaque jour qui passe.

Enfin : la vie, le tout, ce qui veille et qui est…

(3)

2

Médecines complémentaires dans une population consultant pour

problématiques d’alcool et/ou de tabac : Utilisation, Attentes et Croyances

Auteur : Sylvain Berney

(4)

3

Thèse réalisée sous la direction de la Professeure Barbara Broers-Kayser, responsable de l’Unité des

Dépendances en Médecine de Premier Recours Codirection du Docteur Thierry Favrod-Coune, Médecin

Adjoint à l’Unité des Dépendances en Médecine de

Premier Recours

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4

TABLE DES MATIERES

1.RESUME ... 5

2.ABREVIATIONS ... 6

3.INTRODUCTION ... 7

4.METHODOLOGIE ... 11

5.RESULTATS ... 15

6.DISCUSSION ... 25

7.CONCLUSION ET PERSPECTIVES ... 29

8.BIBLIOGRAPHIE ... 31

9.ANNEXES ... 35

(6)

5

1. RESUME

Cette thèse a été inspirée par mon expérience personnelle des Médecines Complémentaires (MC), un intérêt pour d’autres manières d’aborder les addictions et le contact avec les personnes ayant participé à son élaboration.

Si l’on considère l’ensemble de la population suisse, il ressort que 25% utilise les MC.

Leur utilisation chez les personnes souffrant de syndrome de dépendance est inconnue.

Cette étude observationnelle a étudié l’utilisation des MC d’une population consultant pour consommation d’alcool et/ou de tabac dans une unité ambulatoire des Hôpitaux Universitaires de Genève.

Parmi les 40 patients recrutés, 62.5% utilisaient les MC.

Le collectif s’est montré à 97,5% favorable à l’intégration des MC dans le système de santé et pensaient que leur médecin devait pouvoir les rediriger vers un spécialiste de MC si nécessaire.

Les résultats suggèrent qu’une proportion significative de cette population utilise les MC et souhaite qu’elles soient intégrées dans leur prise en charge.

Encourager l’utilisation des MC permettrait potentiellement de faciliter l’entrée en soins, de réduire le « treatment gap », problème important en médecine de l’addiction, et d’effectuer plus d’études dans le domaine.

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6

2. ABBREVIATIONS

CHUV Centre Hospitalier Universitaire Vaudois HUG Hôpitaux Universitaires de Genève LAMal Loi Fédérale sur l’Assurance-Maladie MC

OMS SMPR

Médecines Complémentaires Organisation Mondiale de la Santé Service de Médecine de Premier Recours UDMPR

UPA Unité des Dépendances en Médecine de Premier Recours Unité-Paquet-Année

(8)

7

3. INTRODUCTION

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit les MC comme « un ensemble de pratiques en santé ne faisant pas partie de la tradition médicale du pays concerné et n’étant pas intégrées dans son système de santé »1.

En Suisse, environ 25% de la population utilise les Médecines Complémentaires (MC)23. Une approche combinée45, soit l’usage de MC et de médecine conventionnelle, est dite intégrativea.

Depuis 2012, cinq MC sont remboursées par la Loi sur l’Assurance-Maladie (LAMal) si pratiquées par un médecin conventionnel6 : la médecine chinoise, l’homéopathie, la phytothérapie, la médecine anthroposophique et la thérapie neuraleb.

En Suisse en 2011, 13 hôpitaux sur 23, dont divers hôpitaux universitaires (Lausanne, St-Gall, Zürich) ont intégré les MC dans leur offre de soins789. Les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) tentent de développer actuellement leur pôle de compétences en MC avec plusieurs disciplines disponibles au tarif LAMal : méditation de pleine conscience en psychiatrie, pédiatrie10 et médecine de premier recours, hypnose11 en antalgie ou en oncologie, taïchi/qi- gong12 en gériatrie.

Un groupe de travail a été mandaté récemment pour réfléchir sur l’intérêt d’intégrer la médecine intégrative aux HUG.

Depuis le début des années 2000, la médecine basée sur les preuves en MC s’est développée, avec un champ d’indications de plus en plus large13. Le syndrome de dépendance a également été étudié dans ce contexte14.

Avant d’aborder l’état des connaissances de l’utilisation des MC dans le traitement du syndrome de dépendance, il convient de rappeler sa définition ainsi que quelques chiffres épidémiologiques.

L’OMS reprend la définition de la Classification Internationale des Maladies (CIM-10)c pour le syndrome de dépendance. Il s’agit d’un « ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l’utilisation d’une substance psychoactive spécifique ou d’une catégorie de substances entraîne un désinvestissement progressif des autres activités. »

aMédecine associant médecine conventionnelle et complémentaires, lorsqu’il y a chez ces dernières des preuves scientifiques d’une qualité, d’une efficacité et d’une sécurité de prestations.

b Une description référencée des MC remboursées et des principales MC utilisées par les patients dans l’étude est disponible dans les Annexes.

c Dixième révision de la Classification Statistique Internationale des Maladies et des problèmes de santé connexes.

(9)

8

En 2016, 25% de la population adulte en Suisse fumait du tabac, 17.6% quotidiennement et 7.4% occasionnellement15. Une personne sur cinq présentait un comportement à risque vis- à-vis de l’alcoold et une sur vingt environ une dépendance15 . Quelques 1600 personnes meurent chaque année en Suisse des suites d’un syndrome de dépendance à l’alcool16 et 9500 des suites de la consommation de tabac17.

Les traitements conventionnels ont une efficacité limitée et une minorité des patients reçoivent le traitement nécessaire. En effet, seuls environ 10% des patients souffrant du syndrome de dépendance seraient traités (treatment gap)18, en partie en raison d’un manque de formation des soignants, mais aussi en raison de barrières « patient » (crainte de stigmatisation, non-reconnaissance de la problématique).

Les MC sont utilisées dans plusieurs pays pour le traitement du syndrome de dépendance19. La recherche sur l’usage des MC dans le domaine de la médecine de l’addiction a commencé dans les années 7020, où il a été observé que l’acupuncture pouvait soulager les symptômes de sevrage aux opioïdes.

Les principales MC étudiées dans ce domaine sont l’acupuncture et ses dérivés, les approches

« mind-body »e (hypnose, méditation de pleine conscience, yoga) et la phytothérapie14. Les résultats retrouvés dans la littérature à ce jour sont équivoques. La revue de Pozadski et al. effectuée en 2016 a évalué de manière critique l’évidence des revues systématiques effectuées à ce jour sur le sujet14.

Vingt-sept revues de littérature étaient inclues, pour la plupart de qualité méthodologique élevée. Toutes sauf deux avaient été effectuées après les années 2000.

Les addictions liées au tabac étaient les plus étudiées. Pour 44.4% d’entre elles, les conclusions étaient équivoques. Les conclusions étaient positives pour 14.8% d’entre elles et 40.7% à des conclusions étaient négatives. Les différentes addictions examinées incluaient l’alcool, le tabac, le cannabis, la cocaïne et les opioïdes (figures 1).

d Défini dans cette enquête comme la somme de la consommation chronique à risque (> 20 g/jour pour les femmes et > 40 g/jour pour les hommes, soit respectivement 2 et 4 verres standards) et de la consommation ponctuelle à risque (un épisode de consommation à risque au moins une fois par mois, soit 4 verres standards ou plus pour les femmes et 5 verres standards ou plus pour les hommes en une seule occasion).

e Voir annexes pour une classification des médecines complémentaires

(10)

9

Figure 1 : Conclusion des revues systématiques par type de substance. N = nombre de revues systématiques. Tiré de 14

L’évidence était contradictoire avec 3 études concluant à l’efficacité de l’acupuncture et des techniques associées (auriculopuncture, electroacupuncture, acupressure, laser) et cinq à des conclusions négatives concernant l’hypnose, l’acupuncture et ses dérivés pour les problématiques d’addiction liées au tabac. Six autres revues arrivaient à des résultats équivoques pour l’acupuncture, ses dérivés, l’hypnose et les MC en général. Concernant l’alcool, l’évidence était également équivoque.

Figure 2 : Conclusion des revues systématiques par type de MC. N = nombre de revues systématiques. Tiré de 14

0 1 2 3 4 5 6 7

Tabac OH Opioides Cocaïne Cannabis

Résultats par type de substance

Positive Négative Equivoque

0 1 2 3 4 5 6 7 8

Auriculo-acupuncture

Acupressure

Acupuncture

Phytothérapie

Hypnose

ditation de pleine conscience

Yoga

Résultats par type de Médecine Complémentaire

Positive Négative Equivoque

(11)

10

Certaines MC pour l’instant peu étudiées montrent des résultats prometteurs, comme le massage en complément du traitement médical standard pour le syndrome de dépendance à l’alcool, à la cocaïne, aux opiacés ou au tabac21’2223.

Bien qu’il manque actuellement d’évidence sur l’efficacité des MC pour le syndrome de dépendance, 34%24 à 45%25 de la population souffrant de cette maladie les utilise aux Etats- Unis. Elles pourraient être un facilitateur d’entrée en soins au vu du « treatment gap » cité plus haut.

Il est également important de noter le fait que les MC ont peu d’effets secondaires, notamment les approches « mind-body » dont le rapport risque-bénéfice pourrait être positif pour certaines addictions14.

Une étude américaine a montré qu’il existait un écart important entre le désir d’utilisation des MC et leur utilisation réelle dans une population souhaitant arrêter de fumer26. Bien que les auteurs ne l’expliquent pas, plusieurs hypothèses sont envisageables :

- Un manque de connaissances de ces méthodes par les médecins - Un manque d’efficacité démontrée dans la littérature

- Un manque d’accessibilité (pratique, prix) pour la population.

Ce sont parmi d’autres ces dernières hypothèses que ce travail a cherché à explorer.

Par ailleurs, les croyances (ou convictions) en santéf ont été démontrées comme étant un des déterminants de l’utilisation des MC27.

Le profil d’utilisation des MC en population générale étant similaire en Suisse et aux Etats- Unis2, l’objectif de cette étude était :

- D’évaluer l’utilisation des MC et ses déterminants dans une population souffrant de consommations problématiques de tabac et/ou d’alcool

- D’évaluer les connaissances et les attentes de cette population quand aux MC - D’associer l’analyse des croyances en santé associées aux MC

L’intégration de ces approches dans le système de santé genevois étant envisageable dans le futur, notre objectif secondaire était de mesurer les attentes et connaissances des MC d’une population genevoise souffrant d’un « problème de santé chronique ».

f Les croyances en santé (beliefs en anglais) ou convictions, sont tant culturelles que personnelles et sont parmi les déterminants du type de soins choisis par les patients

(12)

11

4. METHODOLOGIE

1. Type d’étude et questions de recherche

Il s’agissait d’une enquête transversale, monocentrique, à la fois qualitative et quantitative.

L’intention était de définir, dans un échantillon représentatif de la population étudiée, de manière ponctuelle :

- L’utilisation des MC et les croyances en lien avec cette utilisation - Les attentes et les connaissances vis-à-vis des MC

2. Lieu d’étude

Les participants étaient recrutés par l'investigateur principal lors d’une consultation de suivi à l'Unité des Dépendances en Médecine de Premier Recours (UDMPR) des HUG. L'UDMPR fait partie du Service de Médecine de Premier Recours (SMPR) et est composée de médecins généralistes, d’une infirmière, d’une assistante sociale, d’un psychologue et d’un secrétariat.

Elle accueille des patients désirant des conseils ou de l'aide pour leur consommation de substances (tabac, alcool, cannabis, médicaments, autres), en proposant des consultations individuelles et/ou groupales. Il y a environ 400 consultations par mois.

3. Critères d’inclusion/exclusion, période d’étude, recrutement Critères d’inclusion :

- Être âgé de plus de 18 ans et capable de discernement

- Avoir une consommation problématique d'alcool et/ou de tabac - Consulter à l’UDMPR

- Avoir les capacités physiques et intellectuelles permettant de répondre au questionnaire dédié.

Critères d’exclusion :

- Ne pas remplir les critères d’inclusion ; - Refuser de participer

- Ne pas partager une langue commune avec l’investigateur principal.

Les patients pouvaient se retirer de l’étude à tout moment.

Le recrutement avait lieu les jeudis et vendredis matin, dès le début de la période de récolte des données, d’avril à novembre 2017. L’étude était proposée à tous les patients en salle d’attente de l’UDMPR les jours de recrutement, selon un organigramme prédéfini (Fig.3). Une affiche dans la salle d’attente informait les patients sur l’existence de l’étude pendant toute la période du recrutement.

(13)

12

Figure 3 : Organigramme de récolte des données

« si patient accepte de communiquer la raison de son refus

Si les patients ne souhaitaient pas participer, la raison de leur refus leur était demandée et notifiée : soit pour désintérêt des MC, soit pour une autre raison (non spécifiée).

Si les patients souhaitaient participer, une fiche de consentement éclairé leur était présentée puis signée. Une fiche d'informations sur l'étude était fournie. Ce premier entretien de recrutement ne dépassait pas 10 minutes.

Dans un deuxième temps et sur rendez-vous fixé lors du recrutement, les participants étaient appelés par téléphone ou revus sur place afin de répondre aux questionnaires. Cet entretien durait au maximum 45 min et était effectué par l’auteur, médecin interniste en fin de formation post-graduée.

Les données personnelles et de santé récoltées étaient limitées à celles obtenues auprès du patient ou d’après l’étude de son dossier médical (deux questionnaires; étude du dossier médical informatisé pour compléter les données strictement médicales, limitée aux informations utiles à l’étude et vérifiées avec le patient). Après avoir complété le questionnaire, les participants recevaient un défraiement de 20 CHF sous forme de bon Migros ou Payot.

Si les patients ne répondaient pas au téléphone ou ne se présentaient pas au rendez-vous, l’investigateur tentait de les atteindre à nouveau à deux reprises. Si aucun contact n’était possible suite à ces deux rappels, le patient était considéré comme perdu pour l’étude. Aucun effet indésirable de l’étude n’était possible, hormis le dérangement des participants.

(14)

13

4. Questionnaires utilisés, unités de mesure tabac/alcool

Le questionnaire utilisé pour les croyances de santé (CAMBI28) était standardisé et validé. Un second questionnaire (voir annexes), non validé et développé spécifiquement pour l'étude, était utilisé.

Il était utilisé afin d'obtenir les données sociodémographiques et additionnelles (profil de l’utilisation de substances, état de santé, connaissance et utilisation des MC, attentes vis-à-vis des MC) permettant de répondre aux questions de recherche. Le CAMBI, disponible uniquement en anglais, a été traduit en français par l’équipe de recherche sans méthode de validation par rétro-traductiong.

Une Unité-Paquet-Année (UPA) est définie comme suit :

- Nombre de paquets de 20 cigarettes consommés par jour multiplié par le nombre d’années où la personne a fumé cette quantité de cigarettes.

Une unité d’alcool est définie comme suit :

- Une unité de consommation contient l’équivalent de 10 grammes d’alcool pur

- Un verre standard de boisson alcoolisée servie dans les débits de boisson contient environ une unité d’alcool.

5. Analyses

Les données obtenues lors de l’interrogation des participants étaient reportées directement dans un tableau Excel de façon codée. Un tableau de codage permettant de relier les données aux patients existe, si un retour ultérieur aux patients pour une vision plus longitudinale du problème s’avérait nécessaire. Ce tableau de codage ainsi que les données seront conservés par l’investigateur pendant 10 ans sous forme informatique sécurisée, puis détruits.

L’analyse statistique était essentiellement descriptive (données de croyances de santé, caractéristiques sociodémographiques et additionnelles). L’analyse statistique était conduite par le Docteur Thierry Favrod-Coune, co-auteur de l’étude, avec l’aide d’un membre de l’Unité d’Appui Méthodologique du Service d’Epidémiologie Clinique des HUG.

L’objectif principal était d’étudier les déterminants de l’utilisation des MC. Les croyances en santé et les caractéristiques sociodémographiques et additionnelles étaient comparées entre utilisateurs et non utilisateurs de MC.

Les différences entre les groupes étaient évaluées à l’aide de tests du Chi-deux ou de Fisher exact concernant les variables qualitatives et à l’aide de tests de Student concernant les

gLa rétro-traduction (« back-translation » en anglais) implique qu’une première traduction du questionnaire est traduite à nouveau par une seconde personne dans sa langue originale. L’écart entre la version originale et la version traduite à nouveau permet d’identifier les erreurs de traduction.

(15)

14

variables quantitatives continues. Le seuil de signification statistique était fixé à 0.05 (P) pour toutes les analyses.

Vu le mode de recrutement, l’échantillon était représentatif de la population consultant dans une unité ambulatoire pour le traitement des dépendances. Les jours de recrutement choisis ne différaient pas, en termes de profil de patients, des autres jours de consultation.

Nous n’avons pas calculé de puissance statistique, la nature de l’étude étant observationnelle, et ne comportant pas d’intervention.

Une taille d’échantillon n’a pas non plus été calculée a priori, mais plutôt la taille de l’échantillon choisie selon des contingences pratiques : recruter le plus possible de sujet selon les possibilités concrètes offertes par l’Unité et le temps à disposition de l’investigateur (à la fois en termes d’heures par semaine dans l’Unité et de nombre de mois à disposition pour effectuer le recrutement).

6. Aspects éthiques, financement

L'investigateur principal recevait un soutien financier de la fondation Lebherz – Cornelius Celsus (LCC), avec laquelle il n'a aucun lien moral ou économique. L'objectif de cette fondation est de soutenir la recherche, l'enseignement et la diffusion des MC en Suisse Romande. Le financement accordé par la fondation LCC consistait en un salaire mensuel brut destiné à l'investigateur principal de 1000 CHF/mois pour une durée de 11 mois, à savoir entre novembre 2016 et octobre 2017. Le défraiement des patients (800 CHF), les frais administratifs du comité d’éthique (1500 CHF), ainsi que les frais d’analyse statistique (1150 CHF) étaient pris en charge par un fond de recherche hospitalier du SMPR, le fond GCR 75190.

Il n'existe aucun conflit d'intérêt entre la fondation LCC, le fond de recherche GCR 75190 et les responsables du projet. La commission cantonale d’éthique de la recherche de Genève a donné son accord pour le projet (n° 2017-00095) en date du 8 mai 2017.

(16)

15

5. RESULTATS

Pendant la période de recrutement, 81 patients furent invités à participer à l’étude. Parmi eux, 14 n’avaient pas les critères d’inclusion (accompagnants d’autres patients, consultation pour médecine générale et non pour problématiques de dépendance). 6 refusèrent l’étude, 4 pour motif de désintérêt des MC et 2 pour d’autres motifs.

Au total, 61 patients (75% des patients invités à participer à l’étude) acceptèrent et signèrent la feuille de consentement et 40 (49.3% des patients invités à participer à l’étude) passèrent l’entretien. Les 21 patients exclus (34% des patients inclus) ne se présentèrent pas au rendez- vous ou ne répondirent pas aux deux rappels. (Fig.4)

Figure 4 : Diagramme de flux de l’étude

(17)

16

Tableau 1 : Caractéristiques démographiques

h primaire pour 10 ans d’études ou moins, secondaire pour 14 ans d’études et moins, tertiaire pour plus de 14 ans d’études

Variable Modalité N (%) du collectif

Age

Moyenne +/- sd 53 +/- 10

Sexe

Homme 32 (80%)

Femme 8 (20%)

Assurance maladie

Base 30 (75%)

Base + Complémentaire 9 (22.5%) Sans (payé par l’état) 1 (2.5%) Franchise en CHF

300 27 (67.5%)

500 5 (12.5%)

1000 3 (7.5%)

1500 1 (2.5%)

2000 1 (2.5%)

Inconnu 2 (5%)

Payée par l’état 1 (2.5%)

Motif de consultation

Alcool 27 (67.5%)

Tabac 8 (20%)

Alcool + Tabac 5 (12.5%)

Etat civil

Marié 9 (22.5%)

Célibataire 16 (40%)

Divorcé(e) 11 (27.5%)

Veuf(ve) 3 (7.5%)

Pas de réponse 1 (2.5%)

Education

Primaire h 9 (22.5%)

Secondaire 14 (35%)

Tertiaire 17 (42.5%)

Revenu

Travail 8 (20%)

Chômage 5 (12.5%)

Hospice 12 (30%)

AI 5 (12.5%)

Fortune privée 1 (2.5%)

AVS 4 (10%)

Maladie 1 (2.5%)

Rente 2 (5%)

(18)

17

Tous les patients interrogés avaient plus de 40 ans. La grande majorité (80%) étaient des hommes avec couverture d’assurance de base et franchise minimale. Le motif de consultation principal était la consommation d’alcool. Seuls 22.5% du collectif avait une assurance complémentaire.

La majorité des patients étaient célibataires ou divorcés (67.5 %), avaient une éducation tertiaire (universitaire 42.5%) ou secondaire (35%), ou dépendaient de l’aide sociale pour leur subsistance (30%). On relevait la présence de comorbidités somatiques pour 50% et psychiatriques pour 60% de la population d’étude. (Tableau 1)

Les patients recrutés consommaient essentiellement de l’alcool (80%) et/ou du tabac (85%) (Tableau 2) et disaient avoir un suivi pour leur problématique d’en moyenne 7.2 ans.

Parmi les 32 patients consultant pour problématique d’alcool, 3 avaient un score AUDIT correspondant à une consommation à faible risque au moment de l’entretien, 6 un score suggérant une consommation à risque et 23 un score suggérant une alcoolo-dépendance.

Parmi les 13 patients consultant pour une problématique de tabac, 3 avaient moins de 20 UPA, 5 entre 20 et 40 UPA, 4 entre 40 et 60 UPA, 1 au-dessus de 60 UPA. 4 étaient abstinents au moment de l’étude.

Seule une minorité des participants avait une consommation d’autres substances telles que le cannabis (10%), la cocaïne (5%) ou l’héroïne (2.5%). (Tableau 2)

Le traitement reçu à l’UDMPR consistait pour plus de trois-quarts des patients d’une approche de soutien/psychothérapeutique combinée avec des médicaments psychotropes ou somatiques. Trente pour cent des patients interrogés disaient utiliser une approche de MC (pourcentage correspondant à l’utilisation des MC comme traitement pour les substances seules ou pour les substances et leur comorbidités).

Aucun 2 (5%)

Comorbidités somatiques n = nombre de

comorbidités

0 20 (50%)

1 12 (30%)

2 3 (7.5%)

3 4 (10%)

4 1 (2.5%)

Comorbidités psychiatriques N = nombre de comorbidités

0 16 (40%)

1 23 (57.5%)

3 1 (2.5%)

(19)

18

Les caractéristiques de consommation et les traitements mis en œuvre figurent dans le tableau 2.

Tableau 2 : Consommation de substances

Variable Modalité N

Nombre d’années de consommation problématique d’alcool Moyenne +/- ds*** 11.8 +/- 10.7

Score AUDIT Moyenne +/- ds 17.1 +/- 12.7

Tabac (UPA) Moyenne +/- ds 29.1 +/-21.7

Tabac (cigarettes/jour) Moyenne +/- ds 17.6 +/- 19.5

Durée de prise en charge pour consommation de substances

(années) Moyenne +/- ds 7.2 +/- 6.5

Type de substance consommée N (%) du

collectif

Tabac 34(85%)

Alcool 32(80%)

Cannabis 4(10%)

Benzodiazépines 0

Cocaïne 2(5%)

Héroïne 1(2.5%)

Type de traitement pour la problématique de substances

Médicamenteux* 32 (80%) Psychothérapeutique 29 (72.5%)

Soutien 39 (97.5%)

Complémentaire** 12 (30%)

* : traitement addictolytique ou anxiolytique ** : toutes médecines complémentaires confondues

*** : ds = déviation standard

(20)

19

Utilisation des MC

Les MC étaient principalement utilisées pour les comorbidités des participants et moins pour leur problème de dépendance.

Les MC les plus utilisées par les patients étaient par ordre de fréquence : l’acupuncture (30%), la phytothérapie (17.5%), les rebouteux et coupeurs de feu (17.5%), l’hypnose (15%), l’homéopathie (10%) et l’ostéopathie (7.5%) (Figure 5).

L’utilisation des MC (n’importe quand par le passé, quelle que soit l’indication) concernait 62.5% des sujets. L’utilisation était plutôt sporadique (maximum 8 séances/an) que régulière (plus de 24 séances/an). La moitié des utilisateurs l’étaient depuis plus de 3 ans, la plus longue utilisation allant jusqu’à 30 ans pour 4 d’entre eux.

Pour la plupart du temps, l’accès aux MC s’était réalisé à travers les proches, le médecin traitant installé venant ensuite. 30% des patients avaient parlé spontanément de leur utilisation de MC à leur médecin traitant, alors que 23.5% n’avaient pas eu l’occasion ou trouvé de raison d’en parler.

10% rapportaient que leur médecin avait abordé le sujet des MC spontanément, ou en avait recommandé directement l’utilisation.

Figure 5 : Médecines complémentaires les plus utilisées par les patients de l’étude

30

17,5 10

15 17,5

7,5

Acupuncture Phytothérapie Homéopathie Hypnose Rebouteux / coupeur de feu Ostéopathie

(21)

20

Tableau 3 : ensemble des MC utilisées par les participants à l’étude

Type de MC N (%) du collectif

Acupuncture 12 (30%)

Phytothérapie 7 (17.5%)

Homéopathie 4(10%)

Médecine anthroposophique 0

Thérapie neurale 0

Hypnose 6(15%)

Shiatsu 2(5%)

EMDR 1(2.5%)

Chaman 1(2.5%)

Massage 2(5%)

Rebouteux/coupeur de feu 7(17.5%)

Méditation 2(5%)

Ostéopathie 3(7.5%)

Reiki 1(2%)

Tableau 4 : Utilisation des médecines complémentaires (MC)

Variable Modalité N (%) du collectif

Motif d’utilisation

Substances 7 (17.5%)

Comorbidités 13 (32.5%)

Substances + comorbidités 5 (12.5%) Utilisation totale 25 (62.5%) Intensité d’utilisation (séances par année) *

Faible utilisation (max 8 /an) 17 (42.5%) Forte utilisation (> de 24 /an) 8 (20%) Moyen d’accès aux MC

Proches 13 (32.5%)

Médecin conventionnel public 3 (7.5%) Médecin conventionnel privé 5 (12.5%)

Travail 2 (5%)

Recherche personnelle 1 (2.5%) Soignant non médecin 1 (2.5%) Médecin traitant au courant de l’utilisation des

MC

Oui 16 (40%)

Non 9 (22.5%)

Moyen d’information du médecin traitant

Médecin a demandé

spontanément 1 (2.5%)

(22)

21

Patient en a parlé

spontanément 12 (30%)

Pas de raison d’en parler au

médecin traitant 3 (7.5%)

Pas d’occasion d’en parler au

médecin traitant 6 (15%)

MC recommandée directement

par médecin traitant 3 (7.5%)

* : intensité d’utilisation par année calculée en multipliant la fréquence d’utilisation de MC en mois/an par le nombre moyen de traitement/mois

Les principaux motifs de non-utilisation des MC chez les patients anciennement utilisateurs étaient économiques ou par manque d’accès. 7.5% des patients n’utilisaient plus les MC pour des raisons de manque d’efficacité perçue, de convictions personnelles ou sur avis de leur médecin. Ces mêmes motifs étaient retrouvés chez les patients non-utilisateurs.

Tableau 5 : Comparaison des MC utilisées selon le motif de consultation (OH et tabac)

Type de MC

utilisée Motif de consultation Valeur p

Alcool

(N=27) * Tabac

(N=8) *

Acupuncture 6 (22%) 5 (62%) 0.077

Rebouteux 4 (15%) 3 (38%) 0.312

Phytothérapie 2 (7%) 2 (25%) 0.218

Homéopathie 2 (7%) 2 (25%) 0.218

Hypnose 1 (4%) 5 (62%) 0.001

* : les pourcentages sont indiqués en fonction du N correspondant, un patient peut avoir recours à plusieurs MC

Les patients consultant pour une problématique liée à l’alcool étaient ceux ayant tendance à avoir le moins recours aux MC, sans que la différence observée selon le motif de consultation ne soit statistiquement significative. Les patients consultant pour le tabac avaient significativement plus souvent accès à l’hypnose.

Les patients consultant pour consommation d’alcool avaient recours aux MC (pour les comorbidités et substances) dans 56% des cas, contre 75% des cas pour ceux consultant pour consommation de tabac.

Les patients consultant pour alcool utilisaient 0.81 MC en moyenne contre 2.25 pour le tabac, cette dernière différence n’étant pas statistiquement significative (p=0.101).

(23)

22

Seule la proportion de patients ayant recours à l’hypnose est statistiquement significativement plus fréquente (p=0.001) chez les patients consultant pour le tabac comparé aux patients consultant pour l’alcool.

Connaissances et attentes vis-à-vis des MC

Aucun patient n’a pu répondre aux 3 questions concernant l’existence, l’efficacité potentielle et le remboursement de l’intégralité des 5 MC remboursées par la LAMal.

Une très large majorité de patients étaient favorables à la poursuite de la reconnaissance des 5 MC actuellement remboursées par la LAMal (87.5%), au remboursement de praticiens non- médecins certifiés (97.5%) ainsi qu’au remboursement de MC supplémentaires validées scientifiquement (97.5%).

50% du collectif aurait souhaité utiliser les MC pour le syndrome de dépendance, et 67% des non-utilisateurs ont exprimé leur souhait d’utiliser les MC. 97.5% des patients pensaient que les MC devraient être disponibles dans le système public de soins genevois.

Tant qu’elles n’étaient pas disponibles, 97.5% des patients pensaient que les médecins genevois devraient être en mesure d’adresser leurs patients à un spécialiste de MC.

Tableau 6 : Connaissance et attentes vis-à-vis des MC

Variable Modalité N (%) du

collectif

Connaissance des 5 MC remboursées par la LAMal Oui 0 (0%)

Non 40 (100%)

Connaissance de l’efficacité potentielle (pour chacune) Oui 0 (0%)

Non 40 (100%)

Connaissance du remboursement (pour chacune) Oui 0 (0%)

Non 40 (100%)

Motif de non-utilisation par ancien utilisateur (30% du collectif)

Economique 6 (15%)

Manque d’accès 2 (5%)

Croyances du médecin

conventionnel 1 (2.5%)

Inutilité du traitement 1 (2.5%) Inefficacité du traitement 1 (2.5%) Incompétence d’un praticien 1 (2.5%) Motif de non-utilisation par non-utilisateurs (37.5% du

collectif)

Economique 4 (10%)

Manque d’accès 8 (20%)

Croyances patient 3 (7.5%)

Remboursement praticiens certifiés non-médecins

(24)

23

Oui 36 (90%)

Non 4 (10%)

Poursuite de la reconnaissance des MC par la LAMal

Oui 39 (97.5%)

Non 1 (2.5%)

Reconnaissance de MC supplémentaires validées

Oui 35 (87.5%)

Non 5 (12.5%)

Souhait d’utilisation pour les substances *

Oui 20 (50%)

Non car inefficace 1 (2.5%)

Non car un traitement à la fois 1 (2.5%) Non car pas nécessaire 1 (2.5%) Souhait d’intégration aux HUG

Oui 39 (97.5%)

Non car pas nécessaire 1 (2.5%) Devoir d’adresser au spécialiste de MC par médecin traitant

Oui 39 (97.5%)

Non car nécessité cadre hospitalier 1 (2.5%)

* : il s’agit du souhait d’utilisation des MC pour le problème de substances. Parmi ces patients, certains ont déjà utilisé les MC pour leurs comorbidités.

Le souhait d’utilisation des MC pour la problématique d’addiction (parmi les non-utilisateurs de MC ou utilisateurs pour les comorbidités) n’était pas différent selon le motif de consultation (alcool ou tabac) et concernait 50% du collectif.

Analyse comparative entre utilisateurs et non utilisateurs de MC

Il n’y avait pas de différence significative de score de croyances (CAMBI) entre utilisateurs et non-utilisateurs de MC.

Lorsque chacune des 3 sous-catégories du score de croyances était comparée à l’intensité d’utilisation des MC (non-utilisateurs, faibles utilisateurs ou forts utilisateurs), aucune différence n’était mise en évidence.

Le nombre total de médicaments consommés n’était pas statistiquement différent entre les utilisateurs et non-utilisateurs de MC.

On note que chez les utilisateurs de MC les comorbidités (p= 0.057) sont plus importantes (une ou plus comorbidités pour 88% des participants) que chez les non-utilisateurs de MC (60%). Cette tendance se retrouvait également sur le nombre de comorbidités (p=0.090).

Les femmes étaient plus fréquemment utilisatrices de MC, il y avait plus de personnes ayant une assurance complémentaire santé et plus de participants âgés.

Toutes ces différences n’étaient pas statistiquement significatives.

(25)

24

Les utilisateurs de MC avaient en moyenne une formation en années d’étude plus longue que les non-utilisateurs (différence = 4 ans, IC 95% [0.2 ; 7.7]).

Cette moyenne était statistiquement significative.

Tableau 7 : Analyse comparative selon l’utilisation de MC (utilisateurs et non-utilisateurs)

Utilisation MC Valeur p

Utilisateur (N=25) Non-utilisateur (N=15) Moyenne +/-ds Min-Max

Traitement naturel* (Min- Max

33.3 +/- 6.1 18-42 36.2 +/- 7.3 0.207

Participation au

traitement* 27.2 +/- 3.8 20-35 25.7 +/- 4.1 0.237 Santé holistique* 34.5 +/- 5.7 15-42 32.3 +/- 7.2 0.328 Nombre de

médicaments 5.8 +/- 3.4 6.0 +/- 3.3 0.827

Age (années) 54.1 +/- 11.5 51.3 +/- 8.5 0.374

Formation (années

d’études) 15.6 +/- 7.0 11.6 +/- 4.8 0.040

Nombre de

comorbidités 1.8 +/- 1.4 1.1 +/- 1.1 0.090

N (%)

Comorbidités 22 (88%) 9 (60%) 0.057

Femmes 7 (28%) 1 (7%) 0.219

Complémentaire

santé 8 (32%) 1 (7%) 0.117

Souhait

d’utilisation pour traitement

problématique substances

Oui : 10 (40%)

Non : 3 (12%) Oui : 10 (67%)

Non : 5 (33%) Utilisateur ayant déjà utilisé MC pour

consommation substances : 12 (48%)

* : sous-catégories du score de croyances utilisé dans l’étude28 Les pourcentages sont indiqués en fonction du N correspondant

(26)

25

6. DISCUSSION

L’objet de cette recherche était de documenter l’utilisation des MC dans une population genevoise souffrant d’un type de maladie chronique (mésusage d’alcool et/ou de tabac) dans une consultation de médecine de l’addiction non-psychiatrique. Le rapport aux croyances en santé, les connaissances en MC et les attentes des patients étaient également explorés.

L'analyse transversale était choisie afin d’observer cette population dans sa globalité de manière ponctuelle, de mesurer la prévalence de l'utilisation des MC et les croyances qui la déterminent.

Les résultats les plus marquants de cette étude étaient le taux d’utilisation global élevé des MC, leur utilisation étant moindre pour les substances que pour les comorbidités.

Le désir d’utilisation des MC et les attentes par rapport à une intégration dans le système de santé public genevois du collectif étaient très élevés, tant chez les utilisateurs que les non- utilisateurs de MC.

Les connaissances en MC (indication, efficacité et remboursement) étaient très faibles et il n’a pas été retrouvé de lien entre croyances et utilisation des MC. L’utilisation effective était moindre que désirée, notamment pour des raisons de non-remboursement ou d’accès.

A notre connaissance, il s’agissait de la première étude de ce type en Suisse sur l’utilisation des MC en médecine de l’addiction avec une analyse des croyances associées.

Au niveau international nous n’avons pas retrouvé non plus d’étude de ce type dans une population souffrant de problématiques de consommation d’alcool et de tabac.

Le taux d’utilisation moyen des MC varie en Suisse, avec des chiffres entre 15 et 45%, selon les études25. Le taux d’utilisation tous motifs confondus atteignait 62.5% dans notre étude.

Ceci est supérieur aux chiffres retrouvés dans la littérature pour la population souffrant de problématiques addictives (entre 34%24 et 45%25).

Une majorité des patients les utilisaient pour le traitement de leurs comorbidités (32.5%), presque moitié moins (17.5%) pour les substances et 12.5% pour les deux motifs réunis.

A noter que dans notre population d’étude le motif de consultation pour problématique d’alcool était nettement plus fréquent que celui du tabac. Ceci ne correspond pas à la prévalence de la consommation d’alcool et de tabac en Suisse.

Une hypothèse est qu’une consommation excessive d’alcool entraîne des conséquences médicales plus précoces que le tabac, et pose plus de problèmes au niveau social.

Le résultat le plus significatif par rapport aux questions de recherche était que 97.5% des patients souhaitaient l’intégration des MC dans le système de santé genevois, ainsi que la

(27)

26

possibilité d’être redirigés vers un spécialiste de MC par leur médecin traitant (ceci étant en cohérence avec l’évolution actuelle du système de santé suisse romand29).

Ceci même pour les patients n’utilisant pas ou ne souhaitant pas utiliser les MC, ce qui pourrait parler en faveur d’un intérêt à la fois personnel (pour les utilisateurs) et plus général, sociétal, pour les non-utilisateurs.

Le recours à l’hypnose était plus fréquent chez les patients consultant pour un problème de tabac que d’alcool. La sélection possible dans notre étude de patients en faveur des MC engendre potentiellement un risque de faux positif, toutefois ce constat correspond à une réalité du terrain, à savoir la popularité de l’hypnose dans l’arrêt du tabac.

Par ailleurs l’hypnose, avec l’acupuncture, sans qu’il n’y ait d’évidence claire, est la mieux étudiée et la plus utilisée dans le domaine de la dépendance au tabac30.

Cela a pu avoir un impact dans son utilisation populaire.

Les MC étaient utilisées principalement pour les comorbidités et non pour leur addiction.

Cette non-utilisation des MC pour l’addiction n’a pas été explorée à ce jour dans la littérature.

Les hypothèses suivantes sont envisageables :

- Pas d’efficacité démontrée actuellement pour les MC en médecine de l’addiction - Peu de disponibilité dans l’institution

- Peu de connaissances à ce sujet chez les médecins

Nous n’avons pas mesuré précisément pour quelles comorbidités les patients utilisaient les MC.

Les motifs d’utilisation courante des MC sont décrits dans la littérature313233, à savoir la régulation émotionnelle, les douleurs ostéo-articulaires et les troubles digestifs.

Parmi les non-utilisateurs de MC, les raisons évoquées étaient surtout économiques ou par manque d’accès, plutôt qu’une question de croyances.

Ces mêmes raisons étaient par ailleurs aussi évoquées comme obstacles par les utilisateurs.

Ceci vient renforcer une hypothèse de départ, qui était que l’utilisation réelle des MC était inférieure au désir d’utilisation, principalement pour des raisons d’accessibilité et de remboursement.

Les principales limitations de l’étude étaient le recrutement qui a été difficile et n’a pas permis d’atteindre les 100 sujets prévus. L’auteur n’était présent dans l’UDMPR que 2 mêmes matinées chaque semaine durant tout le recrutement ; toutefois, aucune raison pouvant faire craindre que la population des jeudis et vendredis soit différente de celles des autres jours n’a été identifiée.

(28)

27

Une acceptation de participation plus élevée au recrutement des patients intéressés par les MC était un biais de sélection évident, et justifie que les refus aient été répertoriés, ainsi que leur raison sous-jacente.

En outre, le recueil des données a aussi rencontré des difficultés dans une population dont le suivi est irrégulier.

Au moment de faire le protocole, l’inexistence d’études de référence ayant exploré spécifiquement l’utilisation et les croyances en MC dans une population consultant pour alcool et/ou tabac, nous permettant éventuellement d’anticiper des problèmes méthodologiques, a également représenté une difficulté.

Selon la revue de la littérature, il n’existe pas d’algorithme explorant les croyances en MC d’une population souffrant de syndrome de dépendance d’alcool et tabac.

Il n’existe pas, selon la revue de littérature, d’études évaluant l’utilisation de MC auprès des gens avec consommation à risque d’alcool.

Une étude a exploré les croyances en MC dans une population de 300 personnes souffrant de dépendance aux opioïdes25. Globalement, le taux d’utilisation des MC, les caractéristiques démographiques de la population de cette étude et raisons d’utilisation de MC étaient similaires à notre population.

L’impact des croyances était plus marqué que dans notre étude, probablement en raison d’une puissance plus élevée.

Nous n’avons pas mesuré d’impact des croyances sur l’utilisation des MC (aucune différence au score CAMBI28 entre les utilisateurs et non-utilisateurs de MC). Le lien entre les croyances et l’utilisation des MC étant pourtant décrit dans la littérature27.

A noter que, même si des résultats statistiquement significatifs avaient été trouvés, le lien entre les croyances identifiées et l'utilisation effective des MC n’aurait pu qu'être décrit et pas considéré comme causal.

Pour établir une causalité, il aurait fallu effectuer une étude prospective et déterminer si la présence de ces croyances aboutissait réellement à une utilisation plus fréquente des MC.

Outre le manque de puissance de l’étude et le biais de sélection, on peut noter également les limitations potentielles de l’échelle utilisée, choisie parmi de nombreuses autres échelles3435

36 sur la base de sa validation28 et des préférences des auteurs. En effet, une étude évaluant la validité du score CAMBI dans une population moins sélectionnée a montré des résultats contradictoires, notamment une faible inter-corrélation entre les items de chaque sous- catégorie de croyances37 .

(29)

28

Aucun patient n’a pu répondre à la question de la connaissance des 5 MC remboursées par la LAMal. Les raisons potentielles suivantes paraissent possibles :

- biais d’information car critères pour une réponse « juste » trop sévères (nécessité de connaître les 5 MC pour valider la question et pas la possibilité de répondre pour chaque MC séparément).

- population ne recevant que peu d’informations sur les MC.

- MC remboursées non représentatives de celles utilisées populairement en Suisse.

En effet, les 5 MC choisies en 2009 avaient bénéficié de l’appui de groupes de médecins38 et n’avaient pas toutes été choisies selon leur efficacité démontrée ou leur utilisation populaire en Suisse39.

La médecine anthroposophique et la thérapie neurale n’étaient pas utilisées dans notre collectif, bien qu’elles soient remboursées par la LAMal. Ceci illustre également le fait que les médecines complémentaires remboursées par la LAMal ne sont pas celles principalement utilisées dans la population.

D’autres MC étaient plus utilisées bien qu’elles ne soient pas remboursées, comme l’ostéopathie ou l’hypnose.

A noter que les caractéristiques démographiques des patients utilisant les MC dans ce collectif étaient comparables à celles retrouvées dans la littérature et notamment en Suisse (femmes ayant une assurance complémentaire)2. Vu le faible échantillon et le peu de femmes inclus nous ne pouvons pas tirer de conclusions sur cette observation. La moyenne d’années d’études plus élevée pour les utilisateurs de médecine complémentaire est statistiquement significative dans notre étude, paramètre démographique habituellement associé à l’utilisation des MC.

(30)

29

7.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

En conclusion, cette étude a montré que notre population d’étude, des patients consultant pour syndrome de dépendance à l’alcool et/ou au tabac, utilisait les MC pour leur santé en général ainsi que pour leur problématique addictive.

Ceci est en cohérence avec l’utilisation des MC dans cette population retrouvée dans la littérature.

Dans ce contexte et vu le « treatment gap » important en médecine de l’addiction (seulement un patient sur dix en Suisse souffrant de cette maladie se fait soigner18), les MC, si incorporées dans le système de soins publics genevois, pourraient faciliter une entrée dans les soins pour cette population.

Bien qu’il n’y ait actuellement pas d’efficacité démontrée des MC dans le traitement des addictions, certaines approches sont prometteuses en association avec les soins conventionnels212223.

Le principal problème relevé par les patients est le non-remboursement et l’accès insuffisant à ces MC.

Depuis les années 1990 aux Etats-Unis, le concept de « médecine intégrative » a émergé40. Plusieurs définitions existent4142.

Les principaux déterminants de cette approche sont les suivants :

- Une collaboration entre patients et soignants dans une approche globale, favorisant la prévention des maladies

- Une équipe interdisciplinaire utilisant toutes les approches médicales (conventionnelles et complémentaires) pouvant être utiles

- La recherche d’efficience et de coût-efficacité43.

Il existe également en Europe des regroupements en faveur de la médecine intégrative44, ainsi qu’en Suisse, avec par exemple l’institut de médecine complémentaire et intégrative de l’hôpital universitaire de Zürich proposant soins, enseignement et recherche en oncologie intégrative9.

La mise en place d'un centre de médecine intégrative à Genève, intégrant le domaine de la médecine des addictions, pourrait être une étape importante vers une évolution du système de soins en phase avec les avancées scientifiques et les attentes des patients.

Des recommandations pour la mise en place d’une approche intégrative dans des centres de soins existent4546.

Une intégration au niveau académique serait également nécessaire, en se basant sur les recommandations existantes dans le domaine474849.

(31)

30

Par conséquent, un réseau de médecine genevois intégrant les médecines complémentaires pour la prise en charge des problèmes d’alcool et de tabac paraît opportun.

La création d’un réseau permettrait une meilleure satisfaction des patients dans la prise en charge de ces problèmes, une diminution du « treatment gap » et la formation de soignants à une prise en charge intégrative des problèmes de consommation d’alcool et/ou de tabac.

Enfin, un tel réseau pourrait faciliter la recherche clinique, le manque de sujets et de puissance statistique étant les principales limitations de notre étude et plus généralement des études sur le sujet.

(32)

31

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