Master CFP – Parcours de Physique Quantique : de l’atome au solide 26 mars 2012 Int´ egrales de chemin
TD n o 3 : Approximation semiclassique et effet tunnel – Etude des singularit´ ´ es de Lifshitz par la m´ ethode des r´ epliques 1 Effet tunnel dans la limite semiclassique
1/ Pr´ eliminaires : fonctions de Green de l’´ equation de Schr¨ odinger.– Nous consid´ erons une particule dont la dynamique est d´ ecrite par l’hamiltonien H =
2m1p
2+ V (q). Le propagateur (fonction de Green de l’´ equation de Schr¨ odinger) K(q, t | q
0, 0) = −
i~
θ(t)h q | e
−~iHtˆ| q
0i peut ˆ etre reli´ e ` a la fonction de Green retard´ ee de l’´ equation de Schr¨ odinger stationnaire :
G
R(q, q
0; E) = Z
R
dt e
~iEtK(q, t | q
0, 0) (1) En ´ ecrivant K(q, t | q
0, 0) comme une int´ egrale de chemin, montrer que
G
R(q, q
0; E) ∼
~→0
exp ± i
~ Z
qq0
dq
0π(q
0)
( + si q > q
0− si q < q
0, avec π(q)
def= p
2m[E − V (q)] (2)
2/ Application : effet tunnel ` a travers une barri` ere.– On consid` ere le potentiel d´ efini sur R
+: V (q) = 1
2 a q
2− 1
8 b q
4avec a, b ∈ R
+(3)
Calculer G
R(q
s, 0; E → 0) dans la limite ~ → 0, o` u q
sest le point de sortie de la barri` ere.
2 M´ ethode des r´ epliques – Singularit´ es de Lifshitz de la DoS
Densit´ e d’´ etats.– Nous ´ etudions les propri´ et´ es spectrales d’un Hamiltonien de Schr¨ odinger undi- mensionnel avec potentiel al´ eatoire (nous faisons ~ = 2m = 1) :
H = − d
2dx
2+ V (x) (4)
agissant sur des fonctions d´ efinies sur l’intervalle [−L/2, +L/2] et satisfaisant des conditions de Dirichlet φ(−L/2) = φ(+L/2) = 0. ` A chaque r´ ealisation du potentiel est associ´ e un spectre de valeurs propres {E
n} dont la distribution est caract´ eris´ ee par la densit´ e d’´ etats
ρ(E)
def= lim
L→∞
1 L
X
n
δ(E − E
n) = lim
L→∞
1 L
Z
+L/2−L/2
dx h x |δ(E − H)| x i (5) L’int´ egrale de chemin va nous permettre d’en analyser le comportement de basse ´ energie, E →
−∞.
1/ Densit´ e d’´ etats et fonction de Green.– Nous introduisons G
R(x, x
0; E)
def= h x | 1
E
∗− H | x
0i avec E
∗= E + i0
+(6) Supposant le probl` eme invariant par translation, v´ erifier que ρ(E) = −
π1Im G
R(x, x; E).
1
2/ Nous consid´ erons la situation o` u le potentiel V (x) est un bruit blanc gaussien, i.e. il est distribu´ e selon la mesure
P [V ]DV (x) ∝ DV (x) exp − 1 2w
Z
dx V (x)
2. (7)
Nous notons · · · la moyenne associ´ ee ` a cette mesure.
a) Calculer la fonctionnelle caract´ eristique du potentiel : G [b]
def= exp R
dx V (x)b(x).
b) Analyse dimensionnelle.– Donner la dimension de w.
c) On peut ´ ecrire la densit´ e d’´ etats comme ρ(E) = w
af (w
bE) o` u f (x) est sans dimension. En utilisant l’analyse dimensionnelle, pr´ eciser les valeurs de a et b. ` A l’aide d’arguments physiques, discuter ρ(E → ±∞). Comment ρ(0) d´ epend-t-il du d´ esordre ?
3/ M´ ethode des r´ epliques.– Une des difficult´ es du calcul de G
R(x, x; E) tient ` a ce que la variable al´ eatoire (le potentiel) apparaˆıt au d´ enominateur. Pour contourner ce probl` eme nous utilisons la m´ ethode des r´ epliques dont l’essence se comprend comme suit. Soit A ∈ C avec Re(A) > 0 :
1 n
Z
Rn
d φ ~ ~ φ
2e
−12A~φ2= 1 A
2π A
n/2(8) Si on admet qu’il est licite de prolonger ce r´ esultat pour des n r´ eels, on peut ´ ecrire :
1
A = lim
n→0+
1 n
Z
Rn
d φ ~ ~ φ
2e
−12A~φ2(9) L’int´ erˆ et de ce “truc” est qu’il est en g´ en´ eral plus facile de calculer e
−pAque 1/A. Nous allons appliquer cette id´ ee au calcul de G
R(x, x; E).
a) Soit O
xun op´ erateur agissant sur des fonctions φ(x). Exprimer (formellement) Z
Dφ(x) e
−12Rdx φ(x)Oxφ(x)et Z
Dφ(x) φ(x) φ(x
0) e
−12Rdx φ(x)Oxφ(x)(10) Que devient l’int´ egrale si le champ est “r´ epliqu´ e ” n fois φ(x) → φ(x) ? Exprimer ~
1 n
Z
D φ(x) ~ φ(x) ~ · φ(x ~
0) e
−12Rdx ~φ(x)Ox~φ(x)(11) Indication : On introduira la notation O
xh x |O
−1|x
0i = δ(x − x
0).
b) Exprimer −G
R(x, x
0; E) comme une int´ egrale de chemin sur un champ φ(x) ` ~ a n composantes.
c) Montrer qu’apr` es moyenne sur le potentiel al´ eatoire on obtient : G
R(x, x; E) = − lim
n→0+
2 n
∂
∂E
Z
~φ(+L/2)=~0 φ(−L/2)=~ ~0D φ(x) ~ e
−S[φ(x)]~(12)
o` u S[ ~ φ(x)] = 1 2
Z
+L/2−L/2
dx h
(∂
xφ ~ )
2− E
∗φ ~
2− w
4 φ ~
22i
(13)
4/ Analyse semiclassique.– On admet que dans la limite E → −∞ l’int´ egrale de chemin est domin´ ee par la contribution des trajectoires classiques sym´ etriques dans l’espace des r´ epliques : φ(x) = ~ ~ u φ(x) o` u ~ u est un vecteur unitaire quelconque de R
n).
a) La densit´ e hamiltonienne associ´ ee ` a l’action S est de la forme H (~ π, ~ φ) = −
12~ π
2+ V (|| φ||). ~ Tracer l’´ energie potentielle V (|| φ||) en fonction de ~ || φ|| ~ (on oubliera le i0
+).
2
b) Justifier que dans la limite L → ∞ la trajectoire classique dominant l’int´ egrale de chemin R D φ(x) ~ e
−Sest la trajectoire d’´ energie nulle H = 0 faisant un aller retour entre l’origine φ ~ = 0 et point de rebroussement (i.e. un point φ ~ = φ
c~ u tel que V (φ
c) = 0).
c) Montrer que l’action d’une telle trajectoire est donn´ ee par S
0= 2
Z
φc0
dφ p
2 V (φ) (14)
Calculer explicitement l’action S
0.
d) En admettant que l’argument donne le comportement de Im G
R(x, x; E), d´ eduire ρ(E → −∞).
5/ (Facultatif) Mod` ele de Frisch & Lloyd.– On consid` ere un autre mod` ele d´ esordonn´ e : V (x) = λ P
n
δ(x −x
n) o` u les positions x
nsont d´ ecorr´ el´ ees et distribu´ ees uniform´ ement avec une densit´ e
%. On s’int´ eresse au cas λ > 0 (i.e. Spec
−
dxd22+ V (x)
⊂ R
+) a) Rappeler la fonctionnelle caract´ eristique (TD n˚1) G [b]
def= exp R
dx V (x)b(x).
b) En suivant la mˆ eme d´ emarche que pr´ ec´ edemment montrer qu’on doit calculer (12) pour l’action
S[ φ(x)] = ~ 1 2
Z
+L/2−L/2
dx h
(∂
xφ ~ )
2− E
∗φ ~
2+ %
1 − e
−λ2φ~2i (15) c) V´ erifier que la limite % → ∞ et λ → 0 correspond au cas o` u V (x) est un bruit blanc gaussien.
d) On ´ etudie la limite √
E % λ. Montrer que l’action de la trajectoire classique dominant l’int´ egrale de chemin pour E → 0
+est S
0' π%/ √
E. D´ eduire ρ(E → −∞).
Annexe :
• Nous consid´ erons la densit´ e lagrangienne L (φ, φ) = ˙
12φ ˙
2+ V (φ) en “temps” euclidien (dans le probl` eme, x joue le rˆ ole du “temps” et φ de “position”). Le moment conjugu´ e est d´ efini comme : π =
∂L∂φ˙
. La densit´ e hamiltonienne (int´ egrale premi` ere du mouvement), fonction des variables canoniquement conjugu´ ees, est donn´ ee par
H (π, φ) = −π φ ˙ + L = − 1
2 π
2+ V (φ) (16)
• Deux int´ egrales
1: R
1 0dx √
1 − x
2=
π4et R
1 0dx x √
1 − x
2=
13Pour en savoir plus :
• Cette analyse peut ˆ etre pouss´ ee pour obtenir ρ(E) ∀ E, cf. chapitre X de : C. Itzykson & J.-M. Drouffe, Th´ eorie statistique des champs, Vol. 2, ´ Ed. CNRS.
• L’expression exacte de la densit´ e d’´ etats a ´ et´ e obtenue par une autre m´ ethode par B. Halperin dans : Green’s functions for a particle in a one-dimensional random potential, Phys. Rev. 139 (1965) A104.
• La singularit´ e de Lifshitz pour le mod` ele d’impuret´ es localis´ ees en dimension d quelconque a ´ et´ e analys´ ee par la une m´ ethode fonctionnelle par R. Friedberg and J. M. Luttinger dans Density of electronic energy levels in disordered systems, Phys. Rev. B 12 (1975) 4460.
1
donn´ ees par exemple en les reliant ` a la fonction
βd’Euler
B(µ, ν) = Γ(µ)Γ(ν)Γ(µ+ν)=
R10