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L es élections à Brignoles, les sondages sur les futures élections européennes, la revitalisation du « collectif Racine » dans l’Éducation nationale, tout met en évidence le développement plus qu’inquiétant du front national dans notre pays.

Les effets de la crise avec le chômage, la paupérisation d’une part croissante de la population, une politique économique qui n’offre aucun espoir à court ou moyen terme, le tout dans le cadre d’inégalités qui ne se réduisent pas, forment un ensemble qui conduit à des fuites en avant des plus

dangereuses comme le montre l’histoire du milieu du siècle dernier. Nous savons que c’est cela le fond de commerce d’un FN qui tout en voulant offrir un visage plus avenant ne renie rien, ne concède rien de ses choix qui sont ceux de l’extrême droite historique française avec toutes les horreurs dont elle a été actrice ou complice.

Si nous savons que lutter contre ces dangers passe pour le moins par une forte inflexion de la politique économique et sociale, le combat contre le Front National ne peut, loin s’en faut, se limiter à cela. Mettre en évidence son vrai visage derrière le masque que Marine Le Pen lui fait aujourd’hui porter, rappeler son fond raciste et xénophobe, son rejet des valeurs humanistes qui fondent notre République, rappeler comment, une fois arrivés à la tête

de certaines communes, les maires FN ont montré ce que serait ce parti s’il était au pouvoir : tout ceci constitue une démarche indispensable.

N’oublions jamais que le Front National n’est pas un parti comme un autre et, donc, que nous ne pouvons pas le traiter comme un autre.

■ Daniel Robin, cosecrétaire général

ÉDITO

L E J O U R N A L D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É SOMMAIRE

N° 735 19 OCTOBRE 2013

Mardi 15 octobre a eu lieu le vote à l’Assemblée du texte sur la réforme des retraites ; certes les dispositions essentielles (allongement de la durée de cotisation, hausse des cotisations) ont été adoptées, mais la courte majorité recueillie (270 voix pour, 249 contre) montre l’absence de consensus, y compris au sein du Parti Socialiste. Quoi d’étonnant puisque cette loi se situe dans la droite ligne des mesures prises antérieurement par Balladur puis Fillon, puisque ses consé- quences confirmeront et amplifieront dans les faits une baisse glo- bale du niveau des pensions.

La FSU, qui a depuis le début fait avec d’autres organisations des propositions pour assurer un financement pérenne du système par répartition, avait appelé à participer sous diverses formes à la nou- velle journée d’action du 15 octobre.

Des manifestations importantes ont eu lieu à Marseille, Toulouse, Lyon... tandis qu’à Paris plusieurs milliers de manifestants ont défilé en direction de l’Assemblée nationale à l’appel de la CGT, la FSU et Solidaires, et ont rejoint le cortège de FO qui appe-

LE SPECTRE DU FRONT NATIONAL

TOUJOURS PAS RÉSIGNÉS

Suite page 2

RÉFORME DES RETRAITES

© Thierry Nectoux / Œil social.com

1 sur 3

Un tiers des Français renoncent à se soigner ou reportent leurs soins faute de moyens. Et cette tendance est à la hausse.

La France, pourtant réputée pour son système de santé, est

SANTÉ

Insupportable et inacceptable

Le 9 octobre dernier, Leonarda, une adolescente de 15 ans, était interpellée alors qu’elle faisait l’objet, comme ses parents et ses cinq frères et sœurs, d’une obligation de quitter le territoire français après avoir été déboutée de ses demandes d’asile.

Alors qu’elle était en excursion avec sa classe de Troisième, Leonarda a été emmenée pour être reconduite vers le Kosovo. Faire descendre d’un bus

EXPULSION

CETTE SEMAINE 3

SÉCURITÉ SOCIALE

BUDGET ÉDUCATION 2014

JOURNÉE DE RATTRAPAGE

ENJEUX 4-5

ENTRÉE DANS LE MÉTIER

RÉFORME DES RETRAITES

ASSISES ÉDUCATION PRIORITAIRE

PROGRAMMES, CSP

LYCÉE

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

NOTE DE VIE SCOLAIRE

STI

QUESTION-RÉPONSE

SUR LE TERRAIN 7-8

CAMPAGNE UNI(E)S

EDD

HARCÈLEMENT

ENQUÊTE PISA ADULTES

RETRAITÉS : FINANCEMENT

ÉDUCATION PRIORITAIRE

Un chantier ouvert mais déjà verrouillé ?

L’éducation prioritaire fait partie des premiers chantiers ouverts par le ministère.

Des consultations qui se déroulent actuellement dans les établissements remonte un sentiment mitigé, avec l’impression d’une volonté de verrouillage par l’institution qui chercherait à valider les orientations ministérielles, la question des moyens étant souvent reléguée au second plan !

En outre, rien ne filtre sur l’articulation qui sera donnée entre ces discussions et les assises interacadémiques où les places sont chères, attribuées de façon peu démocratique avec un poids accru des représentants de l’administration.

(2)

Suite de la page 1

RÉFORME DES RETRAITES

TOUJOURS PAS RÉSIGNÉS

lait à une manifestation nationale. Cette journée, ainsi que les précé- dentes mobilisations et expressions de la colère des salariés et retraités ont permis de faire entendre d’autres sons que la propagande qui veut qu’à allongement de la durée de la vie (en bonne santé ?) corresponde automatiquement un allongement du temps passé au travail. Elles ont illustré l’iniquité d’une réforme qui ne corrige pas les inégalités hommes- femmes, va à l’encontre de l’intérêt des jeunes et pénalise les retraités.

L’embarras de certains élus à défendre mordicus la réforme est signifi- catif et montre le bien-fondé de nos critiques. Le combat mené, et qui doit se poursuivre en vue du débat au Sénat, a d’ailleurs produit des effets : de nouveaux articles ont été ajoutés, notamment sur l’obligation faite au gouvernement de transmettre au Parlement un rapport sur les

modalités d’une ouverture de droits à la retraite au titre des études post-baccalauréat.

Le projet de loi sera examiné au Sénat à partir du 28 octobre ; les ini- tiatives doivent perdurer pour des mesures plus justes.

De même les questions de pouvoir d’achat demeurent plus que jamais d’actualité et le SNES-FSU entend pousser, lors de la réunion des fédé- rations de fonctionnaires le mardi 22 octobre, pour que des actions sur ce sujet soient concrétisées rapidement.

La question des salaires et du pouvoir d’achat est centrale dans l’Édu- cation nationale si l’on veut réellement lutter contre la crise des recru- tements. L’attractivité de nos métiers passe aussi par leur revalorisation.

■ Frédérique Rolet

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DROITS ET LIBERTÉS

DU « GUÉANT »

L

e ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, poursuit sa politique dans le domaine de l’immigration : sur les huit premiers mois de l’année, 14 800 personnes ont été expulsées.

Depuis le mois d’août, des jeunes et des familles ont été expulsés. Seule la mobilisation a permis d’em- pêcher l’expulsion fin août d’un lycéen de Rennes.

Début septembre, revenant sur un engagement de Nicolas Sarkozy de ne pas intervenir dans les établis- sements scolaires ou leurs abords, un lycéen de Caen a été arrêté devant son lycée pendant la pause (il avait eu le tort de sortir fumer !). Là encore la mobili- sation autour du TA de Rennes avait permis d’obte- nir sa libération.

Le 9 octobre, c’était Mme Dibrani et ses six enfants. Le mari avait été embarqué la veille. La police est allée chercher Leonarda, scolarisée en Troisième, jusque dans le car transportant sa classe en voyage scolaire ! En France depuis quatre ans et dix mois, le père tra- vaillait, un des enfants est né en France, tous les enfants d’âge scolaire étaient scolarisés !

Et maintenant, c’est au tour de Khatchit, lycéen au lycée Jenatzy à Paris 18e, expulsé alors qu’il risque la prison en Arménie. Malgré une semaine de mobili- sation importante, qui avait permis d’empêcher une première tentative le jeudi 10 octobre, l’embarque- ment a réussi le samedi 12. Un mouvement de soli- darité se dessine à Paris. Le SNES-FSU est attentif et soutient les lycéens.

La dernière fois qu’un lycéen avait été expulsé à Paris, c’était en 2006 : il s’appelait Jeff et l’expulseur s’appelait Sarkozy. ■ C. Tourier, F. Sauterey

DROIT AU LOGEMENT, PAS CETTE RÉPONSE V

ers 13 heures, mardi 15 octobre, la police a

expulsé brutalement les « mal-logés » qui cam- paient place de la République à l’appel du DAL (Droit au logement). Six mères de familles et quatre hommes ont été arrêtés (un d’entre eux est blessé) et les effets personnels confisqués. Alors que la déclaration de manifestation avait été déposée conformément à la réglementation, ce même jour se tenait une table ronde au ministère du Logement sur ces questions.

Est-ce la réponse donnée à ces familles prioritaires au DALO (Droit au logement opposable) et plus géné- ralement aux cinq millions de personnes mal logées ou sans logement ?

Une réponse à l’insuffisance des logements sociaux, à l’explosion des loyers, à la spéculation immobilière, au refus de mettre en œuvre la loi sur les réquisitions... ? C’est non seulement le droit à manifester qui est bafoué mais aussi le droit au logement. Le SNES-FSU condamne cette répression et demande une vraie loi pour que le droit au logement soit effectif.

Marylène Cahouet

©Clément Martin

(3)

Arrêté anti-Roms ?

Le maire de Nice, Christian Estrosi, jamais en reste pour draguer l’électorat FN, a annoncé (Nice-Matin du 8 octobre) vouloir prendre un « arrêté municipal anti-campements illégaux » (mais la mairie de Nice ne met aucun campement « légal » à leur disposition), et d’ajouter sur son compte Twitter :

« Je prends un arrêté permettant à la police municipale de contrôler les populations qui vagabondent dans la rue, notamment les Roms ». Il s’agirait donc d’un arrêté municipal à caractère raciste. Ce serait très grave et une étape

supplémentaire dans les discours et les méthodes infâmes dont sont victimes les populations roms. De telles méthodes sont malheureusement favorisées par les discours du ministre de l’Intérieur, le MRAP portant justement plainte contre lui pour ces propos déplacés à l’égard des mêmes populations roms.

Jour de carence

Le projet de loi de finances 2014 est examiné à l’Assemblée nationale à partir du 15 octobre. Il prévoit d’abroger le délai de carence dans la fonction publique, comme la ministre Marylise Lebranchu s’y était engagée le 20 février en annonçant que la mesure deviendrait effective à l’occasion du prochain débat budgétaire.

Il aura fallu toute la pugnacité de l’ensemble du mouvement syndical et mutualiste pour que le nouveau gouvernement, pourtant conscient du caractère injuste de cette mesure, la remette en cause sur le plan législatif.

Les modalités de contrôle des arrêts maladies seront en revanche durcies. Déjà soumis à l’obligation de transmettre leur arrêt maladie dans un délai de 48 heures à compter de la date du premier jour d’arrêt, les agents publics seront désormais sanctionnés en cas de non-respect de cette obligation.

« Qui veut changer trouvera toujours une bonne raison pour changer »

ANDRÉ MAUROIS

A C T U A L I T É

L

e projet mise sur 6 milliards d’euros d’éco- nomies nouvelles, dont 2,4 milliards dans le seul champ de l’assurance maladie. La ministre de la Santé affirme que les assurés sociaux seront épargnés et que les efforts por- teront sur le prix du médicament, la poursuite de la maîtrise médicali- sée et des actions d’efficience à l’hôpital sur les achats, et la chi- rurgie ambulatoire. Mais ce PLFSS ne revient toujours pas sur les régressions anté- rieures (déremboursements, franchises médicales). Sans réduction du « reste à charge » des patients ni encadrement strict des dépassements d’hono- raires, les renoncements aux soins risquent de conti- nuer d’augmenter.

PROPOSITIONS BANCALES

Parmi les recettes nouvelles, la hausse des prélèvements sociaux sur les revenus finan- ciers exonérés de l’impôt sur le revenu (+ 450 millions d’euros) est juste, mais la subvention par l’État pour compenser la baisse de la cotisation patro- nale pour les allocations familiales et celle du quotient familial (1 milliard d’euros) revient à faire supporter cette aide en grande partie par les ménages !

La hausse de l’ONDAM(1)est fixée à son plus bas niveau depuis 1998 (+ 2,4 %). Si la chirurgie ambulatoire est une piste à développer sérieu- sement, on peut douter que l’hôpital, maltraité

depuis des années (loi HPST du précédent gou- vernement), réussisse à faire plus d’efforts d’éco- nomies que la médecine de ville sans que les patients n’en pâtissent. Quant à la CASA(2), maintenue, ses recettes continueront d’être basculées vers le FSV(3)(qui finance le minimum vieillesse et les droits à retraite des chô-

meurs) !

La prise en charge des soins courants par l’as- surance maladie obliga- toire s’est considéra- blement réduite depuis dix ans, les mutuelles, dont la taxation abu- sive n’est pas revue, ont de plus en plus de mal à maintenir les solidarités face à la concurrence des assu- rances privées et les inégalités s’accroissent.

C’est tout notre sys- tème de santé et son financement qu’il faut réinterroger.

Pour accéder aux propositions FSU pour un système solidaire de haut niveau qui réponde aux besoins, financé par une autre réparti- tion des richesses : www.snes.edu/Mandats- adoptes-au-sujet-de-la.html

■ Monique Daune (1) Objectif national des dépenses d’assurance maladie (2) Contribution additionnelle de solidarité pour l’au- tonomie, prélevée sur les pensions des retraités impo- sables non exonérés

(3) Fonds de solidarité vieillesse

L

a dotation de l’État à l’AEFE(1)comprend deux programmes (185 et 151) des Affaires étran- gères. La baisse du 185 (action extérieure de l’État) marque un désengagement accru et alar- mant. Passant de 425 millions à 416,5, elle obère toute réforme, tant sur l’avantage familial que sur l’indemnité spécifique de vie locale des per- sonnels résidents. Le SNES-FSU a obtenu des revalorisations pour les collègues sur ces dos- siers mais ce coup porté au budget de l’AEFE conduira à de nouveaux conflits.

DES CHOIX CONTESTABLES

Si le 151 (aide à la scolarité) passe de 110,3 à 118,8 millions, l’arbre ne doit pas cacher la forêt ! Ces 8,5 millions proviennent indirectement de la suppression de la prise en charge de la scolarité pour les Français, mesure qu’avait imposée Sar- kozy et dénoncée par le SNES-FSU pour son ini- quité. Ce transfert du fonctionnement de l’AEFE (185) vers l’aide à la scolarité (151) montre surtout

qu’est privilégiée l’aide aux personnes plutôt que le financement de l’établissement public.

Comme au MAEE(2), le gouvernement continue d’imposer l’autofinancement. Le relèvement du plafond d’emploi dans le PLF(3)se limite à une cen- taine d’ETP, dont 20 titulaires détachés, loin des nécessités dans un réseau accueillant 3 000 élèves de plus par an ! Ces emplois hors plafond seront financés à 100 % par les familles et non par l’État.

Cette pénurie entretient la précarité de 600 titu- laires non résidents, en contrat local et disponibi- lité forcés, pour lesquels le SNES-FSU demande des supports budgétaires. Le SNES-FSU lutte pour qu’au PLF 2014 la dotation soit augmentée et des emplois créés. Mobilisations et actions syndicales renforceront le poids des audiences et interpella- tions d’élus. Priorité à l’éducation et à l’établisse- ment public, à l’étranger aussi ! ■Patrick Soldat (1) Agence pour l’enseignement français à l’étranger (2) Ministère des Affaires étrangères et européennes (3) Projet de loi de financement

ENSEIGNEMENT FRANÇAIS À L’ÉTRANGER

LE COMPTE N’Y EST PAS !

SÉCURITÉ SOCIALE

L’examen du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2014 a commencé le 14 octobre à l’Assemblée nationale. Persistant dans sa logique de « réduction des déficits publics et sociaux », le gouvernement s’en prend non seulement aux retraites et à la politique familiale, mais aussi à l’assurance maladie.

P

ourtant, ce budget n’est pas totalement épargné par les mesures d’économies et ne permettra pas d’amélioration significative dans la plupart des domaines.

Gel des salaires et mesures catégorielles réduites à la portion congrue s’appliqueront aux per- sonnels de l’éducation comme à tous les fonc- tionnaires évidemment, alors que le salaire net de la majorité des enseignants a déjà baissé en 2013.

TRÈS FAIBLE DOTATION

L’enveloppe prévue pour financer ces mesures catégorielles pour l’ensemble des personnels enseignants du second degré est de l’ordre de... 2 millions d’euros. À peine la somme pour le premier gagnant du Loto !... ou encore l’équi- valent de 4 €par prof...

Les créations d’emplois vont être absorbées, pour la plus grande part, par le financement de la décharge de service des stagiaires à hau- teur d’un mi-temps à la rentrée 2014. Au-delà des affichages, il restera 976 emplois pour prendre en charge la hausse du nombre d’élèves, prévue par le ministère à hauteur de + 9 000 élèves, ainsi que pour améliorer la situa- tion de l’éducation prioritaire.

Alors que s’ouvrent les chantiers ministériels sur l’éducation prioritaire, sur le collège et sur le

métier d’enseignant, que celui des lycées devra aussi être rapidement abordé, ce budget ferme déjà la porte à l’amélioration des conditions d’étude et d’encadrement des collégiens et des lycéens, comme à celle de la rémunération et des conditions de travail des enseignants.

CRISE DU RECRUTEMENT SOUS-ESTIMÉE

Enfin, la crise de recrutement est loin d’être enrayée dans le second degré. Des difficultés à couvrir les emplois créés et ceux laissés vacants par les départs à la retraite existeront à la ren- trée 2014 mais ne seront rien face à celles pré- visibles pour la rentrée 2015. Les besoins en

« sang neuf » y seront du même ordre qu’en 2014 et devront être couverts par le seul concours 2015.

C’est la raison pour laquelle mieux combattre qu’aujourd’hui cette crise, notamment au tra- vers du budget, est décisif pour l’avenir du sys- tème éducatif. ■ Fabienne Bellin

PRIORITÉ, MAIS AUSTÉRITÉ

BUDGET 2014 POUR L’ÉDUCATION

Avec 8 804 créations d’emplois et des crédits à hauteur de 63,4 milliards

en augmentation de 1,1 % par rapport à 2013, l’éducation échappe au traitement de choc qui frappe les autres ministères, puisqu’au bilan ce sont 2 000 emplois qui disparaissent sur l’ensemble de la fonction publique.

L

e rattrapage de la journée de cours du 2 septembre, elle-même remplacée par la journée de prérentrée (voir L’US Mag du 14 septembre), est largement perçu dans les établissements du second degré comme une brimade avec le sentiment de devoir « rattra- per » une journée de travail qui a été effectuée au service de la réussite des élèves. Les condi- tions dans lesquelles il est organisé posent de lourds problèmes (deux mercredis après-midi) pour une efficacité pédagogique qui reste à démontrer. L’incompréhension et le rejet de ce dispositif résultent aussi d’une communica- tion brouillonne de l’administration et d’in- formations confuses et parfois contradictoires

mélangeant ce dispositif à ceux déjà existant et organisés au niveau de l’établissement (deuxième journée de prérentrée, journée de solidarité).

Le SNES-FSU s’est adressé au ministre et est inter- venu au Conseil supérieur de l‘Éducation pour demander que ce dispositif soit abandonné ou, à tout le moins, que son organisation soit laissée à l’initiative des équipes pédagogiques dans les éta- blissements scolaires. Il a rappelé, à cette occa- sion, que l’établissement du calendrier sco- laire pour les années à venir doit respecter le principe selon lequel la rentrée des enseignants ne saurait avoir lieu avant le 1erseptembre.

Roland Hubert

IMPOSSIBLE RATTRAPAGE

CALENDRIER

LES

8 804

CRÉATIONS D’EMPLOIS

4 842

enseignants dans le premier degré public

2 521

enseignants dans le second degré public

773

enseignants dans l’enseignement privé

150

personnels médicaux sociaux,

350

AVS,

168

CPE

ASSURANCE MALADIE DANS LE VISEUR

c’est la part des économies budgétaires dans les efforts de réduction du déficit public en 2014. Les hausses d’impôts ne font que compléter les 20 % restants.

80 %

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©Thierry Nectoux / Œil social.com

Sur deux départements, j’effectue plus de 800 km par semaine depuis

dix ans, et je n’en peux plus.

SABRINA, TZR DE SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

(4)

Conférence de presse

De nombreux journalistes étaient présents au SNES-FSU le 16 octobre pour relater la semaine d’action « Entrer dans le métier ».

Radios : France Inter, France Info (Le Mouv’), RTL, Europe 1 ; presse écrite : Le Monde, Les échos, Libération, Le Café Pédagogique, l’AEF étaient présents à la conférence de presse nationale sur l’entrée dans le métier le mercredi 16 octobre.

Deux heures durant ils ont interrogé les responsables nationaux et académiques d’Île-de-France du SNES-FSU ainsi que les six contractuels-admissibles venus témoigner sur la réforme de la formation des enseignants et CPE, et de l’entrée dans le métier.

Suivez le SNES sur Twitter Si les filles remplissent près

de la moitié d’une Terminale S, elles ne représentent que :

26 % des jeunes ingénieurs,

27 % des chercheurs ou

15 % des élèves de Polytechnique !

« La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou »

CHARLES DE GAULLE

E N J E U X

AGIR AVEC LE SNES !

ENTRÉE DANS LE MÉTIER

C

ela fait déjà quatre années que le SNES-FSU dénonce les conditions d’entrée dans le métier des stagiaires. Vincent Peillon avait annoncé que les stagiaires 2012 seraient les derniers sacrifiés. Il n’en est rien puisque les stagiaires 2013 sont dans les mêmes condi- tions. La rentrée 2014 devait être celle du renou- veau de la formation des enseignants et CPE.

Reçu en audience au ministère le 10 octobre, le SNES-FSU a eu la confirmation que la réalité serait tout autre : les lauréats des concours 2014 excep- tionnels, qu’ils aient ou non été contractuels- admissibles cette année, seront à plein temps en tant que stagiaires à la rentrée 2014. Cette situation est inadmissible, le SNES exige pour eux une décharge de service et une formation.

Un mois après la rentrée, les contractuels-admis- sibles, surchargés par la masse de travail (service d’enseignement ou d’éducation, préparation des concours et validation du master pour cer- tains) en viennent à démissionner (déjà 20 démissions dans l’académie de Paris).

Les stagiaires en 2014 seront ainsi probable- ment dans une situation comparable avec un mi-temps et le master 2 à valider.

Le SNES-FSU exige une décharge de 2/3 en stage, un concours placé après le M2 ou en fin de M2 pour les prérecrutés. Pour lutter contre la crise de recrutements, des prérecrutements, une revalorisation salariale et des conditions de travail sont indispensables. Pour aider les étudiants, en urgence il faut rétablir les aides financières pour les candidats aux concours, décharger les AED et à terme mettre en place des aides type allocation d’autonomie.

■ Caroline Lechevallier

L

a précipitation dont a fait preuve le ministère a parfois affolé des chefs d’établissement qui, confrontés à de multiples injonctions, ne voyaient guère comment organiser cette demi- journée. De fait, bien souvent, les personnels du premier et du second degré n’ont pas été réunis ensemble, sur une demi-journée, au mieux, non banalisée. Et, comme le regrette un collègue de Sarcelles, « la préparation s’est faite dans une opacité presque totale », si bien que trop souvent les collègues n’ont disposé que de très peu de temps pour prendre connaissance des docu- ments.

« Des questions pas claires et trop vastes pour le temps imparti », dit une collègue de lettres de Rouen. Et sa collègue de LV d’ajouter que

« résoudre en 15-20 minutes les vastes questions posées était une gageure ».

QUESTION D’EFFECTIFS

Malgré tout, la réunion plénière, pour réagir au diaporama du ministère et identifier trois points d’accord et trois points de désaccord, et les ateliers ont permis des débats riches. « Des classes à effectifs réduits ! » demandent les col- lègues du collège Courbet de Gonfreville,

contrairement aux réserves du CIMAP. Comme ailleurs. Et tous de constater l’insuffisance des moyens de l’éducation prioritaire, d’autant plus dans un contexte de dégradation économique et sociale ; et la nécessité d’améliorer les condi- tions d’exercice, notamment en donnant du temps aux équipes dans leurs services pour tra- vailler ensemble.

Et après ? Les synthèses sont souvent rédigées par le comité exécutif ou un membre de l’adminis- tration. À Sarcelles, « les travaux et propositions seront remontés tels quels », a dit le chef d’établis- sement, mais ce n’est pas le cas partout. Et les syn- thèses par bassin ou par académie pourront constituer un filtre supplémentaire.

Pour les Assises (inter) académiques, les réseaux, bassins ou département devront désigner des délégués. Dans le Loir-et-Cher, « il est prévu deux principaux, trois IEN et un coordonnateur – mais aucun enseignant ! ».

De nombreux documents émanant des établis- sements ont été mis en ligne sur le site national du SNES-FSU (http://snes.edu/Education-prioritaire- le-Snes-et.html) : témoignages, comptes rendus, synthèses. Faites-nous remonter les vôtres !

Bruno Mer, colleges@snes.edu

ÉDUCATION PRIORITAIRE

En plein débat sur le budget et afin que l’investissement consenti permette de réaliser tous les recrutements et donne, à tous, de meilleures conditions d’entrée dans le métier, le SNES-FSU a organisé une semaine d’action du 14 au 19 octobre.

M

ardi 15 octobre, l’Assemblée nationale a solennellement voté en première lecture le projet de loi sur les retraites, au terme d’une pro- cédure accélérée voulue par le gouvernement. Le Sénat l’examinera à son tour à partir du 28 octobre. Rien n’est donc définitivement « bouclé ».

Le groupe écologiste s’est abstenu, l’UMP, l’UDI et le Front de gauche ont voté contre, mais pas pour les mêmes raisons(1).

Les députés ont maintenu toutes les disposi- tions centrales de cette réforme contestée (allongement de la durée de cotisation requise jusqu’à 43 ans en 2035, hausse des cotisations uniquement supportée par les salariés...).

Ils ont repoussé les amendements déposés pour des alternatives en matière de finance- ment des retraites et rétabli le report de six mois de la revalorisation annuelle des pensions (du 1eravril au 1eroctobre), qu’un amendement adopté avait dans un premier temps supprimé.

INTERPELLER LES SÉNATEURS

Le texte ne touche pas à l’âge légal qui reste fixé à 62 ans. Il valide, après amendements à la marge, la création à partir de 2015 d’un compte personnel de prévention de la pénibilité per- mettant, aux seuls salariés du privé et sous des

conditions trop restreintes, de partir en retraite à 60 ans. Il crée un comité de suivi de la réforme, accompagné d’un jury citoyen dont nul ne voit précisément quel rôle il pourrait jouer.

L’Assemblée a par ailleurs confirmé certaines mesures en faveur des femmes, des jeunes et des handicapés relevant du régime général (pour moins pénaliser ceux qui auront eu de faibles rémunérations ou des temps partiels). On note quelques timides avancées en matière de prise en compte des stages (s’ils ont donné lieu à « grati- fication », sous conditions de versement de coti- sations, dans la limite de deux trimestres). L’action unitaire UNEF, FSU, UGICT-CGT, Solidaires a com- mencé à porter sur la prise en compte des périodes d’études. Mais on ne peut se contenter d’un simple rapport du gouvernement au Parle- ment, avant le 15 juillet 2015, sur les modalités d’ouverture de droits à la retraite à ce titre. À nous d’intensifier la campagne en interpellant désormais les sénateurs ! ■ Monique Daune

(1) L’UMP défend notamment le report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, l’UDI un système de retraites par points et le FG, le retour à 60 ans. Le groupe écologiste conteste le nouvel allongement de durée de cotisation.

VOTÉE MAIS PAS BOUCLÉE !

RÉFORME DES RETRAITES

Si le gouvernement cherche à accélérer l’adoption de sa réforme des retraites, rien n’est fini. Il est encore temps de remettre en cause cette réforme injuste.

ET AILLEURS EN EUROPE ?

En Italie, il s’agit des BES : les « besoins éducatifs spéciaux ». Le dispositif est récent, il a été introduit par une directive ministérielle datée de septembre 2012. Le texte met l’accent sur « des instruments d’intervention pour les élèves aux besoins éducatifs spéciaux et une organisation territoriale qui facilite l’inclusion scolaire ». À noter que la directive ne fait aucune différence entre écoles primaires et établissements du second degré. Le public ciblé correspond aux élèves qui ont besoin d’une attention particulière pour de multiples raisons : difficultés sociales et culturelles, difficultés d’apprentissage spécifiques et troubles du développement, lesquels découlent dans certains cas du manque de connaissance de la langue et de la culture italiennes. Selon Gianna Fracassi, secrétaire nationale de la FLC-CGIL, la circulaire d’application de mars 2013 n’était pas satisfaisante en raison du manque évident de financement et de formation pour les personnels en charge des élèves. D’où l’intervention de la FLC-CGIL afin d’obtenir un autre texte. Même si les élèves aux besoins éducatifs spéciaux sont « identifiés », il n’en reste pas moins que la taille des classes, 30 élèves dans le secondaire par exemple, constitue un véritable handicap. Des dotations en moyens et en personnels en dessous des besoins ! À noter également qu’aucune statistique sur le nombre d’élèves concernés par les BES n’est disponible. Seule information : 52 066 élèves avec des « handicaps » sur un total de 2,5 millions d’élèves du secondaire sont bénéficiaires d’une aide spécifique.

Et pour les personnels enseignants, aucune formation, aucune indemnité supplémentaire et avancement plus rapide dans la carrière ne sont accordés, sujets sur lesquels la FLC-CGIL poursuit ses interventions.

La première étape des Assises est bientôt achevée dans les établissements ou réseaux de l’éducation prioritaire. Les témoignages permettent dès à présent de tirer un premier bilan.

CONSULTATION ? ET APRÈS...

©Claude Szmulewicz

C’est une année hyperchargée avec énormément de pressions sur trois fronts.

D’une part la préparation et la mise en œuvre des cours, d’autre part le master 2, et enfin la préparation des oraux du concours.CAMILLE, contractuelle-admissible

en anglais à Paris, qui doit valider son master

En fait on m’a imposé de faire 9 heures.

Je me suis rendue compte que les préparations me prenaient cinq jours par semaine.

Impossible de préparer l’agrégation, mes cours et en plus les oraux du CAPES.

J’ai décidé de démissionner pour préparer les concours dans de bonnes conditions.

Je ne suis pas dégoûtée par ce que j’ai vécu.

Mais la charge de travail était impossible.VIRGINIE, ex-contractuelle-admissible en

histoire-géographie à Paris, titulaire d’un master

(5)

Culture et pratiques musicales

Quelles perspectives éducatives pour tous ?

La musique a la capacité de rassembler les individus et de fédérer les énergies.

Elle a cette vertu socialisatrice.

Ce numéro de la revue Diversité ville- école-intégration, éditée par le SCEREN-CNDP, offre l’éclairage des recherches les plus récentes pour enrichir la réflexion et aider les différents acteurs de l’éducation à accomplir leur tâche.

Il propose une pluralité de points de vue (sociologues, universitaires, enseignants, politiques, responsables culturels, artistes...) sur cet art universellement partagé et pratiqué : http://www2.cndp.fr/vei

Formation syndicale

Près de 40 stagiaires ont participé au stage consacré à l’évaluation des élèves dans le second degré, en présence notamment de Laurent TALBOT, enseignant en sciences de l’Éducation à l’université de Toulouse, et de Denis Paget, membre du Conseil national des programmes. À proximité, Henri Sterdinyak, chercheur à l’OFCE et membre des Économistes atterrés décryptait les travers de la réforme des retraites. Le SNES-FSU propose ainsi, outre des formations dans les académies et départements, une quarantaine de stages nationaux, ouverts aux syndiqués. Il s’agit non seulement d’informer mais aussi d’échanger, de débattre et pourquoi pas de s’opposer, entre camarades : bref il s’agit aussi de militer.

Dans les mois qui viennent, d’autres formations, souvent animées par des militants en première responsabilité nationale, aborderont des questions aussi diverses que la liaison école/collège, l’évolution du métier, les revendications pour nos carrières et nos salaires, l’orientation, l’avenir du syndicalisme.

Colloque

sur l’illettrisme

L’illettrisme touche 7 % des adultes en France : ils sont nombreux à avoir appris,

à avoir su lire et écrire, puis peu à peu, ils en ont perdu la maîtrise, et cela constitue aujourd’hui un véritable handicap au quotidien pour cette population en cours de marginalisation...

L’illettrisme a été reconnu comme grande cause nationale 2013 par les pouvoirs publics : un colloque national est organisé à Lyon sur la question les 13-14-15 novembre prochains.

« De l’audace, de l’audace ; en toute occasion, de l’audace »

EDMUND SPENSER

E N J E U X

D

es politiques dévastatrices pour le système éducatif mettent en péril l’avenir de tous les élèves et portent atteinte à la profession ensei- gnante. OLME, syndicat des personnels du secon- daire, s’est adressé à toutes les organisations syn- dicales enseignantes d’Europe afin de leur demander à la fois soutien et solidarité. Le bureau exécutif d’OLME déclare que « les enseignants du secondaire ont commencé des grèves tournantes à partir du 16 septembre. Le gouvernement et la Troïka (UE-BCE-FMI) sont en train de détruire l’en- seignement public en Grèce et de dévaloriser le sta- tut de la profession enseignante. Les syndicats des personnels enseignants et des travailleurs sont appe- lés à soutenir les enseignants grévistes en adres- sant des motions, des contributions financières au fond de solidarité mis en place par OLME ».

Le SNES-FSU a décidé de répondre à cet appel en envoyant une motion de soutien lors de son conseil national de septembre. Il lance à présent une collecte militante à tous les échelons du syn-

dicat ainsi qu’une souscription en soutien aux collègues. Les chèques à l’ordre du SNES en mentionnant au dos « Solidarité enseignants grecs » sont à envoyer à l’adresse suivante : SNES – Comptabilité – 46, avenue d’Ivry,

75647 Paris Cedex 13. ■O. C.

UNE COLLECTE MILITANTE

SOLIDARITÉ AVEC LES ENSEIGNANT(E)S GRECS

L

e collectif Corpus a été créé à l’initiative des syndicats de la FSU – SNES, SNEP, SNESup, SNUEP, SNETAP, SNUipp et SNPI –, d’universi- taires et d’associations lance un appel en direction du nouveau Conseil supérieur des programmes pour proposer les principes, règles et étapes d’une nouvelle méthode de construction des programmes scolaires.

Quelques principes sont développés sur le site http://

refonderprogrammes scolaires.com.

Pour permettre la construction d’une véri-

table culture commune, les programmes scolaires doivent être cohérents entre eux et entre les différentes filières, construits en com- plémentarité, applicables dans tous les établis- sements et accessibles à tous. Ils devront prendre en compte le temps nécessaire aux apprentis- sages et indiquer les modalités de mise en œuvre (groupes, etc.).

POUR DE NOUVELLES DÉMARCHES

Mobilisateurs, ils doivent privilégier la capacité de mise en action des savoirs dans des situations variées, permettre de faire accéder les jeunes au processus historique qui a pu présider à leur conception et ne pas éluder la controverse.

Leur mode d’élaboration doit être redéfini afin d’en finir avec des programmes mal conçus, peu débattus avec la profession. Il faut associer les acteurs concernés à tous les moments du pro- cessus de construction et prendre un temps mini- mal de deux ans pour construire un programme, en effectuant au préalable un bilan grâce à des enquêtes. Cette phase doit associer chercheurs en éducation, corps d’inspection, formateurs et enseignants. Les programmes ne pourront être publiés en l’état si l’avis du CSE est négatif.

Les groupes d’experts chargés de l’élaboration des programmes devront être pluriels.

Les enseignants et leurs représentants devront être consultés lors de la rédaction des pro- grammes et lors de leur finalisation

Le collectif fait également des propositions concer-

nant le suivi des programmes, l’évaluation des élèves, la formation initiale et continue des ensei- gnants et la formation tout au long de la vie.

Sandrine Charrier, contenus@snes.edu

O

fficiellement, le taux d’encadrement des lycéens dans l’enseignement public est de 12,3 élèves par enseignant. Ce calcul tout théo- rique ne reflète pas la réalité du lycée général, dans lequel le nombre d’élèves par classe s’élève à plus de 29. Si certaines disciplines ou options bénéficient de petits effectifs, du fait du nombre d’élèves inscrits ou de la nature de l’enseigne- ment, la majorité des enseignants travaille avec des groupes chargés. Dans l’enseignement public, le tiers des classes de Seconde dépasse 34 élèves.

Après quelques années creuses, les effectifs lycéens augmentent de quelques pourcents par an depuis 2009 et le mouvement se poursuivra dans les années qui viennent. Une partie de cet afflux a été compensée par la baisse des taux de redoublement, notamment en Seconde (de 19 % à moins de 9 % de 2007 à 2011). Mais globale- ment, les conditions d’étude et d’enseignement se dégradent, en particulier avec la réforme du lycée et l’abandon à l’établissement de la charge de la répartition des heures en petit groupe.

REVENDIQUER DES CLASSES À 25

Les dotations permettent aux élèves de tra- vailler en effectif « réduit » sur environ un tiers de leurs heures de cours. Le choix de ces heures est particulièrement complexe pour la classe de Seconde. Classe la plus chargée du système éducatif, elle demande aux élèves un effort d’adaptation important en termes de méthode et de quantité de travail, mais elle constitue aussi la découverte de nouvelles disciplines et un palier d’orientation vers les séries générales, technologiques, voire vers la voie profession-

nelle. Chaque enseignement y est légitime à demander des effectifs allégés.

Les équipes ont mis en place des « solutions » : mise en barrette de certains enseignements et constitution de trois groupes avec deux classes, répartition des heures d’accompagnement per- sonnalisée. Il se développe aussi des expériences de « classes à 24 ». L’intégralité de la dotation pour le niveau de Seconde est répartie sur des divisions de 24 élèves, qui ne sont plus allégés que parfois pour les sciences expérimentales. Ces dispositifs répondent à une demande d’effectifs raisonnables pour toutes les heures de cours, mais ils consacrent la fin des dédoublements. Ils ne peuvent être mis en place que dans les gros lycées (DHG et locaux suffisants). Le SNES-FSU demande depuis longtemps des classes de 25, avec des dédoublements. Il suit attentivement les expérimentations en cours, dans le cadre de sa réflexion sur la classe de Seconde.

Valérie Sipahimalani, lycees@snes.edu

DES CLASSES TOUJOURS AUSSI PLEINES

LYCÉE

POUR UNE REFONTE AMBITIEUSE

PROGRAMMES

Comment travailler dans de bonnes conditions pédagogiques en classe de Seconde quand les élèves sont 35 ?

Face à la politique de destruction de l’enseignement imposée en Grèce par la Troïka, le syndicat OLME appelle à la solidarité avec les enseignants.

LE CONSEIL SUPÉRIEUR DES PROGRAMMES (CSP)

Présidé par Alain Boissinot(1), le CSP a pour mission de repenser les programmes, l’évaluation des élèves, la nature et le contenu des épreuves d’examen, les objectifs et la conception de la formation initiale et continue des enseignants. Il devra définir le nou- veau socle commun de connaissances, de compé- tences et de culture. Il est chargé de l’élaboration d’une charte des programmes puis de la définition de nouveaux programmes, dont ceux de l’enseigne- ment moral et civique de l’école au lycée (mise en œuvre à la rentrée 2015) et de deux référentiels : PEAC(2)et PIIODMEP(3). Il est saisi en urgence pour donner un avis sur la note de vie scolaire. Face à ces enjeux le SNES-FSU poursuivra son travail de bilan, de critique et de propositions sur les programmes, en portant son projet de culture commune et en associant les collègues à la réflexion.

(1) IG de lettres, ancien recteur, et ancien directeur de la DGESCO

(2) Parcours d’éducation artistique et culturelle (3) Parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel

©Clément Martin ©DR

L’enjeu des programmes et de leur élaboration doit être relevé d’urgence.

Le collectif Corpus, regroupant plusieurs syndicats et des spécialistes, s’est récemment constitué dans cet objectif.

©Viktor88 / Fotolia.fr

(6)

« Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier »

MARTIN LUTHER KING

M É T I E R S , C A R R I È R E S

États-Unis

Dans un article sur les

conséquences du « shutdown », la paralysie budgétaire née de l’opposition entre Démocrates et Républicains aux États-Unis, Le Monde raconte qu’« un couple du Texas a donné 10 millions de dollars au programme fédéral Head Start, qui

aide la scolarisation en maternelle des enfants défavorisés, pour compenser l’absence de fonds publics, permettant à plus de 7 000 enfants de rester à l’école ».

L

e CHSCT ministériel s’est réuni en session extraordinaire le 14 octobre avec un seul point à l’ordre du jour : les enseignants de STI face à la réforme. La FSU a rappelé que c’est bien la réforme, ses conditions de mise en œuvre, l’ab- sence d’accompagnement qui étaient respon- sables des difficultés professionnelles des collègues, mettant en péril leur santé. Il faut donc agir en ce sens pour permettre aux ensei- gnants de faire leur métier dans des conditions satisfaisantes, permettre la réussite des jeunes et le redéveloppement des formations industrielles.

La FSU a demandé et obtenu que les enseignants de STI fassent l’objet d’un suivi médical prioritaire.

Elle a exigé que la formation des collègues, dans le respect de leur discipline de recrutement, soit une priorité. Cela suppose des allègements de service hebdomadaires.

DES ENGAGEMENTS À TENIR

Elle a exigé que dès maintenant les enseignants puissent travailler en équipes pluridisciplinaires à partir de leur discipline d’origine. De nombreux collègues TZR pourraient ainsi de nouveau ensei- gner dans les lycées technologiques, n’ayant pas

vocation à enseigner la technologie en collège.

Pour la FSU, l’évaluation des élèves au bacca- lauréat doit être revue afin que soit respecté le travail des correcteurs.

Enfin la FSU a demandé solennellement que soit ouverte dès maintenant une concertation sur les structures et les enseignements de la série technologique industrielle.

La direction des ressources humaines a reconnu la souffrance de nombreux enseignants de STI, précisant qu’elle accorderait une grande atten- tion à la situation des profs de STI dans son action. Le 5 novembre, lors d’une réunion des DRH académiques, elle leur demandera de ren- forcer l’accompagnement des enseignants (car- rières, suivi médical, formation, mouvement...), de redéployer des formations sur le temps de service là où c’est possible. Conformément à notre demande, une enquête à partir d’un échantillon représentatif d’environ 3 000 collègues sur leur situation professionnelle va être élaborée courant novembre avec le CHSCT ministériel.

La direction générale de l’enseignement sco- laire, présente à ce CHSCT, a indiqué qu’un bilan de la réforme du lycée était en cours au niveau pédagogique. Suite à une demande du SNES-FSU d’accélérer le calendrier, elle a proposé une réunion avec les organisations syndicales à la mi-novembre pour les STI. Il s’agit là d’une pre- mière reconnaissance de l’impact qu’a la réforme sur la santé des enseignants. Il faudra aller plus loin, vers une remise à plat de cette réforme.

Les représentants SNES et FSU en CHSCT minis- tériel comme dans les académies seront vigi- lants pour que les engagements annoncés soient effectivement mis en œuvre.

■ Élizabeth Labaye, Thierry Reygades

Déclaration FSU et avis votés sur le site

du SNES : www.snes.edu/-Rentree-2013,5425-.html Il faut signer la pétition en ligne sur le site du SNES : www.snes.edu/Petition-STI-laissez-nous-faire.html

Face à la situation très inquiétante que vivent les enseignants de STI, le ministère a dû tenir un CHSCT. La FSU y a défendu les collègues de STI.

Journées de Larrazet 2013 La Grande Guerre

Rendez-vous traditionnel de la Maison de la Culture, les journées de Larrazet, organisées dans le Tarn-et-Garonne les samedi 23 et dimanche 24 novembre, auront cette année pour thème « la Grande Guerre 14-18 ». De nombreuses conférences sont au programme de cette 31eédition, notamment sur

« Comprendre et dire l’expérience combattante », « Comment les civils ont traversé l’épreuve de la guerre »

en France (samedi 14 heures) et en Allemagne (dimanche 14 heures) ou encore « Écrire, penser et commémorer la Grande Guerre » (dimanche 16 h 30). Renseignements : Maison de la Culture, 82500 Larrazet

Tél. : 06 82 49 12 04 (journée) – 05 63 20 72 34 (soirée) E-mail : adaziron@wanadoo.fr

NOTE DE VIE SCOLAIRE

UNE PÉTITION POUR PESER

Condamnée par la profession, par les syndicats de la FSU et par les spécialistes, la note de vie scolaire doit disparaître définitivement. La FSU lance une pétition dans ce sens.

de l’évaluation des comportements collégiens », que cette note n’est pas « un outil éducatif » et qu’elle « n’a pas eu d’impact significatif sur les comportements collégiens les plus perturbateurs et les plus violents ».

La pétition a déjà recueilli plus de 4 000 signa- tures. Le SNES-FSU appelle les personnels à renforcer ce mouvement de protestation : http://petitions.fsu.fr(1).

Un « questions-réponses » publié sur le site national aborde tous les aspects de la note de vie scolaire : http://snes.edu/Note-de-vie- scolaire-Questions.html.

Bruno Mer, colleges@snes.edu

(1) Si vous avez tenté de signer la pétition et que vous n’avez pas reçu le mail de confirmation, vérifiez qu’il n’a pas été placé dans la boîte mail des indésirables. S’il n’y est pas et que vous êtes chez Free, merci de nous contacter.

STI UN CHSCT

EXTRAORDINAIRE

M

algré les actions initiées par le SNES-FSU et les propositions formulées pour que les collègues ne revivent pas des situations aussi critiques et insupportables que l’an dernier, le ministère n’a toujours pas pris de décision en cette rentrée, hormis quelques bougés à la marge en série L.

Le SNES-FSU n’a pourtant eu de cesse d’alerter le ministère (pétition, audiences, courriers...). Il s’est adressé de nouveau au ministre pour exi- ger des décisions rapides (www.snes.edu/LV- au-Bac-le-SNES-FSU-s-adresse-au.html) et va également remettre la pétition intersyndicale (SNES, CGT, SUD).

Il appelle les collègues à refuser l’organisation

de tout examen en langues vivantes sur les deux premiers trimestres. En outre, c’est à l’ad- ministration et non aux collègues de prendre en charge l’organisation de l’épreuve à des périodes communes fixées nationalement. Le ministère doit proposer une banque nationale de sujets. Les collègues ont déjà contribué à l’élaboration de cette banque l’an dernier en renvoyant de nombreux sujets à leurs IPR et n’ont pas à en proposer de nouveaux.

Merci de continuer à nous faire parvenir tous les dysfonctionnements, problèmes et pres- sions éventuelles constatés en écrivant à contenus.secretariat@snes.edu.

Sandrine Charrier, Valérie Sipahimalani

LANGUES VIVANTES AU BACCALAURÉAT

IL Y A URGENCE V

ous pouvez être victime d’un accident sur le trajet aller-retour entre votre domicile et votre établissement ou entre cet établissement et le lieu où vous déjeunez habituellement. Cet

« accident de trajet » est assimilable à un « accident du travail » et vous devez le déclarer.

Quels critères ?

Le trajet doit avoir pour point de départ ou d’arrivée votre résidence habituelle ou tout lieu où vous vous rendez habituellement pour raison familiale.

L’accident doit survenir au cours du trajet, le plus direct ou le plus rapide, sauf détour lié à un covoi- turage régulier.

Le parcours ne doit pas avoir été interrompu pour un motif autre que les nécessités de la vie courante (chercher un enfant à la crèche, acheter du pain...) et doit rester d’une distance raisonnable par rapport au parcours prévu.

L’accident doit avoir lieu aux heures normales de prise ou de cessation de fonction.

Vous devez utiliser votre moyen de transport habituel.

L’accident ne doit pas survenir au-delà du seuil d’une propriété privée.

Pourquoi est-il important de faire reconnaître un accident de service ?

Si l’imputabilité de l’accident de trajet est reconnue par l’administration, le traitement à taux plein maladie sera maintenu pendant toute la durée du congé maladie. L’administration doit également prendre en charge l’intégralité des frais directement entraînés par l’accident. En cas de séquelles reconnues avec un taux supérieur à 10 %, une allocation peut vous être versée. Pour plus de précisions : sante@snes.edu

QUESTION-RÉPONSE : ACCIDENT DE TRAJET

COMMENT LE DÉFINIR ?

F

ace aux atermoiements du ministère, plusieurs syndicats de la FSU (SNEP, SNES, SNETAP, SNUEP SNUipp, snUpden) ont lancé une pétition pour obtenir la suspension de la note de vie scolaire sans attendre l’avis du nouveau Conseil supérieur des Programmes. Comment comprendre, en effet, qu’après s’être engagé et l’avoir supprimée de la loi, le ministère rechigne depuis à abroger les textes réglementaires qui avaient fait suite à la loi Fillon de 2005 ?

CE N’EST PAS UN OUTIL ÉDUCATIF

Pour le SNES-FSU, il n’est pas acceptable que cette note, très majoritairement rejetée par la communauté éducative depuis longtemps et encore au CSE du 19 septembre, soit maintenue.

Selon la chercheuse Rachel Gasparini, la recherche a démontré « l’impossible objectivité

26 % des enfants d’inactifs et

41 % des enfants d’ouvriers accèdent en Seconde GT sans avoir redoublé au collège, contre

85 % des enfants de cadres et d’enseignants.

Source : Aternatives économique, 2013

©Claude Szmulewicz

©Viktor88 / Istockphoto.fr

(7)

« Créer, c’est résister. Résister, c’est créer »

STÉPHANE HESSEL

S U R L E T E R R A I N

Intox

La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a affirmé le 2 septembre 2013 lors de l’émission politique BFM-RMC-Le Point que le report de l’indexation des pensions au 1eroctobre ne concernerait pas les petites retraites. « Ceux qui sont au minimum vieillesse verront leur retraite revalorisée au 1eravril comme prévu », a-t-elle affirmé.

Pourtant, la réforme a bel et bien été votée à l’Assemblée nationale avec la mesure de report pour tous (le minimum vieillesse étant, lui, revalorisé le 1eravril). Michel Sapin, le ministre du Travail, assure garantir le pouvoir d’achat des retraites inférieures à 1 250 euros, sans plus de précision. No comment.

C

ette campagne fait suite à une enquête de victimisation réalisée en 2010, puis aux États généraux sur la sécurité à l’école (avril 2010), suivis des assises nationales sur le harcèlement à l’école (mai 2011).

Plus récemment, la circulaire du 13 août 2013 dégage trois grands axes de lutte et de préven- tion : engager les établissements à élaborer un programme d’action en mettant à leur disposition des ressources pédagogiques, améliorer la for- mation des personnels et mieux impliquer les usagers. La volonté affichée et les actions visant à réduire et éradiquer ce phénomène vont dans le bon sens. Cependant, le développement de cer- taines formes de cyber-harcèlement est d’autant plus difficile à endiguer qu’il ne connaît pas les frontières de l’établissement scolaire.

La prise en compte du phénomène de manière globale (aide aux victimes, sensibilisation et res- ponsabilisation des témoins, sanction et éduca- tion des auteurs) implique une approche éduca- tive cohérente. Cependant, malgré la qualité des recherches effectuées, la quantité et la variété des outils mis à disposition des parents, élèves et

personnels, il est à regretter que leur appropria- tion passe essentiellement par l’auto-formation par internet et soit renvoyée à la responsabilité individuelle de chacun.

ÉQUIPES DÉSTABILISÉES

Par ailleurs, à l’effort de 2012 en matière de vie scolaire (création de 100 emplois de CPE et de 2 000 AED) a succédé une rentrée 2013 mar- quée par la suppression de près de 2 000 AED et l’arrivée de personnels précaires sous contrat aidé ! Ces déstabilisations des vies scolaires ne sont pas favorables à la mise en place de mesures efficaces et pérennes en matière de gestion et de prévention de ces risques. Les Assistants de Prévention et de Sécurité ont été présentés comme une mesure phare mais les nouveaux recrutés sont loin de bénéficier de la formation promise. L’action sur le long terme, des personnels sensibilisés et formés sont pour- tant le gage d’une lutte efficace contre un phé- nomène qui interroge toute la communauté scolaire et bien au-delà.

Carole Samouiller

Lancée en janvier, la campagne nationale de lutte contre le harcèlement ne sera efficace qu’avec des personnels en nombre et formés.

Journée mondiale du refus de la misère

« Ensemble vers un monde sans discrimination : en s’appuyant sur l’expérience et la connaissance des personnes dans la grande pauvreté » : le thème de la journée mondiale du refus de la misère a, cette année, été choisi par ceux-là mêmes qui vivent dans la misère. Ces personnes témoignent partout dans le monde de la déconsidération qu’elles subissent du fait de leur situation matérielle. Parce qu’elles ne sont pas écoutées, les politiques et les programmes visant à éliminer la pauvreté sont mal adaptés aux besoins, aux réalités et aux attentes des personnes qu’ils sont supposés aider.

En France, le collectif de partenaires milite pour que la précarité sociale soit reconnue comme une discrimination au même titre que les 19 autres critères prohibés par la loi.

Pétition à signer et relayer : saisir « petition jeneveuxplus » dans votre moteur

INTERNATIONAL

UNI(E)S POUR L’ÉDUCATION !

D

epuis 1994, cette journée est organisée par l’UNESCO le 5 octobre pour sensibiliser à l’importance et au rôle des enseignants. C’est pourquoi l’Internationale de l’Éducation (IE) a choisi cette date pour lancer sa campagne mondiale(1)axée sur « une éducation de qualité pour un monde meilleur » qui va durer un an.

Plusieurs dizaines de représentants syndicaux de tous les continents se sont réunis au siège de l’UNESCO à Paris pour le lancement officiel, pendant qu’un événement similaire se déroulait à New York. Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, a rappelé dans son discours intro- ductif le besoin de « former des citoyens ouverts, curieux, tolérants », et pour ce faire le besoin de mieux former les enseignants. « Il faut les consulter dans l’élaboration des politiques éduca- tives », a-t-elle ajouté. Fred Van Leeuwen, secré- taire général de l’IE, s’est alarmé : « la pénurie d’en- seignants qualifiés représente une crise grave ».

MÉTIER EN SOUFFRANCE

Ce sont en effet plusieurs millions d’enseignants qui manquent, au niveau mondial, ne serait-ce que pour atteindre l’objectif II des OMD(2)

« assurer à tous l’éducation primaire ». Fred Van Leeuwen a fait le lien avec les récentes études de

l’OCDE(3), qui décrivent une charge de travail sans cesse croissante, des perspectives de carrière limitées, des conditions de travail dégra- dées. La conception d’une École émancipatrice et ne se contentant pas de préparer à l’insertion professionnelle est donc largement partagée, de même que l’analyse du SNES-FSU sur les causes du manque d’attractivité de nos métiers. Le SNES-FSU va s’employer, avec ses partenaires de l’IE, à faire le lien entre cette campagne mondiale qui débute et la déclinaison nationale des ques- tions soulevées. ■Florian Lascroux (1) Site de la campagne : www.unite4education.org (2) Objectifs du Millénaire pour le développement (3) Organisation de Coopération et de Développement Économiques

HARCÈLEMENT À L’ÉCOLE

UN PLUS ET DES MOINS

L

a conférence environnementale qui vient de se tenir a notamment « planché » sur l’Éducation à l’Environnement et au Développement Durable.

Le CESE (Conseil économique social et environ- nemental) en est également saisi et le SNES-FSU a participé à une table ronde dans ce cadre.

L’inscription de l’EEDD dans la loi de refondation fait suite à une réflexion enclenchée dans les années 90 et à une circulaire de novembre 2011 qui rappelle l’objectif « donner au futur citoyen les moyens de faire des choix en menant des raisonnements inté- grant les questions complexes du développement durable qui lui permettront de prendre des décisions, d’agir de manière lucide et responsable, tant dans sa vie personnelle que dans la sphère publique ».

MISE EN ŒUVRE CHAOTIQUE

Dans un contexte qui était celui des suppres- sions de postes, diminutions horaires et d’une concertation inexistante sur les programmes, l’EEDD, transversale à plusieurs disciplines, n’a pu être mise en œuvre comme souhaitable, en particulier en terme de projets. Pour autant, l’Éducation nationale s’était emparée de cette question – complexe – qui s’appuie sur des savoirs en mouvement, éventuellement controversés.

La « feuille de route 2013 » de la conférence envi- ronnementale engage 10 chantiers prioritaires pour l’EEDD dont le développement de sorties et classe « nature », l’intégration dans l’ensemble des programmes de l’environnement et du déve- loppement durable, la formation des enseignants dans les ESPE… Il s’agira aussi de préparer l’accueil en 2015 de la 21eConférence des parties à la convention climat en France en impliquant la jeunesse, les écoliers, les collégiens et les lycéens.

Le Conseil supérieur des programmes devra tra- vailler à la cohérence et à la complémentarité des programmes des disciplines sur cette ques- tion, d’autant qu’un rapport du recteur Moret sur l’enseignement de la biodiversité a égale- ment été remis au ministre.

Pour le SNES-FSU, il s’agit bien avec l’Éducation au Développement Durable de donner aux élèves, à partir des entrées disciplinaires, des clés de compréhension du monde, non de rajouter une discipline ni d’ajouter le E d’environnement à chacune ou certaines. Cela suppose du temps, notamment pour travailler de manière pluridis- ciplinaire, mener des débats et mettre en œuvre des projets à l’initiative des équipes.

Élizabeth Labaye

L

’OCDE a publié la première édition des Pers- pectives de l’OCDE sur les compétences qui présentent les résultats d’une évaluation des adultes menée dans le cadre du PIAAC (Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes), un PISA pour adultes en quelque sorte , avec tous les biais de ce genre d’évaluation que le SNES-FSU pointe depuis des années. 157 000 adultes âgés de 16 à 65 ans ont été interrogés dans 24 pays dont 22 pays membres de l’OCDE : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique (Flandres), Canada, Corée, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Irlande, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni (Angleterre et Irlande du Nord) et Suède ; et deux pays partenaires : Chypre et la Fédération de Russie.

Cette étude évalue la « numératie », c’est-à-dire la capacité d’utiliser des compétences numériques et mathématiques, ainsi que la « littératie », c’est- à-dire la capacité de comprendre et de réagir de façon appropriée aux textes écrits.

FORT ÉCART ENTRE LES GÉNÉRATIONS

Quels résultats pour la France ? Peu glorieux à pre- mière vue. La France compte 28 % d’adultes peu compétents pour ce qui est de la « numératie » alors que la moyenne est de 19 % dans l’OCDE. Et en « littératie », avec une moyenne de 11,8 % dans l’OCDE, les Français ne sont que 7,7% à atteindre les deux niveaux de compétences les plus élevés (niveau 4 et 5). Seuls les Espagnols et les Italiens font moins bien que nous.

Un point positif cependant à relever : la France fait partie des pays où l’écart entre nouvelles et anciennes générations est le plus fort. C’est sans doute un effet de la politique de dévelop- pement du premier degré. Le score moyen des 16-24 ans est de 275 alors que celui des 55- 64 ans est de 243.

Une présentation très détaillée des résultats aura lieu à Paris en novembre dans le cadre de la Com- mission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC). Le SNES-FSU ne manquera pas de souli- gner la dichotomie entre compétences et quali- fications, et de questionner des résultats liés aux inégalités de la société française. L’US Magazine de novembre reviendra sur ce sujet.

Odile Cordelier

Dans le cadre de la journée mondiale des enseignants, l’Internationale de l’Éducation lance une campagne « uni(e)s pour l’éducation ! ».

COMPÉTENCES DES ADULTES

INQUIÉTANT POUR LA FRANCE

L’OCDE a procédé à une évaluation des compétences d’adultes dans 24 pays.

Les mauvais résultats de la France incitent à réfléchir.

©DR ©Fotolia.com / Contrastwerkstatt

L’ÉDUCATION AU DÉVELOPPEMENT DURABLE

UN ENJEU DE CITOYENNETÉ

Avec l’éducation au développement durable réaffirmée lors de la conférence environnementale, il ne s’agit pas de rajouter une discipline.

En France, 50 % de la population

gagnent moins de 1 583

1 % de la population gagne plus de 7 451

Source : alter éco 2013

Références

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