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Les femmes chefs de ménage dans les Caraïbes: structures familiales et condition de la femme

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Les femmes chefs de

ménage dans les Caraïbes:

structures familiales et condition de la femme

Joycelin Massiah

Unesco

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Les femmes dans une perspective mondiale

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Les femmes

chefs de ménage dans les Caraïbes :

structures familiales et condition de la femme

Joycelin Massiah

Directrice adjointe

Institute of Social and Economie Research, University of the West Indies,

Bridgetown, la Barbade

Unesco

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L'auteur est responsable du choix et de la présentation des faits figurant dans cet ouvrage ainsi que des opinions qui y sont exprimées, lesquelles ne sont pas nécessairement celles de l'Unesco et n'engagent pas l'Organisation.

Publié en 1983 par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture.

7, place de Fontenoy, 75700 Paris Imprimé par Darantière, 21800 Quetigny ISBN 92-3-202047-5

i£i Unesco 1983

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Préface

La présente monographie expose les résultats d'une étude nationale de cas, réa- lisée dans le cadre du programme de la Division de la population, intitulée :

« Étude des effets de l'évolution démographique et du développement sur la condition des femmes. » Cette recherche est constituée par l'analyse des diffé- rents effets du développement social et économique sur la condition de la femme.

Elle a essentiellement pour objet de dégager les relations entre développement socio-économique et tendances démographiques, d'analyser les effets de ces relations sur le rôle des femmes dans la famille, leur place dans la population active, le profil de leur migration et de leur fécondité. Il existe évidemment, sur le plan national aussi bien que régional, des différences considérables en ce qui concerne la situation de la femme au sein de la famille, son statut social et économique. Ce genre d'étude est précisément destiné à cerner la nature de ces différences, leurs implications pour les femmes et pour le développement dans les pays concernés.

Effectuée par Joycelin Massiah, la présente étude met au jour l'existence d'un nombre relativement élevé (environ le tiers du total de la région) de ménages qui, dans les Caraïbes, sont dirigés par des femmes. L'auteur donne des infor- mations très utiles sur la structure de ces ménages, leur origine, leurs problè- mes et les multiples stratégies de survie adoptées par les femmes dans cette situa- tion. Ses conclusions montrent que les femmes chefs de ménage sont reléguées dans des emplois mal payés et subalternes, n'offrant aucune perspective d'avan- cement. L'étude confirme que ces femmes sont plus défavorisées que leurs homologues masculins. Les mesures destinées à remédier à cette situation devraient donc viser d'abord à accroître les revenus des hommes aussi bien que ceux des femmes puisque, dans les deux cas, il est difficile d'entretenir une famille quand on est pauvre ou en chômage.

Cette étude intéressera les planificateurs du développement puisqu'il est indi- qué clairement que les décideurs ont le choix entre la réhabilitation et l'assis- tance : l'assistance qui grève lourdement le faible budget disponible pour l'aide

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publique dans la région et contribue, sans doute, à perpétuer une situation regrettable ; la réhabilitation qui implique que soient mis en place des program- mes spécifiquement destinés aux femmes — création de garderies d'enfants, formation des femmes dans des secteurs où elles ne sont pas traditionnellement employées, augmentation d'offres d'emploi à temps partiel et d'activités rému- nérées leur permettant de travailler tout en restant chez elles. Ainsi les femmes chefs de ménage n'auraient-elles plus besoin de recourir à l'assistance sociale publique et pourrait-on même freiner l'ampleur de ce phénomène.

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Table des matières

I. Introduction 9 Historique 9

Un problème de définition 13

II. Profil démographique du ménage à direction féminine dans les Caraïbes 17

Éducation 20 Emploi 21 Profession 23

III. Stratégies de survie 31

IV. Les plus pauvres parmi les pauvres 41 Sécurité sociale 42

Dégrèvements fiscaux 43 Avoir fiscal 44

Autres allocations 44 Aide publique 45 Profils 47

V. Conclusion 53 Annexe 59

Six études de cas sur les bénéficiaires de l'assistance sociale 59

Bibliographie 63

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I. Introduction

Historique

On constate, à la lumière des derniers recensements et des récentes enquêtes sur la condition de la femme dans différentes sociétés, un accroissement du nombre des ménages dont le chef est une femme, en particulier dans les pays en développement [37]'. Ce phénomène semble étroitement lié aux processus de modernisation qui sont associés à certaines stratégies de développement. Un rapport récent illustre de manière éloquente les conséquences néfastes de ces stratégies pour la femme en général et pour celle qui est chef de ménage en particulier [9]. Ce rapport, établi à partir de données globales de recensement, comprend une section importante consacrée aux pays des Caraïbes membres du Commonwealth, qui utilise les résultats du recensement de 1970 et est com- plétée par un aperçu de certains ouvrages d'anthropologie consacrés à la famille dans les Caraïbes. D'après ce rapport, les données relatives aux Caraïbes témoi- gnent de façon irréfutable de la situation défavorable où sont placées les fem- mes chefs de ménage par rapport à la population féminine en général et aux hommes chefs de ménage en particulier [9, p. ii].

Sans vouloir entrer dans une longue discussion sur les origines du phéno- mène, il importe de noter qu'il s'agit d'une caractéristique de la famille antil- laise qui remonte à l'aube de son histoire. L'esclavage déniait aux esclaves toute possibilité de bénéficier des conditions les plus élémentaires qu'exigent la créa- tion et l'entretien d'un foyer par un couple légalement marié. Le mariage chrétien était incompatible avec le régime esclavagiste, chaque membre du couple pouvant à tout moment être éloigné ou vendu. L'enfant d'une esclave, dont le statut dépendait directement de celui de sa mère, appartenait donc automa- tiquement au propriétaire de celle-ci. Les mesures destinées à stimuler la repro- duction prenaient souvent la forme de dispenses accordées exclusivement à la

1. Les chiffres entre crochets correspondent aux entrées de la liste de références placée en fin de volume.

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mère et aux régisseurs ou surveillants des plantations, mais jamais aux pères.

Ainsi se trouvait légitimé le caractère central du rôle de la mère, notion pro- fondément enracinée dans les systèmes de parenté des tribus d'Afrique de l'Ouest déportées dans le Nouveau Monde.

Des données récentes indiquent que de telles pratiques n'ont pas nécessai- rement contribué à introduire et à perpétuer la notion de la marginalité mascu- line. Higman, se fondant sur les renseignements relatifs à la Jamaïque, à la Trinité-et-Tobago et à la Barbade, a montré que les jeunes femmes esclaves vivaient généralement en concubinage non fécond ou à l'intérieur d'une famille élargie constituée par un groupe de plusieurs ménages. Durant les premières années de leur fécondité, la majorité des femmes en esclavage vivaient en coha- bitation avec un concubin et leurs enfants. Une fois que ceux-ci avaient créé leur propre foyer, elles vivaient avec leur compagnon ou, en cas de décès de ce dernier, avec leurs enfants au sein d'une famille élargie [22]. Les témoigna- ges dont on dispose sur la mortalité des esclaves de sexe féminin donnent à penser que, l'espérance de vie étant de vingt-trois ans seulement à la fin de la période esclavagiste [41], les cas d'établissement de foyers « grand-maternels » par les femmes survivantes devaient être très rares. Les données de Higman montrent que les ménages composés d'une femme et de ses enfants constituaient 14 % des ménages de la Jamaïque et 29 % de ceux de la Trinité-et-Tobago.

Cela semble indiquer que si l'existence de femmes chefs de ménage était un phénomène déjà bien établi à l'époque de l'esclavage, il était peut-être moins répandu qu'on voudrait le faire croire '.

L'existence dans la région de ménages dont les chefs sont des femmes peut également s'expliquer par un deuxième ensemble de facteurs : les migrations.

On a déjà souligné leur importance à propos d'autres sociétés, mais il s'agis- sait surtout de migrations internes. Dans les Caraïbes, sans pour autant mini- miser l'importance de la migration interne des campagnes vers les villes, on peut dire que c'est surtout la migration vers l'étranger qui est la plus impor- tante. Ce phénomène est caractéristique des sociétés caraïbes depuis les pre- mières années de leur histoire et a pris une importance particulière à partir du troisième quart environ du xixe siècle. En fait, à l'exception d'une brève période allant de la fin des années 1920 au début des années 1940, la région des Caraï- bes a été, au cours des cent dernières années, le théâtre d'un exode incessant dont la direction et l'ampleur se modifiaient selon l'idée que se faisaient les migrants des possibilités qui s'offraient à eux. On peut dire qu'une éthique de l'émigration fait aujourd'hui partie intégrante de la culture, dans la mesure où l'on reconnaît à l'état d'émigré un caractère légitime. Jusqu'à ces derniers temps, le phénomène était essentiellement masculin et a eu des conséquences importantes pour la population féminine. Des courants migratoires successifs ont attiré de plus en plus d'hommes : d'où des déséquilibres très marqués entre

1. Inversement, entre 36 et 54 % des unités familiales étaient des familles simples ou des cohabi- tations stériles, ce qui implique que le ménage sans partenaire masculin ne représentait pas néces- sairement la norme.

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Introduction

les sexes dans les groupes d'âge correspondant à la période de production et de reproduction. A la Barbade, par exemple, le rapport de masculinité pour ces groupes d'âge est passé, entre 1891 et 1921, période marquée par une émi- gration à forte dominante masculine, de 715 à 526 %o. Entre 1921 et 1946, période d'émigration minimale, la situation s'est très nettement améliorée et le rapport de masculinité est remonté à 845 %o. A nouveau, une poussée de l'émigration s'est produite durant les années 1950, avec une fois encore comme conséquence une diminution du rapport de masculinité qui était retombé à 809 %o en 1960, puis nouveau renversement de la tendance après 1960 et remontée du rapport de masculinité à 909 %o pour les groupes d'âge considé- rés. Le phénomène est ici particulièrement intéressant, car, durant cette période, beaucoup de femmes ont participé à ce mouvement d'émigration, ce qui a atté- nué dans une certaine mesure le déséquilibre traditionnel en faveur des fem- mes. L'absence d'hommes dans ce groupe d'âge crucial a obligé beaucoup de femmes à prendre en main la direction de leur foyer et l'on peut dire que c'est à cette période que le phénomène de la femme chef de ménage s'est solidement enraciné dans la région.

Toutefois, cette situation s'explique aussi par d'autres raisons, liées notam- ment au fait que l'amélioration de la condition socio-économique de la femme a rendu cette dernière plus indépendante. C'est ainsi que l'union temporaire sans cohabitation a été mieux acceptée par la société, qui a cessé de la considé- rer comme une déviance. Une étude récente conclut sur le sujet en ces termes ' : « Si l'on examine attentivement les opinions des femmes que nous avons interrogées, on constate qu'elles considèrent que cette forme de famille leur donne un degré d'indépendance et de liberté qui est largement à leur avan- tage. Même en ce qui concerne l'entretien de leurs enfants et de la famille dans son ensemble, elles affirment que l'absence d'un partenaire n'a rien de catas- trophique. Leur situation économique ne leur paraît pas anormalement diffi- cile : elles n'ont pas à dépenser une partie de l'aide financière qu'elles peuvent recevoir de leurs partenaires pour l'entretien de ces derniers, comme elles devraient le faire si leurs partenaires et elles-mêmes vivaient sous le même toit.

Elles peuvent consacrer cet argent uniquement à leur propre entretien et à celui de leurs enfants » [43, p. 249].

En fait, les femmes interrogées au cours de l'étude menée à la Jamaïque insistent sur les avantages manifestes d'une telle union, qui s'ajoutent à leur responsabilité de chef de ménage, à savoir la garantie de leur liberté et une cer- taine indépendance, avantages auxquels elles semblent attacher beaucoup de prix.

La plupart des études consacrées aux familles noires à faible revenu dans la région des Caraïbes signalent que les ménages dirigés par des femmes y sont

1. Contrairement à la définition adoptée pour le recensement, nous retiendrons pour ce type d'union les caractéristiques suivantes : relation sexuelle stable entre les partenaires, chacun d'eux entre- tenant un ménage séparé, et absence de sanction légale de l'union. La plupart des femmes se trouvant dans cette situation faisaient partie d'un ménage constitué d'elles-mêmes et de leurs enfants, ce qui signifie qu'elles étaient des femmes chefs de ménage [43].

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nombreux et insistent surtout sur la notion de « matrilocalité » '. Nous ne nous engagerons pas dans une controverse sur le sens du terme « matriloca- lité », utilisé ici pour indiquer le caractère central du rôle de la mère du triple point de vue structurel, culturel et affectif [52]. L'expression de « ménage matri- local » servira ici à désigner toute une gamme d'arrangements domestiques se caractérisant principalement par l'absence d'un adulte de sexe masculin vivant dans une relation d'époux ou de partenaire avec la femme chef de ménage, ainsi que l'absence d'une structure essentiellement constituée par le lien conju- gal entre ses membres. Il peut s'agir d'unités groupant deux ou trois généra- tions, analogues à ce que Laslett appelle la « famille simple » et la « famille élargie » [27, p. 29-30]. La caractéristique distinctive dominante dans ce cas est non seulement que la femme assume la responsabilité de la vie du ménage composé d'elle-même, de ses enfants et/ou petits-enfants, mais aussi que sa position de chef de ménage est reconnue et acceptée par tous les membres du foyer. Certains auteurs expliquent la fréquence particulière de ce phénomène aux Caraïbes par des raisons d'ordre démographique : la proportion relative de ces ménages serait d'autant plus élevée que le rapport de masculinité serait plus faible [39] ; d'autres invoquent des raisons d'ordre économique : des fem- mes deviennent chefs de ménage dès lors qu'un nombre important d'hommes sont dans l'impossibilité de trouver un travail assez rémunérateur pour subve- nir aux dépenses d'un ménage [19]. L'une des premières études sur la struc- ture de la famille antillaise souligne cependant combien il importe de replacer ce phénomène dans le cadre du cycle de vie de la femme [47]. Smith attribue cette situation à l'insécurité économique et à la marginalité des groupes les plus pauvres par rapport au système économique général.

Bien que les diverses études sur le sujet donnent à penser que l'existence de femmes chefs de ménage constitue l'un des traits distinctifs de la vie fami- liale des populations les plus défavorisées, il semble que ce phénomène n'ait pas été étudié en se plaçant du point de vue de la femme. La présente analyse est consacrée non pas aux circonstances qui conduisent à ce type d'arrange- ment domestique, mais aux caractéristiques qui sont celles des femmes chefs de ménage, à leurs problèmes et à la manière dont elles font face à cette situa- tion particulière. Cette étude se rapporte à trois sources de données : le recen- sement de 1970 (de manière à établir le profil démographique de la femme chef de ménage dans les Caraïbes) ; une petite étude pilote portant sur « le rôle des femmes dans les Caraïbes (qui a permis de définir quels étaient les problèmes et les stratégies de survie de ces femmes dans les trois territoires de la Barbade, de la Jamaïque et de la Trinité-et-Tobago) 2 ; les dossiers de l'Assistance

1. Voir particulièrement, dans la bibliographie, 12, 23, 39, 47, 57, où est spécifiquement abordée la question de la femme chef de ménage, considérée de manière distincte de celle de la « matri- localité ». Pour une bibliographie détaillée des études sur la famille antillaise, voir 32.

2. Cette étude pilote a revêtu la forme d'un test préliminaire, où un questionnaire centré sur les thèmes suivants a été soumis à un groupe de vingt-huit personnes : soutien affectif, moyens d'existence, pouvoir et autorité. L'étude n'était pas consacrée spécifiquement à la question des femmes chefs de ménage, mais au rôle de la femme en général. La présente étude utilise les données intéressant les dix femmes qui se sont formellement déclarées chefs de ménage.

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Introduction

publique de la Barbade (afin de présenter un exemple d'action gouvernemen- tale face à la détresse des plus démunies d'entre elles). La dernière partie est consacrée aux aspects politiques de la question.

Un problème de définition

Il n'est peut-être pas inutile d'examiner d'abord les différents types de ménage dirigés par une femme. Dans les sociétés occidentales, les femmes chefs de ménage sont habituellement classées d'après leur situation matrimoniale : elles sont veuves, divorcées ou séparées. Le veuvage n'est pas considéré ici comme l'un des éléments essentiels de ce phénomène. Le facteur déterminant, c'est l'ins- tabilité du couple. D'après Sawhill, aux États-Unis d'Amérique, par exemple, le fait que les femmes peuvent être de plus en plus indépendantes financière- ment et le changement d'attitude de la société face au rôle de la femme ont conduit, dans certains cas, nombre d'entre elles à mettre fin à un mariage mal- heureux ou à rester célibataires [45]. Il semblerait que cette tendance soit sur le point de gagner les Caraïbes ; elle se manifeste déjà à la Barbade, où le nombre annuel des demandes de divorce et celui des divorces prononcés ont plus que triplé entre 1948 et 1975, alors que le nombre moyen de mariages n'augmen- tait que de 20 °7o par an. Dans le même temps, le taux de divortialité, qui était de 1,4 % en 1948, est passé à 6,2 % en 1960 et à 12,9 % en 1975. L'intérêt de ces chiffres est de montrer que, si jusqu'aux années 60 la majorité des deman- des de divorce étaient introduites par des hommes, la tendance s'est totalement inversée à partir de 1970 : en 1975, plus des deux tiers des demandes de divorce étaient formulées par des femmes [16]. L'absence de données comparables pour d'autres parties de la région ne permet pas de dire s'il s'agit là d'une aggrava- tion de l'instabilité conjugale. Les données du recensement indiquent en fait que 2 % seulement des femmes chefs de ménage sont divorcées ou séparées '.

Les veuves, qui représentaient de 34,1 % (Guyane) à 11,4 % (Saint-Vincent) des femmes chefs de ménage, constituent aux Caraïbes une catégorie beaucoup plus importante. Dans des sociétés où l'espérance de vie ne cesse de s'accroître

— toujours à l'avantage des femmes — et où la différence d'âge moyen au mariage entre l'homme et la femme ne dépasse pas cinq ans, il n'est pas sur- prenant que le nombre de veuves soit élevé. A la Jamaïque, par exemple, l'espérance de vie chez les hommes est passée de 35,9 ans en 1921 à 62,2 ans en 1960, alors que, pendant la même période, elle passait, chez les femmes, de 28,2 à 66,3 ans. En 1960, l'âge moyen au mariage pour les Jamaïquaines de 15 à 49 ans était de 30,9 ans et il était de 35,2 ans pour les hommes de 15 à 59 ans. Si une femme âgée de 15 ans épousait un homme de cinq ans son aîné, la probabilité pour l'homme de survivre à la femme après qu'elle aurait

1. Les valeurs étant 6 "la dans les îles Turques et Caiques et 0,5 % à Sainte-Lucie.

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atteint l'âge de 50 ans était de 0,88 %, alors que la probabilité qu'elle lui sur- vive jusqu'à ce qu'il ait 50 ans était de 0,93 %. En bref, les femmes ont plus de chances que les hommes de survivre à leur conjoint. De plus, comme dans beaucoup de sociétés, malgré l'absence de tabous culturels à l'encontre du rema- riage des veuves ou d'un soutien public en leur faveur, les veuves ont peu ten- dance à se remarier. Aussi sont-elles dans l'obligation de pourvoir à l'entretien de ménages indépendants composés d'elles-mêmes et de leurs enfants.

Dans les Caraïbes, la majorité des femmes chefs de ménage n'ont jamais été mariées légalement, mais ont connu soit le mariage consensuel (concubi- nage), soit l'union temporaire. Certains ménages dirigés par une femme com- prennent un partenaire masculin habitant sous le même toit, mais qui, pour des raisons économiques ou de santé, est dans l'impossibilité d'assumer la direc- tion du foyer. Cette incapacité nuit à son statut au sein du ménage et il se crée de facto un ménage à direction féminine où la femme garde la maîtrise des revenus et des ressources qu'elle peut avoir ainsi que l'autorité sur ses enfants.

Qu'il y ait ou non présence d'un partenaire masculin, il ne faut pas oublier que les ménages dont le chef est une femme ne comprennent pas nécessaire- ment des enfants, bien que ce soit le plus souvent le cas. Ce point est impor- tant dans une région où les taux et les courbes de mortalité sont très proches de ceux du monde développé. Les femmes vivent donc plus longtemps et beau- coup de femmes âgées choisissent de vivre seules — en « solitaires », pour reprendre les mots de Laslett —, ce qui a des incidences très précises en matière d'assistance sociale.

La définition de ce qui constitue un ménage dont le chef est une femme dépend entièrement de ce que l'on entend par « ménage » et « chef de ménage ».

Conformément aux procédures recommandées par les Nations Unies, les trois derniers recensements des pays des Caraïbes membres du Commonwealth ont adopté la définition suivante : « Un "ménage privé" (private household) est constitué par une ou plusieurs personnes vivant volontairement sous le même toit et prenant ensemble au moins un repas par jour. Il se compose en général du père, de la mère, des enfants, d'autres membres de la famille et d'autres personnes partageant la vie du ménage [53]... Il faut noter, toutefois, qu'un membre du ménage ne fait pas nécessairement partie de la famille, ni que tous les membres de la famille sont nécessairement membres du ménage. De même, un ménage peut comprendre plus d'une famille [53]. »

On fait donc bien la distinction entre le ménage (household), qui est conçu en termes d'arrangements domestiques, et la famille (family), qui est définie en termes de parenté. Il s'agit d'une distinction importante que les auteurs des travaux actuels sur les ménages dirigés par une femme ont tendance à négliger.

Une autre définition qui mérite d'être rappelée est celle de l'expression « chef de ménage » ; celle qui a été retenue dans les derniers recensements est la sui- vante : « Est généralement chef de ménage la personne qui est responsable de l'entretien et de l'existence du ménage, habituellement le mari ou le concubin.

Lorsque ce n'est pas le cas ou qu'aucun homme ne vit dans le ménage, est chef

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Introduction

de ménage la personne gui revendique cette position [souligné par nous] ou que les autres membres du ménage considèrent comme tel [53] '. »

Cette approche répondait à trois buts essentiels. Premièrement, elle four- nissait à l'agent recenseur un point de contact, pour la collecte des renseigne- ments sur le ménage, en ce que le chef de ménage pouvait toujours lui fournir la plupart des informations nécessaires sur tous les membres du ménage. Deuxiè- mement, les caractéristiques du ménage sont fonction de la personne désignée comme en étant le chef. Cela facilite les tabulations croisées entre les caracté- ristiques du ménage et les caractéristiques sociales et démographiques de la per- sonne qui en est le chef. Troisièmement, les deux derniers recensements ont utilisé le système de la consultation des chefs de ménage pour recueillir des don- nées sur les conditions de logement et les caractéristiques de l'unité d'habita- tion. Ces données n'ont pas été l'objet d'une tabulation par type de chef de ménage, mais la conduite simultanée d'un recensement de la population et de l'habitation a permis une économie très appréciable.

Malgré ces avantages certains, il va de soi qu'en s'en remettant à l'appré- ciation de la personne interrogée, au lieu de charger l'agent recenseur de déter- miner la catégorie en fonction d'un critère bien précis, qui serait sans doute la responsabilité de l'entretien et du maintien du ménage, on a introduit dans le recensement un biais culturel indiscutable. Aux Caraïbes, où l'on insiste sur la matrilocalité de la famille, mais où l'autoritarisme masculin est en même temps l'état idéal, on risque fort de donner une image exagérée du rôle diri- geant de l'homme dans le ménage. Si, par ailleurs, on se fonde sur le critère de « la personne qui revendique cette position », il se peut qu'une femme se prévale du titre de chef de ménage si son mari ou son compagnon est absent au moment du recensement. Il est impossible de déterminer si ces deux tendan- ces opposées finissent par s'équilibrer. Toutefois, dans une région où la femme joue depuis toujours un rôle important, les données sur le sexe des chefs de ménage sont considérées, sur le plan national, comme des éléments très impor- tants de la planification sociale. Donc, contrairement à ce qui se passe dans d'autres régions, comme celle des pays de la Communauté économique euro- péenne, qui ont décidé de ne plus établir les tabulations d'après les caractéris- tiques du chef de ménage, on s'efforce dans les Caraïbes de développer ce genre de tabulation et d'en améliorer la précision.

Bien que les définitions utilisées pour les recensements ne nous paraissent pas en tout point satisfaisantes, nous ne devons pas oublier qu'il serait illu- soire d'attendre trop de raffinement conceptuel d'une opération qui, comme celle-là, porte sur des milliers, voire des millions d'individus. De plus, la recherche d'un substitut valable à la notion de chef de ménage a été l'objet de peu d'études méthodologiques et l'expérience a montré que celles qui ont été effectuées ont finalement abouti à peu près aux mêmes résultats que les recensements antérieurs utilisant la notion de chef de ménage. Tel a été, en 1980, le cas pour le recensement de la population et de l'habitation aux

1. Cette définition a été retenue pour les recensements de 1970 et 1980 dans la région.

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États-Unis d'Amérique, où l'on a retenu la notion de « personne de référence », celle-ci étant définie comme la « personne qui est propriétaire ou locataire de l'habitation » [54]. En fait, les données de recensement ne peuvent fournir que des indicateurs généraux et très approximatifs des caractéristiques du chef de ménage, quelle que soit la définition adoptée. Des indicateurs plus précis relè- vent de la microanalyse et l'on peut alors aborder des questions telles que la diversité des structures des ménages, les conditions qui en déterminent le type, la nature et la répartition de l'autorité selon les types de ménage, la relation entre ces derniers et les structures politico-économiques auxquelles ils se trou- vent intégrés.

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II. Profil démographique

du ménage à direction féminine dans les Caraïbes

Les données du recensement de 1970 permettent pour la première fois de pro- céder à une étude comparative détaillée des caractéristiques des chefs de ménage.

Les tableaux récapitulatifs qui ont été publiés sur la population des ménages ordinaires utilisent le sexe du chef de ménage comme une variable de contrôle, qui fait elle-même l'objet d'une tabulation distincte par âge, niveau d'instruc- tion, situation de famille, activité professionnelle et niveau du revenu. Une tabu- lation indique les femmes chefs de ménage en fonction de la forme d'union qui est la leur. Certaines tabulations sont des tableaux à trois entrées consti- tuées par la variable considérée, la taille du ménage, et le nombre de pièces d'habitation. D'autres sont des tableaux à deux entrées faisant intervenir la variable considérée et le type d'habitation. Toutes les tabulations sont présen- tées séparément selon le sexe du chef de ménage. Pratiquement, toutes sont établies sur une base nationale, toutefois, quelques-unes le sont soit à un niveau géographique ou administratif, soit au niveau d'une subdivision (à l'intérieur d'une division principale), mais aucune n'en comporte au niveau du district de recensement. Le seul matériel tant soit peu comparable fourni par un recen- sement antérieur est le tableau des districts de recensement, publié en 1960, donnant le nombre des familles suivant leur dimension et le sexe du chef de famille. Le travail de reconstitution des unités familiales s'est révélé trop gigan- tesque pour être répété en 1970 et 1980 ; c'est la raison pour laquelle l'accent a été mis sur les données relatives au chef de ménage. Deux études au moins ont utilisé certaines des données du recensement de 1970 l. Nous essaierons ici de faire un pas de plus dans ces analyses.

Le tableau 1 indique que, pour l'ensemble de la région, 32 % environ des chefs de ménage sont des femmes, avec un maximum de 47 % à Saint-Kitts 1. Les chiffres présentés dans ces deux études diffèrent quelque peu, car l'étude de Buvinic [9]

exclut les ménages constitués d'une seule personne. Composés dans une forte proportion par des femmes de soixante-cinq ans ou plus, qui constituent un problème social particulier, ces ménages sont inclus dans notre étude [30].

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et un minimum de 22 % en Guyane. Dans huit territoires sur quatorze, les pour- centages sont supérieurs à 40 °7o et, dans trois, ils sont inférieurs ou égaux à 25 %. En général, c'est dans les pays à forte population noire qu'on trouve un pourcentage important de ménages dirigés par une femme, à l'inverse des pays à forte population originaire de l'Inde (Trinité, Guyane) ou d'Indiens autochtones (Belize). Un territoire, celui des îles Vierges britanniques, connu pour avoir un taux élevé de migration d'hommes et de femmes, présente lui aussi des pourcentages relativement faibles.

L'âge médian pour les deux sexes est nettement supérieur à quarante ans pour l'ensemble des territoires, l'âge médian chez les femmes étant supérieur à celui des hommes dans tous les cas, sauf deux. Dans deux territoires, la Guyane et les îles Caïmans, l'âge médian pour les femmes est même d'environ huit ans supérieur. Cette situation peut probablement s'expliquer en grande partie par le profil de la mortalité, qui fait que les femmes survivent aux hommes à l'ex- trémité supérieure de l'échelle des âges. Nettement plus du tiers des ménages féminins composés d'une seule personne sont constitués par des femmes âgées de plus de soixante-cinq ans. La proportion atteint même 54 °7o dans les îles Turques.

Dans les Caraïbes, les hommes et les femmes qui sont chefs de ménage entre- tiennent des ménages de dimension sensiblement équivalente, les ménages dont le chef est un homme ayant tendance en général à être un peu plus importants, la moyenne pour les quatorze territoires étant de 4,8 personnes pour les hom- mes et de 4 pour les femmes. Les ménages les plus importants sont de 5,7 per- sonnes pour les hommes en Guyane et de 4,9 pour les femmes. Les chiffres les plus bas sont enregistrés à Montserrat, avec 3,5 personnes pour les hommes et 3,4 personnes pour les femmes.

Le quart environ des hommes chefs de ménage aux Caraïbes n'ont jamais été mariés. Cette proportion va d'un maximum de 45,4 % à la Jamaïque à un minimum de 10,7 % en Guyane. En revanche, le tableau 2 indique que près de 50 % des femmes chefs de ménage n'ont jamais été mariées, avec un maxi- mum de 67,3 "Io à Saint-Vincent et un minimum de 29,8 % en Guyane. Les différences de pourcentage entre les hommes et les femmes sont importantes, le maximum étant de 30 points pour Montserrat et le minimum de 12,2 points pour la Trinité-et-Tobago.

Dans les recensements effectués dans les Caraïbes, une distinction a été faite entre la situation conjugale définie juridiquement et le type d'union, indiquant la relation existant au moment du recensement dans le cas des femmes de 45 ans ou moins, ou à l'âge de 45 ans dans le cas des femmes de 45 ans ou plus. Trois types d'union sont reconnus : le mariage légal, caractérisé par une sanction légale et la cohabitation ; le mariage consensuel (concubinage), comportant une simple cohabitation ; l'union temporaire, pour indiquer la naissance d'un enfant durant l'année qui a précédé le recensement alors que la femme n'était pas mariée ou ne vivait pas en concubinage à la date du recensement. Les femmes vivant seules au moment du recensement ou à l'âge de 45 ans ont été réparties entre plusieurs catégories : celles qui ne vivaient plus avec leur mari, celles qui

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Profil démographique du ménage à direction féminine dans les Caraïbes

ne vivaient plus avec un concubin et celles qui n'avaient jamais été mariées ou n'avaient jamais vécu en concubinage. Cette approche est considérée comme plus représentative de la situation réelle de la femme que celle qui fait appel à la situation conjugale.

A partir de là, le tableau 3 indique que, dans les Caraïbes, 32,9 % des femmes chefs de ménage étaient mariées en 1970, ce qui représente la pro- portion la plus importante enregistrée. Elles sont suivies, dans l'ordre numérique décroissant, par les femmes ne vivant pas avec leur mari (21,6 % ) , les femmes ne vivant pas avec leur concubin (19,9 °/o) et les femmes vivant en concubinage (14,8 °/o). Loin derrière viennent les femmes vivant une union temporaire (visit union) (4,8 %) et les femmes n'ayant jamais vécu en concubinage ou n'ayant jamais été mariées (1,5 %) '. Les variations sont importantes suivant les territoires, mais cet ordre général se vérifie dans l'ensemble de la région. Jusqu'à quel point les femmes relevant de ces différents types d'union dépendent pour leur subsistance de leurs propres ressources financières ou de celles de leur partenaire, les données dont nous disposons ne nous le disent pas. Suivant la définition retenue pour le recensement, le titre de « chef de ménage » indique que le ménage dépend, pour sa subsistance, de la personne considérée comme responsable de la conduite de ses affaires, argent compris. Le type d'union concerné indique donc, pour le ménage dont le chef est une femme, la possibi- lité d'une source de revenu supplémentaire ou de rechange. Si l'on tient compte des définitions indiquées ci-dessus, plus de la moitié de ces femmes ne dispo- sent pas des ressources supplémentaires que procure la présence d'un homme au foyer.

Malheureusement, nous ne disposons pas, au niveau régional, d'une classification croisée des données concernant la forme d'union par rapport à l'activité principale et au sexe du chef de ménage. Cependant, des don- nées non publiées sur la Barbade indiquent qu'il existe une étroite corréla- tion entre le type d'union des femmes chefs de ménage et les taux d'acti- vité de l'ensemble de la population féminine active par type d'union (rho de Spearman = + 0,9) [31]. Cela semble impliquer que les femmes sans parte- naire masculin vivant sous le même toit présentent un taux d'activité plus élevé que celles qui habitent avec un partenaire.

La capacité des chefs de ménage de s'acquitter de leurs responsabilités peut être définie en fonction de leur niveau d'instruction, de leur partici- pation à des activités rémunérées et du fait qu'ils exercent des professions non agricoles. Il est donc intéressant d'examiner ces caractéristiques particu- lières.

1. Ces proportions concernent les femmes chefs de ménage en ne tenant pas compte des 23,9 % de femmes dont le type d'union n'est pas précisé. Si l'on tient compte de ce groupe, les propor- tions indiquées ci-dessus diminuent, mais l'ordre reste le même.

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Éducation

Bien que les chefs de ménage de sexe masculin aient tendance à avoir un niveau d'instruction supérieur à celui de leurs homologues de sexe féminin — les hom- mes étant généralement plus nombreux à poursuivre des études secondaires et universitaires —, la différence entre hommes et femmes est cependant minime.

D'après le tableau 4, 85,7 °7o des hommes et 88,3 % des femmes chefs de ménage de la région n'ont pas dépassé le niveau de l'enseignement primaire. Chez les hommes, ce pourcentage va d'un maximum de 92,5 % à Sainte-Lucie à un mini- mum de 36,5 % à la Barbade. Pour les femmes, les pourcentages sont respec- tivement de 96,6 % à Saint-Vincent et de 47,5 % à la Barbade. A ce niveau, les différences entre les hommes et les femmes varient de 16,8 points aux îles Caïmans à 1,2 point à la Jamaïque en faveur des hommes. Dans chaque terri- toire, le pourcentage des individus n'ayant pas dépassé le niveau de l'enseigne- ment primaire est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. A la Bar- bade, où la situation en matière d'éducation est la plus favorable, la différence atteint même 11 points en faveur des hommes.

On constate peu de différence au niveau des études secondaires. Pour les quatorze territoires, 9,5 % des hommes et 8,6 % des femmes chefs de ménage ont terminé leurs études secondaires et, à ce niveau, les variations territoriales sont très marquées. Pour les hommes, le maximum est de 58,9 °?o à la Barbade et le minimum de 3,3 °Io à Sainte-Lucie. Chez les femmes, les chiffres corres- pondants sont de 52 % à la Barbade et de 1,9 % à Sainte-Lucie et Montserrat.

S'il y a un rapport entre le niveau d'instruction et la capacité de s'acquitter de ses responsabilités, il semble donc que ce soit à la Barbade que les chefs de ménage, hommes ou femmes, sont le mieux armés.

Pour l'ensemble de la région, 2,4 % seulement des hommes et 0,6 % des femmes chefs de ménage sont passés par l'Université. La situation des quatre territoires les plus importants est particulièrement intéressante. C'est la Bar- bade qui enregistre la plus forte proportion d'hommes chefs de ménage titulai- res de diplômes et de grades universitaires (3,6 °?o), suivie par la Trinité avec 3 °7o. Chez les femmes, la Trinité vient au premier rang avec 1,1 °/o, suivie par la Jamaïque avec 1 %. C'est dans les deux cas la Guyane qui vient au dernier rang. Dans les territoires plus petits, la proportion des femmes chefs de ménage qui sont allées à l'Université est toujours inférieure à 1 %, sauf dans les territoires dont on sait qu'ils comptent une proportion appréciable de résidents d'origine étrangère, dont beaucoup exercent des professions libérales.

Emploi

Nous n'avons pas l'intention d'intervenir dans le débat qui a lieu actuellement sur le point de savoir si les définitions utilisées dans les recensements permet- tent d'apprécier exactement l'importance du travail dans la vie des femmes.

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Profil démographique du ménage à direction féminine dans les Caraïbes

Les nombreux ouvrages consacrés au rôle de la femme dans le développement nous apprennent que l'insatisfaction est grande dans ce domaine.

On peut essayer de suivre les mouvements des éléments économiquement actifs de ces populations à partir des données relatives à ce qu'a été leur acti- vité principale durant l'année qui a précédé le recensement '. Ces éléments ont été classés en sept catégories :

Travailleurs. Individus employés dans la production de biens et de services durant la plus grande partie des douze mois concernés — employeurs, sala- riés, travailleurs indépendants, travailleurs non rémunérés.

Demandeurs d'un premier emploi. Individus ayant consacré la plus grande partie de l'année à la recherche d'un premier emploi.

Autres demandeurs d'emploi. Individus ayant déjà travaillé, mais ayant con- sacré la plus grande partie de l'année à la recherche d'un emploi.

Désireux de travailler et disponibles. Individus ayant eu besoin d'un emploi, mais n'ayant pas consacré la plus grande partie de l'année à le rechercher.

Travailleurs domestiques. Individus effectuant des travaux ménagers non rémunérés.

Étudiants. Individus ayant consacré la plus grande partie de l'année à suivre les cours d'un établissement scolaire, mais l'ayant quitté à la date du recensement.

Retraités invalides. Individus retraités depuis un an ou moins.

Il est possible, à partir de ces catégories, de calculer les effectifs de la popula- tion active. On peut adopter la méthode classique, qui consiste à additionner les actifs et les demandeurs d'emploi, ou inclure également les étudiants et/ou les individus désireux de travailler et disponibles. Quelle que soit la procédure utilisée, l'élément principal de la population active est indiscutablement cons- titué par la catégorie des « travailleurs ». Cependant, si l'on considère les chefs de ménage, plus de 80 °ío des hommes contre seulement 37,9 % des femmes ont été enregistrés comme travailleurs. Pour ces dernières, le maximum est de 45,5 % à la Barbade et le minimum de 28,4 °7o à Belize. Cela ne tient pas compte d'une distinction qu'il importe de faire en ce qui concerne les personnes à inclure dans la population active. Si l'on s'en tient à la définition classique, 89,2 % des chefs de ménage de sexe masculin en font partie contre 42,4 °7o de leurs homologues féminins (tableau 5). Cet important écart disparaît cependant si l'on se réfère à la population active. La catégorie la plus importante à l'inté- rieur de celle-ci est celle des « travailleurs », dont font partie 93,2 % des hom- mes et 89,3 % des femmes (tableaux 6 et 7). Les variations sur le plan territo- rial sont limitées. Chez les hommes, les valeurs extrêmes sont de 98,9 % pour les îles Caïmans et les îles Vierges britanniques et 91,1 % à la Barbade. Pour les femmes, les pourcentages sont respectivement de 98,5 °7o à Belize et de 84,3 °/o à la Jamaïque. En fait, la proportion de travailleurs est à peu de chose

1. On trouvera dans Roberts [42] une analyse relative à l'applicabilité des concepts de population active dans le contexte des Caraïbes.

(21)

près la même pour les deux sexes si l'on considère les chefs de ménage comptés dans les effectifs de la population active.

La deuxième catégorie numériquement la plus importante est celle des

« Autres demandeurs d'emploi », qui représente 40 % du total pour chacun des deux sexes. La catégorie « Désireux de travailler et disponibles » représente 2,4 °Io chez les hommes et 5 % chez les femmes, tandis que l'on n'enregistre que moins de 1 % pour les catégories « Étudiants » et « A la recherche d'un premier emploi ». Cela traduit la répartition par âge des chefs de ménage car ces deux dernières catégories sont plutôt constituées par des individus jeunes qui viennent de quitter l'école et dont très peu seraient considérés comme chefs de ménage.

Les catégories « Autres demandeurs d'emploi » et « Désireux de travailler et disponibles » sont intéressantes, car elles apportent des éléments relatifs au niveau de chômage chez les individus qui, auparavant, travaillaient. Problème important, s'il en fut, pour ceux qui sont responsables de l'entretien d'un ménage. On peut considérer que le chômage total englobe ces deux catégories plus les catégories « A la recherche d'un premier emploi » et « Étudiants ».

Selon les estimations établies à partir de ces bases, l'effectif total des chômeurs parmi les chefs de ménage dans la région représente 48 000 individus dont 37 600, soit 76,9 % d'hommes, et 13 300, soit 23,1 °/o de femmes, ce qui sem- blerait indiquer, à première vue, un chômage important chez les hommes. Si l'on considère cependant les taux de chômage, c'est-à-dire la proportion de chô- meurs par rapport aux effectifs de la population active, cela représente des taux de 6,8 % pour les hommes et de 10,7 % pour les femmes. Les taux de chô- mage pour chaque catégorie de chômeurs sont plus élevés chez les femmes que chez les hommes. Chez les hommes, l'effectif le plus important correspond à la catégorie « Autres demandeurs d'emploi » et le taux enregistré à la Trinité- et-Tobago pour ce groupe atteint 6,9 °Io. En revanche, chez les femmes, la caté- gorie la plus importante est celle des femmes « Désireuses de travailler et dis- ponibles », avec un pourcentage allant de 8,3 % à la Jamaïque à moins de 1 % à Belize et dans les îles Caïmans.

Fait assez intéressant, ce sont les territoires les plus importants qui enregis- trent les plus forts taux de chômage. Chez les hommes chefs de ménage, c'est la Trinité-et-Tobago qui a le taux de chômage le plus élevé avec 8,9 °?o, le taux le plus bas, 1,1 °?o, étant celui des îles Caïmans. Chez les femmes chefs de ménage, la Jamaïque a un taux de chômage considérablement élevé de 15,7 % avant la Trinité-et-Tobago avec 7,5 %.

Profession

Sur le plan professionnel, les femmes chefs de ménage sont plus nombreuses que les hommes dans les secteurs non agricoles, sauf à la Barbade, à Montser- rat et aux îles Turques. Le tableau 8 montre que c'est dans le secteur tertiaire que l'on trouve la plus forte proportion (un tiers) de femmes chefs de ménage.

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Profil démographique du ménage à direction féminine dans les Caraïbes

Les professions libérales et les emplois administratifs représentent seulement 8,2 %, le commerce et les emplois de bureau 20,9 % et la production ainsi que les autres professions 18,5 °7o. Les activités agricoles représentent 17,4 °/o, mais avec une large fourchette, qui va de 45 % à Grenade à 0,3 °7o dans les îles Caïmans.

Le tableau 9 montre que la répartition est très différente chez les hommes.

Sur les 64,7 % qui exercent des activités non agricoles, le tiers environ travaille dans la production, le dixième excerce des professions commerciales et diver- ses activités pour la plupart non agricoles ou occupe des emplois de bureau, 7 % travaillant dans l'administration ou exerçant des professions libérales. En revanche, les activités agricoles intéressent 35,3 °7o des hommes chefs de ménage.

Cette situation se retrouve dans pratiquement tous les territoires.

Il est possible de tirer deux indices de ces données. Le premier, présenté dans le tableau 10, indique la proportion de femmes chefs de ménage dans chaque catégorie professionnelle. Cette proportion, analogue à 1'« indice de féminité » de Boulding [5], montre clairement à quel point les femmes dominent dans l'in- dustrie des services, sont nombreuses dans le commerce, les emplois de bureau, les professions libérales et sont remarquablement absentes dans l'agriculture, la production et les professions administratives. Malgré certaines variations terri- toriales, cette situation se retrouve dans toute la région et c'est probablement dans les quatre territoires les plus importants qu'elle est le plus manifeste. La proportion des femmes dans les professions de services atteint 0,64 à la Jamaï- que et à la Barbade, territoires dont l'économie comporte un secteur touristique important. Cependant, même en Guyane, où l'indice est le plus faible de ces quatre territoires (0,36) et même de toute la région, c'est la profession où l'in- dice est le plus élevé parmi l'ensemble des groupes professionnels considérés.

Le deuxième indice, 1'« indice de dissimilarité », fait appel à la démarche adoptée par Duncan and Duncan [15] et Gross [20] pour mesurer quel serait le degré de modification de la répartition proportionnelle des hommes (ou des femmes) qui serait nécessaire pour égaliser la répartition proportionnelle des deux groupes ]. Pour la région, cet indice est de 42, ce qui indique un degré relativement élevé de dissimilarité professionnelle entre les deux sexes. Les indi- ces varient entre un maximum de 66 pour les îles Vierges britanniques et un minimum de 22 pour Grenade. Ce sont les populations où plus de la moitié de la main-d'œuvre féminine exerce des activités de services — dans les îles Vierges britanniques et les îles Caïmans, par exemple — qui enregistrent les indices les plus élevés. Les populations où ces mêmes activités n'occupent qu'un cinquième environ de la main-d'œuvre féminine, comme à Grenade et Saint- Vincent, enregistrent les indices les plus faibles. Dans les autres territoires, les indices varient entre 30 et 49, ce qui indique une différenciation sexuelle assez marquée dans la répartition professionnelle de la population active de la région.

Pour résumer, nous dirons donc que les femmes représentent environ un tiers du nombre total des chefs de ménage de la région. Elles ont tendance à

1. Cet indice figure dans la dernière colonne du tableau 1.

(23)

être plus âgées et à vivre plus souvent seules que les hommes. La taille de leurs ménages est à peu près identique à celle des ménages dont le chef est un homme.

Environ la moitié de ces femmes vivent une union avec cohabitation avec un partenaire masculin, les autres (46 °ïo) ont cessé de vivre avec leur partenaire, ou vivent une union temporaire (4,8 % ) . Ces femmes ont en général un niveau d'instruction inférieur à celui de leurs homologues masculins et ont tendance à occuper moins fréquemment des emplois rémunérés (même comme travail- leuses indépendantes). Si l'on se réfère à la population active, elles travaillent dans la même proportion que les hommes, mais leur répartition par catégorie professionnelle est nettement différente '.

TABLEAU 1. Caractéristiques des femmes chefs de ménage

Territoire Jamaïque Trinité-et-Tobago Guyane

Barbade Belize Sainte-Lucie Grenade Saint-Vincent Dominique

Propor- tion des ménages dirigés par une femme

%

33,8 27,0 22,4 42,9 24,8 40,9 45,3 45,4 42,4 Saint-Kitts-et-Nevis 46,6 Montserrat

îles Vierges britanniques îles Caïmans îles Turques et Caiques Moyenne Maximum Minimum

43,7 24,3 35,5 40,3 32,0 46,6 22,4

Age moyen des fem-

Taille moyenne des mes chefs ménages de

ménage

48,9 51,0 49,7 54,9 48,4 48,7 52,4 49,3 50,3 51,4 58,6 46,3 52,2 44,6 54,9 44,6 Source. Les tableaux 1 à 10 sont tirés de «

Propor- tion des femmes chefs de dirigés parménage une

femme

3,9 4,1 4,5 3,7 4,7 4,1 4,5 4,9 4,1 4,1 3,4 4,0 4,7 4,0 4,0 4,9 3,4

n'ayant jamais été mariées

%

62,4 34,9 29,8 54,3 44,1 56,3 58,3 67,3 57,1 59,7 59,9 47,4 32,2 32,1 67,3 29,8

Propor- tion des femmes chefs de ménage

Proportion des femmes chefs de ménage ne possédant

Propor- tion des femmes chefs de ménage non mem- qu'un niveau dans la bres d'ur

couple

%

47,9 48,1 55,9 41,9 43,2 38,7 46,8 36,1 48,2 44,3 44,8 41,4 30,4 33,9 47,5 55,9 30,4 University of the West Indies, (

1 d'instruction primaire

«Io 92,4 89,2 90,7 47,5 93,8 96,6 95,5 96,8 96,0 93,8 96,1 88,6 89,9 93,2 88,3 96,8 47,5

Indice de dissimila- rité profes- sionnelle population active

%

40,0 30,6 31,1 45,5 28,4 39,8 45,4 38,7 44,1 40,8 34,5 44,2 34,8 35,2 37,9 45,5 30,6

48,4 39,0 47,1 43,2 54,1 31,3 22,0 24,9 30,7 33,5 40,7 66,3 62,3 33,5 41,8 66,3 22,0

"ensus Research Programme », 1970 Population Census of the Commonwealth Caribbean, Housing and households, vol. Í ), Kingston, 1975.

Nous ne possédons pas de données relatives à l'industrie, aux conditions d'emploi et aux horai- res de travail. Les données nécessaires pour l'étude des différences de revenu existent à la fois pour l'ensemble de la population et pour les chefs de ménage. Cependant, les tabulations qui ont été publiées combinent les catégories « Aucune indication » et « Néant », qui représentent ensemble plus de la moitié des travailleurs, dans certains cas plus de 60 %. Ces données sont donc considérées comme suspectes et n'ont pas été analysées.

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Profil démographique du ménage à direction féminine dans les Caraïbes

TABLEAU 2. Répartition des femmes chefs de ménage par statut matrimonial (1970)

Jamais Mariées Veuves Divorcées ou Total

Territoire mariées séparées J a m a ï q u e

T r i n i t é - e t - T o b a g o G u y a n e

B a r b a d e Belize Sainte-Lucie G r e n a d e Saint-Vincent D o m i n i q u e Saint-Kitts-et-Nevis M o n t s e r r a t îles Vierges b r i t a n n i q u e s îles C a ï m a n s îles T u r q u e s et C a i q u e s M o y e n n e M a x i m u m M i n i m u m

%

62,4 34,9 29,8 54,3 44,1 56,3 58,3 67,3 57,1 59,7 59,9 47,4 32,2 32,1 67,3 29,8

%

18,9 32,3 30,4 24,3 33,7 24,1 19,3 20,3 21,4 22,7 20,5 28,1 36,4 33,3 66,5 18,9

%

16,5 29,7 34,1 19,4 20,7 19,3 2 0 , 0 11,4 19,6 16,1 17,6 20,7 25,5 28,6 34,1 11,4

%

2 , 2 3,1 5,8 2 , 0 1,5 0,5 2,5 1,0 1,8 1,5 2 , 0 3,9 5,9 6,6 6,0 0,5

142 000 52 000 28 900 25 100 5 700 8 900 8 900 7 700 6 400 5 200 1 400 600 900 500 294 200

TABLEAU 3. Répartition des femmes chefs de ménage par type d'union (1970)

Territoire J a m a ï q u e T r i n i t é - e t - T o b a g o G u y a n e

B a r b a d e Belize Sainte-Lucie G r e n a d e Saint-Vincent D o m i n i q u e Saint-Kitts-et-Nevis M o n t s e r r a t îles Vierges b r i t a n n i q u e s îles C a ï m a n s îles T u r q u e s et C a i q u e s M o y e n n e M a x i m u m M i n i m u m

Mariage légal

%

2 8 , 8a

38,2 33,1 39,4 37,7 37,6 29,1 34,4 31,0 37,5 37,8 43,2 59,5 56,1 32,9 59,5 28,8 a. Les différences entre les totaux d<

pour lesquels le type d' union n'était Mariage consensuel (concubi- nage)

%

17,0 11,9 8,8 16,1 15,5 16,2 19,1 21,1 10,5 11,1 13,7 9,7 9,3 5,0 14,8 21,1 5,0

Union Ne vivant temporaire plus avec

%

6,3 1,8 2,3 2,6 3,6 7,5 5,0 8,4 10,4 7,1 3,7 5,8 0,7 5,0 4,8 10,4 0,7 : ce tableau et ceux t : pas indiqué

le mari

%

20,2 35,4 44,4 22,3 24,5 20,7 25,1 10,7 24,5 18,6 26,3 18,9 24,5 28,9 26,1 35,4 10,7

Ne vivant plus avec

N'ayant jamais été le concubin mariée ni

%

2 6 , 2 11,2 10,8 17,0 18,1 17,3 2 0 , 0 2 3 , 0 2 3 , 2 2 3 , 8 16,7 2 1 , 2 4 , 5 4 , 0 19,9 2 6 , 2 4 , 0

membre d'un couple

%

1,6 1,5 0,7 2,6 0,6 0,7 1,8 2,4 0,4 1,9 1,7 1,2 1,6 1,0 1,5 2,6 0,4

Total

104 100 43 200 24 800 17 900 4 700 6 400 6 700 5 500 4 800 3 600 900 500 700 400 224 200

iu tableau précédent correspondent au nombre de cas

(25)

TABLEAU 4. Répartition des hommes et des femmes chefs de ménage par niveau d'instruction (1970)

Territoire Jamaïque Trinité-et-Tobago Guyane

Barbade Belize Sainte-Lucie Grenade Saint-Vincent Dominique Saint-Kitts-et-Nevis Montserrat îles Vierges britanniques îles Caïmans îles Turques et Caiques Moyenne Maximum Minimum

Hommes Primaire

% 91,2a

83,4 87,0 36,5 91,3 92,5 90,5 91,2 92,2 89,0 86,5 75,8 73,2 82,2 85,7 92,5 36,5

Secon- daire

% 4,6 11,0 7,7 58,9 4,9 3,3 5,6 5,2 4,1 4,2 5,9 10,3 9,8 6,4 9,5 58,9 3,3 a. Les différences dans les totaux sont dues

Univer- sité

% 2,1 3,0 1,9 3,6 2,7 2,4 2,5 2,6 2,5 3,5 6,0 9,7 7,4 9,4 2,4 9,7 1,9

Total

272 300 138 100 99 400 32 900 17 200 12 800 10 400 9 000 8 700 5 900 1 800 1 800 1 600 700 612 600

Femmes Primaire

% 92,4 89,2 90,7 47,5 93,8 96,6 95,5 96,8 96,0 93,8 96,1 88,6 89,9 93,2 88,3 96,8 47,5

Secon- daire

% 4,1 7,4 5,2 51,0 4,1 1,9 3,1 2,2 2,6 3,1 1,9 5,9 2,6 3,5 8,6 51,0 1,9

Univer- sité

% 1,0 1,1 0,5 0,7 1,1 0,4 0,3 0,4 0,5 0,8 1,3 3,3 1,7 2,0 0,6 3,3 0,3

Total

139 800 50 900 28 700 24 800 5 700 8 900 8 600 7 500 6 400 5 100 1 400 600 900 500 289 800

à l'omission d'un petit groupe repris sous la rubrique « Autres ».

TABLEAU 5. Proportion des chefs de ménage faisant et ne faisant pas partie de la population active, par sexe (1970)

Territoire Jamaïque Trinité-et-Tobago Guyane

Barbade Belize Sainte-Lucie Grenade Saint-Vincent Dominique Saint-Kitts-et-Nevis Montserrat

îles Vierges britanniques îles Caïmans

îles Turques et Caiques Moyenne

Maximum Minimum

Proportion des chefs de ménage fai sant partie de la population active Hommes

% 90,2 88,5 88,7 85,0 93,3 88,2 89,5 88,6 88,0 86,8 83,4 92,7 86,8 87,4 89,2 93,3 83,4

Femmes

% 47,5 33,1 32,6 46,8 28,9 42,2 46,9 40,2 45,5 42,4 36,6 46,4 35,5 35,9 42,4 47,5 28,9

• Proportion des chefs de ménage ne faisant pas partie de la population active

Hommes

% 9,8 11,6 11,3 15,0 6,7 11,8 10,5 11,4 12,0 13,2 16,6 7,3 13,2 12,6 10,8 16,6 6,7

Femmes

<%

52,6 66,9 67,4 53,2 71,1 57,8 53,2 60,0 54,6 57,6 63,4 53,6 64,6 64,1 57,6 71,1 52,6

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